L affrontement annoncé aura bien. Jean-François Copé est mauvais. La primaire doit encore tenir ses promesses. «Le Monde Economie» Editorial

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1 «Le Monde Economie» Limiter la valse des prix agricoles et ses effets sur les crises alimentaires Supplément - 67 e année - N ,50 - France métropolitaine Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Erik Izraelewicz Un duel à hauts risques pour le PS t Victoire mais pas triomphe de François Hollande au premier tour de la primaire. Martine Aubry garde ses chances t La participation très élevée a débordé les organisateurs. Des couacs ont retardé la publication des résultats définitifs t Les tractations en vue du second tour ont commencé. Arrivé troisième, Arnaud Montebourg est ravi d être courtisé t Pourquoi Nicolas Sarkozy peut finalement se réjouir du processus électoral socialiste t Grand récit d une journée particulière, qui a vu plus de 2 millions de Français se rendre aux urnes. Pages2 à 6, 21 et 31 Martine Aubry et François Hollande au Sénat, le 25 septembre. A gauche: Harlem Désir. SÉBASTIEN CALVET / FEDEPHOTO L affrontement annoncé aura bien lieu : Martine Aubry et François Hollande seront opposés, dimanche 16 octobre, au second tour de la primaire organisée par le Parti socialiste et le Parti radical de gauche en vue de la présidentielle de Le match, néanmoins, s annonce plus serré que beaucoup ne l imaginaient. Lundi10 octobre,lesderniersrésultats donnés par le PS à 9 h 30 du matin, qui portaient sur bureaux de vote sur au total (soit bulletins), étaient les suivants : François Hollande en tête, avec 39 % des voix, suivi de Martine Aubry (31 %), Arnaud Montebourg (17 %), Ségolène Royal (7 %), Manuel Valls (6 %) et Jean- Michel Baylet (1 %). Paradoxe : cette première primaire «ouverte» de l histoire du PS opposera deux candidats qui étaient, au départ, très réservés sur le bien-fondé du processus. Les électeurs ne leur en ont pas tenu rigueur : dimanche 9 octobre, ils se sont montrés légitimistes, en plaçant en tête de cette compétition inédite celui qui fut premier secrétaire du PS de 1997 à 2008 et celle qui lui a succédé à ce poste il y a trois ans. Sur le papier, le député de Corrèze est bel et bien en tête. «François est très nettement devant: avec lesvoixde Manuel Valls,ilpeut déjàcompter sur un bloc de 45 %, c est considérable», expliquait Pierre Moscovici, son coordinateur de campagne, tard dans la nuit. «Avectout cequemartine lui a envoyé depuis quinze jours, François s en sort très bien», voulait croire un autre lieutenant. David Revault d Allonnes et Thomas Wieder alire la suite page6 UK price 1,50 La primaire doit encore tenir ses promesses Jean-François Copé est mauvais joueur. Le secrétaire général de l UMP, reprenant un argumentaire venu de l Elysée, a minimisé le succès de la primaire citoyenne organisée par le Parti socialiste et le Parti radical de gauche. Environ 2millions et demi d électeurs de gauche ont voté, dimanche 9octobre, mais M.Copé retient que «seuls quatre Français sur cent» ont participé. La droite ferait une erreur en sous-estimant la portée de ce scrutin inédit. Par rapport aux électeurs inscrits environ 44,5millions, la primaire a mobilisé près de 6 % de votants. Sur les 17millions de voix recueillies par Ségolène Royal en 2007, près de 15 % ont participé. Aux Etats-Unis, les primaires, instaurées à partir de 1910 et généralisées après 1968, ne mobilisent qu entre 8% et 10% des inscrits. Incontestablement, le PS a gagné, pour l instant, son pari. Dans un pays fracturé par une crise économique et sociale qui fait monter inquiétudes et colères, où la défiance vis-à-vis des politiques est au plus haut, il a réussi à intéresser les électeurs de gauche. Il a introduit une innovation démocratique majeure, mettant fin aux jeux d appareil qui aboutissaient jusqu alors au choix du candidat. Il y aura un avant et un après- 9octobre La meilleure preuve Editorial est que la droite elle-même, après avoir dénoncé un scrutin qui menaçait «le secret du vote» et allait aboutir à un «fichage politique», est en train de se convertir à cette forme moderne de démocratie participative. François Fillon, Jean-Pierre Raffarin, et même M. Copé, ont admis qu en 2017 la désignation du candidat de la droite devrait passer par la case primaire. En 1994 déjà, Charles Pasqua avait prôné cette méthode. Le succès est là. Mais la primaire ne remplira peut-être pas ses promesses. Son but premier était de conférer à son (sa) candidat(e) un élan quasi irrésistible. Doté d une vraie légitimité populaire, et non pas partisane, il (elle) partirait en campagne avec trois coudées d avance sur Nicolas Sarkozy. Les résultats du 9octobre éloignent ce scénario rose. Si François Hollande est arrivé nettement en tête (39 %), il ne distance Martine Aubry (31%) que de 8 points, quand il espérait un écart de 20points. Arnaud Montebourg (17 %) a créé avec le vertigineux effondrement de M me Royal la vraie surprise du scrutin. Le candidat de la «démondialisation», pour lequel M me Aubry et M. Hollande, les «deux candidats officiels», c est bonnet blanc et blanc bonnet, est en position d arbitre sans être sûr d être suivi. Une primaire n est pas un congrès socialiste. L entre-deux-tours est donc périlleux. La primaire n a pas encore réglé la question du leadership. En outre, M me Aubry et M.Hollande, au départ idéologiquement proches, vont devoir se démarquer durement au petit jeu de celle ou celui qui incarne le mieux «le changement», «lerassemblement» et l espoir de battre Nicolas Sarkozy. Mais ils devront éviter que ce choc frontal ne les affaiblisse face à la droite. Ouvert, indécis et serré, le second tour risque de ne pas donner au futur vainqueur autant d élan et de légitimité que la primaire le lui promettait. p Ces désespérés algériens qui s immolent par le feu Algérie Confrontés au manque de logements et au chômage, des jeunes Algériens se suicident. Comme en Tunisie. Mais dans la plus grande indifférence. Page 20 Le duo Sarkozy-Merkel laisse la zone euro avec ses doutes Europe Paris et Berlin ont proclamé leur volonté de s entendre sur une solution pour la crise de la zone euro et la recapitalisation des banques. Reste à trouver laquelle, d ici au G20 de Cannes, en novembre. Page16 Comment Arianna Huffington veut conquérir la France Entretien La fondatrice du Huffington Post, devenu le premier site d information aux Etats-Unis, annonce le lancement d une version française le 15 novembre. En ligne de mire : la présidentielle de Page18 Le regard de Plantu Boursorama,SAaucapitalde ,40 -RCSNanterre TVAFR ,quaiduPoint du Jour Boulogne-Billancourt. boursorama-banque.com Algérie 150 DA, Allemagne 2,00, Antilles-Guyane 2,00, Autriche 2,40, Belgique 1,50, Cameroun F CFA, Canada 4,25 $, Côte d Ivoire F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 25 KRD, Espagne 2,00, Finlande 2,50, Gabon F CFA, Grande-Bretagne 1,50, Grèce 2,20, Hongrie 700 HUF, Irlande 2,00, Italie 2,20, Luxembourg 1,50, Malte 2,50, Maroc 10 DH, Norvège 25 KRN, Pays-Bas 2,00, Portugal cont. 2,00, Réunion 1,90, Sénégal F CFA, Slovénie 2,20, Suède 30 KRS, Suisse 3,00 CHF, Tunisie 2,00 DT, Turquie 6,00 TL, USA 3,95 $, Afrique CFA autres F CFA,

2 l événement AHayange,ilsontfait«leur devoir,pourlesenfants» La primaire du PS et du PRG Bonheurs et déboires SOS. Les trois lettres en néon rouge, au pied de l immense statue de Notre-Dame, semblent scintiller d une lumière particulière en ce jour de premier tour de la primaire socialiste, dimanche 9 octobre. D un poids de six tonnes et demie, en fonte coulée dans les usines locales, cette Vierge de sept mètres de haut domine, depuis 1903, la vallée sidérurgique de la Fensch, en Moselle. Le 1 er octobre, une journée «ville morte» était décrétée à Hayange, habitants, afin de protester contre l extinction «provisoire», selon la direction d ArcelorMittal du dernier hautfourneau en activité en Lorraine. C est dire si la conjoncture a plané sur le vote. Gérard d Ambrosio, adjoint au maire, préside un bureau de vote installé dans les locaux de l Association de coordination socioculturelle d Hayange (ACSH). A 16heures, dimanche, 97personnes ont voté, sur une liste de 4257inscrits. «Ce n est pas mal pour un bureau excentré comme le nôtre», estime M. d Ambrosio. Un couple pousse la porte: François, 55ans, responsable technique dans la sidérurgie, et son épouse, Jocelyne, employée dans une mairie voisine. «Plutôt sympathisants socialistes», disent-ils, mais aucun des deux n est encarté au PS. Ils ont choisi François Hollande. «A la limite, peu importe qui, on en a surtout marre de celui qu on a», dit l homme, pour qui Nicolas Sarkozy incarne «tous ceux qui nous ont conduits dans le mur et qui, aujourd hui, tirent profit de la crise, alors que ceux qui vont devoir en payer le prix en sont les victimes». La gauche, si elle devait l emporter, pourrait-elle enrayer les restructurations en cours dans la sidérurgie? «Honnêtement, dit-il, je ne crois pas. Les échéances ont été retardées mais, pour moi, les dés sont jetés, en tout cas ici, en Lorraine.» «On espère juste qu ils freineront les effets de cette fameuse mondialisation, les délocalisations, tout ça Qu ils feront une Europe moins commerciale et plus sociale», ajoute son épouse. «Pour que ça change» Un autre couple se présente. Robert et Fabienne Anthony sont ouvriers. «Je travaillais dans une usine de montage de mobilier de bureau, j ai eu des problèmes musculaires et quand j ai voulu reprendre, on m a licencié pour inaptitude», confie le mari. «Je travaille chez Lemforder Metal à Florange, ça va mal. On se prépare à du chômage technique», annonce son épouse. Lui: «C est de pire en pire, il faut constamment compter, faire attention à tout.» Elle: «Sije garde mon emploi, on s en sortira, mais c est vrai qu on y arrive de moins en moins.» Ils sont venus voter car ils veulent «que ça change, et vite». «On a fait notre devoir pour les enfants et les générations futures», explique M.Anthony. Il a choisi Arnaud Montebourg, parce que «c est le moins centriste de tous» et qu il est «un peu plus virulent que les autres». Elle a voté Martine Aubry «car, déjà, c est une femme, ce qui lui donnera peut-être d autres idées». Une victoire de la gauche serait-elle de nature à améliorer leur sort? «Oui, sûr et certain, on y croit», lancent-ils. «Quand Mitterrand est arrivé, en 1981, ça allait tout de suite mieux», se souvient M me Anthony.p Nicolas Bastuck (Metz, correspondant) Les indégivrables Xavier Gorce Société éditrice du «Monde» SA Président du directoire, directeur de la publication Louis Dreyfus Directeur du «Monde», membre du directoire, directeur des rédactions Erik Izraelewicz Secrétaire générale du groupe Catherine Sueur Directeurs adjoints des rédactions Serge Michel, Didier Pourquery Directeurs éditoriaux Gérard Courtois, Alain Frachon, Sylvie Kauffmann Rédacteurs en chef Eric Béziat, Sandrine Blanchard, Luc Bronner, Alexis Delcambre, Jean-Baptiste Jacquin, Jérôme Fenoglio, Marie-Pierre Lannelongue («M Le magazine du Monde») Chef d édition Françoise Tovo Directeur artistique Aris Papathéodorou Médiateur Pascal Galinier Directeur du développement éditorial Franck Nouchi Conseil de surveillance Pierre Bergé, président. Gilles van Kote, vice-président 0123 est édité par la Société éditrice du «Monde» SA Duréedelasociété : 99ansàcompterdu15décembre2000. Capitalsocial : Actionnaireprincipal: LeMondeSA. Rédaction 80,boulevardAuguste-Blanqui,75707ParisCedex13Tél.: ;télécopieur: Abonnements partéléphone:de France32-89 (0,34 TTC/min);de l étranger:(33) ouparinternet: La reproduction de tout article est interdite sans l accord de l administration. Commission paritaire des publications et agences de presse n 0712 C ISSN Président : Louis Dreyfus Directrice générale : Corinne Mrejen PRINTED IN FRANCE 80, bd Auguste-Blanqui, PARIS CEDEX 13 Tél : Fax : Imprimerie du Monde 12, rue Maurice-Gunsbourg, Ivry cedex De Lille à Marseille, de Bouliac à Saint-Germain-des-Champs, les électeurs Dans la cantine de l école du Plateau, à Sucy-en-Brie (Valde-Marne), réquisitionnée en bureau de vote le temps d un dimanche, Marc Giraud désigne à un électeur une charte où est inscrit «le projet d unesociété deliberté, d égalité, de fraternité, de laïcité et de progrès social». «Vous reconnaissez-vous dans les valeurs de la gauche telles qu elles sont rédigées ici? Pardi! C est pour ça que je suis là!» Comme cet homme, ils étaient plus de deux millions à travers la France, dimanche 9octobre, à être là pour ça! Ils se sont reconnus dans les généralités de la charte et ont participé à la primaire socialiste. Ils ont payé leur écot un euro, plus si affinité ou absence de monnaie, glissé dans l urne une enveloppe bleue tamponnée d un slogan : «Donnez un nom au changement». A l intérieur, le bulletin d un des six candidats censés l incarner. Journéehistorique?Journéeparticulière à tout le moins que cette primaire qui installe dans la démocratiefrançaiseun soupçond Amérique. Les sympathisants socialistes ont joué le jeu, de Lille à Marseille, de Nantes à Lyon. Ils ont voté en nombre, à Bordeaux, à Toulouse, à Montpellier, où l anonymat était garanti, mais se sont aussi déplacésàlormes(nièvre),à Caudebec-lès-Elbeuf (Seine-Maritime), à Lançon-de-Provence (Bouches-du- Rhône), où ils affichaient ainsi aux yeux du voisin leur opinion politique. Ce dimanche, les électeurs de gauche ont même poussé la bravade jusqu à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), la ville de Nicolas Sarkozy, où une file de m as-tu-vu serpentaitdevantlebureaude vote comme une ultime provocation. «Des vraies gens, pas des militants» Alors, après avoir redouté le flop, les dirigeants socialistes n en pouvaientplus d aise,dimanche, et se répandaient en remerciements envers ceux qui avaient contribué à bourrer légalement les urnes. Dans la salle des sports Vallier, à Marseille, Marie-Arlette Carlotti, une conseillère régionale, s émerveillait devant la cohorte ininterrompue : «Regardez, ils arrivent encore, des vraies gens, pasdes militants socialistes.» A Roubaix, Mehdi Massrour, un encarté, tombait des nues : dans certains bureaux populaires, au Pile ou aux Trois-Ponts, des quartiers où on ne croit plus depuis longtemps que les politiques puissent changer quoi que ce soit, on avait voté, autant et mêmeplus qu à certaines élections officielles. Pourquoisont-ils venus? A Nantes,Valérie ditapprécier«l opportunité rare de pouvoir choisir son candidat». A Lille, Yasmine, assistante d éducation, «a pris ce vote comme une chance». Marie-Paule, 37 ans, agent d entretien, est là «pour battre Sarko». La Réunionnaise n est pas venue seule : elle a réquisitionné huit personnes à qui elle a donné à chacun un euro pour qu il participe, tout en «les laissant libres de leur choix». Malika «n a pas hésité une seconde» avant de venir. «On compte sur eux pour la suite!» A Toulouse, un ex-ouvrier de l usine AZF, militant d Europe Ecologie-LesVerts, constate que la base de son parti «s est mobilisée» pour laprimaire. A Lyon, Farida, militante du MoDem, «vient choisir [son] candidat du deuxième tour». Desmaires UMP jouent l obstruction Pourtant ce ne fut pas toujours une sinécure de déposer son bulletin, notamment dans certaines villes de droite où les mairies ont Un bureau de vote de la cité des 4000 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). La mairie ayant refusé de mettre à disposition les écoles, il a fallu se contenter de salles annexes. ÉLODIE RATSIMBAZAFY POUR LEMONDE.FR joué de toutes les ficelles de l obstruction. A Meaux (Seine-et-Marne), le maire et secrétaire général de l UMP, Jean-François Copé, a eu le mérite de la constance. Il s en est tenu au niveau local à l opinion exprimée au niveau national sur cette «parodie d élection». Ila refusé l accès aux bureaux de vote traditionnels de la ville. Les militants socialistes ont dû se replier sur un gymnase de la rue Jean-Jaurès. A Lambersart (Nord), la ville du député et maire UMP Marc-Philippe Daubresse, les deux bureaux avaient été relégués à la Cité familiale, un quartier populaire excentré, mal desservi par les transports. Une sorte de défi lancé aux bobos de sa commune. Mais les électeurs ont fini par les trouver, ces cachettes, et en masse : il fallait compter quarante-cinq minutes d attente avant de pouvoir voter. La même obstination de militant ou de dévot était exigée pour voter à Saint-Clément-la-Rivière (Hérault), un bourg de 5000 habitants, près de Montpellier. Le maire UMP a été sourd aux demandes dupslocalqui a dûdemanderl asile diplomatique dans un village voisin. Intransigeant jusqu au bout, l édile a même refusé qu un panneau annonce ce transfert. Non loin de là, à Baillargues, un autre maire UMP a en revanche poussé le fair-play jusqu à voter lui-même. A Orléans, le maire UMP Serge Grouard a évoqué des contraintes techniques et la tenue d autres événements pour décliner les demandes de l opposition. «Nous n avons obtenuquetrois salles, assurait Olivier Frézot, premier secrétaire du PS pour le Loiret. Du coup, nous nous sommes rabattus sur le hall du conseil régional, un studio de radio associative ou des bistrots.» Scène surréaliste où les électeurs ontalorsdûpasserdevant leshabitués installés au comptoir. A Bouliac (Gironde), une petite commune de habitants, terre de mission de la gauche située à 10 km de Bordeaux, il fallait aussi dénicher l entrée du bureau de vote. Derrière la salle des fêtes qui accueillait, ce dimanche, la journée de l adoption, une porte quasi dérobée ouvrait sur l ancien réfectoire d une école élémentaire. C était là. Nicole Ribeyreix, une dame de 68 ans, a erré longtemps en clopinant sur ses béquilles avant de repérer ce trou de souris. La dame s est entêtée. Elle est gasconne, ilfautdire, etvote socialiste de mère en fille. Mais tout de même. «Si j avais su que c étaitaussi loin, je ne serai pas venue.» «J ai tourné je ne sais combien de temps» Il n y a pas eu que la droite pour mettredesbâtonsdansles roues. A Caudebec-lès-Elbeuf, le PS a été contraint de louer un local privé enraison d un différendaussi tenace que clochemerlesque avec le maire, pourtant divers gauche. A La Courneuve (Seine-Saint-Denis), dans la cité des 4000, voter a parfois tenu du jeu de piste. La mairie communiste ayant refusé de mettre à dispositionles écoles, il a fallu se contenter de salles annexes un peu perdues, comme cette petite maison de quartier où les clés se sont fait attendre pendant une demi-heure. «Les gens vont mettre des heures à nous trouver!», se lamentait une militante. Et, de fait, ils ont cherché, cherché, les sympathisants : «J ai tourné je ne sais combien de temps!», lançait un quinquagénaire excédé en pénétrant enfin dans le bureau. A l évidence, les habitants de La Courneuve n ont pas été les seuls à se perdre. A tel point que le site Internet dédié du Parti socialiste, Primairescitoyennes.fr, a été submergé par des électeurs cherchant où déposer leurs bulletins. Il est resté inaccessible une partie de la journée. Il manque les noms commençant par S Dans les Bouches-du-Rhône, on aurait aimé que tout se passe bien, afin de faire taire les railleries. On sesavaitd autant plusdanslecollimateur depuis les affaires impliquant le président du conseil général, Jean-Noël Guérini. «Nous avons envie d être les bons élèves», assurait Jean-Pierre Deschamps, gardien du scrutin et ancien président de cour d assise. Alors, échapper, rien qu une fois, au soupçon de traficotage d urnes Las! Les difficultés sont venues cette fois des listes d émargement, parfois erronées. A Lançon-de-Provence, par exemple, elle ne comptait que personnes pour 4200 inscrits dans la commune. A Aix-en-Provence, manquaient les noms commençant par la lettre S A Allauch, commune de la banlieue de Marseille, 140 électeurs ont dû émarger sur des feuilles de papier libre, après avoir fait en vain le tour des sept bureaux. Qui plus est, les électeurs inscrits étaient presque tous centenaires, à en croire les dates de naissance sur les listes Tout cela au grand dam du sénateur et maire Roland Povinelli, qui a dû improviser une réunion de crise dans des toilettes.

3 La primaire du PS et du PRG l événement 3 d une journée de vote inédite ont fait le choix d assumer publiquement leur engagement à gauche en se rendant aux urnes tenues par le PS A Marseille, la maison de quartier d Endoume, dans le 7 e arrondissement, a accueilli les électeurs dimanche 9 octobre. PATRICK GHERDOUSSI/FÉDÉPHOTO POUR «LE MONDE» Les Bouches-du-Rhône n ont pas eu le monopole des «cagades». A Toulouse aussi, faute d avoir trouvé leur nom, des électeurs «sont partis fâchés», reconnaissait Henri Matéos, conseiller municipal chargé des élections. Et l élu d expliquer la difficulté de tenir à jour une liste électorale dans une ville où les déménagements sont fréquents. Dans bien d autres endroits, les électeurs ont erré comme des âmes en peine, cherchant en vain leur nom sur ces fichiers amnésiques. «La queue jusque dansla rue» Et ainsi les votants ont fait la queue, souvent, ont été promenés, parfois, ont râlé, bien sûr. Mais ils sont venus, les braves gens! En beaucoup d endroits, le taux de participation avoisinait 10 % du corps électoral. A Toulouse, dans la salle de gymnastiquejean-raincy, un des vingtneuf bureaux de la ville, la horde a déboulé après le match de rugby. Sitôt le coupde sifflet final de Nouvelle-Zélande Argentine entendu aux antipodes, ils se sont rués dans cette autre mêlée. «Il y avait la queue jusque dans la rue», assurait Mathieu Sauce, un jeune militant. Sur la porte de la salle, il était pourtant bien précisé qu elle ne pouvait pas contenir plus de cinquante gymnastes, «accompagnateurs compris». Cinquante gymnastes seulement Alors des rugbymen, pensez donc ALille, dans une salle polyvalente près de la Halle au sucre, Rémy et Guillaume, les organisateurs d une exposition photo amateur, ont dû accepter de partager l espace avec des isoloirs, comme une drôle d installation postmoderniste. Puis ils ont vu débarquer cette armée, l ont renseignée bon gré mal gré, mais ont été payés en retour d un inespéré succès, les centaines de votants flânant ensuite devant les photos accrochées. Les électeurs se sont déplacés, sans trop se cacher. «Les gens assument, revendiquent même», constatait JacquesDuval, responsable du PS à Sucy-en-Brie. Les votantsont souvent accepté de laisser sur place leurs coordonnées, à l aide d un stylo électronique permettant de numériser directement les informations. «Une personne sur deux acceptait de le faire», constatait Fatima, responsable d un bureau à Montpellier. A Bron (Rhône), la haute autorité chargéede latransparence du scrutin a tout de même dû intervenir dans la matinée pour semoncer des observateurs tropcurieux, proches d un candidat, qui notaient sur uncarnetles noms des votants. A Lille, Pascale, une enseignante, et son époux Henri-Jacques, un médecin aux longs cheveux blancs, «nesesont pas posé laquestion de savoir si c était gênant ou non d afficher ses opinions». Plus loin, dans le quartier populaire de Moulins, Anne-Marie, cadre universitaire, et Jean-Pierre, retraité, avouenten revancheavoir réfléchi avant de venir. «Ce n était pas une décision évidente. Dans un premier temps, nous ne nous étions pas sentis concernés. Puis nous avons eu envie de peser sur le choix.» A Nantes, Christophe Cousin a épinglé sur sa veste un badge proclamant «Fier devoterauxprimaires». Il répète à l envi son «plaisir de participer à un moment de démocratie novateur». A La Courneuve, Abdelkader est plus réservé. «J ai longtemps hésité avant de venir voter. J ai peur d être désormais fiché socialiste par la mairie et, après, on ne sait pas, ça peut fermer les portes. Je suis parti d Algérie pour des raisons politiques, ça m a laissé des traces.» «On sent que les gens se méfient des partis» Dans les bourgs et les villages, se dévoiler ainsi tenait de la gageure. A Bouliac, chacun se faisait la bise et se demandait des nouvelles de la famille. «On connaît presque tous lesélecteurscar c est petit, Bouliac», reconnaissait Fabien Diaz, délégué CGT et militant socialiste du cru. Trois responsables d associations locales, proches de la municipalité, sont venus voter. «Ona étéétonnés qu ils se montrent, car tout se sait, ici», assurait Francine Bureau, une Bouliacaise de naissance. A Lormes, le qu en-dira-t-on a étélourdà vivre. Les militants espéraient 200 votants, mais le compte s estfinalementarrêté à 192, sur les électeurs des sept communes regroupées dans ce chef-lieu de cantonde la Nièvre. Un tauxde participation très honnête de 7,90 %, dans ce bastion socialiste situé en plein Morvan où la pluie le disputait au brouillard, dimanche. Les trois militants qui assurent la permanence, Bernard Grosjean «comme devant», ainsi qu il l épelleen souriant Michel Castet et Jean-Luc Bierry sont des vieux routiers des dimanches électoraux. Aucun de ceux qui poussent la porte de la salle des fêtes qui sert de bureau ne leur est inconnu. Ils ont souri lorsqu un électeur, notoirement proche du Front national, est venu glisser son bulletin dans l urneet un billet de5euros dans la tirelire de la primaire. Ou lorsqu unedamedontilssavent l inclinaison à droite leur a lancé : «Jene suis pas socialiste, mais là, je vote contre Sarkozy!» Ils ont aussi repéré une poignée d électeurs «bonne surprise», sur lesquels ils comptent, sinon pour grossir leur section socialiste de 41adhérents, à tout le moins comme précieux relais sympathisant dans les mois à venir. Pourtant, seuls cinq d entre eux ont accepté d utiliser le stylo électronique. «On sent que les gens se méfient des partis, quand même, observait Michel Castet. Ça revient beaucoup au niveau des questions sur l utilisation qui va être faite des listes électorales.» Une électrice confirme. «Ma fille de 20 ans, elle préfère ne pas venir voter. On lui a dit que normalement, les listes seraient détruites, mais bon, comme elle fait certaines études» Les «certaines études» sont du droit, et la jeune femme, qui vise un emploi de fonctionnaire, redoute d être «fichée». A Saint-Germain-des-Champs, une commune de 440 habitants, dans l Yonne, si loin de Saint-Germain-des-Prés, le maire, Michel Millet, savait que ses administrés Collection Jorge de Brito Vente samedi 22 octobre 2011, 19 h Cette collection comprend un ensemble exceptionnel d œuvres Contemporaines, Modernes, Asiatiques, du Mobilier et des Tableaux Anciens Exposition Espace Tajan 11 octobre, 14h-18h Du 12 au 21 octobre, 10h-18h 15 octobre, 11h-18h 16 octobre, 14h-18h Nocturne 20 octobre jusqu à 21h 22 octobre, 11h-14h Responsable de la vente : Julie Ralli ralli-j@tajan.com Catalogue en ligne sur ne se risqueraient pas à dévoiler leursopinions, fût-ceen serendant dans la ville voisine de Quarré-les- Tombespour voter. Trop près, trop dangereux. «Je crois que je connais ceux qui votent à gauche. Mais c est autre chose que de l afficher en allant voter à la primaire.» De fait, ils n ont été qu une dizaine à braver avec lui l inhibition collective. Saint-Germain-des-Champs, ce n est pas encore l Amérique. p Benoît Hopquin avec les correspondants du «Monde» et les journalistes d «Une année en France» 37 rue des Mathurins Paris T

