Présence mariste au Manitoba

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1 CHRONIQUE HISTORIQUE DU F. ARMAND MORIN N0 15, décembre 2014 Présence mariste au Manitoba L implantation des Frères Maristes au Manitoba fut une aventure assez audacieuse. Surtout quand on se reporte au début du 20 e siècle, moment où les premiers frères y sont arrivés. On venait à peine de sortir de l époque de Louis Riel, des années qui ont échauffé tellement les esprits, comme l on sait. Au total, la présence des Maristes dans l Ouest canadien aura duré près d une vingtaine d années. Elle s est réalisée en deux périodes différentes : soit de 1910 à 1921 et de 1943 à Cette courte chronique comprend deux parties. Le premier volet donne une vue globale des fondations maristes au Manitoba, alors que le deuxième présente un récit détaillé des circonstances d implantation et de fondation. Sources : Archives des Frères Maristes à Château-Richer; Archives de la province mariste américaine; section «Our faded laurels»; Document produit par F. Jacques Roux, à partir des archives de Poughkeepsie. Annexes : 1. Frères ayant œuvré au Manitoba. 2. Présence de la province mariste américaine à Montréal : St. Michael s A. Morin 1

2 Première partie PRÉSENCE MARISTE AU MANITOBA «Une présence mariste de 18 ans» Première présence mariste ( ) Quelques repères historiques : 1904 : ouverture d une école à St- Pierre-Jolys (municipalité canadienne-française), par les Frères-de-la-Croix-de-Jésus, à la demande de Mgr Langevin. En 1910 : arrivée des premiers frères maristes au Collège des Jésuites de St-Boniface. Les frères sont en charge de l enseignement dans les classes préparatoires au cours classique et dans une classe du cours commercial. Ces frères venaient tous de Pouhgkeepsie (USA). Communauté fondatrice ( ) : F. Namase, directeur F. Delphinus, F. Henri Georges Communauté ( ) : F. Boniface, directeur F.John Michael. 5 autres frères F. Namase F. Boniface En 1911 : ouverture d une école à St-Norbert. Communauté fondatrice à St-Norbert : F. Charles-Adrien, directeur F. Stephen Régis F. François-Xavier 2

3 En 1911 : division de la province mariste d Amérique (Province du Canada et Province des États-Unis). Les œuvres du Manitoba relèvent alors de la province américaine. En 1913 : arrivée des premiers frères maristes à St-Pierre-Jolys, venant de Poughkeepsie, en remplacement des Frères de-la-croix-de-jésus en manque de personnel. Les Clercs de St-Viateur prennent la relève. En 1913 : ouverture d une école à Ste-Anne-des-Chênes avec des frères de la province américaine. Écoles rurales fondées par les frères de la province américaine : St- Norbert; St-Pierre-Jolys ; Ste-Anne-des-Chênes ; et responsabilité d un cours commercial au Collège des Jésuites à St-Boniface. À cela s ajoute l ouverture d un Juvénat qui a donné quelques recrues maristes. En 1920 : le secteur mariste manitobain devient la responsabilité de la province mariste canadienne. Projet de l Administration générale : faire un district mariste canadien. Ce projet ne s est pas concrétisé. Communauté de 1920 F. Victor-Hilaire, F. Jean-Michel, F. Paulin-Alphonse, F. Pierre-Antoine. F. Victor-Hilaire F. Jean-Michel En 1921 : la province abandonne les Oeuvres maristes de l Ouest pour de multiples raisons : contexte anglo-protestant difficile; exigences de professeurs bilingues; les diplômes de Québec ne sont pas reconnus; obligation de suivre des études spéciales en anglais, à l Université du Manitoba; absence de manuels scolaires en français; frais onéreux de déplacements, etc. 3

4 Deuxième présence mariste ( ) Collège Universitaire de St-Boniface, Manitoba (Pères Jésuites) Première communauté en 1943 : (Province d Iberville) F. François-Victor, dir.; F. Jean-Michel; F. Jean-Sylvio F. François-Victor F. Jean-Michel F. Jean-Sylvio 4

