Le fonctionnement des marchés

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1 Le fonctionnement des marchés Jean Magnan de Bornier Table des matières 1 Les modalités diverses de la concurrence Formes d organisation Position et actions des agents Les preneurs de prix Les faiseurs de prix Les négociations sur les prix Les chercheurs de prix Les marchés concurrentiels Les hypothèses des marchés parfaits Équilibre et déséquilibre d un marché concurrentiel La position d équilibre Les mécanismes de retour à l équilibre La persistance de déséquilibres Les déplacements de l équilibre L efficacité de l équilibre concurrentiel La concurrence imparfaite Le monopole L équilibre du monopole avec unicité du prix Le monopole et la discrimination Les oligopoles L oligopole de Cournot L oligopole "de Bertrand" Le modèle meneur-suiveur La solution de l entente Les échecs du marché Les biens publics Les externalités

2 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 2 Introduction : l économie de marché Une économie de marché est un système économique reposant prioritairement (mais pas nécessairement de manière exclusive) sur des échanges librement négociés entre agents économiques individuels (ménages) ou collectifs privés (firmes, associatons). Cela signifie que les décisions économiques sont prises de manière décentralisée, et non par un seul super-agent économique comme par exemple une agence de planification. L économie de marché est celle des décisions décentralisées, décisions qui ne sont pas coordonnées de manière consciente ou volontaire mais le sont dans une certaine mesure par les mécanismes de marché ; on peut dire en effet que le marché est un mécanisme de coordination des décisions, au même titre que le plan central ; cette question mérite évidemment plus d approfondissement. Les questions qui se posent à propos du marché sont les suivantes : 1. La réalité de la coordination par le marché ; l économie de marché est-elle cohérente, comme le soutiennent ses partisans, ou faut-il parler de "l anarchie de la concurrence" comme le font ses adversaires? 2. Cette coordination, si elle existe, est-elle efficace? Permet-elle aux agents de réaliser leurs aspirations, permet-elle une utilisation correcte des ressources? Cette question peut d ailleurs être examinée à plusieurs titres : efficacité absolue, en elle-même, ou alors par comparaison avec d autres structures de décision comme en particulier les modes de décision centralisés. 3. Ce système est-il moralement et philosophiquement satisfaisant? Ce n est pas l économiste qui peut répondre, chacun peut avoir son mot à dire sur ces questions. Le rôle de l analyse économique ici devrait être d éviter que les débats ne soient faussés par une mauvaise compréhension des faits ; il semble que cette tâche soit extrèmement difficile à mener à bien... Tout ceci indique qu il est nécessaire d avoir une vision claire du fonctionnement des marchés, pris individuellement, dans l espoir de mieux comprendre l ensemble du mécanisme de l économie de marché, système global d une complexité élevée. Ce chapitre est consacré à l étude des marchés pris individuellement. Définition d un marché Un marché est un ensemble d interactions entre des vendeurs et des acheteurs potentiels d un bien économique ou d un ensemble de biens substituts étroits,interactions constituées d échanges d information, de négociations et de transactions se déroulant dans des conditions de concurrence homogène.

3 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 3 1 Les modalités diverses de la concurrence 1.1 Formes d organisation Les marchés observables se caractérisent par l extrême variété des formes qu ils peuvent prendre. Il n existe pas de description concrète possible qui contiendrait toutes ces formes ; les degrés d organisation des marchés sont nombreux et échelonnés. Donnons quelques exemples : Il existe à une extrémité des marchés très peu organisés, sans règles spécifiques : chacun offre ou demande en toute liberté, sans contrainte formelle. Pour les marchés peu organisés il existe bien sûr des règles générales qui sont censées s appliquer (le droit commercial) mais aucune règle spécifique. Les échanges de voitures d occasion entre particuliers sont un exemple de marché peu organisé. À l autre extrémité on trouve des marchés très organisés comme par exemple les bourses de valeur, où s appliquent des règles très précises et où on doit recourir à des intermédiaires pour réaliser des opérations. Il y a aussi des marchés illicites (commerce d organes, de produits dopants ou de drogues, etc.) ; il s agit bien de marchés à part entière, qui ont souvent leurs propres règles de fonctionnement. Les marchés se différencient aussi les uns des autres par leur importance : nombre d agents concernés, étendue géographique, sommes échangées. Le marché mondial du pétrole d un côté, et le marché des skate-boards à la sortie d un lycée de l autre côté, illustrent bien la présence d écarts énormes. Se peut-il qu ils soient régis par les mêmes lois? 1.2 Position et actions des agents Une autre dimension de la diversité des marchés est la variabilité du pouvoir dont disposent les agents. On peut illustrer cela par la position des agents vis-à-vis de la variable fondamentale qu est le prix auquel seront échangés les biens Les preneurs de prix Un pouvoir quasiment nul existe pour un agent économique, vendeur ou acheteur potentiel, qui n a aucun pouvoir de discussion ou de manipulation du prix. On dit alors que cet agent est preneur de prix et on évoque le caractère paramétrique des prix : ceux-ci sont en effet un paramètre de l action de cet individu ou firme. Les achats dans un supermarché, l acquisition d un billet de train, et de multiples autres situations, mettent le consommateur en position de preneur de prix ;