4 4 l événement La primaire du PS et du PRG François Hollande à la Maison de l Amérique latine, à Paris. J.-C. COUTAUSSE/FRENCH POLITICS POUR «LE MONDE» Manuel Valls a réuni ses partisans dans un café du 4 e arrondissement de Paris. JULIEN MUGUGUET/IP3 L ampleur du vote retarde l annonce des résultats définitifs Les chiffres officiels ne seront communiqués que mercredi ou jeudi. Les bureaux de vote ont été débordés par une technique parfois défaillante Près de 2,5 millions de votants, mais pas de résultats définitifs. Les dirigeants socialistes oscillaient, dans la nuit du dimanche9 au lundi 10octobre, entre la satisfaction d une démonstration de force contre la droite et l angoisse de ne pas pouvoir communiquer sur l issue du scrutin. Si le duel était confirmé, pour le second tour, entre François Hollande et Martine Aubry, l écart qui les séparait restait encore fluctuant. A 2 heures du matin, une première estimation a été rendue publique sur 1,9 million de votants : le député de Corrèze récoltait 38,7 % des voix et la maire de Lille 30,7 %. Pour certifier le contenu des urnes, exit les politiques, place aux juristes Le contrôle des opérations électorales, au Parti socialiste, serait-il désormais chose trop sérieuse pour être laissé aux hommes d appareil? Tandis que, à 1heure du matin, dans la nuit du dimanche9 au lundi 10octobre, les staffs des candidats avaient depuis longtemps quitté la rue de Solférino, une équipe travaillait encore d arrache-pied dans une petite pièce située au deuxième étage du siège du PS: la Haute Autorité de la primaire (HAP), chargée de la collecte et de la certification des résultats. «Les politiques ont fait de la politique, ils partent la conscience tranquille. Et nous, nous sommes les forçats, ironise son porte-parole, Jean-Pierre Mignard. C est un Mais plusieurs grandes villes et de nombreux bureaux de vote n avaient pu être enregistrés, et leurs scores pouvaient encore bougerde1 à 2points, expliquait-on au siège du PS, rue de Solférino. Point de contestation ni d erreur, assurait-on, mais de gros problèmes techniques pour cette consultation inédite. Un vote plus massif que prévu A 20 heures, les estimations donnaient une participation de 2millions de votants. Trois heures plus tard, ce taux passait à «près de 2,5 millions», selon la Haute Autorité des primaires (HAP). «Nous avons eu beaucoup plus de votants boulot de Romains» Ironie de l histoire: c est dans cette même salle Guidoni que s étaient violemment affrontés, en 2008, au terme du congrès de Reims, les représentants de Martine Aubry et de Ségolène Royal, au fil d une nuit entachée de multiples irrégularités. Cette fois-ci, nul esclandre. Et, surtout, pas le moindre politique autour des six ordinateurs devant lesquels officient autant de «binômes». Juste des professeurs de droit, conseillers d Etat, magistrats, procureurs, et même un juge d instruction, chargés de récolter les résultats, de vérifier que ceux-ci correspondent au procès-verbal dressé dans chaque bureau de vote, avant de les valider dans la [queprévu]», expliquait son porteparole, Jean-Pierre Mignard. Cet excédent aura tout retardé. Les équipes ont été plus longues à dépouiller, puis à communiquer, décalant d autant la remontée des données. base de données. Le droit aurait-il fait son entrée dans les scrutins entre camarades? «Il fallait en finir avec une sorte de rouerie, très largement installée, où on pouvait connaître les résultats dans certaines fédérations avant même le jour du vote, explique l avocat Jean-Pierre Mignard, ancien soutien de Ségolène Royal. Si on veut vraiment que cette culture des primaires s installe, les électeurs doivent être convaincus que chaque voix sera traitée avec le maximum d égards.» M e Mignard qui, après le second tour du 21novembre 2008, avait menacé de traîner le PS devant le tribunal correctionnel, l assure: «On passe à autre Bugs informatiqueset défaillances techniques 21 heures : l afflux de bulletins de vote provoque un embouteillage du système informatique. «Le système a un peu bugué. On n a plus accès aux résultats», raconte Bruno Le Roux, lieutenant de François Hollande, en descendant dans la cour de l immeuble du PS. Quelques instants plus tard, Henri Weber, son homologuechez MartineAubry, plaisante : «C est la rançon du succès : on sollicite des machins qui n en peuvent mais et on doit leur faire du bouche-à-bouche.» L équipe technique tente de faire repartir le serveur, qui a explosé sous la demande. La moitié des ordinateurs sont déconnectés. La communication des résultats se fait, dès lors, très aléatoire. A 1 heure du matin, seuls 33 % des bureaux sont validés. Et le site Primairescitoyennes.fr se met à jour poussivement, puis s arrête. Système Audiotel embouteillé et stylos déchargés Les présidents de bureau de vote devaient communiquer leurs résultats par chose.» La preuve par l exemple: «Une urne non transparente dans un bureau?», s inquiète l un des binômes. «On annule», tranche sans hésiter M e Mignard. «Pas de choses louches» Le grand bond en avant, pourtant, a ses aléas techniques. Vers 1heure du matin, la moitié des serveurs étaient hors d usage à cause d un afflux massif de données. Et seul un tiers des résultats des bureaux de vote avait été intégré dans le système. «Nous n avons constaté aucun problème de fraude ou de choses paraissant louches, explique Catherine Barbaroux, responsable de la HAP. Mais nous devons nous assurer que tous les PV sont remontés unetriple procédure: sur unrépondeurviaaudiotel, par stylo numérique et, enfin, par procès-verbal papier. Les trois circuits, destinés à produire des résultats incontestables, se sont révélés trop complexes pour des militants formés tardivement. «Il nous aurait fallu trois semaines de plus pour que tous les responsables soient au point», soupire M e Mignard. La ligne Audiotel qui devait être accessible pour tous les présidents de bureau a vite été saturée. Après plusieurs tentatives, plusieurs responsables ont renoncé, communiquant juste leur PV à la Haute Autorité départementale. Puis ils sont partis se coucher. avant que les responsables locaux soient rentrés se coucher.» L affaire traîne en longueur, et Laurence Girard, qui a piloté l organisation de cette primaire, s impatiente: «Il faut passer le message à tous les référents départementaux: ils ne partent pas avant que ce soit fini!» Dur pour les juristes de la «war room» de la primaire, qui sont là depuis 7heures, et qui, pour beaucoup, s apprêtent à enchaîner lundi matin. «Il y a des petites améliorations techniques à faire, concède M me Girard, mais, pour une première, ça ne s est pas si mal passé que ça. On a été submergés par le succès» p Béatrice Jérôme et David Revault d Allonnes «Quelque bureaux ne nous ont pas remonté leurs résultats et sont maintenant injoignables», concédait Christophe Borgel, membre de l équipe Aubry. Les socialistes des départements d outre-mer ont eu des «problèmes techniques» liés au décalage horaire et à l éloignement, avoue aussi la rue de Solférino. Bien que le vote ait eu lieu plus tôt qu en métropole, il est difficile d avoir des données sûres. «La Guadeloupe est validée, ainsi que la Guyane», notait la Haute Autorité, mais la Martinique était toujours «en réserve» faute de PV. L hypothèsed une invalidationdu vote, dans ce département, était la plus probable à 2heures du matin. Pluscocasse, un certainnombre de stylos numériques, censés conserver la mémoire des opérations en cas de contestation, sont tombés en panne. Ils n avaient pas été rechargés à temps. Résultat : le système qui devait permettre à la Haute Autorité de croiser les sources s est grippé en milieu de nuit. L équipe nationale devait revenir au papier et attendre la remontée des PV. Les sages socialistes et les techniciens s apprêtaient à passer une nuit blanche pour tenter d «harmoniser les sources», avouait M e Mignard. Promis-juré, assurait cependant le porte-parole, «nous avons tous les PV, et le résultat définitif sera communiqué en fin de matinée». Mais, lundi matin, la Haute Autorité des primaires n excluait pas que l annonce des résultats définitifs doiveattendre mercrediou jeudi. p Sylvia Zappi Sérieux chez François Hollande et Martine Aubry, euphorie chez Arnaud Montebourg Les partisans des principaux candidats spéculaient, dimanche soir, sur les alliances et les reports de voix possibles en vue du second tour Finalement, toutauraété assez vite. Les premières estimationsdes résultats des primaires citoyennes tombent dès 20 h 30 et, dans les QG des candidats, chacun retient son souffle. A cette heure-là, avec près de 40 % des voix, François Hollande est donné en tête, suivi de Martine Aubry (30 %) et d Arnaud Montebourg (17%). SégolèneRoyal s effondrerait avec un score de 7 %, suivie de près par Manuel Valls (5 %), tandisque leprésidentdu Partiradical de gauche, Jean-Michel Baylet, est crédité d environ 1 % des voix. A la Maison de l Amérique latine, dans le 7 e arrondissement de Paris, où François Hollande a réuni ses partisans, l ambiance est très sage. Aucune manifestation de joiene vientsaluer laperformance du député de la Corrèze. Parmi les présents, on reconnaît Pierre Lescure, ancien patron de Canal+, le metteur en scène Jean-Michel Ribes ou encore l ancien ministre de l éducation Jack Lang. Vers 22 heures, M. Hollande fait son entréeetremercielesélecteurs qui sont allés voter pour lui. «Nous avonsun avenir à changer», proclame un slogan derrière la tribune. «Ça va être chaud chaud chaud», estimefirmine Richard, comédienne et conseillère de Paris. Non loin de là, sur la péniche Le Quai, l atmosphère est aussi sérieuse. Scotchés devant l écran géant qui diffuse itélé en continu, lesmilitants aubrystes nesont guère surpris. La plupart, le nez sur leur téléphone portable, traquent les résultats sur Twitter, espérant que l écart entre M. Hollande et M me Aubry se réduise avec le dépouillement des grandes villes. Mais, à l instar de cette fidèle militante, ils restent confiants. «Depuis son meeting au gymnase Japy, dit-elle, Aubry a changé d échelle. Elle a cette ténacité nécessaire pour mener les combats jusqu au bout.» C est finalement en tant que simple électeur que Dominique Strauss-Kahn a participé à cette primaire socialiste. L ex-directeur du Fonds monétaire international s est rendu dimanche 9octobre en fin d après-midi dans son ancien fief électoral de Sarcelles (Val-d Oise), pour voter. Vêtu d un costume sombre, d une chemise claire, M. Strauss-Kahn, une barbe naissante sur les joues, n est resté Ils sont nombreux à compter sur les électeurs d Arnaud Montebourg pour faire pencher la balance. «Arnaud avec nous! Arnaud avec nous!», scanderont des militants aubrystes devant le siège du PS, rue de Solferino. Mais ils réservent les applaudissements les plus nourris à leur championne qui vient les rejoindre vers 22h50. Accueillie par des «Martine présidente!», la maire de Lille leur lance, confiante : «Les choses vont bien se passer.» Aquelques pasde là, à lamaison des polytechniciens (7 e arr.), les troupes de Ségolène Royal sont abattues. Vers 22 heures, la présidente du conseil régional Poitou- Charentes sort de son bureau. Les larmes aux yeux, elle prononce une très courte allocution pour Dominique Strauss-Kahn a voté pour la maire de Lille que quelques minutes, le temps de saluer d anciens partisans, de signer le registre d émargement, de glisser son euro et son bulletin dans l urne. «Ce n est un secret pour personne, j ai voté pour Martine Aubry», répond-il à un journaliste qui lui pose la question, alors qu il regagne sa voiture. Dans la soirée, il a envoyé un message de félicitations à la maire de Lille, avec qui il avait fait un pacte avant la primaire. «remercier du fond du cœur» ceux quiontvotépour elle. «Merci Ségolène, merci Ségolène!», scandent les militants, également en pleurs. «Tout le monde a constaté que nos idées ont fait avancer la gauche», déclare M me Royal, vêtue de la même veste rouge qu elle portait lors des débats télévisés, et qui ne lui a pas portée chance. «Je continueà êtrelà, avectous, bienprésente ( ) Nous nous retrouverons», leur lance-t-elle avant d expliquer qu elle donnera «prochainement» sa consigne de vote pour le second tour de la primaire. «On a gagné!» A la Bellevilloise, dans le 20 e arrondissement de Paris, les partisans d Arnaud Montebourg sont gonflés à bloc. La soirée a dépassé toutes leurs attentes : le député de Saône-et-Loire a créé la surprise et se retrouve en position d arbitre du second tour. Quand M. Montebourg prend la parole, rue de Solférino, l ambiance est euphorique. Vers22heures 30, ses partisans l accueillent en criant : «On a gagné!» La cohue porte le député jusqu à la scène, où il prononce un bref discours. Chaque phrase est ponctuée de hourras et d applaudissements. Rose à la main, il remercie ses partisans, se félicite d avoir fait progresser ses idées, mais refuse de s avancer sur les alliances futures. «Je ne prendrai pas cette décision tout seul. Demain soir, comme au Vatican, on discutera de tout ça», plaisante-t-il en renvoyant l officialisation de sa décision au «20heures» de France2lundisoir. Mais il l assure : il «soutiendra, quoi qu il arrive», le vainqueur de la primaire socialiste. Une heure plus tard, les militants sont presque tous partis. Autour des tables, seuls restent les membres de l équipe. Dans toutes les têtes, une seule date, celle de p Service politique

5 La primaire du PS et du PRG l événement 5 M. Montebourg n avait pas donné dimanche de consigne pour le second tour. CHRISTOPHE MORIN/IP3 POUR «LE MONDE» M me Aubry retrouve ses supporteurs à son QG de campagne, dimanche soir 9octobre. OLIVIER LORET POUR «LE MONDE» La crise de l euro a nourri la dynamique Arnaud Montebourg Le député PS de Saône-et-Loire a mis au cœur de son discours une contestation radicale de la mondialisation financière Analyse Les électeurs de gauche veulent du changement. Le message sorti des urnes dimanche 9 octobre bouscule François Hollande, qui avait cru s installer dans la position de favori en adoptant un discours antidette et antidéficit propre à rassurer l électorat de centre gauche. Il ne déplaît pas à Martine Aubry, qui tente de concilier le désendettement et la croissance, la bonne gestion et le changement. Il ravit Arnaud Montebourg, le seul des six candidats à proposer un projet de civilisation alternatif, la «démondialisation», autrementdit lacontestationradicale de la mondialisation financière et du libre-échange, ainsi que l avènement d un capitalisme coopératif à l échelle de l Europe. Il n était pas acquis que près de 2,5 millions d électeurs, débordant largementles frontières militantes du PS, viennent ainsi donner la prime à la gauche radicale sur la gauche gestionnaire. L une des idées en vogue avant le premier tour était au contraire que plus le nombre de participants à la primaire serait large, plus cela profiterait à M. Hollande. En outre, cinq candidats sur six François Hollande, Martine Aubry, Manuel Valls, Jean-Michel Baylet, du Parti radical de gauche, et Ségolène Royal s étaient positionnés pour une politique de désendettement. Avertissement sérieux Pour comprendre la poussée d Arnaud Montebourg, qui est la vraie surprise de ce premier tour avec, selon des résultats partiels, 17 % des voix, il faut tenir compte de ses talents de tribun : le député desaône-et-loire a passé avec succès l épreuve des trois débats télévisés. Mais il faut aussi avoir le contexte en tête. Le gros de la campagne de la primaire s est déroulé enseptembre. Soit l une des périodes les plus noires du quinquennat de Nicolas Sarkozy. C est le mois des affaires qui menacent directement son entourage. C est aussi, et surtout, le mois de la crise de la zone euro, qui met en scène l impuissance des politiques : on parle de faillite partielle ou totale de la Grèce. Le couple franco-allemand peine à s entendre et à se faire entendre. Les marchés semblent faire danser les politiques, et là-dessus, on évoque une nouvelle recapitalisation des banques, qui ont déjà dû renforcer leurs fonds propres à hauteur de 420 milliards d euros depuis Chaque jour qui passe semble valider les thèses d Arnaud Montebourg, qui a inscrit au tout premier rang de ses priorités une loi de sécurisation de l économie visant à mettre soustutelle lesétablissements bancaires, à séparer les banques de dépôt et d affaires et à interdire la spéculation. Pour Nicolas Sarkozy, la poussée d Arnaud Montebourg est à la fois un avertissement sérieux et, peut-être, une bonne nouvelle. D un côté, elle confirme un désir de changement, qui existait aussi en 1981, lors de la victoire de François Mitterrand, dans un contexte de crise presque aussi dramatique. De l autre, elle complique la tâche du futur candidat socialiste, qui devra, quoi qu il pense, réconcilier les deux gauches, au risque de s aliéner le centre. p Françoise Fressoz Le commandant et son équipage vous souhaitent une très agréable détente avec de l espace pour étendre vos jambes en classe Premium Voyageur, un fauteuil-lit spacieux en classe Affaires ou un lit avec couette en classe La Première, et des cabines préservant votre intimité. faire du ciel le plus bel endroit de la terre

6 6 l événement La primaire du PS et du PRG Ségolène Royal arrive à son siège de campagne, la Maison des polytechniciens. MICHAELZUMSTEIN POUR «LEMONDE» Emotion et désarroi dans le camp Royal Laperdante du scrutin a pris acte d un «résultat décevant» malgré une «magnifique campagne» Une gifle. Ségolène Royal, finaliste à l élection présidentielle de 2007, qui rappelle volontiers qu elle avait recueilli, à l époque, près de 17millions de voix face à Nicolas Sarkozy, est la grande perdante du premier tour de la primaire socialiste. D habitude, l ex-candidate aime àsurprendre quand elle est donnée en perte de vitesse. Ce fut le cas au congrès de Reims, en Cette fois, elle tombe de haut. Avec environ 7 % des suffrages, elle est arrivée, dimanche 9 octobre, en quatrième position, 10 points derrière Arnaud Montebourg. Pire : elle devance de peu Manuel Valls. Elle qui rêvait de «poursuivre l aventure de 2007» n a pu que prendre «acte du résultat très décevant par rapport à la magnifique campagne conduite avec courage avec toute [s] on équipe dans tout le pays». M me Royal avait pourtant mené une campagne active, notamment dans les banlieues. Mais les quartiers populaires n ont pas voté. Du moins, pas autant que prévu. Signe que la messe était dite, il était à peine 19h15 quand trois de ses fidèles, Jean-Louis Bianco, Najat Vallaud-Belkacem et Dominique Bertinotti, expliquaient que la mobilisation constituait «le véritable succès de ces primaires, dont Ségolène Royal a été une ardente promotrice». De l art de transformer une défaite dans les urnes en victoire idéologique A la Maison des polytechniciens, dans le 7 e arrondissement de Paris, où elle avait réuni ses troupes, M me Royal, vêtue de la même veste rouge qu elle portait lors des débats télévisés, a prononcé une très courte allocution pour «remercier du fond du cœur» ceux qui avaient voté pour elle. «Merci, Ségolène!», ont scandé des sympathisants souvent en pleurs. «Tout le monde a constaté que nos idées ont fait avancer la gauche», a assuré la candidate, ajoutant «Je continue à être là, avec tous, bien présente ( ). Nous nous retrouverons.» Très émue, elle a pleuré en quittant la salle. «Ironie du sort» Pour M me Vallaud-Belkacem, adjointe au maire de Lyon, l heure n était pas, dimanche soir, «au contact avec les autres candidats». «La seule chose qui compte, c est comment les deux candidats en tête reprendront les idées de M me Royal, notamment sur le système bancaire et le blocage des prix de première nécessité, expliquaitelle. L ironie du sort, c est que Ségolène Royal a gagné la bataille des idées, mais ne l emporte pas dans les urnes.» Et maintenant? A en croire M. Bianco, «la gauche ne pourra pas gagner sans Ségolène Royal». Pour Delphine Batho, porte-parole de la candidate, «on aura besoin de son expérience et de sa combativité dans une campagne féroce». M me Royal, qui devrait dans la semaine indiquer son choix pour le second tour, a demandé à ses troupes de suivre ses consignes. Mais, pour les militants présents à la Maison des polytechniciens dimanche, le choix ne faisait aucun doute. «On ne votera pas pour François Hollande», assuraient plusieurs d entre eux. p Vanessa Schneider aaasuite de la première page Dimanche soir, à la Maison de l Amérique latine, à Paris, où les partisans de M. Hollande étaient réunis, l ambiance n était toutefois pas celle des grands soirs de victoire. «Dix points d écart, c est bien ; quinze, cela aurait été nettement mieux», admettait Jérôme Cahuzac, député du Lot-et-Garonne. «Il ne faut pas se voiler la face : l écart est bien plus serré que prévu», convenait de son côté Lyne Cohen-Solal, adjointe au maire de Paris. Jugé préoccupant par certains amis de François Hollande, cet écart est au contraire considéré commeencourageant par les partisans de Martine Aubry. «On nous avait prédit qu il n y aurait pas de second tour et que Martine serait à plus de dix points derrière François : cetteprédiction s avèretotalementerronée», se félicitait, dimanche soir, Anne Hidalgo, adjointeau maire de Paris et porte-parole de la candidate. «On nous avait dit que tout était joué, désormais tout est jouable», se réjouissait quant à lui le fabiusien Guillaume Bachelay, chargé des discours dans l équipe de Martine Aubry. «C est très ouvert», résumait enfin Benoît Hamon, le porte-parole du PS. La pole position de François Hollande lui assure néanmoins, dans cet entre-deuxtours, un argument de poids. La compétition entre dans une nouvelle phase : celle de la chasse aux ralliements. Celle-ci est bel et bien lancée, même si cette primaire ouverterend par définition plus hasardeux que jamais le respect des consignes de vote. Nul ne sait Le candidat PRG Jean-Michel Baylet a voté à Valence-d Agen, dans le Tarn-et-Garonne. PASCAL PAVANI/AFP Martine Aubry et François Hollande se lancent dans la course aux ralliements Les deux candidats tentent de séduire les électeurs d Arnaud Montebourg et de Ségolène Royal vers qui se tourneront les électeurs ayant voté pour Arnaud Montebourg, Ségolène Royal, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet, qui à eux quatre ont totalisé environ 30 % des voix du premier tour. Mais les deux premiers sont désormais des cibles de choix. A peine les premières estimations lancées, tous deux ont été aussitôt entrepris par le camp de Martine Aubry, et notamment par son aile gauche. C est évidemment ledéputé de Saône-et-Loire, fortde son score supérieur aux attentes, qui suscite les convoitises les plus fortes. «Je vois des proximités évidentes entre Martine et Arnaud. Le camp du changement, qui nous rassemble sur les banques ou le libreéchange, dépasse largement les 50 %», assure Benoît Hamon. «Il y a une majorité autour de Martine Aubry pour gagner», veut croire Laurent Fabius, qui décèle des passerelles «sur le plan économique et européen, au niveau de la moralité publique et des institutions». Plus insidieusement, Jean- Christophe Cambadélis, député de Paris, souligne que «Manuel Valls a appelé à voter Hollande, ce qui donne une indication aux électeurs d Arnaud Montebourg et Ségolène Royal». Entreprise de séduction Destinées à repousser François Hollande à la droite du PS, ces analyses sont balayées par l intéressé, qui devait prendre contact, lundi, avec le député de Saône-et-Loire et la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes. Les amis de M me Aubry «pensent qu ils sont dans un congrès, raille M. Hollande. Ce n est pas le cas. Moi, je ne suis pas dans une stratégie de négociation où on viendrait discuter de tel ou tel mot, de telle ou telle phrase, où on reprend telle thématique et où on partage les places.» Mais, dansl entreprise de séduction, son lieutenant Pierre Moscovici montre moins de préventions : «La relanceécologique, l exigence républicaine, l exigence de renouvellement des générations : François Hollande a entendu les messages», souligne le député du Doubs. Pour M.Hollande, «les électeurs sont libres» Invité lundi 10octobre de la matinale de France Culture en partenariat avec Le Monde, François Hollande a écarté l idée d un report mécanique des voix d Arnaud Montebourg, au second tour de la primaire dimanche 16octobre, en faveur de Martine Aubry. «Les additions de score ne fonctionnent pas, les électeurs sont libres, a estimé le député de la Corrèze. Ce que veulent les électeurs, c est gagner en Ils veulent que le candidat choisi puisse gagner en rassemblant la gauche et sur un programme crédible. C est à moi d apporter des garanties.» Il a ainsi pris ses distances avec la «démondialisation» que défend M. Montebourg: «Je n ai pas ce vocabulaire. C est une thèse de pensée, de doctrine, a jugé M.Hollande. Il faut, sur un certain nombre de points, que la mondialisation ait des limites.mais, ça ne peut se faire qu à l échelle européenne.» L UMP minore le succès de la primaire et s alarme de «la folie Montebourg» Les dirigeants du parti majoritaire mettent en avant le rôle d arbitre que pourrait avoir le député de Saône-et-Loire au second tour L entre-deux tours a donc démarré en trombe. Il promet d être âpre. «Face à une droite dure, il faut un gauche forte», a martelé Martine Aubry qui semble avoir choisi d intensifier le tir sur son rival, et sa supposée mollesse personnelle et idéologique. «Pour présider en 2012, il faudra un courage chevillé au corps», a-t-elle précisé, ajoutant : «Durant cette campagne, je n ai pas cherché à plaire ou à flatter. Jen ai pas changé d avis au gré des événements. J ai tenu une ligne qui n a jamais varié. Je refuse d entrer dans une course à l austérité avec la droite.» Entre les deux meilleurs ennemis du PS, la semaine s annonce rude. Lundi, Martine Aubryestl invitée du journal de 20 heures de TF1 ; le lendemain, ce sera au tour de François Hollande; puis mercredi, les deux finalistes se retrouveront pour une explication en face-à-face, sur France 2. «On verra quels sont le caractère et la ligne politique de chacun. C estlà que ça va se faire», veut croire François Hollande. Et le premier du podium socialiste de mettre en garde son adversaire : «Il faut faire attention à ne rien faire qui abîme le futur candidat.» Mais son équipe se prépare déjà pour la confrontation : «Sans être dans l agressivité, il sera dans la bataille», glisse Pierre Moscovici. La primaire entre dans la zone de turbulences. Après une campagne de premier tour sans dérapages, les socialistes basculent, selon l expression de plusieurs d entre eux, dans «la semaine de tous les dangers». p David Revault d Allonnes et Thomas Wieder Faceàla déferlantedela primaire socialiste, la droite, rangée derrière son président candidat unique et naturel, se devait, dimanche soir 9 octobre, de jouer les trouble-fête. Avant l annonce des premiers résultats, la feuille de route tenait en deux points : relativiser l ampleur de la mobilisation et rappeler que l élection présidentielleestdans septmois.dès lespremières estimations accordant un score élevé à Arnaud Montebourg et le plaçant en troisième position, les porte-parole de l UMP ont adopté un nouvel angle d attaque en s en prenant à la «folie» des propositions qu il porte. Jean-François Copé, invité du «20heures» defrance2faceà Laurent Fabius, soutien de Martine Aubry, et à Pierre Moscovici, partisan de François Hollande, a donné le ton. Alors que les premiers commentaires faisaient état du «succès» en termes de participation, le secrétaire général de l UMP en a contesté la réalité. «Quatre Français sur cent sont allés voter, a-t-il raillé. Cela fait 96 % des Français qui pensent que, l élection, c est l année prochaine.» Il a comparé, en toute bonne foi, les 2 millions de participants à la primaire alors annoncés aux «3 millions de Français à la braderie de Lille». Porte-parole autorisé de l Elysée, Henri Guaino avait lui aussi, sur France Inter, joué du même registre. Tout en reconnaissant «un succès quantitatif», il soulignait que celui-ci «ne préjuge en rien de ce que sera l élection présidentielle». Pas question, donc, de voir dans cette mobilisation des électeurs de gauche un quelconque message adressé au pouvoir. Pour Christian Estrosi, le député (UMP) des Alpes-Maritimes et maire de Nice, «la gauche ne peut pas crier victoire». Pour ce fidèle sarkozyste, la primaire socialiste n est que «le rendez-vous de quelques militants PS, pas celui des Français». Nadine Morano, déléguée générale de l UMP et sarkozyste de choc, jugeait que, «malgré une sursaturation médiatique, c est en réalité une bien faible mobilisation de l électorat de gauche», démontrant qu «il n y a pas un enthousiasme ou une attente de gauche dans notre pays». François Sauvadet, l ancien président des députés du Nouveau Centrenommé en juin ministre de la fonction publique, a dénoncé «le matraquage surréaliste auquel lesfrançais onteudroitavec lesprimaires socialistes, qui au demeurant ont mobilisé moins de 5 % des électeurs inscrits». «Finalistes siamois» Passée cette première salve, c est sur l arrivée «surprise» d Arnaud Montebourg en troisième position, faisant de lui l arbitre du second tour de la primaire, que s est concentré le feu de la droite. M.Copé, en direct, a amorcé le tournant. «C estmontebourgquiva faire le candidat socialiste. C est une folie, s est-il exclamé, parce que, Montebourg, c est celui qui défend cettedingueriedela démondialisation. C est donc lui qui va en réalité faire la différence sur le choix entre Hollande et Aubry. C est le parfait résumé du grand malentendu que le PS est en train de construire avec les Français.» Dans la foulée, les archers de l UMPontdécochéleursflèches sur letroisièmehomme de la primaire. Pour Sébastien Huyghe, député du Nord et secrétaire national de l UMP, «on peut s inquiéter que le candidat qui pourrait faire pencher la balance entre les deux finalistes soit celui qui prône la folie que constitue la démondialisation et dont le positionnement idéologique est proche de la gauche radicale». «Entre ces deux finalistes siamois, pour qui Arnaud se prononcera-t-il?», s interroge Thierry Mariani, conseiller politique de l UMP et cofondateur de la Droite populaire, qui voit, «derrière le Solférino des primaires, le Waterloo des idées». Quelques voix de la majorité, toutefois, se sont distinguées, à l instar de l ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui a estimé que, «pour l opposition, c est une très bonne méthode». Tout comme Dominique Bussereau, député (UMP) de Charente-Maritime, qui a salué «un succès, plutôt bon pour la démocratie». «Ça ne facilite pas forcément les choses pour nous», a-t-il ajouté. Mais cette lucidité n était pas, dimanche, la plus répandue à droite. p Patrick Roger