5 Quelques frères qui ont oeuvré à St-Boniface : (Liste non exhaustive) F. Marie-Noël F. Marcel Grenier, F. Jacques Roux, F. Bertrand Labelle F. Hervé-Léon F. Paul-Omer.. F. Marie-Noël F. Marcel Grenier Notes supplémentaires F. Jacques Roux F. Bertrand Labelle En 1943 : la province mariste canadienne est divisée en deux (Iberville et Lévis). La province d Iberville reprend des tâches d enseignement au Collège des Jésuites à St-Boniface Mgr Georges Cabana est un ancien élève des frères. Le Collège des Jésuites était en même temps le séminaire diocésain de St-Boniface. Une recrue mariste du Manitoba: F. Louis- Adorateur à Beloeil. 5

6 Deuxième partie RÉCIT DÉTAILLÉ DES IMPLANTATIONS MARISTES AU MANITOBA Traduction d un document (Poughkeepsie) par F. Jacques Roux 1 - SAINT-BONIFACE (collège des Jésuites devenu collège universitaire de Saint-Boniface) En mars 1910, le père Filiatrault s.j., recteur du collège de Saint- Boniface, Manitoba, adressa une requête aux Frères Maristes pour obtenir des professeurs : deux pour le cours préparatoire (au cours classique) et un pour le cours commercial. Une autre source d information mentionne que son Excellence l Archevêque Langevin, O.M.I., de Saint-Boniface, invita, en 1910, les Frères Maristes à venir assister les pères Jésuites, pour les raisons mentionnées plus haut. (Note personnelle : il semble ici que l Archevêque ne fait que corroborer la demande du père recteur.) Après les négociations d usage et de nombreuses considérations nos supérieurs acceptèrent d initier l apostolat mariste au Manitoba. Être envoyé dans une région canadienne éloignée, fut une première pour nos frères. Le Manitoba est la province des prairies le plus à l Est. Winnipeg, la capitale, est située sur les bords de la rivière Rouge et St-Boniface de l autre côté, environ 70 milles des frontières du Minnesota et du Dakota Nord aux États-Unis. On nous avait promis terre et autres secours matériels, aussi bien que support moral, par les autorités ecclésiastiques manitobaines, pour l établissement d une maison provinciale et une école normale. D autre part, l Institut s engagea à assurer le personnel nécessaire, avec l aide d une de nos provinces françaises, dès que le projet de ce district serait fonctionnel. Avec cette entente, nous avons accepté, comme satisfaisantes les conditions du collège de Saint-Boniface, et en août 1910, nous confirmons, au Père J. Carrière,s.j., le nouveau recteur, notre assentiment aux arrangements établis par son prédécesseur. En septembre suivant, frère Ptoléméus, provincial de la province mariste de l Amérique du Nord, désigna frère Namase comme directeur de la communauté de trois frères, pour initier l apostolat mariste dans la région du Manitoba. Les frères étaient logés et nourris au collège. Une salle de communauté était à leur disposition avec accès à toutes les facilités du collège. Les frères seraient sous la direction des Jésuites en ce qui concerne leur 6

7 implication professionnelle, mais non surveillant de récréation ou d étude sans l autorisation du Frère Provincial. Une allocation annuelle de 1,000$, pour les trois frères, fut accordée pour leurs dépenses personnelles et leurs voyages. La première année s avéra plutôt astreignante. Frère Namase, le directeur, subit une attaque de rhumatisme aigu et dut, au mois de novembre, être remplacé par le frère Boniface : tandis que, contre toute prévision, le frère Delphinus retourna à la maison provinciale. Le frère Spérat Joseph lui succéda. Néanmoins, tout fonctionnait bien au collège. Les pères jésuites se montrèrent pleins d égards envers nos frères qu ils considéraient comme des membres de leur communauté. Les frères aimaient leur enseignement, leurs compagnons de travail ainsi que l ambiance sociale. Il y avait toujours surabondance de cours, d organisations musicales et d événements sportifs qui sollicitaient leur coopération et encourageaient leurs ambitions personnelles ou, même leur désir de perfectionnement. Les frères se plaisaient au collège; mais nos supérieurs auraient préféré une résidence détachée du collège afin d éviter de malheureuses liaisons ou du zèle désordonné. Tout allait tellement bien que les Pères Jésuites, à maintes reprises, firent pression auprès de nos supérieurs pour qu on prenne l enseignement et la direction des classes préparatoires, du cours commercial, du département de la musique, dont l orchestre, ainsi que la surveillance des études. En 1911, lors de la création de la Province Américaine, le collège passa sous l autorité de la nouvelle province qui assigna sept frères pour continuer notre engagement avec les Jésuites. Cette communauté devint un centre pour les autres communautés établies dans la région en 1912 et Malheureusement, le nombre de frères était insuffisant pour les tâches assignées, car nos supérieurs considéraient déjà l ouverture d autres établissements dans la région, et l érection éventuelle d une province mariste. Impitoyablement, la première guerre mondiale aggrava sérieusement nos ressources de personnel en plus de faire évanouir notre espoir de renfort de la part de nos provinces européennes. De louables efforts ont été faits pour consolider notre apostolat au Manitoba en acceptant de nouvelles fondations. 2 - ÉCOLE SAINT-NORBERT (dans le village du même nom) La première-née parmi les filles de Saint-Boniface est une prospère et prometteuse petite école à Saint-Norbert, Manitoba, à quelque 15 milles à l est 7

