Novembre N 21 - Martinique
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- Claudine Marthe Morel
- il y a 6 ans
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1 Novembre N 21 - Martinique AGRUMES Le réseau de surveillance est composé de neuf parcelles observées deux fois par mois et réparties sur l île. Quatre sont plantées en limettiers de Tahiti et cinq avec d autres espèces d agrumes (limequats, mandariniers, orangers, pamplemousses et pomelos). Au mois de novembre, le site de Saint Joseph n a pas pu être visité. Stades : On observe principalement des fruits en cours de grossissement et à maturité. Des boutons floraux sont visibles dans certains vergers de limettiers. Acariens sur fruits : tarsonèmes (Polyphagotarsonemus latus) et phytoptes (Phyllocoptruta oleivora) Le pourcentage d arbres portant des fruits avec symptômes est stable. Les dégâts observés restent intenses. Ils peuvent avoir des conséquences sur la commercialisation : les fruits très attaqués sont en effet dévalorisés. Des observations sur des fruits ont été faites sur deux parcelles de limettiers (Saint- Esprit et Prêcheur) : aucun acarien n a été observé. Cela illustre bien l important décalage entre le moment où les dégâts sont faits et le moment où ils sont observés. Tout traitement tardif contre ces acariens est inutile. 1
2 Pourriture brune à Phytophthora Le nombre d arbres portant des fruits touchés par la maladie a fortement diminué. La période la plus défavorable (températures élevées et précipitations fréquentes) est maintenant passée. Papillons piqueurs de fruits (Eudocima materna et Gonodonta spp.) Le pourcentage moyen d arbres attaqués a augmenté. En général, 20% des arbres par site sont concernés. Les fruits arrivant à maturité, la situation devient particulièrement propice aux papillons piqueurs de fruits. Tout traitement chimique alors que les fruits sont proches de la récolte est exclu. Les seuls moyens de lutte disponibles, efficaces mais chers, sont la pose de filets protecteurs sur les arbres ou l ensachage des fruits. Une récolte précoce permet également de diminuer les dégâts. Rappel : Les limes ne sont pas concernées par ces ravageurs. 2
3 Puceron noir des agrumes (Toxoptera citricida) Au mois de novembre, les populations de pucerons noirs ont légèrement diminué. Cependant, ils sont toujours présents sur les trois quarts des sites visités. Autres organismes nuisibles Plusieurs autres organismes nuisibles (ou leurs dégâts) ont été observés : diverses cochenilles (Coccus viridis, Unapsis citri, Fiorinia proboscidaria, Icerya sp. et cochenilles diaspines), fourmis, greasy spot et mineuses des agrumes (Phyllocnistis citrella). Généralement, ces organismes ne sont pas à l origine de pertes de rendement conséquentes et leur présence ne nécessite pas d intervention. IGNAME Anthracnose (Colletotrichum gloeosporioides) : Tableau récapitulatif des observations : Pourcentage moyen de surface foliaire atteinte par l anthracnose François Rivière Salée 06 oct. 25 oct. 14 nov. 19 oct. 28 oct. 23 nov. Plimbite % 2 % 2,67% 3 % Kinabayo Variété absente du site % Sur la variété Kinabayo, tolérante, quelques foyers sont apparus. Sur la variété Plimbite, la maladie a légèrement progressé. Sur une exploitation située à Trinité, l anthracnose a été signalée sur les variétés Plimbite, Kayad, Pyramide et Boutou. Les récoltes sont sur le point d être réalisées, aussi les observations sont suspendues et reprendront au prochain cycle. La période de juin à novembre 2011 a connu une pluviométrie (1509 mm) inférieure à celle de l année précédente (1807 mm). Toutefois, elle a été ponctuée d épisodes pluvieux très accentués, se rajoutant aux cumuls des mois précédents et rendant en cela 2011 comme une année des plus arrosée, donc propice à l anthracnose (les périodes pluvieuses coïncidant avec le développement des jeunes feuilles). 3
