PLATON. I. Eléments biographiques
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- Sylvie Giroux
- il y a 6 ans
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1 PLATON I. Eléments biographiques Philosophe grec (Athènes vers -427/-347), né dans une famille aisée, il reçoit une éducation complète de qualité qui le prépare pour une carrière politique. Cependant lorsqu il rencontre Socrate à 17 ans il décide de mettre la politique de côté et de se concentrer sur la philosophie. A la mort de celui-ci (condamnée à mort par la société), Platon est profondément bouleversé et écrit alors des dialogues polémiques dans lequel il questionne la justice et la société de son temps (ex : La République). Il écrivit de nombreux ouvrages chacun sous forme de dialogue portant sur un thème donné. C est une recherche rigoureuse de la vérité, sans limitation de domaine. Il établit des périples dans le bassin méditerranéen pour enrichir sa culture et sa perception du monde extérieur, en particulier en Sicile où il connut de nombreux troubles avec le gouvernement tyrannique. Il créer ensuite sa propre école de philosophie qu il nomme L académie en Platon eu pour disciple Aristote. Il mourut à 81 ans, sans avoir achevé ses quelques projets politiques (exemple, réforme en Sicile contre la tyrannie), mais en laissant une œuvre philosophique considérable. Son œuvre : le Banquet, la République, les Lois, le Phédon, le Sophiste, Théétète, Criton, Gorgias, Ménon, Phèdre, Parménide, Philèbe, Politique, Timée, Critias. II. Ecoles de pensée Théorie des formes : forme : idée = archétypes ou modèles de toutes choses. elles sont des réalités immatérielles et immuables, demeurant éternellement identiques à elles-mêmes, universelles et intelligibles, seules réellement étant, et indépendantes de la pensée. La forme s'oppose ainsi au simulacre. contrairement aux choses sensibles dont la réalité est changeante, les formes sont l'unique et vraie réalité. deux notions, celle de forme, qui désigne l'être intelligible, et celle de participation, qui désigne le rapport de l'être intelligible au devenir sensible, rapport par lequel ce dernier est déterminé et est connaissable. Connaissance des formes grâce à la réminiscence. Dialectique : méthode de discussion, de raisonnement, de questionnement et d'interprétation. une science ou un genre de connaissances qui reposent sur la confrontation de plusieurs positions de manière à dépasser l'opinion (doxa) en vue de parvenir à un véritable savoir (ou à la vérité). Il s'agit donc d'un moyen de s'élever du monde des apparences (ou du "sensible") vers la connaissance intellectuelle (ou "l'intelligible"), jusqu'aux concepts les plus généraux, jusqu'aux principes premiers. Réminiscence et Maïeutique : le ressouvenir par l'âme de connaissances qu'elle a acquises en dehors de son séjour dans un corps et qu'elle a perdu lors de sa réincorporation. Cette théorie affirme que l'âme, avant de naître, a tout connu, mais que lors de son incarnation elle oublia tout. Le travail de connaissance est alors celui de re-connaissance. L'objet d'une connaissance est certes suscité par les sens, mais son apparition réelle au sein de l'âme provient de sa réminiscence ; de son souvenir. Les sens ne sont alors que des outils qui aident l'âme à accoucher de ses oublis. Cette méthode, que Socrate
2 dans les dialogues de Platon (donc pas le Socrate historique) appelle la méthode maïeutique (art de l'accouchement), permet de faire «accoucher» à n'importe quel homme un savoir qu'il croyait ignorer, simplement en lui posant des questions. le «maïeute», l'accoucheur des esprits. prendre conscience qu il ne connaît pas ce qu il croyait connaître. Expliciter ce qu il a à l esprit : si cette explicitation, cet «accouchement» est possible, alors la pensée prouve sa consistance. Par le biais de dialogue où l on fait profession de son ignorance. permet à certains d'avoir une conception correcte des choses sans pour autant en avoir la science. quatre types de relations à la connaissance : ce que l'on sait que l'on sait, ce que l'on sait que l'on ne sait pas, ce que l'on ne sait pas que l'on sait (ce à quoi s intéresse la maïeutique), ce que l'on ne sait pas que l'on ne sait pas. Critique des sophistes qui adoptent des discours basés sur la connaissance et les sciences. L allégorie de la caverne : le dialogue platonicien est chaque fois une tentative pour se hausser hors de la multiplicité des apparences, et accéder à la réalité intelligible. La première étape du mythe de la caverne présente des hommes enchaînés dans une caverne, tournant le dos à un feu qui projette, sur la seule paroi qu'ils puissent voir, l'ombre d'objets que des porteurs font défiler. L'habitude, jointe au fait qu'ils n'ont ou ne se souviennent pas d'avoir jamais rien vu d'autre, leur fait