4 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 4 côté offreurs, un producteur de fruits ou de légumes en gros est généralement obligé d accepter les prix proposés par l expéditeur. Le consommateur est évidemment libre de changer de supermarché, le voyageur peut décider qu il préfère se déplacer en voiture plutôt qu en train, etc. L état de preneur de prix doit être associé à des décisions de marché à court terme, où l environnement de l agent ne peut être modifié de fond en comble. On associe l idée de preneur de prix à celle de marché concurrentiel, comme on le verra plus loin Les faiseurs de prix Sur certains marchés qualifiés d imparfaitement concurrentiels, il existe un ou plusieurs agent(s) ayant le pouvoir de déterminer le prix pour un ensemble des transactions. Il s agit souvent d agents de grande taille : en France, EdF et la SNCF fixent les prix de leurs prestations ; mais beaucoup de commerçants, même de très petite taille, en font autant pour leurs échanges. Des acheteurs aussi peuvent disposer du pouvoir de déterminer les prix ; on accuse ainsi les centrales d achat des groupes de super- et hyper-marchés de fixer les prix pour les achats des différents magasins, les fournisseurs étant réduits à accepter les conditions qui leur sont proposées ou à cesser leurs activités. Les grandes surfaces auraient alors le double pouvoir de déterminer leurs prix d achat et leurs prix de vente! Il faut distinguer, du côté des faiseurs de prix, le cas des agents qui déterminent le prix de leurs transactions (cas le plus fréquent, y compris celui des centrales d achat qu on vient d évoquer) de celui où un seul offreur ou demandeur aurait le pouvoir de fixer le prix pour toutes les transactions sur le marché considéré, y compris celles de ses concurrents. Le pouvoir est plus grand dans la deuxième hypothèse ; on parle parfois de firme dominante. C est une situation beaucoup plus rare Les négociations sur les prix Une situation plus équilibrée est celle où les prix sont négociés, vendeur et des acheteur potentiel discutant sur un pied d égalité. La négociation ne se fait qu en petit nombre (deux agents ou deux blocs d agents peu nombreux), et son résultat reste souvent ignoré des autres agents du marché considéré, elle n aura donc pas beaucoup d influnce sur les atures transactions. Un marché de négociations face-à-face sera donc souvent fragmenté. Le marché des voitures d occasion en est un bon exemple, et cette fragmentation plus ou moins inhérente explique pourquoi il apparaît nécessaire d avoir des mécanismes

5 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 5 de diffusion de l information externes au marché comme l "Argus", parce que le marché ne crée pas de lui-même, ni ne diffuse, ces informations Les chercheurs de prix Une dernière éventualité a donné lieu à de nombreuses analyses intéressantes (théorie de la recherche d information) : c est le cas déjà suggéré en étudiant les preneurs de prix où des agents sont relativement impuissants à influencer les prix mais peuvent rechercher le meilleur des prix que proposent différents vendeurs (ou acheteurs) avec lesquels ils pourraient traiter. Un particulier qui souhaite acheter un véhicule d occasion a la possibilité de visiter les différents revendeurs de sa région, pour trouver celui qui est le moins cher. Mais comme chaque visite lui prend du temps, de l énergie et peut-être aussi de l argent, son intérêt n est sans doute pas de visiter tous les revendeurs ; un calcul économique permet (selon les hypothèses particulières que l on pose) de spécifier un comportement optimal de recherche d information. 2 Les marchés concurrentiels 2.1 Les hypothèses des marchés parfaits La concurrence est la force en action sur les marchés ; chacun essaie d obtenir le maximum possible à travers les échanges ; s il est acheteur, il cherchera à mettre en concurrence les différents vendeurs pour trouver les conditions les plus favorables pour lui : prix le plus bas, qualité la meilleure, ou un quelconque mixage des deux qui sera un "rapport qualité-prix" ; s il est vendeur, il recherchera l acheteur prêt à payer le plus. Quoique cette force soit permanente, on considère généralement que ses effets sont plus approfondis dans certains marchés qu ils ne le sont dans d autres marchés. Les marchés "parfaits" ou "de concurrence pure et parfaite" sont supposés donner les résultats les plus complets. Un marché parfait se caractérise par un petit nombre d hypothèses très rarement vérifiées dans leur ensemble. 1. Tous les agents, offreurs comme demandeurs, sont de petite taille relativement au marché ; les opérations de chacun ne représentent qu une part infinitésimale de l ensemble des échanges. On parle de l atomicité du marché. Cette hypothèse a pour conséquence qu aucun agent n a la capacité d agir sur les prix : ils sont tous des preneurs de prix. Il n y a qu un seul prix que tous acceptent.

6 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 6 2. Les produits échangés sont tous identiques ou homogènes ; les offreurs ne peuvent se distinguer les uns des autres par la qualité de leur production. Comme ils ne peuvent pas non plus le faire par le prix, la capacité des offreurs à se concurrencer les uns les autres est réduite. Les demandeurs eux-même n ont guère de moyens pour le jeu concurrentiel. 3. L entrée et la sortie sont libres et sans coût. Il est possible à n importe qui de pénétrer dans le marché considéré et d en sortir sans la moindre formalité (par exemple pas de licence à acquitter auprès des pouvoirs publics), et sans que cela entraîne des dépenses. 4. L information circule de manière totalement transparente ; cette hypothèse d information parfaite n est pas aussi forte qu il pourrait sembler, dans la mesure où la seule information nécessaire pour un bon fonctionnement d un tel marché est la connaissance du prix. Ces hypothèses très strictes ne sont que très rarement vérifiées, sinon jamais. Il faut considérer le marché concurrentiel comme un état limite qu il est facile d analyser et qui offre des résultats suggestifs, permettant de mieux comprendre la réalité qui est d un ordre de complexité supérieur ; c est ce qu on appelle un modèle heuristique. 2.2 Équilibre et déséquilibre d un marché concurrentiel La position d équilibre Les deux constituants essentiels d un marché concurrentiel sont une fonction de demande et une fonction d offre ; ces fonctions sont celles qui ont été décrites aux chapitres précédents. Ces deux fonctions D(p), décroissante, et O(p), croissante, correspondent bien à l hypothèse d agents petits et donc preneurs de prix (voir le graphique 1). Ces courbes n ont qu un seul point commun, le point (p, Q ) qui représente l équilibre du marché ; cet équilibre se définit par le fait qu au prix considéré p, la quantité offerte est précisément égale à la quantité demandée, c est-à-dire que D(p ) = O(p ) = Q. À l équilibre, il n y aura aucun demandeur dans l impossibilité de se procurer la quantité qu il veut, et aucun offreur ne se trouvera dans l impossibilité de vendre ce qu il entend vendre : personne ne sera "insatisfait" relativement à ses plans. Cela ne signifie en rien que les agents sont satisfaits dans un sens général ; les demandeurs se plaindront généralement du prix trop élevé, même s il s agit du prix d équilibre, et les offreurs se lamentent d un prix qu ils jugent trop faible et peu rémunérateur. Mais compte tenu de ce prix insatisfaisant, tous sont "satisfaits" à l équilibre. Hors de l équilibre au contraire, il y aura toujours des agents insatisfaits dans tous les sens du terme. Supposons, comme sur le graphique 2 que le