4 LAITUE Trois des parcelles du réseau de laitue ont fait l objet d une ou deux observations au mois de novembre. Tableau récapitulatif des observations Morne Rouge Vauclin Case Pilote % de laitues atteintes par : 21 oct. 03 nov. 16 nov. 25 oct. 29 nov. 24 nov. Cercosporiose (Cercospora longissima) Mouches mineuses serpentines (Liriomyza spp.) Mouches mineuses en plaque (Amauromyza maculosa) 4% 12% 40% % 16% 36% % 32% 32% 32% 4% 0 36% Mouches mineuses (Amauromyza maculosa, Liriomyza spp.) : Des galeries et/ou des plaques dues aux mouches mineuses ont été observées sur les trois parcelles. Sur les sites du Morne Rouge et de Case Pilote, les dégâts dus aux mineuses en plaque ne sont pas négligeables. Plusieurs pratiques culturales permettent de limiter les infestations : - Choisir une parcelle éloignée d une ancienne culture de laitue ou au moins située au vent de celle-ci ; - S assurer d un approvisionnement en plants non infestés ; - Détruire les résidus de culture et les déchets de nettoyage des pommes, qui contiennent des larves et des œufs ; - Effectuer un vide sanitaire. Cercosporiose de la laitue (Cercospora longissima) : La maladie n a été observée que sur le site du Morne Rouge mais elle y a fortement progressé. Pour diminuer l incidence de cette maladie, il convient d éviter l irrigation par aspersion et d éliminer les résidus de culture et les déchets de nettoyage des pommes. 4
5 MELON Huit parcelles de melon plantées entre fin septembre et mi-novembre ont été observés à plusieurs reprises au mois de novembre. Ces parcelles sont situées à Sainte Anne. Aleurodes Des aleurodes sont présentes sur toutes les parcelles observées. Les populations ont augmenté au cours du mois, atteignant en général quelques individus par feuille. Cependant sur deux des parcelles visitées, elles ont explosé (des dizaines d'individus présents par feuille) et de nombreux adultes volaient auprès des rameaux. Pyrales des cucurbitacées (Diaphania hyalinata) Au cours du mois de novembre des pyrales des cucurbitacées ont été observées sur sept des huit parcelles observées, à raison de une à trois pyrales par rameau. Cependant, à la fin du mois, elles semblent un peu moins présentes avec seulement la moitié des parcelles concernées. Mildiou (Pseudoperonospera cubensis) A la fin du mois de novembre, le mildiou s est déclaré sur sept des parcelles observées. Cette maladie touche presque exclusivement les feuilles mais en cas de forte attaque, la totalité du feuillage peut être nécrosé et se dessécher. Elle peut progresser à la faveur de l irrigation par aspersion et même de la rosée, si celle-ci se prolonge suffisamment le matin. Autres organismes nuisibles: D'autres organismes nuisibles ont été observées de façon moins généralisée : des mines serpentines dues aux mouches mineuses (Lyriomyza spp.) sur 2 parcelles (1 à 2 mines par feuille); quelques thrips sur les feuilles ou dans les bourgeons sur 3 parcelles ; quelques foyers de pucerons sur une parcelle ; quelques chenilles noctuelles terricoles sur trois parcelles en fin de mois. 5
6 CONCOMBRE - OBSERVATIONS PONCTUELLES LES Deux parcelles de concombre ont été observées en novembre. La situation des deux parcelles est très différente : A Sainte Anne, la parcelle a été observée 3 fois, de la plantation à la nouaison. Des pyrales des cucurbitacées étaient présentes dans plus de 50% des bourgeons à chacune des observations. Ont également été observés des thrips, des pucerons et des aleurodes. Au Morne Rouge, la parcelle observée subissait une forte attaque de mildiou (Pseudoperonospora cubensis). A Case Pilote, un autre cas de mildiou sur concombre a été signalé. Deux cas de flétrissement bactérien (Ralstonia solanacearum) ont également été diagnostiqués, sur courgette à Sainte Marie et sur concombre au Prêcheur. Cette maladie est causée par une bactérie et attaque les solanacées et les cucurbitacées. Elle peut être présente dans diverses plantes (anthurium, héliconia, toloman, bakoua) et mauvaises herbes (pourpier, herbe grasse, impatiens, ). Il n existe aucun traitement chimique contre cette maladie. La lutte passe par la mise en œuvre d un ensemble de techniques