1. Pourquoi développer la visibilité des artisans ruraux?

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1 Cette fiche détaille les étapes nécessaires pour améliorer la visibilité d artisans ruraux souvent isolés. Cela prendra forme grâce à des appuis au regroupement d artisans, à la mise en place d ateliers collectifs et à des soutiens pour un fonctionnement organisationnel et commercial optimum de ces groupements. L objectif, grâce à cette amélioration de la visibilité, est d améliorer les possibilités et opportunités de contacts des artisans avec les différentes clientèles locales. Développer la visibilité des artisans ruraux pour développer leurs ventes. L une des principales caractéristiques de l artisanat en Afrique et notamment dans les régions, est sa très faible visibilité. En effet, la très grande majorité des artisans travaillent à domicile ou au village. Cet isolement ne leur permet pas de faire connaître leur savoir-faire et de profiter d opportunités commerciales, que ce soit avec la clientèle locale (expatriée ou locale), un touriste ou un revendeur, De plus, certains ont un rapport de force avec les revendeurs en leur défaveur. En effet, ces derniers profitent de leur isolement pour imposer des prix bas et cette situation génère au final un appauvrissement de la qualité des produits de l artisanat. 1. Pourquoi développer la visibilité des artisans ruraux? L objet est double. Il s agit d une part d amener les artisans à se fédérer en groupement ou en association afin de leur permettre d avoir une plus grande visibilité institutionnelle et ainsi de pouvoir à terme, bénéficier d appuis. Le deuxième objet est de permettre à ces groupements de sortir le l isolement induit par leur zone de travail souvent excentrée et de leur permettre de bénéficier d un espace de travail collectif se rapprochant des zones fréquentées. On tiendra compte bien sur, d un éloignement modéré afin de leur permette un accès aisé à leur domicile actuel. Ces ateliers collectif leurs permettront d avoir une plus grande visibilité, de constituer une clientèle et/ou de tisser des relations commerciales plus saines avec des revendeurs. De plus, selon les groupes et leur mode d organisation initial, certains groupes pourront mutualiser les tâches et ainsi prétendre répondre à des commandes plus importantes que celles à laquelle ils répondent actuellement. 2. Premier résultat attendu : Des groupements d artisans sont formés et organisées. Des groupements d artisans sont formés et légalisés. Un appui leur a permis de choisir et de décider eux-mêmes d un mode de fonctionnement et d une organisation simple et pragmatique, le plus adapté à leurs compétences. Les responsables ont reçu une formation dédiée et assument la gestion des affaires collectives (selon le mode d organisation mis en place) et assurent la gestion opérationnelle et financière de l entretien des équipements et bâtiments.

2 3. Deuxième résultat attendu : Des ateliers collectifs sont mis en place. Des ateliers collectifs d une surface moyenne de 200 M² sont construits sur le principe du hangar (ouverts sur l extérieur, en structure bois, une toiture en tuile et un espace fermé). Ils sont équipés selon les besoins de l activité du groupement, si possible en matériel de fabrication locale. 4. Troisième résultat attendu : Les groupements sont visibles et opérationnels. Des groupements bénéficient d un atelier collectif et sont opérationnels. Les responsables des groupements maîtrisent les procédures de gestion simplifiées mises en place et reçoivent de chaque artisan une côte part pour le paiement des charges de l atelier collectif.. Ces groupements tissent de nouveaux contacts avec une nouvelle clientèle et/ou ont établis des partenariats commerciaux avec des revendeurs. Leurs activités et leurs revenus ont augmentés significativement. 5. Les trois objectifs : L objectif général est de «Permettre aux artisans d être visibles par la clientèle». Il correspond aux trois objectifs spécifiques ci-dessous : - Permettre le regroupement d artisans isolés. - Améliorer la visibilité d une sélection de groupements. - Permettre le fonctionnement organisationnel et commercial optimum d ateliers collectifs. 6. Les activités à réaliser pour : Permettre le regroupement d artisans isolés - Les actions de sensibilisation et d information à destination des artisans du secteur informel Public cible : Les artisans Cette action permettra d identifier les besoins exprimés et réels des artisans, de les informer sur l appui qui leur est proposé (formation de groupements) et sur les services que pourrait fournir le projet. Pour ce faire des réunions seront organisées régulièrement par les animateurs de terrain, de façon à faire émerger des groupes. - L appui à la constitution et à la légalisation de groupements Public cible : Les groupements. Les groupes ainsi formés seront appuyés par des animateurs de terrain, tout au long des 2 premières années du projet grâce à des cessions de formations de 2 jours pour chacun des groupements. Elles permettront la définition commune des objectifs, des activités, du mode de fonctionnement du groupe, des engagements des membres et ensuite la mise en place du bureau et la légalisation du groupe. - Le soutient au fonctionnement des groupements Public cible : Les membres des bureaux des groupements.

