Les intentions et activités entrepreneuriales des étudiants en Suisse

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1 Les intentions et activités entrepreneuriales des étudiants en Suisse Résultats du Global University Entrepreneurial Spirit Students Survey pour la Suisse (GUESSS 2011) Philipp Sieger, Rico Baldegger, Urs Fueglistaller

2 GUESSS 2011 a été soutenu par le partenaire international Ernst & Young. Pour la réalisation technique, nous avons pu compter sur les compétences d Information Factory GmbH en Allemagne. La réalisation en Suisse a été soutenue par nos sponsors venturelab et venturekick. venturelab, une initiative de l agence pour technologie et innovation CTI, organise, en étroite collaboration avec des EPF, Universités et hautes écoles spécialisées, des modules de formation sur mesure destinés à encourager les nouvelles entreprises innovatrices et sensibiliser les étudiants au thème de l entrepreneurship. venture kick soutient les start-ups des hautes écoles suisses par un montant annuel dépassant CHF 2 mio., sous forme de contribution d amorçage pouvant s élever jusqu à CHF par projet. venture kick est financé par la Fondation Gebert Rüf, la Fondation Ernst Göhner, ainsi que par la Fondation OPO. Nous remercions vivement tous nos partenaires pour leur précieuse contribution. Sans eux, GUESSS 2011 n aurait pu paraître sous cette forme. Dr. Philipp Sieger Prof. Urs Fueglistaller KMU-HSG Prof. Rico Baldegger Ana-Maria Pavalache HEG Fribourg

3 1 Citation: Sieger, P., Baldegger, R. & Fueglistaller, U. (2011). Intentions et activités entrepreneuriales des étudiants en Suisse: résultats du projet GUESSS Saint-Gall: Institut Suisse de Recherche pour les PME à l Université de Saint-Gall (KMU-HSG). KMU-HSG Schweizerisches Institut für Klein- und Mittelunternehmen an der Universität St. Gallen Dufourstrasse 40a CH St. Gallen +41 (0) (Telefon) +41 (0) (Fax) Institut Entrepreneuriat & PME Haute école de gestion de Fribourg Chemin du Musée 4 CH 1700 Fribourg +41 (0) (Téléphone) +41 (0) (Fax) L institut Suisse de Recherche pour les PME à l Université de Saint-Gall (KMU-HSG) étudie les PME depuis plusieurs décennies. Ses activités comprennent la recherche, l enseignement, le conseil et la formation continue, en particulier dans les domaines des PME, de l entrepreneuriat et des entreprises familiales. L Institut Entrepreneuriat & PME de la Haute école de gestion de Fribourg se concentre sur la recherche et les mandats portant sur le processus de création d entreprise, l internationalisation des PME, la succession dans les entreprises et l intrapreneuriat. L Institut est également responsable d un Master of Science in Business Administration, orientation Entrepreneurship.

4 2 Table des matières 1 Avant-propos Introduction Problématique et buts du GUESSS Cadre théorique Organisation du projet L enquête suisse Participants et taux de retour Caractéristiques de la population interrogée Âge Genre Nationalité Niveau d études Filières/branches Intentions et activités entrepreneuriales des étudiants Projets professionnels à l issue des études et 5 ans plus tard Observation détaillée et comparative Etudiants en sciences économiques 2011, 2008 et au niveau international Etudiants en sciences naturelles 2011, 2008 et au niveau international Etudiants en sciences sociales 2011, 2008 et au niveau international Niveau de motivation Intensité de l intention de créer une entreprise Aperçu Observation approfondie et comparaison Fondateurs potentiels Effort et expérience professionnelle Partenaires Secteurs industriels Financement Etapes de la création de l entreprise Obstacles à la création d entreprise Créations d entreprise accomplies Le contexte des entreprises familiales Le rôle des hautes écoles Entrepreneurship Index Résumé et recommandations Conclusion Annexe Bibliographie... 41

5 3 Figures Figure 1: Cadre théorique... 6 Figure 2: Structure par âge de l échantillon... 9 Figure 3: Comparaison selon le genre... 9 Figure 4: Nationalités présentes dans l échantillon Figure 5: Répartition selon le niveau d études Figure 6: Filières/branches Figure 7: Comparaison des filières/branches Figure 8: Projets professionnels des étudiants suisses en Figure 9: Projets professionnels à l issue des études selon le domaine d études Figure 10: Projets professionnels 5 ans après les études selon le domaine d études Figure 11: Projets professionnels des étudiants en sciences économiques à l issue des études Figure 12: Projets professionnels des étudiants en sciences économiques 5 ans après les études Figure 13: Projets professionnels des étudiants en sciences naturelles à l issue des études Figure 14: Projets professionnels des étudiants en sciences naturelles 5 ans après les études Figure 15: Projets professionnels des étudiants en sciences sociales à l issue des études Figure 16: Projets professionnels des étudiants en sciences sociales 5 ans après les études Figure 17: Importance des différentes motivations selon le projet professionnel Figure 18: Force de l intention de créer une entreprise en Suisse et sur le plan international Figure 19: Intensité de l intention de créer une entreprise regroupée par domaine d études et par force Figure 20: Expérience professionnelle des fondateurs potentiels en lien avec le projet d entreprise Figure 21: Partenaires d un projet d entreprise Figure 22: Choix du partenaire Figure 23: Branches des projets d entreprise Figure 24: Financement envisagé Figure 25: Etapes de la création d entreprise réalisées Figure 26: Obstacles à la création d entreprise Figure 27: Structure de financement des entreprises déjà créées Figure 28: Existence d une entreprise appartenant aux parents Figure 29: Intention de reprendre l entreprise familiale Figure 30: Obstacles à une succession interne Figure 31: Offres dans les hautes écoles Figure 32: Demande d offres Figure 33: Recours aux offres Figure 34: Evaluation des offres Figure 35: Evaluation générale des offres proposées par les hautes écoles Figure 36: Entrepreneurship Index Figure 37: Projets professionnels à l issue des études par hautes écoles Figure 38: Projets professionnels 5 ans après les études par hautes écoles Tableaux Tableau 1: Participation des hautes écoles et taux de retour... 7 Tableau 2: Caractéristiques des entreprises déjà créées Tableau 3: Caractéristiques de l entreprise familiale Tableau 4: Pondération index question Tableau 5: Pondération index question