7 politique 7 Une cinquantaine d opérateurs de l Etat seraient dans le collimateur de Bercy Le gouvernement et la majorité parlementaire cherchent à économiser 320millions d euros sur les opérateurs publics. Parmi eux, le Centre national du cinéma, les agences de l eau et l Onema L exécutif et la majorité parlementaire mettent la dernière main à leur projet de plafonnement des taxes affectées aux opérateurs de l Etat. Il prendra la forme d un amendement gouvernemental au projet de loi de finances(plf) pour 2012, que la commission des finances de l Assemblée nationale examine à partir du mardi 11 octobre. Sur le milliard d euros d économies supplémentaires imposé le 24août par François Fillon, le gouvernement a prévu de récupérer 320 millions sur les recettes des opérateurs et 200 millions sur les concours financiers aux collectivités locales. Un surcroît d économies de 480millions doit aussi être imposé aux ministères. Il fera l objet de discussions serrées entre Bercy (l économie et le budget), chaque ministère concerné et les rapporteurs spéciaux et pour avis de l Assemblée. Les crédits des 31 missions du budget général seront ainsi décortiqués à partir de mardi. Parmi les 584 opérateurs publics que le gouvernement cherche depuis deux ans à soumettre aux mêmes règles de bonne gestion que l Etat, une cinquantaine devrait être finalement concernée par le plan anti-déficit de Matignon. Ces différents organismes, parmi lesquels figurent notamment le Centre national du cinéma (CNC), Voies navigables de France (VNF), les agences de l eau et leur filiale, Le groupe socialiste s apprête à défendre à nouveau les amendements de suppression ou de plafonnement de niches fiscales qu il avait présentés lors de la discussion du collectif budgétaire de septembre. Parmi ceux-ci figurent le plafonnement à 30 % de la déductibilité des intérêts d emprunts des entreprises à l impôt sur les sociétés (11,35 milliards d euros l Office national de l eau et des milieux aquatiques (Onema), ou encore le Centre national pour le développement du sport (CNDS), ont bénéficié des taxes affectées, particulièrement dynamiques dans la période récente. Tel est le cas, par exemple, ducnc (+30 % de ressources fiscales en 2011). Le gouvernement et le rapporteur général de la commission des finances de l Assemblée, Gilles Carrez (UMP, Val-de-Marne), souhaitent que la partie des taxes affectées à ces opérateurs progressant plus vite que l inflation hors tabac aille au désendettement de l Etat. A l avenir, et contrairement à ce qui se passait jusqu à cette année, lorsqu une recette fiscale affectée à un opérateur sera particulièrement dynamique,le gouvernementdécidera quelle part doit rester à l organisme en question et quelle part doit aller au désendettement. Les ministères de l économie et du budget et la majorité parlementaire doivent aussi trouver un terrain d entente sur les 200 millions d euros d économies supplémentaires que le gouvernement veut faire sur les concours financiers aux collectivités locales. Cette perspective est condamnée par la gauche qui évalue à un Le gouvernement veutaussifaire 200 millions d économies sur les concours financiers aux collectivités locales Ces niches que le PS veut plafonner ou supprimer de recettes en plus pour l Etat sur trois ans) et la suppression de la détaxation des heures supplémentaires (4,5 milliards). Sont aussi proposés la modification de la niche dite Copé (1 milliard), la non déductibilité à l IS de la taxe sur les banques pour risque systémique (entre 100 et 200millions), l abaissement du plafonnement global des niches à euros (400millions). milliard par an la rigueur déjà imposée aux collectivités locales du fait du gel en valeur des dotations de l Etat. La droite se laissera forcer la main, mais sans enthousiasme. En annonçant, vendredi 7 octobre, un assouplissement du calendrier de mise en place de l intercommunalité ainsi que le déblocage en 2011 de 3 milliards d euros de prêts aux collectivités locales, M.Fillon a fait un pas non négligeable en direction des élus locaux. Ce geste peut faciliter la discussion budgétaire. M. Carrez présentera au moins deux amendements : l un abaisse à euros par part (au lieu des prévus par le gouvernement) le seuil de déclenchement de lacontribution exceptionnelle sur les hauts revenus. L autre vise à rétablir la possibilité d une exonération des plusvalues immobilières lors de la premièrevented un bienpourlespersonnes qui ne sont pas propriétaires de leur résidence principale. L objectif d un tel dispositif, qui existait jusqu en 2004, est de donner la possibilité aux jeunes ménages, notamment parisiens, qui ne peuvent pas acheter leur résidence principale d investir dans la pierre sans être pénalisés. Le rapporteur général attend aussi du gouvernement un dispositif susceptible de remplacer l exonération de plus-values de cessions de titres, valeurs mobilières et droits sociaux après six, sept et huitannées de détention. M. Carrezjuge cette niche fiscale, quidoit entrerenvigueuren 2012, très coûteuse (800 millions d euros en année pleine) et particulièrement inopportunecompte tenude l état des finances publiques. p Claire Guélaud Entre le Club de l horloge et le FN, le dégel s amorce Les relations se réchauffent entre le Front national et le Club de l horloge, un think tank réunissant des intellectuels de droite et d extrême droite qui vise à l union de «toutes les droites». Pour preuve, la présence de l avocat marseillais Gilbert Collard, président du comité de soutien à Marine Le Pen, lors de la 28 e université annuelle des «horlogers», dimanche 9octobre à Paris. La venue de M e Collard dans ce cercle aux convictions économiques libérales affirmées, hostile au «cosmopolitisme», avait de quoi surprendre : l ancien avocat du Mouvement contre le racisme et pour l amitié entre les peuples peut être très critique envers le capitalisme financier. «Je vais partout, du moment que j ai ma liberté d expression», s est expliqué Gilbert Collard. Etait-il là pour rallier à la candidature de M me Le Pen? «Jenesuis pas VRP, a-t-il dit. Je viens là pour faire entendre un discours. Je viens aussi pour récupérer du monde, mais pas à n importe quel prix.» Ce prix, c est le racisme, que M e Collard a condamné dès le début de son intervention: «Je hais le racisme. Je le hais. Je combats la xénophobie.» «Il y a des points de désaccords entre eux et nous, mais ils ont été très constants sur l immigration. Il faut voir le dénominateur commun, analyse Louis Aliot, numéro deux du FN. Dans une campagne présidentielle, il faut parler à tout le monde.» Créé en 1974 et issu de la Nouvelle Droite (école de pensée qui a irrigué une partie de l extrême droite), le Club de l horloge n a jamais ménagé ses critiques envers Jean-Marie Le Pen. Plusieurs de ses membres, comme Jean-Yves Le Gallou, avaient d ailleurs rejoint le Mouvement national républicain de Bruno Mégret lors de la scission du parti de Avec l arrivée de Marine Le Pen au FN et à la faveur de ses bons scores dans les sondages, les choses semblent évoluer. «Pour la droite populiste» L un des thèmes abordés lors de cette université était d ailleurs «l union de la droite: l alliance électorale avec le Front national». En creux, un appel à voter pour M me Le Pen. Bien qu il existe de profondes divergences notamment sur les questions économiques et sur le rôle de l Etat entre le think tank et le FN, ils se rejoignent sur certains points. Parmi les leitmotivs du Club, on trouvait ainsi, dimanche, «l impérieuse nécessité de rétablir la peine de mort», «l inversion des flux migratoires» et «la restauration du droit national». Pourtant, Henry de Lesquen, président du Club et de la station d extrême droite Radio Courtoisie, se défend d un quelconque militantisme pro-le Pen. «Le mot d ordre est : pas une voix pour Sarkozy. Il doit payer pour le mal qu il a fait à la France. Il faut voter pour la droite populiste, c est-à-dire Frédéric Nihous, Nicolas Dupont-Aignan [Debout la République] ou Marine Le Pen». Une droite que M. de Lesquen veut voir «entrer en force au gouvernement». p Abel Mestre

8 international Le mormon Mitt Romney attaqué sur sa religion La foi chrétienne du candidat à la primaire républicaine mise en cause par les évangéliques, proches de son rival Rick Perry Washington Correspondante Comme toutes les luttes fratricides, la guerre de la primaire républicaine risque d être sans merci. Le camp du gouverneurdutexas, Rick Perry, a lancé, par pasteur interposé, une violente attaque contre le favori actuel, Mitt Romney. Dans la ligne de mire : non pas la réforme de la santé adoptée dans le Massachusetts quand Mitt Romney en était le gouverneur, ou son soutien, à la même époque, aux droits des homosexuels, mais sa religion. Mitt Romney est mormon. La scène a eu lieu à la conférence qui réunit chaque année quelque évangéliques à Washington (le Values Voters Summit), à l initiative du lobby intégriste Family research Council Action. En introduisant, vendredi 7 octobre, Rick Perry à la tribune, le pasteur Robert Jeffress, qui officie devant fidèles chaque dimanche à l église baptiste de Dallas, a appelé les participants à partager son «enthousiasme» pour un candidat qui a manifesté un «attachement sincère aux valeurs bibliques». Le pasteur a rappelé que parmi les lois qui ont été promulguées par le gouverneur du Texas, juste avant qu il ne déclare sa candidature, mi-août, figurent des motifs de grande satisfaction pour le camp «pro-vie» : l obligation pour les femmes qui veulent une interruption de grossesse de faire une échographie juste avant l intervention pour prendre la mesure de leur «crime». Et la suppression des crédits publics pour «cet abattoir à enfants non nés appelé planning familial», a-t-ilajouté, trèsen colère. Comment les évangéliques ne choisiraient-ils pas un candidat qui est «un vrai disciple du Christ» comme Rick Perry? Dans les couloirs, M. Jeffress a jeté une petite bombe. «Le mormonisme, a-t-il déclaré, ne fait pas partie de la Chrétienté.» Le calendrier des primaires avancé d un mois Calendrier avancé Comme les démocrates en 2008, les républicains de certains Etats, souhaitant être les premiers à influencer le parti sur le choix du candidat pour l élection présidentielle de novembre2012, ont avancé leur primaire. Primaires La saison ne devait commencer qu en février2012, par les traditionnels «caucus» de l Iowa. Mais les républicains de Floride ont bravé les sanctions du parti et fixé leur élection au 31janvier. Aussitôt, les autres Etats ont décalé les leurs. Le candidat à la primaire républicaine Mitt Romney a été critiqué par des évangéliques, lors du Values Voters Summit, à Washington, le 8 octobre. MANUEL BAICE CENETA/AP En 2008, l hostilité des évangéliques avait provoqué la défaite de Mitt Romney en Caroline du Sud, unde leurs fiefs. Unenouvelle fois, l Etat du sud risque d être déterminant. Après l Iowa, où Rick Perry estentête, etlenew Hampshireoù Mitt Romney bénéficie de ses réseaux du Massachusetts voisin, 3janvier 2012 Caucus de l Iowa. New Hampshire Traditionnellement, ce sont les premières primaires après l Iowa. La date n a pas encore été annoncée. 14janvier Premiers caucus de l Ouest, dans le Nevada. 21janvier Première primaire du Sud en Caroline du Sud. 31janvier Primaire en Floride. «Il n est pas politiquement correct de le dire mais le mormonisme est une secte» Robert Jeffress pasteur baptiste la Caroline du Sud est le troisième à tenir ses primaires ou caucus. C estlà querickperryachoisid annoncer sa candidature le 13août. «Il n est pas politiquement correct de le dire mais le mormonisme est une secte», a répété le pasteur pour toutes les chaînes de télé. Il s est retranché derrière la Southern Baptist Convention, la congrégation protestante la plus importante des Etats-Unis (16millions de fidèles) qui a pris cette position, a-t-il assuré. «En 2008, 17millions d évangéliques ne sont pas allés aux urnes. Et Barack Obama a gagné avec 10 millions de voix d avance», a mis en garde le pasteur. Sous la présidence Bush, les évangéliques tenaient le haut du pavé. Depuis 2009, leur influence a nettement décliné au profit du Tea Party. Avec la primaire, ils essaient de revenir au premier plan. La plupart des responsables républicains ont été indignés par les «préjugés» du pasteur évangélique mais Rick Perry n a que mollement réagi. «Le gouverneur ne croit pas que le mormonisme soit une secte», a dit son entourage. Son équipe a assuré qu elle n était pas à l origine de l invitation du pasteur maisles organisateurs ont assuré qu elle avait approuvé le choix. Mitt Romney, lui, a préféré ne pas entrer dans la polémique, et surtout ne pas prononcer le mot mormon. Il s est borné à déplorer un «langage empoisonné» qui «ne fait pas avancer notre cause». En décembre2007, dans des circonstances comparables, M. Romney s était forcé à faire un discours sur sa foi, à Houston, là où John Kennedy, en butte à la même suspicion, avait dû s expliquer sur sa foi catholique. Il pense qu il n est pas nécessaire d y revenir. Il est vrai qu en quatre ans, les perceptions ont évolué. Du chef de file démocrate au Sénat, Harry Reid, à l auteure de Twilight, Stephenie Meyer, ou l animateur ultraconservateur Glenn Beck, les mormons (6 millions d Américains) sont mieux connus. L Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours est en expansion. Elle vient de lancer une campagne de publicité à la télévision, «I m a Mormon». Et elle annonce la construction de nouveaux temples aux Etats-Unis et à l étranger, dont le premier à Paris. Au moment où le pasteur était à la tribune, Mitt Romney se trouvait en Caroline du Sud, justement, mais non pas dans le nord de l Etat, le domaine des intégristes, mais sur la côte, à Charleston, Les étudiants chiliens espèrent encore faire plier le président Sebastian Piñera Après plus de cinq mois de mobilisation infructueuse, un plébiscite pour la gratuité de l éducation a été organisé dans tout le Chili devant l Académie militaire, comme s il espérait s appuyer sur l autre fraction des républicains, les militaires, nombreux dans l Etat. Il a exposé son programme pourune politiqueétrangèremusclée, une manière de se positionner au-delà des primaires, en adversaire de Barack Obama. Le facteur mormon peut-il lui coûter la nomination? L élection? Selon les sondages, 18 % des républicains disent qu ils ne voteraient pas pour un mormon. Sans surprise, Mitt Romney est arrivé en bas de tableau dans le vote indicatif des militants du Values Voters Summit (4 % des 2000voix). Mais il peut se consoler : Rick Perry n a pas convaincu non plus (8 %). Le vainqueur a été, comme souvent, le médecin libertarien Ron Paul (37 %). A 76 ans, le doyen des candidats bénéficie d un «coup de fouet» de jeunes qui se déplacent en force et partagent ses convictions anti-système. p Corine Lesnes Buenos Aires Correspondante Le conflit qui oppose legouvernement de droite de Sebastian Piñera et les étudiants qui réclament une éducation publique, gratuite et de qualité, continue de produire ses effets délétères au Chili. Après cinq mois de manifestations massives, durement réprimées, et l échec des négociations, le président Piñera a durci sa position. Il a transmis au Congrès un projet de loi controversé visant à modifier le Code pénal afin d incorporer de nouveaux délits, tels les pillages, les coupures de routes mais aussi les occupations «illégales» de collèges ou d universités, une disposition qui vise clairement les contestataires. Les peines encourues pourraient aller de 541jours à trois ans de prison. Les manifestations qui ont eu lieu depuis mai (une quarantaine) se sont terminées par des centaines d arrestations à la suite de heurts violents avec la police. Les étudiants ont toujours condamné les actes de violence qu ils ont attribués à l infiltration de provocateurs. Ces manifestations, qui ont impliqué des dizaines de milliers de personnes, sont les plus importantes depuis la fin de la dictature militairedu général Augusto Pinochet ( ). Le dialogue entre le gouvernement et les étudiants a été rompu le 5 octobre, après seulement trois réunions. Les syndicats étudiants accusent le gouvernement de ne pas vouloir faire assez en faveur de la gratuité de l enseignement publique, qui jusqu ici ne bénéficie qu à 40 % des écoliers et La gratuité de l enseignement publicne bénéficie qu à 40% des écoliers et n existe pas dans le supérieur n existe pas dans l enseignement supérieur. Le président Piñera refuse la gratuité arguant qu il serait «injuste qu avec leurs impôts les pauvres financent l éducation des plus riches» qui vont à l université. Sa cote de popularité a légèrement remonté à 30 %, soit trois points de plus qu en septembre. Selon les mêmes enquêtes, 79 % de la population continuent pour leur part de soutenir les revendications des étudiants. Le système d éducation au Chiliaétélargementprivatisé pendant la dictature militaire, et, même après que le général Augusto Pinochet a quitté le pouvoir, l éducation privée a continué de prévaloir. Les quatre gouvernements de la Concertation de centre-gauche qui se sont succédé après le retour de la démocratie n ont pas modifié ce modèle. «Le Chili a aujourd hui une énorme occasion d améliorer le système éducatif, ce que je n ai pas pu faire pendant mon gouvernement car je n avais pas, à l époque, l appui de tous les secteurs politiques pour mettre fin au profit, assurer la gratuité et la qualité de l éducation», a déclaré il y a quelques jours l ancienne présidente socialiste Michelle Bachelet ( ). Il s agissait de la première prise de position sur ce conflit de M me Bachelet, qui avait été mise en difficulté, peu après son arrivée au pouvoir, par la révolte des «pingouins», nom donné aux lycéens portant des uniformes bleu marine et des chemises blanches. Les étudiants, qui risquent de perdre le bénéfice de l année scolaire qui se termine en décembre, dans l hémisphère austral, cherchent de nouvelles formes de protestations. Ils ont organisé, les 7 et 8 octobre, un plébiscite dans tout le pays pour que les citoyens puissent se prononcer sur le principe de la gratuité de l éducation. Des écoles, lycées et collèges et jusqu à des centres de vote ont été installés sur des places pour accueillir des milliers de votants. Le vote pouvait également s effectuer sur Internet, pour les Chiliens qui vivent à l étranger. Ce plébiscite, dont les résultats étaient attendus à partir du 10octobre, n a pas de valeur légale, mais les étudiants misaient sur une forte participation populaire pour faire pression sur le gouvernement. «Nous n avons pas besoin d une telle consultation. Les efforts qu a faits le gouvernement sont plus que suffisants. Ce plébiscite est seulement du marketing politique», a rétorquéleporte-paroledu gouvernement Andres Chadwick. La Constitution chilienne ne prévoitpaslerecoursàunetelle procédure pour consulter les citoyens. La Confédération des étudiants du Chili (Confech) et la principale centrale syndicale chilienne, la CUT, ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation, à l échelle nationale, pour le 19octobre. p Christine Legrand

