LE DÉCLENCHEMENT DE LA GUERRE
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- Martine Lacroix
- il y a 6 ans
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1 LE DÉCLENCHEMENT DE LA GUERRE Le déclenchement de la guerre était-il inévitable? Le processus de déclenchement du conflit entre le 28 juin 1914, date de l'assassinat de François-Ferdinand et la déclaration de guerre de l'autriche-hongrie à la Serbie le 28 juillet est complexe. Un siècle plus tard, les historiens s'interrogent toujours sur les responsabilités du déclenchement du conflit. Plusieurs données doivent être prises en compte : Les états majors ont tous des plans de guerre en cas de conflit et insistent sur la rapidité de la mobilisation des soldats pour mener à bien leurs projets ; un jour de retard sur l'adversaire pouvant mettre à mal la réalisation de l'offensive. La France a conçu le plan 17 qui consiste en une attaque rapide en Alsace. L'Allemagne confrontée à une possible guerre sur deux fronts a élaboré le plan Schlieffen : il consiste en l'écrasement rapide de l'armée française à l'ouest en passant par la Belgique, Etat neutre mais protégé par le Royaume-Uni, puis, pariant sur la lenteur de la mobilisation russe, de se retourner contre l'empire Russe. Ces plans, notamment du coté allemand, vont avoir une grande influence sur les événements de l'été Dans la vision des chefs d'etat, la mobilisation partielle ou totale
2 de l'armée signifie pour les adversaires une déclaration de guerre pour les raisons invoquées précédemment. Ce «malentendu» est en partie à l'origine de l'engrenage. Une crise internationale mettait à l'épreuve les alliances. Les accords allaient-ils être respectés? Le soutien de tel ou tel allié assuré? Un pays allait-il entrer en guerre pour les intérêts d'un autre? Avant 1914, plusieurs crises avaient secoué l'europe mais aucune n'avait débouché sur un conflit généralisé : crise de Fachoda en 1898 entre le Royaume-Uni et la France ; guerre russo-japonaise de ; crises marocaines de 1905 et 1911 entre la France et l'allemagne ; crises balkaniques de 1908 et impliquant l'autriche-hongrie et la Russie. A chaque fois, des médiations, notamment du Royaume-Uni, avaient permis de ne pas déclencher de guerre généralisée. Rien n'était donc joué en 1914 et l'allemagne par exemple ne pensait pas que le Royaume-Uni s'engagerait dans un conflit au profit de la France ou de la Russie. Les Etats sont persuadés qu'un conflit, même généralisé, ne pourrait pas duré longtemps par manque de moyens financiers ou par manque d'armement. Personne ne pensait que ce conflit allait durer quatre ans et constituer un véritable suicide pour l'europe. Si le 28 juin tout le monde avait des intérêts dans le déclenchement d'un conflit, il n'y avait pas de fatalité est un nœud historique où tous les intérêts ont convergé vers la guerre au même moment. Le système des alliances en 1914 est le produit des crises, des combinaisons diplomatiques et de l'évolution des rapports de force depuis la guerre franco-allemande de
3 Comment passe-t-on de la crise à l'engrenage des alliances? Du 28 juin au 28 juillet, les hésitations : L'assassinat de François-Ferdinand est un choc dans toutes les chancelleries d'europe. Tout le monde a conscience que l'on se dirige vers une nouvelle crise balkanique. L'Autriche-Hongrie accuse la Serbie d'être responsable de l'attentat et demande son avis à son allié allemand. La réponse de l'empereur Guillaume II, de son état major et de son premier ministre Bethmann-Hollweg le 5 juillet est pleine d ambiguïté : soutien de l Allemagne à l'autriche-hongrie sous réserve d'une action rapide et localisée. Il n'est pas question à ce moment là d'un conflit généralisé mais le soutien à l'entreprise de liquidation du panslavisme serbe. Cependant, la Serbie consulte son allié russe qui lui
4 conseille la prudence. La Russie obtient également le soutien de la France en cas de crise grave. Le 23 juillet, l'autriche-hongrie envoie un ultimatum en neuf points à la Serbie. Si elle répond par la négative sous 48h, ce sera la guerre. Après consultation de la Russie, la Serbie accepte huit des neuf demandes. La neuvième demandait la présence d'enquêteurs autrichiens sur le territoire serbe ce qui est une atteinte à la souveraineté. L'empereur allemand Guillaume II parti en croisière, ce qui paraît très surprenant à quelques jours de la guerre, se félicite de ce succès diplomatique le 28 juillet : «Brillant résultat pour un délai de 48h. C'est plus qu'on ne pouvait attendre. Un grand succès moral» Cependant, les avis divergent au sein du gouvernement allemand et de l'état major des armées. Le chef d'état major Von Moltke confirme le soutien de Berlin à Vienne. Ce même jour, le 28 juillet, l'autriche-hongrie déclare la guerre à la Serbie... Du 28 juillet au 4 août, huit jours qui font basculer l'europe dans la guerre : La déclaration de guerre à la Serbie provoque la mobilisation partielle de la Russie le même jour ce qui ne signifie pas encore la guerre généralisée. Par contre, le 30 juillet le tsar Nicolas II décide la mobilisation générale ce qui, comme expliqué précédemment ne peut laisser l'allemagne sans réaction rapide. Le 31 juillet l'autriche- Hongrie lance la mobilisation générale. Le même jour, l'allemagne envoie un ultimatum à la Russie lui intiment l'ordre d arrêter sa mobilisation dans les 12 heures sinon ce sera la guerre. Elle envoie un autre ultimatum à la France lui demandant de rester neutre en cas de conflit. Le 1er août, sans réponse du tsar, l'allemagne lance la mobilisation générale et déclare la guerre à la Russie. Le 2 août l'allemagne envahit le Luxembourg, Etat neutre et envoie un ultimatum à la Belgique, autre Etat neutre, lui demandant le passage de ses troupes à travers son territoire conformément au plan Schlieffen qui est déjà activé. La France lance sa mobilisation générale.
5 Le 3 août, l'allemagne déclare la guerre à la France. La Belgique rejette l'ultimatum allemand et fait appel à ses protecteurs la France et le Royaume-Uni. Le 4 août l'allemagne envahit la Belgique ce qui fait basculer le gouvernement anglais. Le Royaume-Uni, prudent depuis le 28 juin, envoie un ultimatum à l'allemagne de Guillaume II qui le rejette. Le même jour, la Grande-Bretagne déclare la guerre à l'allemagne. Celle-ci est surprise par la réaction britannique. Le 4 août, l'italie, pourtant membre de la Triple Alliance, annonce sa neutralité car l'allemagne et l'autriche-hongrie sont jugés comme les agresseurs. Elle finira par rejoindre les pays de l'entente le 23 mai Par contre, le 1er novembre 1914, l'empire ottoman rejoint le camp de l'allemagne désormais appelé «les empires centraux». En août et septembre les différents pays du monde prennent position : la plupart se proclamant neutres dont les USA. Du 28 juin au 4
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