6 4 1 Avant-propos L importance économique et sociale de la création d entreprise est unanimement reconnue. Les étudiants de toutes les branches doivent faire l objet d une attention particulière car ils sont les entrepreneuses et entrepreneurs 1 de demain. Dans ce sens, l analyse des intentions, activités et facteurs d influence dans ce domaine est parfaitement justifiée. Malgré toutes les recherches réalisées par le passé, de nombreuses questions restent ouvertes. Quels facteurs individuels, sociaux et relevant du contexte universitaire incitent les étudiants à vouloir créer une entreprise? Comment augmenter la probabilité qu une entreprise créée survive à long terme? Ces points nécessitent d être éclaircis et constituent le but principal du projet de recherche international GUESSS. Nous ne nous focaliserons toutefois pas uniquement sur la création d entreprise ; en effet, l entrepreneuriat peut apparaître sous plusieurs formes, notamment la reprise d une entreprise existante, ou de l entreprise familiale. Nous accorderons une attention particulière à ces options et élargirons ainsi notre perspective. Le présent rapport illustre les résultats du projet GUESSS en Suisse. Au printemps 2011, une enquête a été menée auprès de plus de 8'000 étudiants de plus de 40 universités et hautes écoles spécialisées (HES) suisses. Nous tenons à remercier vivement les étudiants ainsi que les responsables des hautes écoles participantes de leur contribution. Nous comparerons les résultats obtenus avec les résultats internationaux ainsi qu avec les enquêtes précédentes du GUESSS, ce qui nous permettra d identifier un certain nombre de tendances. Nous sommes convaincus que le rapport GUESSS 2011 apportera un éclairage précieux aux étudiants, responsables académiques, chercheurs, instances politiques ainsi qu à la société. Nous nous réjouissons de votre feedback et, déjà, de démarrer la prochaine enquête GUESSS. Nous vous souhaitons une lecture enrichissante! Dr. Philipp Sieger Prof. Urs Fueglistaller KMU-HSG Prof. Rico Baldegger Ana-Maria Pavalache HEG Fribourg 1 Dans la mesure du possible, nous utiliserons une formulation neutre pour exprimer le genre. Dans certains cas toutefois, seule la formule masculine apparaît, qui englobe aussi le féminin.

7 5 2 Introduction 2.1 Problématique et buts du GUESSS 2 Le projet de recherche GUESSS (Global University Entrepreneurial Spirit Students Survey) a débuté en 2003 sous le nom d ISCE. Il explore les intentions et activités entrepreneuriales des étudiants. Riche de cinq collectes de données, le projet a grandi et s est internationalisé : GUESSS 2011 a été conduit dans 26 pays, en s appuyant sur ses expériences antérieures dans le but d élargir les connaissances actuelles, tant sur le plan scientifique que pratique. Les objectifs du projet GUESSS sont les suivants : récolte de données systématique et observation à long terme des intentions et activités entrepreneuriales des étudiants, identification des facteurs d influence/conditions cadres relatifs à la création d entreprise/engagement dans une carrière d entrepreneur, recensement et évaluation des activités des hautes écoles dans le domaine de la formation entrepreneuriale de leurs étudiants. Qui profite du GUESSS? Les pays qui y participent en retirent un aperçu des conditions cadres entrepreneuriales et de la force entrepreneuriale de leurs étudiants. Les hautes écoles qui y participent peuvent juger de la quantité et de la qualité de leur offre en matière d entrepreneuriat. Les instances politiques et les services publics sont sensibilisés à l entrepreneuriat en général et à la création d entreprise en particulier, et peuvent s en inspirer pour agir. Les étudiants peuvent profiter à moyen et long terme de l introduction de mesures de la part des hautes écoles et de la politique. 2.2 Cadre théorique Du point de vue conceptuel, le projet GUESSS repose sur la Theory of Planned Behavior (Ajzen, 2002; Fishbein & Ajzen, 1975; Krueger, Reilly, & Carsrud, 2000). Selon cette approche, certains facteurs tels que l attitude face à un comportement, les normes subjectives et le contrôle perçu de son propre comportement mènent à la formation d intentions qui se 2 Pour de plus amples informations sur le projet GUESSS :

8 6 concrétisent ensuite à travers un comportement. Dans notre contexte, nous examinerons les intentions entrepreneuriales, à savoir l intention de créer une entreprise ou de reprendre une entreprise existante. Le contexte universitaire constitue un cadre fondamental et, dans ce rapport, fait l objet d une attention particulière. Le cadre théorique peut être illustré par le graphique ci-dessous. Theory of Planned Behavior Contexte personnel Motivations Contexte familial Attitudes Normes subjectives Contrôle perçu de son propre comportement Projets professionnels Contexte académique Figure 1: Cadre théorique 2.3 Organisation du projet La direction et la gestion du projet GUESSS sont assurées par KMU-HSG et le Center for Family Business de l Université de Saint-Gall (CFB-HSG). Chaque pays dispose d un représentant national ; en Suisse, cette responsabilité incombe conjointement à KMU- HSG/CFB-HSG et à la Haute école de gestion de Fribourg. Philipp Sieger et Jonathan Fraser sont responsables de la direction du projet en Suisse alémanique, et la direction suisse romande est assurée par le professeur Rico Baldegger et Ana-Maria Pavalache.