prendre ces ombres pour la vérité elle-même. La deuxième étape, qui entreprend de briser cette première illusion, sera en conséquence douloureuse : elle décrit les souffrances qu'éprouveraient ces esclaves si quelqu'un descendait les libérer de leurs chaînes et les contraignait à tourner leur regard en direction du feu, pour constater l'existence d'objets plus vrais et reconnaître qu'ils n'en avaient vu que l'ombre. Mais l'éblouissement empêche cette reconnaissance. La troisième étape, les faire cette fois sortir de la caverne pour qu'ils commencent à accepter l'évidence de réalités d'un degré de vérité supérieur dont les objets qui défilaient devant le feu n étaient qu une image, des ombres. Enfin, lorsqu'ils auront été accoutumés à ces réalités, la quatrième étape les fera accéder à la contemplation directe du Soleil, qui leur permet par sa chaleur d'exister et, par sa lumière, d'être connus. Ils redescendent alors dans la caverne pour émanciper ceux qui ne les ont pas suivis, mais, éblouis cette fois par les ténèbres, leur maladresse fera d'eux l'objet de toutes les risées, voire s'ils deviennent gênants de sévices pouvant aller jusqu'à la mort. III. Citations «L opinion est quelque chose d intermédiaire entre la connaissance et l ignorance» in La république «Le premier bien est la santé, le deuxième la beauté, le troisième la richesse» in Les lois «L homme est la mesure de toute chose» in Théétète «Philosopher, c'est apprendre à mourir» in Le Phédon «La nécessité est la mère de l invention» in La République «La victoire sur soi est la plus grande des victoires» «La connaissance des mots conduit à la connaissance des choses»
3 IV. Textes choisis - La République, Livre VII, 514 à 521c Socrate - Comparons maintenant notre nature humaine à l éducation. Imagine des hommes dans une grotte, dont l entrée est longue. Ils y vivent depuis toujours, les jambes et la nuque attachées, ce qui les empêche complètement de bouger. Ils ne peuvent tourner la tête et regardent toujours droit devant. Loin derrière et plus haut qu eux brûle un feu dont la lumière leur parvient. Entre le feu et ces hommes, il y a une mute le long de laquelle un muret a été élevé, comme le muret derrière lequel se cachent les marionnettistes. Glaucon - Je vois. S - Des hommes portant toutes sortes d objets passent derrière ce muret. Ils transportent des statues d êtres humains ou d autres êtres vivants. Ces objets en bois, en pierre et de tout matériau dépassent du muret. Certains porteurs parlent et d autres se taisent. G - Ce sont d étranges prisonniers. S - Ils nous ressemblent, pourtant! Premièrement, penses-tu que ces hommes aient jamais vu autre chose que les ombres de ces objets? Des ombres provoquées par la lumière du feu sur la paroi de la grotte en face d eux? G - Impossible, s ils ont la tête immobile. S - S ils parlent ensemble, ils considèrent sûrement ce qu ils voient comme la réalité? G - Nécessairement. S - S il y avait un écho venant de la paroi? Ne penseraient-ils pas que ce son est produit par la chose qu ils voient? G - Sûrement. S - Bref, pour tous ces hommes, le vrai n est rien d autre que l ensemble des ombres de ces objets fabriqués? G - Absolument. S - Examine ce qui se passerait si on détachait leurs liens. Chaque fois que l un d eux serait détaché et qu il serait obligé de se lever, de se retourner, de marcher et de regarder la lumière, ne souffrirait-il pas? L éblouissement ne le rendrait-il pas incapable de distinguer les choses dont il ne voyait que les ombres? Comment réagirait-il si on lui disait que, tout à l heure, il ne voyait que des sottises, mais que maintenant il regarde ce qui est réellement? Ne crois-tu pas qu il serait perdu? Qu il considérerait plus vrai ce qu il voyait avant? G - Les ombres lui sembleraient plus vraies. S - Si on l obligeait à regarder la lumière elle-même, il aurait mal aux yeux et il la fuirait pour se retourner vers ce qu il est capable de distinguer, trouvant ces choses plus nettes. G - Certainement. S - Et si on lui faisait gravir la pente raide, si on l amenait dehors, à la lumière du soleil, ne souffrirait-il pas? Ses yeux éblouis ne seraient-ils pas incapables de distinguer la moindre chose qu on lui dirait être vraie? G - Ils n en seraient pas capables tout de suite. S - En effet, l homme devrait s habituer. Pour commencer, il distinguerait les ombres des choses. Puis, sur l eau, par exemple, il pourrait voir les images des hommes et des autres réalités. Plus tard, il finirait par apercevoir la réalité elle-même. Ensuite, la nuit, il pourrait regarder les objets dans le ciel, le ciel luimême, la lumière des astres et de la lune. G - Effectivement. S - Ce n est que plus tard, en dernier lieu, qu il serait capable de distinguer le soleil lui-même, en luimême, tel qu il est. G - Nécessairement.
