2006, le lancement du tourisme responsable.

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1 Depuis le 26 Mars dernier à Bonn, le Maroc a été élu pour succéder à la France à la présidence du Partenariat mondial du Tourisme Durable. En effet, même le tourisme n échappe pas aujourd hui à cette loi : les changements climatiques, le bilan écologique de la planète influent désormais sur toutes les formes d économie. Avec le plan Vision 2010, le Maroc avait posé les premiers jalons pour élargir son potentiel touristique et redéfinir clairement ses objectifs en souhaitant qu il fasse son entrée parmi les 20 destinations mondiales les plus prisées, mais il a accompagné sa démarche d un engagement de poids à l occasion des Assises du Tourisme de décembre 2006 : faire du tourisme l une des priorités nationales en l orientant vers le tourisme responsable. 2006, le lancement du tourisme responsable fut en effet l année où cette volonté commença à se concrétiser par des actions telles que la création en septembre 2006 du Comité Marocain du Tourisme Responsable (CMTR), ayant pour but de concilier environnement et développement. Ce Comité présidé par le Ministre du Tourisme doit donc définir un plan d actions et accompagner toutes les démarches liées au tourisme responsable. 1 / 9

2 Il a accompagné ainsi la mise en oeuvre de la Charte marocaine du tourisme responsable pour respecter les engagements pris en matière de respect de l environnement et des cultures locales tout en valorisant les moyens d existence des communautés. Il est en effet inscrit noir sur blanc dans la Charte Marocaine du Tourisme Responsable toute une série d engagements à respecter les valeurs culturelles, les richesses naturelles, l environnement, ainsi que l enfance, pour prévenir toute forme de tourisme sauvage, de tourisme sexuel, de tourisme provoquant des dégradations locales ainsi que des interactions néfastes, intrusives, ou abusives vis-à-vis des habitants des régions visitées. Ce porte-drapeau éthique s accompagne d un guide est destiné à chaque voyageur se rendant au Maroc. Chacun d eux est invité à adopter des règles et comportements respectueux des valeurs locales. 2 / 9

3 En réalité, ce sont les agences de tourisme, tours opérateurs divers et variés qui sont visés également dans la façon dont ils organisent leurs circuits en y intégrant différentes activités : il est donc précisé que «les acteurs du développement touristique eux-mêmes se doivent de porter l attention nécessaire aux traditions et à la culture des régions et populations», que «l activité touristique doit être conçue de manière à permettre le suivi et l épanouissement des productions culturelles, artisanales et folkloriques traditionnelles, et non à provoquer leur standardisation et leur appauvrissement». L environnement n est pas en reste : «il est du devoir de l ensemble des acteurs du développement touristique de sauvegarder l environnement et les ressources naturelles dans la perspective d une croissance économique durable, à même de satisfaire équitablement les besoins et les aspirations des générations présentes et futures.» Les labels du tourisme responsable : Pavillon Bleu et Clef Verte «Le Pavillon Bleu est le label symbole d une. qualité environnementale» ex La Clé Verte Créé au Danemark en 1994, c est le premier label environnemental international pour l hébergement tou 3 / 9

4 Pour l obtenir, les établissements doivent répondre à une soixantaine de critères sur la gestion environn Marrakech en tête de file! Le pays compte trente-neuf établissements hôteliers écolabellisés. Dont près d un tiers à Marrakech. Fi Ce qui, au départ, semble ne constituer qu un ensemble de principes très abstraits prend sur le terrain une réalité très concrète. En matière d hébergement, 2006 a été également l année du lancement du label «clef verte» préconisant un logement écologique et conforme à toutes les normes de développement durable (récupération d eau, limitation du gaspillage en eau, architecture respectueuse des techniques traditionnelles et adaptée à l environnement, etc.). C est la Fondation Mohamed VI qui en gère l attribution. Un autre label, le Pavillon Bleu, s est intéressée aux plages dont la propreté respecte les critères internationaux et en a distingué 13 cette année-là. En 2011, le pays comptait déjà 20 labels «Pavillon Bleu». 41 de ses établissements avaient reçu le label «Clé Verte». Un objectif concret, des plans ambitieux, un trophée symbolique! En 2009, le Ministère du Tourisme et l'office National Marocain du Tourisme (ONMT) lance alors la 1ère édition des Trophées Maroc du Tourisme Responsable, destinés aux professionnels du tourisme (tour-opérateurs, agences de voyage, établissements d'hébergement, transporteurs touristiques et guides), associations, ONG et autres, marocains et étrangers mettant en œuvre des projets ayant un lien avec le Tourisme Responsable au Maroc. Une façon de récompenser par un signe fort ceux et celles qui, au quotidien, se mobilisent et 4 / 9

