2 Système nerveux. L anatomie du cerveau se conçoit à plusieurs échelles : Il est divisé en système nerveux central et périphérique :

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1 2 Système nerveux Remarque : Au concours ce chapitre fait l objet de 6 à 10 QCM selon les années, presque autant que le membre supérieur ou inférieur. Ce sont des points faciles à prendre, révisez le bien, ne le négligez surtout pas! La partie sur les nerfs crâniens est importante à conître car elle fait, tous les ans, l objet des questions! L anatomie du cerveau se conçoit à plusieurs échelles :! L échelle macroscopique correspond à ce que l on voit à l'œil nu, grâce à l imagerie cérébrale (IRM, Scanner).! Il existe également une échelle histologique qui est celle du neurone, des cellules gliales, des méninges Les neurones sont interconnectés entre eux pour former des circuits neuronaux par l'intermédiaire de leurs prolongements (axone, dendrites). Ils se transmettent les informations au niveau des synapses grâce aux neurotransmetteurs (phénomènes chimiques) : pour comprendre le fonctionnement (mémoire, motricité, par exemple), il faut avoir accès aux circuits neuronaux qui est l échelon le plus précis. Il est divisé en système nerveux central et périphérique : " Le Système Nerveux Central (ou névraxe) est l axe du système nerveux. Il est contenu dans la boîte crânienne et dans la colonne vertébrale qui le protègent. Il est constitué de haut en bas par :! L encéphale (dans la boite crânienne) qui se décompose en deux hémisphères cérébraux, le tronc cérébral et le cervelet (en arrière du tronc cérébral)! La moelle spinale (épinière) dans le canal rachidien " Le Système Nerveux Périphérique est formé par les ganglions et les nerfs périphériques qui irradient du névraxe vers tous les points de l organisme. On distingue :! Les nerfs crâniens qui ont leur origine dans la boite crânienne, au niveau du tronc cérébral, et qui ramènent pour la plupart des informations sensorielles (liées à la vue, l odorat, l ouie, etc)! Les nerfs rachidiens qui émergent tout au long de la moelle spinale et qui s étendent jusqu à leur territoire musculaire ou cutané. Après leur émergence ces nerfs vont gagner leurs territoires cibles, soit directement en s anastomosant pour former des plexus (plexus brachial par exemple) et se séparant ensuite pour gagner leur territoire cible ; soit en faisant relais dans des ganglions.

2 " Le Système Nerveux Végétatif (ou Autonome) fait partie à la fois du Système Nerveux Central et du Système Nerveux Périphérique : il a ses centres dans le Système Nerveux Central et utilise le Système Nerveux Périphérique pour se distribuer aux organes concernés. Il s agit de la partie du système nerveux qu on ne contrôle pas et qui fonctionne de manière automatique, involontaire, inconsciente (par exemple, les battements cardiaques). Beaucoup de médicaments vont avoir une influence sur ce système. Cette distinction entre central et périphérique correspond non seulement à une organisation particulière mais également à une répartition géographique différente. Cependant il ne faut pas oublier que ces distinctions sont arbitraires et que le système nerveux forme un tout. I. HEMISPHERES CEREBRAUX Nous possédons deux hémisphères cérébraux (droit et gauche) séparés par la fissure longitudinale. Ils sont reliés dans la profondeur par les commissures qui sont des paquets de fibres passant d un côté à l autre du cerveau permettant l interconnexion entre les deux hémisphères. Le corps calleux est la plus volumineuse de ces commissures. Le volume de la boîte crânienne étant limité, le cortex (écorce constituée de neurones rangés en couches et étant la structure hiérarchiquement la plus élevée du fonctionnement du système nerveux) est formé de multiples replis qui permettent d augmenter sa surface et donc ses capacités. On observe seulement un tiers du cortex en superficie, les deux tiers complémentaires sont engloutis dans la profondeur des sillons. Les sillons profonds vont délimiter des lobes, alors que les sillons moins profonds vont limiter des circonvolutions (ou gyrus). On décrit trois faces à chaque hémisphère. A. Face latérale La face latérale présente 3 sillons qui servent de repères :! Le sillon central (ou scissure de Rolando), en forme de S allongé, oblique en bas et en avant! Le sillon latéral (ou scissure latérale ou scissure de Sylvius), très large et profond, légèrement oblique en haut et en arrière.! L extrémité du sillon pariéto-occipital (le moins visible des trois sillons sur cette face) Remarque : Les termes de sillons, scissures et fissures sont synonymes Remarque : Dans les QCM, le prof donne généralement les équivalences des noms propres mais il sera toujours utile de connaître les deux. Vue latérale de l'hémisphère droit Ces différents sillons délimitent des lobes (régions anatomiques, géographiques et fonctionnelles du cerveau) :! Le lobe frontal se situe en avant du sillon central et au-dessus du sillon latéral. Il est très développé chez l homme et est responsable d une grande partie de son intelligence. Il est responsable de la motricité, de l abstraction, de la mémoire de travail, du raisonnement et du comportement.! Le lobe pariétal se situe en arrière du sillon central, en avant du sillon pariéto-occipital et au-dessus du sillon latéral, dont il coiffe l extrémité postérieure. Il est responsable de la sensibilité (arrivée des informations sensitives) et de la représentation du corps dans l espace (sensibilité proprioceptive).