9 7 3 L enquête suisse 3.1 Participants et taux de retour Université/HES N Total 3 Taux Universités Suisse alémanique Universität Bern (UniBE) Universität St. Gallen (HSG) Universität Zürich (UniZH) Universités Suisse romande Université de Fribourg (UniFR) Université de Lausanne (UniL) Université de Neuchâtel (UniNE) Hautes écoles spécialisées Suisse alémanique Fachhochschule Nordwestschweiz (FHNW) Berner Fachhochschule - Technik und Informatik (BFH-TI) Hochschule für Technik und Wirtschaft Chur (HTW-Chur) Hochschule Luzern - Wirtschaft (HSW) Interstaatliche Hochschule für Technik Buchs (NTB) Private Hochschule Wirtschaft, Bern (PHW) Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften (ZHAW) Fernfachhochschule Schweiz (FFHS) Züricher Hochschule für Angewandte Wissenschaften - Angewandte Psychologie Berner Fachhochschule, Architektur, Holz und Bau (BFH-AHB) Zürcher Hochschule der Künste (ZHDK) Berner Fachhochschule, Hochschule der Künste Bern (BFH-HKB) Hochschule für Technik Rapperswil (HSR) Hochschule für Angewandte Wissenschaft St.Gallen (FHSG) Hautes écoles spécialisées Suisse romande Ecole cantonale d'art de Lausanne (ECAL) Ecole d'ingénieurs et d'architectes de Fribourg (EIA-FR) Ecole hôtelière de Lausanne (EHL) Glion Institute of Higher Education Haute école Arc Ingénierie (Le Locle, Porrentury, St. Imier) Haute école d'art et de design Genève (HEAD-GE) Haute Ecole de Conservation-restauration Arc (HECR-Arc) Haute école de gestion Arc (HEG-Arc) Haute école de gestion de Fribourg (HEG-FR) Haute école de gestion de Genève (HEG-GE) Haute école de Santé Arc (HEdS-Arc) Haute école de Santé Fribourg (HEdS-FR) Haute école de Santé Genève (HEdS-GE) Haute école de travail social et de la santé Vaud (EESP) Haute école de travail social Genève (HETS-GE) Haute école d'ingénieurs et de Gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD) Haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture de Genève (HEPIA-GE) Haute école du travail social Fribourg (HEF-TS) HES-SO MScBA Lausanne HES-SO//Valais - Sciences de l'ingénieur HES-SO//Valais Economie et services HES-SO//Valais Santé et Travail Social Les Roches International School of Hospitality Management (Bluche) Les Roches-Gruyère University of Applied Sciences (LRG) Autres 29 Total Tableau 1: Participation des hautes écoles et taux de retour 3 Cette colonne contient le nombre d étudiants atteints par dans chaque école, ce qui ne correspond pas forcément au nombre d étudiants immatriculés.

10 9 Au total, 6 universités, 14 hautes écoles spécialisées (HES) de Suisse alémanique et 24 de Suisse romande ont participé au projet GUESSS Les étudiants ont reçu un contenant une courte description de l enquête ainsi qu un lien sur le questionnaire en ligne. Plus de questionnaires nous ont été retournés et nous en sommes satisfaits. Compte tenu des difficultés grandissantes à obtenir des réponses au moyen d une enquête en ligne chez les étudiants, nous jugeons acceptable ce taux de retour de 8,8 %. 3.2 Caractéristiques de la population interrogée Âge % CH 2011 INT Jusqu'à 24 ans ans Plus de 31 ans Figure 2: Structure par âge de l échantillon La structure par âge de notre échantillon suisse (CH 2011) correspond à peu près à celle des 26 pays ayant participé au GUESSS (INT 2011). En Suisse, les étudiants âgés de moins de 24 ans sont quelque peu moins nombreux et les étudiants de ans plus nombreux, alors que la part des étudiants âgés de plus de 31 ans est équivalente Genre CH INT 2011 OFS CH Femmes Hommes CH % 20% 40% 60% 80% 100% Figure 3: Comparaison selon le genre

11 10 Pour ce qui est du genre, la part des femmes est quelque peu plus élevée dans l échantillon suisse que dans les données internationales (juste au-dessus de 50%). Cette valeur correspond toutefois aux données de l Office fédéral de la statistique de la même année (BFS, 2011a, 2011b) ainsi qu à celles du GUESSS pour la Suisse de l année 2008 (Baldegger, Halter, Fueglistaller, & Müller, 2009). Nous disposons donc d un échantillon représentatif des étudiants en Suisse Nationalité % CH D F I AUT Autre Figure 4: Nationalités présentes dans l échantillon Près de 80% des étudiants ayant répondu sont de nationalité suisse. En deuxième position se trouvent les étudiants allemands (6.5%). La part de Français, d Italiens et d Autrichiens correspond à moins de 5% Niveau d études % Bachelor Master Doctorat CH 2011 INT 2011 OFS 2010 CH 2008 Figure 5: Répartition selon le niveau d études

12 11 Quant au niveau d études des étudiants interrogés, les données pour la Suisse s avèrent très proches des données internationales. Dans les deux échantillons, la part des étudiants de bachelor approche les trois quarts et celle des étudiants de master un cinquième. Ces chiffres correspondent aux données de l OFS relatives aux universités et aux HES pour l année En 2008, les données GUESSS ne présentaient pas non plus de différences notoires. La part des post-doctorants et des étudiants engagés dans une formation continue ou un programme de qualification se situe aux alentours de 2% et ne sera pas représentée Filières/branches Economie d'entreprise / Management Economie politique 7 8 Droit 5 5 Informatique 4 6 Sciences de l'ingénieur 9 12 Mathématique / Sciences naturelles 4 5 Médecine / Santé 9 8 Agronomie / Nutrition Sport INT 2011 CH 2011 Art Autres sciences sociales Sciences de l'éducation Culture et littérature 4 6 Langues Autre % Figure 6: Filières/branches

