Cas de la Force Maritime d'auto-défense Japonaise - budget, programmes 2014

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1 Photo 1 Le destroyer Izumo Contexte Alors que la Chine et l'inde viennent chacune de mettre en service un porte-avions, le Japon continue à s'affirmer en tant que puissance maritime ; les évènements suivants en témoignent : malgré une situation économique délicate, les ressources sont là pour financer la construction de nouveaux bâtiments qu'illustre la mise à flot du destroyer Izumo en août 2013 [1] ; soulignons ici la remarquable capacité industrielle japonaise, capacité qui fait aujourd'hui défaut à de grandes nations maritimes telle que la Russie et que des pays émergents cherchent à acquérir à l'instar de l'inde. la marine japonaise a renforcé son action en matière de lutte contre la piraterie dans la corne de l'afrique en ouvrant en 2011 sa propre base navale près de l'aéroport de Djibouti ; jusqu'à présent, elle menait des opérations dans cette région depuis la base américaine de «Camp Lemonnier» [2]. Bien sûr, la situation régionale est complexe avec la présence des forces américaines, les différents contentieux existants en mer de Chine autour d'ilôts sonnant comme autant de promesses de ressources futures, l'île de Taiwan, les deux Corées, les routes commerciales maritimes conférant prospérité et rayonnement, la naissance de puissances «Continent» telles que la Chine ou l'inde. Le Japon aura-t-il les moyens de conserver sa position actuelle et à quel prix? Nous avons pris le parti d'apporter quelques éléments de réponse au travers de la stratégie maritime japonaise. Pour cela, on va d'abord s'attacher à en dresser les perspectives (à l'aide de contributions et de fiches lectures). La présente contribution traite plus particulièrement du budget et des programmes japonais de défense présenté à l'occasion du rapport intermédiaire de la revue de défense 2014 [3]. Page 1/7

2 1. Contexte renfort de la présence des Etats-Unis dans la coopération Asie - Pacifique les leçons tirées du soutien apportées par les forces de défense lors du tremblement terre majeur ayant provoqué la catastrophe de Fukushima accroissement des activités de la Chine dans le voisinage du Japon et le le lancement de missiles par la Corée du Nord attention particulière de la commission sur les opérations conjointes (en charge de de la revue de défense) 2. Synthèse du rapport intermédiaire le Japon va renforcer ou développer ses capacités (maritimes) propres, en particulier : les moyens ISR (pour Intelligence Surveillance Reconnaissance) : on distingue ici ce qui relève de la frontière terrestre («along the border») de l'espace maritime («waters surrounding Japan») ; l'aptitude à déployer rapidement des forces amphibies pour protéger les îles et îlots en cas d'agression ; mais également continuer à agir à l'international en renforçant : les opérations conjointes ; l'alliance avec les Etats-Unis ; la coopération dans la région Pacifique de l'asie. 3. Capacités ISR construction d'un second destroyer type 25DD équipé de moyens de détection sous-marine améliorés et d'une meilleure gestion de la consommation de carburant, venant compemnser la réduction des destroyers de la classe Hatsuyuki (montant : milliard) construction d'un 10ème sous-marin de la classe Soryu (montant : 51.3 milliard) construction d'un bâtiment multi-mission de sauvetage et d'assistance (montant : 50.8 milliard) capable d'opérer un DRSV (Deep Submergence Rescue Vehicle) ou un ROV (Remotely Operated Vehicle) 1 on pose 1000 = 7 Illustration 2 programmes neufs Page 2/7