5 innovent pour un tourisme plus respectueux de l'environnement et des hommes. Il s agit aussi d'encourager les acteurs du tourisme à initier une démarche responsable dans leurs activités, en mettant en lumière leurs initiatives et toute action ou projet responsable. Enfin, autre point, une Haute Autorité du Tourisme doit être créée, et disposera de deux commissions : une dédiée au tourisme durable, -un des piliers de la Vision 2020-, et une autre concernant les ressources humaines et la formation dans le but de remédier définitivement aux insuffisances constatées depuis plus de dix ans dans ces domaines. Extraits de la Charte Marocaine du Tourisme responsable Respect des valeurs culturelles «Les acteurs du développement.» touristique eux-mêmes se doivent de porter l att Respect des richesses culturelles «L activité touristique doit être conçue de manière à permettre le suivi et l épanouissement des product Respect de l environnement 5 / 9

6 «Il est du devoir de l ensemble.» des acteurs du développement touristique de sau Respect de l enfance «L exploitation des êtres humains.» sous toutes ses formes, notamment sexuelle, e Parmi les nombreuses initiatives, figure la Charte Marocaine du Tourisme Responsable, dont voici quelq Respect des Valeurs «Les acteurs du développement.» touristique eux-mêmes se doivent de porter l att Respect des richesses culturelles «L activité touristique doit être conçue de manière à permettre le suivi et l épanouissement des product Respect de l environnement «Il est du devoir de l ensemble.» des acteurs du développement touristique de sau Respect de l enfance «L exploitation des êtres humains.» sous toutes ses formes, notamment sexuelle, e 6 / 9

7 La commission dite «durabilité» aura ainsi pour mission de proposer les orientations en matière de tourisme durable, de sensibiliser les opérateurs à cette problématique et d assurer la coordination entre les acteurs privés et publics. Combiner le développement durable au tourisme, c est un objectif qui a trouvé sa dimension dans le cadre de 6 programmes structurants définis pour diversifier l offre touristique du pays et combiner toutes les options possibles : le balnéaire, le culturel et le naturel. On les connaît sous différents noms. Le «Plan Azur» pour ce qui concerne la première, auquel s ajoute le travail de développement de l animation, du sport et des loisirs pour rendre l offre la plus attractive possible et l élargir au tourisme familial notamment, -la station de Saïdia, ouverte il y a 4 ans, est réaménagée actuellement dans ce but. «Biladi» pour répondre aux besoins des Marocains en respectant leurs habitudes et leur manière de voyager dans le cadre d un tourisme familial. Le tourisme d affaires, considéré comme une niche à forte valeur ajoutée, est également devenu un secteur-clef, et deux vecteurs d identité locales forts constituent par ailleurs les axes de cette nouvelle politique du tourisme responsable : le plan de valorisation de l identité culturelle marocaine à travers le patrimoine d une part, et le Green-éco-développement durable qui tâche de préserver les ressources naturelles et d ouvrir le champ à un véritable tourisme rural, avec une implication de la population locale dans la plupart des cas. Les deux grandes régions tournées vers l éco-tourisme marocain sont à ce titre aujourd hui le «Grand Sud Atlantique» autour de Dakhla et «l Atlas et ses Vallées», et la région de Ouarzazate et du haut Atlas. Cette dernière destination s impose même comme 7 / 9

8 la première zone «éco-touristique» axée sur le développement durable dans la Méditerranée. Concrètement, la vision 2020 va mettre sur pied le Fonds Marocains pour le Développement Touristique (FMDT), financé par l Etat et le secteur bancaire (1,3 milliards ). Une analyse de densité permettra d établir, pour chaque destination, un niveau à ne pas dépasser afin de préserver l environnement. Courant de forum en forum, le Maroc prouve son intérêt croissant pour la question, après le Forum International du Tourisme durable et Développement local qui s est déroulé du 29 mars au 1 er avril 2012 à Zagora, et le Forum International de Tourisme Solidaire, en octobre 2012 que l'association franco-marocaine Migrations & Développement a proposé d'organiser au Maroc Il s agissait, cette fois encore, de sensibiliser les acteurs publics et privés du développement territorial à l'intérêt du développement d'un tourisme responsable et solidaire mais en centrant l action précisément sur les difficultés des régions défavorisées du pourtour de la Méditerranée. Les régions d étude choisies ont Tiznit, Tanger, Oujda et Guelmine, avec la promotion d un modèle d éco-tourisme oasisien... Encadrer le tourisme en le gérant de façon responsable et en créant une nouvelle génération d agences de voyages investies dans le tourisme solidaire éco-responsable est un grand pas en avant, mais est-il réellement possible d allier la volonté d accueillir à terme 18 millions de touristes et de développer la durabilité? L intégration de ce paramètre est aujourd hui essentielle, compte tenu de l ambition affichée dans la Vision 2020, mais de façon concrète, elle ne constitue qu un frein aux impacts négatifs : dans l absolu, la seule véritable manière de préserver son patrimoine demeure celui de maîtriser les arrivées touristiques. Cette question n est cependant pas à l ordre du jour Aussi fait-il s en référer, aujourd hui, au «Guide du voyageur responsable», ce guide distribué à chaque voyageur se rendant au Maroc pour qu il fasse de son voyage une expérience enrichissante et citoyenne, respectueuse des valeurs locales, et du côté des professionnels du secteur, au «Label du Tourisme responsable», attribué à tout professionnel adhérant à la Charte et respectant ses principes... 8 / 9

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