Bordeaux au XVIII e siècle : la place Royale et le port de la lune

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1 Bordeaux au XVIII e siècle : la place Royale et le port de la lune Lieux : - Quai de la Douane - Place de la Bourse Durée : 2h Niveaux préférentiels : cycle 3 de l'école élémentaire et 4 ème de collège Encadrement : prévoir deux adultes par classe, l'enseignant et un autre adulte. Matériel facultatif : appareil photos, feuilles de dessin et crayons Les difficultés rencontrées pendant l'animation proviennent essentiellement du bruit de la circulation automobile. Présentation générale Après avoir replacé le contexte historique et la situation géopolitique de Bordeaux au XVIII e siècle, il s'agira : - d'aborder, à travers l'existence des différentes voies commerciales maritimes, le rôle du port de Bordeaux dans les échanges commerciaux et la traite négrière ; - de comprendre la transformation de la ville et la création de la place de la Bourse comme un préalable et une conséquence de l'extension du commerce maritime, le passage d'une ville enfermée dans ses remparts à une ville préfigurant la ville moderne, nécessité par la volonté "d'ouverture au monde" (faciliter le commerce et affirmer le pouvoir royal) ; - de percevoir les spécificités du style architectural du XVIII e siècle par une "lecture" des bâtiments qui composent la place. Références aux connaissances et compétences visées école élémentaire C3 Références aux connaissances et capacités collège 4 ème Histoire : - la monarchie absolue : savoir de quelle manière l'autorité royale se manifeste ; - les premiers empires coloniaux, la traite des Noirs et l'esclavage : savoir que la conquête, puis la domination européenne entraîne la constitution de premiers empires coloniaux et la traite transatlantique d'esclaves ; - la Révolution française : comprendre que 1789 est caractérisée par la fin de la monarchie absolue et la fin des privilèges ; - la France dans une Europe en expansion industrielle et urbaine : savoir que la France conquiert de nouvelles terres et met en place dans les pays conquis des lieux spécialisés de production en utilisant la main d'œuvre indigène et importe des produits tropicaux. Histoire des arts : porte à la connaissance des élèves des œuvres de référence qui appartiennent au patrimoine [ ] ; ces œuvres leur sont présentées en relation avec une époque, une aire géographique (sur la base des repères chronologiques et spatiaux acquis en histoire et en géographie), une forme d expression (dessin, peinture, sculpture, architecture, [ ]), et le cas échéant une technique (huile sur toile, gravure...), [ ]. L histoire des arts en relation avec les autres enseignements aide les élèves à se situer parmi les productions artistiques de l humanité et les différentes cultures considérées dans le temps et dans l espace. Confrontés à des œuvres diverses, ils découvrent les richesses, la permanence et l universalité de la création artistique. - les Temps Modernes : une architecture royale, une place urbaine, des sculptures. Géographie : - les principales villes en France et en Europe : savoir lire le paysage d'une ville française ou européenne, du centre historique aux zones périurbaines en identifiant notamment quelques traces du passé et les quartiers récents. Thème transversal au programme d'histoire : Les arts, témoins de l'histoire du XVIII e siècle - des œuvres d'architecture et d'urbanisme (identifier la nature de l'œuvre, la situer dans le temps et dans son contexte, la décrire et en expliquer le sens, en distinguer les dimensions artistiques et historiques. Histoire : L'Europe et le monde au XVIII e siècle - les grandes puissances européennes et leurs domaines coloniaux, les grands courants d'échanges mondiaux, - les traites négrières et l'esclavage. Géographie : des échanges à la dimension du monde - les ports et les littoraux sont des lieux privilégiés de la production et des échanges mondiaux de marchandises. 1

2 La Place Royale Bordeaux, au milieu du XVIIe siècle, d après une gravure de Gaspard Mérian. Avant le siècle des Lumières, Bordeaux est une ville enserrée dans ses remparts, ville ouverte le jour par des portes fortifiées et close la nuit. La municipalité tire de gros revenus des octrois (taxes) qu elle prélève sur les marchandises entrant dans la ville. Côté Garonne, il n existe pas de quai hormis celui du château Trompette (place des Quinconces). La berge est boueuse et glissante. Sur le port, des échoppes adossées à la muraille regardent la rivière. Au début du XVIII e siècle, dans un contexte national marqué par l'exaltation de l'idéologie monarchique, les places royales se multiplient dans de nombreuses villes : elles tiennent autant de la propagande que de l'architecture car elles s'agencent autour d'une statue monumentale du souverain. A