3 ! Le lobe temporal se situe en dessous du sillon latéral et en avant du sillon pariéto-occipital. Il est responsable de la mémoire (au niveau de sa face médiale ou profonde), de l audition (au niveau de sa face latérale ou superficielle) et du langage (avec une dominance hémisphérique gauche pour la plupart des gens).! Le lobe occipital se situe en arrière du sillon pariéto-occipital. Il est responsable de la vision (informations visuelles projetées sur le sillon calcarin, cf infra).! Le lobe de l insula n est pas visible sur la face latérale de l'hémisphère, il se situe dans la profondeur du sillon latéral. Il est notamment impliqué dans le contrôle du système nerveux végétatif. B. Face médiale Pour observer la face médiale, il est nécessaire de séparer en deux le cerveau le long de la fissure longitudinale et de sectionner les commissures qui relient les deux hémisphères, dont le corps calleux. Cette face n est donc pas visible en temps normal. Vue médiale de l'hémisphère droit La face médiale présente 4 sillons :! Le sillon cingulaire (en forme de cintre) qui est le sillon médial le plus important, et qui est parallèle et audessus du corps calleux.! Le sillon central qui se prolonge légèrement sur la face médiale.! Le sillon pariéto-occipital beaucoup plus visible que sur la face latérale! Le sillon calcarin (ou scissure calcarine), en accent circonflexe, en plein milieu du lobe occipital (mais il ne délimite pas ce lobe). Ce sillon est indispensable à la vue puisqu il est un relais de la voie optique. On observe également les différents lobes :! Le lobe frontal, en avant du sillon central et au-dessus du sillon cingulaire! Le lobe pariétal, en arrière du sillon central et en avant du sillon pariéto-occipital! Le lobe occipital, en arrière du sillon pariéto-occipital, au coin postérieur du cerveau! Le lobe temporal, en avant et en bas du lobe occipital. A sa partie inférieure, il possède un petit crochet ou uncus dans lequel se trouvent l amygdale et l hippocampe, qui sont des structures responsables de la mémoire.! Le lobe (ou gyrus) cingulaire est situé entre le sillon cingulaire et le corps calleux. Il est responsable des émotions et du comportement.

4 C. Face inférieure Pour observer la face inférieure du cerveau, il est nécessaire de sectionner le tronc cérébral et le cervelet. On observe sur cette face 2 sillons situés à la face inférieure du lobe frontal :! Le sillon olfactif, médialement, au niveau duquel passe le nerf olfactif (ou bandelette olfactive).! Le sillon en H, latéralement. Vue inférieure du cerveau D. Homonculus On distingue deux gyrus dans la région du sillon central :! Le gyrus précentral qui appartient au lobe frontal et situé en avant du sillon central. C est la région où s organise la motricité de la moitié opposée du corps.! Le gyrus postcentral qui appartient au lobe pariétal et situé en arrière du sillon central. C est la région qui s occupe de la sensibilité de la moitié opposée du corps. Un homonculus est une «carte» du corps humain rapportée sur une coupe frontale du cortex cérébral. Chaque partie du corps est «représentée» à la surface du cortex en fonction de l importance du nombre de neurones mis en jeu dans la commande motrice (pour le gyrus précentral), et dans la sensibilité (pour le gyrus postcentral). Ainsi, la région faciale (mimiques) et la main (pince pouce-index) occupent une partie importante du gyrus précentral Au niveau du cortex situé sur la face médiale, on retrouve notamment le membre inférieur qui occupe une surface beaucoup moins importante (sauf le pied). Le cerveau s organise donc en fonction de la finesse de la commande. Coupe frontale du gyrus précentral Vue latérale de l'hémisphère droit E. Configuration interne Lorsque l on observe une coupe du cerveau, on peut distinguer différentes régions : " La substance grise est l endroit où se trouvent les corps cellulaires. Elle comprend :! Le cortex, situé en superficie (6 à 10 mm d'épaisseur) et qui suit tous les replis de l'hémisphère. Au niveau du sillon latéral, le cortex s enfonce en profondeur (dans la vallée sylvienne) et forme ainsi le lobe de l insula.