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10 10 international La Russie tente de préserver ses intérêts en Syrie en proposant une médiation Allié historique du régime syrien, Moscou s efforce de ménager l avenir en recevant l opposition Moscou Correspondante Après avoir opposé à l ONU sonveto auprojetderésolution condamnant la répression en Syrie morts depuis la mi-mars, la Russie cherche à estompersaproximitéavec lerégimede Bachar Al-Assaden donnant des gages à l opposition. Mardi 11 octobre, une délégation d opposants syriens sera reçue à Moscou, une seconde devrait suivre un peu plus tard. «Il n y a pas d alternative au dialogue, c est notre position», a déclaré le vice-ministre des affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, dimanche 9 octobre. Tandis que les diplomates russes rêvent d une médiation à Moscou entre le président syrien et l opposition, le président Dmitri Medvedev a fait montre d audace en déclarant que Bachar Al-Assad devait «réformer ou partir». Non pas qu il ait des sympathies pour l opposition syrienne, accusée par lui quelques jours plus tôt de compter en son sein des éléments «extrémistes», voire «islamistes». «Nous travaillons activement avec les dirigeants syriens pour qu ils procèdent aux réformes indispensables. S ils ne sont pas capables de mener ces réformes, ils doivent partir», a déclaré sèchement M. Medvedev lors d une réunion de Conseil de sécurité russe, le 7 octobre. «Mais c est au peuple et au régime syrien de décider cela, et non pas à l OTAN ou à certains pays européens», a-t-il ajouté. Le président a prévenu que son pays continuerait de bloquer à l ONU tout projet de sanctions en vue d un changement de régime. Les ministres vénézuélien et cubain des affaires étrangères, Nicolas Maduro et Bruno Rodriguez, se sont rendus dimanche 9octobre en Syrie pour soutenir le président Bachar Al-Assad et repousser «toutes les formes d interventionnismeque l empire [américain] tente d exercer contre la Syrie, à l instar de ce qu il a fait en Libye, où il a imposé un changement du régime par la violence», comme l a précisé, la veille, M. Maduro au cours d une escale en Europe. Accompagnés Des manifestants syriens brûlent les portraits des présidents Bachar Al-Assad et Dmitri Medvedev devant le consulat de Russie à Istanbul, en Turquie, en septembre. SAYGIN SERDAROGLU/NAR PHOTO-REA Allié de longue date de la famille Assad, la Russie a de gros intérêts à défendre en Syrie : une base navale en cours de rénovation à Tartous (la seule en mer chaude avec Sébastopol en Crimée), 4milliards de dollars (3 milliards d euros) de contrats pour la fourniture d armements, 20 milliards d investissements dans le gaz et le pétrole. Leader de la construction de gazoducs, la société Stroytransgaz développe un projet de plus d un milliard de dollars sur place. Or le 5 octobre, au lendemain des veto russe et chinois à l ONU, les bureaux de Stroytransgaz à Homs ont été mitraillés par des hommes Cuba et le Venezuela réaffirment leur soutien à M. Assad de représentants de l Equateur, du Nicaragua et de la Bolivie, les deux hommes ont indiqué vouloir mettre à disposition «leur expérience politique» et soutenir «le peuple syrien dans sa recherche de la stabilité». Les pays représentés dans la délégation sont membres de l Alternative bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), à laquelle sont également rattachées les îles d Antigua et de la Barbade, la Dominique et Saint-Vincent-etles-Grenadines. (AFP.) armés. Lemêmejour à Deraa (sud), des milliers de personnes ont piétiné les drapeaux russe et chinois en signe de mécontentement. Les bureaux de Stroytransgaz, une entreprise russe, à Homs ont été mitraillés par des hommes armés Craignant que levent ne se mette à tourner, Moscou s efforce de ménager la chèvre et le chou. Pas questions d appuyer des sanctions pénalisant Rosoboronexport, l agence d exportation des armements, qui a dû «oublier» un contrat de 4 milliards passé avec la Libye de Mouammar Khadafi, après avoir renoncé, sanctions sur le dossier nucléaire iranien obligent, à la livraison des S-300 promis à la République islamique. Mais il est tout aussi important de nouer des contacts avec l opposition. Une chose est sûre, la Russie ne veut pas, en Syrie, d une intervention militaire du type de celle menéepar l OTAN en Libye. A l époque, Dmitri Medvedev avait choisi l abstention et la résolution sur la Libye était passée. Une position aussitôt fustigée publiquement par son mentor, Vladimir Poutine. Désormais, cette page est bel et bien tournée. Avec le retour annoncé de M.Poutine au Kremlin, la diplomatie russe a repris le bon vieux cap d antan. «Ce que la Russie a fait avec la Libye était une exception. Quand la zone de protection aérienne s est transformée en action militaire à grande échelle, les dirigeants russes sont revenus sur leurs positions», explique Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue La Russie dans la politique globale. Le Kremlin aurait-il peur des révolutions arabes? «Peur, non, car la société russe est différente, assure M. Loukianov. Ce qui s est passé en Libye n était pas en soi une affaire libyenne. En dénonçant ce régime comme illégitime, l Europea légitimé ungrouped opposants. Le pouvoir a été transféré à un autre groupe. La question n est pas celle de Kadhafi, qui, en effet, a perdu sa légitimité. Mais le fait que ses biens et ses avoirs puissent être gelés en un tournemain, voilà ce qui a frappé les esprits ici, en Russie.» p Marie Jégo Damas menace de représailles les pays qui reconnaîtraient le Conseil national syrien, la plate-forme de l opposition LA GUERRE DES MOTS entre Damas et les grandes puissances occidentales a franchi un nouveau cran ce week-end. Dimanche 9octobre, le régime syrien a mis en garde ces Etats contre toute reconnaissance du Conseil national syrien (CNS), l organe de représentation de l opposition, lancé officiellement le 2octobre. «Nous allons prendre des mesures importantes contre tout pays qui reconnaîtra ce conseil illégitime»,a menacé Walid Mouallem, le ministre des affaires étrangères syrien. Encore embryonnaire, formé après des mois de tiraillements et de tentatives avortées, le CNS fédère les Comités locaux de coordination qui pilotent les manifestations sur le terrain, les libéraux, la confrérie des Frères musulmans, interdite de longue date en Syrie, ainsi que les partis kurdes et assyriens. Ebranlé depuis la mi-mars par un mouvement de contestation populaire sans précédent dont il nie l ampleur, le pouvoir syrien accuse régulièrement des «bandes terroristes armées» de perpétrer des assassinats pour le déstabiliser. «En Occident, ils parlent LIBAN Deraa JORDANIE TURQUIE Alep SYRIE Homs Damas ARABIE SAOUDITE Qamichli IRAK 150 km d une révolution pacifique en Syrie et ne reconnaissent pas ces groupes tout en les finançant et en leur livrant des armes», a affirmé M. Mouallem. Il a ainsi imputé à «un groupe terroriste» la mort de Mechaal Tamo, un opposant kurde âgé de 53 ans, rallié au CNS, qui a été assassiné par des inconnus le 7octobre, au domicile de l un de ses amis à Qamichli, dans le nordest de la Syrie. Samedi, les forces de sécurité syriennes ont tiré sur l immense cortège auquel ses funérailles ont donné lieu, faisant deux morts. Les comités de coordinations locaux ont accusé le régime de Bachar Al-Assad «de procéder à des liquidations physiques pour contrer la révolution», tout en déplorant le «laxisme de la communauté internationale qui tarde à prendre les mesures [adéquates] face aux crimes contre le peuple syrien». Trois soldats tués Dimanche, onze civils ont été tués par balles, dont sept à Homs (centre) et trois autres à Dmeir, dans la banlieue de Damas, lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les participants aux obsèques d un jeune Syrien décédé la veille en prison, a affirmé l Observatoire syrien des droits de l homme (OSDH). Trois soldats ont par ailleurs été tués lors d accrochages, dimanche, dans la province de Hama (nord), avec des hommes armés, vraisemblablement des militaires ayant fait défection, selon cette ONG. En dépit de ces violences, qui ont fait selon l ONU morts en sept mois, un bilan qui comprend les victimes issues des rangs de l armée et de la police syrienne, «le processus de réforme se poursuit», a assuré M. Assad. Le président syrien, qui s exprimait dimanche, a accusé lui aussi les puissances occidentales de «s intéresser peu aux réformes et de vouloir en revanche pousser la Syrie à payer le prix de ses positions contre les plans ourdis à l extérieur de la région». Ni l Union européenne ni les Etats-Unis, qui réclament le départ de M. Assad, n ont franchi le pas pour l instant de la reconnaissance officielle du CNS, instance de représentation qu ils ont longtemps appelée de leurs vœux. Des contacts discrets ont cependant été noués. L universitaire Burhan Ghalioun, figure de proue du CNS, avait rencontré à la fin du mois de septembre des membres du cabinet d Alain Juppé, le ministre français des affaires étrangères. Même s il s abstient d appeler à une intervention étrangère directe en Syrie, le CNS exige une plus forte implication de la communauté internationale. Le 5octobre, un projet de résolution du Conseil de sécurité de l ONU critiquant le régime de Damas, avait été bloqué par le veto de la Chine et de la Russie. p Benjamin Barthe (avec l AFP) Israël s inquiète de la multiplication d incidents racistes visant des Arabes La question de l impunité dont bénéficient les colons israéliens extrémistes est récurrente Jérusalem Correspondant Profanations de tombes musulmanes et chrétiennes, mosquée incendiée, slogans anti-arabes peints sur des murs, arrachage d oliviers appartenant à des paysans palestiniens, agression de soldats par des colons juifs Ces incidents, qui se sont multipliés ces dernières semaines, sont liés à la pratique du «prix à payer» : à chaque fois qu ils estiment leurs intérêts lésés ou menacés, les colons exercent une vengeance le price tag à l encontre des Palestiniens, mais également envers l armée israélienne. Un phénomène qui déborde en Israël. La police a envoyé des renforts, dimanche 9 octobre, à Jaffa, un quartier mixte (arabe-juif) du sud de Tel-Aviv, à la suite des profanations signalées la veille dans deux cimetières, l un juif, l autre musulman, de cette localité. «Mort aux Arabes», «Prix à payer» : telles étaient les inscriptions souillant quelque 25tombes. Cet acte de vandalisme, qui intervient après l incendie, le 3 octobre, de la mosquée duvillage bédouindetoubazangaria, situé au nord du lac de Tibériade, a provoqué une vive inquiétude enisraël, où le risqued un engrenage de violences est latent. Le président israélien, Shimon Pérès,etlepremierministre,Benyamin Nétanyahou, ont lancé des appels au calme et stigmatisé «l intolérance religieuse», mais, au-delà des assurances de circonstance sur la recherche opiniâtre des coupables, le maire de Tel-Aviv, Ron Huldai, a dressé un constat largement partagé: «Le phénomène du prix à payer dure depuis des années. La police et le Shin Beth [le service de renseignement intérieur] n ont arrêté pratiquement personne.» La question de l impunité dont jouissent les colons juifs extrémistes, qui bénéficient souvent de l indulgence de la police et de l armée israéliennes, est récurrente. Elle revientà chaque débutde la récolte L annonce faite samedi 8octobreparle présidentyéménite Ali Abdallah Saleh qu il allait quitter le pouvoir «dans les jours à venir» n a pas ému l opposition qui demande son départ depuis le début de l année. «Il s agit de nouvelle propagande de la part de Saleh juste avant le débat sur le Yémen au Conseil de sécurité de l ONU», a réagi dimanche Mohamed Al-Sabri, porteparole de la coalition de l opposition. Un émissaire des Nations unies, Jamal ben Omar, devait en effet présenter mardi un rapport sur la crise politique au Yémen. «Quatre mois ont passé depuis qu il a affirmé avoir accepté le plan de sortie de crise du Conseil de coopération du Golfe [CCG], qu est-ce qui l arrête? Il n a mêmepas besoin de quelques jours pour le mettre en œuvre», a-t-il ajouté. Le politologue yéménite Abdoulghani Al-Iriani s est montré lui aussi sceptique. «Je ne pense pas qu il y ait là quoi que ce soit de neuf. Je me souviens qu il a dit par le passé qu il était desolives,quiestl unedesprincipales activités agricoles des Palestiniens. Des affrontements, qui ont pour prétexte une dispute liée à la terre, opposent régulièrement des groupes de colons aux paysans, les premiers détruisant les oliviers appartenant aux seconds. 900 arbres détruits Selon l organisation israélienne de défense des droits de l homme B tselem, quelque 900arbres ont été détruits en Cisjordanie, du 21 au 27 septembre. L Autorité palestinienne avance le chiffre de arbres abattus en septembre. Les éditorialistes de la presse israélienne soulignent le peu d empressement des autorités à sanctionner lescolons extrémistes. Danslequotidien Maariv, Ben-Dror Yemini évoque un «djihad juif», en soulignant que les intéressés sont «soutenus par des institutions» et des «budgets massifs». «Le terrorisme juif gagne en intensité», relève YaakovKatz, dans le Jerusalem Post. Ce qui n exonère pas les Palestiniens. Ceux-ci se vengent parfois sur les oliviers appartenant à des colons et, le 6octobre à Naplouse, des croix gammées ont été peintes sur les murs du site abritant le tombeau de Joseph. L armée israéliennea,d autrepart, publiédesstatistiques montrant qu en septembre, les incidents liés à des jets de pierrescontreles forces del ordre etdes voitures israéliennes sont les plus nombreux depuis dix-huitmois. La crainte d un engrenage pouvant déboucher sur une flambée de violence est cependant davantage liée aux agissements des colons radicaux. Notamment parce que ceux-ci placent l armée israélienne dansune positiondifficile.lequotidien Haaretz rapporte que, si les autorités militaires ont exclu des opérations d évacuation des colonies illégales de Cisjordanie les soldats et officiers servant dans cette région, c est parce ces derniers ont tendance à prévenir les colons de l imminence d une opération. p Laurent Zecchini Le blocage politique reste total au Yémen Le président Saleh a annoncé sans convaincre un départ du pouvoir «dans les prochains jours» prêt à quitter le pouvoir ; aussi, je ne pense pas qu il croit à ce qu il dit», a-t-il déclaré. «Je rejette le pouvoir et continueraidelerejeter, etje quitterailepouvoir dans les jours qui viennent ( ). J appelle mes partisans à persévérer et à faire face à tout défi», a assuré samedi M. Saleh, au cours d une allocution télévisée. M. Saleh est au pouvoir depuis l unification du pays en 1990, après avoir dirigé l ancien Yémen du Nord depuis Il fait face à un soulèvement populaire depuis une tentative de modifier en sa faveur la Constitution. A trois reprises, le président Saleh a refusé de signer l accord de transfert du pouvoir mis au point par les médiateurs du CCG. Ce plan prévoit la composition d un gouvernement de coalition, la démission du président un mois après en échange d une immunité et enfin l organisation d une élection présidentielle dans les soixante jours. p Service international

11 international 11 En Egypte, une manifestation de coptes est réprimée dans le sang aucaire Depuis la démission d Hosni Moubarak, en février, les affrontements intercommunautaires se multiplient en Egypte. Les nouvelles autorités sont mises en cause pour leur lenteur à réagir Le Caire Correspondance Laconfusion a régné dans la nuit de dimanche 9 à lundi 10octobre dans le centre-ville du Caire aux alentours du siège de la télévision d Etat, théâtre de heurts violents entre des manifestantscoptes et desforcesde sécurité cependant que des groupes de jeunes armés se répandaient dans les rues. Commencés sur la corniche du Nil, les affrontements, qui ont fait, selon le bilan du ministère de la santé, 24 morts et 213 blessés, se sont poursuivis après minuit sur le pont du 6-Octobre, sur la place Tahrir et aux alentours de la place Ramsès. Dans la ville à nouveau soumise au couvre-feu, de jeunes chrétiens tentaient d amener leurs blessés à l hôpital copte en contournant les groupes de baltagiya (bandits armés) qui se répandaient dans le centre-ville. Tee-shirts relevés, casquettes vissées sur le crâne, bâtons de bois ou barre de fer au poing, ces bandes d adolescents et de jeunes adultes se déplaçant à petites foulées, prenaient à partie les rares passants qui se hasardaient encore dans les rues autour de la Place Ramsès, causant la panique des habitantsdu quartier. Hissé surun pylône, un homme insultait le pape Chenouda principale autorité religieuse de l Eglise copte en agitant un drapeau égyptien sous les hourras de ses camarades. «Ces voyousfontla chasseauxcoptes, ils ontpresque battu à mort une jeune fille sans voile que l on a sauvé in extremis», a déclaré au Monde un résident apeuré croisé dans une rue adjacente. Le déroulement exact des événements fait l objet de versions contradictoires. Les militaires trois soldats auraient été tués, selon la télévision d Etat accusent les manifestants de les avoir attaqués à coups de pierres et de cocktails molotov alors queles coptes du mouvement Maspero affirment que leur manifestation pacifique a été réprimée par des tirs à balles réelles de la part des forces Vingt-quatre Egyptiens ont été tués, dimanche 9 octobre, lors d affrontements avec les forces de sécurité. AP Le gouverneur d Assouan a été accusé de ne pas avoir protégé une église attaquée vendredi 7octobre del ordre, devantlesiège delatélévision d Etat. Les coptes, qui organisent depuis des mois des manifestations et des sit-in à cet endroit, réclament une plus grande protection des forces de police et l application de la loi unifiée sur les lieux de culte qui leur permet de construire des églises sans autorisation gouvernementale préalable, à l instar des musulmans. Leur colère contre le Conseil supérieur des forces armées (qui dirige le pays par intérim depuis la révolution) s estintensifiée avecla recrudescence des violences communautaires et la lenteur de l armée et de la justice à en punir les responsables. Les manifestants, qui scandaient des slogans hostiles au «régime militaire» et au maréchal Mohammed Hussein Tantaoui, le chef des forces armées, réclamaient en outre la démission du gouverneur d Assouan, accusé de ne pas avoir protégé une église attaquée vendredi 7 octobre. Dans un communiqué officiel, le premier ministre, Issam Sharaf, a condamné ces actes de violence, y voyant l œuvre d un «complot étranger et interne» visant à saper la stabilité du pays, et a appelé tous les Égyptiens à l unité. Mais alors que les élections législatives, prévues le 28 novembre, attisent les polémiques sur les intentions de l armée et du ministère de l intérieur, les rumeurs vontbon train sur la possible recrudescence d actes de violence organisés qui viendraient perturber le déroulement du scrutin et renforcer le rôle des militaires dans le processus électoral. «Lavraie question,c est:d où sortent ces baltagiya? s interrogeaient, hier soir, des activistes venus en reconnaissance sur le pont du 6-Octobre. Ce sont les mêmes qui nous ont attaqués le 2février, pendant la révolution, à dos de chameau. Et ce sont les mêmes que les services de Moubarakutilisaient déjà pour troublerles élections. L armée, la police et le ministère de l intérieur les déploient dans les rues pour semer la panique quand ils le veulent. On va faire des élections dans ces conditions?»p Claire Talon Tunisie Des islamistes radicaux attaquent une chaîne de télévision TUNIS. Un groupe de 200 salafistes, indignés par la diffusion du film franco-iranien Persepolis, a tenté d attaquer, dimanche 9 octobre, la télévision privée Nessma. «Les bureaux de Nessma ont subi aujourd hui une tentative d assaut par des groupes d hommes barbus et de femmes portant le niqab. Certains des assaillants étaient armés de couteaux et de bâtons», a indiqué la chaîne dans un communiqué. Les manifestants ont été dispersés par la police et une dizaine de personnes déférées devant la justice, selon le ministère de l intérieur tunisien, alerté par des menaces proférées sur Facebook. Cet incident, qui intervient avant les élections pour l Assemblée constituante du 23octobre, fait suite à l invasion par 200 hommes armés de l université de Sousse, après le refus d inscription d une étudiante en niqab. «On ne peut que condamner», a réagi, dimanche, Samir Dilou, membre du bureau politique du parti islamiste Ennahda, tout en estimant qu il s agissait d «actes isolés» et qu il n y a «pas lieu de s inquiéter». (AFP.) p Libye Les rebelles poursuivent leur avancée dans la ville de Syrte SYRTE. Les forces du nouveau régime libyen ont réalisé une percée majeure, dimanche 9 octobre, à Syrte, principal bastion des derniers fidèles de Mouammar Kadhafi, en prenant notamment le contrôle de l université, de l hôpital principal et du centre de conférences Ouagadougou, au prix de combats meurtriers. Par ailleurs, elles ont également pris le contrôle de l aéroport de Bani Walid, dans le sud du pays, selon le commandant Moussa Younès, chef des forces du Conseil national de transition (CNT). A Syrte, ville symbole située à 360 km à l est de Tripoli, les combattants du CNT ont essuyé les tirs des forces pro-kadhafi qui tenaient toujours le centre-ville. «Les combats sont ( ) très très intenses, ils n ont jamais été aussi durs», a affirmé un combattant au nord du centre Ouagadougou. Dans l après-midi, le centre était entièrement sous contrôle des pro-cnt. Construit au sud de Syrte pour accueillir des sommets panafricains, ce bâtiment ultramoderne représentait un objectif majeur des combattants du CNT depuis le début de leur offensive sur la ville, le 15septembre. (AFP, Bloomberg.) p Cambodge Démission d un membre du tribunal chargé de juger les Khmers rouges PHNOM PENH. Le juge d instruction étranger du tribunal de Phnom Penh chargé de juger les Khmers rouges, l Allemand Siegfried Blunk, a annoncé sa démission lundi 10octobre, en considérant que les pressions politiques du gouvernement dans deux dossiers en cours remettaient en cause sa mission. Evoquant des déclarations de hauts responsables cambodgiens se prononçant contre la poursuite de ces deux affaires, M. Blunk a dénoncé «des tentatives d ingérences». (AFP.) Dans l ouest de la Chine, deux jeunes Tibétains tentent de s immoler par le feu Le calme reste précaire dans les régions à majorité tibétaine, où cinq personnes se sont immolées ces deux dernières semaines Lescasd immolationpar le feu se multiplient dans les régions tibétaines de l ouest de la Chine. Deux jeunes ont tenté de se donner la mort en suivant ce mode opératoire, vendredi 7octobre en fin de matinée, près du monastère de Kirti, dans une préfecture autonome tibétaine de la province du Sichuan, selon plusieursorganisations protibétaines. Au total, sept personnes se sont immolées par le feu au cours des six derniers mois, dont cinq au cours des deux dernières semaines, y compris ces deux cas. Choephel, 19 ans, et Kayang, âgé de 18 ans, ont allumé le feu après avoir joint leurs mains, près de la rue principale d Aba, commune où est situé le monastère, avant que la sécurité chinoise éteigne les flammes et transporte les deux jeunes hommes vers des hôpitaux, selon la Campagne internationale pour le Tibet. Leur état de santé n est pas connu, selon les organisations proches des Tibétains en exil, même si certaines de leurs sources évoquent un décès. Ils ont seulement été «légèrement blessés», selon Chine nouvelle. L agence de presse gouvernementale ajoute que la police enquête sur leurs motivations. L oncle de Kayang aurait été tué par les forces de sécurité chinoises dans la répression du soulèvement du mois de mars2008, selon cette même source, selon Free Tibet. Quant à Choephel, il avait été renvoyé du monastère après le 16 mars, lorsqu un autre jeune, Phuntsog, s était immolé en guise de protestation, et semble avoir voulu suivre son exemple. Ce premier cas pour l année 2011, et l accentuation de la répression des autorités chinoises qui s est ensuivie, a causéuneréaction en chaîne. Sous haute surveillance Les cours de «rééducation patriotique» se sont renforcés depuis la mort de Phuntsog, qui avait donné lieu à des débuts de manifestation à Kirti. Les environs de ce monastère, l un des principaux hors de la région autonome du Tibet, et qui est souvent perçu comme un avant-poste de la culture tibétaine, sont sous haute surveillance policière. Trois jeunes de cette préfecture ont été condamnés au mois d août à des peines de dix à treize années de prisonpour «complicité» dans la préparation de l acte de ce moine de 18 ans qui allait se donner la mort. Lapopulation du monastère serait tombée à 600 personnes aujourd hui, contre 2500 par le passé. Selon Free Tibet, des tracts sur lesquels il était écrit que «bien d autres sont prêts à donner leur vie en guise de protestation» si la politique menée par Pékin dans la région ne se relâchait pas, ont été distribués autour du monastère. Cette organisation militante constate que les jeunes Tibétains sepassentla nouvelledes immolations sur les forums sur Internet et par le bouche-à-oreille, se transmettantparfoislesimagespar téléphone portable. Cette tendance montre que le calme demeure précaire dans les régions à majorité tibétaine, deux ans et demi après les émeutes de Lhassa. Treize personnes proches des Tibétains en exil ont par ailleurs été arrêtées à New Delhi, en Inde, dimanche, pour avoir manifesté devant l ambassade de Chine, après ces deux derniers cas d immolation. p Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) 45 N-Lyon,France Crédit Dynamiser immobilier votre patrimoine : grâce vous à un point accompagner de vue d exception. à chaque opportunité. HSBC vous propose des prêts sur-mesure quels que soient vos projets d investissement immobilier. Votre conseiller vous accompagne pour établir avec vous les meilleures solutions de financement (1) : Desprêtsadaptésàvotreprojet- résidence principale, secondaire, investissement locatif... Des prêts complémentaires pour le financement de vos travaux Une offre d assurances compétitive pour sécuriser votre investissement DécouvrezdèsmaintenantlesoffresexclusivesproposéesparHSBC pour réaliser vos projets immobiliers. 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12 12 europe Les Roms sur la défensive en Bulgarie après les émeutes contre le «tzar Kiro» Un fait divers impliquant un parrain rom a dégénéré et fait craindre une «guerre ethnique» Reportage Katounitsa (Bulgarie) Envoyé spécial Atanas Petrov arpente comme un spectre les rues de Katounitsa. Dans le bourg inondé de soleil, où les feuilles vert éclatant des tilleuls viennent caresser les toits orange des maisons, sa silhouette tassée détonne. Chemise noire, pantalon noir, barbe noire et regard sombre, l homme promène son deuil. Atanas a perdu son fils deux semainesplus tôt, le 23septembre. «Il aétéassassiné», assure-t-il doucement. Ce soir-là, Anguel, 19 ans, est intervenu dans une dispute mettant aux prises des habitants de Katounitsa et les occupants d un minibus venu de Plovdiv, la deuxième ville de Bulgarie distante d une dizaine de kilomètres. Il a été renversé par le véhicule. L affaire aurait pu en rester là : un tragique fait divers, un épisode de plus dans les petites querelles et grandes haines qui font la vie du village. Sauf que le chauffeur du minibus était un proche de Kiril Rachkov, «roi» autoproclamé des Roms de Bulgarie, parrain régional et terreur du village. Ses maisons gigantesques agrémentéesde statues de lion, ses Mercedes, son zoo installé dans une forêt qu il s est attribuée en toute illégalité témoignent de l opulence de cet homme de 69 ans. Publiées dans la presse, ses photos en compagnie du gotha politique des vingt dernières années montrent l étendue de son influence. Lesoir du23 septembre,une centaine d habitants de Katounitsa, excédéspar les humiliationsquotidiennes et la toute-puissance du mafieux, tentent en vain d attaquer sa résidence principale. La police veille, les grilles dorées du vaste complexe sont infranchissables. Le lendemain, une colonne de voitures arrive dans le village : 200 à 300 ultras des deux clubs de football de Plovdiv viennent prêter main-forteauxlocaux, dontla colère a encore gagné en intensité avec la mort de Pavel, un ami d Anguel, victime d une crise cardiaque. Au cours de la nuit, trois demeures de lafamille Rachkovsont brûlées. Les caméras de télévision filment les jeunes nationalistes exultant devantles flammes, certains le bras tendu dans un salut nazi. Loin de retomber, la tension s étend à l ensemble de la Bulgarie. Pendantune semaine,dansquatorzevilles du pays,des jeunes descendent chaque soir dans les rues. Les manifestations, qui rassemblent quelques milliers de personnes, dégénèrent en émeutes, avec leur lot de poubelles incendiées et d affrontements avec la police. Arrêté pourune autreaffairele 28 septembre, le «tsar Kiro» n est déjà plus la seule cible, ce sont les Roms dans leur ensemble qui sont visés. Au cours de la semaine, une dizaine d agressions de Roms sont signalées à travers le pays. A Stolipinovo, l immense quartier turco-rom de Plovdiv, où 40000à personnes vivent dansun dénuement et une promiscuité qui ont peu à voir avec le mode de vie de Kiril Rachkov, on se souvient avec effroi de cette semaine d émeutes. «Pendant que les hommes patrouillaient dehors, nous, les femmes, nous nous enfermions dans les maisons avec les enfants, raconte une habitante. On a encore peur aujourd hui, les enfants ne vont toujours pas à l école.» Fikret Sepetche, ancien député du quartier, se félicite d avoir pu rassembler jusqu à hommes pour organiser la défense de Stolipinovo. «Nous n avons pas d armes, mais sommes prêts à répliquer avec tout ce qui nous tombe sous la main, bâtons, barres de fer» M. Sepetche se désole seulement de n avoir pu empêcher le tout nouveau centre culturel de partir en fumée. Dans cette ambiance survoltée, des hooligans russes déploient à Saint-Pétersbourg une banderole proclamantleur soutienaux Bulgares dans leur lutte contre la «saleté» et desreprésentants dela minorité turque de Bulgarie en appel- Ses maisons gigantesques, ses Mercedes, son zoo même, témoignent de l opulence de cet homme de 69 ans lent au premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. A quelques semaines des élections présidentielle et locales du 23 octobre, le chef de la formation d extrême droite Ataka, Volen Siderov, qui avaitatteintlesecondtour dela présidentielle de 2006, multiplie les apparitions. Le premier ministre, Boïko Borissov, ne condamne pas les manifestants, se contentant de déclarer que «la paix ethnique estle bien le plus précieux de ce pays». Aujourd hui, alors que s approchent les élections, la Bulgarie continueà sedemandersiellen est pas en train de basculer dans une «guerre ethnique»entre samajoritébulgareet saminoritérom (environ 10 % de la population). «La dimension raciste est évidemment primordiale dans cet embrasement, répond le politologue Antony Todorov. Les Bulgares sont à la fois très fiers d abriter de nombreusesminorités, devivre selonles principes du komsuluk, ce mot turc qui évoque le bon voisinage, et en même temps, majoritairement, ils excluent les Roms de ce schéma.» Enéchoà cette affirmation,uneétude de l Open Society, la fondation de George Soros, indique que seuls untiers des Bulgaresdéclarentpouvoir être amis avec un Rom. L anthropologue Haralan Alexandrov a été le premier à mettreen garde, dans les médias bulgares,contre une lectureuniquement Les ultranationalistes se déchaînent sur Facebook Miroliouba Benatova est l une des journalistes vedettes de la chaîne de télévision privée btv, l une des premières à s être rendue à Katounitsa, le 24septembre. Pour avoir évoqué à l antenne des «pogroms» et déploré que «la police n ait rien fait» pour arrêter les ultras venus de Plovdiv, la jeune femme est devenue l une des personnalités les plus haïes de Bulgarie. Le soir même de la diffusion de son reportage, une trentaine de manifestants réclamaient sa tête devant le siège de la chaîne et des dizaines de plaintes étaient envoyées à l organe de contrôle des médias. Mais c est sur le réseau social Facebook que les nationalistes se SERBIE MAC. GRÈCE Sofia Plovdiv Mer Égée 100 km ROUMANIE Burgas Varna Katounitsa TURQUIE Mer Noire sont déchaînés. Sur l une des pages qui lui sont consacrées, Miroliouba Benatova a été déclarée «ennemie du peuple bulgare»; «fans» souscrivent à l affirmation et «aiment» la photo de son visage barré d une menaçante croix. Les commentaires les plus cléments laissés par les internautes l accusent d être vendue aux Roms, les autres la traitent de «juive»,de«p» ou appellent à «écraser ses enfants» pour lui rappeler le sort subi par Anguel, l adolescent tué à Katounitsa. Dans son bureau, la jeune femme confie être bien plus effrayée à la lecture de ces appels au meurtre que lorsque, au cours de son travail, elle a été prise à partie par des habitants du village. A Stolipinovo, l immense quartier turco-rom de Plovdiv, les habitants vivent dans le dénuement. BORYANA KATSAROVA/COSMOS POUR «LE MONDE» Ce déversement de haine raciste n a pas surpris Yana Buhrer Tavanier. La directrice de la communication du Comité Helsinki observe depuis quatre ans sa montée en puissance sur les réseaux sociaux. «Des dizaines de groupes sont actifs sur Facebook, et l épisode de Katounitsa leur a donné un coup de fouet», constate-t-elle. Ces groupes dénoncent pêle-mêle la natalité supposée galopante des Roms ou leur propension à «voler l électricité». Certains demandent qu ils soient chassés ou bien «qu on en fasse du savon». D autres groupes ont été créés spécialement pour répondre à l effroi créé par l affaire de Katounitsa: celui proclamant que la mort d Anguel doit se payer «œil pour ethnique des événements. Pour lui, «avant d êtreun Rom, KirilRachkov est un oligarque, un mafieux comme la transition démocratique en a produit des dizaines. Cela dit, il faut reconnaître que l affaire n aurait pas pris une telle ampleur si Rachkov n avait pas été rom : on n a jamais vu de tels mouvements contre les barons locaux bulgares». Bojidar et Petar le reconnaissent volontiers : ils n auraient pas manifestécommeils l ontfaitpendant une semaine si Kiril Rachkov avait été bulgare d origine. Ils font partie de ceux qui ont pris la route de Katounitsa, le 23 septembre. L un supporte le Botev Plovdiv, l autre le Lokomotiv, et, alors qu ils se bagarrent tous les weekends, ils tiennent à témoigner ensemble. Crânes rasés, muscles saillants, tatouages identitaires, ils se définissent comme «des citoyens bulgares quin ont pas supporté de voir l un des leurs se faire tuer». Eux aussi mettent en avant «l impunité» dont le «tsar» a bénéficié pendant vingt ans, mais ils insistent surtout sur «ces Tziganes parasites qui se disent bulgares quand ça les arrange et roms quand il faut mendier de l argent auprès de l Europe». A Katounitsa, la question est tranchée. Les Bulgares comme les quelques familles roms qui n étaientpasliéesà Rachkovleproclament : «C est un cas criminel, pas une affaire d Etat ni un conflit ethnique.» Le village veut reprendre sa vie paisible sous le soleil de «l été gitan», ces quelques semaines de beau temps grappillées sur l automne. Mais, les poings serrés et le regard dur, un voisin d Atanas prévient : «Rachkov va revenir, encore une fois, et là, on deviendra nous aussi des meurtriers.» p Benoît Vitkine œil, dent pour dent» réunit plus de 50000soutiens. Ces pages ont également été utilisées par les ultranationalistes pour organiser leurs rassemblements, ou faire monter la tension, en postant de fausses informations sur des incidents entre Bulgares et Roms. Yana Buhrer Tavanier signale systématiquement aux administrateurs de Facebook les groupes appelant à la haine raciale. «Leur lenteur est désolante, explique-t-elle. Il leur faut parfois un mois pour réagir. Tout simplement parce qu ils n ont personne qui parle bulgare Heureusement, j ai un ami qui travaille là-bas, on arrive parfois à supprimer des groupes en quelques jours.» p B. Vi. (Sofia, envoyé spécial) Les libéraux l emportent sur les conservateurs en Pologne Arrivé en troisième position, le trublion Janusz Palikot effectue une percée remarquée Varsovie Envoyé spécial Il a abandonné la cravate et conviéson épouse sur scène. La tension accumulée au cours de longues semaines de campagne, passées à défendre l action de son gouvernement s estompe en un éclair. Emu, Donald Tusk brandit un bouquet de roses rouges et blanches, aux couleurs de la Pologne. Le premier ministre ne connaît pas encore les résultats définitifs desélections législativesdu9octobre, mais en cette soirée dominicale, les premierssondages à la sortie des urnes l autorisent à pavoiser. Après la victoire de 2007, son parti, la Plate-forme civique (PO), arrive de nouveau en tête. Lundi matin après dépouillement de 63 % des bulletins, il obtenait 37,5 %, devant la formation de Jaroslaw Kaczynski, Droit et justice (PiS, 30,6 %). A latroisième place se hisse la révélation de la campagne électorale, Janusz Palikot, dont le Mouvement obtient 9,8 % des voix et bouscule l échiquier politique. Juste derrière se placerait le parti paysan, le PSL, membre de la coalition sortante, avec 9,5 %. La gauche, elle, incarnée par le SLD (ex-communistes), subit une débandade sans précédent, faute d un leader efficace et d un programme moderne. «Ce résultat confirme qu il y a une acceptation de l orientation politique choisie, malgré les difficultés et les menaces, explique au Monde Michal Boni, ministre sans portefeuille et plus proche conseiller de M. Tusk. Mais il ne faut pas sous-estimer le résultat de Palikot. Une partie de la population est réceptive à un discours populiste contre le pouvoir et à un certain libéralisme dans les mœurs.» Dès dimanche soir, les dirigeants de la PO ont fait preuve d une mansuétude inédite à l égarddejanusz Palikot. Cetentrepreneur, ancien trublion du parti, s est émancipé il y a un an en créant un mouvement à son nom. Il a conquis une partie de la jeunesse en prônant la fécondation in vitro, les droits des homosexuels, la légalisation du cannabis et la fin de l intrusion de l Eglise catholique dans la vie publique. Sur ces sujets de société, son groupe parlementaire devrait être très actif. Dimanche, devant les caméras, l ancien homme d affaires a invité ses troupes, les doigts faisant le signe de la victoire, à prêter serment en faveur d un «Etat laïc, social, citoyen et amical». Une majorité de citoyens, fatalistes et matures, ont estimé qu il valait mieux s épargner une aventure politique M. Palikot «a montré une forte dynamique et a travaillé dur», a reconnu le ministre des affaires étrangères, Radek Sikorski. Seuls les résultats définitifs détermineront l envergure de la coalition que devra composer la PO. Pourra-t-elle se contenter à nouveau d une alliance avec le Parti paysan (PSL), ou devra-t-elle s entendre avec le Mouvement de Palikot? D ores et déjà, il est clair que le résultat de la PO constitue à la fois un exploit et une victoire par défaut. Un exploit, dans un contexte de crise européenne historique. Etre reconduit par les électeurs, alors que montent de puissantes tendances populistes sur tout le continent, dessine une exception polonaiseetuneaspirationà lastabilité. Une majorité de citoyens, fatalistes et matures, ont estimé qu il valait mieux s épargner une aventure politique. Ce réalisme est une nouveauté considérable : jamais, depuis 1989, un parti polonais au pouvoir n avait gagné le droit dans les urnes de poursuivre son action. Au cours de la soirée électorale, Donald Tusk a rendu hommage à la «Pologne optimiste, croyant dans ses forces, allant de l avant malgré les difficultés». Mais il n en reste pas moins que la PO l emportesans avoir suscité d élan populaire. Moins d un électeur sur deux a voté (47,25 %). Le premier ministre a davantage défendu un bilan et une méthode recherche du consensus, refus de heurter le corps social, dialogue au sein de l Union européenne que cherché à renouveler le logiciel idéologique de son parti. M.Tusk s est souvent réfugié dans l argumentation comparative, en brandissant la menace d un retouraupouvoirdu PiSdeM. Kaczynski, homme de conflit. Tout en concédant sa défaite, ce dernier n a d ailleurs donné aucun signe de retrait de la vie publique. Il s est ditconvaincu que «le jourdela victoire viendra» et a cité en exemple Budapest, de façon elliptique. Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, serait-il le nouveau modèle de Jaroslaw Kaczynski? p Piotr Smolar Espagne La droite accentue son avance MADRID. L opposition conservatrice espagnole accentue son avance sur les socialistes au pouvoir à Madrid à six semaines des élections législatives anticipées du 20novembre. Deux sondages publiés dimanche 9octobre accordent au Parti populaire (PP, droite) une majorité absolue de députés aux Cortès. Selon une enquête de l institut Noxa Consulting et publiée par le quotidien de Barcelone La Vanguardia (centre droit), le PP obtiendrait 45,9 % des voix et de 186 à 192 sièges, la majorité absolue se situant à 176 sièges. Le PSOE recueillant 32,9 % des intentions de vote et entre 115 et 122 députés. Une autre enquête, de l institut Sigma Dos pour le quotidien El Mundo (droite), donne au PP 47,8 % des voix et 193députés, contre 31,6 % et 122 députés au PSOE. (AFP, Reuters.) p Italie Le pape s en prend à la Mafia ROME. Le pape Benoît XVI a exhorté, dimanche 9 octobre, les habitants de Calabre et du sud de l Italie, frappés par une profonde crise économique, à délaisser les «intérêts particuliers» pour le «bien commun» face à «la criminalité souvent atroce» de la Mafia. Lors d une messe dans la ville de Lamezia Terme, le pape a dénoncé l emprisonnement de nombreux jeunes dans le monde virtuel et un climat ambiant «pollué par une mentalité qui n est pas chrétienne, qui n est pas non plus humaine, parce qu elle est dominée par les intérêts économiques». (AFP.)

