Diby Cyrille N dri. Machiavélisme. sophisme ou «miroir princier»?

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1 Diby Cyrille N dri Machiavélisme sophisme ou «miroir princier»? 2

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3 Résumé À l instar des sophistes qui ont toujours été considérés comme «des penseurs maudits», Nicolas Machiavel semble être la grande malédiction qui serait arrivé au monde. Aussi a-t-il été à la remorque des amis des apparences (sophistes) qui se sont distingués par leur vérité en apparence. Comme on le constate, Machiavel est vu comme un «charlatan», un marchand d illusions, une source de perdition tout comme les sophistes. Le sophisme autant que le machiavélisme est, en conséquence, aux antipodes de la tradition morale et religieuse dont le crédo est la vertu. Une analyse, en revanche, démontre que le machiavélisme laisse, en exemple, à la postérité le goût de la qualité, la recherche de la perfection. Machiavel n avait donc à l esprit que la formation des hommes supérieurs afin que ceux-ci tirent du péril leurs pays sujets aux désordres, aux conflits etc. Mots clés : Apparence, Hommes supérieurs, Machiavélisme, Perfection, Pouvoir, Qualités, Raisonnement, Sophisme. 2 3

4 Abstract With the imitation of the sophists who were always regarded as «thinkers maudits», Nicolas Machiavelli seems to be the great curse which would have arrived at the world. Also Machiavelli it was with the trailer of the friends of appearances (sophists) which were characterized by their hollow verbosity, i.e. flatteries of the speech at least of the truths seemingly. As it is noted, Machiavelli is seen like a charlatan, a merchant of illusion, a source of perdition just like the sophists. Sophism as much as the Machiavellism are, consequently, with the antipodes of the moral and religious tradition whose credo is the virtue. An exhaustive analysis, on the other hand, shows that the Machiavelli leaves, in example, with the posterity the taste of quality, the research of the perfection. Machiavel thus had with the spirit that the training of the men higher so that those draw from the danger their countries prone to the disorders, than conflicts etc. Key words : Appearance, Men Higher, Machiavellism, Perfection, Capacity, Qualities, Reasoning, Sophism. 42

5 Introduction L histoire de la pensée philosophique révèle qu il s est déployé, dans les premières écoles de philosophie, la quête, dans une cosmogonie, de l origine qui pourrait être la racine de toutes choses. «La question du sens historique et philosophique des théories présocratiques est fonction de l interprétation qu on donne à leurs conceptions de l être et de la vérité» 1. Les présocratiques cherchaient à faire comprendre l existence d un ordre. Pour les sophistes, malheureusement, toutes les doctrines sur la quête de l origine des choses paraissaient spéculatives. En effet, les cosmologies se contredisent toutes puisqu elles démontrent tout et son contraire. «Et pour ces Sophistes, au fond les plus athéniens des Athéniens, à quoi bon ces dogmatismes spéculatifs que rien ne prouve, à quoi bon aussi cet «être qui est» et ce «non-être qui n est pas»«2. En fuyant ces discussions oiseuses, les sophistes s attèleront à montrer que le succès politique exige la parfaite maîtrise du langage et de l argumentation. 1 Auroux(s), Weil (Y), Dictionnaire des auteurs et des thèmes de la philosophie, Paris, Hérissey, 1978, p Vladimir (Grigorieff), Philo de base, Verviers, Marabout, 1983, p

6 Or, le sophisme, dans la pratique, semble avoir manqué d authenticité à cause de sa recherche excessive de preuves ou d éléments pour convaincre par l apparence. En manipulant le langage, ils font valoir la ruse et le mensonge. Les sophistes sont dès lors considérés comme des imposteurs qui manipulent les citoyens par les mots. Pour Platon cette technè est un savoir faire très dangereux puisqu elle est utilisée à mauvais escient. Les principes sophistiques ne renferment donc que le mensonge et les ruses de la raison. Sophisme rime dès lors avec l art de tromper par le langage ou le raisonnement. À l imitation de ces «penseurs maudits», Machiavel est également considéré depuis la Renaissance jusqu à aujourd hui comme celui qui possède un faux savoir, une sagesse apparente. On note, en conséquence, dans le machiavélisme, l entretien d une logique de violence et surtout de la ruse qui contribuent d ailleurs à aggraver l asservissement de l homme par l homme. Ainsi, Machiavel, tout comme les sophistes, manipule le langage et préfère l efficacité à la vérité. Mais le machiavélisme s apparente-t-il réellement à la sophistique? Précisément, Machiavel peut-il demeurer un sophiste? Telle est la question centrale. Le penseur italien est-il animé par des ambitions commerciales et monétaires à l instar des sophistes? Si le philosophe italien paraît être à la remorque des sophistes, a-t-il pu se défaire du commerce de l apparence des sophistes? Telles sont aussi les interrogations qui sous-tendent cette réflexion. I- LES ARGUMENTS SOPHISTIQUES DE L ANTIQUITÉ ET LE SOPHISME DE MACHIAVEL 62 Les sophistes, ces professionnels du savoir,