5 ! Les noyaux gris centraux situés dans la profondeur : # Le thalamus, noyau relai qui reçoit de nombreuses informations (sensitives, sensorielles, etc) et les «projette» sur des régions spécifiques du cortex cérébral. # Le noyau lenticulaire # Le noyau caudé, en arc de cercle et au-dessus du thalamus sur cette coupe. # Le noyau sous-thalamique est situé sous le thalamus et est important pour la motricité. Remarque : Le noyau caudé est en forme de C, sur cette coupe : on ne voit que sa partie supérieure mais il se continue plus bas, sous le noyau lenticulaire " La substance blanche constitue les grandes voies de passage où les fibres nerveuses myélinisées transitent. On distingue : - La couronne rayonnante, où toutes les fibres du cortex s entrecroisent - La capsule interne, située entre le thalamus médialement et le noyau lenticulaire latéralement, et qui correspond au passage des fibres issues de la couronne rayonnante vers le tronc cérébral. C est une région potentiellement dangereuse s il y a une lésion car les fibres y sont très concentrées. - Le corps calleux, commissure principale constituée de fibres blanches. permettant la communication des deux hémisphères. Par le transfert d informations, il va permettre la spécialisation hémisphérique : l hémisphère droit est spécialisé dans la représentation spatiale, et le gauche dans le l abstraction et le langage. Remarque : cette répartition est valable pour les droitiers et varie pour les gauchers mais pas de manière symétrique. Retenez le cas général des droitiers. " On observe également des cavités ventriculaires au centre, qui constituent une ossature hydraulique de support de l encéphale, et où circule le liquide céphalo-rachidien. A la face médiale du lobe temporal, on trouve une structure particulière : l hippocampe. Il est surmonté par l amygdale et on ne peut le voir, sur une coupe «sagittale», que si la coupe est para-sagittale. L hippocampe une structure clé de la mémoire, constituée de neurones qui s enroulent et donnent à l hippocampe une forme de «gâteau roulé». Il sert à l indexation des informations afin de les stocker dans des zones précises du cortex mais il peut également les retrouver. C est une cible de la maladie d Alzheimer.

