Fonctions Usuelles. Chapitre Fonctions Polynômiales et Rationnelles
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- Géraldine Laberge
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1 Chapitre 5 Fonctions Usuelles 5.1 Fonctions Polynômiales et Rationnelles Définition On appelle fonction polynômiale toute fonction réelle du type f : x a 0 + a 1 x a n x n, où a 0,..., a n sont des constantes réelles fixées. Dans le cas où a n 0, on dit que f est de degré n Proposition Toute combinaison linéaire de fonctions polynômiales est une fonction polynômiale. Tout produit de fonctions polynômiale est une fonction polynômiale. Proposition 5.1. Toute fonction polynômiale est continue et dérivable sur R. Et de plus la dérivée est encore une fonction polynômiale. Plus précisément (a 0 + a 1 x a n x n ) = a na n x n 1 Proposition Soit n N et (a i ) i [ 0,n ] une famille de réels fixés avec a n 0. a 0 + a 1 x a n x n = x + a nx n et a 0 + a 1 x a n x n = n + x a nx n x Proposition Soit f une fonction polynômiale de degré n 1, alors pour tout y R, l équation d inconnue x f(x) = y admet au plus n solutions. Dans le cas où y = 0, les solutions sont appelées racines de f Définition 5.1. On appelle fonction rationnelle toute fonction qui s écrit comme le quotient de deux fonctions polynômiales. Tout fonction rationnelle est définie sur R privé d un nombre fini de points. Proposition Toute combinaison linéaire de fonctions rationnelles est une fonction rationnelle. Tout produit ou quotient de fonctions rationnelles est une fonction rationnelle. Proposition Toute fonction rationnelle est continue et dérivable sur son domaine de définition. Et de plus la dérivée est encore une fonction rationnelle ayant même domaine de définition Proposition Soient n, p N et (a i ) i [ 0,n ] et (b j ) j [ 0,p ] deux familles de réels fixés avec a n 0 et b p 0. a 0 + a 1 x a n x n a n x + b b p x p = x n p a 0 + a 1 x a n x n a n et n + b p x b b p x p = x n p x b p 1
2 CHAPITRE 5. FONCTIONS USUELLES 5. Fonctions exponentielles, logarithmes, puissances 5..1 exponentielle réelle Proposition 5..1 (Définition) La fonction exponentielle est l unique fonction dérivable et définie sur R, notée exp et vérifiant (x, y) R, exp(x + y) = exp(x) exp(y) et (exp) (0) = 1 on note e def = exp(1) le nombre de Néper. Remarque 5..1 En particulier exp(0) = 1 et x R, exp( x) = 1 exp(x) Proposition 5.. La fonction exponentielle réalise une bijection strictement croissante entre R et R + et vérifie exp(x) = 0 et exp(x) = + x x + (exp) = exp Preuve Nous ne montrons que la dérivée. On dérive la propriété fondamentale par rapport à y puis on évalue en y = 0 Représentation Graphique d d exp(x + y) = (exp(x) exp(y)) dy dy Lemme 5..3 Le graphe de la fonction exponentiel est au dessus de sa tangente en 0 : x R, exp(x) 1 + x Exercice: le prouver