Bordeaux, en 1728, l'intendant du roi, Claude Boucher, convainc les jurats (magistrats municipaux) de bâtir non seulement un quai mais également une place royale : cela nécessite la destruction des remparts. C est l un des architectes de Louis XV, Jacques Gabriel qui réalise les plans et dirige les travaux de la place et de l hôtel des Fermes - son fils, Jacques Ange Gabriel, assurera l achèvement des travaux (hôtel de la Bourse) sous l intendance de Louis-Urbain Aubert, marquis de Tourny. Pour que les jurats acceptent l'idée d'une place Royale ébréchant les remparts de leur ville, Jacques Gabriel leur promet un simulacre de fermeture - fossé muni d'un pont tournant au fond de la place - promesse vite oubliée! Achevée en 1755, la place Royale de Bordeaux présente alors en son centre la statue équestre de Louis XV. Cette place a la particularité d'être ouverte sur le fleuve et d'en constituer une sorte de balcon, un trait d'union entre le port et la ville ellemême. Elle fait de Bordeaux une ville ouverte sur le monde et affirme la puissance monarchique. La statue équestre en bronze de Louis XV, commandée en 1731 à Jean-Baptiste Lemoyne, fut livrée en 1743 et installée sur un monumental piédestal sculpté par Claude Francin, achevé en Le souverain est paré comme un triomphateur romain, perché sur un socle colossal dont les bas-reliefs relatent ses hauts faits militaires ; cependant son geste serein, le Statue équestre de Louis XV cheval qui marche au pas et non cabré, donne à l'ensemble une position simple, noble et tranquille, soulignant la majesté du personnage. La statue, expression de l'absolutisme, fut mise à bas en 1792, le bronze envoyé à Rochefort pour couler des canons. L'ensemble a été remplacé par la fontaine des "Trois Grâces" en Perspective de la Place Royale, place de la Bourse à Bordeaux L ensemble architectural de la place comprend deux grands édifices (hôtel des Fermes et hôtel de la Bourse) reliés par des pans coupés à deux façades encadrant un pavillon central. On y a utilisé la meilleure pierre calcaire de Bourg (tirée des carrières de Saint Laurent, Saint Gervais et Marcamps) pour les parements des murs de la place et de la pierre de Saintonge (Charente Maritime : Taillebourg et Crazannes) pour les mascarons et ornements sculptés. 2

3 Les bâtiments abritent alors des parties publiques (bourse des marchands et hôtel des fermes générales) et, pour le reste, des parties privées, achetées par des négociants. Ces dernières, vendues sans doute par travées verticales, servent aux marchands d'espace commercial au rez-de-chaussée, de bureau à l'entresol, d'appartement dont les pièces sont réparties sur les premier et second étages, de chambres pour les domestiques dans les combles brisés. Hôtel de la Bourse un lanternon des combles brisés recouverts d ardoises une balustrade un fronton triangulaire sculpté de bas-reliefs deux étages de hautes arcades au rez-de-chaussée Le rez-de-chaussée des bâtiments présente de hautes arcades qui englobent l entresol et sont couronnées d un mascaron à la clé. Puis les deux étages sont mis en valeur par des colonnes engagées (façades des Douanes, de la Bourse et du pavillon central) ou des pilastres (sur les autres travées); ils sont surmontés d un fronton triangulaire sculpté de bas-reliefs au niveau des pavillons. Des garde-corps en ferronnerie soulignent les ouvertures. Enfin des balustrades de pierre surmontées de pots à feu apparaissent au-devant des combles brisés recouverts d ardoises et surmontés d un lanternon au niveau des pavillons. C est dans les bas-reliefs des frontons qu apparait le programme idéologique de la place : un éloge du souverain qui favorise le commerce maritime, apporte la prospérité et répand le bon goût dans les arts. Fronton hôtel des douanes Jacques Verbeeck, Minerve, protectrice des cités. Fronton pavillon central La Libéralité répandant de l'argent (symbole du siècle facile pour certains et de la fortune bordelaise à l'époque). Fronton hôtel de la Bourse La grandeur des princes. Dans le médaillon se détachait le profil de Louis XV : il fut martelé pendant la Révolution. L'hôtel des Fermes (hôtel des Douanes) Il fut construit entre 1735 et 1738 pour abriter la Ferme Générale (les douanes). Les marchandises, déchargées sur le port, étaient amenées à l'intérieur de l'hôtel des Fermes pour être dédouanées. Le propriétaire faisait enregistrer sa déclaration. Des commis vérifiaient la marchandise (denrée, poids ) et le propriétaire s acquittait des droits de douane. Enfin, les employés de la Douane délivraient un billet de sortie. L hôtel de la Bourse La première bourse des marchands fut créée à Bordeaux en 1563, à proximité de la porte Cailhau. En 1749, la chambre de commerce et son tribunal s installent dans les nouveaux bâtiments de l hôtel de la Bourse, place Royale, la