ACTUALITE. Par Brigitte Blois. Dounia Abdourahim. Conseillère technique nationale - FFHB. Sportissimo - Pillaud N 129

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1 Par Brigitte Blois Conseillère technique nationale - FFHB Prêtes pour la relève Qualifiée pour les prochains championnats du monde en République Tchèque. L équipe de France féminine junior s est rassurée. Les joueuses dirigées par Paul Landuré ont montré les progrès réalisés en terme de formation. Toutes sont issues des centres de formation. Une pépinière. Dounia Abdourahim 05

2 Prêtes POUR la relève La cohésion, point fort de l'équipe de France Evacuer les doutes et se qualifier pour les prochains championnats du monde. C est l objectif que s est fixé la sélection junior féminine, regroupée du 3 au 8 avril à Lomme pour un stage de préparation au tournoi qualificatif avec le Monténégro, la Suisse et l Autriche. Le contrat est rempli : deux victoires et une défaite d un but contre l Autriche. Les Autrichiennes classées 3 ème du dernier championnat d Europe où la France avait terminé à une décevante 11 ème place. Un résultat prometteur. Sous réserve de reproduire la qualité de jeu entrevue pendant ces rencontres, notamment en défense. Tour d horizon avec Paul Landuré, l entraîneur. La défense, le «dada» des Françaises Paul Landuré. «Le handball féminin, depuis 4/5 ans a progressé dans le spectacle, la vitesse d exécution, l explosivité, la maîtrise technique. Mais en défense, les organisations restent traditionnelles. La recherche de rentabilité se fait parfois au détriment de l état d esprit et de la volonté de récupérer des ballons. L équipe de France junior cherche à perturber l attaque et à récupérer le ballon sans forcément stopper la porteuse de balle. En laissant vivre le ballon, tout en s assurant qu il n y a pas de danger immédiat, en exerçant une pression sur l attaque qui provoque une faute technique. Cela nécessite l investissement et la disponibilité de chaque défenseur pour collaborer. Presser l adversaire ne signifie pas toujours aller à son contact et jouer en profondeur. Contrer en relation avec la gardienne, c est presser la tireuse. L état d esprit que l on souhaite initier, c est la récupération de balle sans faire trop de fautes en défense pour gagner du temps dans la projection vers l avant. En utilisant les qualités des joueuses. Cette génération a la solidarité pour proposer une défense souple, adaptable. Capable de jouer dans trois dispositifs (0-6, 1-5 et 2-4), nous centrons les joueuses sur l adaptation aux dangers de l attaque. Sans relâchement pour anticiper. La défense est un jeu, pas une structure qui se déplace selon des principes. C est un état d esprit qui renforce la cohésion.» «On assimile souvent pression et jeu au contact. Ce n est pas que cela. On peut défendre correctement en reculant, en se repositionnant, en se réalignant.» Résultats du tournoi à Lomme Autriche Suisse : France Monténégro : Autriche Monténégro : France Suisse : Suisse Monténégro : France Autriche : Classement : 1er : Autriche. 2ème : France. 3ème : Suisse. 4ème : Monténégro. L Autriche et la France se qualifient pour les championnats du monde qui se dérouleront en République Tchèque du 29 juin au 15 juillet Manon Houette N 129

