Devenirs urbains. Maryse Carmes, Jean-Max Noyer. Maryse Carmes, Jean-Max Noyer

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1 Maryse Carmes, Jean-Max Noyer Maryse Carmes, Jean-Max Noyer Collection Territoires Numériques, dirigée par Le GRICO avec le soutien du groupe La POSTE/Branche Numérique et Docapost Dans la même collection : Territoires et traces numériques (à paraître 2014) Intelligences collectives (à paraître 2015) Les débats du numérique (parution 2013)

2 8 Sommaire Sommaire...7 Présentation...9 Maryse Carmes et Jean-Max Noyer Introduction...21 Maryse Carmes et Jean-Max Noyer Collaborative ou intelligente? La ville entre deux imaginaires...43 Valérie Peugeot Villes de nains et de géants...65 Francesca Musiani L instauration de la transition énergétique dans le Nord-Pas de Calais.87 Maryse Carmes et Jean-Max Noyer Les usages du numérique dans le débat public Nicolas Douay La ville intelligente racontée par ses chefs de projets : Rennes Métropole.245 Maryse Carmes L urbain trans-formé par Internet et les TIC Alexandre Rigal Une ville émotionnelle Alain Mons Algérie : sens et enjeux d une urbanisation par le bas Abdelkader Lakjaa Les auteurs L homo mobiquitus Serge Miranda De quoi «New Songdo City» est-elle le symptôme? Edouard Malsch Une approche philosophique de la ville numérique : méthodes numériques et géolocalisation Alberto Romele et Marta Severo

3 10 Présentation Maryse Carmes et Jean-Max Noyer Les contributions de ce livre appréhendent plusieurs transformations affectant les écologies urbaines sous les conditions de l'extension du milieu numérique qui leur est associé. Dans le premier article Valérie Peugeot aborde la transformation urbaine en cours sous les conditions des réseaux et technologies numériques et la met en perspective en rappelant que «l histoire de la ville occidentale est marquée par l irruption de nouvelles techniques qui à échéance régulière, viennent soulever des controverses quant au projet de «vivre ensemble», avec en motif récurrent, la tension entre centralisation et distribution. Elle met en évidence ce qu elle nomme la «mise sous tension» des technologies de l information et de la communication et les différentes que la question de la production de l information, de son stockage, de son contrôle et de sa réutilisation est au cœur de l avenir de la ville de demain. La ville de demain (qu elle soit dite, intelligente, en transition, collaborative ou «en Commun») est, de toutes les manières, de plus en plus productrice d informations, qu il s agisse de données (quantités d ordures ménagères, mouvements migratoires, géolocalisation des services publics, mesure d impact énergétique, etc.) ou de contenus (archives de la ville, projets urbains, etc.). Au point qu il lui semble plus pertinent et moins normatif de parler de «data city» plutôt que de «smart city». Dans cette perspective, l auteure pose l hypothèse que le partage de l information par, pour et sur la ville, constitue une pierre angulaire de la démocratie à l heure numérique. Cette hypothèse soulève de multiples interrogations. La data city est en effet le fruit d une multiplicité de données d origines différentes. Modèle distribué et ascendant versus modèle centralisé, divers imaginaires se mélangent dans la conception de la ville augmentée de ses technologies et de ses données. Cette tension nous oblige à revisiter la question de la gouvernance de la ville à la lumière de la production, de la gestion, et de la circulation de l information numérisée qui lui est attachée. Dans ce cadre les conditions de la coproduction et de la distribution de cette valeur, par et pour les entreprises, les pouvoirs publics, la société civile, les habitants, deviennent un enjeu de pouvoir. Renforcer la démocratie locale, c est s assurer qu il n y ait pas «un maître des données», public ou privé, mais que cette richesse informationnelle circule entre tous ceux qui tissent la ville». Cette interrogation est reprise d un point de vue différent par Francesca Musiani qui pense le rapport entre «Interfaces urbaines et techno-politiques d infrastructure (décentralisée)». Elle note que nombres d initiatives, promues par des collectifs citoyens aussi bien que par des institutions, cherchent aujourd hui à informer et construire les «villes intelligentes» du futur proche ces villes qui seront gouvernées et gérées au moyen de l utilisation omniprésente de dispositifs numériques. À partir de travaux menés sur les architectures-réseau décentralisées, et en contrepoint d'approches promues de manière top-down