13 planète 13 Soins de santé mentale:les grands oubliés Selon l OMS, moins de 3% des dépenses de santé leur sont consacrées, alors qu un humain sur quatre est concerné Dépression, épilepsie, démence, troubles liés à l utilisation de substances psychoactives : à un moment ou à un autre de sa vie, une personne sur quatre dans le monde aura besoin de soins de santé mentale ou neurologiques, estime l Organisation mondiale de la santé (OMS). Pourtant, la plupart des pays ne consacrent à ce secteur qu à peine 3 % des ressources destinées à la santé, quand environ 13 % seraient nécessaires. Un manque d investissement jugé inquiétant par l agence des Nations unies, qui a publié, lundi 10 octobre, à l occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, un état des lieux des services de soins psychiatriques dans cent quatre pays. Selon ce nouvel Atlas de la santé mentale le dernier datait de 2005, près de la moitié de la population mondiale vit dans des pays où il n y a pas plus d un psychiatre pour habitants. Quand ce n est pas pour un million d habitants, comme dans nombre de pays pauvres. De même, alors que les dépenses pour la santé mentale sont globalement inférieures à 2 dollars (1,5 euro) par personne et par an, elles tombent à 0,25 dollar dans les pays à faible revenu. Selon l OMS, plus de 75 % des personnes atteintes de troubles mentaux ou neurologiques (dont 95 millions souffrant de dépression) dans les pays en développement ne bénéficient d aucun traitement. Et quand soins il y a, ce sont pour l essentiel des soins à long terme en milieu hospitalier. «A l heure actuelle, 67 % des dépenses de santé mentale vont aux institutions psychiatriques», précise le docteur Ala Alwan, sous-directeur général chargé des maladies non transmissibles et de la santé mentale à l OMS. «Si les pays dépensaient davantage au niveau des soins primaires, ils pourraient atteindre plus de gens et commencer à s attaquer aux problèmes suffisamment tôt pour réduire les besoins en soins hospitaliers, plus coûteux.» Pénurie de ressources et de compétences oblige, les malades ne sont souvent traités que par des médicaments, quand des soins psychosociaux seraient aussi nécessaires. Seul indicateur positif : comparé à 2005, le nombre de lits psychiatriques semble diminuer dans la plupart des pays, «ce qui laisse supposer une baisse des soins institutionnels au profit des soins communautaires», estime l OMS. Si beaucoup reste à faire, le Programme d action mondial pour la santé mentale (mhgap), lancé en 2008 par l OMS pour aider ses membres à développer la prise en charge des troubles mentaux et neurologiques, n en commence pas moins à porter ses fruits dans certains pays, où sont observés «des progrès notables». Jean Furtos: «Le psychique et le social sont indissolublement liés» Entretien «Effets psychosociaux de la mondialisation sur la santé mentale» : le colloque qui se tiendra sur ce thème, du 19 au 22 octobre à Lyon, est une première en France. Prévu pour accueillir près de deux cents intervenants, économistes, sociologues et psychiatres, venus pour certains des Etats-Unis, de Chine, d Inde ou d Afrique, il a pour objectif de replacer «l écologie du lien social» au cœur du débat. Le psychiatre Jean Furtos, chef de service à l hôpital du Vinatier, à Bron (Rhône), et principal organisateur de ce congrès, en précise les enjeux. Mondialisation et santé mentale, quel rapport? La mondialisation associe deux processus différents et intriqués : un processus de très longue période, résultant des flux migratoires, des échanges humains et commerciaux, d où émerge, avec la révolution numérique, une véritable conscience mondiale ; et un processus beaucoup plus récent, constitué par la prédominance de l économie de marché soumise au seul profit. Ces deux niveaux ont des effets psychosociaux, et donc des conséquences en termes de santé mentale. Mais la plupart du temps, les choses restent dissociées. D une part la crise financière, qui doit être résolue par les économistes et les politiques, de l autre les problèmes psychologiques. Comme si le psychique et le social n étaient pas indissolublement liés! Or, ils le sont. Et notre société hyperindividualiste, en cassant le lien humain, tend à atomiser les individus et à détruire le collectif. Ce qui produit de nouvelles pathologies mentales. Vous donnez au mot «précarité» un sens positif. Pourquoi? Le mot «précarité» n est pas seulement synonyme d incertitude, de risque de catastrophe, de pauvreté. Le terme vient du latin precari, qui signifie «dépendre de la volonté de l autre, obtenir par la prière». L état de précarité, dans ce sens, est antagoniste et complémentaire de l autonomie. Il signifie une dépendance à respecter, le besoin, à tous les âges de la vie, d un support social, dans la réciprocité de l échange. Mais l idéologie actuelle tend à faire admettre que la précarité est toujours négative, et qu on ne doit faire qu avec des gens qui sont autonomes. Vous appelez à signer une déclaration en faveur de l écologie du lien social. De quoi s agit-il? L écologie du lien social, c est se souvenir que, sans autrui, on n existe pas correctement. Un L Ethiopie et le Nigeria ont ainsi commencé à former leurs personnels de santé au dépistage et au traitement des principaux troubles mentaux. La Chine a élargi son programme de soins contre l épilepsie à dix-neuf provinces, où plus de 40 millions de personnes en bénéficient. La Jordanie a lancé un programme de prise en charge des troubles mentaux prioritaires. Et les grands exemple : si l on ne tient pas compte, lors d une opération de renouvellement urbain, de l importance qu avait le voisinage pour ceux que l on reloge, on fragilise ceux qui sont déjà les plus vulnérables. Quand on procède ainsi, on oublie qu on n est pas une série d individus, mais un collectif. Sur un lieu de travail, dans un même immeuble, les règles d écologie sociale sont aussi importantes que la qualité de l air qu on respire, ou que l interdiction de la torture. Depuis Aristote, l homme est décrit comme un animal social. Si on touche à l animal social, on touche à sa nature profonde. p Propos recueillis par C. V. pays en développement, comme le Brésil, l Inde et la Thaïlande, «sont également sur le point d accomplir des progrès rapides en développant les soins à travers les programmes de santé nationaux», affirme l OMS. Dans ce contexte, les pays occidentaux sont évidemment bien mieux lotis que d autres. Une étude, publiée début septembre par le Collège européen de neuropsychopharmacologie (ECNP), jette pourtant une lumière alarmante sur la situation de la santé mentale et neurologique en Europe. Près de la moitié de la population mondiale vit dans des pays où il n y a pas plus d un psychiatre pour habitants Portant sur trente pays et sur une population de 514 millions d individus, elle répertorie les principales maladies mentales des enfants, adolescents et adultes, ainsi que plusieurs maladies neurologiques. Soit, au total, un éventail de troubles bien plus large que celui retenu par l OMS, d où il ressort des résultats quelque peu surprenants : 38 % de la population de l Union européenne, soit près de 165 millions de personnes, souffriraient chaque année d une de ces maladies. «Les maladies les plus fréquentes sont les troubles de l anxiété (14 %), l insomnie (7 %), la dépression majeure (6,9 %), les troubles somatoformes (6,3 %), le trouble de déficit d attention avec hyperactivité (5 % chez les jeunes), la dépendance à l alcool et aux drogues (4 %) et la démence (1 % chez les personnes âgées de 60 à 65 ans, 30 % chez les personnes âgées de 85 ans et plus)», énumèrent les auteurs de ces travaux. Dans l ensemble, ces derniers n ont pas observé d augmentation de ces troubles par rapport à 2005, date de la dernière étude similaire. Mais ils n ont, inversement, constaté «aucune amélioration» quant au taux «notoirement bas» de soins dont bénéficient ces patients : un tiers d entre eux seulement reçoivent un traitement, et le plus souvent «après des délais de plusieurs années en moyenne». Les maladies du cerveau vontelles, comme le pensent ces experts, devenir le problème de santé majeur du XXI e siècle? p Catherine Vincent Un plan pour enrayer la raréfaction des fleurs des champs Bleuets, ivraies, nielles et adonis sont victimes de l intensification de la culture céréalière Environnement Nouvelle-Zélande: les opérations de pompage du porte-conteneurs échoué s accélèrent Des boulettes de pétrole échappées du porte-conteneurs libérien Rena, échoué sur un récif néo-zélandais, ont atteint le rivage, lundi 10octobre, tandis que les opérations de pompage du carburant s accéléraient, avant l arrivée d une tempête attendue dans la soirée. (AFP.) Petites taches rouges ou bleues dans les paysages de Van Gogh ou de Monet, les fleurs des champs ont, pour certaines, disparu du territoire français. Adonis, bleuet, nielle des blés ou miroir de Vénus sont de moins en moins nombreuses. Un plan national d action pour préserver ces fleurs sauvages est en voie d élaboration au ministère de l écologie. Ces plantes «messicoles» (associées aux moissons) vivent au rythme des cultures. «Le constat est le même partout en Europe. Nous assistons à une régression importante de ces espèces, explique Amélie Coantic, du bureau Faune et flore sauvage au ministère de l écologie. Sur 102 variétés recensées en France, 52 sont en situation précaire et sept ont disparu.» Compagnes des blés, seigles et autres céréales à paille depuis des millénaires, ces plantes n ont pas résisté à l intensification du système agricole. Bien que très peu concurrentielles pour les cultures, elles ont longtemps été considéréescomme desmauvaisesherbes. «La généralisation des herbicides a été un tournant, estime Frédéric Coulon, ingénieur agronome chez Solagro, une association engagée pour une gestion durable de l agriculture. Pour augmenter au maximum les rendements, les agriculteurs ont densifié les semis et empêché ces espèces de se développer.» Modification des cycles agricoles, spécialisation des graines, labourtoujoursplus profond,abandon des surfaces peu productives : lesfleurs sauvagess exilent en bordure des champs et ont du mal à survivre. En Ile-de-France, un tiers des espèces a disparu, un autre tiers est menacé d extinction. Si le coquelicot est encore abondant à l échelle nationale, l adonis gouttede-sang, la nielle des blés, le myagre perfolié ou l ivraie enivrante sont en situation «précaire». Dèsles années 1960,des botanistes avaient alerté sur leur disparition. Indicateurs de biodiversité dans l espace agricole, ces fleurs assurent l alimentation de nombreux insectes pollinisateurs commelesabeilles ou certainscoléoptères. «Or la perte des pollinisateurs està termedommageable pourl activité agricole elle-même, puisque les céréales ont besoin d être pollinisées», rappelle M. Coulon. «Auxiliaires de cultures» Ces plantes nourrissent aussi les oiseaux des plaines et permettent de lutter contre les ravageurs de culture, en attirant les coccinelles ou les syrphes, de petits insectes volants. Ces «auxiliaires de culture» se nourrissent des pucerons et jouent naturellement le rôle de pesticides. Leur présence permet donc de diminuer l usage de produits phytosanitaires. «Pour que la disparition de ces plantes ne soit plus seulement la préoccupation des naturalistes, assure Serge Largier, directeur du Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées, il faut mettre en avant les services biologiques qu elles rendent, et que les agriculteurs apprennent à gérer leurs parcelles non plus comme des monocultures, mais comme des écosystèmes à part entière.» Leplan nationalpour prévoit la réalisation d un état des lieux et la mise en place d aménagements agroécologiques comme desbandes fleuries. «On peutenvisagerd encourager le réensemencement ou de développer des jachères», explique Amélie Coantic. Les spécialistes estiment que la préservation de ces espèces implique une réduction des herbicides et des apports d intrants, ainsi qu un travail du sol moins profond. p Céline Blampain Nucléaire L Assemblée de Corse unanime pour dénoncer le non-lieu dans l affaire du nuage de Tchernobyl Les élus de l Assemblée de Corse ont adopté à l unanimité, dans la nuit du vendredi7 au samedi 8octobre, une motion contre le non-lieu prononcé le 7 septembre par la cour d appel de Paris, qui a estimé que le nuage radioactif de Tchernobyl, en 1986, n avait pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France. L Assemblée de Corse «s indigne de la démarche des autorités politiques qui ont voulu mettre un terme à une procédure judiciaire susceptible de conduire à la vérité». (AFP.) Examen de la thyroïde pour enfants autour de Fukushima La préfecture de Fukushima, au Japon, où se trouve la centrale nucléaire accidentée en mars, a démarré, dimanche 9 octobre, des examens de la thyroïde auprès de enfants. De nombreux parents avaient réclamé des examens de ce type, s appuyant sur l exemple de Tchernobyl, en Ukraine, où, après la catastrophe de 1986, les radiations avaient entraîné des affections de la thyroïde chez les habitants. (AFP.) Les Editions Persée recherchent de nouveaux auteurs Envoyez vos manuscrits : Editions Persée 29 rue de Bassano Paris Tél

14 société Malgré les soins palliatifs, les demandes d euthanasie persistent Une étude inédite contredit le discours selon lequel les demandes de mort anticipée diminuent si les patients en fin de vie sont pris en charge Malgré la loi Leonetti sur la fin de vie, malgré l essor des structures de soins palliatifs, il demeure des personnesdont lesouhaitd unemort anticipée persiste. Une situation «inextricable» pour les malades, pour les soignants aussi, car aucune solution ne peut leur être proposée. C estcequiressort d unepremièreenquêtenationalesurcesdemandes,quidevraitêtrepubliéed iciàla fin octobre dans l European Journal of Cancer, et dont Le Monde révèle les principaux résultats. Ceux-ci vont à l encontre du discours habituel tenu par les médecins, estimant qu une fois le patient pris en charge par les équipes de soins palliatifs, la demande d euthanasie s éteint. «Ce n est évidemment pas aussi simple que cela, et il fallait y voir plus clair, juge le coordinateur de l enquête, le docteur Edouard Ferrand, chercheur en éthique médicale et responsable de l unité mobile de soins palliatifs de l hôpital Foch à Suresnes. Il y a beaucoup de prises de position idéologiques June,TwentyFirst surlaquestion,etuneabsenced évaluation des pratiques. C est pourquoi il était important d en faire un thème de recherche.» La démarche est originale. Ce sont 789 équipes de soins palliatifs qui ont été interrogées de novembre2010 à février2011. Il s agissait d unités de soins palliatifs, d équipes mobiles, de responsables de lits spécialisésoude réseaux d hospitalisation à domicile. Parmi elles, 60 % ont répondu. 132 n ont pas recensé de demandes de mort anticipée, 342 ont décrit 783 demandes en tout, dont 476 émanaient de patients, 258 de proches et 49 d infirmiers. Il en ressort, malgré la prise en charge de la douleur physique par les équipes, malgré l accompagnement psychologique, un «maintien notable» des demandes de mort anticipée déjà exprimées. Dans 37 % des cas, la demande est continue. Dans 24 %, elle est dite fluctuante. Ainsi, 61 % des patients semblent ne pas renoncer totalementàleurdésir.«desmaladessouhaitent tout arrêter, et les soignants Un impôt sur notre santé? C est non! Non à la dégradation de l accès aux soins. Le gouvernement a décidé de doubler la taxe sur les contrats santé solidaires et responsables! Les mutuelles sont des organismes à but non lucratif. Elles ne versent pas de dividendes à des actionnaires. Taxer les mutuelles, c est créer un nouvel impôt sur la santé. C est dangereux : de plus en plus de nos concitoyens renoncent aux soins pour des raisons financières. C est injuste : avoir une mutuelle est aujourd hui essentiel pour chaque foyer. Bénéficier d une mutuelle n est ni un privilège, ni un signe extérieur de richesse. Votre santé mérite mieux qu une taxe, la santé doit être au cœur du débat électoral de 2012! Contactez votre mutuelle et rejoignez nous sur pour signer la pétition contre l impôt sur votre santé. sur Detels résultats pèseront forcément dansle débat sur la fin de vie, que la loi Leonetti n a pas clos n ont aucune réponse à leur apporter. Il faut donc discuter de la prise en charge de cette population, se demanders ilfautaccéderà sonsouhait», plaide M. Ferrand. L enquête définit comme demande de mort anticipée le souhait d une aide pour mourir expriméàun soignantdu service oùil est hospitalisé. Elle intègre aussi les souhaits explicites de ne plus vivre parce que l on considère que sa vie est insupportable et/ou qu elle est arrivée à son terme. Est aussi notamment pris en compte le souhait exprimé directement ou dans des directives écrites d être aidé à mourir en cas d aggravation. Le profil des patients qui ont exprimé une telle demande est «parfois inattendu», estiment les auteurs. Ils étaient le plus souvent atteints de cancer (72 %), 68 % se trouvaient en phase terminale de leurmaladie et sont décédés dans le mois qui suivait la demande ; 95 % étaient informés de la nature de leur maladie incurable ; 79 % n avaient pas mis en avant une raisonphysique mais 65 % avaient des difficultés d alimentation et 54 % de déplacement, 49 % avaient des problèmesd excrétion et 39 %souffraient d amaigrissement. Enfin, 31 % étaient anxieux ou dépressifs. Enrevanche, la douleur incontrôlée était rarement un motif exprimé (3,7 %). Le patient avait rédigé des directives anticipées sur ses volontés pour sa fin de vie dans seulement 1,8 % des cas. Unetelleétude nemanquera pas d être très commentée alors que la questionde la finde vie secaractérise en France par un fort militantisme des partisans de l euthanasie comme des soins palliatifs. Il ne faut pas se méprendre cependant : les auteurs constatent qu il y a un Crédit Photo : Digital Vision / gettyimages FNMF - Organisme régi par le Code de la mutualité - RNM déficit de prise en charge par des soins palliatifs en amont, et ils ne prônent pas la légalisation de l euthanasie. En effet, pour 55 % des patients, bien que leur maladie soit à un stadeavancé, c estla demandede mort qui a conduit à une première prise en charge en soins palliatifs. «Pour des malades en phase terminale, qu il n y soit fait appel qu au moment où ils évoquent l euthanasie, c est accablant», juge M.Ferrand. Il émet l hypothèse que les demandes de mort pourraient être moins nombreuses si de tels patients étaient pris en charge plus tôt. L impact d un recours précoce aux soins palliatifs devrait d ailleurs être évalué prochainement. De tels résultats pèseront forcément dans le débat sur la fin de vie, que la loi Leonetti n a pas clos. En janvier, une proposition de loi coécrite par des sénateurs PS, PCF et UMP et visant à instaurer une «assistance médicalisée pour mourir» avait été adoptée à la surprise générale en commission des affaires sociales. François Fillon était monté lui-même au créneau pour afficher l opposition du gouvernement. Au final, le texte n avait pas été voté. Aujourd hui, au PS, Arnaud Montebourg, Manuel Valls etmartineaubrys ymontrentfavorables. François Hollande est plus prudent, mais reconnaît qu il est nécessairederéfléchiràunenouvelle avancée. p Laetitia Clavreul En France, 107 unités spécialisées La loi Leonetti Votée en 2005, elle permet un accompagnement de la fin de vie du patient en situation incurable. Elle proscrit l acharnement thérapeutique, autorise l arrêt des traitements quand le patient le demande et permet le soulagement de la douleur par des sédatifs, au risque d entraîner la mort. Elle instaure la possibilité de rédiger des directives anticipées pour le cas où une personne serait, un jour, hors d état d exprimer sa volonté. Soins palliatifs A la suite de la loi Leonetti, une accélération du développement des soins palliatifs a été décidée. Désormais, chaque région dispose au moins d une unité de soins palliatifs. On en compte 107 au total. Mais celles-ci sont surtout concentrées dans cinq régions (PACA, Rhône-Alpes, Bretagne, Nord- Pas-de-Calais et Ilede-France), et certains départements n en comptent toujours pas. Les équipes mobiles de soins palliatifs sont désormais 350 et 4700 lits spécialisés dans des services divers sont ouverts. Mais un manque d effectifs dans les structures est constaté par rapport à ce qui avait été programmé. Résultat: l essor est encore trop faible pour qu en France tous les patients puissent bénéficier d une réelle prise charge. Laisser des consignes pour sa fin de vie ne va pas de soi «ANTICIPER [sa mort], oui, mais quand? Le moment, c est quand cela bascule dans l invivable Oui, mais c est quand?» Cette citation est issue du témoignage recueilli par le centre d éthique clinique de l hôpital Cochin, à Paris, qui a mené la première étude sur les directives anticipées et les personnes âgées. Il en ressort un grand désarroi face à l écriture de ces consignes, censées organiser les derniers moments de sa vie au cas où l on ne serait plus en état d exprimer sa volonté. Une possibilité offerte par la loi Leonetti de «Le législateur a souhaité promouvoir la volonté de l individu, il était donc important de voir si ce qu il a postulé a eu ou non un impact, si c était ce que les gens voulaient», explique Denis Berthiau, juriste et chargé de mission au centre d éthique clinique. L étude doit être présentée mardi 11octobre lors d un débat sur le thème «Etre vieux, est-ce préparer sa mort?». Fondée sur des entretiens auprès de 186personnes de 75ans et plus, elle confirme que le concept ne s est pas diffusé, puisque, hormis les adhérents de l Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), 90 % ne connaissaient pas les directives anticipées. L ADMD fait aussi ce constat et réclame que les pouvoirs publics en parlent davantage. L étude va plus loin, en cherchant à savoir comment le dispositif est perçu une fois expliqué. «Le message massif est un désintérêt pour le concept», constate l étude. «Les personnes interrogées n ont en fait pas forcément envie d exprimer clairement un souhait», explique M. Berthiau. De fait, 83% disent qu ils ne laisseront pas de consignes anticipées. Certains estiment que ce n est pas une mauvaise idée, mais qu elle ne les concerne pas, qu écrire des directives, c est «trop tôt, trop compliqué». «Au moment ultime, c est au médecin de décider», lit-on dans un témoignage. D autres jugent ce droit inutile, dangereux, inapproprié. Certains n ont tout simplement Certains jugent ce droit inutile, dangereux, inapproprié. D autres n ont pas envie d anticiper leur mort pas envie d anticiper leur mort. La question, aussi, est de savoir quoi écrire. Sur les 28personnes intéressées, aucune ne sait vraiment quoi dire, tout au plus «pas d acharnement thérapeutique». Même parmi les adhérents de l ADMD, qui ont tous rédigé des directives, seuls cinq se font précis, notant par exemple qu ils ne souhaitent ni ventilation ni nutrition artificielles. Mais tous partagent la volonté de décider euxmêmes de leur fin de vie. Pour expliquer ce désintérêt vis-à-vis des directives anticipées, l équipe émet plusieurs hypothèses. Le concept est-il trop récent? Existe-t-il un «effet génération»? Les 75 ans et plus seraient un groupe encore très respectueux du pouvoir et du savoir médical, peu militant en matière d autonomie. Y a-t-il un «effet âge» qui ferait que l on n envisage pas sa fin de vie de la même façon au-delà de 75ans? Enfin, le dispositif pourrait être inadapté aux besoins ; dans les pays anglo-saxons, il a aussi connu un faible succès. D ailleurs, 70 % des personnes interrogées ne s expriment pas vraiment sur leur mort. «La préoccupation la plus forte ( ) concerne le sens de la vie qui reste, et non le sens de la mort», relève l équipe. Celle-ci ne plaide pas pour supprimer le dispositif, déjà adopté par certains. Constatant, à travers ce travail, un vif intérêt pour une discussion avec un tiers sur le temps qu il leur reste à vivre, elle propose la mise en place d entretiens systématiques avec les personnes âgées à un moment clé, par exemple la survenue d une maladie chronique ou l entrée en maison de retraite.p L.Cl.

