DOSSIER DE PRESSE. 6 millions de m³ de sédiments encombrent le réseau fluvial wallon
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- Amaury Frédéric Germain
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1 DOSSIER DE PRESSE 6 millions de m³ de sédiments encombrent le réseau fluvial wallon Châtelet : un laboratoire géant piloté par le CTP va permettre aux industriels du secteur de les valoriser Page 1
2 A l heure des grands chantiers européens, tel le projet de liaison Seine Nord-Europe Nord Europe visant à relier, dès 2015, la France au Benelux, moderniser le réseau fluvial wallon est devenu une absolue nécessité. En effet, il s agit d un passage passage obligé dans l objectif d améliorer la mobilité du transport en Région wallonne, allonne, tant pour réduire l engorgement de nos routes que par souci environnemental. Mais moderniser les 450 kilomètres de voies navigables navigables du réseau wallon consistera aussi à traiterr et à valoriser les quelque 6 Millions de m³ de sédiments qui encombrent le réseau fluvial wallon (estimation 2011 du ministère de la mobilité). Un encombrement tel qu à certains endroits, la circulation des péniches est tout simplement devenue impossible. impossible Sachant que de 350 à 600 mille m³ de sédiments s ajoutent chaque année à ce passif dans nos canaux et rivières, le temps presse! Figure 1 Le tracé Seine-Nord Europe Page 2
3 Voies navigables et produits de dragage en Wallonie «La Région wallonne dispose d un réseau de voies d eau navigables de plus de 450 km, permettant de transporter annuellement plus de 43 millions de tonnes de marchandises», explique Yves Libert, Directeur - S.P.W - DGo2.22 (Direction des recherches hydrauliques). «Toutefois, poursuit-il, faute de dragages d entretien nécessaires au maintien du gabarit des voies d eau, c est aussi quelques millions de m³ de sédiments qui, au fil des années, se sont accumulés au fond de celles-ci.» Or, «un développement du transport fluvial en Wallonie n est possible que si le réseau navigable retrouve dans un premier temps son gabarit initial puis augmente sa possibilité d accueil de bateaux de plus grande capacité.» Figure 2 Caractéristiques des voies navigables Page 3
4 Reconquérir de la navigabilité «La reprise en 2009 des dragages d entretien prioritaires, poursuit M. Libert, a permis de reconquérir petit à petit une partie de la navigabilité de notre réseau. Mais il reste encore pas mal d effort à fournir vu l importance du passif. Actuellement en fonction des moyens mis à sa disposition, la DGo2 drague annuellement de l ordre de m³ de sédiments.» Depuis les années 90, l évolution de la législation régionale et européenne, de plus en plus soucieuse de la qualité de notre environnement a eu pour effet de modifier la gestion des produits issus de ces dragages. Considérés comme des déchets, ces produits doivent être gérés en conséquence. «Toute cette évolution a conduit d une part à une explosion des coûts de gestion mais aussi d autre part à la difficulté de trouver des filières de valorisation environnementalement et économiquement durables.» Pourquoi est-il nécessaire de draguer? Outre les entraves à la navigation et l inaccessibilité de certains quais dès lors inexploitables, la réduction de la passe navigable a des effets indirects loin d être négligeables : une consommation de carburant par les bateaux une limitation du gabarit des bateaux ou de la charge transportée un risque d inondations accru lié à la limitation du débit d évacuation des crues Page 4
5 une accumulation de la pollution et donc le non assainissement de la masse d eau D où proviennent les sédiments? «Nos produits de dragage proviennent en grande partie (de l ordre de 70%) des bassins versants en raison de l érosion des sols et des berges entraînés par le ruissellement ou l écoulement des eaux», répond Yves Libert. Ces matières en principe relativement saines au départ accumulent au cours de leur périple divers micropolluants résultant des rejets produits par les activités humaines diverses... industrielles, agricoles, urbaines, ménagères, etc. Les sédiments, c.