par des institutions nationales informées en retour. À partir de son organisation la plus invisible et souterraine, sont étudiés des dispositifs et des processus par lesquels la «ville intelligente» comme infrastructure urbaine participative, montre comment ces technologies et infrastructures décentralisées peuvent éclairer la performativité des objets de communication, la participation des publics, l invention de «technologies objets techniques pour former un réseau maillé indépendant et en permettant une communication entre points plus ou moins mobiles, le réseau mesh est utilisé à Détroit pour mettre en communication des capteurs entre eux mais aussi pour déployer des zones Wi-Fi gratuites. Pour sa part, le cas de la Place General Vara del Rey (ville de Madrid) illustre l'émergence de nouveaux «paysages infrastructurels» : tout en préservant l usability de la place pour les citoyens, celleci devient un dispositif de production d énergie et de gestion de l eau. À la suite de ses travaux passés sur les architectures de réseau décentralisées, qu elle a déjà résumé sous l étiquette «nains sans géants», elle précise les enjeux de ces techno-politiques urbaines émergentes où les infrastructures numériques jouent un rôle fondamental. La dissémination des capteurs et objets intelligents, la production et les croisements des dits big data, impose aux devenirs urbains

4 Présentation la question des interfaces, des applications, des réseaux, des architectures et des protocoles de leur centralisation ou décentralisation. Son analyse contribue de manière forte à l exploration des manières dont la «ville intelligente» prend forme l intelligence de la ville, dans la ville. À travers un certain nombre d exemples et en particulier celui de «New Songdo City» en Corée, Edouard Malsch multiplie les interrogations sur les formes d actualisation des intelligences et des modes d existence dans la ville. Il met l accent sur les effets de la révolution numérique et sur le remodelage des structures urbaines, économiques, sociales et culturelles accompagnant le processus de création de la ville actuelle. Selon lui, la «Metropolis de demain» est une ville fondamentalement numérique, conçue en exploitant les TIC, en utilisant des outils de simulation et de modélisation, afin d'améliorer son fonctionnement. C'est une ville dont les éléments (qu il s agisse des conduites de gaz ou d'eau potable, des feux rouges, des usagers eux-mêmes) sont connectés à un réseau, reçoivent et produisent en permanence des données qui peuvent être récupérées et utilisées en temps réel pour optimiser son fonctionnement. «Tel un plombier qui déploie ses réseaux d eau chaude et d eau froide au sein de la Ville, Cisco Systems développe les réseaux numériques qui permettront aux résidents de suivre, en temps réel, leurs consommations d eau et d électricité, de travailler, d étudier ou de passer une visite médicale depuis leur domicile. La liste n est pas exhaustive. L omniprésence de capteurs permet, par exemple, de surveiller les produits jetés dans les poubelles recyclables ou encore de détecter automatiquement une chute dans une maison de personnes âgées. Ce système révolutionnaire a pour objectif une minimisation extrême des pollutions et une mutation des modes de vie actuels». Il rappelle aussi que «le «master-plan» de Songdo City est l œuvre de l agence d architecture américaine Kohn Pedersen Fox (KPF), et résulte d une habile combinaison entre différents exemples de systèmes urbains : Pékin, Shanghai, Paris, Vienne et Londres. Une réalisation qui met en lumière les nombreux enjeux contemporains de la ville numérique: de l utilisation des données personnelles à la traçabilité intrusive des individus, du Smart Grid au monitoring généralisé des infrastructures urbaines, etc. Il établit aussi le lien entre ville numérique et développement durable et ses formes ubiquitaires. La place centrale du smartphone est souligné avec force et la question politique des interfaces est stratégique. La ville ubiquitaire doit pouvoir se corriger et s améliorer d elle-même, grâce aux différentes informations produites par les habitants et transmises grâce à la multitude de capteurs qui imprègne la sphère urbaine. Du contrôle centralisé à la recherche d une autonomie l'informatique pervasive et l'informatique invasive, et que l'une des conséquences et la montée de «folksotopies», c est-à-dire des différents territoires augmentés par les contributions d autres urbains : «un environnement à la fois collectif et individuel ; entièrement