3 5.. FONCTIONS EXPONENTIELLES, LOGARITHMES, PUISSANCES Logarithme Proposition 5..4 (Définition) la fonction logarithme népérien est la fonction réciproque de la bijection induite par l exponentielle. Elle se note ln elle est définie et dérivable sur R + et vérifie (x, y) (R +), ln(xy) = ln(x) + ln(y) et (ln) (1) = 0 En particulier ln(e) = 1 et cette fonction est dérivable sur R + avec x > 0, (ln) (x) = 1 x Preuve Le théorème de la bijection nous assure l existence, la continuité et la dérivabilité de ln (car (exp) ne s annule jamais). En particulier (ln) (x) = 1 (exp) (ln(x)) = 1 x Pour relation fondamentale il suffit de prendre x = exp(x) et y = exp(y ). Remarque 5.. et y = exp(x) x R } { x = ln y y R + y > 0, exp(lny) = y et x R, ln(exp x) = x Proposition 5..5 La fonction logarithme népérien réalise une bijection strictement croissante entre R + et R et vérifie ln(x) = et ln(x) = + x 0 x + Exercice: le prouver Lemme 5..6 Le graphe de la fonction logarithme est en dessous de sa tangente en 1 : Exercice: le prouver x R, ln(x) x 1 Proposition 5..7 (logarithme base b) Soit b > 0 avec b 1, on appelle logarithme base b la fonction notée Log b est définie par Log b : x ln(x) ln(b) Elle est définie et dérivable sur R + et vérifie (x, y) (R +), Log b (xy) = Log b (x) + Log b (y) Proposition 5..8 Si 0 < b < 1 Alors La fonction logarithme base b réalise une bijection strictement décroissante entre R + et R Si b > 1 Alors La fonction logarithme base b réalise une bijection strictement croissante entre R + et R 3
4 4 CHAPITRE 5. FONCTIONS USUELLES 5..3 Fonction Puissance Définition 5..1 Soit n N avec n, on appelle fonction racine n-ième la fonction réciproque de la bijection ϕ n : R + R + x x n On note } { y = x n x x R + y = n y R + Définition 5.. Pour tout α R, et pour tout x > 0, on pose x α def = exp[α ln(x)] On définit ainsi la fonction puissance α définie sur R + par x x α. En particulier x R, e x = exp(x) Remarque 5..3 Pour α entier relatif, x α coïncide avec la puissance α-ième de x (pour x > 0). Si α = 1/n on retrouve alors la racine n-ième. Remarque 5..4 On a pour tout b > 0 avec b 1, (x, y) R, b x+y = b x b y et (b x ) y = b xy } { y = b x x = Logb y x R y R + Proposition 5..9 La fonction puissance α vérifie. (x, y) (R +), (xy) α = x α y α et ln(x α ) = α ln(x) Proposition La fonction puissance α est définie et dérivable sur R + et vérifie d dx (xα ) = αx α 1 En particulier elle réalise une bijection strictement croissante entre R + et R +, pour α > 0. Et une bijection strictement décroissante entre R + et R +, pour α < 0 4
5 5.. FONCTIONS EXPONENTIELLES, LOGARITHMES, PUISSANCES 5 Exercice: Soient u : I R + et v : I R deux fonctions dérivables sur l intervalle I, montrer qu alors la fonction x u(x) v(x) est définie et dérivable sur I et calculer sa fonction dérivée ( x v (x) ln u(x) + v(x) ) u(x) v(x) u(x) 5..4 Croissances Comparées Proposition Pour tout α réel exp(x) x + x α = + Démonstration Si α 0 facile. Supposons α > 0 Posons f : x exp(x) x x > 0, exp(x) x 1 + x x Or D où par le théorème des gendarmes Si on pose le changement de variable ϕ : x x composition des ites nous donne D où x x 1 = + x = + x + x x + x exp(x) = + x + x α exp( x α ) x = f ϕ(x) = x + α x + comme ϕ(x) + lorsque x +, le théorème de exp( x α ) x = + f(y) = + y + Et donc par composition à gauche avec la fonction puissance α, il vient ( exp(x) exp( x α x + x α = ) ) α = x + x y + yα = + 5