8 du collège. Le frère Boniface, alors directeur de la communauté du collège, toujours à l affût de nouvelles fondations dans la région, réussit à attirer l attention du clergé environnant sur notre travail. Bientôt, l abbé G. Clouthier, un saint prêtre, vint visiter le frère Boniface dans le but de s enquérir, et même de finaliser nos conditions pour une éventuelle prise en charge de l école municipale dans sa paroisse. Il fut adroitement référé au frère provincial qui reçut, par la poste, un compte rendu complet de la situation. Le 5 juillet 1911, l assentiment de nos conditions nous fut envoyé par le Dr.I.S. Gendreau, secrétaire de la commission scolaire de Saint-Norbert : logement, 100$ annuellement pour lumière et chauffage et 1 500$ comme salaire annuel de trois frères. Cependant, presque immédiatement, des difficultés surgirent; nos frères détenaient des diplômés émis par les frères maristes et non par les autorités scolaires manitobaines. Au mois de février, un avertissement fut remis au frère directeur l informant de la fermeture de l établissement à moins que nos certificats soient officiellement issus du Manitoba. Jusque en 1915, la tension s atténua grâce à la gentillesse et à l indulgence de ces mêmes autorités, temporairement favorables envers les écoles catholiques et l enseignement du français. Elles maintenaient alors un prêtre, Mgr Cherrier, comme membre de la Commission. Dans les années 1912 et 1913, quatre frères employés par les autorités de Saint-Norbert recevaient annuellement 2 600$. De nouvelles difficultés survinrent en La commission scolaire locale désirait introduire un cours secondaire complet avec une moyenne de trois à cinq par classe tandis que nous ne voulions pas une école mais une résidence plus convenable pour les frères. Finalement, le 25 mai, 1914, notre frère provincial leur envoya un dernier ultimatum : nos conditions ou retrait des frères. Ils furent retirés. En juillet 1915, les négociations reprirent. Monsieur le curé Clouthier fit un appel émouvant, nous demandant patience et générosité; en nous rappelant les promesses de l archevêque A. Langevin, concernant notre projet d une future province dans la région. Ce fut en vain. Les autorités scolaires du Manitoba pressées par le Dr.Thorton, le commissionnaire des écoles du nouveau régime, exigeaient avec intransigeance et immédiatement le certificat officiel du Manitoba, ou, alternativement, l enrôlement aux cours d été, donnés par leur École Normale, jusqu à concurrence de 18 semaines. Nous n avions jamais, auparavant, expérimenté combien faciles ces conditions étaient. Cependant nous les craignions trop pour nous y soumettre. 8