Bourse prenant place dans la cour intérieure carrée du bâtiment. Selon les époques, une place rebaptisée La place appelée Place Royale à l'origine devint Place de la Liberté sous la Révolution, puis Place Impériale, à nouveau Place Royale et enfin Place de la Bourse en Les intendants de Guyenne Ce sont des représentants de l'autorité royale dans les provinces. A Bordeaux, deux intendants ont marqué la ville de leur empreinte : Claude Boucher Intendant de Guyenne de 1720 à 1743 Louis-Urbain Aubert, marquis de Tourny Intendant de Guyenne de 1743 à 1757 Louis Urbain Aubert de Tourny, huile sur toile de Thomas Carlton, fin du XVIIIe siècle. Musée des Beaux Arts Les architectes de la place de la Bourse Jacques Gabriel ( ) Après sa visite à Bordeaux : "Je n'ai jamais vu un si beau coup d'œil et un si grand spectacle que ce port ; il mérite bien de faire quelque chose qui soit recommandable à la postérité". (24 mai 1728) Jacques-Ange Gabriel ( ) succédant à son père, mort en 1742, il sera l architecte de l hôtel de la Bourse. Mascaron de l'italien "mascherone" (grand masque) Situé au milieu de chaque plein cintre des entresols, un mascaron est un masque sculpté décorant le plus souvent la clé d'une arcade ou d'une fenêtre. La Renaissance italienne emprunte les mascarons à l'antiquité gréco-latine puis la mode les propage en France, où ils sont revivifiés par le siècle d'or bordelais. Les mascarons représentent des visages de divinités antiques, telles Jupiter, Vénus, Hercule, de faunes, de monstres marins, d Africains, de notables du XVIIIème Mascaron dit africain Rue Fernand Philippart 3

4 Le port de la Lune Le blason de Bordeaux est une représentation figurée et symbolique dont les éléments rappellent l histoire de la Ville et notamment l importance de sa situation en bord de Garonne. Ecusson aux armes de la ville pour le piédestal de la statue équestre de Louis XV de la place Royale, On y voit figurer le croissant de lune, symbole du port. Les trois croissants entrelacés, qu on appelle aussi le chiffre de Bordeaux, ont pour origine le croissant de lune, emblème du port dans les armoiries. On ne les trouve pas avant le milieu du 17e siècle. Ce chiffre est aujourd hui le symbole utilisé pour le logo de la ville. Joseph Vernet, vue du port de Bordeaux, prise du côté des Salinières, 1759, huile sur toile, 165x263 cm, Paris, musée de la Marine Dans les années , Bordeaux devient le premier partenaire commercial des colonies françaises aux Antilles (Martinique, Guadeloupe, et surtout Saint Domingue), les négociants bordelais pratiquant le commerce en droiture. Ce commerce consiste alors à faire partir des navires aux Antilles pour approvisionner les îles en denrées alimentaires (vin, farine, eau-de-vie, lard, viande de bœuf ) et en produits manufacturés (grosse toile et diverses étoffes pour l habillement, ustensiles de cuivre et de fer, pots de terre, fusils, souliers, chapeaux ) puis de revenir à Bordeaux avec les productions coloniales (sucres blancs et bruts, coton, café, indigo, cacao ). Du coup, les importations coloniales, réexportées dans une grande partie de l'europe, font du port de la Lune un immense entrepôt et favorisent l'apparition d'industries inexistantes jusque là : raffineries de sucre, manufactures de tabac, distilleries Les productions coloniales nécessitant une énorme main d'œuvre, les négociants bordelais, à peu près absents de la traite négrière entre 1672 et 1730, vont s y lancer peu à peu, surtout dans la décennie : 205 expéditions pendant cette période dont 38 pour la seule année Ce commerce de traite, appelé aussi commerce triangulaire, consistait à faire partir des navires chargés de "pacotille" destinée à être échangée contre des esclaves lors de l'escale en Afrique ; ces navires se rendaient ensuite aux Antilles où les esclaves étaient vendus aux colons propriétaires de plantations. L'argent amassé ainsi permettait de constituer la cargaison du retour vers l'europe avec des marchandises coloniales. Témoin de l essor commercial de la ville, la population de Bordeaux, évaluée à habitants au début du XVIIIe siècle, atteint habitants vers 1750 et s élève jusqu à habitants en Au XVIII e siècle, Bordeaux et son port connaissent leur «âge d or». L'une des raisons avancées, est mentionnée par la chambre de commerce de Bordeaux en 1745 : "Toutes les denrées de bouche, qui sont celles dont se forment actuellement presque toutes les cargaisons pour l'amérique, se tirent principalement de cette province. Notre port fournit plus de vivres à l'amérique que ne font presque tous ceux du ponant ensemble". Bordeaux se trouve à l'avant-scène d'un immense arrière-pays agricole (vins, farine de froment ). Ainsi le port est une plaque tournante où s'articulent plusieurs circuits dont certains sont mis en place de longue date grâce au commerce des vins avec le nord de l Europe. Cependant, au cours de ce siècle, l'essentiel du trafic se porte vers les denrées coloniales (sucre, indigo, café, cacao, coton ). Joseph Vernet, vue de la ville et du port de Bordeaux, prise du château Trompette, Huile sur toile, 165x263 cm, Paris, musée de la Marine. Coupe d un navire négrier 4