-à-d. les futurs produits de dragage, sont d excellents indicateurs de nos insuffisances en matière de protection de l environnement». A quoi ressemblent nos produits de dragage? «En Région wallonne, associés au sédiment proprement dit nous retrouvons de nombreux déchets «exogènes» tels que moto, vélo, caddie, ferraille, pneu bref tout ce dont certains parfois se débarrassent sans aucun scrupule. Cette fraction variable représente de 5 à 10% de ce que nous draguons» explique Yves Libert. «Le reste, au fond de nos voies d eau, est un mélange hétérogène de graviers, de sables, de limons et d argiles. La fraction dite grossière (sables et graviers) varie généralement de quelques pourcents à maximum 30 à 40% dans certaines voies d eau. La fraction dite fine (limons et argiles) constitue l essentiel du sédiment de 60 à 90%.» Or, c est justement sur cette fraction fine que les micropolluants ont la fâcheuse tendance à s accrocher Quels sont les outils actuellement mis en œuvre par la DGo2? Les mesures bathymétriques : quantité de sédiments présents dans la voie d eau La caractérisation : qualité des sédiments présents dans la voie d eau Le dragage : via marchés publics et opérateurs privés ; Les centres de regroupement et un centre d enfouissement technique : pour un stockage soit temporaire (CR) soit définitif (CET) des produits ; Les unités de traitement fixe et mobile : via marchés publics et opérateurs privés Pourquoi SOLINDUS? «Depuis plus d une quinzaine d années, précise M. Libert, nous étudions et caractérisons les sédiments de nos voies d eau. Parallèlement nous avons testé et étudié différentes filières de recyclage ou de valorisation des produits de dragage. Page 5
6 L Administration (SPW-DGo2) souhaite aider et favoriser toute recherche qui permettrait d améliorer la gestion de ces matières tant économiquement qu environnementalement soit en améliorant les filières actuelles soit en recherchant de nouvelles, c'est pourquoi elle soutien le projet SOLINDUS. Réduire le coût du dragage et réduire les quantités de matières simplement éliminées au lieu d être valorisées tel est avant tout l objectif.» Un «labo géant» en rive de Sambre En appui des entreprises chargées de leurs traitements, le centre de recherche wallon «Centre Terre et Pierre» (CTP) a piloté avec ses partenaires de recherche, INISMa et ISSeP, la construction d une plateforme expérimentale de taille pilote, capable de traiter 1,0 à 1,5 m³/h, dans le cadre du portefeuille de projets SOLINDUS (SOLutions INtégrées et DUrables pour Sédiments et matières assimilées). Installée à Châtelet, cette plateforme vise à valider à une échelle semi-industrielle industrielle un processus de traitement minéralurgique des matières sédimentaires issues des opérations de dragage. Figure 3 Le laboratoire géant Solindus Pourquoi avoir choisi l hypothèse d un traitement minéralurgique? «L approche minéralurgique est avantageuse, explique le Dr. Hervé Brequel (CTP), car ses procédés reposent, en général, sur des principes physiques et/ou physico-chimiques relativement simples. Page 6
7 D une façon générale, ces méthodes demeurent parmi les moins chères à exploiter (comparativement aux méthodes d extraction ou de destruction thermique ou chimique). Outre leur simplicité et leur coût opératoire modéré, ces technologies, n entraînent pas de formation de nouveaux sous-produits potentiellement tiellement toxiques ou dangereux, et présentent donc un grand intérêt du point de vue environnemental. Du point de vue scientifique, les activités du portefeuille de projets SOLINDUS peuvent se scinder en quatre parties : la caractérisation (physico-chimique) des matières et flux entrants et sortants, la sélection des équipements les plus adaptés au schéma de traitement minéralurgique des sédiments wallons envisagé, avec optimisation des conditions opératoires, (échelle labo puis mini-pilote) la validation de chacune des étapes de traitement à l échelle mini-pilote (100 kg/h de matière sèche) et son extrapolation à l échelle de la plateforme expérimentale (1 t/h de matière sèche), la recherche et l évaluation de pistes d inertage et/ ou de valorisation pour chacun des flux sortants en fonction de leur caractéristiques et de leur volume. Trois ans de recherche «Le dimensionnement de ce «laboratoire géant» a été effectué sur base des résultats expérimentaux, obtenus au CTP, à l échelle laboratoire puis à l échelle pilote durant ces trois dernières années», explique Hervé Brequel. «Cette plateforme a pour objectif d obtenir, à partir de ces sédiments, des flux sortants bien définis en termes de caractéristiques