6 II. VENTRICULES C est un système de cavités formant une ossature hydraulique qui maintient le cerveau en forme grâce au LCR (liquide céphalo-rachidien), un liquide ayant également un rôle nutritif. Ces ventricules sont délimités par une membrane épendymaire (ou épendyme). Remarque : Il est important de distinguer le système ventriculaire, à l intérieur du cerveau, et les citernes qui ne sont pas situées dans le tissu cérébral lui-même. Vue latérale des ventricules On dénombre 4 ventricules :! 2 ventricules latéraux qui s étendent en arc de cercle dans le cerveau. Ils sont formés chacun de trois cornes (ou prolongements) une frontale, une temporale et une occipitale qui se rejoignent en carrefour au niveau pariéto-temporal, c est le carrefour ventriculaire.! Les ventricules latéraux communiquent avec le troisième ventricule, impair et médian, via les trous de Monro (un trou de chaque côté). Ce ventricule est situé entre les deux thalamus et possède un prolongement qui se dirige vers l hypothalamus.! Ce 3 e ventricule donne l aqueduc de Sylvius (ou aqueduc du mésencéphale) qui se dilate au niveau du cervelet pour former un quatrième ventricule, impair et médian. Ce quatrième ventricule est triangulaire, est situé dans le tronc cérébral, présente un petit récessus latéral et se prolonge vers la colonne vertébrale par le canal médullaire (canal central de la moelle). Remarque : L aqueduc de Sylvius, très fin et médian, n est visible sur un plan sagittal que sur une coupe médiane. Le trajet du LCR est donc le suivant : les ventricules latéraux rejoignent une structure impaire, le troisième ventricule, via les trous de Monro. Ce 3 e ventricule communique avec le 4 e ventricule par l aqueduc de Sylvius. A ce niveau, on observe une bouche de sortie du LCR : le trou de Magendie. Il s agit d une sortie vers les méninges, structures situées entre le crâne et le cortex. Les ventricules sont également le lieu de formation du liquide céphalo-rachidien : ce dernier est fabriqué par les plexus choroïdes, situés à l intérieur du système ventriculaire. Remarque : Le système ventriculaire, tout comme les hémisphères, possède une forme en arc de cercle dû à la croissance en fer à cheval du cerveau. Ce dernier se replie sur lui-même au cours de la croissance fœtale, formant ainsi le sillon latéral, formant ainsi le sillon latéral (après enfouissement d'une partie du cortex : l'insula) et donnant une forme en "C" au ventricule latéral. Au niveau des parois du troisième ventricule, on trouve une région importante appelé diencéphale. Il est situé à la partie profonde des hémisphères cérébraux et est constitué de structures médianes qui les relient entre eux :! Le thalamus! Le sous-thalamus, en-dessous, région importante dans le contrôle moteur! L hypothalamus, en avant et en-dessous. Il comporte 2 prolongements : vers l'hypophyse et vers le chiasma optique. Il fonctionne en étroite fonction avec l hypophyse. On retrouve au-dessus du diencéphale le corps calleux, et en avant le chiasma optique. En arrière et en dessous du thalamus, on retrouve la glande pinéale (ou épiphyse) en forme de pomme de pin. III. TRONC CEREBRAL Le tronc cérébral est une liaison en «Y» entre les hémisphères pairs et la moelle spinale impaire. Il s agit d une zone de transition (raccord), légèrement oblique en haut et en avant. Il est situé dans la partie postéro-inférieure de la boîte crânienne, appelée fosse postérieure.

7 A. Structure Le tronc cérébral est composé de 3 régions qui sont de haut en bas :! Le mésencéphale ou pédoncules cérébraux, qui distribue les informations aux deux hémisphères cérébraux! Le pont ou protubérance, volumineux, faisant saillie vers l'avant.! La moelle allongée ou bulbe rachidien, qui franchit de quelques millimètres la boite crânienne. 1. Mésencéphale Le mésencéphale est constitué de 2 pédoncules cérébraux qui plongent dans les hémisphères, il est ainsi bien ancré à ceux-ci. A la face postérieure du mésencéphale, on note la présence de colliculus (au nombre de 4, deux supérieurs, deux inferieurs). Ce sont des noyaux relais pour l oculomotricité et les voies auditives. On trouve également des pédoncules cérébelleux supérieurs, qui servent d attache au cervelet. 2. Protubérance La protubérance (ou pont) est située entre le mésencéphale et la moelle allongée. Vue antérieure du tronc cérébral Il est séparé de cette dernière par le sillon bulbo-protubérantiel. 3. Moelle allongée Elle présente un sillon médian. En se déplaçant latéralement au sillon médian, on trouve les pyramides bulbaires, les olives, les sillons collatéraux antérieurs et les pédoncules cérébelleux inférieurs. Les pyramides bulbaires sont des voies de passage extrêmement importantes pour les fibres qui véhiculent notamment des ordres moteurs (faisceaux cortico-spinaux descendants). Elles sont surtout le lieu de la décussation des pyramides : les fibres s'y entrecroisent (c est la raison pour laquelle le cerveau gauche contrôle la partie droite du corps). Au niveau de cet étage bulbaire, on retrouve des saillies qui correspondent aux noyaux des cordons postérieurs. Ce sont des relais sensitifs. 4. Quatrième ventricule Le quatrième ventricule est composé d un plancher (contre le tronc cérébral) et d un toit (contre le cervelet). Le plancher se divise en un triangle protubérantiel, supérieur, et un triangle bulbaire, inférieur. C est à ce niveau que se trouvent les noyaux des nerfs crâniens, qui correspondent à leur origine réelle, tandis que l origine apparente se situe sur la face antérieure, à l endroit où les nerfs émergent du tronc cérébral. Le toit du quatrième ventricule est composé :! D un versant supérieur ou protubérantiel : le voile médullaire supérieur! D un versant inférieur ou bulbaire : le voile médullaire inférieur. Ce voile est percé par le trou de Magendie qui permet au liquide céphalo-rachidien de quitter les compartiments intra-ventriculaires pour rejoindre le système extra-ventriculaire (situé notamment au niveau des méninges).