3 Le chemin vers le haut niveau Joueuses, feinteuses, perturbatrices, les Bleuettes ont alimenté la montée offensive. Dans un jeu à une touche de balle. Ou en déployant un jeu de transition laissant place à la créativité. Au fil des matchs, la confiance s est installée. Les prises de responsabilité ont assuré l efficacité collective. Les initiatives individuelles ont contribué à l émergence de comportements nouveaux. Du spectacle. De la fraîcheur. Une image rayonnante du handball joué par des jeunes filles. La grande majorité d entre elles sont issues du parcours d excellence sportif (PES) qui comprend les pôles et les centres de formation des clubs professionnels. Le chemin qui doit les mener vers le haut niveau. Les 10 ans des centres de formation Paul Landuré. «Les premiers centres de formation vont bientôt fêter leur 10 ème anniversaire. Au début, la FFHB a aidé à la structuration puis à la consolidation de l emploi du responsable du centre de formation. L objectif était de proposer à la joueuse un cursus de formation équilibré pour qu elle réussisse dans les domaines sportif et socioprofessionnel. Pas simple de mener tout de front. Avec leurs aînées, les jeunes murissent plus vite dans la compréhension de l accès à la performance. Elles sont sollicitées plus intensément et doivent faire un peu plus attention. Les parcours doivent être personnalisés pour que chacune avance à son rythme pour mener un projet sportif ambitieux et un projet de vie. S engager d une manière trop exclusive dans le handball et délaisser les études n est pas toujours une bonne idée. Pour certaines, c est un choix clair. Le centre de formation doit proposer une organisation pour les soutenir et préparer leur reconversion. Aujourd hui, la principale difficulté est l aménagement des études.» L entraîneur au cœur du dispositif L amélioration du parcours de formation des jeunes est une obsession de la FFHB. Après les aides pour structurer les centres de formation, le rapprochement des pôles à côté des clubs professionnels, vient le temps d un travail en commun sur les contenus de formation et un renforcement de la qualification des entraîneurs. Anais Lonzieme «Depuis une quinzaine d années, les moyens mis par la FFHB dans le renouvellement de l élite sont décisifs pour la réussite des équipes nationales.» Julie Godel Renforcer les collaborations Paul Landuré. «Nous souhaitons maintenant soutenir d une manière forte l entraîneur du centre de formation par deux actions. La FFHB va aider financièrement le club à stabiliser l emploi d entraîneur professionnel de centre de formation. Elle va aussi mettre un budget à disposition de l entraîneur pour sa formation professionnelle continue. En contre partie, la FFHB lui demandera de collaborer davantage pour suivre les joueuses de l équipe de France junior. Depuis 2/3 ans, l entraîneur professionnel de LFH, le responsable du centre de formation forment un duo intéressant dans la formation et l accueil des jeunes joueuses. Quand un pôle espoir est proche d une structure professionnelle et que les jeunes joueuses reconnaissent la qualité de la formation pôle espoir/centre de formation/club pro, il y a au bout du compte, une formation qui tient la route. Cela veut dire que l idée de collaboration est essentielle et qu à plusieurs endroits ça fonctionne pas mal. C était vraiment une des difficultés des dernières années. Au moins, de ce point de vue, la jeune joueuse placée au centre du dispositif ça commence à bouger. La visibilité est meilleure pour la joueuse.» 07

4 Prêtes pour la relève Trois témoins Manon Houette (Fleury les Aubrais) Née en Club d origine : Teillé (Sarthe). Poste : ailière gauche. Parcours sportif : pôle de Segré, centre de formation de Fleury les Aubrais depuis deux ans. Scolarité : 1ère année de BTS. Objectif professionnel : obtention du BTS l année prochaine et peut être continuer sur une licence professionnelle. Statut en 2012/2013 : aura un contrat professionnel en 2012/2013. Projet sportif : exercer le métier de joueuse professionnelle à temps plein. Etre 1ère à son poste dans un club de D1. Jouer en équipe de France. Coralie Lassource (Issy Paris Hand) Née en Club d origine : Carrefour Tivoli en Martinique. Poste : ailière gauche. Parcours sportif : pôle de Chatenay, centre de formation d Issy les Moulineaux depuis 3 ans. Scolarité : elle met ses études de côté pour se consacrer au handball. Statut en 2012/2013 : va signer un contrat de joueuse professionnelle. Projet sportif et professionnel : être joueuse professionnelle. Laura Glauser (Metz) Née en Club d origine : Val de Saône (Haute Saône). Poste : gardienne. Parcours sportif : pôle de Franche Comté, 2 ans de centre de formation à Metz. Scolarité : titulaire d un CAP. Statut en 2012/2013 : signe un contrat professionnel. Projet sportif : se consacrer au hand, aller en équipe de France et jouer dans une des plus grandes équipes européennes N 129