culturales : Eviter les excès d eau : cultiver hors saison des pluies, planter dans des sols bien drainés, ne pas irriguer par aspersion. Chauler correctement le sol avant plantation : le chaulage du sol consiste en un apport d amendement calcique ou calco-magnésien pour corriger l acidité (chaulage de redressement) ou maintenir le ph proche de la neutralité en dessus de 6,5(chaulage d entretien). Il a pour effet d améliorer la structure du sol, de compenser l acidité produite par l activité biologique en augmentant un ph trop bas et de favoriser l assimilation des éléments nutritifs par les végétaux. Il est important de pouvoir raisonner la stratégie de chaulage sur la base d une analyse de sol. Eliminer le matériel végétal contaminé en arrachant et en brûlant les plantes malades car elles sont source de contamination pour le reste de la parcelle ; Eviter les blessures lors du binage ou tuteurage ; Désinfecter tout le matériel de travail avec de l eau de Javel diluée (12,5 cl dans un litre d eau) ; Désherber et nettoyer les abords de la parcelle. Mettre les cultures sensibles en rotation avec des Alliacées des Graminées. 6
7 /P PIMENTS IMENTS/P /POIVRON - OBSERVATIONS PONCTUELLES LES Quatre parcelles de piments ou poivrons ont été observées en novembre. Tableau récapitulatif des observations : Sainte Anne Sainte Anne Morne Rouge Basse Pointe % de plants atteints par : Anthracnose sur fruits (Colletotrichum spp.) Virus Pucerons (Myzus persicae, Aphis gossypii) Dégâts d acariens tarsonèmes (Polyphagotarsonemus latus) Autres organismes nuisibles Piment fort Fructification 07, 16, 23 et 30 nov. Poivron Plants puis floraison Poivron (sous abri) Plants Piment fort Floraison / Début fructification 23 et 30 nov. 29 nov. 30 nov / 0 100% 100% 100% 100% 27% 27% 27% 40% 73% 73% 0 100% Cochenilles, aleurodes Quelques chenilles (espèce non identifiée) Aleurodes, quelques mouches mineuses Gale bactérienne Ces observations montrent que les viroses sont très fréquentes. Ces maladies sont persistantes et incurables. Sur la parcelle de Basse Pointe, les symptômes étaient très importants : décoloration et nanisme des feuilles, entrenœuds courts. Des aleurodes ont été observés sur trois des parcelles observées et hors réseau sur une exploitation située au François. En cas de pullulation d aleurodes, provoquant l envahissement de la plante par la fumagine, le développement de la plante peut être ralenti. Cependant, l Aleurode des Solanacées (Aleurotrachellus trachoides) n entraîne pas de désordre physiologique et ne transmet pas de virus. 7
8 BANANE BANANE PLANTAIN Charançon du bananier (Cosmopolites sordidus) Le réseau de suivi de piégeage du charançon du bananier est composé de 4 parcelles situées sur les communes du Gros Morne, de Rivière Salée, du Lorrain et de Saint Pierre. La surveillance d une parcelle par piégeage ne permet pas de suivre l évolution de la population dans une parcelle, mais seulement de se faire une idée de l activité des charançons. En effet, les pièges ne capturent que les individus qui se déplacent à la recherche d une source de nourriture. Ceux qui sont sur une souche de bananier peuvent y rester longtemps. D autre part, l activité des charançons varie sous l influence des conditions climatiques : par exemple, peu de charançons se déplacent en saison sèche. L évolution du nombre de charançons capturés est différente sur chaque site et ne permet pas de conclure sur l activité des charançons. En pointillé, le seuil empirique de 20 charançons par piège et par quinzaine. BANANE EXPORT Cercosporioses Notre synthèse sur les cercosporioses du mois précédent faisait écho des niveaux très élevés de la pluviométrie sur l ensemble de la Martinique Ce constat, de nouveau, s applique au mois de novembre qui a connu des épisodes pluvieux très intenses. Cette humidité permanente est très favorable au développement des cercosporioses jaunes et noires. Les lésions évoluent en quelques jours en nécroses, siège des organes de reproduction des champignons et entraînent une contamination importante. 8
