LA PRISE EN CHARGE DES TROUBLES DE LA DEGLUTITION EN EHPAD
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- Victor Petit
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1 LA PRISE EN CHARGE DES TROUBLES DE LA DEGLUTITION EN EHPAD Etude descriptive des pratiques professionnelles de Médecins Coordonnateurs dans 27 EHPAD d un groupe privé associatif Docteur Audrey GUEDJ Diplôme Inter Universitaire «Formation à la fonction de Médecin Coordonnateur d EHPAD» 1
2 EPIDEMIOLOGIE Les troubles de la déglutition chez la personne âgée institutionnalisée représentent un véritable problème de santé publique. Leur fréquence et leur prévalence augmente avec l âge: En institution elle atteint 30 à 60 %. Cette pathologie est sous-évaluée et peu prise en charge. De causes multiples (Neurologiques, ORL, Iatrogeniques ) chez des sujets poly pathologiques. Ces troubles sont responsables de morbidité et de mortalité par: - Fausses routes. - Pneumopathies d inhalation. - Dénutrition. -- Isolement social et altération de la qualité de vie. Les troubles de la déglutition sont responsables de : 4000 décès par an en France. 2
3 PROBLEMATIQUE ET BUT DE L ETUDE En EHPAD, le médecin coordonnateur a un rôle essentiel dans la prévention de ce risque nutritionnel. Plusieurs interrogations peuvent être soulevées concernant la gestion de ces troubles par le médecin coordonnateur en EHPAD: - Quelle est la population à risque en EHPAD. - Quelle démarche diagnostic clinique et para clinique est réalisée. - Quelles sont les modalités de prise en charge et les moyens disponibles en EHPAD. - Quelles sont les difficultés pour limiter ce risque en EHPAD. C est pour tenter de répondre à ces interrogations qu une enquête a été menée. Le but de cette étude a été : - D évaluer l état des pratiques professionnelles et les difficultés rencontrées par les médecins coordonnateurs sur les troubles de la déglutition en EHPAD. - De comparer ces données aux Recommandations Officielles existantes sur ce sujet. - De mettre en évidence des axes d amélioration pour une meilleure prise en charge de ces troubles - D augmenter le niveau de sécurité et la qualité de vie des résidents en EHPAD. 3
4 CARACTERISTIQUES DE L ETUDE ET DE LA POPULATION ETUDIEE - Etude descriptive sur les pratiques professionnelles EHPAD d un groupe privé associatif à but non lucratif. - Questionnaire de 15 items(questions directives fermées, synthétiques, choix de pourcentage). - au MEDEC et/ou IDEC. - Exclusion les résidences sans MEDEC ni IDEC. - Analyse sur World, pourcentages arrondis. - Recherche bibliographique sur PubMed et Cochrane. - Référence aux Recommandations HAS et aux Bonnes Pratiques de soins en EHPAD de la Société Française de Gériatrie et Gérontologie réponses sur 27 EHPAD. - 5 abstentions et 2 exclusions. - Taux de participation de 74%. C est donc une étude préliminaires donnant un premier aperçu de l état des pratiques des médecins coordonnateurs. L échantillon étudié est représentatif, les EHPAD sont de taille moyenne, l age moyen et le GMP correspondent aux chiffres officiels. * selon l observatoire des EHPAD de Janvier à 1700 résidents sur les 20 EHPAD. - moins de 70 résidents pour 50 des EHPAD. - âge moyen de plus de 85 ans pour 60 des EHPAD. - GMP entre 650 et 700 pour la moitié des EHPAD. 4
5 RESULTATS: POPULATION A RISQUE ET DEMARCHE DIAGNOSTIQUE Il y a une sous estimation de la population à risque: - 80% des MEDEC/IDEC évaluent le taux de résidents présentant des troubles de la déglutition à moins de 30%. - 60% des MEDEC/IDEC évaluent la présence de pathologies neurologiques à risque, chez plus de 50% de leurs résidents. (Démence, AVC, Parkinson) - 50% des MEDEC/IDEC évaluent la présence de traitements à risque chez moins de 30% des résidents traités. ((NL, BZD, HPN, AC ) - 50% des EHPAD interrogés déclarent avoir eu des épisodes de fausses routes chez 10 à 20% de leurs résidents. - 80% des EHPAD interrogés évaluent la survenue de pneumopathies d inhalation à moins de 10%. Ces résultats montrent