9 Le 15 juillet, d autres divergences provoqua notre décision de fermer l école, suivie d un contre avis de rouvrir. Le 9 septembre, la commission scolaire fit parvenir une première notification de fermeture. Le 15 du même mois, par l intermédiaire du frère Boniface, une demande de dédommagement fut adressée aux autorités scolaires locales. Finalement, le 25 octobre, arriva l avis officiel du retrait des frères, prenant effet le 25 décembre L enquête accompagnant l avis, concernait les diplômes de nos frères, à savoir : leur reconnaissance officielle par le Manitoba, et résumait ainsi la vraie cause du litige et de la fermeture. Durant les trois courtes années d enseignement à Saint- Norbert, les frères réalisèrent d excellents succès avec les élèves. 3 - ÉCOLE SAINT-PIERRE-JOLYS (dans la localité du même nom) Saint-Pierre-Jolys est une fille de Saint-Norbert, puisque en 1879, la paroisse aussi bien que la municipalité furent établies par des colons originaires de cette paroisse. Saint-Pierre-Jolys se trouve à environ 30 milles à l ouest de Winnipeg, au centre d une région agricole très riche. Le premier pasteur résident était le zélé prêtre J. M. A. Jolys, natif de la Bretagne, France. En 1904, les paroissiens obtinrent le service de professeurs religieux pour leur école en la confiant aux Frères de la Croix de Jésus de Rimouski. Malheureusement, en 1912, le manque de personnel obligea le retrait de ces généreux frères. Le bon abbé Jolys lança alors des appels, invitant d éventuels successeurs. Le 24 avril, les frères Maristes recevaient de son Excellence Mgr Langevin, archevêque de Saint-Boniface, une requête exaspérée en faveur de Saint-Pierre-Jolys et de Saint-Jean-Baptiste. Des négociations avec les commissaires aboutirent, à compter de septembre 1913, à l engagement de trois frères pour l école Saint-Pierre-Jolys : un salaire annuel de 2 000$, l usage d une résidence avec chauffage, électricité et eau courante, et l usage d un lopin de terre pour le jardinage. À l ouverture de l école, une subvention de 300$ fut accordée pour l ameublement de la résidence. L école Saint-Pierre-Jolys fut la plus brillante de nos écoles du Manitoba. Le dévouement des frères et les bons résultats des élèves enchantèrent le curé et les paroissiens. Très tôt, quelques élèves demandèrent leur admission dans notre institut. Cinq furent choisis comme juvénistes. De sérieux et louables efforts furent alors entrepris pour l établissement d un juvénat dans la région. Une grande sympathie s établit entre les frères, la population et le clergé de Saint-Pierre-Jolys, une sympathie qui, mise à l épreuve, réussit à surmonter 9

10 de sérieux litiges. Mais bientôt, le ressentiment du Département des Affaires Scolaires du Manitoba, envers nous et les écoles catholiques, tempéra les ardeurs premières. En 1916, Mr R. Fletcher, député Ministre, d un ton menaçant, ordonna notre adhésion immédiate aux lois concernant les diplômes officiels d enseignement du Manitoba. Son Excellence Mgr Arthur Béliveau, archevêque de Saint-Boniface, délicatement rappela que, pour enseigner légalement, les frères doivent détenir le certificat officiel, et nous pressait de trouver les moyens pour les obtenir. En toute loyauté, le frère provincial promit des efforts sincères pour résoudre la situation. Tôt en 1917, le curé Jolys, dans une longue lettre adressée au frère provincial, insistait en faveur du certificat manitobain exigé pour nos frères en rappelant les conditions faciles d obtention à l École Normale. Quelque temps plus tard, anxieux, le bon prêtre s informait si on avait toujours l espoir de continuer notre apostolat à l école. On lui promit que nos projets d ouvrir une maison de formation dans l Ouest et de créer une situation qui pourrait être mutuellement favorable, à nous et aux autorités locales, se poursuivaient toujours, tout en promettant à la commission scolaire l acquisition des diplômes requis pour nos frères. Malheureusement, la situation se détériorait davantage. En 1920, le frère Gabriel-Marie, désigné pour visiter l établissement, interviewa les autorités et réalisa que son maintien était raisonnablement intenable, considération faite : de la grande distance, du petit nombre de frères dans la région, de l insistance des autorités pour l acquisition immédiate des diplômes, la disposition défavorable des autorités scolaires du Manitoba, et les maigres rétributions pour le travail des frères. La décision fut prise de fermer l établissement. De véhémentes supplications et des démonstrations obtinrent la promesse d un dernier effort pour maintenir notre présence dans l Ouest. C est alors que le district de l Ouest fut transféré à la province mariste canadienne, tout en maintenant les frères américains, actuellement impliqués dans l école, pour continuer l œuvre jusqu à l arrivée de frères qualifiés qui remplaceraient ceux qui désireraient retourner aux Etats-Unis. En 1921, le frère Héribert, provincial américain, notifia les autorités du Manitoba de notre décision finale de retirer les frères (de la région) à la fin de l année scolaire. Il essaya d intéresser le frère Gabriel-Marie, provincial canadien, sur la possibilité de continuer le développement de nos œuvres dans la 10