15 société 15 L accueil chirurgical de nuit réorganisé en Ile-de-France L Agence régionale de santé veut diminuer le nombre de blocs pour les rendre plus sûrs Après un an de concertation, l Agence régionale de santé (ARS) d Ile-de-France devait présenter, lundi 10 octobre, sa proposition de réorganisation de l accueil chirurgical de nuit pour la région. Les difficultés croissantes de recrutement de médecins dans certaines zones et des problèmes de sécurité ont conduit à préconiser une mutualisation des forces, qui devrait être mise en place au 1 er janvier Le sujet est sensible, car certains hôpitaux pourraient ne plus prendre en charge les opérations la nuit. Il y a tout juste un an, la publication dans la presse d un document de travail qui prévoyait un seul bloc opératoire par département ouvert la nuit avait suscité la colère. Au final, il devrait y en avoir plus, mais malgré tout moins qu aujourd hui. Les chiffres plaident pour la réorganisation. En période dite de «nuit profonde», l activité est faible mais coûte cher car elle mobilise des troupes, souvent pour rien. En moyenne, sur la région, moins de 30 opérations sont pratiquées sur les 87 sites disposant d un bloc ouvert. Excepté Paris, chaque département réalise en moyenne 2,8interventions par «nuit profonde». Près de 60 % des établissements enregistrent moins de 3 interventions pas semaine. Et parfois aucune pendant plusieurs semaines d affilée. Selon l ARS, les professionnels sont unanimes : la situation n est plus tenable. Claude Evin, directeur de l agence et ancien ministre socialistede la santé, décrit «un bricolage» quotidien, et des responsables de SAMU qui n adressent plus de patients à certains établissements dont les blocs sont pourtant déclarés ouverts, conscients que la présence d une équipe de qualité aussitôt opérationnelle n est pas garantie. La mutualisation en cours concerne pour l instant les activités de chirurgie adulte traumatologique, orthopédique, digestive et viscérale.l idée est de limiter la prise en charge de 22 h 30 à 8 h 30, mais de maintenir l activité en première partie de nuit, où elle est encore forte. Les pôles retenus seraient répartis sur l ensemble du territoire. On en compterait 1 pour à habitants. Hors Paris, entre 20 et 30 sitespourraient être retenus et ainsi percevoir des financements. L idée est de fonctionner par réseaux, avec des hôpitaux clairement identifiés, pour offrir une meilleure lisibilité aux services d urgence et aux transporteurs sanitaires. Les établissements retenus ne devront refuser aucun patient et devront s engager à assurer une prise en charge sans délai, ce qui permettra aux services de régulation de ne plus avoir à gérer les «fastidieuses et multiples recherches de places». Un registre sera créé pour analyser les dysfonctionnements, avec risque de retrait d agrément. Certains sites, devant un cahier des charges exigeant, ont choisi de ne pas se porter candidat. Vacances de postes Une réalité a beaucoup compté dans cette réorganisation : les ressources médicales, «devenues rares», et qu il faut donc éviter de trop mobiliser la nuit pour ne pas en manquer le jour. Si la région reste privilégiée sur le plan national, avec un taux de vacance de postes inférieur à la moyenne, et une densité médicale supérieure, elle n est pas épargnée par le phénomène. Hors Assistance publique-hôpitaux de Paris, dont les établissements sont préservés, il y a 33 % de postes vacants chez les anesthésistes et 35% en chirurgie, et, dans ces deux spécialités, les plus de 55 ans sont nombreux. Les départements loin de Paris et les petits établissements, notamment en Seine-et- Marne, peinent à attirer des médecins. L objectif est donc aussi, pour motiver les candidats, d offrir des postes où l activité est soutenue, car opérer suffisamment est une garantie de sécurité. Lechoixdessites doitêtre entériné d ici à la fin de l année, en pleine campagne présidentielle. «Qu il faille tenir compte des échéances électorales et du contexte local, bien sûr, mais ce qui nous préoccupe principalement, c est la sécurité despatients. Il ne seraitpas acceptable de ne pas traiter cette question au motif qu il y a un risque d agitation», juge M. Evin. Pour cette réorganisation, l ARS s est appuyée sur les organisations professionnelles. Ce qui devrait limiter les débats, qui ne manqueront néanmoins probablement pas. p L.Cl Immigration La Seine-Saint-Denis reprend l accueil des mineurs isolés Le conseil général de la Seine-Saint-Denis devait reprendre, lundi 10octobre, l accueil des mineurs isolés étrangers, à raison d un mineur sur dix arrivant sur le territoire (les neuf autres seront répartis par le parquet de Paris sur le reste du territoire). Le ministère de la justice a officialisé l accord portant sur une «répartition des mineurs entre les départements», une «péréquation d un sur dix» sur le grand bassin francilien, indique l entourage du président PS du conseil général, Claude Bartolone. Depuis le 1 er septembre, la Seine-Saint-Denis, point d entrée sur le territoire via l aéroport de Roissy, n accueillait plus de nouveaux mineurs, estimant qu il s agissait d un «problème national». (AFP.) p Police La mise en examen des chefs de la police pourrait être incompatible avec leurs fonctions, selon M. Guéant Le ministre de l intérieur, Claude Guéant, a estimé, dimanche 9 octobre, que la mise en examen des chefs de la police et du renseignement dans l enquêtesur la violation des sources du Monde pourrait être incompatible avec leurs fonctions. «La question, ( ) c est de savoir si cette mise en examen est compatible avec l exercice des fonctions», a indiqué Claude Guéant au Forum Radio J. (AFP.) Une policière se suicide après avoir tué son compagnon Une policière de 22 ans de la police aux frontières (PAF) a tué son compagnon de 26 ans, aussi agent de la PAF, avant de se suicider à leur domicile de Bagneux (Hauts-de-Seine), dimanche 9octobre, parce qu il menaçait de la quitter. Le risque de suicide dans la police est supérieur de 36% à celui du reste de la population, selon une étude de l Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) de (AFP.) Comment Michel Neyret «suggérait» à ses subordonnés de rémunérer lesindics Dans des procès-verbaux d audition dont «Le Monde» a eu connaissance, le numéro2 de la PJ de Grenoble décrit les «pressions» de son supérieur pour récupérer une partie du cannabis saisi Ils ne voulaient pas passer pour des «trompettes», alors ils ont menti à leur supérieur hiérarchique,l anciennuméro2 delapolice judiciaire (PJ) de Lyon, Michel Neyret. Voilà ce qui ressort des procès-verbauxd auditiondel ex-commandant adjoint de la PJ de Grenoble, Gilles Guillotin, dont Le Monde a eu connaissance. Pris dans les mêmes filets que leur emblématique patron lyonnais incarcéré depuis le 3 octobre, lui et son chef direct, le commissaire Christophe Gavat, ont été mis en examen mardi 4 octobre pour «trafic de stupéfiants», «détournement de scellés», «vol en réunion» et «association de malfaiteurs». Sortis libres du cabinet des juges parisiens Patrick Gachon et Hervé Robert, chargés d instruire cette affaire, ils ont été placés sous contrôle judiciaire, ainsi que deux autres policiers, dont le chef de la brigade de recherche et d intervention (BRI) de Lyon, un jeunecommissairede33 ans,aymeric Saudubray. Interrogé à quatre reprises par les hommes de l Inspection générale des services (IGS) la police des polices au cours de sa garde à vue de 96 heures, Gilles Guillotin, 53 ans, fonctionnaire de police depuis trente-deux ans, a raconté les conditions dans lesquelles Michel Neyret l avait sollicité : «M. Neyret m a suggéré que nous pouvions donner un complément de rémunération aux sources, sous Les Mahorais en colère manifestent contre la vie chère A Mayotte, devenue le 101 e département français en mars, les collectivités locales sont étranglées Mayotte Correspondant Après vingt-six heures de négociations, jeudi 6 et vendredi 7 octobre, entre les représentants des manifestants et une dizaine de chefs d entreprise de la grande distribution, sous la houlette du préfet de Mayotte, Thomas Degos, quelques avancées avaient été obtenues : la baisse des prix d une dizaine de produits jugés de première nécessité, commelepoulet, le riz, le lait, maisaussi le sable, le ciment, le gaz, l électricité Mais elles n ont pas suffi aux centaines de personnes qui manifestent depuis le 21 septembre contre la vie chère à l appel de l intersyndicale (CGT, CFDT, FO et deux associations de consommateurs), sur la place de la République à Mamoudzou, ainsi nommée lors de la création du 101 e département français, le 31mars. Une nouvelle rencontre s est tenue samedi, sans plus d avancées.dimanche,le préfet a reçulonguement une délégation de femmes, tandis qu une centaine de chefs d entreprise représentant salariés se sont réunis pour évoquer leurs problèmes de trésorerie et les risques de faillites qui se profilent dans une économie déjà fragilisée. Les barrages paralysent désormais toute l île. Le problème est profond. Dans ce département, le salaire minimum a doublé en sept ans, les prix ont augmenté de «seulement» 40 % sur cette période. Mais seules personnes travaillent sur plus de , et seuls 4 revenus sociaux sur les 22 qui existent en métropole sont en place, dont le RSA à partir du 1 er janvier Un «ancien» vit avec 150 à 300 euros par mois, les handicapés sont à l abandon, un chômeur ne perçoit aucune allocation et chaque travailleur doit souvent faire vivre plus de six personnes. Le président du conseil général, Daniel Zaïdani (centre gauche), élu en mars, a demandé vendredi au forme de produits stupéfiants. En ce qui me concerne, c est essentiellement du cannabis.» Aux policiers de l IGS qui le pressent de donner desprécisions,gilles Guillotinassure que Michel Neyret «n a jamais donné d instructions formelles, mais c était une invitation qui revêtait une forme de pression, car il était notre supérieurhiérarchique». «On faisait croireà Neyret qu onacceptait pour ne pas passer pour destrompettes» Gilles Guillotin ex-commandant adjoint de la PJ de Grenoble gouvernement que le taux de RSA versé à partir du 1 er janvier s élève à 50 % (et non 25 %) du montant alloué en métropole. A Mayotte, le secteur public occupe la moitié des salariés, mais les agents des collectivités locales sont à 80% des agents de catégorie C. Ils ont souvent été embauchés pourdes raisons familiales ou politiques, et ne sont pas capables d assurer leurs missions. Cette situation a été assumée par les élus qui revendiquaient ces «embauches sociales». Le souci est que ces agentsont étéintégrés dans la fonction publique territoriale lors de la départementalisation, et la charge salariale a alors crû de 30 %. Le conseil général, les mairies et autressyndicats intercommunaux seretrouventavec 80%deleurbudget en moyenne consacrés aux frais de fonctionnement, essentiellement les salaires. Certains n ont même plus assez de recettes pour couvrir leurs dépenses obligatoires. Ils ont alors coupé dans les Gilles Guillotin et Michel Neyret se connaissent depuis longtemps. Le premier, entré dans la police commegardien de la paix, s est hissé au grade de commandant. Sans être des intimes, les deux hommes traquent ensemble depuis des années les mêmes malfaiteurs. Et puis ils ont l un et l autre la passion des belles voitures, au point qu une fois, lors d une conversation téléphonique enregistrée par les enquêteurs, Michel Neyret s est amusé à faire vrombir le moteur d uneferrari qui lui avaitété prêtée parunescroc, afinquegillesguillotin puisse l entendre. Le commandant Guillotin travaillerégulièrementavec des informateurs. «Essentiellement dans les stupéfiants, mais aussi en matière de braquage», dit-il à l IGS. Il dispose d «indics» enregistrés au bureau des sources à la direction centraledelapolice judiciaire,comme l exige la loi de 2004, mais «ily a aussi des informateurs qui donnent ponctuellement des informations aux divers policiers qui ne sont pas officiellement enregistrés». Il y a un an et demi, Gilles Guillotin apprend qu un de ses indics sort de prison. «Amigo» c est le nom donné à cet indic le conduit vers des affaires de braquage et de stupéfiants. «C est là que Neyret s est manifesté auprès de moi, indique M. Guillotin à l IGS. Lorsqu il a émis l idée de remettre de la résine de cannabis, j ai shooté en touche en lui disant de s adresser à Gavat [le supérieur direct de M. Guillotin]. Puisavec Gavat, nous nous sommesentretenus entre quatre yeux pour savoir ce qu on allait faire. On a convenu de faire semblant d accepter, de faire croire à Neyret qu on acceptait pour ne pas passer pour des trompettes, et nous n avons rien fait.» Courant juillet, grâce à «Amigo», la PJ grenobloise met la main sur près de 90 kg de cannabis. Michel Neyret demande alors aux deux Grenoblois d en «prélever» une partie environ 25 kg avant que la saisie ne soit détruite à l incinérateur. Visiblement impatient de toucher sa cargaison, Michel Après une manifestation dans les rues de Koungou, dimanche 9 octobre. RICHARD BOUHET/AFP dépensesd investissement,lessoutiens aux associations d insertion, sportives, sociales, les activités culturelles, les aides à l économie, ce qui donne une raison de plus à la grogne actuelle. Sur les 17 communes de l île, une dizaine sont sous tutelle, de même que le conseil général, qui a accumulé un déficit de 65millions d euros. Difficile transition Mayotte vit une transition, voulue par la population (lors du référendum de 2009 sur la départementalisation, le «oui» l avait emportéà 95,2%). Mais les communes sont sans moyens. En 2011, 46 millions d euros d investissements prévus n ont pu être réalisés, faute de compétences dans les services. «Il faut qu il y ait des agents de catégorie A et B qui amènentune expertise financière etjuridique», s était permis le préfet. Et les collectivités ne peuvent plus honorer leurs dettes contractées auprès des entreprises locales. Neyret téléphone le 29 août à ChristopheGavat poursavoir si «du produit a pu être récupéré». M. Gavat le rassure, mais, selon ses dires et ceux de M. Guillotin, il ment. «Nous avons fait croire à Neyret [que nous avions récupéré du cannabis]car ilnous mettaitlapression», glisse M. Guillotin aux enquêteurs de l IGS. C est que, depuis avril, Michel Neyret a resserré ses contacts avec les escrocs qui lui offrent des voyages au Maroc, des séjours sur la Côte d Azur, le font rouler en Ferrari et naviguer sur des yachts de luxe. Au chef adjoint de la PJ lyonnaise, ces escrocs, dont certains, comme Stéphane Alzraa ou Gilles Benichou,sont connus de la justice, réclament du cannabis. Le 30mai, comme le dévoilent des écoutes téléphoniques, Michel Neyret tente de les faire patienter. Tous les policiers des stups de Lyon n entraient pas dans la combine de M. Neyret. Ainsi, il ressort d une des écoutes que celui-ci recommande à l un de ses collaborateurs de s adresser plutôt à l un qu àl autre car «ce seraitplusjouable». Au total, Michel Neyret, qui aurait reconnu devant l IGS être seul à l initiative de ces détournements, aurait essayé de soudoyer une dizaine de policiers, conscients d enfreindre la loi mais ignorant les dérives de leur charismatique patron. p Yves Bordenave La situation est donc très difficile. Un vrai plan de développement économique, avec un appui à la production locale, a bien été intégré dans les négociations, mais, faute de moyens, cet espoir risque de rester lettre morte. Le Fonds de développement économique et social de 30 millions d euros sur trois ans devrait voir le jour, sera-t-il à la hauteur des espoirs du département? Le Pacte pour la départementalisation, transmis à tous les Mahorais par Nicolas Sarkozy, prévoit une miseà niveau «sur vingt-cinq ans». Pour l heure, les Mahorais attendent un geste, ils veulent que la situation se débloque dans les rues de Mamoudzou, pour ne plus être des Français à part. A Mayotte, ce lundi, les négociations devaient reprendre à 15 heures, mais l approvisionnement en carburant et en nourriture commence à poser de sérieux problèmes. Combien de temps l île pourra-t-elle tenir? p Laurent Canavate

16 économie En hausse Les exportations allemandes Les exportations en Allemagne ont progressé de 3,5 % en août, à 90,5 milliards d euros, alors que les importations ont stagné à 76,6milliards d euros. L excédent de la balance commerciale atteint ainsi 101,5 milliards depuis le 1 er janvier. En baisse La Russie à l OMC La Géorgie a annoncé, samedi 8octobre, l échec des négociations visant à lever son opposition à l admission de la Russie à l Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle bloque cette adhésion pour laquelle Moscou a reçu l accord des Etats-Unis et de l Union européenne. Les cours du jour ( 10/10/11,09h34) Euro 1 euro 1,3434 dollar (achat) Or Once d or 1652,00 dollars Pétrole Lightsweet crude 83,46 dollars Taux d intérêt France 2,622 (à dix ans) Taux d intérêt Etats-Unis 2,027 (à dix ans) Banques: la recapitalisation bute sur les «détails» M me Merkel et M.Sarkozy sont «d accord pour trouver une solution». Ils divergent sur sa nature Berlin Envoyé spécial Rien n estrésolu»: la banderole s étend sur une galerie d art, porte de Brandebourg à Berlin. Elle résume, aussi, l issue de la visite de Nicolas Sarkozy à Angela Merkel, dimanche 9 octobre à Berlin : rien n est résolu dans la crise de l euro et des banques européennes. Les désaccords s expliquent, entre autres, parce que le couple franco-allemand s est déséquilibré Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, dimanche 9 octobre, à Berlin. GUIDO BERGMANN/BPA/REUTERS Le président de la République a expliqué qu avec la chancelière, ils s étaient «mis d accord pour trouver une solution», mais qu il n était pas l heure d «entrer dans les détails» et qu il s en tiendrait «simplement aux principes». Traduction : Paris et Berlin n ont pas trouvé d accord et se donnent jusqu au G20 de Cannes, début novembre, pour présenter un plan global. Les désaccords s expliquent, entre autres, parce que le couple franco-allemand s est déséquilibré depuis l été : la France est devenue vulnérable, alors que ses banques font l objet d attaques et que l écart entre les taux d intérêt à dix ans entre la France et l Allemagne atteint 0,75 point. Parisnevoulaitpasêtrestigmatisé par une recapitalisation de ses banques. M. Sarkozy l accepte désormais. «Recapitalisation des banques : nous le faisons, nous le ferons avec nos amis allemands», a-t-il déclaré. M me Merkel a dit que «la France et l Allemagne sont d accord pour que les mêmes critères soient appliqués». Elle veut consulterlesbanques, lesautoritésbancaires et le Fonds monétaire international (FMI) pour que les solutions soient durables. Officiellement, les Français disent vouloir que, sous l égide de l autorité bancaire européenne, les banques aient recours au marché pour se renforcer, à leurs Etats si cela s avère impossible et au FESF en dernier recours. La presse allemande soupçonne toutefois Paris de vouloir financer cette recapitalisation par le Fonds. Le FESF doit contribuer à «assurer la stabilité de l euro dans son ensemble», a simplement précisé M me Merkel, alors que son vicechancelier libéral (FDP) et ministre de l économie, Philipp Rösler, convié au dîner entre M me Merkel et Sarkozy, se refuse à un soutien direct des banques par le FESF. Le maintien de la Grèce dans l euro a été réaffirmé. M me Merkel espère que la mission de la «troïka» (FMI, Banque centrale européenne,unioneuropéenne)àathènes permettra de trouver une «solution durable pour la Grèce, en tant que membre de la zone euro». «La Grèce fait partie de la zone euro», a répété M. Sarkozy. Toutefois, l entourage de M. Sarkozy soupçonne Berlin de prônerunerecapitalisationgénéralisée des banques pour organiser une faillite ordonnée de la Grèce. M me Merkel ne voudrait pas de restructuration autoritaire de la dette grecque («hair-cut»), assure un de ses proches. Pour autant, l idée d augmenter la participation «volontaire» du secteur privé de 21 % à plus de 50 % semble partagée par les deux capitales. Mais il faut éviter une brutalité quiauraitdes effets contagieux sur l Italie et ses banques. M me Merkel s en inquiète : les capitaux du FESF seraient insuffisants pour aider ce pays. Malgré tout, la chancelière ne veut pas, selon son entourage, augmenter le montant du fonds, de peur, par ricochet, de faire perdre à la France son AAA et de faire de l Allemagne le seul bailleur de dernier recours en Europe. Reste la solution des «eurobonds». La chancelière ne veut pas decesémissionsd obligations européennes, en raison de l opposition de ses partenaires de coalition, les libéraux du FDP et les Bavarois de la CSU. Dans ce contexte, M. Sarkozy et surtout M me Merkel sont face à une pression croissante. Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a invoqué la vision qu avait eue Helmut Kohl lors de la chute du rideau de fer et estimé qu elle «manquait complètement» dans la crise actuelle. M. Sarkozy a volé au secours de M me Merkel. «C est justement parce qu à l époque il y a eu des grandes visions qui ont omis de régler des questions qui n étaient pas des détails, que nous nous trouvons à la fois à régler la crise et à résoudre des problèmesqui auraientdûêtrerésolus bien avant», s est agacé M. Sarkozy, citant l absence de gouvernement économique et d harmonisation fiscale. La chancelière a vanté l ampleur des changements en cours. «Quand on se retournera sur ces événements, historiquement, on verra qu on a agi avec une certaine célérité et que la France et l Allemagne ont très bien travaillé ensemble», a-t-elle assuré. p Arnaud Leparmentier Chez Dexia, on nationalise en Belgique, on vend au Luxembourg et on bloque en France La Caisse des dépôts, qui doit reprendre l essentiel des crédits aux collectivités locales françaises, redoute les contentieux liés aux prêts «toxiques» Fin de l histoire pour Dexia, première banque fauchée par la crise des dettes souveraines en Europe. Réuni à Bruxelles dimanche 9octobre, le conseil d administrationdugroupe franco-belge aentériné, après de longues heures, les décisions prises par les gouvernements belges, français et luxembourgeois le même jour, conduisant au démantèlement de l établissement. Commeen 2008, lorsquelabanque, prise dans la tourmente des crédits hypothécaires «pourris» dits subprimes, était au bord de la faillite, les Etats ont volé à son secours, lui apportant leurs garanties de financement. Cette fois, elless élèveront à90milliardsd euros, contre 150 milliards en Et seront rémunérées par Dexia, pour un total de 450millions d euros dont 270millions seront versés à la Belgique. Comme il y a trois ans, la Belgique prendra la plus grosse part de la garantie en l occurrence 60,5 % sur le refinancement de Dexia SA et de sa filiale Dexia CréditLocal. La France, elle, en prendra 36,5%, le Luxembourg 3 %. La répartition des garanties a fait l objet d une discussion animée entre le premier ministre belge Yves Leterme, son homologue français François Fillon et le ministre grand-ducal du Trésor, Luc Frieden. In fine, ces garanties porteront sur la «banque résiduelle» ou «bad bank», qui perdurera une fois que toutes les entités qui pouvaient l être auront été vendues. Leprogramme des cessions s est précisé dimanche. Le conseil d administration a approuvé le projet de nationalisation de Dexia Banque Belgique (DBB) par l Etat belge. «A 200 %» Pour 4milliards d euros,la Belgique a atteint son «objectif principal» : isoler les actifs à risques et sécuriser «à 200 %», pour reprendre l expression de M. Leterme, les dépôts des clients. Au terme de l opération, lepays, dont la dette représentait, selon Eurostat, 96,8 % de la richesse nationale fin 2010, verra ce ratio croître de 1 point de produit intérieur brut. Et ce, alors que Bruxelles doit déjà procéder à une sévère cure d austérité pour L agence de notation Moody s a déjà indiqué qu elle pourrait dégrader la Belgique, actuellement notée Aa1. Bruxellescompte procéder rapidement à une revente de DBB, pour laquelle plusieurs candidats seraient déjà en lice. L Etat belge ne restera pas «indéfiniment» dans la banque, a précisé Didier Reynders, le ministre des finances. Comme l avait déjà indiqué Dexia jeudi, le groupe négocie par ailleurs avec des investisseurs internationaux pour vendre sa filiale luxembourgeoise BIL. Dimanche, le conseil a également donné mandat à l administrateur délégué du groupe, Pierre Mariani, de poursuivre et conclure les négociations avec la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et la Banque postale, concernant le Les Etats «attentifs» au reclassement des salariés Les quelque 600 employés de la holding Dexia SA, structure de tête de la banque franco-belge en cours de démantèlement, devraient se voir proposer une offre de reclassement dans l une des filiales, a indiqué la direction de Dexia, lundi 10octobre. Plus largement, la Belgique, la France et le Luxembourg «seront particulièrement attentifs à ce que les droits et les intérêts des employés du groupe et de ses filiales soient préservés», a indiqué Matignon dans un communiqué publié lundi. Fin 2010, le groupe Dexia comptait collaborateurs. L essentiel des effectifs se trouve en Belgique (39% des salariés). La filiale turque Denizbank, qui devrait être cédée, en compte 27%, le Luxembourg 7% et la France 6%. financement aux collectivités. Côté français, les discussions achoppaient sur les garanties à apporter au portefeuille de prêts auxcollectivités dequelque 70 milliards d euros, dont les fameux prêts structurés dits «toxiques». La reprise de Dexia Municipal Agency (DMA), qui détient ces actifs, devait être assurée par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) (65 %), Dexia (30 %) et la Banque postale (5 %). Selon le Figaro du lundi 10octobre, le comité d investissements de la CDC a émis un avis consultatif négatif à ce sujet. L institution de la rue de Lille rechigne à récupérer des actifs qui ne seraient pas totalement sécurisés. Elle redoute la multiplication des procès que les collectivités locales pourraient intenter à Dexia pour cause de prêts toxiques qui leur coûtent aujourd hui si cher. «Le risque de contentieux représente 5 milliards», confie un proche du dossier. Par ailleurs, en ce qui concerne les futurs prêts aux collectivités locales, une nouvelle banque devrait voir le jour, pilotée par la Banque postale. p Cécile decorbière et Jean-Pierre Stroobants (à Bruxelles)