9 Aussi dès qu une cinquantaine de nécroses disséminées sur la feuille ou dès qu une plage nécrotique de plus de 10 cm est visible, la feuille doit être éliminée. ANANAS Deux parcelles plantées en MD2, l une située à Basse Pointe, l autre à Ajoupa- Bouillon, sont suivies mensuellement pour le Wilt et le Phytophthora. Les parcelles ont environ six mois. Maladie du dépérissement de l ananas (ou Wilt) : Aucun plant ne présente de symptômes de Wilt. Cependant, des cochenilles de l espèce Dysmicoccus brevipes ont été observées sur une des parcelles. Ces cochenilles transmettent le Pineapple Mealybug Wilt-associated closterovirus (PMWaV), virus considéré comme responsable de la maladie du dépérissement de l ananas. Elles sont élevées et disséminées par les fourmis. Phytophthora : La variété MD2 se montre toujours sensible : de nouveau, quelques plants sont atteints par le Phytophthora dans les parcelles observées. Au bout de six mois, 1 à 2 % des pieds sont manquants ou visiblement plus jeunes (remplacement par le producteur ou redémarrage). La pourriture à Phytophthora est favorisée par l humidité. Elle peut être disséminée par les eaux de ruissellement. Les premiers symptômes de la maladie ne sont visibles qu un mois après la contamination. CANNE A SUCRE Adventices NB : Les interventions indiquées sont celles qui ont été observées et expliquent la diminution du recouvrement. Basse-Pointe : La parcelle plantée il y a 2 mois présente un taux de recouvrement des adventices de 7 % ce qui est faible. Ce sont principalement des adventices préoccupantes qui commencent à s installer : Rottboellia cochinchinensis (Herbe à riz) et Pennisetum purpureum (Herbe. éléphant). 9
10 Sainte-Luce Les cannes de la parcelle suivie ont 3 mois. Le pourcentage de recouvrement des adventices est passé de 14% à 66% en 15 jours. Ce pourcentage est redescendu à 30% mais il demeure préoccupant. Rottboellia cochinchinensis (Herbe à riz) et Echinochloa colona (Petite herbe à riz) sont majoritaires. % de recouvrement des adventices Intervention 1,5 2,0 2,5 3 Age de la canne (mois) Sainte-Marie La parcelle plantée le 26 août a 3 mois. Le recouvrement des adventices est passé de 20 % à Recouvrement des adventices (%) ,5 1 1,5 2 2,5 3 Age de la canne (mois) Intervention 13%. L adventice majoritaire, Cynodon dactylon (Chiendent) est difficile à éliminer. Saint-Pierre Les cannes de la parcelle suivie ont 4,5 mois. Le taux de recouvrement des adventices est faible, 5 %. On note la présence en majorité de Cleome aculeata (Gwo caya), peu préoccupante et Cynodon Dactylon (Chiendent). Recouvrement des adventices (%) Intervention Intervention Cleome aculeata 0 4 4,5 5 4,5 Age de la canne (mois) Le Lamentin % de recouvrement 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Intervention 2 2,5 3 3,5 Age de la Canne La parcelle est âgée de 3,5 mois. Le taux de recouvrement des adventices est passé de 15% à 40% en 15 jours. On trouve en majorité la Petite Herbe à Riz (Echinochloa colona) et Cleome sp. Ce taux est préoccupant. 10
11 Ce bulletin est basé sur des observations ponctuelles. Il donne une tendance de la situation sanitaire régionale mais celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre d Agriculture se dégage de toute responsabilité quant aux décisions prises et invite les agriculteurs à réaliser leurs propres observations sur leurs parcelles. «Action pilotée par le ministère chargé de l agriculture avec l appui financier de l Office national de l eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018.» Ce bulletin est établi grâce à la collaboration de la SICATG, du CTCS, de la SCA Ananas Martinique, de la Chambre d Agriculture, d agriculteurs volontaires, du Conseil Général/SECI et de Caraïbes melonniers. Les rédacteurs : SICA TG FREDON Chambre d Agriculture CTCS Comité de rédaction : Chambre d Agriculture DAAF/SALIM FREDON CIRAD Crédit photos : FREDON CIRAD SICA TG BANAMART 11
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