cliquable», sont mis en évidence. «La navigation entre ces lieux réels, réinvestis par le digital, s effectuent par le biais d interfaces que l on toujours cette idée, que l usage du lieu où l on se trouve ou que l on traverse, est La question du «Local» est là présentée en résonance implicite avec cette théorie des milieux chère à P. Sloterdijk, à la nécessaire pensée du «Local», à l heure des réseaux et de la mondialisation. Ville hybride donc, transformation de l espace encore travaillés comme marques de la virtualisation de l urbain. À partir d un savoir faire fort dans le secteur du développement des applications et d une pratique inscrite dans la mouvance de l émergence de l Internet des objets, Serge Miranda présente une introduction stratégique et technique basée sur plus de vingt ans d innovation sur les systèmes d information du futur prototypés dans le cadre du master MBDS de l Université Nice Sophia en synergie avec le monde industriel et les utilisateurs (dont une dizaine d années sur la mobiquité). Serge Miranda examine la convergence entre la MOBIlité du téléphone devenu ordinateur (le Smartphone) et l ubiquite d Internet devenu 2.0, et marqué par l arrivée du haut débit dans la poche. Il indique qu une véritable ingénierie des usages (services ou applications) mobiquitaires est en train de se développer. La Mobiquité repose notamment sur des étiquettes du monde réel (les tags) (augmentée ou diminuée), le transmedia, le big data. Les architectures des systèmes d information mobiquitaires sont en cours d évolution rapide: au niveau serveur de base de données, au niveau serveur d applications, au niveau serveur mobile (autour de HTML5), au niveau serveur EDGE (gérant les objets communicants, les tags comme les capteurs), jusqu'au niveau des serveurs d interaction (purement recherche aujourd hui) encapsulant de l intelligence au plus près de l utilisateur pour optimiser les performances. De nombreuses expérimentations et recherches

5 Présentation illustrent les opportunités liées au déploiement de services mobiquitaires : un dispositif de paiement mobiquitaire (NFC) en Inde, Maroc et Haïti; une plateforme de gestion de tags (QR Code et NFC) avec des interfaces originales vers les réseaux sociaux et la réalité augmentée dans le secteur de la culture, du tourisme et du marketing; un dispositif d assistance aux personnes âgées isolées basée sur des d objets communicants et un simple téléphone mobile. économiques, sociologiques, politiques en cours, induites notamment par un nouvel espace/temps dans lequel évoluerait l'homo Mobiquitus. Cette proposition, qui est une prédiction, consiste à annoncer, une évolution vers l'holocratie (comme milieu politique) et la création d'un nouvel espace commun à concevoir à partir de la connaissance des données, et des opportunités d'action offertes par la mobiquité. certaines formes de transhumanismes. La ville intelligente est aussi racontée de manière plus réaliste par ses chefs de projets et ce, dans le cadre de l'expérience de Rennes Métropole Ce document synthétique réalisé par Maryse Carmes, examine à partir de plusieurs interviews, certains des dispositifs mis en oeuvre par la collectivité et prenant appui sur un écosystème de l'innovation numérique particulièrement dynamique. Parmi la multiplicité des expérimentations menées, cet article s attache à mettre en avant les modalités de participation des habitants à l'aménagement urbain dans L'Open Data Rennais est également décrit. Sont analysées en particulier ses relations avec le pilotage des politiques publiques. L insertion du Big Data dans les processus décisionnels - et les multiples interfaces et systèmes d'information qui les accompagnent (applications mobiles, objets connectés, capteurs...) - se présente comme une rupture de l'ensemble de l'écologie urbaine et constitue l horizon consistant et résistant de l expérience de Rennes Métropole. Et les problématiques de cette quadruple hélice «IOT/BD/DM/OD» 1 sont décrites pour partie: exploitation des données de géolocalisation (via les données d'un opérateur de téléphonie mobile) pour connaître et modéliser les déplacements des habitants d'un quartier; agrégation et analyse de données de consommation électrique de bâtiments et publication en open data des résultats (Open Energy Data). 