Gestion des infections respiratoires aigües basses en collectivité de personnes âgées. Dr Frédérique VILLER Dr Sophie ALSIBAÏ CIRE Est
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1 Gestion des infections respiratoires aigües basses en collectivité de personnes âgées Dr Frédérique VILLER Dr Sophie ALSIBAÏ CIRE Est
2 Ses objectifs : Le signalement Détecter et signaler pour agir et prévenir les risques d épidémie Recevoir une aide ou des conseils pour mettre en place les mesures de contrôle Analyser l évolution dans le temps des maladies et adapter les recommandations, les politiques de santé au besoin des populations
3 Quels événements infectieux signaler? Ceux pour lesquels des mesures doivent être mises en place rapidement, ex : MDO Ceux qui font peser une menace d extension au sein de la collectivité du fait : de leur caractère groupé : IRA basses, GEA, coqueluches de leur caractère anormal : Clostridium difficile, Entérocoque résistant aux glycopeptides
4 Critères de signalement d IRA Sont à signaler sans délai la survenue de : 3 infections respiratoires aigües basses dans un délais de 8 jours chez les personnes partageant les mêmes lieux, qu elles soient résidentes de l établissement ou membre du personnel (en dehors des pneumopathies de déglutition)
5 Circuit du signalement ETABLISSEMENT Conseil et assistance SIGNALEMENT CLIN Préfet Antenne régionale Coordination des actions DDASS Evaluation de la situation INFORMATION ARH DRDASS CORRUSS * CG CIRE *Centre Opérationnel de Réception et de Régulation des Urgences Sanitaires et Sociales
6 Rôle des acteurs (1) L établissement : détecte et signale Met en place une surveillance des épisodes infectieux afin de détecter les premiers cas Met en place les mesures de contrôle et les recherches étiologiques selon les recommandations Signale les évènements infectieux à la Ddass Transmet la fiche de notification obligatoire (MDO) ou une fiche de signalement des évènements infectieux par fax à la DDASS
7 Rôle des acteurs (2) La Ddass : évalue la situation et coordonne la gestion de l évènement Valide le signal en recueillant les premières informations (nb de malades chez les résidents et le personnel, nb d hospitalisations, de décès, date de début des premiers cas, date des derniers cas) Analyse la situation et détermine les besoins d expertise (Antenne Régionale, CIRE) S assure de la mise en œuvre des mesures de contrôle et des recherches étiologiques
8 Rôle des acteurs (3) L'Antenne Régionale : aide l établissement à mettre en place des mesures d hygiène nécessaires Ajuste les mesures de contrôle Participe aux investigations
9 Rôle des acteurs (4) La Cellule interrégionale d épidémiologie (CIRE) : assure les investigations épidémiologiques Confirme et décrit l épisode épidémique Identifie les facteurs associés à l apparition des cas groupés Emet des recommandations pour le contrôle de tels épisodes Apporte un retour d expérience à l établissement
10 Maîtriser le risque épidémique d IRA Se préparer - TDR accessibles - Petit stock (masques, SHA, mouchoirs en papier ) - Surveillance pendant l hiver - Communication Réagir - Détection des premiers cas - Mesures de contrôle - Recherche étiologique - Signalement Et en amont : la prévention vaccinale +++
11 Les recommandations vaccinales (1) Vaccination contre la grippe tous les ans Objectif : réduire les complications (hospitalisation et décès) Recommandations : les personnes âgées > 65 ans les personnes atteintes de certaines pathologies chroniques les professionnels en contact des personnes à risques Intérêt de vacciner également toutes les personnes susceptible d introduire le virus dans l établissement : les visiteurs habituels des personnes âgées hébergées dans l établissement
12 Les recommandations vaccinales (2) Vaccination anti-pneumococcique tous les 5 ans Recommandations : les patients splénectomisés, drépanocytaires homozygotes les insuffisants cardiaques et les insuffisants respiratoires les personnes atteintes de syndrome néphrotique, d hépatopathie chronique alcoolique les personnes ayant des ATCD d infection pulmonaire invasive à pneumocoque Cette vaccination doit être proposée à ces personnes si elles n en avaient pas encore bénéficié, lors de leur admission dans des structures de soins ou d hébergement
13 Maîtriser le risque épidémique d IRA Se préparer - TDR accessibles - Petit stock (masques, SHA, mouchoirs en papier ) - Surveillance pendant l hiver - Communication Réagir - Détection des premiers cas - Mesures de contrôle - Recherche étiologique - Signalement Et en amont : la prévention vaccinale +++
14 Intérêt des TDR de grippe Nécessité de s organiser pour en disposer rapidement Facile à utiliser : informer et former les médecins à l usage des TDR Incontournable avant toute chimioprophylaxie par Oseltamivir des personnes à risque Facilite la décision de traitement par AB