3 Le soutien au fonctionnement des groupes sera effectif dès le 6ème mois du projet. Les animateurs de terrains appuieront les membres des bureaux à la conduite des réunions et à la gestion des aspects organisationnels, techniques et administratifs. Ils les appuieront parallèlement pour la diffusion des informations avec leurs membres et surtout pour la mise en place de services à fournir aux membres. - La sélection de groupements aptes à gérer un atelier collectif Public cible : Les membres des bureaux des groupements. La sélection des groupements qui bénéficieront d un atelier collectif sera assumé par un comité technique (à définir). Cette sélection tiendra compte des critères suivants : La cohésion initiale au sein du groupe. La distance (1 à 5 KM) entre le lieu d habitation actuel du groupe et un centre urbain ou une voie de passage, où il sera possible de bénéficier d un terrain auprès de la commune. Le potentiel commercial du terrain mis à disposition par la commune. La capacité des membres du bureau à assumer la gestion collective de l atelier. 7. Les activités à réaliser pour : Améliorer la visibilité d une sélection de groupements - Les négociations avec les collectivités pour l obtention de terrains et demande de titres fonciers Public cible : Les élus locaux. Cette activité est réalisée dés le début du projet. Elle sera basée sur le travail déjà réalisé, d identification des zones de forte activité artisanal. Cette identification tiendra compte des lieux d activités des hommes et des femmes. Les élus seront sensibilisés au travail réalisé pour la légalisation des groupements et aux objectifs économiques du projet. L accent sera mis sur l importance de l emplacement des terrains qui devront être situé près des centres urbain ou des voies de passage et non loin des poches artisanales existantes, afin de répondre au besoin de visibilité des ateliers et, à la nécessaire proximité des lieux d habitation des artisans. La mise à disposition des terrains se concrétisera par l obtention de titres fonciers au profit de chaque groupe concerné. - Le choix d un architecte et lancement des travaux pour la construction Public cible : Les architectes locaux. Cette activité est réalisée dés le début du projet. En premier lieu - en collaboration avec les responsables des groupements - il sera défini les critères principaux auxquels devront répondre les ateliers pour les espaces individuels et pour l organisation des espaces collectifs : présentation des productions, stockage, outillages collectifs, administration. Le travail de l architecte comprendra pour chaque atelier la conception du bâtiment, la réalisation du dossier d appel d offre pour la construction et le suivi des travaux de l entreprise sélectionnée. - La construction des ateliers collectifs Public cible : Les entreprises de bâtiments et les artisans.