1 Internet of Things / Big Data / Data Mining / Open Data urbaines et se «négocie une véritable rupture de l'économie politique des territoires.» D'une manière générale, «toutes ces initiatives obligent à penser l'évolution des processus décisionnels en matière d'urbanisme, des nouveaux moyens de pilotage de l'action publique que constitue le dispositif couplant Open Data / Big Data / sur les intelligences collectives, s'accompagne d'une différenciation de leurs modes déployer des modèles plus a-centrés (voire bottom-up) de production et circulation des savoirs, etc. D'autre part, liées notamment aux problèmes du développement des «real-time environnemental data bases» qui se fondent sur la collecte distribuée et la dissémination de capteurs dont les vecteurs sont les citoyens. Cela conduit Marta Severo et Alberto Romele à dessiner les contours d une approche philosophique de la ville numérique en insistant en particulier sur les méthodes numériques et la géolocalisation. La caractéristique la plus intéressante des médias numériques est que toute interaction qui les traverse laisse des traces qui peuvent être facilement enregistrées et aisément traitées à travers de nouvelles traces numériques dans le contexte d analyses urbaines. Les traces numériques sont un des enjeux majeurs à la fois pour les économies politiques nouvelles et pour les modes de création de Valeur(s), mais aussi comme terrain de recherche en sciences et sciences sociales et en particulier pour les recherches urbaines. «L'urbancomputing» considère que chaque appareil, personne, véhicule, bâtiment, peut être un capteur permettant de comprendre la dynamique de la ville. Ces traces offrent aux chercheurs des terrains de recherche ethnologique inédits et les données géolocalisées sont des indices privilégiés pour la compréhension de certains aspects de la réalité sociale. Ces deux auteurs s interrogent sur la relation que les méthodes numériques génèrent entre le numérique et la réalité (sociale). Dans une première partie théorique, ils abordent le sujet du point de vue philosophique. Dans une deuxième la géolocalisation. Quant à Nicolas Douay, il porte son attention sur les usages du numérique dans le débat public en aménagement et tente d analyser et d évaluer certains des nouveaux outils conçus pour rendre effectif le tournant collaboratif

6 Présentation de la planification urbaine. Il étudie différentes plateformes numériques développées pour favoriser la participation du public aux projets d'aménagement de l'espace dans la perspective du débat théorique quant au tournant collaboratif réseaux sociaux dans le cadre du débat public, l organisation de concertation de logiciels ou d interfaces pour représenter et discuter différents scénarios d aménagement. Dans ces quatre dernières contributions il est mis l accent sur la d'information géographique/geoweb, 3D, dispositif immersif, cartographies à base de données ouvertes par l'administration ou collectivement enrichies par les habitants...). De manière différente, elles décrivent ainsi la façon dont se trouvent au coeur des processus de conception associant des démarches d'urbanisme participatif à des modes de représentations complexes. L expérience de Rennes Métropole avec l organisation de rencontres et de débats avec les habitants à partir de la projection de l'évolution future de quartiers sur la base de modélisations 3D, l expérimentation de crouwdsourcing pour l'aménagement des ou de services et la constitution d'une mémoire des expériences de la ville sont à cet égard très interessants. De même ailleurs, l étude des plateformes (réseaux sociaux et outils de modélisation) destinées à ouvrir des espaces de débats, à accroître et enrichir la participation du public aux projets d'aménagement telles celles des opérations «Carticipe» (Laval, Strasbourg,..), les approches de type «SimCity» à Chicago... portent des interrogations fortes sur l'évolution de la ces dernières, de leur couplage à d'autres types de «données». l examen approfondi des principaux aspects de l'instauration de la transition énergétique dans le Nord-Pas de Calais par Maryse Carmes et Jean-Max Noyer, présente l effort produit par un ensemble de collectivités et acteurs du Nord-Pas de Calais pour faire face à la question de la transition énergétique, dans le cadre À partir notamment de l'examen des processus de travail et de mobilisation des acteurs de la région, cette approche concrète décrit la manière dont cette région, forte de nombreuses politiques pré-existantes en matière de développement mouvement. Cette mobilisation et la fabrique du consentement qui l accompagne s appuient sur le projet de la «Troisième Révolution Industrielle». Le rôle joué par le choix des analyses vulgarisatrices de J. Rifkin - comme référence principale, par