15 Outil pour la surveillance hivernale : Une feuille de surveillance Objectif : - documenter le nombre de malades - détecter l apparition des cas groupés Noter chaque jour les cas d IRA sur la feuille à la date d apparition des signes cliniques : - par leur N de chambre si le malade est un résident - par un «P» s il s agit d un membre du personnel
16 Surveillance des infections respiratoires aiguës dans les collectivités de personnes âgées Nombre de cas Septembre octobre P Cas résident Cas personnel Cas groupés d infections respiratoires aiguës basses : 3 infections respiratoires aiguës basses en dehors des pneumopathies de déglutition, dans un délai de 8 jours, chez des personnes partageant les mêmes lieux, qu elles soient résidentes de l établissement ou membres du personnel. Les cas groupés d infections respiratoires aiguës basses dans une collectivité de personnes âgées doivent être signalés
17 Exemple : utilisation de la feuille de surveillance Exemple Le 27/01, un résident a débuté une IRA 1 case numérotée le 27/01 Le 31/01, un résident a débuté une IRA 1 case numérotée le 31/01 Le 04/02, un résident et un personnel ont débuté une IRA une case numérotée et une case "P" le 04/02 Le 6 février, un résident a débuté une IRA 1 case numérotée le 06/02 Nombre de cas 3 cas en 5 jours = cas groupés P Janvier Février P Cas personnel Cas résident
18 Maîtriser le risque épidémique d IRA Se préparer - TDR accessibles - Petit stock (masques, SHA, mouchoirs en papier ) - Surveillance pendant l hiver - Communication Réagir - Détection des premiers cas - Mesures de contrôle - Recherche étiologique - Signalement Et en amont : la prévention vaccinale +++
19 Détection des premiers cas d IRA - «Le médecin diagnostiquant une infection respiratoire aigüe, en dehors des pneumopathies de déglutition, informe : le médecin coordonnateur ou le directeur de la maison de retraite afin que la survenue de plusieurs cas puisse être détectée.» - Dès que des cas groupés d IRA sont observés, faire une recherche active d autres cas parmi les résidents et le personnel
20 Mesures de contrôle Quelque soit le germe : mesures d hygiène de type «gouttelettes» dès le 1er cas d IRA : Lavage des mains, usage de SHA Port de masque pour les malades contagieux et les personnels en contact avec les malades Isolement du malade, aération de la chambre, utilisation de mouchoirs en papier à usage unique Limitation des visites + information/port de masque Limitation des regroupements Mesures spécifiques aux pathologies
21 Recherche étiologique En période de circulation du virus grippal test de diagnostique rapide de la grippe TDR En dehors de la période de circulation du virus grippal ou si TDR négatif et en fonction des signes cliniques Antigénurie à la recherche de pneumocoque (hémoculture + ECBC en milieu hospitalier) Antigénurie à la recherche de légionellose Sérologie ou culture ou PCR pour identifier une coqueluche
22 Algorithme applicable chez les résidents et les personnels de santé 0 cas Mesures d hygiène standard lors des soins. Vaccinations à jour du personnel et des résidents/grippe et pneumocoque 1 cas Mesures d hygiène de type gouttelettes autour du cas Cas groupés Mesures d hygiène de type gouttelettes autour des cas Recherche d autres cas chez les résidents et personnels Recherche étiologique Mesures spécifiques aux pathologies Signalement si 3 cas en 8 jours Investigation si critères de sévérité
23 Investigation En cas de critères de sévérité : 3 décès ou plus survenant en moins de 8 jours et attribuables à l épisode infectieux ou 5 nouveaux cas ou plus dans la même journée ou absence de diminution de l incidence des nouveaux cas dans la semaine suivant la mise en place des mesures de contrôle L investigation est habituellement menée par : - l EOHH avec l appui éventuel de la l'antenne Régionale si l établissement dépend d un établissement de santé - La Cire et la DDASS dans les autres établissements
24 Exemple d un signalement tardif de cas groupés d IRA basses en MR Nombre de cas Mise en place des mesures de gestion Résident 10 Personnel Signalement Sœur 5 Prophylaxie par Tamiflu Décès Février Mars
25 Quelques références Infections respiratoires aiguës (IRA) basses Circ. N 489 DHOS/DGS/DGAS du 22 novembre 2006 relative à la conduite à tenir devant une ou plusieurs infections respiratoires aiguës basses dans les collectivités de personnes âgées diffusant le Guide du CHSPF validé le 18 novembre 2005 Pneumocoque Avis du CSHPF du 14 janvier Conduite à tenir devant des cas groupés d infections invasives à pneumocoques dans une collectivité de personnes âgées Clostridium dificile Circ N DGAS/SD2C/DHOS/E2 /DGS/C/2006/404 du 15 septembre 2006 relative aux recommandations de maîtrise de la diffusion des infections à clostridium difficile dans les établissements hébergeant des personnes âgées et dans les unités de soins de longue durée
26 Conclusion Les 3 piliers de la maîtrise du risque épidémique en collectivité sont : La prévention + La préparation + La réactivité
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