7 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 7 p O(p) p* D(p) Q* Q FIG. 1 L équilibre du marché concurrentiel p O(p) p p* D(p) D O Q* Q FIG. 2 Un déséquilibre du marché concurrentiel

8 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 8 prix p est supérieur au prix d équilibre ; alors la quantité offerte est supérieure à la quantité demandée. Dans ces conditions les offreurs ("côté long") ne seront pas tous à même d écouler ce qu ils voudraient écouler, alors que les acheteurs ("côté court") pourront tous acheter ce qu ils souhaitent. Du côté des vendeurs il y a donc un rationnement provoqué par un prix trop élevé ; ce rationnement peut évidemment prendre des formes très diverses : on peut imaginer que les premiers arrivés vendent tout leur stock (ils ne sont pas rationnés) alors que ceux qui arrivent plus tard sur le marché ne vendent rien ; on peut aussi imaginer un mécanisme de répartition du rationnement, assurant que tous les offreurs sont rationnés d une même quantité, ou d un même pourcentage (il faut une autorité administrative pour réaliser une telle répartition). L examen du graphique 2 permet de constater que si le prix est supérieur au prix d équilibre, la forme des courbes d offre et de demande implique qu il y a toujours un excès d offre ; et avec un prix inférieur au prix d équilibre c est la demande qui sera supérieure à l offre, et qui donc sera rationnée. Mais ces situations de déséquilibres ne sont pas nécessairement durables ; au contraire, on considère généralement qu il existe des mécanismes automatiques de retour à l équilibre Les mécanismes de retour à l équilibre En reprenant le cas du graphique 2, où les offreurs sont rationnés, on suppose que ceux-ci chercheront à réagir pour éliminer ce rationnement. Il s agit pour chaque vendeur rationné (ces deux moyens sont équivalents) : de trouver un moyen pour susciter de nouvelles demandes, ou bien de détourner vers lui les demandes existantes qui s adressent à ses concurrents (les autres offreurs). La méthode à utiliser, dans les deux cas, est simplement d offrir ses produits ou services à un prix légèrement inférieur au pix de marché. Si tous les offreurs rationnés baissent leurs prix, cela ne pourra pas rester sans influence sur le prix de marché, qui devra baisser en même temps ; on suppose en effet que les acheteurs donneront maintenant la priorité à ceux qui offrent les prix les plus faibles, obligeant les autres à s aligner. Le mouvement de baisse du prix continuera normalement tant que le rationnement subsiste, c est-à-dire jusqu au prix d équilibre. Une fois l équilibre atteint, il devient irrationnel pour les offreurs de continuer baisser leurs prétentions et le prix restera à cette valeur. Ce mécanisme repose sur le fait que les offreurs sont capables d exercer une influence sur le prix de marché ; on peut s interroger sur la cohérence de ce raisonnement avec l hypothèse d agents preneurs de prix. Mais il faut bien voir que cette hypothèse joue d une manière asymétrique ; un offreur qui disposerait d un

9 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 9 réel pouvoir en matière de prix aurait la capacité d augmenter le prix ; mais diminuer le prix, pour un offreur, ne prouve pas un réel pouvoir d influence, chacun étant toujours libre de diminuer ses propres prétentions. Le mécanisme de retour à l équilibre illustré ici n implique que cette possibilité d être moins exigeant, et ne contredit donc que très faiblement l hypothèse d agents preneurs de prix. Dans le cas d un prix de marché qui serait plus faible que le prix d équilibre, le raisonnement permettant de comprendre le retour à l équilibre est de même type, en partant d une demande excédentaire plutôt que d une offre excédentaire. On laisse au lecteur le soin de reconstituer le mécanisme La persistance de déséquilibres Le mécanisme décrit ci-dessus, qu semble assez naturel, n est pas certain ; il se peut que tel ou tel évènement le contrarie ou l empêche totalement. Dans ce cas les déséquilibres peuvent persister plus ou moins longtemps. Examinons quelques raisons possibles à cette persistance. Les prix peuvent manquer de flexibilité, rester rigides ; certains économistes considèrent que les rigidités de prix se présentent plutôt quand les prix doivent baisser ; on parle d "effet de cliquet". Les offreurs se refuseraient à baisser leurs prix pour éviter que leurs produits soient regardés comme des produits de faible qualité. Les producteurs peuvent aussi hésiter à modifier leurs prix quand ceux-ci sont publiés, par exemple dans des tarifs comportant de nombreux prix différents. Le coût de la modification est tel qu un seul tarif est édité tous les ans (ou suivant une autre périodicité). Les producteurs peuvent aussi vouloir offrir à leurs clients une stabilité qui prouve qu on peut leur faire confiance. Les agents qui constatent un excès d offre ou de demande peuvent supposer que cet excès est temporaire et préfèrent attendre pour modifier leur prix que la tendance soit confirmée. Les pouvoirs publics ont pu introduire des règlements s opposant à la flexibilité, par exemple à travers des prix plafonds ou planchers. Mais les marchés peuvent aussi comporter des entraves matérielles plus fondamentales à la stabilité ; c est le cas bien connu du "cycle du porc" (marché en gros de la viande de porc) qui manifeste une forme d instabilité permanente. Ce marché et d autres qui lui ressemblent ont donné lieu au modèle en toile d araignée ou cobweb. Le modèle de la toile d araignée Dans ce modèle dont on expose ici une des variantes les plus élémentaires, il y a une offre et une demande constituées de manière normale, mais des délais dans la production rendent impossible l ajustement