13 12 Si l on compare la répartition des filières/branches dans les données suisses et dans les données internationales, dans la plupart des cas, on ne peut observer de divergences importantes. Seule la part des étudiants en sciences de l ingénieur et en informatique est clairement plus élevée dans les données internationales ; quant à la proportion d étudiants en langues et culture, elle s avère moindre. Les étudiants sont issus principalement des filières d économie d entreprise et de management, et ensuite des sciences de l ingénieur (y compris l architecture). Pour obtenir de meilleurs résultats, les filières/branches d études ont été classées dans trois catégories : les sciences économiques, les sciences naturelles et les sciences sociales. Comme attendu, la part des étudiants en sciences naturelles est plus élevée dans les données internationales que dans les données suisses. La part des économistes est semblable. Cette différence dans la répartition doit être prise en compte lors de la comparaison des résultats suisses aux résultats internationaux. Si l on compare notre échantillon aux statistiques de l OFS, il apparaît que les économistes sont surreprésentés dans notre échantillon, alors que les étudiants en sciences naturelles et en sciences sociales sont sous-représentés. Il apparaît aussi que la part des étudiants en sciences sociales en Suisse est encore plus élevée en 2011 qu en En 2008, l échantillon comprenait plus d étudiants en sciences naturelles et en sciences sociales. Ces éléments devront être intégrés dans les résultats et les recommandations pour la Suisse. CH INT Sc. écon. Sc. nat. OFS CH Sc. soc. Autre CH % 20% 40% 60% 80% 100% Figure 7: Comparaison des filières/branches

14 13 4 Intentions et activités entrepreneuriales des étudiants 4.1 Projets professionnels à l issue des études et 5 ans plus tard Autre 4 3 Je ne sais pas (encore) 7 12 Carrière non professionnelle 5 9 Reprise d'une entreprise (hors de la famille) 0 4 Reprise de l'entreprise familiale 2 1 Création d'une entreprise franchisée 1 0 Freelance Création de mon entreprise ans après les études A l'issue des études Dans l'entreprise créée 2 3 Service public 9 10 Université / HES/ domaine académique 7 9 Grande entreprise (>250 coll.) PME (jusqu'à 249 coll.) % Figure 8: Projets professionnels des étudiants suisses en 2011 Nous avons constaté que plus de 50% des étudiants souhaitaient travailler dans une PME ou une grande entreprise à l issue de leurs études. La création d une entreprise n est visée que par environ 2% des étudiants. Pour ce qui est des projets professionnels 5 ans après les études, la situation est différente : seuls près de 30% des étudiants souhaitent travailler dans une PME ou une grande entreprise. La création de sa propre entreprise est toujours visée par 17.6% des étudiants. Les données internationales offrent une image très semblable des projets professionnels. Les variations étant minimes, nous n approfondirons pas cet aspect.

15 Observation détaillée et comparative Pour que la comparaison des résultats sur les plans national et international soit pertinente, classer les projets professionnels des étudiants selon leurs domaines d études s avère indispensable. Comme le montre la figure 6, les deux échantillons se distinguent sur ce point, ce qui nécessite une analyse différenciée. Nous avons donc regroupé les projets professionnels en trois groupes: «employé», «fondateur» et «successeur». Le dernier groupe contient les options de reprendre l entreprise familiale et de reprendre une entreprise existante, hors de la famille 4. Comme les deux figures ci-dessous le montrent, les trois domaines d études se différencient partiellement, tant à l issue des études que 5 ans plus tard. Ainsi par exemple, l intention de créer une entreprise chez les étudiants en sciences économiques est nettement plus marquée. % Sc. écon Employé Fondateur Successeur Autre Sc. nat. Sc. soc. Figure 9: Projets professionnels à l issue des études selon le domaine d études % Sc. écon. Sc. nat. Sc. soc. 0 Employé Fondateur Successeur Autre Figure 10: Projets professionnels 5 ans après les études selon le domaine d études 4 Le groupe "Autres" contient les possibilités de réponses suivantes: Je ne sais pas (encore)", "Pas de parcours professionnel" et "Autres".

16 15 Comme l échantillon suisse du GUESSS 2008 se distingue de celui du GUESSS 2011 pour ce qui est de la répartition dans les domaines d études, une analyse différenciée est aussi appliquée pour la comparaison à long terme. Ci-dessous, nous comparerons les données des étudiants en sciences économiques en Suisse en 2011 avec les données suisses de 2008 d une part, et avec les données internationales de 2011 d autre part, ceci relativement aux projets professionnels à l issue des études et 5 ans plus tard. Les mêmes analyses seront présentées pour les étudiants en sciences naturelles et en sciences sociales Etudiants en sciences économiques 2011, 2008 et au niveau international % CH 2011 CH 2008 INT Employé Successeur Fondateur Autre Figure 11: Projets professionnels des étudiants en sciences économiques à l issue des études Si l on compare les données suisses de 2011 avec celles de 2008, nous constatons qu en 2011, les étudiants sont un peu moins nombreux à vouloir s engager dans une activité d employé à l issue de leurs études ; la création d entreprise gagne ainsi en attractivité. Toutefois, la part d étudiants qui sont encore indécis quant à leur choix de carrière et visent une activité non catégorisée, a fortement augmenté. Comparée sur le plan international, la part d étudiants qui visent à devenir employé est nettement plus élevée en Suisse ; le nombre de créateurs d entreprise potentiels à l issue des études est moindre. Chez les étudiants en sciences économiques en Suisse, on observe un intérêt accru pour l entrepreneuriat au détriment du statut d employé. En comparaison internationale, il reste toutefois un retard à rattraper. La même configuration apparaît pour les projets professionnels des étudiants en sciences économiques 5 ans après les études. Une carrière professionnelle dans l entrepreneuriat gagne en importance chez les étudiants en sciences sociales; dans la comparaison internationale, celle-ci apparaît cependant encore toujours moins attractive que la moyenne de tous les autres pays examinés.