8 Coupe ANT Coupe sagittale médiane Coupe axiale du tronc cérébral B. Nerfs crâniens Attention : Ces 2 paires crâniennes sont les seules qui ne partent pas du tronc cérébral. On compte 12 paires de nerfs crâniens issus : " Du cerveau : I. Olfactif (odorat) : au dessus des fosses nasales (en dessous du lobe frontal) II. Optique (vue) " Du mésencéphale : III. Oculomoteur (motricité des yeux) : sort de l'espace perforé dans l'écartement des 2 pédoncules cérébraux. IV. Trochléaire (motricité des yeux, c est le seul nerf qui a son origine apparente à la face postérieure du tronc cérébral) " De la protubérance : V. Trijumeau (3 branches pour la sensibilité de la face, et une toute petite branche motrice pour la mastication) : c est le grand nerf sensitif de la face. " Du sillon bulbo-protubérantiel (du plus médial au plus latéral) : VI. Abducens (motricité des yeux) : éloigne l œil latéralement. Il fonctionne avec le nerf III (oculomoteur) pour les mouvements parallèles. VII. Facial (motricité de la face) : nerf moteur de la face, responsable de la mimique. VII bis. Intermédiaire (goût) : nerf sensoriel. VIII. Auditif (audition et équilibre : fibres auditives et vestibulaires)

9 " De la moelle allongée : IX. Glosso-pharyngien (sensibilité et motricité du pharynx et du larynx, goût et innervation des viscères digestifs) X. Vague ou pneumogastrique (innervation végétative du cœur et de l estomac et de la musculature du laryn) XI. Spinal (ou accessoire, c est une petite racine qui descend le long de la moelle spinale) XII. Hypoglosse (motricité de la langue) Les nerfs IX, X et XI sont appelés nerfs mixtes car ils sont à la fois sensitifs, moteurs et végétatifs. Les nerfs I et II, de par leur origine et leur configuration, s apparentent plus à du système nerveux central que à du système nerveux périphérique. Remarque : Il y a donc 3 nerfs crâniens pour l oculomotricité, l oculomoteur (III), le trochléaire (IV) et l abducens (VI). Ce qui permet d assurer des mouvements conjugués pour ajuster le parallélisme entre les deux yeux. C. Formation réticulée Le tronc cérébral est rempli d un tissu très lâche, la formation réticulée. C est un réseau cellulaire (neurones), distribué dans le tronc cérébral de manière ubiquitaire et qui a des rôles importants :! Localement, elle permet, d une part, la coordination des différents noyaux des nerfs crâniens entre eux. Exemple : Lorsqu on regarde à droit, du côté droit c est le nerf abducens qui s active et du côté gauche c est le nerf oculomoteur (en effet pas de dédoublement de la vision chez l homme). Ceci se fait grâce à une coordination fine entre les différents noyaux par la formation réticulée. D autre part, elle permet l exécution de sous-programmes moteurs. Exemple : Déglutition, automatisme de la respiration. L immaturité de la formation réticulée est une cause fréquente de mort chez le nourrisson.! Plus largement, elle possède un rôle ascendant vers le cortex cérébral : elle maintien en éveil le cortex cérébral. Elle joue également un rôle dans le sommeil, processus actif qui met en jeu tout un système neuronal appartenant à la formation réticulée. D. Aspects fonctionnels Résumé D un point de vue fonctionnel, le tronc cérébral est donc une structure essentielle :! C est le lieu de passage des grandes voies par lesquelles transitent les informations vers et depuis le cerveau.! Il contient les noyaux des nerfs crâniens.! Il est constitué notamment de la formation réticulée qui assure des fonctions vitales.! C est le lieu d attache du cervelet, via les pédoncules cérébelleux.! C est un carrefour de circulation du liquide céphalo-rachidien. IV. CERVELET Le cervelet est situé en arrière du tronc cérébral, dans la fosse postérieure. Il s occupe principalement du contrôle moteur. Le cervelet possède 3 paires de pédoncules cérébelleux :! Les pédoncules supérieurs, amarrés au mésencéphale! Les pédoncules moyens, les plus volumineux, attachés à la protubérance! Les pédoncules inférieurs, amarrés au bulbe.