6 6 CHAPITRE 5. FONCTIONS USUELLES Corollaire 5..1 Pour tout α réel exp(x) x x α = 0 Preuve Par le changement de variable x x, il vient exp(x) x x α = exp( y) y + y α = y α y + exp(y) = 0 On conclut grâce à la proposition précédente et aux théorèmes sur les ites (ite de l inverse d une fonction) Remarque 5..5 On peut également écrire pour a et b deux réels strictement positifs. exp(ax) x + x b = + et x x b exp(ax) = 0 Proposition Pour tout α > 0 ln(x) x + x α = 0 Preuve Posons f : x ln(x) x α. Si on pose le changement de variable ϕ : x ln(x) comme ϕ(x) + lorsque x +, le théorème de composition des ites nous donne ln(x) x + x α = x + ϕ(x) exp(ϕ(x))) α = x + ϕ(x) exp(αϕ(x)) = x + ϕ(x) exp(ϕ(x))) α = y + y exp(αy) Or par le changement de variable ψ : y αy, comme ψ(y) + lorsque y +, le théorème de composition des ites nous donne y + y exp(αy) = 1 y + α ψ(y) exp(ψ(y)) = 1 z + α z exp(z) = 0 Corollaire Pour tout α > 0 x 0 xα ln(x) = 0 + Preuve Par le changement de variable x 1/x, il vient x 0 xα ln(x) = + y + y α = 0 Remarque 5..6 On peut retenir ces quatre dernières propositions en classant par ordre de domination : ln(x) x α exp(x) 6
7 5.3. FONCTIONS HYPERBOLIQUES Fonctions Hyperboliques Fonctions Hyperboliques Définition On appelle sinus hyperbolique et cosinus hyperbolique les parties respectivement impaires et paires de l exponentiel. On les note sh et ch. x R, sh(x) = ex e x et ch(x) = ex + e x Remarque On a pour tout x réel exp(x) = chx + shx Proposition Les fonctions sinus et cosinus hyperboliques sont dérivables sur R et vérifient (sh) = ch et (ch) = sh Par ailleurs () x R, ch x sh x = 1 Preuve Dérivabilité et dérivée simples. La relation fondamentale provient du calcul directe. Proposition 5.3. La fonction sinus hyperbolique réalise une bijection strictement croissante entre R et R La fonction cosinus hyperbolique, n est pas injective sur R, cependant elle induit une bijection strictement croissonte entre R + et [1, + [ En particulier ch = sh = Et résultat analogue en (cf parité) Preuve Montrons que x R, chx 1 En effet chx est manifestement positive (voir formule) et ch x = 1 + sh x 1 Et on conclut grâce à la croissance de la racine carrée. On en déduit que sh de dérivée 1 est strictement croissante sur R. Or + sh = + (voir formule calcul simple) et de même (ou par parité) sh = D où d après le théorème de la bijection, on en déduit que sh est une bijection entre R et R. Par parité de ch on voit que ch n est pas injective. En revanche d après ce qui précède. x R, (ch) (x) = shx > sh0 = 0 Et donc ch est strictement croissante sur ]0, + [ et par continuité sur [0, + [. Enfin un calcul de ites simple nous donne D où la conclusion par le théorème de la bijection 0 ch = 1 et + = + 7
8 8 CHAPITRE 5. FONCTIONS USUELLES Remarque 5.3. Puisque On a chx = e x 1 + e x et shx = e x 1 e x chx x + e x = shx x + e x = 1 Et donc, on en déduit que ch et sh se comportent asymptotiquement en + comme la fonction x exp(x). Remarque la bijectivité et la relation () nous montrent que les fonctions hyperboliques nous permettent de paramétrer les hyperboles du plan. En particulier dans le demi-plan {x > 0} la branche de l hyperbole d équation x y = 1 admet pour équation paramétrique { x = cht t R y = sht Exercice: Montrer les relations suivantes (x, y) R, ch(x + y) = ch(x)ch(y) + sh(x)sh(y) 8