17 16 % CH 2011 CH INT Employé Successeur Fondateur Autre Figure 12: Projets professionnels des étudiants en sciences économiques 5 ans après les études Etudiants en sciences naturelles 2011, 2008 et au niveau international % Employé Successeur Fondateur Autre CH 2011 CH 2008 INT 2011 Figure 13: Projets professionnels des étudiants en sciences naturelles à l issue des études Nous constatons qu en Suisse en 2011, les étudiants en sciences naturelles sont moins nombreux à souhaiter opter pour un statut d employé à l issue de leurs études qu en Ils sont toutefois toujours plus nombreux que la moyenne des 26 pays examinés du GUESSS Quant à l intention de créer une entreprise à l issue des études, nous constatons un faible recul depuis 2008 (de 3,99% à 3,04%). Dans les autres pays de l enquête GUESSS, cette valeur est plus de trois fois supérieure (10,3%) en moyenne. L intention de reprendre une entreprise existante immédiatement après les études a régressé.

18 17 % CH 2011 CH 2008 INT Employé Successeur Fondateur Autre Figure 14: Projets professionnels des étudiants en sciences naturelles 5 ans après les études À la question de savoir dans quelle voie de carrière ils voulaient se lancer 5 ans après l achèvement de leurs études, les étudiants en sciences naturelles étaient moins nombreux à répondre la création d entreprise ou la succession en 2011 qu en La préférence pour une activité d employé a peu changé. Par contre, la part d étudiants qui veulent poursuivre une autre activité ou sont encore indécis a fortement augmenté. Dans la comparaison internationale, l intention de créer une entreprise est beaucoup plus forte hors de Suisse, alors que la proportion de réponses classées dans la catégorie «autres» est à peu près similaire Etudiants en sciences sociales 2011, 2008 et au niveau international % Employé Successeur Fondateur Autre CH 2011 CH 2008 INT 2011 Figure 15: Projets professionnels des étudiants en sciences sociales à l issue des études Chez les étudiants en sciences sociales, on peut observer un net recul de l intention de devenir employé à l issue de leurs études. L intention de reprendre une entreprise a également fortement chuté. 28% des étudiants en sciences sociales sont actuellement indécis quant à ce qu ils vont faire après leurs études et visent donc une activité non catégorisée. En comparaison à 2008, cette valeur a plus que doublé ; ce phénomène semble également être observé au niveau international.

19 18 % CH 2011 CH 2008 INT Employé Successeur Fondateur Autre Figure 16: Projets professionnels des étudiants en sciences sociales 5 ans après les études On observe la même configuration pour ce qui est des intentions de carrière 5 ans après les études. À nouveau, l intention de devenir employé a fortement diminué. La part des indécis a fortement augmenté et va même jusqu à dépasser le niveau moyen international. 5 Niveau de motivation Il semble évident que les étudiants qui souhaitent devenir employés, successeurs ou créateurs d entreprise se distinguent en plusieurs points. Alors que pour l expliquer, les recherches examinent habituellement une pluralité de facteurs, nous nous concentrerons sur les motivations (voir à ce propos aussi Zellweger, Sieger, & Halter, 2011). Nous avons donc demandé aux étudiants dans quelle mesure certaines motivations étaient importantes pour eux (1=pas du tout important, 7=très important). Etre mon propre patron Arriver à quelque chose, être reconnu Suivre l exemple d une personne que j admire Fondateur Accroître mes revenus Successeur Employé Réaliser un rêve Me fixer des défis Figure 17: Importance des différentes motivations selon le projet professionnel

20 19 Comme on pouvait s y attendre, chez les futurs créateurs d entreprise et les successeurs, la motivation de devenir son propre chef est plus forte que chez les futurs employés. Il est intéressant de constater que le but d atteindre quelque chose dans la vie et d être reconnu revêt plus ou moins autant d importance dans les trois voies de carrière. Suivre un modèle représente une motivation essentielle chez les successeurs potentiels ; les parents entrepreneurs semblent jouer le rôle d exemple. L argent et le défi s avèrent être de même importance pour les trois voies de carrière. Le souhait de réaliser un rêve est généralement fort et particulièrement marqué chez les futurs fondateurs. 6 Intensité de l intention de créer une entreprise 6.1 Aperçu Lorsque les étudiants déclarent vouloir créer une entreprise 5 ans après avoir terminé leurs études, ils nous donnent une indication générale sur leurs intentions. Pour explorer plus précisément ces dernières, nous avons demandé à tous les étudiants si et dans quelle mesure ils avaient déjà pensé à créer une entreprise. La comparaison des données suisses aux données internationales révèle une configuration très similaire. Jamais Cela m a traversé l esprit À plusieurs reprises Relativement concrètement J ai explicitement pris la décision J ai établi un agenda concret INT CH J ai déjà commencé Je suis déjà indépendant J ai déjà créé plusieurs entreprises % Figure 18: Force de l intention de créer une entreprise en Suisse et sur le plan international