10 Le cervelet est constitué de 2 hémisphères cérébelleux, séparés médialement par le vermis. On retrouve par ailleurs à la partie inférieure des hémisphères, les amygdales cérébelleuses. Vue antérieure du cervelet V. MENINGES Entre le cerveau et la boîte crânienne se trouvent les méninges, qui possèdent un rôle de protection du cerveau et sont formées de trois couches de tissus appelés feuillets :! La dure-mère, épaisse et très résistante, qui adhère à l os! L arachnoïde, très fine, translucide! La pie-mère, membrane intime adhérant au cerveau et s insunuant dans les sillons.! Les feuillets délimitent des espaces : Coupe frontale des méninges! Un espace extra-dural, virtuel (n'existe pas au niveau du crâne mais au niveau du rachis), situé entre les os du crâne et la dure-mère. Cet espace peut faire l'objet d'hématome extradural en cas de traumatisme crânien.! Un espace sous-dural, situé entre la dure-mère et l arachnoïde! Un espace sous-arachnoïdien, volumineux, situé entre l arachnoïde et la pie-mère, et qui contient du liquide céphalo-rachidien et des vaisseaux. Il correspond au compartiment périphérique du LCR. La dure-mère se dédouble à certains endroits, formant des sinus veineux dans lesquels circulent du sang veineux. L espace sous-arachnoïdien envoie des prolongements dans ces sinus, les granulations arachnoïdiennes ou granulations de Pacchioni, via lesquels le liquide céphalo-rachidien est réabsorbé par le sang veineux, ce qui empêche l'accumulation du LCR dans le compartiment périphérique. Au niveau de ces dédoublements, la dure-mère forme des cloisons qui compartimentent la boîte crânienne. Il existe deux grandes cloisons importantes :

11 ! La faux du cerveau, qui se situe dans la fissure inter-hémisphérique (ou fissure longitudinale)! La tente du cervelet, qui sépare le cervelet (étage sous-tentoriel) du lobe occipital (étage sustentoriel) Vue de 3/4 antérieure gauche Coupe sagittale du cerveau VI. MOELLE SPINALE A. Généralités La moelle spinale se trouve dans le canal rachidien (ou vertébral) et fait 45 cm de long pour 1 cm de diamètre moyen. Il existe 2 renflements, un cervical et un lombaire (ou lombo-sacré), représentatifs de l augmentation des informations transmises pour la commande des membres supérieurs et inférieurs. La limite supérieure est située au niveau de la première racine cervicale (C1), sous le trou occipital (ou foramen magnum). La limite inférieure est située au niveau des premières vertèbres lombaires (L1-L2). Remarque : Attention, ce n est pas pour autant le bas du canal vertébral, c est un piège récurrent. La moelle spinale se termine par un cône terminal suivi d un filum terminal (qui est un reliquat embryonnaire). Dans la suite du canal on trouve des nerfs rachidiens qui naissent du cône terminal et qui descendent plus bas pour rejoindre les vertèbres par lesquelles elles doivent sortir. C est pourquoi on prélève le LCR en dessous du cône terminal (ponction lombaire). Vue antérieure de la moelle spinale Le canal rachidien est limité par les arcs postérieurs des vertèbres, les nerfs rachidiens quittent le canal par des orifices latéraux, les trous de conjugaison, pour arriver à leur territoire cible. Ces orifices sont délimités par l empilement de deux vertèbres. On numérote les racines avec le numéro de la vertèbre sus-jacente (du dessus), sauf au niveau cervical. Exemple : La racine qui sort entre la vertèbre thoracique T2 et T3 sera la 2eme racine thoracique. Au niveau cervical, on compte 8 racines : la première sort entre l os occipital et C1, la dernière entre C7 et T1. Au niveau thoracique, on compte 12 racines ; au niveau lombaire on en compte 5 ; au niveau sacré 5 également et pour finir 1 au niveau coccygien. Coupe sagittale de la colonne vertébrale"