10 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 10 immédiat entre l offre et la demande. Voyons de manière précise les hypothèses de ce modèle. p O(p) p 0 p* p 1 D(p) Q 0 Q* Q 1 Q FIG. 3 Le cycle du porc : modèle avec convergence 1. La fonction d offre est constituée de manière normale, mais avec un décalage d une période (par exemple six semaines) correspondant au délai requis pour modifier le niveau de production. Il est donc nécessaire de spécifier la date de l offre : O t = O(p t 1 ), O(.) étant la fonction d offre habituelle. La quantité offerte à l instant t est ajustée en fonction du prix de marché de la période précédente. Cette hypothèse est assez brutale car elle signifie que les producteurs ne seraient pas capables d imaginer que les prix peuvent varier, ou de savoir comment ils pourraient varier ; c est une hypothèse d anticipations statiques. 2. Sur le marché l offre est rigide : les producteurs viennent avec une quantité déterminée de produits qui ne peut varier dans l immédiat. Les demandeurs achètent toute la quantité offerte, mais au prix correspondant dans la fonction de demande. Il y a donc à chaque période un équilibre du marché dans lequel le côté offre détermine la quantité et le côté demande détermine le prix qui solde le marché. On voit sur les deux graphiques 3 et 4 des exemples de fonctionnement d un tel marché.

11 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 11 p p 1 O(p) p 0 D(p) Q Q" Q FIG. 4 Le cycle du porc : modèle avec cycle Sur le graphique 3, on part d un niveau d offre Q 0 ; cette offre est soldée au prix p 0 ; les producteurs produiront alors la quantité qui correspond à ce prix sur leur courbe d offre, c est-à-dire Q 1 ; mais cette nouvelle offre, quand elle arrivera sur le marché, fera chuter le prix à p 1. Il en résultera une nouvelle modification de l offre, cette fois à la baisse, etc. Le mouvement des prix et des quantités est illustré par la ligne rouge qui rappelle une toile d araignée. On voit que dans ce premier exemple, le prix et les quantités se rapprochent peu à peu de leur valeur d équilibre. Il y a donc ici deux sortes d équilibre ; celui qui s établit à chaque période est un équilibre temporaire. Il y a bien équilibre du marché à chaque fois, mais cet équilibre n est pas le même que la fois d avant ; l autre équilibre est celui constitué par les valeurs Q, p ; c est celui vers lequel tendent tous les équilibres temporaires, c est l équilibre permanent. Sur le graphique 4, on part comme précédemment de l offre Q 0, et le processus de modification des prix et des quantités est le même. Mais le résultat est très différent puisqu on revient toujours aux mêmes valeurs Q 0, p 0 et Q 1, p 1 : il n y a pas de convergence vers un équilibre permanent, il y a un cycle régulier d oscillations de prix hauts et bas : et cela ressemble effectivement au cycle observé de la viande de porc.

12 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 12 Ces deux cas de convergence vers l équilibre permanent et de cycle doivent être complétés par une troisième possibilité logique : celle d un comportement divergent, où les écarts de prix seraient de plus en plus grands ; ce marché explosif ne pourrait évidemment pas fonctionner longtemps. Une formulation mathématique élémentaire Donnons une forme mathématique à ce modèle ; la fonction d offre est notée Q o = O(p), et la fonction de demande Q d = D(p) sera retenue sous sa forme réciproque 1 : p = f(q), qui désigne le prix maximum auquel les demandeurs acceptent d acheter la quantité Q. La première des hypothèses ci-dessus s écrira Q o,t = O(p t 1 ) ; la seconde hypothèse est que p t = f(q o,t ) On déduit de ces deux hypothèses que p t = f(q o,t ) = f[o(p t 1 )] = Φ(p t 1 ) où Φ(.) est la fonction composée f O(.). Cette expression montre qu on peut traiter ce problème sous forme d une suite mathématique à partir d un prix quelconque p 0 (ou d une quantité Q 0 ). Supposons pour fixer les idées que les deux fonctions O(.) et D(.) sont affines, avec : O(p) = a + bp D(p) = c + dp c > a > 0, d < 0 L équilibre permanent du marché implique que O(p) = D(p), c est-à-dire p = a c d b La fonction de demande, sous sa forme réciproque, est f(q) = Q c. d le prix à la période t s exprime alors ainsi : Notons α = b d et β = a c d p t = (a + bp t 1) c d on peut déduire par récurrence : b = p t 1 d + a c d ; on a donc la relation entre deux prix successifs : p t = αp t 1 + β p t = α[αp t 2 + β] + β p t = α 2 p t 2 + β(1 + α) et en généralisant : p t = α t p 0 + β(1 + α + α α t 1 ) Cette dernière expression dépend évidemment des valeurs prises per les paramètres α et β. Trois cas se présentent : 1 on sait que la réciproque d une fonction continue existe si cette fonction est strictement monotone, ce qui est le cas de D(p)