4 S - En raisonnant au sujet du soleil, il conclurait que c est lui qui produit les saisons, qui régit tout dans le monde visible, y compris ce qu il voyait dans la grotte. G - Il en viendrait là. S - Ne penses-tu pas qu il s estimerait heureux de ce changement? Ne plaindrait-il pas ceux qui sont restés dans la grotte? G - Oui, certainement. S - Tous les honneurs et les louanges de ces gens, les privilèges accordés à celui qui distingue le mieux ce qui passe sur le mur, à celui qui mémorise le mieux ces choses, penses-tu que notre homme les désirerait? Ne préférerait-il pas n être qu un laboureur dans la réalité, plutôt qu un savant au royaume des apparences? G - II ne voudrait jamais revivre comme avant. S - S il redescendait s asseoir à la même place, ne serait-il pas aveuglé par l obscurité? G - Oui, certainement. S - S il devait alors se prononcer sur les choses de là-bas, ne ferait-il pas rire? On penserait que son séjour lui a abîmé les yeux, qu il ne vaut pas la peine d aller là-haut. Si notre homme tentait de détacher ses semblables pour les mener en haut, ne le tueraient-ils pas? G - Oui. S - Cette image s applique intégralement à ce dont nous parlions. Ce que nous connaissons par la vision ressemble au séjour dans la grotte. L ascension et la contemplation des choses d en haut correspondent à la montée de l âme vers l intelligible. Parmi tout ce que l on peut connaître, le terme ultime est l idée du Bien. Il est pénible de la percevoir; pourtant, lorsqu on la connaît, on ne peut que conclure qu elle est la cause de tout ce qui est juste et beau. Elle produit la lumière dans le monde visible; elle produit vérité et intelligence dans l intelligible. Quiconque veut agir sensément, dans sa vie personnelle ou dans la vie publique, se doit de la connaître. G - Je pense comme toi. S - Tu comprends aussi qu un homme qui est allé là-bas ne veut pas s occuper des affaires des hommes. Il ne désire plus que les choses dont son âme a envie. G - On peut s y attendre. S - Et nous ne nous étonnerons pas que celui qui passe des contemplations divines aux malheurs humains soit maladroit ou risible? G - Ce ne serait pas étonnant. S - Un homme sensé sait qu il y a deux causes à l aveuglement: lorsque les yeux passent de la lumière à l obscurité et, inversement, de l obscurité à la lumière. Le même aveuglement guette l âme. C est pourquoi, lorsque nous rencontrons quelqu un qui s exprime de manière confuse sur des sujets difficiles, il ne faut pas rire de lui, mais examiner si, venant de la lumière, c est par manque d accoutumance qu il semble dans le noir, ou si, montant vers la lumière, il est frappé d éblouissement. G - En effet. S - Il nous faut donc conclure que l éducation n est pas ce que certains affirment qu elle est. Ils affirment que le savoir n est pas dans l âme, mais qu ils sont capables de le faire entrer dans l âme! Comme s ils pouvaient faire entrer la vision dans des yeux aveugles! G - C est ce qu ils affirment. S - Notre argumentation démontre plutôt que la puissance d apprendre est dans l âme de chacun, avec l organe qui peut apprendre. Comme l oeil ne peut se tourner vers la lumière qu avec l ensemble du corps, la partie de l âme qui peut apprendre ne peut se tourner vers ce qui est en haut qu en détournant toutes les parties de l âme de ce qui est soumis au devenir, jusqu à ce qu elle parvienne à la contemplation de ce qui est vraiment, le Bien. N est-ce pas? G - Oui.
5 - Critique de la rhétorique «Il m'est arrivé maintes fois d'accompagner mon frère ou d'autres médecins chez quelque malade qui refusait une drogue ou ne voulait pas se laisser opérer par le fer et le feu, et là où les exhortations du médecin restaient vaines, moi je persuadais le malade par le seul art de la rhétorique. Qu'un orateur et un médecin aillent ensemble dans la ville que tu voudras : si une discussion doit s'engager à l'assemblée du peuple ou dans une réunion quelconque pour décider lequel des deux sera élu comme médecin, j'affirme que le médecin n'existera pas et que l'orateur sera préféré si cela lui plaît. Il en serait de même en face de tout autre artisan: c est l'orateur qui se ferait choisir plutôt que n'importe quel compétiteur; car il n'est point de sujet sur lequel un homme qui sait la rhétorique ne puisse parler devant la foule d'une manière plus persuasive que l'homme de métier, quel qu'il soit. Voilà ce qu'est la rhétorique et ce qu'elle peut». V. Sujets possibles La recherche de la vérité conduit elle au bonheur? Est il si difficile de trouver sa Voie? Faut il combattre l injustice? Sources
l'essence de chaque chose se trouve dans la chose même. matière forme
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