4 Sur la base du dossier d appel d offre réalisé, un appel d offre est lancé auprès d entrepreneurs locaux. Un comité de sélection des offres sera mis en place. Les ateliers collectifs : D une surface moyenne de 200 M² selon l importance du groupe et l emplacement disponible. Ces ateliers construits sur le principe d hangar (ouverts sur l extérieur) en structure bois, avec une toiture en tuile et un sol en brique. Ils seront fournis en eau et électricité (si besoin et/ou si possible). Une rigole en béton autour de l espace permet de garantit un espace sec et propre sur toute la surface de l atelier. Au centre de l hangar sera située une pièce de 20 M² en mur de briques, pour accueillir un espace fermé pour un gardien et un autre espace fermé servant de bureau au responsable et/ou de lieu de stock. La notion d appropriation : C est un point essentiel auquel il conviendra d apporter une attention particulière. L implication des artisans dans la réalisation des ateliers est primordiale. Il conviendra donc de les associer quelques soit l apport qu ils pourront apporter. Cela pourra prendre différentes formes selon qu il s agisse d artisans ou de femmes. Néanmoins, pour ne pas interférer avec l appel d offre lancé auprès d entreprises pour la construction des bâtiments, il serait préférable que l apport des artisans intervienne pour l aménagement des locaux ou l aménagement extérieur des ateliers. - L achat et la mise en place des équipements Public cible : Les fournisseurs d outillages et les membres des 10 regroupements. L achat des équipements collectifs ne doit pas être réalisé au début du projet. En effet, le choix des équipements doit être fait en fonction des besoins identifiés. De plus la gestion de ces équipements nécessite une organisation rodée des ateliers collectifs. On s appuiera donc sur l expertise technique de praticiens reconnus dans le métier du groupement. De plus, on tiendra compte du fait que le coût de ces équipements collectifs doit être faible, qu il doit rentrer dans le coût total de l atelier et que les artisans y contribuent à hauteur de 15% (en nature ou en travail). On privilégiera bien sûr des équipements de fabrication locale. 8. Les activités à réaliser pour : Permettre le fonctionnement organisationnel et commercial optimum d ateliers collectifs - L accompagnement des ateliers collectifs à la gestion, à l organisation et formation des responsables. Public cible : Les membres des bureaux des 10 groupements. Il s agira, en concertation avec les responsables de groupements d élaborer des procédures de gestion simplifiées adaptées à chaque environnement. En effet, plusieurs types de procédures pourront éventuellement être établies selon l importance du groupement ou le type de publics. Une attention particulière sera apportée à la collecte de la côte part, par chaque artisan pour le paiement des charges d eau et éventuellement d électricité.. Nous présentons en annexe, une ébauche d un cadre d organisation d un atelier collectif : Statut : L atelier collectif est la propriété du groupements (association, coopérative, GIC, etc.). Il est sous la responsabilité du groupement représenté par son président.

5 Organisation : Les artisans y adhèreront librement, mèneront tout aussi librement leurs activités de production et pourront réaliser des ventes individuelles. Néanmoins, la mutualisation de services permettra l achat groupé de matières premières et intrants, l accès à des équipements collectifs, l exécution des commandes importantes, l accès à la formation, la promotion. Fonctionnement et administration : Le président du groupement aura la responsabilité de la collecte des participations des artisans au paiement des charges collectives. En outre, le président du groupement assure la gestion de la trésorerie, du paiement des charges de fonctionnement du bâtiment et des achats collectifs. - L appui à la mise en place de partenariats commerciaux entre ateliers collectifs, revendeurs et points infos. Public cible : Les membres des bureaux des groupements, les revendeurs. Il s agira en premier lieu d identifier des revendeurs ayant déjà des liens privilégiés avec le secteur artisanal. Ensuite, des réunions d information et de sensibilisation entre les responsables de groupements et les revendeurs permettront d aboutir à l élaboration de contrat type de commercialisation. On s assurera de la mise en place de partenariats non exclusifs de façon à préserver pour le groupement une diversité de clientèle et ne pas se retrouver dans une situation ou le groupement serait asservi à un seul revendeur. Un suivi évaluation périodique permettra de s assurer d une collaboration équitable. Jean-François Astoury Conseil et formation pour les Métiers d'art