13 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 13 α = 1, c est-à-dire que les pentes des deux courbes d offre et de demande sont égales en valeur absolue. Alors α t ne prend que les valeurs 1 et -1, et 1+α+α 2 + +α t 1 prend (en même temps) les valeurs 0 ou 1. Il en résulte que le prix de marché ne prend que deux valeurs en alternance, p t = p 0 quand t est pair, et p t = β p 0 quand t est impair. On retrouve le comportement cyclique. α < 1 On voit alors qu au bout d une période suffisamment longue, le premier terme de l expression α t p 0 + β(1 + α + α α t 1 ) tend vers 0, et le second vers β 1 ; la valeur limite du prix pour un très grand nombre de périodes est donc 1 α β a c, est-à-dire d après la définition de α et β, vers, qui est précisément le 1 α d b prix d équilibre permanent. α > 1 Le comportement du prix est alors explosif, puisque les deux termes de la formule tendent vers l infini avec alternance de signe ; aucun fonctionnement économique n est possible, parce que le prix prendrait rapidement des valeurs absurdes (prix négatif) Les déplacements de l équilibre De nombreuses raisons peuvent faire évoluer les courbes d offre et de demande : une modification des goûts de consommateurs, le progrès technique, la concurrence plus ou moins forte, les modifications des prix des facteurs de production, etc. Il est facile de voir comment de telles modifications se répercutent sur l équilibre d un marché. Sur le graphique 5, la demande diminue, passant de D(p) à D (p), et l offre est inchangée ; le nouvel équilibre comporte une baisse du prix et de la quantité. Le lecteur examinera ce qui se passe pour le prix et la quantité lors d autres modifications simples : augmentation de la demande, variation de l offre dans l un ou l autre sens. 2.3 L efficacité de l équilibre concurrentiel L existence d un équilibre n est pas une garantie que cet équilibre est efficace ; nous savons que s il y a équilibre il n y aura ni offre ni demande insatisfaite. Mais l efficacité économique est plus que cette absence de rationnement. C est l utilisation correcte des ressources qui définit l efficacité : chaque ressource économique doit être utilisée à l usage qui lui permet d apporter le plus de satisfaction, que ce soit en tant que bien de consommation finale ou en tant que facteur de production. Ceci correspond à la définition classique (déjà vue au chapitre I) de l optimum de Pareto : le maximum de bien-être est atteint quand il est impossible d améliorer la situation d une personne sans déteriorer celle d au moins une autre personne.

14 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 14 p O(p) p* p D(p) D (p) Q Q* Q FIG. 5 Modification de la demande Mais cette définition est très abstraite, et ne repose pas sur les concepts rencontrés dans l étude des marchés. Il est heureusement possible de montrer comment elle s applique aux marchés concurrentiels, grâce à deux résultats : 1. Si tous les marchés d une économie sont concurrentiels, l équilibre de ces marchés, caractérisé par la condition prix = coût marginal, constitue un optimum de Pareto. Ce résultat important est connu sous le nom de "premier théorème de l économie du bien-être". 2. On peut aussi approcher l efficacité à l aide de la notion de surplus. Le surplus d un consommateur (concept dû au Français Jules Dupuit au milieu du XIXème siècle) est la différence entre la somme maximale qu il est prêt à dépenser pour acheter un bien ou un ensemble de biens d une part, et la somme qu il débourse effectivement pour l acquérir. Il s agit bien sûr d un concept psychologique, mais qu on peut néanmoins mesurer à l aide de la courbe de demande. En effet, on démontre que la somme des surplus des consommateurs individuels ou surplus des consommateurs d un marché donné est égale à la surface située entre la fonction de demande et la ligne horizontale correspondant au prix ( c est la surface colorée du graphique 6). Le surplus des producteurs d un autre côté est la somme des profits.

15 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 15 Surplus p D(p) FIG. 6 Le surplus des consommateurs Le surplus total est la somme du surplus des consommateurs et du surplus des producteurs. C est aussi la différence entre ce que coûte le produit total et la somme maximum que les consommateurs sont prêts à payer pour l acquérir. L efficacité peut se concevoir comme le fait que ce surplus total est aussi grand que possible. On démontre que l équilibre d un marché concurrentiel est une condition suffisante pour la maximisation du surplus total. On a ainsi trois formulations équivalentes de l efficacité : en termes d utilité (formulation de Pareto), de prix (égalité prix = coût marginal), et de surplus. 3 La concurrence imparfaite Comme on l a déjà dit, la concurrence parfaite qui a été exposée à la section précédente est un cas particulier et très rare. Les activités agricoles, industrielles, ou de service, se déroulent le plus généralement dans des conditions assez différentes, parce que les produits ne sont pas homogènes : marché de l habillement, de l automobile, etc., etc.,... ; parce que les firmes sont nécessairement de grande taille : taille minimale d une aciérie ou d une raffinerie de pétrole, etc., etc.,.. ; parce que l entrée n est pas totalement libre à cause de réglementations, brevets, etc., etc.,...

16 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 16 Les principales structures de concurrence imparfaite sont regroupées dans le tableau 1. Nombre d offreurs Un seul Quelques-uns Très nombreux Type de produit *** *** *** Homogène Monopole Oligopole simple Concurrence pure et parfaite Différencié Oligopole différencié Concurrence monopolistique TAB. 1 Les structures concurrentielles De manière générale, les situations de concurrence imparfaite peuvent être analysées en termes d équilibre de marché ; mais les positions d équilibre ne correspondent généralement pas à une efficacité maximum ; c est ce qui les différencie de l équilibre de concurrence pure de parfaite. On commentera rapidement le monopole, l oligopole et la concurrence monopolistique. 3.1 Le monopole Un monopole est une firme qui est le seul vendeur sur un marché déterminé. Cette situation peut être dûe à : Une capacité ou des ressources que le monopoliste est seul à posséder, par exemple un brevet de fabrication ; Une structure des coûts de production qui impose une très grande taille à la firme et rend impossible la concurrence (monopole naturel) ; Une exclusivité accordée par contrat ou par une réglementation publique (privilège). Le monopole, face à une multitude d acheteurs 2, a évidemment la responsabilité de déterminer le prix de vente : il est faiseur de prix. Mais il peut exercer ce pouvoir de deux manières différentes : En fixant un prix unique, identique pour tous les acheteurs ; En instituant des prix différenciés, chaque consommateur ou chaque achat étant soumis à des conditions tarifaires particulières : c est la discrimanation L équilibre du monopole avec unicité du prix Les conditions de maximisation du profit sont alors les suivantes : 2 Il y a évidemment des cas où le nombre des acheteurs est lui aussi réduit : le monopole peut avoir pour clients quelques firmes : structure monopole-oligopsone, ou même un seul acheteur : monopole bilatéral. Ces cas très intéressants ne seront pas étudiés ici.