5 Pourtant, au moment de la Révolution, le port souffre de la compétition avec d autres places atlantiques jalouses de sa prospérité et de son rôle «d entrepôt européen». En même temps, l arrière-pays connaît une série de mauvaises récoltes qui se traduit par une hausse vertigineuse du prix des céréales. La dernière décennie du siècle des Lumières est marquée par la ruine du grand commerce consécutive au ravage des plantations lors de la grande révolte des esclaves de Saint Domingue. Le port de la Lune cesse d être le principal entrepôt européen des denrées coloniales. Inexorablement, toutes ses activités sont touchées. La population de Bordeaux connaît une baisse sensible due au déclin de l immigration des Aquitains vers Bordeaux, à la fuite des privilégiés vers leurs domaines ruraux, à l émigration des nobles, enfin à la hausse de la mortalité infantile due à la pénurie de denrées de première nécessité. Cependant, avec la victoire des Etats Unis, qui ont gagné leur guerre d indépendance sur l Angleterre, et malgré le blocus infligé par l Angleterre depuis son entrée en guerre contre la France en 1793, le port de la Lune accueille des navires venus d Amérique du Nord, ce qui aura pour conséquence de tisser de nouveaux liens commerciaux de part et d autre de l Atlantique. Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu dit Montesquieu ( ) Ecrivain et philosophe des Lumières, contemporain des débuts de la traite bordelaise. "De L esprit des Lois" «Les peuples d Europe ayant exterminé ceux d Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l Afrique pour défricher tant de terres. Le sucre serait trop cher si l on ne faisait travailler la plante qui le produit par des Statue de esclaves» Domenico Maggesi, 1858, place des Quinconces Commerce colonial et traite négrière Au XVIIIe siècle, le commerce avec les îles des Antilles connaît un essor sans précédent car ces colonies recèlent de nombreuses richesses (commerce en droiture). Jean Marie Arouet dit Voltaire ( ) Ecrivain et philosophe des Lumières. Il écrit à propos de l ouvrage de Montesquieu «De L esprit des Lois» : Caféier, introduit aux Antilles au XVIIIe siècle, arbuste tropical dont le fruit contient des graines (les grains de café). «Si quelqu un a jamais combattu pour rendre aux esclaves de toute espèce le droit de la nature, la liberté, c est assurément Montesquieu. Il a opposé la raison et l humanité à toutes sortes d esclavage.» Denrées coloniales Les cabosses, fruits du cacaoyer, contiennent des graines appelées fèves. Après fermentation et torréfaction, ces graines sont utilisées pour la fabrication du cacao et du chocolat. Mais une main d œuvre abondante est nécessaire pour les exploiter : les esclaves africains, non payés et corvéables à merci, sont utilisés pour rentabiliser cette exploitation. Le système de l esclavage est à l origine de toute la production des denrées coloniales et des richesses qui en découlèrent, notamment dans des villes comme Nantes, La Rochelle et Bordeaux (commerce triangulaire). Canne à sucre cultivée pour sa tige dont on extrait du sucre Cotonnier Le cotonnier est un arbuste originaire de l'inde, cultivé dans de nombreux pays chauds pour les fibres de coton qui entourent les graines, à maturité du fruit. L esclavage est aboli une première fois en 1794, sous la I ère République, mettant un coup de frein brutal à cette activité en pleine expansion. Il sera définitivement aboli en 1848 sous l impulsion de Victor Schœlcher. Indigotier Plante tinctoriale originaire d'asie tropicale. De ses feuilles et pendant des siècles hors Europe, on a extrait l indigo, matière tinctoriale bleue (bleu foncé avec des reflets violets ou rougeâtres). Elle joua un rôle important dans l économie de plusieurs pays, notamment en France, quand sa teinture introduite entra en concurrence avec celle du pastel. Joseph Vernet peintre, dessinateur et graveur ( ). On lui doit les représentations du port de Bordeaux qu il réalisa dans le cadre d une commande royale «les ports de France». En effet, en1753, le journal des décisions de Louis XV indique que «Vernet sera chargé de peindre tous les ports de France». Joseph Vernet s engage alors dans un périple pictural de la Méditerranée à l Atlantique qui durera plus de dix ans. De cette commande royale naissent quinze tableaux majeurs à travers lesquels la peinture de marine, acquiert une nouvelle reconnaissance. Cette série est exposée au musée national de la Marine grâce à un dépôt du musée du Louvre. 5