5 «On a toujours des choses à apprendre» Quel regard avez-vous sur la 1ère division? Laura : c est bien d être en LFH pour notre âge. C est un bon niveau. Coralie : on joue contre des filles qui évoluent en France A. ça élève notre niveau, on apprend beaucoup. Je vais être joueuse professionnelle dès la saison prochaine, mais je n ai pas d appréhension car j étais déjà dans ce rôle là cette année. Je m entraînais tous les jours comme les professionnelles. Du coup, j y ai pris goût et j ai pris l habitude. Comment vous situez-vous dans cette division? Les 3 en chœur : comme des joueuses en formation. On a toujours des choses à apprendre. Coralie : on n a pas beaucoup d expérience par rapport aux autres. On commence Comment appréhendez-vous ce métier de joueuse professionnelle? Laura : on n est jamais à l abri d une catastrophe. J ai une crainte de la blessure. Après, je n'y pense pas trop. Pour moi, c est ballon, ballon, ballon. J ai organisé ma vie par rapport au handball et j ai fait beaucoup de sacrifices pour réussir quelque chose. J en ai fait certains naturellement. D autres m ont davantage coûté. Comme par rapport à la famille. Coralie : je fonce. Je ne me pose pas trop de questions. Je veux me consacrer à ma passion. Du coup, il faut que je travaille et que je me donne tous les moyens pour réussir. Manon : avec mes études, j assure la sécurité pour après. Mais je me dis que ce métier ne va pas durer éternellement. Je vais profiter au maximum de mes années handball et essayer d arriver au meilleur niveau, me donner à fond. J ai déjà eu une grosse blessure, et je sais ce que c est. J appréhende. Je vais tout faire pour que ça n arrive plus. Votre regard sur l équipe de France A? Laura : c est un rêve, un but. Manon : ça donne envie d arriver à ce niveau. Vos attentes par rapport aux gens qui vous encadrent? Manon : on a envie de ne pas les décevoir et de donner le maximum pour qu ils arrivent à nous faire confiance et nous faire grandir. La relation de confiance se fait avec l entraîneur, avec le groupe. L entraîneur doit être juste et récompenser l effort de la joueuse. Coralie : je souhaite gagner la confiance de l entraîneur pour jouer et continuer à faire des efforts. Quels conseils donneriez-vous à de jeunes joueuses qui ne connaissent pas le chemin pour aller en équipe de France? Laura : il faut se donner les moyens d y arriver. Il faut être toujours à fond. Coralie : dans la difficulté, il ne faut pas lâcher, ne pas baisser la tête. Le travail paie. Manon : il ne faut pas avoir peur, se dire que ça n arrive qu aux autres. Il faut beaucoup de soutien des gens qui sont derrière nous. Dans toutes les démarches, avec le pôle et le centre de formation, changer de vie, c'est quand même quelque chose. Repères Paul Landuré en quelques dates Années 80 : - Conseiller technique régional dans la ligue PIFO. - Entraîneur de club : ACBB en masculin (D1M), Racing club de France (D2M) et en féminine (D1). - Responsable du centre de haut niveau masculin de Chatenay Malabry. - Chargé à la FFHB de la mise en place des outils de détection et d évaluation dans le cadre de la rénovation du dispositif de renouvellement de l élite jeunes : Conseiller technique national à la FFHB : Entraîneur national responsable de la catégorie France Juniors avec des missions de gestion de renouvellement de l élite du secteur féminin, la relation avec les pôles espoirs, le suivi, la formation des cadres de pôle espoirs. Depuis 2002 : responsable de la mise en place de centres de formation féminins et lecteur à l IHF. Depuis 2011 : co-responsable du DES. 09