17 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 17 Soient : Q m, la quantité produite par le monopole à l équilibre p m, le prix de vente du monopole p(q), la demande réciproque C(Q), la fonction de coût total π(q m ) le profit de la firme Le monopole maximise son profit qui est : π(q m ) = Q m p(q m ) C(Q m ) La condition de premier ordre de la maximisation est donnée par l égalité entre recette marginale et coût marginal : ou encore : dπ dp = p(q) + Q dq dq dc dq = 0 p(q) = dc dq Q dp dq Le dernier terme de l expression de droite étant négatif (la courbe de demande est décroissante), les faits suivants apparaissent : Le prix de vente du monopole est supérieur à son coût marginal : il vend plus cher que ne le ferait une firme concurrentielle, Les consommateurs auront à leur disposition une quantité moindre, comparé à ce qui se passerait en cas de vente au coût marginal. La production du monopole est "insuffisante" dans la mesure où l on sait que si ce secteur était composé d un grand nombre d entreprises concurrentes, la production serait plus large, et le prix ou les prix plus bas. L expression précédente peut être précisée par la formule de LERNER, qu on obtient en divisant par le prix : p(q) dc dq p(q) = 1 ɛ où ɛ = Qdp dqp (ɛ est l élasticité de la demande.) Le graphique suivant 7 montre l équilibre du monopole défini par ces conditions. Ces éléments constituent ce qu on appelle l inefficacité allocative, indiquant que l allocation (ou affectation) des ressources n est pas optimale, et pourrait être améliorée si l on se rapprochait d une situation plus concurrentielle. L inefficacité organisationnelle, quant à elle, se manifeste dans la mesure où le monopole n est pas incité à rechercher en permanence à diminuer ses coûts de production ; il peut privilégier la recherche d une vie tranquille qui est, comme l écrivait John Hicks, le plus important des bénéfices du monopole.

18 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 18 p Profit Cm CM p m E D(p) Rm(p) Q m Q FIG. 7 L équilibre d un monopole

19 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS Le monopole et la discrimination On a remarqué depuis longtemps déjà que les entreprises ayant le pouvoir de déterminer leurs prix de vente, et particulièrement les monopoles, cherchent souvent à différencier les prix selon les clients. Cela s explique assez bien par le fait que différents acheteurs sont prêts à payer des prix différents pour des biens identiques. La discrimination est l exploitation de cette disposition. Si le monopole connaissait le prix maximum que chaque acheteur est prêt à payer, il pourrait gagner beaucoup en imposant à chacun un tarif particulier. Si le monopole vend chaque unité de produit au prix maximum que l acheteur est prêt à débourser, il prive le consommateur de tout son surplus, et il empoche ce surplus pour lui-même sous forme de profit. On distingue trois degrés de discrimination (Pigou) : 1. La discrimination parfaite, dans laquelle chaque unité sera vendue au prix maximum que le consommateur était prêt à payer ; il y aura un prix différent par unité ; cette forme de discrimination implique que le vendeur dispose d informations extrêmement précises. Le surplus des consommateurs est alors nul. 2. La discrimination du deuxième degré, dans laquelle il existe plusieurs niveaux de prix ; c est une approximation de la solution précédente, que le monopole met en place parce que la discrimination parfaite est trop complexe à pratiquer. Les consommateurs réaliseront un surplus non nul, mais faible. 3. La discrimination du troisième degré où les consommateurs sont séparés en marchés avec des prix différents : par exemple des marchés géographiquement séparés comme le marché allemand et le marché français ; marchés séparés dans le temps : ventes normales et ventes de la période de soldes, etc. Quand le monopole a la capacité de pratiquer la discrimination, il produit paradoxalement beaucoup moins d inefficacités qu en cas de prix unique ; on peut démontrer en effet que l équilibre d un monopole parfaitement discriminant produit la quantité optimale (celle qui assure le surplus maximum) ; en effet il continue à produire tant qu il y a au moins un acheteur qui est prêt à payer plus que son coût marginal, et s arrête ensuite ; cela signifie qu il produit la quantité assurant l égalité suivante : prix maximum payé pour la dernière unité vendue = coût marginal, et cette condition est équivalente à l égalité prix = coût marginal qui caractérise l optimum dans les marchés concurrentiels. Dans les cas de discrimination du deuxième ou du troisième degré l optimum n est pas nécessairement atteint mais est approché.

20 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 20 Le monopole discriminant est donc efficace, mais en termes de distribution du surplus il peut être considéré comme une mauvaise solution, puisque les consommateurs ne disposent alors d aucun surplus Les oligopoles Dans l analyse de la concurrence parfaite comme dans l analyse du monopole, les firmes ne s occupent pas de leurs concurrents. En effet le monopole n a pas de concurrents ; la firme concurrentielle n a aucune capacité d influencer le jeu de la concurrence, elle ne peut que le subir, elle ne peut pas tenir compte de ses concurrents ; son seul souci est de produire la bonne quantité. Quand il y a un petit nombre de firme d importance comparable, chacune d entre elles dispose d un pouvoir de marché, mais elle sait nécessairement que ses concurrentes en ont aussi. Chaque firme sait donc qu elle peut influencer ses concurrents, et subir leur influence ; chaque décision de la firme implique une réponse à la question : comment mes concurrents vont-ils réagir à ma décision (par exemple ma décision de modifier mon prix de vente)? De la réponse à cette question dépendent deux éléments : comment choisir la meilleure politique quand on connaît (ou quand on suppose) ce que sera la réaction des concurrents? comment utiliser cette information pour avoir une influence sur le comportement des concurrents, par exemple en diffusant de fausses informations? Ces deux questions constituent le problème des interactions stratégiques. Ce problème introduit un degré de complexité dans l analyse des oligopoles qui est très supérieur à celui qu on trouve dans la plupart des autres structures de marché. Il résulte de cette complexité que de nombreux auteurs ont proposé des solutions assez différentes au problème de l équilibre de l oligopole ; décrivons brièvement les principales théories disponibles L oligopole de Cournot Le premier à avoir donné une solution est Augustin Cournot, dès Il pose comme hypothèses que le prix de vente de tous les producteurs de l oligopole est identique (ce sera toujours le prix qui solde le marché en équilibrant la quantité demandée à l offre), et que chacun considère que la production des autres ne sera pas modifiée par ses décisions en matière de production. Chacun considère en conséquence qu il peut agir en monopole vis-à-vis de la partie de la demande que les autres lui laissent : il est un petit monopole. L équilibre de Cournot est la situation où chacun de ces petits monopoles produit une quantité compatible avec les politiques supposées des autres.