9 5.3. FONCTIONS HYPERBOLIQUES 9 (x, y) R, (x, y) R, (x, y) R, ch(x y) = ch(x)ch(y) sh(x)sh(y) sh(x + y) = sh(x)ch(y) + ch(x)sh(y) sh(x y) = sh(x)ch(y) ch(x)sh(y) Définition 5.3. On appelle tangente hyperbolique, la fonction notée th et définie sur R par th : x shx chx = ex 1 e x + 1 Cette fonction est impaire Proposition La fonction tangente hyperbolique est dérivable sur R et Preuve Dérivabilité et dérivée d un quotient. Puis (th) = 1 th = 1 ch 1 th = ch sh ch = 1 ch Proposition La fonction tangente hyperbolique induit une bijection entre R et ] 1, 1[. En particulier th = 1 et th = 1 + Preuve Vu que la dérivée est strictement positive, th est strictement croissante et puisque (voir calcul remarque) e x 1 e x 1 e x th = = + x + e x 1+e x x e x = 1 idem en 1 (ou parité) On conclut grâce au théorème de la bijection. 9
10 10 CHAPITRE 5. FONCTIONS USUELLES 5.3. Fonctions Hyperboliques Réciproques D après ce qui précède on a les bijections (continues, dérivables et strictement monotones) : : φ s : R R x shx φ c : R + [1, + [ x chx φ t : R ] 1, 1[ x thx On note alors Argsh, Argch et Argth les fonctions réciproques, elles sont (d après le théorème de la bijection) continues et : Argsh : R R Argch : [1, + [ R + Argth :] 1, 1[ R Remarque Les fonctions Argsh et Argth sont impaires Remarque Attention arctan n a rien à voir avec arcsin arccos Exercice: calculer les ites de ces trois fonctions aux bornes de leurs domaines de définition 10
11 5.3. FONCTIONS HYPERBOLIQUES 11 Lemme On a les relations suivantes x R, Argsh(shx) = sh(argshx) = x x 1, x R, ch(argchx) = x Argch(chx) = x x R, ch(argshx) = x + 1 x 1, sh(argchx) = x 1 x R, x ] 1, 1[, Argth(thx) = x th(argthx) = x Preuve les deux premières et les deux dernières assertions découlent directement de la caractérisation des réciproques de φ s, φ c et φ t (Par exemple Argch ϕ c = Id R+ ) La troisième : provient du fait que Argch ch est paire (car ch l est) et que par construction x R +, (Argch ch)(x) = (Argch ϕ c )(x) = x la quatrième assertion provient du fait que : ch (Argshx) = sh (Argshx) + 1 = x + 1 Et on conclut grâce au fait que ch ne prend que des valeurs positives. De même pour x 1, sh (Argchx) = 1 ch (Argchx) = 1 x et sh(argchx) car Argchx 0 et que sh est positive sur R +. 11
12 1 CHAPITRE 5. FONCTIONS USUELLES Proposition La Fonctions argument sinus hyperbolique est dérivable sur R et x R, (Argsh) (x) = 1 x + 1 la fonction argument cosinus hyperbolique est dérivable sur ]1, + [ et x ]1, + [, (Argsh) (x) = 1 x 1 la fonction argument tangente hyperbolique est dérivable sur ] 1, 1[ et x ] 1, 1[, (Argth) (x) = 1 1 x Preuve Par le théorème de la bijection (version dérivable), puisque x R, (φ s ) (x) = chx 0 x ]0, + [, (φ c ) (x) = shx 0 x R, (φ t ) (x) = 1 ch x 0 On en déduit y R, y ]1, + [, y ] 1, 1[, (φ 1 s ) 1 (y) = (φ s ) (φ 1 s (y)) = 1 ch(argsh(y)) (φ 1 c ) 1 (y) = (φ s ) (φ 1 s (y)) = 1 sh(argch(y)) (φ 1 t ) 1 (y) = (φ s ) (φ 1 s (y)) = 1 1 th (Argth(y)) Remarque En 1 la fonction Argch n est pas dérivable. Elle admet une tangente verticale en ce point. 5.4 Fonctions Circulaires Fonctions Circulaires Définition On appelle sinus et cosinus les parties respectivement réelle et imaginaire de l exponentiel complexe.elle sont définies sur R et π périodiques, on les note sin et cos. On note alors tan = sin cos la fonction tangente, elle est π périodique et définie sur D tan = k Z]kπ π, π + kπ[ Remarque On renvoie au chapitre sur la trigonométrie pour revoir les propriétés concernant ces fonctions. On en déduit en particulier les symétries suivantes : la fonction cosinus est paire, les fonctions sinus et tangente sont impaires. Exercice: quelles symétries vérifient les courbes représentatives de sin et cos par rapport à l axe x = π et au point (π, 0) respectivement (dans un r.o.n.d.) 1