une sous-estimation du risque de troubles de déglutition ainsi que des complications infectieuses inhérentes à ces troubles. Ceci, malgré une forte proportion de pathologies neurologiques et donc de résidents à risque et un fort taux de fausses routes en EHPAD. Il y a une sous évaluation du diagnostic des troubles de la déglutition: - 10% d examen clinique réalisés par le médecin traitant ou coordonnateur. - 20% de consultation spécialisée ORL. - 40% d examens complémentaires réalisés. (Vidéographie, Transit oeso pharyngé, Endoscopie ). - 40% d interventions paramédicales par les diététiciennes, 50% par les kinésithérapeutes et orthophonistes et 70% par les dentistes. Ces résultats vont à l encontre des recommandations de l HAS qui préconisent une approche multidisciplinaire, avec dépistage clinique prioritaire et para clinique si besoin. 5
6 RESULTATS: MODALITES ET DIIFICULTES DE PRISE EN CHARGE Les moyens dont disposent les EHPAD sont conséquents, mais sont en pratique hétérogènes, en fonction des moyens financiers et humains et de l organisation des établissements: - Dans 80% des cas il existe du matériel adapté. - Dans 100% des cas il y a un listing des résidents à risque. - Dans 80% des cas il existe une organisation en salle à manger. - Dans 100% des cas, il y a la présence en salle à manger pendant les repas de soignants. - Dans 90% des cas les protocoles existent. - Dans 60% des cas il y a des formations auprès des équipes soignantes, mais seulement dans 10% des cas auprès des équipes de ménage et de restauration. De plus, ces résultats soulignent un défaut de formation des équipes de cuisine et de ménage. Sachant que toute personne qui intervient sur des sujets âgés dépendants devrait avoir une formation sur les signes d alerte, sur les risques encourus et sur les mesures d urgence. Les MEDEC/IDEC ont des difficultés pour l application des régimes: - Dans 40% avec les équipes de ménage et de restauration, contre 20% avec les soignants. - Dans 30% avec les résidents et leurs familles. Ces résultats soulignent des difficultés avec les équipes pour l application des régimes et aussi avec des résidents ou des familles qui refusent le régime alimentaire. Cela confirme les efforts à réaliser pour former et sensibiliser tous les intervenants en EHPAD. Cela ouvre le débat entre la sécurité et le respect de la liberté du résident. 6
7 PERSPECTIVES D AVENIR Il est essentiel d optimiser la prise en charge des troubles de la déglutition en EHPAD, en réalisant une démarche systématisée en équipe pluridisciplinaire, coordonnée par le médecin coordonnateur et en mettant en place différentes mesures convergentes vers ce but: - Un dépistage des personnes à risque, avec la connaissance des signes d alerte par les soignants et le signalement précoce des sujets à risque par des fiches d évaluation. - Un diagnostic clinique et para clinique systématisé pour les sujets à risque, avec l intervention de spécialistes et développement d un réseau (ORL, Orthophoniste, Kinésithérapeute, Ergothérapeute, Diététicienne ). - Une identification des personnes à risque (à travers des listings et des plans de table), ainsi qu une étude personnalisée de l organisation en salle de restaurant avec une surveillance par des soignants formés aux gestes d urgence. - Une adaptation des régimes et du matériel spécialisé organisée par la diététicienne et l ergothérapeute. - Une formation de tout le personnel intervenant dans l EHPAD (restauration et de ménage) à partir de protocoles officiels et d ateliers pratiques sur les précautions d alimentation et la gestion de l urgence. - Une sensibilisation des résidents et de leurs familles, à travers des brochures d information sur les troubles de la déglutition. Ces mesures permettrait de lutter activement contre les complications aigues et de maintenir une qualité de vie en préservant le plaisir de manger des sujets âgés institutionnalisées. 7
8 En vous remerciant de votre attention 8
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