physico-chimiques (granulométrie, composition, présence ou non de pollution).» Typiquement, cinq fractions sont prévues: les exogènes et graviers (+2 mm), les sables grossiers (-2 mm +250 µm), les sables fins ( µm), les limons ( µm) et les argiles (-15 µm). La répartition de la matière dans ces cinq fractions est dépendante de la distribution granulométrique initiale de la matière traitée et peut varier d un lot à l autre suivant ses origines, mais le procédé de traitement mis en œuvre se veut suffisamment polyvalent et adaptable pour pouvoir traiter, à titre expérimental, les différents cas de figure rencontrés, jusqu à présent, à l échelle pilote. Bien entendu, l utilisation optimale de cette installation nécessite une caractérisation préalable systématique de la matière à traiter afin d adapter au mieux les étapes à mettre en œuvre, les conditions opératoires et les réactifs à utiliser. À cet effet, l'installation est équipée d'un laboratoire pouvant effectuer les essais de routine suivant un protocole établi par le CTP sur base de l expérience acquise tout au long de ce projet. Comment ca marche? Les sédiments sont acheminés à Châtelet par container et dirigés sur le site de la plateforme. Ils sont déchargés à l aide d une pelle hydraulique au niveau de l alimentation d un «trommel débourbeur». Page 7
8 Une première étape qui permet d éliminer les éléments de taille supérieure à 20 mm. Tout ce qui passe au travers est, quant à lui, dirigé vers un crible vibrant muni d une grille à mailles carrées de 2 mm. Les deux refus constituent, une fois réunis, la première fraction dont la taille est supérieure à 2 mm (exogènes - moto, vélo, caddie, ferraille, pneu - et graviers). A l aide de toute une série d appareillages différents, les utilisateurs de la plateforme continuent ensuite à séparer les fractions jusqu à atteindre une fraction limoneuse. Séparer les polluants L objectif de cette étape est de séparer les polluants métalliques et organiques en se servant de leurs propriétés hydrophobes. Pour cela des réactifs tels que des collecteurs, activants, déprimants et moussants sont mélangés à la pulpe. Cette étape permet et de concentrer la pollution dans les mousses surnageantes et de les séparer des limons purifiés qui se trouvent dans la cellule de flottation. Chaque flux est collecté dans un décanteur séparé puis égoutté. La fraction la plus fine (-15 µm) est alors envoyée vers l unité de floculation/décantation. A ce stade, des réactifs, appelés floculants, sont mélangés à la pulpe afin d accélérer le processus de sédimentation. Une fois la pulpe épaissie, elle est dirigée vers le filtre presse pour y être déshydratée. Le process mis en place nécessite l utilisation d une grande quantité d eau. Afin de limiter les apports en eau fraîche, une recirculation des eaux de process est présente dans l installation. Enfin, cette installation est soumise aux normes en vigueur relatives aux rejets. Par conséquent les effluents liquides sont traités à l aide de différents déshuileurs et filtres (à sable, à charbon et à cartouche) avant d être rejetés à la Sambre. Que faire de ces nouvelles matières? L objectif est de caractériser ces produits, dont les deux tiers sont contaminés par des polluants métalliques (zinc, plomb, chrome par exemple) et organiques (hydrocarbures, huiles minérales, PCB entre autres), de les purifier avant de les transformer en fractions valorisables pour des utilisations en tant que sable de drainage, en incorporation dans des matériaux céramiques ou matériaux du bâtiment et travaux publics, mais également et surtout pour les employer par un retour au sol (aménagement paysager, agronomie en général). Page 8
9 Opérationnel depuis février, ce laboratoire géant, installé rue de l Abattoir, 164 à 6200 CHATELET, a été inauguré ce lundi le 11 Juin 2012 Contact presse : Mme Séverine MARQUIS Centre Terre et Pierre chaussée d'antoing, Tournai T: +32 (0)69/ F: +32 (0)69/ severine.marquis@ctp.be Page 9
10 Ce dossier de presse a été réalisé avec l aide d InnovaTech ASBL InnovaTech Asbl accompagne les entreprises innovantes au niveau de : - leur gestion de projet - leur propriété intellectuelle - leur communication presse Vous pouvez nous joindre au 071/ ou sur Avec le soutien financier du Fonds social européen et de la Wallonie Page 10
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