13 5.4. FONCTIONS CIRCULAIRES 13 Lemme sin x = 0 et cos x = 1 x 0 x 0 sin x 1 cos x = 1 et x 0 x x 0 x = 1 Preuve Par un argument géométrique simple, on montre que α [0, π/], 0 sin(α) α En effet, soient 0 le centre du cercle trigonométrique puis A et M deux points de ce cercle formant un angle orienté de α. Il suffit alors de comparer l aire du secteur angulaire ÔAM avec celle du triangle OAM. On en déduit grâce à la parité du sinus que : α [ π/, π/], 0 sin(α) α On conclut grâce au théorème des gendarmes, en faisant tendre α vers 0 On en déduit la deuxième ite par un passage à la ite en 0 dans la formule cos(x) = 1 sin ( x ) On a donc établi que Les fonctions sinus et cosinus sont continues en 0 Montrons la troisième ite : Soit α [0, π/], considérons sur le cercle unité de centre O, les points M(cos α, sin α) et A(1, 0) Considérons également le point P (1, tan α) (0M). En comparant les aires du triangle 0AM du secteur angulaire 0AM et du triangle OAP, on voit que : sin α α tan α D où cos α sin α α 1 puisque le cosinus est continu en 0, on en déduit par le théorème des gendarmes : D autre par, puisque le sinus est impair sin α α 0 + α = 1 sin α α 0 α = sin( α) sin α = α 0 + α α 0 + α = 1 13
14 14 CHAPITRE 5. FONCTIONS USUELLES Conclusion Pour le cosinus : il suffit de voir que sin α α 0 α = 1 D où par passage à la ite 1 cos x x = sin ( x ) x = 1 sin ( x ( ) x ) 1 cos x x 0 x = 1 Corollaire 5.4. les fonctions sinus et cosinus sont continues et dérivables sur R, et (sin) = cos et (cos) = sin Preuve On se sert des deux premières ites. Soit alors x R quelconque. h R, sin(x + h) = sin(x) cos(h) + cos(x) sin(h) En utilisant les continuités en 0, déjà établies, et en faisant appel à la linéarité de la ite, on voit que : sin(x + h) = sin(x) h 0 Et donc la fonction sinus est continue en x... donc sur R. La continuité de cosinus découle alors de l identité cos(x) = sin(x + π ) Pour la dérivée on se sert des deux dernières ites plus particulièrement de cos h 1 = h 1 cos h h 0 h h 0 h = 0 On conclut alors en faisant h 0 dans les égalités ci-dessous. sin(x + h) sin(x) h cos(x + h) cos(x) h Exercice: Montrer que x [0, pi ], x π sin x x = sin(x) cos(h) 1 h = cos(x) cos(h) 1 h + cos x sin(h) h sin x sin(h) h Corollaire La fonction tangente est dérivable sur R et Preuve Dérivabilité et dérivée d un quotient. Puis (tan) = 1 + tan = 1 cos 1 + tan = cos + sin cos = 1 cos 14
15 5.4. FONCTIONS CIRCULAIRES 15 Proposition La fonction tangente hyperbolique induit une bijection entre ] π, π [ et R. En particulier tan = + et tan = + π π + Preuve Puisque π sin = 1 et π cos = 0+ D où tan = + + π la ité en π + se déduit de façon analogue ou en invoquant la caractère impaire de tan. Par ailleurs tan est continue dérivable de dérivée strictement positive sur ] π, π [ (car 1 cos l est), on conclut grâce au théorème de la bijection Fonctions circulaires Réciproques D après ce qui précède on a les bijections (continues, dérivables et strictement monotones) : ψ s : [ π, π ] [ 1, 1] x sin x ψ c : [0, π] [ 1, 1] x cos x ψ t : ] π, π [ R x tan x On note alors arcsin, arccos et arctan les fonctions réciproques, elles sont continues et : arcsin : [ 1, 1] [ π, π ] arccos : [ 1, 1] [0, π] arctan : R ] π, π [ Remarque 5.4. Les fonctions arcsin et arctan sont impaires Remarque Attention arctan n a rien à voir avec arcsin arccos Exercice: calculer les ites arctan en ± 15