11 région et de maintenir le personnel de l école Saint-Pierre-Jolys. Ce dernier, ayant déjà évalué la situation, s en tint aux considérations et observations recommandées. Ainsi se termina le travail des frères américains au Manitoba, Canada. 4 ÉCOLE SAINTE-ANNE-DES-CHÊNES (école dans la dite localité) Le joli petit village de Sainte-Anne-des-Chênes se trouve sur les bords de la rivière Seine, une trentaine de milles au sud de Winnipeg. En 1858, les pères Oblats de Marie Immaculée fondèrent cette paroisse. Éventuellement, elle passa sous la direction de Mr F.Giroux, prêtre séculier très dévoué qui, après 42 années de travail acharné, chercha pour les garçons, une communauté religieuse d hommes pour remplacer les Sœurs Grises. Les négociations avec le frère provincial (américain), par l intermédiaire de Frère Boniface du collège Saint- Boniface, furent interrompues par la mort soudaine du bon prêtre. Son successeur, le père Wilfrid Jubinville, OMI, reprit les démarches de son prédécesseur et obtint facilement des frères pour l automne La commission scolaire s engageait, au coût de 600$, à défrayer les frais de leur installation, et offrait un salaire de 1800$, pour chacune des deux premières années, et par la suite 2 000$ annuellement. L éloignement de ces petits villages de l ouest de la province favorisait un magnifique esprit de communauté, parmi les quelques habitants de ces villages, que les citadins peuvent difficilement comprendre. Le père Jubinville et son assistant, le père Chevalier, étaient considérés comme membres de la communauté de nos frères tout comme ces derniers l étaient au presbytère. Fréquemment, ils se retrouvaient ensemble pour les récréations ou une occasionnelle frasque, mais surtout pour les travaux et les projets apostoliques. Une chorale de garçons se forma, comme moyen de formation et de divertissement; une autre chorale d hommes et d enfants fut créée pour l animation de la Messe et des cérémonies religieuses, au grand enchantement et émerveillement de cette population simple et ingénue Ces bons paysans, aussi bien que leur clergé, étaient très dévoués à la cause des frères, spécialement après avoir joui de quelques charmantes représentations artistiques sur la scène de l école; et après avoir été témoins des succès académiques qui accompagnèrent l arrivée des frères dans la municipalité. Les cours pratiques d agriculture et de mécanique, dirigés et encouragés par le gouvernement, ont été une attraction positive à notre école de Sainte- Anne-des-Chênes. C est alors que les garçons formèrent un club. Ils choisirent 11

12 une expérience spéciale qu ils désiraient poursuivre et voir se développer en manufacture d accessoires de cuisine ou d instruments agricoles; ou encore, l élevage d animaux ou un petit jardin. L État fournissait les matériaux nécessaires et même l expertise; mais les garçons devaient noter toutes les étapes de leur projet ainsi que les meilleures méthodes de succès. À Sainte-Anne-des-Chênes, les frères furent rarement incommodés au sujet des diplômes, mais, comme partout ailleurs dans l Ouest, ils détestaient l enseignement du français et de la religion après les heures régulières de classe ainsi que la mauvaise volonté qui suivit les élections de En 1917, à cause de la rareté de personnel, les frères quittèrent l école avec la promesse de retour après la guerre, si possibilité il y avait. Les pères Rédemptoristes, en charge de la paroisse depuis 1916, étaient bien anxieux de nous revoir après l armistice. En 1920, le père Ménard, curé, s enquit des possibilités de reprendre les négociations en faveur d un retour dans l Ouest. On le référa à notre provincial, à Poughkeepsie, mais la Providence n avait pas encore ranimé sérieusement nos espoirs vers l Ouest. 12