21 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 21 Cet équilibre n assure pas le bien-être maximum, mais n en n est pas aussi éloigné que le monopole proprement dit ; il se trouve dans une position intermédiaire, et d autant plus près de la concurrence pure et parfaite que le nombre de firmes est élevé L oligopole "de Bertrand". Une autre solution attribuée (à tort) au mathématicien Joseph Bertrand consiste à supposer que les différentes firmes ont chacune leur propre prix de vente, la concurrence se faisant par le prix ; les consommateurs achètent exclusivement à l entreprise qui le prix le plus faible, ce qui implique que chaque producteur est incité à baisser son prix pour attirer les acheteurs ; cette baisse ne peut aller au-delà du coût marginal, sinon il y aurait des pertes. Ainsi l équilibre de Bertrand est la situation où toutes les firmes vendent au coût marginal, exactement comme dans un secteur purement concurrentiel. Cet équilibre possède donc les propriétés d un optimum Le modèle meneur-suiveur C est l Allemand Heinrich von Stackelberg (1932) qui introduit l idée d une asymétrie entre firmes, certaines ayant une perception plus fine des stratégies de leurs concurrents. En partant des hypothèse de Cournot, Stackelberg imagine qu une des firmes est capable de deviner comment les autres réagiront à ses actions. Au lieu de supposer qu elles ne réagissent pas, comme le fait l entrepreneur de Cournot, cet entrepreneur intègre ces données dans sa politique de maximisation du profit ; il sera le meneur du marché et celui qui en tire le plus de profit. Les suiveurs sont des firmes "à la Cournot". Stackelberg a su tirer un plus grand parti de l interaction stratégique, dans sa compréhension des marchés d oligopole La solution de l entente Plusieurs économistes, dont le Français Colson, les Américains Chamberlin et Fellner, ont considéré que la solution la plus probable dans les oligopoles est la colllusion ou entente entre les firmes, c est-à-dire un prix fixé d un commun accord qui pourrait être assez proche du prix de monopole et éviterait les difficultés que pose la concurrence dans le contexte de l oligopole. On sait que les ententes existent effectivement (quoiqu elles soient interdites) mais ce n est pas une solution universelle. les ententes en rapprochant un marché oligopolistique d un monopole l éloignent évidemment des conditions classiques d optimalité : c est une des raisons majeures de leur interdiction (par exemple : Traité de Rome, article 81).

22 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 22 4 Les échecs du marché Les marchés, concurrentiels ou non, ont pour fonction d assurer la fourniture des biens et des services nécessaires. Dans le cas de certains biens, on constate que les marchés ne sont pas capables de les fournir, ou qu ils ne peuvent éviter certaines conséquences de la production qui sont hautement indésirables comme par exemple la pollution. On parle alors d échecs du marché. 3 Le terme d échec de marché est, comme souvent, ambigu et inutilement polémique. Il est ambigu parce qu il peut suggérer soit que le marché ne réussit pas quelque chose qu il entreprend ce qui ne veut rien dire!, soit que d autres formes d organisation sont plus performantes dans ces situations précises, soit que les marchés sont inefficaces dans tous les cas. Le côté inutilement polémique n a pas besoin d être souligné plus avant. On se limitera ici à une approche technique desdits échecs, en considérant les deux formes les plus importantes : les biens publics et les externalités. 4.1 Les biens publics On appelle biens publics purs ou biens collectifs des biens caractérisés par les deux propriétés suivantes : 1. Ils ne sont pas exclusifs, en ce sens que la consommation de ces biens par une personne ne diminue pas les possibilités de consommation des autres ; le fait que j écoute un concert à la radio ne diminue pas la quantité de ce concert disponible pour les autres (propriété de "non-concurrence"). 2. Ils ne sont pas privatifs, parce qu il est impossible de priver de ces biens celui qui ne voudrait pas payer pour le consommer (propriété de "consommation obligatoire"). C est le cas de la lumière émise par un phare pour guider les bateaux, de la défense nationale ou de la justice. Les biens publics purs ne correspondent pas nécessairement pas à ce que fournissent les pouvoirs publics à travers le budget de l État ; par exemple les services d éducation fournis part l État en France ne sont pas des biens publics purs. La nature des biens collectifs implique le problème du passager clandestin : le financement des biens collectifs est difficile à assurer dans un cadre de production privée, parce qu on ne peut pas obliger les consommateurs à participer à ce financement, même s ils attachent une grande valeur à la consommation du bien. Chacun compte sur les autres pour assurer le financement de ce bien. Pour le phare par exemple, chaque propriétaire de bateaux refusera de payer si on le lui demande dans un cadre de marché, s il suppose que les autres propriétaires assureront ce financement. Il est donc probable que le phare ne sera pas 3 La concurrence imparfaite est considérée par certains comme un des cas d échec du marché.

