2 mars 2010 Le moulin à vent. Le moulin à vent

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1 2 mars 2010 Le moulin à vent Le moulin à vent Le 26 avril 1837, Ferréol Pourpre ( ), cultivateur à Saint-Michel, vendit par un acte passé chez M e Bodo, notaire à Saint-Michel, à Victor Marc, meunier demeurant à Vachères, «huit ares de terrain à prendre sur la plus grande étendue que possède ledit Pourpre en ce dit lieu, quartier des Trois Croix et sur le coteau de ce nom. La contenance du terrain vendu, où ledit Victor Marc se propose de construire un moulin à vent, sera prise sur la propriété dudit Pourpre du côté du couchant, savoir une partie convenable pour construire ledit moulin, au bord dudit coteau des Trois Croix, à l endroit où il existe un grand tas de pierre et se trouve planté un petit noyer, et le restant à partir du chemin qui est en dessus de la bastide des Trois Croix, sur le bord de ladite propriété pour y construire un chemin [ ] pour arriver commodément audit moulin projeté» 1. Étaient témoins, lors de l établissement de cet acte, Jean-Pierre Audibert ( ), propriétaire agriculteur, et Barnabé Mollet ( ), boulanger. Jean Pierre Audibert était le fils de Jean Joseph ( ) qui, en 1851, d après le recensement de cette année-là, était un ancien meunier. Jean Pierre Audibert, comme Barnabé Mollet, habitaient le village. 1 ADAP : 2E

2 Figure 1. Extrait du tableau d assemblage du plan cadastral de

3 Sur le cadastre de 1813, à l emplacement exact des ruines du moulin, on trouve un petit cercle et un grand M (Fig. 1). Il est situé sur la parcelle B670 (B358 sur le cadastre de 1934) dans le quartier de Malagousta. Se peut-il qu un premier moulin ait existé là? L acte de vente de 1837 montre qu alors, 24 ans plus tard seulement, il ne restait qu une ruine non identifiable. Nous n avons trouvé aucune mention d un moulin à vent dans les cadastres antérieurs alors même que les moulins à eau construits sur le Largue ont laissé de nombreuses traces dans ces documents. 3

4 Figure 2. Détail du plan cadastral de Section B. Porchères. 4

5 Le moulin fut construit en 1838 par Jean Marc, meunier (fils de Victor?), qui, en 1841, veuf, habitait le village avec ses trois enfants. Le 18 mars 1841, Pierre Esquilland, cultivateur domicilié à Forcalquier, «donna à loyer pour six années consécutives commençant le 29 septembre 1841, aux sieurs Jean Marc, meunier, et Barnabé Mollet boulanger, demeurant l un et l autre à Saint-Michel, un moulin à eau qu il a et possède au terroir dudit Forcalquier, quartier de Viou, sis sur le ruisseau de ce nom, faisant farine, garni de ses meules» 2 ce qui suggère que dès cette date, Jean Marc n exploitait plus le moulin à vent. Les impôts fonciers sur cette parcelle furent augmentés en 1842 du fait de la construction d une maison (le moulin?). Il était, alors, propriété d Antoine Barras 3 ( ) qui avait épousé en 1820 Marie-Thérèse Pourpre, sœur de Ferréol. C est lui qui, propriétaire de la totalité de la parcelle B670 d une superficie de 2h 12a 60ca, vendit en indivis en 1845 le moulin sur une portion de la parcelle ne faisant que 20 ca de superficie à Jean Pierre Audibert et Barnabé Mollet (f 42). Le moulin fut détruit en 1855 sans que nous sachions pourquoi. Le sol resta aux mains des mêmes propriétaires jusqu en Il passa entre les mains d Abdon Mollet (né en 1834), boulanger, puis de celles du fils de celui-ci, Emile Mollet, instituteur à Lardiers, et de ses héritiers qui en étaient encore propriétaires en 1932 (f 496 et 400). La ruine proche du moulin et qui est parfois considérée comme la maison du meunier est située sur l une des deux parcelles B658 ou B666. L exiguïté de cette construction fait, nous semble-t-il, qu il est improbable qu elle ait pu servir d habitation ; peut-être servit-elle d entrepôt pour le grain à moudre et pour la farine prête à être livrée. 5 2 ADAP : 2E 20692, Bodo notaire. 3 Archives de la mairie de Saint-Michel : matrice des propriétés foncières, XIX e siècle, f 3 et 67.

6 Figure 3. Ruines du Moulin à vent dans leur état actuel (photo A. 6

7 7 La parcelle B658 appartint successivement à Paul Henri Coupier ( ) (f 188), à Thomas Mégy ( ), époux de Rose Coupier, sœur de Paul Henri, de 1856 à 1889 (f 464), à Henri Mégy ( ), fils de Thomas, de 1889 à 1892 (f 948), à Gabriel Mollet en La parcelle B666 à Jean-Jacques Carretier ( ) en 1826 (f 590) et à André Boniface Reynier, époux de Sylvie Carretier, fille de Jean Jacques, de 1826 à 1842 (f 163). Ces deux parcelles sont toujours décrites comme des terrains vagues, sans mention d un bâtiment ni d une ruine. Pour conclure, il nous semble donc qu il est possible d affirmer que le moulin à vent dont les ruines sont actuellement visibles a été construit en 1838 et qu il fonctionna jusqu en 1855 au plus tard. Nous ne savons rien des causes qui entraînèrent la fin de son exploitation. L histoire de la «maison du meunier» est, elle, tout à fait mystérieuse puisque nous ignorons quand elle fut construite puis abandonnée et quel fut son usage. Il est inutile de dire que toute personne pouvant apporter quelques lumières sur l histoire de ce moulin, grâce par exemple à des documents familiaux, serait bienvenue Ph. Véron, ancien directeur de l Observatoire de Haute-Provence.