3 décision de prolonger la durée en service de destroyers (montant : 10.0 milliard) : cela concerne 5 unités de la classe Hatsuyuki, 5 unités de la classe Asagiri, 6 unités de la classe Abukuma et 1 unité de la classe Hatakaze décision de prolonger la durée en service des sous-marins de la classe Oyashio (montant : 0.6 milliard) décision de prolonger la durée en service des avions de patrouille maritime (P-3C) (montant : 1.5 milliard) et de moderniser leurs senseurs de détection radars et infra-rouge de (montant : 1.2 milliard) étude visant à adapter des drones aériens pour être opérés à partir de navires (montant : 2 milliard) déploiement de moyens d'observation côtiers jusqu'à l'île de Yonaguni (montant : 15.5 milliard) 4. Capacités amphibies développement des sites de formation et d'entraînement (montant : 1.5 milliard) mise en place de moyens d'entraînement bilatéraux Japon / Etats-Unis (US Marine Corps, à Camp Pendleton) modifications des bâtiments de projection (montant : 0.4 milliard) : classe Osumi (fonction de transport) et classe Izumo (fonction de commandement) participation aux exercices RIMPAC (Rim of the Pacific Exercice) organisés à l'initiative de l'u.s. Navy et à des entraînements bilatéraux avec l'u.s. Marine Corps à Camp Pendleton 5. Sûreté des voies maritimes construction d'un second chasseur de mines océanique de la classe 25MSO (montant : 17.4 milliard) 6. Renforcement de la présence maritime dans le Sud-ouest construction de bâtiments spécialisés dans la lutte anti-navire de type-12 (montant de 16 unités: 30.2 milliard) Page 3/7

4 7. Budget de la défense du Japon Illustration 3 évolution du budget de défense du Japon Illustration 4 répartition du budget de défense au sein des forces armées Page 4/7

5 Illustration 5 répartition du budget de défense par catégorie de dépense Page 5/7

6 8. L'analyse de Geopoltikmaritime Le rapport intermédiaire de la revue de défense confirme une augmentation du budget de la défense après plusieurs années de baisse consécutive, baisse entamée bien avant la crise financière de Pour autant, estce attribuable à un effort durable et croissant en réponse à l'évolution des rapports de forces actuels et à venir avec les autres puissances régionales? Nous devons considérer tout d'abord les tentatives de relance de la croissance par la dépense opérées par le Gouvernement japonais mais également l'espoir mis dans les exportations d'armement (à l'instar d'autres nations). On retrouve logiquement ici une partie de la manne financière injectée dans le tissu industriel national. On note une répartition équivalente entre les différentes composantes (terre, air, mer), la prolongation d'équipements en service (quitte à leur redonner du potentiel en les modernisant quelque peu), la construction de nouvelles unités appartenant à une série de bâtiments, l'amélioration ciblée de capacités (ici amphibie en relation avec les îlots japonais disséminés ça et là). On souligne la volonté de renforcer l'alliance avec les Etats-Unis ainsi que celle de développer la coopération avec les autres pays de la zone Asie-Pacifique. Il est probable qu'un réarmement conséquent (comparativement aux marines chinoises et indiennes qui viennent chacune de mettre en service un porte-avions) demanderait des contreparties significatives à l'économie japonaise. Le tsunami de 2011 a eu pour conséquence de remettre à plat l'exploitation de l'énergie nucléaire sur l'archipel nippon : la cinquantaine de réacteurs à l'arrêt pourrait être appelés à redémarrer une fois qu'ils auront satisfaits aux nouvelles exigences de sécurité. Si les menaces extérieures restent perceptibles et peuvent participer du fait historique, les risques sismiques et naturels pesant sur la nation Japonaise constituent eux un péril bien réel. Le rôle majeur des forces d'auto-défense japonaise en cas de catastrophe est rappelé dans la revue de défense. Aussi s'il est encore trop tôt pour se prononcer sur un renforcement significatif du budget de défense japonais dans les prochaines années, nous retiendrons l'idée d'équilibre qui prévaut et que résume bien la position géographique du Japon, entre ouverture sur le Pacifique et proximité du continent Asie. Illustration 6 carte inversée Page 6/7

7 Bibliographie - Source internet : [1] [2] [3] Defense and programs and budget of Japan overview of FY2014 budget request Mots clés : Matrise Territoire Maritime JMSDF Japon Marine Page 7/7