21 Observation approfondie et comparaison Dans le but d approfondir nos observations, nous avons regroupé les étudiants en trois groupes basés sur l intensité de l intention de créer une entreprise : non-fondateurs 5, fondateurs potentiels 6, et fondateurs existants 7. Nous différencions également entre étudiants en sciences économiques, naturelles et sociales. Nous confronterons les résultats sur le plan international d une part et par rapport aux données de 2008 d autre part. Chez les étudiants en sciences sociales, le taux de non-fondateurs a baissé en comparaison à 2008 alors que la part de fondateurs potentiels a augmenté. La Suisse s est ainsi rapprochée du niveau international. Chez les étudiants en sciences naturelles, on peut observer la même évolution : la part de non-fondateurs a diminué en faveur des fondateurs potentiels, mais le niveau international n est pas encore atteint. Chez les économistes, cette tendance est plus marquée. Ainsi, la part des non-fondateurs a presque diminué de moitié. Les résultats agrégés des 26 pays sont même dépassés (cf. figure ci-dessous). Sc. soc. CH Sc. soc. CH Sc. soc. INT Sc. nat. CH Sc. nat. CH Non-fondateur Fondateur potentiel Sc. nat. INT Fondateur Sc. écon. CH Sc. écon. CH Sc. écon. INT % 20% 40% 60% 80% 100% Figure 19: Intensité de l intention de créer une entreprise regroupée par domaine d études et par force 5 Comprend: réponses "Jamais" et "Cela m a traversé l esprit". 6 Comprend: réponses "A plusieurs reprises", "Relativement concrètement", "J ai explicitement pris la décision de créer une entreprise", " J ai établi un agenda concret pour la réalisation des différentes étapes de la création d une entreprise " et " J ai déjà commencé la création de l entreprise ". 7 Comprend: réponses "Je suis déjà indépendant" et " J ai déjà créé plus d une entreprise ".

22 21 7 Fondateurs potentiels Dans ce chapitre, nous nous pencherons sur les fondateurs potentiels identifiés plus haut. A quel moment veulent-ils créer leur entreprise? Dans quelle branche? Avec qui? Avec quel argent? Et quelles étapes ont-ils déjà entreprises? Nous doutons qu il existe une différence par domaines d études, les premières analyses n en ayant révélé aucune. Nous n attendons rien non plus de cette approche d un point de vue théorique. 7.1 Effort et expérience professionnelle Les créateurs d entreprise potentiels de notre échantillon suisse prévoient investir en moyenne 50,18% de leur temps de travail hebdomadaire dans leur future entreprise. Les créations d entreprise envisagées ne sont souvent pas prévues comme une occupation à plein temps. Il est intéressant de considérer l expérience professionnelle liée au projet d entreprise dont bénéficient déjà les fondateurs potentiels. Il ressort que l expérience professionnelle moyenne dans les branches concernées ou dans des entreprises similaires atteint en moyenne 3,53 ans et que plus de 50% des fondateurs potentiels n ont pas encore du tout d expérience professionnelle pouvant être valorisée. Plus de 75% des fondateurs potentiels bénéficient au plus de 2 ans d expérience professionnelle % 20% 40% 60% 80% 100% Aucune Jusqu'à 1 an 1-2 ans 2-3 ans > 3 ans Figure 20: Expérience professionnelle des fondateurs potentiels en lien avec le projet d entreprise 7.2 Partenaires Notre enquête montre qu environ un tiers des entreprises prévues ne prévoient pas de partenaire. Dans plus de 60% des cas, les étudiants interrogés veulent créer leur entreprise avec un ou deux partenaires % 20% 40% 60% 80% 100% Non 1 partenaire 2 partenaires 3 partenaires 4 ou plus Figure 21: Partenaires d un projet d entreprise

23 22 Les collègues d études ainsi que le cercle d amis hors des hautes écoles jouent un rôle primordial (plusieurs réponses possibles) dans le choix d un partenaire ; le contexte des hautes écoles occupe donc une place importante dans notre problématique. % Université/HES Cercle d'amis hors Uni/HES Parenté / Famille Conjoint Figure 22: Choix du partenaire 7.3 Secteurs industriels Dans quelle branche/secteur industriel les fondateurs potentiels veulent-ils créer leur entreprise? Le graphique ci-dessous montre que les projets d entreprise sont très hétérogènes. Bon nombre d entre eux ne peuvent entrer dans la classification standard des branches de l industrie (importance de la catégorie «Autres»). Parmi les secteurs privilégiés, on trouve l hôtellerie et les communications/it, la publicité/marketing/design. Ces résultats correspondent pour l essentiel aux résultats internationaux. Il est étonnant de constater qu il existe en Suisse une préférence plus marquée pour les domaines de l hôtellerie et de la finance, alors que le commerce en gros et de détail apparaissent moins attractifs.

24 23 Autre Hôtellerie Communication / IT Publicité / Marketing / Design Conseil (Droit/Fiscalité/Management) Santé Finance, assurance et immobilier Education / Formation Architecture et sciences de l'ingénieur Vente en gros et commerce de détail Production industrielle Construction Gestion du personnel Transports Agronomie et exploitation forestière % INT CH Figure 23: Branches des projets d entreprise 7.4 Financement Le financement des start-ups représente un élément important tant sur le plan scientifique que pratique. Les moyens à disposition sont nombreux: fonds propres, crédit bancaire classique, venture capital, business angels, amis et famille de même que divers moyens d encouragement. Quelles sont les sources de financement connues des étudiants et comment se présentent les résultats? C est ce qu illustre le graphique ci-dessous.

25 24 Fonds propres Crédit bancaire Capital de la famille/amis Fonds propres d'investisseurs externes (par ex. business angels) Soutien de fondations, programmes publics etc. Prix de concours d'idées/business plans 0% 20% 40% 60% 80% 100% Figure 24: Financement envisagé Les fonds propres revêtent une grande importance, suivis des crédits bancaires et du soutien financier de la part de la famille et des amis. Les business angels, programmes de soutien et concours de création d entreprises de toute sorte ne sont pas négligés, mais comparés aux alternatives plus classiques, ils sont encore de moindre importance. 7.5 Etapes de la création de l entreprise Nous nous intéresserons non seulement à la force de l intention de créer une entreprise, mais également aux étapes concrètes déjà entreprises. Car passer de l intention pure à l action proprement dite s avère souvent long. De tous les entrepreneurs potentiels de notre échantillon, 30% avouent n avoir encore absolument rien entrepris en vue de la création de leur entreprise (plusieurs réponses possibles). Près des deux tiers des fondateurs potentiels ont au moins réfléchi à la première idée d affaires. La configuration des données suisses s avère très similaire à celles de l ensemble des 26 pays examinés.