23 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 23 construit, à moins qu un des armateurs ne soit assez grand pour que la construction du phare lui soit profitable même s il doit le financer en totalité. Hormis cette hypothèse, la production de biens collectifs par l initiative privée est généralement insuffisante ; les bénéficiaires d un bien collectif peuvent évidemment s allier pour le produire de manière associative mais le problème du passager clandestin rend ce genre de technique peu viable. On considère donc souvent que la production du bien collectif doit être assurée par les pouvoirs publics, qui ont la capacité d obliger tous les bénéficiaires à assurer son financement par les mécanismes de l impôt. On pourrait même définir des conditions de production optimale de biens collectifs, qui ressembleraient aux conditions de production des biens privés (coût marginal = utilité marginale), chacun payant par l impôt en fonction de la valeur qu il attribue réellement aux biens considérés, comme dans le cadre de la fourniture de biens privés par les marchés. Mais un des grands problèmes qui se posent aux gouvernements est de savoir quels biens publics ils doivent fournir, et en quelle quantité. Seuls les consommateurs des services des phares peuvent dire quels sont les besoins en phares. Si les services gouvernementaux visitent les bénéficiaires potentiels de la production de phares en vue de connaître la quantité à produire, les armateurs ne voudront pas dire qu ils en ont besoin, de peur d avoir à payer les phares par l impôt. C est le problème de la révélation des préférences : comment inciter les consommateurs potentiels de biens publics à dire quelle utilité ces biens présentent pour eux, si on les interroge pour déterminer le montant de leurs leur impôt? La solution du financement par l impôt ne résoud donc pas la question de la quantité des biens collectifs à produire. La production des biens collectifs dans la pratique bute donc sur ce grave problème et l État utilise d autres techniques pour déterminer la nature et la quantité des biens à produire sous l appellation de biens publics, des techniques qui au regard de la théorie économique apparaissent souvent comme arbitraires ; ce sont les techniques du débat démacratique. Quant au financement, il est indifférencié, puisque tous les contribuables financent tous les biens collectifs sans que leur part soit en relation avec la valeur économique qu ils attribuent aux biens en question. Comme on le voit, si le marché est incapable de fournir efficacement les biens publics, l État ne le fait quant à lui que d une manière aveugle au regard de l efficacité économique. 4.2 Les externalités Une externalité est une influence exercée par un agent économique sur un ou plusieurs autres agents mais non prise en compte par le système des prix et des coûts. Une externalité apparaît quand le coût pour la société d une action (par exemple une production), c est-à-dire son coût social, n est pas assumé totalement

24 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 24 par celui qui entreprend cette action : ce dernier n assume que le coût privé de son action, ce qu il doit débourser. L externalité est caractérisée par une divergence entre coût social et coût privé ce dernier étant plus faible en cas d externalité négative. La pollution de l air ou d une rivière par une entreprise est un exemple classique d externalité : l entreprise subit les coûts normaux de production, constitués de l achat des ressources qu elle achète ; ces coûts privés font partie du coût social, puisque des ressources sont détruites. Mais la destruction de l environnement ne figure pas parmi ces coûts privés, alors qu elle fait partie du coût social. Cette divergence fausse le calcul économique du producteur, puisqu il produit sans tenir compte de tous ses coûts. Dans le cas d une externalité positive, le bénéfice privé d une action est inférieur à son bénéfice public : par exemple un pianiste de génie qui répète dans sa maison ignore que ses voisins l écoutent et en tirent une grande satisfaction ; il s arrête de jouer dès que son propre programme de répétition est rempli alors que le bénéfice social pourraît être accru, parce qu il ne tient pas compte de la satisfaction éprouvée par ses voisins. Comme on le voit, les externalités s opposent à la pleine efficacité économique. La solution classique au problème des externalités a été proposée par Pigou au début du XXème siècle, à travers une intervention de la politique économique qui serait destinée à diminuer les émissions d externalités négatives et à encourager les émissions d externalités positives. Dans le premier cas on taxerait les émissions d externalités et dans le second on les subventionnerait. Cette mesure, si elle est bien calculée, permettra aux agents d opérer leur calcul économique en tenant compte de l externalité. La divergence entre coût social et coût privé disparaîtrait ainsi : on parle alors d internalisation des externalités. Dans les années , une remise en cause de cette approche a été proposée par Ronald Coase. Coase considère que cette opposition entre coût social et coût privé n a de sens qu à certaines conditions ; dans le cas d une pollution par exemple, la divergence coût social - coût privé ne se présente que si il existe un vide juridique à propos de la propreté du bien pollué. Prenons l exemple d une rivière qui est polluée par une usine déversant des rejets toxiques qui tuent le poisson et rendent impossible la baignade. Le voisin en aval de l usine ne peut donc plus ni pêcher ni se baigner, encore moins boire l eau de cette rivière : il subit une externalité négative. Pour Coase, il faut se demander si le droit du lieu où se déroule cette triste histoire protège le voisin, ou s il autorise l usine à polluer à son gré, ou encore s il est muet, ignorant le problème. Si l un des protagonistes dispose d un droit sur la rivière (droit de la polluer

25 IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 25 ou droit de la conserver propre), le raisonnement de Coase aboutit à montrer que la négociation entre les agents concernés est parfaitement suffisante pour régler la question en éliminant la dissociation entre coût social et coût privé. Il montre aussi que l optimum sera atteint dans ces conditions, quel que soit le titulaire du droit (le pollueur ou le pollué). Comme beaucoup de résultats économiques, ce théorème n a de validité empirique qu autant que ses hypothèses s appliquent. Une hypothèse importante ici est que les agents ont la possibilité de négocier sans difficulté, sans coût. Le théorème de Coase repose donc sur l absence de coûts de transaction. D autre part, les cas d externalité avec un émetteur et de nombreux récepteurs c est le cas généralement de la pollution des rivières ou de la pollution atmosphérique ne se prêtent pas facilement à la mécanique du théorème, puisqu on imagine mal un pollueur traiter avec une multitude de pollués pour obtenir leur autorisation. Une autre approche récente, qui a été mise en œuvre par les autorités publiques dans certains cas, est la création d un marché des droits à polluer. Lectures complémentaires MANKIW : chapitres 4, 6, 7, 10, 11, 15, 16 STI- GLITZ : chapitres 7, 13, 14, 15, 21

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