12 Attention : Ne vous faites pas avoir, c est un piège récurrent. Vous reverrez cela dans le cours sur le rachis, mais retenez d ores et déjà que bien qu il existe 8 racines cervicales, il n y a que 7 vertèbres cervicales et non 8. B. Queue de cheval Parce que la croissance de la moelle s arrête avant celle des vertèbres, il existe une ascension relative de la moelle dans la colonne vertébrale. A la fin de la croissance, les trous de conjugaison ne se trouvent donc plus en face de la sortie des nerfs de la moelle spinale. C est pourquoi les nerfs prennent une direction verticale pour retrouver leur trou de conjugaison, ils forment alors la queue de cheval, qui a son origine au niveau du cône terminal (L1-L2). Les racines sont donc de plus en plus verticales. Vue antérieure de la queue de cheval Attention : La moelle sacrée se situe au niveau lombaire car la moelle s arrête au niveau des vertèbres L1-L2. Mais les racines lombaires, sacrées et coccygiennes sortent par les trous de C. Nerfs rachidiens Depuis la moelle spinale, qui est également enveloppée par les trois feuillets des méninges (dure-mère, arachnoïde et pie-mère), émergent des nerfs rachidiens formés de deux contingents, antérieur et postérieur. Ces-derniers sont constitués de petits filets nerveux, les radicelles, qui se réunissent pour former les racines antérieure et postérieure. La racine postérieure possède un renflement, le ganglion spinal, situé juste avant la réunion des deux racines en nerf rachidien. Vue de ¾ antérieure droite de l émergence d un nerf rachidien D. Configuration externe Coupe transversale de la moelle spinale Sur une coupe transversale de la moelle spinale, on observe :! Un sillon antérieur, le plus marqué

13 ! Un sillon postérieur, prolongé par le septum médian postérieur! Des sillons collatéraux (2 antérieurs, 2 postérieurs), d où émergent les radicelles des nerfs rachidiens E. Configuration interne Coupe transversale de la moelle spinale On distingue 3 grandes structures :! La substance blanche, en périphérie, forme 3 voies de passage de chaque côté : # Un cordon antérieur # Un cordon latéral # Un cordon postérieur, séparé de son homologue par le septum médian postérieur Les deux côtés de la substance blanche sont notamment réunis par la commissure blanche antérieure.! La substance grise a une forme en papillon, avec de chaque côté, une corne postérieure (ou dorsale), une corne antérieure (ou ventrale) et une corne latérale au niveau thoracique. Les deux «ailes» sont réunies par la commissure grise (partie médiane autour du canal de l épendyme).! Le canal central (ou canal de l épendyme) est le prolongement du système ventriculaire. Il est situé au centre de la moelle spinale et est généralement virtuel. La corne antérieure de la substance grise contient des motoneurones, qui vont mettre en jeu les muscles striés squelettiques. Leur axone émerge dans la racine antérieure puis passe par les nerfs rachidiens pour rejoindre leurs muscles cibles. La corne postérieure reçoit les informations sensitives (tact, douleur, proprioception). Le corps cellulaire des neurones est situé dans le ganglion spinal de la racine postérieure. Les axones de ces neurones se dirigent ensuite vers la moelle spinale où ils font synapse au niveau de la corne postérieure. Cette dernière transmet les informations (dont les messages douloureux) vers les centres supérieurs et possède également un rôle de filtre. F. Système nerveux périphérique Le système nerveux périphériques correspond à l ensemble des nerfs qui vont parcourir le corps, depuis les radicelles issues de la moelle spinale jusqu aux différentes régions cibles. Au cours de leur trajet, les nerfs rachidiens échangent des fibres nerveuses formant ainsi des plexus (cervical, brachial, lombo-sacré, etc) desquels partent des troncs nerveux importants. Chaque racine (ou nerf rachidien) possède un territoire cutané sensitif, appelé dermatome, et un territoire moteur, appelé myotome. Ces territoires sont disposés en «pile d assiette» horizontales au niveau du tronc alors qu au niveau des membres, ils sont en bandes longitudinales.