26 25 Rien Réfléchi aux premières idées d affaires Formulé un business plan Identifié une opportunité de marché Cherché des partenaires potentiels (par ex. collègues d études) Acheté du matériel INT 2011 CH 2011 Travaillé au développement d un produit 10 9 Discuté avec des clients potentiels Demandé un financement à des institutions financières Fixé la date de la création de l entreprise % Figure 25: Etapes de la création d entreprise réalisées 7.6 Obstacles à la création d entreprise Les facteurs qui entravent la création potentielle d une entreprise font l objet d une grande attention de la part des scientifiques et du terrain. Dans l enquête suisse, nous avons demandé aux étudiants dans quelle mesure les points suivants représentaient pour eux un obstacle à la création de leur propre entreprise (1=pas du tout, 7=très fortement). Deux facteurs se situent au-dessus de la moyenne de 4 : l accès au capital et le risque financier qui y est lié. C est apparemment là que se situe le plus grand besoin d action. Accès au capital (dette et fonds propres) Faire face au risque financier Manque de contact avec la clientèle Environnement économique général Lois du pays (règles et normes) Disposer du savoir-faire nécessaire Manque de la bonne idée d affaires Forte charge de travail d un entrepreneur/euse Figure 26: Obstacles à la création d entreprise

27 26 8 Créations d entreprise accomplies Vouloir créer une entreprise ne représente qu un premier pas ; c est la raison pour laquelle nous nous pencherons en particulier sur les créations d entreprise ayant abouties. Dans l échantillon suisse, 1.7% des étudiants sont déjà indépendants, et plusieurs d entre eux ont même déjà créé plusieurs entreprises et travaillent dans au moins une d entre elles. La plupart des entreprises créées par les étudiants n entrent pas dans la classification standard des secteurs industriels (28,4%). 15,7% de ces entreprises sont actives dans les domaines de la communication et IT, 12,7% dans le marketing/publicité/design et 9,7% dans le conseil (droit, fiscalité, management). Le tableau suivant donne un aperçu des caractéristiques principales des entreprises créées de notre échantillon. Description Valeur moyenne Nombre de partenaires 1,99 Fonds propres de la/des personnes interrogées 65,04% Nombre d employés (actuel) 2,14 équivalents plein-temps Nombre d employés (prévu dans 5 ans) 9,20 équivalents plein-temps Investissement hebdomadaire pour l entreprise 25,92 heures Tableau 2: Caractéristiques des entreprises déjà créées Ces entreprises ont été fondées par deux partenaires en moyenne, et les étudiants interrogés détiennent la majorité des fonds propres. Ces entreprises n occupent pas leurs fondateurs à plein temps, puisqu en moyenne 26 heures de travail par semaine seulement sont investies dans l entreprise. La question du financement des start-ups a déjà été abordée plus haut. Comment les entreprises déjà créées ont-elles été financées? La structure de financement de ces entreprises est présentée dans la figure ci-dessous. Les montants déjà investis atteignent des sommes allant jusqu à CHF 260'000. Les réponses les plus fréquentes sont CHF 20'000 (12% de toutes les entreprises créées) et CHF 100'000 (10%). La moyenne correspond à CHF 102'589.

28 27 Fonds propres Emprunts famille/amis Crédit bancaire Soutien de fondations, programmes publics etc. Fonds d'investisseurs externes (par ex. business angels) Prix de concours d'idées/business plan 0% 20% 40% 60% 80% 100% Figure 27: Structure de financement des entreprises déjà créées La part des fonds propres est étonnamment élevée. Le capital propre et étranger de la famille/amis suit en deuxième place, devant le crédit bancaire classique. Le soutien public ou privé (par ex. les business angels) ainsi que les prix offerts dans le cadre de différents concours ne jouent qu un rôle mineur. Le fossé entre le financement prévu par les fondateurs potentiels et les modèles de financement des entreprises abouties est frappant. Pour les entreprises en gestation, l espoir d obtenir un crédit bancaire et de profiter des moyens d encouragement offerts par les institutions publiques et privées dépasse clairement ce qui semble effectivement réalisable par la suite. 9 Le contexte des entreprises familiales Comme nous l avions annoncé au début de ce rapport, nous souhaitons non seulement examiner les intentions et activités entrepreneuriales des étudiants, mais également élargir la problématique. Etant donné l importance économique et sociale des entreprises familiales en Suisse (Frey, Halter, & Zellweger, 2005) et de la succession qui y est liée, l option de la succession revêt un intérêt particulier (Halter, Schrettle, & Baldegger, 2009). Nous nous focaliserons donc sur les étudiants issus de familles possédant une entreprise, à qui s offre la possibilité de reprendre l entreprise familiale. 30% des étudiants interrogés ont au moins un parent indépendant. Chez 10% d entre eux, ce sont même le père et la mère.

29 % 20% 40% 60% 80% 100% Non Oui, mon père Oui, ma mère Oui, mon père et ma mère Figure 28: Existence d une entreprise appartenant aux parents Le tableau suivant donne un aperçu des principales caractéristiques des entreprises familiales de notre échantillon. L âge moyen de ces entreprises est inférieur à 30 ans. Plus de trois quarts des fonds propres sont détenus par la famille, et en moyenne plus de 20 collaborateurs (équivalents plein-temps) y sont employés. Près de la moitié des étudiants a déjà travaillé dans l entreprise familiale. Description Valeur moyenne Depuis quand l entreprise existe-t-elle? 27,85 ans Combien de membres de la famille travaillent dans l entreprise? 1,91 Quelle part du capital propre est-il détenu par votre famille? 77,92 Nombre d employés (équivalents plein-temps) 21,28 Avez-vous déjà travaillé pour l entreprise familiale? 48,5% oui Tableau 3: Caractéristiques de l entreprise familiale Il nous intéresse de savoir combien d étudiants dont la famille possède une entreprise envisagent de reprendre l entreprise familiale. C est pourquoi nous leur avons demandé si et dans quelle mesure ils avaient déjà pensé reprendre l entreprise de leurs parents. Nous constatons que près de la moitié des enfants des familles possédant une entreprise n y a pas réfléchi. L idée a traversé l esprit d un bon quart. Près de 80% des étudiants qui pourraient devenir des successeurs n ont pas réfléchi à cette option. Il s agit là d une information particulièrement critique pour les entreprises familiales du fait que le règlement interne d une succession dans les entreprises familiales de notre échantillon apparaît réalisable en raison de leur taille. Jamais L'idée m'a traversé l'esprit A plusieurs reprises Relativement concrètement J'ai pris la décision Nous avons défini des étapes concrètes J ai déjà commencé la réalisation J ai déjà repris l entreprise familiale % Figure 29: Intention de reprendre l entreprise familiale