13 Annexe 1 : Frères qui ont œuvré au Manitoba A Frères de la province américaine : COLLÈGE SAINT-BONIFACE, Saint-Boniface nov. : frère Namase, directeur jusqu à novembre : frère Marie-Boniface, directeur : frère Victor-Hilaire : ÉCOLE SAINT-NORBERT, Saint-Norbert : frère Charles-Adrien, directeur : frère Francis- Regis : ÉCOLE SAINT-PIERRE-JOLYS, Saint-Pierre-Jolys : frère Louis-Viateur, directeur : frère Victor-Hilaire : ÉCOLE SAINTE-ANNE-DES-CHÊNES, Sainte-Anne-des-Chênes : frère Victor-Hilaire, directeur : frère Jules Ambrose : frère Philip Joseph, directeur B Frères de la province d Iberville Retour au Collège Universitaire de Saint-Boniface. (Winnipeg) : frère François Legault, supérieur frère Emile Gendreau (George-Basile) frère Marcel Grenier : frère Marie-Noël, supérieur frère Marcel Grenier frère Jacques Roux : frère Marie-Noël, supérieur frère Gérard Adam frère Jacques Roux : frère Victor-Léon, supérieur frère Gérard Adam frère Jacques Roux 13

14 Annexe 2 Présence des frères américains à Montréal (par F. Jacques Roux) ST. MICHAEL S SCHOOL, MONTREAL. ( ) Un autre Lauriers Fanés, de la province américaine, vint s épanouir en territoire canadien, à Montréal, sous le nom de St.Michael s School. Vers 1890, Montréal connu une grande affluence de nouvelle population, et sa grande étendue était parsemée de familles irlandaises ce qui nécessita l érection de nouvelles paroisses. L église des pionniers, St.Michael s, située au coin des rues Saint-Denis et Boucher, fut érigée en paroisse en Dès 1906, un octroi du gouvernement du Québec créa, à cet effet, une commission scolaire indépendante. Le saint prêtre, John P.Kiernan, premier curé et fondateur de la paroisse était le grand promoteur de la commission scolaire dont il en était le président. Ce prêtre voulait assurer et maintenir la présence de professeurs catholiques irlandais pour les enfants de la paroisse, de telle sorte que leur identité nationale, la langue anglaise et la religion catholique, puissent être préservées et développées. Le 1 er septembre, 1907, un contrat de cinq ans fut conclu et signé par le révérend frère Stratonique, A.G., fournissant trois frères pour amorcer l oeuvre, et assurant, selon l expansion future de l école, le nombre requis de frères d origine et descendance anglaise. Ces derniers devraient être exempts de taxes; logement, électricité, eau et chauffage gratuits; 200$ par frère pour frais d aménagement; un salaire de 260$ chacun, pour chacune des deux premières années, et 310$ les années suivantes. Le 4 septembre 1907, jour de d ouverture de l école, le premier directeur, frère Paul-Marie, organisa trois classes pour 165 élèves, dociles et bien 14

15 disciplinés, de descendance irlandaise. À leur arrivée, les frères durent s installer dans une maison à appartements située au 1327 rue St-Denis. Une quatrième classe fut ouverte le 29 septembre, avec le frère Aloysius Mary comme titulaire. Le 1 er septembre, 1908, trouva les 4 professeurs et un jeune frère logés dans deux locaux de classes: l un servant de dortoir, et l autre de cuisine/réfectoire/étude. Mais une nouvelle classe ouvrait le 15 septembre, entraînant une communauté de six dans une résidence formée de deux classes. Des religieuses enseignantes partageaient la même école : une cloison séparait leurs classes et résidence de celles des frères. Deux nouvelles classes furent ouvertes en 1910 et Avec ces classes additionnelles, la résidence des frères devenait intolérablement exiguë. D autre part, les commissaires ne cessaient de déplorer le fait que la plupart des professeurs, étant Canadiens Français, ne pouvaient pas convenablement inculquer l authentique mentalité et les valeurs irlandaises aux élèves. Jusqu en 1911, l établissement de St.Michael s était sous la juridiction de la province du Canada et des États-Unis. Cette même année, à la suite de la division des provinces, St.Michael s passa à la province de Poughkeepsie. Une nouvelle résidence fut alors accordée, et le nombre de frères accru pour répondre aux besoins d expansion. En 1920, l établissement comptait douze frères. Poughkeepsie pensait déjà à retirer ses frères du Canada. D une part, les difficultés concernant les qualifications académiques américaines inacceptables au Manitoba ; et d autre part, dans une certaine mesure, l attitude changeante de la paroisse, le retrait des frères de cette école fut décidé. Directeurs successifs à St. Michael s, Montréal : : frère Paul Mary : frère John Francis : frère Mary Florentius : frère Edmund Alphonse 15

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