17 économie 17 En Europe du Sud, jeunes et diplômés rêvent d un ailleurs L Australie recrute. A Athènes, des centaines de Grecs se portent candidats Athènes Correspondance «Je ne veux pas que, dansdix ans, mes enfants me disent: maman, tu avais la possibilité de partir, tu l as laissée échapper» Denise infirmière à Patra Le hall de l Hôtel Hilton d Athènes était rempli de médecins, samedi8 octobre. Les uns participaient à un congrès européen d internes. Les autres entraient plus discrètement dans une salle soigneusement gardée et contrôlée. Pour eux, il s agissait de la première étape d un possible voyage vers l Australie. Le département d Etat et l ambassade d Australie ont organisé deux jours de sessions d informations, les 8 et 9 octobre, pour ceux quiveulent allertravailler auxantipodes. Des centaines de Grecs sont venus à l hôtel Hilton, mais ils sont des milliers à avoir essayé de s inscrire sur Internet : docteurs, infirmières, mécaniciens, plombiers. L Australie avait, au préalable, établi la liste de la main-d œuvre qualifiée qu elle recherche dans le monde entier. Dans une Grèce en dépression, la demande trouve une résonance particulière. Denise(qui n apassouhaité communiquer son nom) est venue de Patra, dans le Péloponnèse, pour lever ses derniers doutes, car elle a décidé de partir. «J ai trois enfants de 8 à 14 ans. Il n y a pas d avenir pour eux ici. Ils ne trouveront pas de travail et, s ils en trouvent, ne seront paspayés. C est une décisiondifficile à prendre. Je laisse mes parents, mes frères et sœurs. Mais ma famille, ce sont mes enfants et je ne veux pas que, dans dix ans, ils me disent : maman, tu avais la possibilité de partir et tu l as laissée échapper.» Cette infirmière à la prison de Patra, quadragénaire élégante, mariée à unretraitédel arméedel air,estprête à s envoler avec toute sa famille. Destination : Perth, où elle connaît des gens, même si elle n a jamais mis les pieds en Australie. Tout le monde n est pas aussi décidé, mais tous font le même constat. «Il n y a pas d espoir en Grèce», explique Dimitris Athanassias, un cardiologue de 44 ans, qui exercedansunhôpitalprivé.«j aidel argent, du travail, mais je veux partir. C est une forme de psychothérapie. Nous avons besoin de partir loin de l Europe. Ils jouent avec nous comme si nous étions des Indiens. Comme médecin, je crois que j ai de bonnes chances de réussir.» Vasso (qui a souhaité garder l anonymat)veutaussipartir«n importe où». «Je ne veux pas être en colère du matin au soir à cause des grèves,quin apportent aucunesolution, saufla dissolutiondela société. Je ne veux pas être désespérée à causedumanquedepolitiquealternative», explique cette médecin dans un hôpital public d Athènes. Elle vient pourtant, après cinq années d attente, d être titularisée. Elle a 41 ans, deux enfants. Son mari est architecte. «Cela veut dire qu il est pratiquementsansemploi.»lemarché de la construction est en chute libre en Grèce. Si la tentative australienne échoue, elle tentera sa chance ailleurs. Mais pas en Allemagne. «EntantqueGrecque,je vistropmal l hostilité des pays du Nord.» Constantin Loukovitis est venu de Salonique, la deuxième ville de Grèce, dans le nord du pays. C est un jeune médecin de 30 ans. «Mon rêve, c était d exercer dans mon pays. Mes parents ont emprunté pour me payer mes études. J ai réussi, j ai eu mon diplôme et je ne peux y travailler.» L Australie lui semble loin.il s estrenseigné,mais ilacommencé des démarches pour aller en Grande-Bretagne, où il a étudié. Elisabeth Karkala est aussi un peu effrayée par la distance. Son futur mari travaille à Paris. Elle est médecin anesthésiste. Elle enchaînedes contrats dedix mois dans les hôpitaux publics. A 34 ans, elle va chercher la stabilité en Angleterre ou en Allemagne. «C est très difficile de travailler, il n y a plus d argent pour la santé en Grèce», explique Panayotis Kokkalis, 33 ans, médecin hospitalier à Athènes et candidat lui aussi au départ. Mais il n y a pas que des médecins. Un jeune plombier a tenté sa A l université de langues Ca Foscari de Venise, les étudiants se ruent sur le chinois De gauche à droite et de haut en bas : Denise, infirmière à la prison de Patra, Panayotis Kokkalis et Elisabeth Karkala, tous deux médecins hospitaliers, et Léonidas Kollaros, spécialiste des systèmes d air conditionné. YANNIS KONTOS POUR «LE MONDE» chance au Hilton, mais il maîtrise mal l anglais. Leonidas Kollaros, quant à lui, est technicien spécialisé dans les systèmes d air conditionné il travaille sur des bateaux de croisière, pense pouvoir trouver un travail en Australie, où il a déjà fait escale. Environ personnes s installent chaque année en Australie. Mais ces dernières années, seulement une centaine d émigrantspar anvenaitde Grèce.L Australie est une terre d émigration hellène depuis la seconde guerre mondiale : Australiens sont d origine grecque. L ambassadrice d Australie en Grèce en est un exemple. Jenny Bloomfeld est née à Salonique en Elle a quitté la Grèce en 1981 avec ses parents, pour s installeren Australie, et y est revenue, trente ans après, comme ambassadrice. C est elle qui n a pas ménagé sa peinepourpromouvoirleprogramme de recherche d emplois qualifiés,multipliant les entretiens dans les journaux et à la télévision. «Mon rêve, c était d exercer dans mon pays. J ai eu mon diplôme et je ne peux y travailler» Constantin Loukovitis médecin à Salonique L Australie est un cas extrême, maisl engouement qu asuscitécette expérience montre la volonté de nombreux Grecs éduqués de quitter leur pays. «C est une fuite des cerveaux», explique le professeur Lois Lambrianidis de l Université de Macédoine, qui vient de réaliser une étude auprès de jeunes diplômés partis faire leurs études hors de Grèce et qui, le plus souvent, y restent. «Dans les années 1950, ce sont les ouvriers ou les paysans qui partaient travailler à l étranger. Aujourd hui, ce sont les personnes éduquées.» Il est difficile de mesurer l ampleur du phénomène. «Le gouvernement ne tient pas ce genre de statistiques», regrette M. Lambrianidis. En 2006, jeunes Grecs s étaient inscrits au programme européen Eures pour faciliter la recherche d emploi en Europe. Ils sont plus de aujourd hui. «Les diplômés grecs ne peuvent pas trouver un travail, car l économie grecque n est pas tournée vers la recherche et les hautes technologies, relève M. Lambrianidis, mais la fuite de ces cerveaux est un coup terrible au développement du pays.» p Alain Salles Pour les Espagnols, c est l Allemagne qui offre des «perspectives d avenir» Venise Envoyée spéciale Elisa, 20 ans, est étudiante à l université Ca Foscari de Venise. L une des plus prestigieuses d Italie, spécialisée dans le «business» et les langues. En cette fin de journée du mois d octobre, à l abri des touristes qui s amassent dans les ruelles du quartier de Dorsoduro, Elisa révise avec deux autres étudiantes, Tatiana et Marta, ses cours de chinois. «C est en Chine que tout se passe maintenant», explique-t-elle. Loin des mouvements des «indignés», Elisa et ses amies sont pragmatiques. En 2009, le produit intérieur brut (PIB) italien a reculé de 5,2 %, avant de rebondir d à peine 1,2 % en Le Fonds monétaire international (FMI) attend 0,6 % en 2011 et 0,3 % en Et le chômage des jeunes de moins de 24 ans atteint aujourd hui 29,6 %, pour un taux de chômage global de 7,9 %. «Quand on pense à notre avenir ici, on ne voit qu un gros point d interrogation», résume Marta. La jeune fille envisage donc de s installer en Suisse, où elle a des relations. «Mon diplôme de chinois me servira là-bas.» Les étudiants italiens comme Elisa, Marta et Tatiana sont nombreux à avoir senti le vent tourner. Si peu connaissent les détails de la crise de la zone, ils ont décidé de se doter des meilleurs outils pour leur futur. A Ca Foscari, le chinois est devenu la deuxième langue la plus étudiée après l anglais, détrônant depuis cinq ans l espagnol et le russe. La croissance chinoise ne frôle-t-elle pas les 10 % chaque année? Les échanges entre l université vénitienne et les écoles chinoises se multiplient donc. Et de plus en plus de jeunes partent travailler à l étranger. En Chine ou ailleurs. «Gérontocratie» Selon une étude d AlmaLaurea, une organisation qui représente 78% des universitaires italiens, «pour un étudiant étranger qui vient s installer en Italie, un et demi s en va». Au total, la proportion d Italiens diplômés qui s installent hors de la Botte avoisine 4,5%. Un taux assez faible, lié au retard de l internationalisation des universités du pays. «Mais ce chiffre grossit d année en année», observe Andrea Cammelli, président d AlmaLaurea et professeur d économie à l université de Bologne. Surtout, les étudiants qui partent sont en majorité des économistes (15,8 %) et des ingénieurs (29%). Ceux dont le pays a le plus cruellement besoin, souligne M. Cammelli. En outre, 60 % des «cerveaux» expatriés ne comptent pas revenir au pays. Rien d étonnant pour M. Cammelli: «L Italie ne sait pas valoriser sa jeunesse!», se désole-t-il. Si les diplômés italiens ont bien plus de chance que les autres de trouver un travail, les perspectives s assombrissent : le taux d emploi des diplômés (bac +2) a reculé de 7 points à 55,7 % et le salaire moyen a baissé de 10,5 %. La rémunération d un titulaire de master est bien moins alléchante en Italie qu ailleurs : 1054 euros par mois dans le pays contre 1568euros à l étranger, c est-à-dire 48% de plus. Cinq ans après l obtention du diplôme, l écart se creuse encore, le salaire grimpant à 2027 euros hors de l Italie contre 1295 dans le pays. La faute à la crise? Au gouvernement de Silvio Berlusconi dont les ennuis avec la justice et les soirées «bunga-bunga» font régulièrement la «une»? «Je ne sais pas mais je vois que M. Berlusconi et tous les autres au gouvernement gagnent beaucoup d argent et n ont pas les mêmes préoccupations que nous», observe Marta. «La jeunesse n espère rien de dirigeants qui ne la comprennent pas», atteste Carlo Carraro, président de l Université de Ca Foscari. Partout en Italie on parle de ce mal dont souffriraient les élites : «la gérontocratie». M. Berlusconi a 75 ans, le chef de l Etat, Giorgio Napolitano, 86 tout semble inadapté à la jeunesse. «En septembre, une proposition de réforme de la Constitution devait permettre aux jeunes de 25ans d être candidat au Sénat et à ceux de 18 ans de se présenter à l Assemblée, contre 40 et 25 ans aujourd hui, rappelle M. Cammelli. Mais cette proposition est encore loin d être votée.» p Claire Gatinois Madrid Correspondance Devant le Goethe-Institut, de Madrid, des dizaines d Espagnols font la queue pour s inscrire en cours d allemand. Depuis les déclarations de la chancelière allemande, Angela Merkel, affirmant, avant le sommet hispanoallemand de février que son pays avait besoin de travailleurs qualifiés en médecine, informatique et dans les nouvelles technologies en général, les demandes ont explosé. «Cette année, le nombre d élèves a augmenté de 30 %, relève le directeur adjoint, Manfred Ewel. Les raisons sont économiques.» Dimas Vallina, étudiant en ingénierie aéronautique, attend son tour. Il a 19 ans, mais n a pas de doute : son futur se jouera hors de son pays. «Je sais que j ai plus de chances de trouver un bon travail en Allemagne. Si la situation était meilleure en Espagne, je ne partirais pas. Ce doit être dur de s habituer au froid.» «Apprendre l allemand, c est la garantie que si les choses tournent mal ici, je pourrai partir», assure quant à lui Ricardo Cuesta, 50 ans, employé municipal à Madrid. Au Goethe-Institut, les étudiants de philosophie, lettres ou sociologie ont dû laisser la place aux diplômés en architecture, ingénierie, nouvelles technologies et informatique. «Souvent, ils sont déjà sur le marché du travail mais ne trouvent pas de postes stables», note M. Ewel. Pour satisfaire ce nouveau profil, le centre a ouvert des modules de rédaction de CV et de lettres de motivation, et organise des oraux sous forme de faux entretiens d embauche. Il publie aussi des offres d emplois en Allemagne et a même organisé une rencontre avec la chambre de commerce de la région du nord de Stuttgart. «La réalité n est pas aussi rose que ce que l on croit avant de partir», prévient Alfonso Calderon, architecte de 32 ans, qui s est installé à Berlin l an dernier. Il lui aura fallu presque un an pour trouver un emploi. «Mais au moins, on peut y avoir des perspectives d avenir.» Trentenaire et surdiplômé Combien, comme lui, ont franchi le Rhin pour trouver une solution au chômage qui frappe durement l Espagne? Difficile à dire. En Europe, la libre circulation des travailleurs complique le recensement. Mais les Espagnols sont de plus en plus nombreux à partir. L Institut national de statistiques espagnol (INE) prévoit départs cette année, pour entrées, nouvelles arrivées et retours. La plupart de ceux qui partent sont des immigrés venus pendant le boom et qui rentrent chez eux une fois les prestations du chômage épuisées. Mais un sur dix est un Espagnol. Trentenaire, diplômé voire surdiplômé, qui cherche un travail intéressant et bien payé. Ce à quoi il peut difficilement prétendre en Espagne avec un taux de chômage de 21 % et de 45 % chez les jeunes. «Cela fait deux ans que les plus jeunes, et sans aucun doute les mieux formés, ont pris le chemin du départ», souligne le démographe et économiste Juan Antonio Fernandez Cordon, dans une tribune dans le quotidien El País. p Sandrine Morel

18 18 économie Etats-Unis, Brésil: la tentation protectionniste contre le yuan La sous-évaluation de la monnaie chinoise n explique pas les déséquilibres des deux pays Lesautorités chinoises ontbloqué la réévaluation de leur monnaie, le yuan renminbi, qui a progressé de 7 % depuis juin Certains y voient une riposte au projet de loi qui devrait être voté, mardi 11 octobre, par un Sénat américain majoritairement démocrate, désireux d imposer des droits antidumping sur les produits chinois. Les Américains sont obsédés par la Chine, qui les inonde de ses exportations, et le yuan, dont ils font un bouc émissaire. De là, viendraient tous leurs maux, la désindustrialisation et le chômage. Pour l un des auteurs du projet de loi, Chuck Schumer, sénateur démocratedenew York, lamanipulation du yuan s assimile à un «meurtre économique». S il était avéré qu un «mauvais alignement» d une devise par rapport au dollar donne à ses détenteurs un avantage anormal, le texte prévoit que le Congrès puisse demander la suppression des subventions aupays incriminé,la saisine du conseil d administration du Fonds monétaire international (FMI) pour que soit suspendu tout financement multilatéral, l intervention de la Réserve fédérale (Fed) sur le marché des changes et le blocage de toute réforme de gouvernanceaufmi qui profiteraitau coupable. Defait, ce texte a peu dechances d être adopté : la Chambre des représentants est dominée par les Républicains, qui y sont opposés, comme nombre d industriels d ailleurs. De toute façon, le concept de «mauvais alignement» d une monnaie n existe ni dans les statuts du FMI ni dans ceux de l Organisation mondiale du commerce (OMC). Enfin, le projet porte atteinteà l indépendance de la Fed,inscrite dans la Constitution. Mais cette poussée de fièvre protectionniste des démocrates souligne la tentation qu éprouve chaque pays de traiter ses difficultés commerciales avec l arme monétaire. Le Brésil a lui aussi demandé à la mi-septembre à l OMC, par la voix de son ministre des finances, GuidoMantega, à pouvoir imposer des droits de douane antidumping aux exportations des pays dont la politique monétaire serait laxiste. Officiellement, le Brésil vise les Etats-Unis et les injections de liquidités à répétition de la Fed, qui font baisser le dollar. En réalité, Rio vise les automobiles chinoises à bas prix Il est vrai que le yuan reste sousévalué. Malgré sonappréciation de 25% depuis2005, ildevrait êtreréévalué, selon la FMI, de 3 % à 23 %. Pour autant, cette sous-évaluation est-elle nocive pour les partenaires du pays fautif, et peut-elle être compensée par des pénalisations commerciales? L OMC a publié, le 27 septembre, une note passant en revue la littérature académique sur les relations entre les taux de change et le commerce international. Conclusion : il n y a pas de réponses claires Alibi Eny regardantmieux, on constate que la monnaie est un alibi. Le real brésilien monte au point de pénaliser les exportations, non en raison des afflux de capitaux américains,mais parce queriorémunère très généreusement les capitaux, avec un taux de 12 %, qui se précipitent donc sur le real. Les Etats-Unis, eux, oublient que leur déficit avec la Chine est deux fois moins important qu ils ne le disent, les produits de haute technologie d importation comportant une forte valeur ajoutée américaine.etque l origine du déficit estplus à chercher dans la frénésie de consommation des Américains qui les a obligés à s endetter pour acheter à l étranger. D autant que la Chine, à l inverse, épargne trop, consomme trop peu et a besoindeprêtersans discontinuer. La solution pour rééquilibrer les balances commerciales et préserver l emploi ne sera donc pas l érection des châteaux forts réglementaires dont rêvent les démocrates américains, Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon. Elle passe parlacompréhension decette complexité et lacoordination des politiques pour contenir les déséquilibres budgétaires, monétaires, commerciaux qui font autant de dégâts chez les fautifs que chez leurs partenaires. Souhaitons que le sommet des chefs d Etat et de gouvernement de Cannes, les 3 et 4 novembre, progresse dans la voie de cette indispensable coopération planétaire.p Alain Faujas Arianna Huffington : «Nous vivons un âge d or du journalisme» Premier site Internet d information aux Etats-Unis, le Huffington Post part à l attaque de l Europe Le Huffington Post est aujourd hui le premier site Internet d information aux Etats- Unis en termes d audience, avec 37millions de visiteursuniques en août et 1 milliard de pages vues. Il a dépassé, en juin, le site du New York Times. Racheté en mars par AOL, pour 115 millions de dollars, il se développe à l international et vient de créer une filiale au Canada et une autre au Royaume-Uni. Sa fondatrice, Arianna Huffington, désormais présidenteetdirectricede la rédactiond AOL Huffington Post Media Group, prépare le lancement d un Huffington Post «C est le principe d Internet. Les internautes qui mettent à jour Wikipédia ne sont pas payés» français, avec le Groupe Le Monde et Matthieu Pigasse, l un des actionnaires du Monde. Quand le Huffington Post français va-t-il voir le jour? Nous allons le lancer vers le 15novembre, afin qu il fonctionne àplein pour l élection présidentielle. L équipe sera française et basée à Paris. Le rédacteur en chef est en cours de recrutement. Ce sera à la fois un site d information et une plate-forme d expression pour des blogueurs et des plumes connues. Quels sont vos autres projets à l international? Nous sommes en négociations pour ouvrir un site au Brésil. Je vais me rendre en Espagne, en Turquie et en Italie. Le but est de développernotre marqueàl international, qui est fondée sur quatre éléments : la curation, c est-à-dire le fait de signaler les meilleurs articles du Web et de fournir les liens vers ces ressources ; des blogs ; des enquêtes originales ; et, enfin, les commentaires des lecteurs. Quand le Huffington Post a été vendu à AOL, des blogueurs américains ont protesté, estimant qu ils avaient travaillé gratuitement pour le site et n avaient pas reçu leur part. Que leur répondez-vous? Le Huffington Post est à la fois une entreprise de presse et une plate-forme collaborative. En tant que plate-forme, nous sommes accessibles à des gens qui veulent exprimer leur point de vue, parler de leurs passions, de leurs idées politiques, etc. Plus de blogueurs nous proposent leurs contenus. Ce n est pas vraiment du travail, on ne les oblige pas à écrire. C est le principe d Internet. Les internautes qui mettent à jour Wikipédia ne sont pas payés. Vous avez atteint, en août, votre meilleur succès d audience, La ligne éditoriale «sera française» LE GROUPE LE MONDE, Les Nouvelles Editions indépendantes, la holding de participations de Matthieu Pigasse, par ailleurs actionnaire du Monde, et The Huffington Post Media Group ont annoncé, lundi 10 octobre, le lancement en France d un nouveau site d information : le Huffington Post. Il verra le jour avant la fin de l année et reprendra les formules qui ont fait le succès du Huffington Post. Il s appuiera notamment sur l audience développée Arianna Huffington. DAVID BALICKI POUR «LE MONDE» depuis plusieurs années par Le Post.fr. La ligne éditoriale du nouveau site français «sera française», affirme Arianna Huffington, fondatrice du Huffington Post aux Etats-Unis et directrice de la rédaction de AOL-Huffington Post Media Group. «Il est important pour nous de capter l esprit et la culture des Français. En même temps, il y a des sujets qui transcendent les frontières, comme dans la rubrique mode et styles de vie. Des avec 37 millions de visiteurs uniques. Comment expliquezvous cette progression? La fusion avec AOL a eu des conséquences très positives. Nous avons fait des investissements en développant une vingtaine de sites spécialisés, pour les parents, les femmes, les grandes écoles, etc. En outre, AOL est une plate-forme extraordinaire qui nous apporte du trafic, grâce à sa page d accueil. On dit que l audience du Huffington Post ne vient pas majoritairement de sujets sérieux, comme la politique, mais d informations people. Est-ce exact? Nous offrons une combinaison d articles sérieux et de contenus plus légers. Récemment, nous avons lancé une rubrique religieuse, qui porte sur les questions existentielles. Mais on peut trouver aussi sur le Huffington Post les dernières nouvelles sur les célébrités articles pourront être traduits du site américain, lorsqu ils ont une dimension internationale», poursuit-elle. Le nouveau site aura sa propre rédaction. Des embauches sont actuellement en cours, notamment celle du futur rédacteur en chef. «Nous commencerons petit, avec une équipe de huit personnes, explique M me Huffington, et nous augmenterons la taille lorsque le site sera devenu rentable.» p et la mode. Nous couvrons tout le spectre de l information. Vous vous financez uniquement grâce à la publicité. Quels sont vos résultats? Avant que le Huffington Post ne soit racheté, nous étions déjà bénéficiaires, de l ordre de 60millionsde dollars par an. AOL ne communique pas les chiffres. Je peux vous dire qu ils sont aujourd hui supérieurs à l année dernière, parce que le trafic a augmenté. Combien de journalistes employez-vous? Nous comptons 350 journalistes auniveau national, et sommes présents au niveau local dans 857 villes aux Etats-Unis où nous employons un millier de journalistes. Ce qui fait à peu près en tout. Comment voyez-vous l avenir de la presse? Contrairement aux idées reçues, je pense que nous vivons un âge d or du journalisme, une période incroyable en termes de créativitéet d offre en matière d information. On voit émerger de nouvelles entreprises de presse, comme ProPublica, qui fonctionne comme une fondation à but non lucratif et vient d obtenir un prix Pulitzer. Est-ce qu on imprimera encore des journaux dans dix ans? Oui, parce que la lecture sur papier est quelque chose qui persiste dans notre ADN. Les gens aiment encore s asseoir pour le petit déjeuner et déplier un journal plutôt que lire sur l ipad.p Propos recueillis par Xavier Ternisien Avec Le Monde du mardi 11 octobre daté mercredi 12 octobre SUPPLÉMENT MENSUEL DE 16 PAGES SPÉCIAL RETRAITE Assurance-vie, épargne salariale, immobilier, Bourse : comment trouver le juste équilibre Impôts f Ce qui change en Ce qui vous attend pour 2012 Portefeuille f Investir en Bourse sans risque. Que faire de son PEL? Plaisir f Les jeunes artistes français ont la cote à l étranger