30 29 Nous avons également demandé aux étudiants dans quelle mesure un certain nombre d éléments représentaient un obstacle à un possible règlement interne de la succession. La figure ci-dessous illustre les réponses obtenues (1=pas du tout, 7=très fortement). Disposer du savoir-faire technique nécessaire Être intéressé aux produits et services offerts Etre limité dans ma carrière à long terme Faire face au risque financier Disposer des compétences entrepreneuriales nécessaires Être intéressé à une activité entrepreneuriale en général Charge de travail d un entrepreneur Peur de l échec Travailler quotidiennement avec mes parents Responsabilité de pérenniser la tradition familiale Figure 30: Obstacles à une succession interne Nous voyons qu il n existe pas de raison unique s opposant à l intention de succéder pour nos étudiants. Les obstacles les plus importants se situent juste au-dessus de la valeur moyenne de 4 (sur une échelle de 1 à 7) : il s agit du savoir technique nécessaire et du manque d intérêt pour les produits/services offerts par l entreprise familiale. Il est intéressant de constater que les facteurs qui pourraient être pressentis comme obstacles, comme par exemple une importante charge de travail ou la responsabilité de la tradition familiale, sont les moins souvent cités. Des recherches plus approfondies doivent être menées pour expliquer ce niveau relativement faible de l intensité de l intention de succéder chez les enfants, et formuler des recommandations. 10 Le rôle des hautes écoles Les hautes écoles, qu il s agisse d universités ou de HES, jouent un rôle central dans le contexte des projets professionnels en général et des intentions de créer une entreprise en particulier. C est pourquoi, dans ce chapitre, nous examinerons les offres des hautes écoles, les souhaits des étudiants, le recours aux offres de même que l évaluation de celles-ci. Nous avons demandé aux étudiants si des offres de formation liées à la création d entreprise existaient dans leurs écoles respectives.

31 30 COURS ET SEMINAIRES Business plan Innovation et génération des idées Marketing entrepreneurial Entrepreneuriat social Entrepreneuriat technologique Financement des start-ups Entreprises familiales Entrepreneuriat en général Oui Non RESEAUTAGE ET COACHING Ne sais pas Points de contact pour les questions entrepreneuriales Programmes de mentorat / Coaching Concours de business- plan /Workshops Networking avec des investisseurs potentiels Workshops/réseautage avec des entrepreneurs MISE A DISPOSITION DE RESSOURCES POUR LES FONDATEURS Soutien financier par les hautes écoles % 20% 40% 60% 80% 100% Figure 31: Offres dans les hautes écoles Des cours sur la création d entreprise et sur l entrepreneuriat en général existent dans la moitié des hautes écoles examinées, de même que des plateformes dédiées au réseautage avec des entrepreneuses et entrepreneurs. Des séminaires sur les business plans se multiplient. Par contre, des événements se focalisant sur les entreprises familiales ne sont pas encore proposés. La part d étudiants ayant coché «ne sais pas» pour toutes les offres est relativement importante ; les hautes écoles doivent mieux communiquer sur leurs offres. Dans le but de cerner les besoins de soutien des étudiants dans le domaine de la création d entreprise, nous avons demandé si certaines offres, au cas où elles n existeraient pas, étaient souhaitées. Nous différencierons à nouveau entre les réponses recueillies dans les trois domaines d études.

32 31 Reseautage / Coaching Cours et seminaires Business plan Innovation et génération des idées Marketing Entrepreneurial Entrepreneuriat Social Entrepreneuriat technologique Financement des Start-Ups Entreprise familiale Entrepreneuriat en général Point de contact pour les questions entrepreneuriales Programmes de mentoring et coaching Concours de business plans / Workshops Plateformes de contact avec des investisseurs potentiels Sc. écon. Sc. nat. Sc. soc. Workshops/réseautage avec des entrepreneurs expérimentés Financement de démarrage /aide financière de l université/hes Figure 32: Demande d offres Nous constatons que les attentes sont exprimées avec plus d intensité par les étudiants en sciences économiques que par les étudiants en sciences naturelles et en sciences sociales. Les vœux les plus souvent mentionnés portent sur des cours sur le business plan, le financement des start-ups, l entrepreneuriat et la création d entreprise en général. Les possibilités de réseautage avec des entrepreneurs sont particulièrement demandées. La conscience de l existence des différentes offres ne représente qu un premier pas ; il importe alors de connaître le nombre d étudiants qui les ont effectivement identifiées. Les données montrent que ce sont les étudiants en sciences économiques qui y recourent le plus souvent. L écart avec les étudiants en sciences naturelles est faible, alors que les étudiants en sciences sociales sont clairement en retrait. Les offres auxquelles recourent le plus souvent les étudiants de tous horizons sont les cours sur l innovation et la génération d idées, le business plan et la création d entreprise/entrepreneuriat en général. Les étudiants en sciences économiques sont en outre portés sur les plateformes de rencontre avec les entrepreneurs ; celles-ci sont utilisées par presque la moitié d entre eux.

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