16 16 CHAPITRE 5. FONCTIONS USUELLES 16
17 5.4. FONCTIONS CIRCULAIRES 17 Lemme On a les relations suivantes x [ π, π ], arcsin(sin x) = x x [0, π ], arccos(cos x) = x x [ 1; 1], sin(arcsin x) = cos(arccos x) = x x [ 1; 1], cos(arcsin(x)) = sin(arccos(x)) = 1 x x [ π, π ], x R, arctan(tan x) = x tan(arctan x) = x Preuve Montrons la quatrième assertion : Soit x [ 1, 1] cos (arcsin x) = 1 sin (arcsin x) = 1 x Et on conclut grâce au fait que cos(arcsin x) 0 car arcsin x [ π, π ] De même : sin (arccos x) = 1 cos (arccos x) = 1 x et sin(arccos x) 0 car arccos x [0, π] Proposition La Fonctions argument sinus hyperbolique est dérivable sur R et x ] 1, 1[, (arcsin) (x) = 1 1 x la fonction argument cosinus hyperbolique est dérivable sur ]1, + [ et x ] 1, 1[, (arccos) 1 (x) = 1 x 17
18 18 CHAPITRE 5. FONCTIONS USUELLES la fonction argument tangente hyperbolique est dérivable sur ] 1, 1[ et x R, (arctan) (x) = x Preuve Par le théorème de la bijection (version dérivable), puisque x ] π, π [, (ψ s) (x) = cos x 0 x ]0, π[, (ψ c ) (x) = sin x 0 x ] π, π [, (ψ t) (x) = 1 cos x 0 On en déduit y ] 1, 1[, y ] 1, 1[, y R, (ψs 1 ) 1 (y) = (ψ s ) (ψs 1 (y)) = 1 cos(arcsin(y)) (ψc 1 ) 1 (y) = (ψ s ) (φ 1 s (y)) = 1 sin(arccos(y)) (ψt 1 ) 1 (y) = (ψ t ) (ψt 1 (y)) = tan (arctan(y)) Remarque Le courbes représentatives des fonctions arcsin et arccos admettent une tangente verticale en 1 et 1 (dans un r.o.n.d.) 5.5 Bilan On retiendra f D f Parité Période Monotonie x R paire X strict sur R + R+ X X strict sur R + sin R impaire π strict sur [ π, π ] cos R paire π strict sur [0,, π] tan x π [π] impaire π strict sur ] π, π [ sinh R impaire X strict sur R cosh R paire X strict sur R + tanh R impaire X strict sur R exp R X X strict sur R ln R + X X strict sur R + Ainsi, on appellera fonction usuelle toute fonction construite par opérations algébriques, ou composition à partir des fonctions ci-dessus. 5.6 Fonction exponentielle complexe Définition On définit par extension du cas réel les fonctions à valeurs complexes f : D f C. On dira que que f est continue (resp. dérivable) en un point x 0 lorsque Re(f) et Im(f) le sont. Dans le cas dérivable on pose f = (Ref) + i(imf) 18
19 5.6. FONCTION EXPONENTIELLE COMPLEXE 19 Proposition Soit ϕ : t C une fonction continue à valeurs complexes. Alors la fonction exponentielle complexe t exp(ϕ(t)) est continue. Si de plus ϕ est dérivable, on a d dt (exp(ϕ(t))) = ϕ (t) exp(ϕ(t)) Preuve Posons ϕ R = Re(ϕ) et ϕ I = Im(ϕ) il s agit de deux fonctions réelles. Puisque Re(exp(ϕ(t))) = e ϕ R(t) cos ϕ I (t) et Im(exp(ϕ(t))) = e ϕ R(t) sin ϕ I (t) la continuité et la dérivabilité s en déduisent immédiatement. Plus particuliérment puisque On en déduit que d dt d dt ( ) e ϕr(t) cos ϕ I (t) = (ϕ R(t) cos ϕ I (t) ϕ I(t) sin ϕ I (t))e ϕ R(t) ( ) e ϕr(t) sin ϕ I (t) = (ϕ R(t) sin ϕ I (t) + ϕ I(t) cos ϕ I (t))e ϕ R(t) d dt (exp(ϕ(t))) = [(ϕ R(t) cos ϕ I (t) ϕ I(t) sin ϕ I (t)) + i((ϕ R(t) sin ϕ I (t) + ϕ I(t) cos ϕ I (t))]e ϕ R(t) = [ϕ R(t)e iϕ I (t) + iϕ I(t)e iϕ I (t) ]e ϕ R(t) = ϕ (t)e iϕ I (t) e ϕ R(t) Remarque On a en particulier pour tout a C t R, d (exp(at)) = a exp(at) dt 19
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