19 économie 19 Ma vie en boîte Chronique par Annie Kahn Bavardes? Les femmes? Le refrain est connu. Les femmes sont des pipelettes. Bavardes comme des pies. Des commères. Et pourtant Alors que le septième Women s Forum ouvre ses portes jeudi13octobre à Deauville, jusqu à la fin de la semaine, les femmes, même de pouvoir, peinent à se faire entendre. Dans l entreprise, c est un fait. Certes, les femmes représentent désormais plus de 20 % des membres des conseils d administration des entreprises du CAC, grâce à la loi qui impose que 40 % de femmes siègent dans ces conseils au 1 er janvier Mais, dans les comités exécutifs, les vrais lieux de pouvoir qui ne sont soumis à aucune règle de quota, les chiffres sont sidérants. Quinze entreprises sur les quarante du CAC ne comptent aucune femme dans leur comité exécutif, selon la base de données de la société d analyse financière indépendante, OFG. Globalement, les femmes ne représentent que 7 % de ces instances. La moitié d entre elles sont chargées de la communication ou des ressources humaines. Pourquoi? Non par manque de compétences. Les femmes réussissent mieux que les hommes dans le système universitaire. Et leur présence accroît les performances des entreprises. Ne serait-ce que parce qu elles élargissent le vivier de compétences dans lequel les entreprises peuvent puiser, quand leurs dirigeants acceptent d enlever leurs œillères. Et parce que la diversité est source d intelligence partagée, de créativité. Seulement voilà, les femmes sont trop silencieuses. Elles n arpentent pas assez les couloirs, et traînent moins autour des machines à café. Trop occupées par leur double vie professionnelle et familiale. Trop concentrées sur leurs tâches. Trop bonnes élèves. «Dans les comités de direction, les hommes font jouer leurs réseaux, évaluent les positions des uns et des autres. Ils passent un temps fou à s en préoccuper. Les Les experts, cités dansles médias, sont des hommes dans83 % des cas femmes répondent aux questions posées», décrit une connaisseuse. Elles apparaissent peu dans les médias. Ce sont des hommes qui sont cités comme experts dans 83 % des cas. Non seulement parce que les femmes sont moins aux commandes les taux sont à peine meilleurs dans des secteurs féminisés, comme la culture. Mais parce que, souvent, parler les gêne. Trop respectueuse des règles du jeu, il leur arrive de préférer céder la parole à leur supérieur hiérarchique. Parce qu elles hésitent à se mettre en valeur, à tenir le devant de la scène. Les femmes ne sont pas assez bavardes. Il est grand temps d inverser la tendance. p kahn@lemonde.fr L encadrement du «portage salarial» remis en cause Un rapport, commandé par le ministère du travail, dénonce un accord conclu en 2010 Hors-la-loi durant plus de vingt-cinq ans, puis légalisé en 2008, le portage salarial reste un objet juridique non identifié. Le gouvernement ne compte pas, «pour l instant», procéder à l extension d un accord de 2010 destiné à l encadrer. Le ministère du travail suit ainsi les recommandations du rapport de l Inspection générale des affaires sociales (IGAS), rendu public le 4 octobre, qui a jugé l accord de 2010 juridiquement inapplicable en l état. Le portage salarial se définit par une relation triangulaire : une personne, le «porté», qui trouve des missions à accomplir pour des clients, devient le salarié d une société de portage. Celle-ci encaisse les honoraires payés par le client et les reverse au «porté» sous forme de salaire, déduction faite des cotisations sociales, de frais de gestion et d une marge. Le «porté» bénéficie ainsi de la couverture sociale du salariat. Longtemps considéré comme du prêt de main-d œuvre illicite, ce système a été légalisé par la loi de modernisation du marché du travail du 25 juin 2008, puis encadré par un accord signé le 24 juin 2010, après dix-huit mois de négociations, par l organisation patronale de l intérim, le Prisme, la CFDT, la CFTC, la CGC et la CGT, dans le but de limiter les abus. Il prévoit de réserver le portage aux cadres. «Cette restriction est contradictoire avec la jurisprudence de la Cour de cassation», pour laquelle «la seule catégorie professionnelle ne peut justifier une différence de traitement entre salariés», critique l IGAS. Un argument de «mauvaise foi», déplore Clémence Chumiatcher, secrétaire nationale de la CFTC-Ugica (cadres) : «Cette restriction, dit-elle, est justifiée par d autres éléments, tels que le niveau d expertise et de qualification du porté, permettant une autonomie.» «Très déçu» L IGAS relève également que les partenaires sociaux ont subordonné «l application de l accord à plusieurs modifications législatives, ce qui le rend formellement insusceptible d extension». «C est justement la raison pour laquelle nous demandons ces modifications!», réplique Jean-François Bolzinger, secrétaire général adjoint de l Ugict-CGT (cadres), estimant que «l IGAS a été instrumentalisée par le ministère pour aboutir à une déréglementation du code du travail.» François Roux, délégué général du Prisme, se dit, lui aussi, «très déçu». «Le rapport indique qu il est urgent de traiter la question du portage, mais, dans le même temps, recommande qu un "cycle législatif soit réinitialisé". On n avance pas!», relève-t-il. Ecartéedes négociations de l accord, la Fédération nationale du portage salarial (FeNPS) est, elle, «satisfaite». Elle avait mené un intense lobbying contre l accord, menaçant de le faire invalider au nom du «principe constitutionnel selon lequel nul ne peut être empêché de défendre ses propres droits». «Rouvrons les discussions avec les professionnels du portage», demande Baudouin des Courtils, son président. Le ministère du travail est embarrassé. «Nous allons engager une concertation avec les partenaires sociaux», y indique-t-on. Un retour à la case départ p Francine Aizicovici Ralentissement économique mondial et baisse du won pèsent sur la Corée du Sud La quatrième économie d Asie est fragilisée par le surendettement des ménages Corée du Sud Séoul, envoyé spécial Pays à l économie ouverte, dépendante des exportations et des importations de matières premières et d énergie pour sa croissance, la Corée du Sud risque d être déstabilisée par les tensions sur les marchés financiers mondiauxetune contraction, vraisemblablement durable, de la demande américaine et européenne. Elle est frappée par un triple «tsunami», écrit le quotidien Dong-a : chute de l indice boursier, baisse du wonpar rapport au dollar etrecul de lavaleur des obligations. Ces chocs interviennent alors que la quatrième économie d Asie est fragilisée par un surendettement des ménages. Bien qu elle soit moins vulnérable qu elle ne l était lors de la crise financière de 2008, la croissance n en risque pas moins d être durement affectée. Au cours des dernières semaines, le won a perdu 12 % de sa valeur par rapport à la devise américaine : les investisseurs se sont La vie des entreprises Pétrole Le chinois Sinopec achète le canadien Daylight Energy Sinopec, le plus grand raffineur chinois, a signé un accord pour racheter la totalité du canadien Daylight Energy pour 2,2milliards de dollars canadiens (1,58milliard d euros), a annoncé, lundi 10octobre, cette société qui produit du pétrole et du gaz dans l ouest du Canada. Des sociétés d Etat chinoises ont récemment pris des parts ou établi des co-entreprises dans les sables bitumineux de l Alberta, dans l Ouest canadien, qui recèle les plus importants gisements de pétrole brut connus en dehors du Moyen-Orient. (AFP.) Finance Le fonds spéculatif de M. Paulson s écroule L un des plus gros fonds spéculatifs, celui du multimilliardaire John Paulson, Advantage Plus, aurait perdu 47 % de sa valeur de janvier à septembre, indique l agence Bloomberg, dimanche 9octobre, citant trois sources proches du dossier. M. Paulson, Marchés VALEURS DU CAC40 tournés vers des valeurs refuge (bons du Trésor américain et dollars) au détriment des monnaies considérées plus fragiles. Les interventions de la Banque decorée, pour soutenirlamonnaie nationale (estimées à 9 ou 10 milliardsdedollars en septembre), ont cherché à rassurer les marchés financiers, sans vraiment y parvenir. LaCorée est dépendantedesbanques étrangères, européennes et américaines, pour se fournir en devises(surtouten dollars).en difficulté, celles-ci réduisent leur exposition sur le marché coréen et les entreprises locales ont plus de mal à se financer en dollars. En raisondes interventions de la banque centrale, les réserves en devises auraient été entamées de 2,8 %, pratiquement autant qu au moment de la crise provoquée par l effondrement de Lehman Brothers en Les autorités financières assurent que les réserves en devises (303milliards de dollars en septembre) lui permettent de faire face à la situation. connu pour avoir empoché une fortune lors de la crise des subprimes, en 2008, avait parié sur le redressement de l économie en Distribution Le patron de Metro sur le départ Eckhard Cordes, patron du géant allemand de la distribution, Metro, a renoncé dimanche 9octobre à un second mandat à la tête du groupe, à partir du 31octobre Lundi 10 octobre 9h30 Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code cours préc. /préc. 31/12 haut bas net ISIN ACCOR... 21,52 21,37 0,68-35,39 36,20 18,60 0,62 T FR AIR LIQUIDE... 89,19 89,18 0,01-5,76 100,65 80,90 2,35 T FR ALCATEL-LUCENT... 1,99 2,00-0,45-8,62 4,47 1,74 0,16 T FR ALSTOM... 24,27 24,21 0,21-32,24 45,32 21,91 0,62 T FR ARCELORMITTAL... 13,02 13,20-1,36-51,73 28,55 10,46 0,16 A LU AXA ,27 11,03 2,18-9,48 16,16 7,88 0,69 T FR BNP PARIBAS ACT.A... 30,66 31,55-2,81-35,59 59,93 22,72 2,10 T FR BOUYGUES... 25,38 25,66-1,11-21,31 35,05 20,88 1,60 T FR CAP GEMINI... 26,45 26,58-0,47-24,26 43,38 21,98 1,00 T FR CARREFOUR... 17,27 17,26 0,09-35,90 31,98 14,65 1,08 T FR CREDIT AGRICOLE... 5,15 5,36-3,90-45,80 12,92 4,01 0,45 T FR DANONE... 45,62 45,59 0,08-2,97 53,16 41,92 1,30 T FR EADS... 20,95 20,98-0,19 20,10 25,39 17,55 0,19 T NL EDF ,47 22,23 1,10-26,80 32,75 17,89 0,58 S FR ESSILOR INTL... 53,40 53,28 0,23 10,85 57,72 46,60 0,83 T FR FRANCE TELECOM... 12,86 12,78 0,63-17,57 16,65 11,12 0,60 A FR GDF SUEZ... 23,94 23,81 0,55-10,84 30,05 18,32 0,67 S FR LAFARGE... 27,18 27,30-0,44-42,07 48,76 22,29 1,00 T FR L OREAL... 76,46 75,85 0,80-7,97 91,24 68,83 1,80 T FR LVMH MOET HEN ,35 107,30 0,05-12,79 132,65 94,16 1,40 S FR MICHELIN... 45,17 45,27-0,21-15,88 68,54 40,20 1,78 T FR PERNOD RICARD... 62,18 61,87 0,50-11,63 72,78 56,09 0,67 A FR PEUGEOT... 17,43 17,45-0,11-38,67 33,60 14,51 1,10 T FR PPR ,60 99,99 0,61-15,46 132,20 90,50 3,50 T FR PUBLICIS GROUPE... 33,00 33,01-0,02-15,38 41,84 29,10 0,70 T FR RENAULT... 25,57 25,66-0,35-41,22 50,53 22,07 0,30 T FR SAFRAN... 24,04 23,96 0,31-9,30 30,50 21,41 0,50 T FR SAINT-GOBAIN... 32,01 31,94 0,22-16,86 47,64 26,07 1,15 T FR SANOFI... 49,87 49,15 1,45 4,21 56,82 42,85 2,50 T FR SCHNEIDER ELECTRIC... 43,47 44,01-1,23-22,38 61,83 35,94 3,20 T FR SOCIETE GENERALE... 20,05 20,51-2,24-50,15 52,70 14,31 1,75 T FR STMICROELECTR.... 5,11 5,14-0,62-34,00 9,73 3,96 0,09 A NL SUEZ ENV ,86 10,80 0,46-29,74 15,99 10,02 0,65 T FR TECHNIP... 60,43 59,99 0,73-12,55 78,14 52,85 1,45 T FR TOTAL ,48 35,33 0,45-10,50 44,55 29,40 0,57 A FR UNIBAIL-RODAMCO ,70 143,75-0,73-3,58 162,95 124,05 2,70 D FR VALLOUREC... 43,63 44,01-0,85-44,48 89,58 38,34 1,30 T FR VEOLIA ENVIRON ,71 10,72-0,09-51,03 24,30 9,38 1,21 T FR VINCI... 33,47 33,40 0,19-17,74 45,48 29,49 1,15 S FR VIVENDI... 16,06 16,02 0,25-20,50 22,07 14,10 1,40 T FR Coursen euros. : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). # : valeur faisant l'objet d'un contrat d'animation. Plus haut et plus bas : depuis le 1/1/2011. n/d : valeur non disponible. A : acompte, S : solde, T : totalité. Le président Lee Myung-bak a rappelé que «la Corée s était dégagée plus vite et plus efficacement de la crise de 2008 que la plupart des autres pays industrialisés». Moins d épargne Un dollar fort (vis-à-vis du won) et les problèmes de la zone euro incitentlesinvestisseurs étrangers à réduire leurs avoirs en Corée. En témoignent d importantes sorties de capitaux : les analystes estiment que les investisseurs sont passés d acheteurs jusqu en août à vendeurs nets le mois suivant, et l indice boursier (Kospi) a enregistré de fortes baisses. Bien que moins vulnérable à une crise venue de l étranger qu en 2008, la Corée enregistre un taux important d endettement des ménages : 155 % du revenudisponible, soit 74 % du PIB au deuxième trimestre Le fort taux d épargne, qui fut, comme au Japon, une des caractéristiques de l expansion sudcoréenne, n est plus au rendezvous : en 2010, ce taux n était plus Social La raffinerie LyondellBasell sera «mise sous cocon» La raffinerie LyondellBasell de Berre-l Etang (Bouches-du-Rhône), en grève depuis près de deux semaines, devait redémarrer lundi 10octobre, salariés et direction étant parvenus, samedi, à un accord qui ne garantit cependant pas l avenir à long terme du site. L accord prévoit que la raffinerie restera en activité jusqu au 31décembre, a déclaré à Reuters Jean-Pierre Bourrelly, délégué CFDT du site. Elle sera ensuite «mise sous cocon» pour deux ans, une procédure d arrêt des installations censée permettre un redémarrage ultérieur. David Harpole, porte-parole de LyondellBasell, a précisé que le groupe ne chercherait pas activement un acquéreur. Si aucun repreneur ne s est manifesté d ici à la fin 2013, «nous ne prévoyons pas de redémarrer la raffinerie», a-t-il ajouté. 2012, jugeant que la base de confiance «n existait plus». Il pourrait partir dès qu un successeur aura été trouvé. M. Cordes, 60 ans, voulait recentrer Metro sur sa division la plus porteuse, les hypermarchés de gros Cash & Carry, mais la vente des supermarchés Real n a pas abouti. Il lui est aussi reproché d avoir tardé à prendre la voie du commerce électronique pour les magasins Media Markt et Saturn. (AFP.) LES BOURSES DANS LE MONDE 10/10, 9h34 Pays Indice Dernier % var. Maxi Mini PER cours FRANCE CAC ,26 10/10 0, ,87 16/2 2693,21 23/9 9,00 ALLEMAGNE DAX Index 5679,65 10/10 0, ,41 2/5 4965,80 12/9 8,80 ROYAUME UNI FTSE 100 index 5312,24 10/10 0, ,77 21/2 4791,01 9/8 8,30 ETATS-UNIS Dow Jones ind ,12 7/10-0, ,00 2/ ,49 4/10 10,80 PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : FactSet JCF Estimates ; données : la Cote Bleue. n/d : valeur non disponible. SICAV ET FCP Nasdaq composite 2479,35 7/10-1, ,75 2/5 2298,89 4/10 15,20 JAPON Nikkei ,62 7/10 0, ,60 17/2 8227,63 15/3 12,60 (Publicité) SÉLECTION publiée sous la responsabilité de l'émetteur Dernier cours connu le 10/10 à 9h Valeur Cours date en euro valeur CM-CIC EUROPE 20,30 6/10 Fonds communs de placements CM-CIC EURO ACTS C 16,03 6/10 CM-CIC SELECT.PEA 6,59 6/10 CM-CIC MID EUROPE 17,59 6/10 CM-CIC TEMPERE C 162,34 6/10 CM-CIC DYN.EUROPE 29,06 6/10 CM-CIC FRANCE C 26,92 6/10 CM-CIC EQUILIBRE C 65,89 6/10 CM-CIC DYNAM.INTLE 24,48 6/10 CM-CIC OBLI C.T.D 132,75 7/10 CM-CIC MID FRANCE 29,59 6/ que de 2,8 % contre 6,1 % dans les autres pays de l OCDE, et les ménages sud-coréens sont parmi les plus endettés. Problème structurel, cet endettement risque de peser sur la croissance. Endépitdes pressionsinflationnistes, les autorités financières hésitent à remonter les taux directeurs afin de ne pas renchérir le servicede la dette des ménages,constituée à 85 % d emprunts hypothécaires, résultat de la bulle immobilière. L endettement des ménages pèse sur la consommation qui dépend du crédit. Plus que l inflation, ce sont les effets négatifs sur la croissance nationale du ralentissement mondial qui préoccupe les autorités. Pourcette année,le Fonds monétaire international (FMI) a réduit la prévision de croissance de 4,5 % à 4 %, citant de «fortes incertitudes concernant l environnement extérieur». Pour 2012, le gouvernement sud-coréen table sur une hausse de 4,5 % du PIB. p Philippe Pons Social Xavier Bertrand dénonce la «plaisanterie» de Securitas sur les primes Le ministre du travail, Xavier Bertrand, a reconnu, vendredi 7 octobre, des grandes disparités dans le versement par les entreprises de la prime sur les dividendes, dénonçant la «plaisanterie de mauvais goût» de la société Securitas qui n a versé que 3,50 euros à ses salariés. (AFP.) Textile Le patron du groupe Krief mis en examen Louis Petiet, dirigeant et actionnaire majoritaire du groupe Krief, a été mis en examen dans le cadre d une informationouverte par le parquet de Mulhouse. Selon Les Echos du lundi 10 octobre, la justice enquête sur sa gestion de la société SAIC Velcorex, ancienne branche tissu du groupe textile DMC, qu il avait reprise à la barre du tribunal de commerce en août2008. Dixhuitmois plus tard, SAIC Velcorex avait été placée en liquidation. Retrouvez l ensemble des cotations sur notre site Internet : LA BOUTIQUE 0123 Du lundi au vendredi 9h30à18h Samedi 10 hà14h 80, boulevard Auguste-Blanqui Paris

20 20 décryptages ENQUÊTE Lakhdar Malki a tenté de s immoler par le feu en janvier avec l une de ses quatre filles et a de nouveau essayé de se suicider en septembre pour alerter l Etat sur sa situation. LAHCÈNE ABIB/SIGNATURES POUR «LE MONDE» Après avoir épuisé tous les recours pour un logement, un emploi ou pour protester contre une mutation, des pères de famille, des jeunes gens tentent de s immoler par le feu. Un phénomène né dans le sillage de la révolution tunisienne mais qui, ici, perdure dans l indifférence Isabelle Mandraud Alger Envoyée spéciale Al heure de la récréation, vers 10heures, ce lundi 3octobre, MohamedS., 19 ans, a escaladé le mur du lycée Souiyah ElHouari, à Oran. Il s est placé face à la salle des professeurs, puis s est aspergé d essence et a allumé un briquet. Horrifiés, des jeunes témoins de la scène se sont évanouis, rapporte Le Quotidien d Oran, avant de se révolteret de saccager du mobilier scolaire. Le lendemain, mardi, à Telagh, dans la wilaya (préfecture) de Sidi Bel Abbès, dans le nord-est du pays, un autre lycéen de 19 ans, Fillali Messaoud, a tenté de mettre fin à ses jours de la même façon. L un et l autre réclamaient de réintégrer leur lycée après un échec au bac, en vain. A Batna, dans les Aurès, début octobre, un père de famille, Yahia Moussa, a été empêché de s immoler par le feu après avoir laissé une lettre à des amis dans laquelle il confiait : «Je déteste tout. ( ) J ai vécu seul et jeveux mourir seul. Ils ont voulu que je vive pauvre.» Le 7 octobre, un homme de 35 ans, marié et père d un enfant, a mis le feu à son corps après avoir perdu son emploi précaire de standardiste à l hôpital d Aïn Temouchent. Il a été transféré aux soins intensifs à Oran. Le même jour, une jeune femme, âgée de 30 ans, mère de deux enfants, divorcéeetsans emploi, a succombéà sesblessures auservice desgrands brûlés du CHU d Oran après s être aspergée Algérie Lesdésespérés d essence. Elle avait appris, la veille, qu elle allait être expulsée de son logement. Chaquesemaine,ou presque, les tentatives de suicide se poursuivent en Algérie. Depuis la mort, le 17 décembre 2010, de Mohamed Bouazizi, à l origine du soulèvement en Tunisie, l Algérie, comme d autres pays, a connu une explosion de ces actes désespérés. Au plus fort de ces tentatives, enjanvier, lesislamistess en étaientmêlés. Sous le titre «Est-ce que ceux qui se suicident sont des héros?», la revue islamiste El Islah, éditée par la maison Darelfadiha, avait ainsi tranché : «Le suicide est interdit, c est l enfer pour l éternité.» L article sur deux pages conseillait de «patienter face à l oppression des dirigeants et des gouvernants. Les personnes prêtes à patienter et à endurer les épreuves, Dieu les récompenseraunjour oul autre».maisici, ce phénomène perdure dans l indifférence. Aucune statistiquen aété renduepubliquesur cestentatives d immolation par le feu, inédites jusque-là en Algérie. Et les journaux n y consacrent plus que des brèves. «En Tunisie, il y a eu toute la société derrière Bouazizi, ici, ça reste des actes isolés», constate Hassiba Cherabta, psychologue, présidentede l Associationpour l aide psychologique, la recherche et la formation (SARP) installée à Alger. Nulle trace de revendications politiques derrière ces gestes de désespoir. Malgré des manifestations de violence éparses, et des émeutes quasi quotidiennes dans les quartiers, l Algérie se tient prudemment à l écart des mouvements du «printemps arabe». Trop de violence, trop de morts. La guerre civile des années a laissé un profond traumatismedans la société. «Elle n estpas suffisamment structurée pour un mouvement collectif de protestation, par exemple contre la hausse injustifiée des prix», relève Larbi Icheboudene, sociologue à l université Alger-1 et directeur de recherche au Centrede rechercheenéconomieappliquéeau développement (CREAD), qui établit un parallèleaveclesharragas terme quidésigne littéralement ceux qui «brûlent», qui transgressent, et qui tentent chaque jour de rejoindre clandestinement l Europe par la mer, au péril de leur vie. «Ce sont, aussi, des situations de nonespoir, observe le sociologue. Et, comme le disait Durkheim, il n y a pas plus grave que le sentiment d inutilité.» «Les pays arabes sont devenus depuis plusieurs décennies des immenses incubateurs de désespoir. L accroissement vertigineux des conduites sacrificielles dans leurs populations n est paspensablesil onn apasenvue cettedonnée cruciale, souvent déniée», rappelle Fethi Benslam, psychanalyste et professeurd université àparis, dansson livre Soudain, la révolution (Denoël, 128p., 10 ). En Algérie, le phénomène des immolations par le feu est avant tout utilisé commeun geste pourtémoigner,une armeultimede revendications individuelles, maisil ne touche pas seulement des jeunes ou des chômeurs. Des femmes, des jeunes filles ou des pères de famille passent à l acte, après avoirépuisé tous les recours,pour un logement, ou un emploi, parfois même pour protester contre une mesure jugée injuste, une mutation, ou une brimade administrative «C est le résultat d une absence de la sociétécivile,de syndicats, expliquenourredine Hakiki, sociologue à l université Alger-2et directeurdu laboratoire de changement social. Le citoyen algérien ne trouve pas d intermédiaires, il est livré à luimême.» Parfois, ajoute-t-il, «c est une forme de chantage. Il veut, parce qu il se sent lésé». Depuis le mois de janvier, les milliards de dinars prélevés sur la rente pétrolièreparle gouvernementalgérienet distribués pour des augmentations de salaire, accélérer la construction de logements, ou bâtirdesplansemploi massifspourles jeunes, ont décuplé les impatiences. Lakhdar Malki, 43 ans, a tenté de s immoler par le feu en janvier sur son lieu de travail avec l une de ses filles, puis a récidivé en septembre en voulant ingurgiter de l acide devant la daïra (souspréfecture) de Zéralda. Père de quatre filles âgées de 1 mois, 2 ans, 10 ans et 14 ans, dont unehandicapée,ilvit àstaouali,àunequinzaine de kilomètres d Alger, avec sa femme, dans une modeste masure : une pièce, attenanteàunpetit réduitquisertdedébarras et de cuisine. «J habite là depuis vingt ans, on dort serrés les uns contre les autres, on mange par terre, nous avons l eau courante depuis trois ans et voyez, l électricité, c est toujours un branchement sauvage», lâche-t-il, en faisant visiter les lieux, situés, comme il le souligne, «à 800 mètres d une résidence d Etat du président». De loin, on aperçoit la cime de beaux arbres. «Ma vie est derrière moi, cette pièce deviendra ma tombe», poursuit cet homme employé depuis dix-huit ans comme veilleur de nuit dans une banque à quelques kilomètres de là, à Ouled Fayet. Son salaireaétérehaussé aprèssa première tentative de suicide, pour atteindre dinars (environ 271 euros au marché noir), soit deux fois le salaire minimum en Algérie. Malgré cela, Lakhdar Malki ne s en sort pas. «Dans le coin, le loyer le moins cher est de dinars et pour acheter des couches pour mes filles, je dépense 5000 dinars par mois.» «En Tunisie, il y aeu toute la société derrière Bouazizi, ici, ça reste des actes isolés» Hassiba Cherabta psychologue Le regard noir, il dit avoir sonné à toutes les portes, écrit à toutes les autorités, jusqu au premier ministre, Ahmed Ouyahia, ets être heurté partoutà la mêmeréponse : «Il faut patienter.» A bout de nerfs, en janvier, il a emmené avec lui à la banque sa fille de 10 ans, Maria, handicapée en chaise roulante, pour s immoler, avec elle, avant d en être empêché. «J ai ressenti la même chose que les Tunisiens, on est du même côté, oppressés», raconte-t-il. Mais la proximité s arrête là. Car Lakhdar Malki le dit tout net : «Si ce n est pas sous le mandat de Bouteflika [Abdelaziz, le président algérien en exercice] que j obtiens un logement, on ne m en donnera jamais. C est lui qui a fait le plus sur le plan social et qui a donné un peu d espoir au peuple. On le voit à la télé, il y a des projets, les choses s arrangent» Nulle volonté, ici, de vouloir bousculer le régime, mais plutôt une farouche détermination à obtenir ce qu il ne supporte plus d attendre, un logement, et la prise en charge de sa fille handicapée. «Ma fille aînée est obligée de se coucher tôt à cause des bébés, ses résultats scolaires en pâtissent, et pour Maria, on m a donné un déambulateur, mais ça ne sert à rien!», s énerve-t-il en dépliant l appareil coincé dans le réduit. «Maintenant, je suis prêt à tout!» Malgré les programmes colossaux de construction qui transforment les banlieues de villes algériennes en gigantesqueschantiers,le logementreste lapremière cause de révolte. A Diar Echems, un bidonville au cœur d Alger, une jeune fille a tenté de s immoler par le feu en septembre. «Ces cités sont devenues des endroits intenables, des lieux de dissidence où les relations avec l Etat sont des relations d émeutes et de non-négociation», commente Larbi Icheboudene. La cité, construitependant la colonisation, devait accueillir des fonctionnaires et des militaires célibataires. Les appartements, des F1, sont aujourd huioccupés par desfamilles entières. Mais ce sont les opérations de relogement, dans des appartements plus vastes mais en périphérie d Alger, qui provoquent le plus de réactions. «Leurs parents, déracinés, venaient de la campagne parce qu ils fuyaient la guerre d indépendance, et cinquanteans plus tard, onvientdire àleurs enfants qu il faut partir en dehors de la ville», décrypte LarbiIcheboudene. Aux difficultés sociales s ajoute la montéedel individualisme. «L immolation survient surtout quand la personne est lâchée parsafamille etqu elle estconfrontée àellemême, explique le sociologue Nourredine Hakiki. Avant, si on avait besoin d emprunter de l argent, on demandait au frère et il donnait. Maintenant, ce n est plus le cas.» Sans projection sur l avenir, isolés, des Algériens ont importé la «méthode» tunisienne, sans autres conséquences que l existence de drames à huis clos. «Il y a beaucoup de formes de protestation, celleci en est une nouvelle parce qu elle a donné des résultats ailleurs, mais ce n est pas réfléchi, analyse la psychologue Hassiba Cherabta. C est le désespoirqui les a poussés à copier.» A Souk El Tenine, à environ 50 kilomètres de Béjaïa, en Kabylie, un jeune de 26 ans au chômage a tenté de s immoler parle feudébut octobreavantd être maîtrisé.marié, ilavait ouvertun petitcommerce de fortune pour survivre et lorsque des policiers sont venus lui demander de démonter son installation ; hors de lui, il a commencé à barrer la route. Puis il s est aspergé d essence. Comme Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant tunisien, mais élevé, depuis, au statut de chahid (martyr) de la révolution. p

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