14 VII. SYSTEME NERVEUX VEGETATIF A. Généralités Le système nerveux végétatif ou autonome est ubiquitaire : il innerve l ensemble dans le corps. Contrairement au système nerveux somatique (constitué notamment des nerfs rachidiens), il s agit d un système inconscient, qu on ne contrôle pas. On divise le système nerveux végétatif en deux contingents : le système sympathique et le système parasympathique. Chaque organe est ainsi sous une double influence sympathique et parasympathique. Organisation générale du SNV Le système nerveux végétatif possède un relai important au niveau de l encéphale : l hypothalamus. C est une région clé qui joue notamment un rôle d intermédiaire entre le cortex cérébral et le reste du système autonome (sympathique et parasympathique). On retrouve dans les deux systèmes un neurone préganglionnaire, suivi d un ganglion relai, puis d un neurone postganglionnaire qui se dirige vers l organe cible. Toutefois, les neurotransmetteurs ne sont pas les mêmes dans les deux cas :! Au niveau parasympathique, le neurotransmetteur est l acétylcholine pour les deux neurones (pré et postganglionnaire).! Au niveau sympathique, le neurotransmetteur préganglionnaire est également l acétylcholine, tandis que le neurotransmetteur postganglionnaire est la noradrénaline (c est le «neurotransmetteur du stress»). B. Système sympathique Les centres du système sympathique sont situés dans la moelle spinale, essentiellement thoracique (de T1 à L2/L3). Les corps cellulaires des neurones préganglionnaires se trouvent dans la corne latérale de la substance grise (plus précisément au niveau du noyau intermédiolatéral). Celle-ci n est présente qu au niveau de la moelle thoracique, tandis qu à ce niveau la corne antérieure est très réduite, en comparaison aux niveaux cervical ou lombaire. En effet, le thorax contient peu de muscles mais de nombreux organes, qui sont innervés par le système végétatif. Ces neurones préganglionnaires quittent la moelle par la racine antérieure pour emprunter le nerf rachidien et le rameau communiquant blanc puis les fibres vont se diviser en deux contingents :! L un traverse la chaîne ganglionnaire latéro-vertébrale et fait relai avec le neurone postganglionnaire dans le ganglion pré-vertébral (ou pré-viscéral, situé à distance de la moelle) et se dirige vers les viscères.! L autre fait relai dans le chaîne ganglionnaire latéro-vertébrale. Les fibres postganglionnaires empruntent ensuite le rameau communiquant gris pour se destiner aux vaisseaux via les nerfs rachidiens.

15 C. Système parasympathique Les centres du système parasympathique sont situés à deux niveaux :! Dans le tronc cérébral : noyaux salivaires, cardio-pneumo-entérique, etc. Les informations sont ensuite transmises aux organes via des nerfs, et notamment le nerf pneumogastrique (ou vague) qui est le grand nerf parasympathique et qui descend dans le tronc pour innerver les viscères.! Dans la moelle sacrée, pour l innervation de la vessie et des sphincters Ce système est caractérisé par la présence de ganglions relais situés à proximité de l organe cible. Organisation du SNV D. Mise en situation Si la température ambiante baisse de façon importante, l hypothalamus recevra les informations et va créer trois sortes de réponses :! Il va créer une réponse immédiate par son influence sur le système sympathique : vasoconstriction, pâleur, chair de poule pour empêcher la déperdition de chaleur.! Il va avoir une action sur l hypophyse à plus long terme pour la régulation des hormones.! Il va informer le cortex cérébral qui va trouver une solution intelligente à la situation. Si on rencontre une araignée, c est l œil qui la voit et le cortex occipital va envoyer l information dans le système limbique (qui correspond à des structures impliquées dans les comportements réflexes : amygdale, hippocampe, gyrus cingulaire). Ce dernier va alerter l hypothalamus qui lui-même va activer le système sympathique : chair de poule, contraction des muscles, etc. Au bout d un certain temps, le cortex cérébral va «raisonner» l hypothalamus et renforce le système parasympathique pour ralentir le cœur.