l implication de son équipe et par le Master Plan qu'elle rédige, est mis en relief à travers l entretien accordé au Grico par le directeur du projet au Conseil Régional, Mr. C. Lenglet. À partir des commentaires formulés par les groupes de travail et les collectivités territoriales sur le Master Plan, on voit comment ceux-ci débattent, ajustent, proposition très ambitieuse de transformation d'un territoire à ses différents niveaux d'échelle. Par un alignement des enjeux écologiques, économiques et sociaux, les avec la création d'emplois et une transformation des pratiques collectives. Mais, les devenirs urbains sous les conditions du plissement numérique sont complexes et les hétérogenèses qui les parcourent puissantes. Cela mérite selon Alexandre Rigal, que l on s interroge sur les trans-formations à l oeuvre.en effet, selon cet auteur, on découvre en pensant leurs pratiques dans l'espace urbain que les Technologies de l'information et de la Communication sont probablement mais bien des trans-formations des acteurs et des pratiques des outils entre eux, en particulier par la communication. De la prise en compte de ces pratiques variées, des mélanges de codages spatiaux et digitaux qui se nouent en certains acteurs, en certains lieux et à certains moments, émerge l'importance du concept de transformation pour comprendre l'agencement des espaces urbains que nous habitons. interconnectés par internet. Repenser donc l'urbanisation à l aune des relations numériques est un tâche centrale et pourrait se faire à partir de deux processus en apparence contradictoires : la mise en relation et la sélection dans un agencement qui recèle le plus grand nombre possible de virtualités s'il est connecté à internet. Ces deux processus se traduisant en «codage spatial» : par "connexion et isolation". «L'urbanisation avec internet porte en elle les formes d'à venir possibles. L'urbanisation se conçoit alors dans un au-delà de la ville, en partie contre la ville, en partie sans ville, c'est-à-dire que l'espace urbain contemporain est bien plus qu'une ville. Urbain et internet sont en trans-formation.» Il décrit donc

7 Présentation l état contemporain de l'urbanisation traversé au moins par deux dynamiques contradictoires de trans-formation. De plus l auteur propose alors de nouvelles notions pour dire les états successifs et en tension de l'urbanisation. «Ces mots, (ces notions) ont à énoncer le démantèlement de la ville, par l'isolation en des lieux multiples et discontinues, et par le rapprochement en des lieux multiples et interreliés. C'est pourquoi il suggère d'utiliser «urbain sans ville» pour exprimer la première mise en forme, et «urbain contre-ville», qu'on raccourcira en contreville, pour explorer la deuxième. La contre-ville se présentant, non pas comme une opposition et une rébellion face à la ville mais comme agencement spatial de l'autre, la fermeture par des frontières multipliées. Tous ces actes rendent la ville caduque, et nous donnent à penser un urbain sans ville. La densité est là, car si nombreux sont les isolats on s'isole souvent à plusieurs. Cependant la diversité archipel d'îles. Entre ces îles, ceux qui se rapprochent le plus, se trans-forment vaguelettes qui caressent et abreuvent les îles. Si ces courants, certes, emportent aux aussi la ville urbaine, c'est pour mieux multiplier ses places, sa densité et sa entre ces deux dynamiques d'urbanisation. Voir seulement les îlots c'est tomber d'optimisme pour rendre l'urbain invivable.» De son côté, Alain Mons fait surgir avec force la ville émotionnelle comme milieu de l expérience de soi. Il propose une perspective anthropologique de l'intime, émotionnelle et nous invite à la penser comme agencement désirant, milieu riche de production de subjectivités. La ville est un milieu «qui n est ni un cadre, ni une contrée, qui est un rapport plutôt qu un support, un milieu, entre les lieux». L'auteur nous rappelle combien l'imaginaire est lui-même constitutif, de manière permanente, de nos expérimentations urbaines. En résonance, entre autre, avec l élaboration par Gilles Deleuze et de Felix Guattari d une théorie des géographies libidinales et affectives, la ville émotionelle d Alain Mons est «la cité subjective et coexistentielle dans laquelle nous évoluons aujourd hui. comptent parfaitement. Cette scène secrète de la ville se déploie à travers des imprégnances quotidiennes et ontologiques, des pratiques intermittentes, des que nous en percevons.» L auteur développe ainsi «une affectologie urbaine (qui) intègre les réalités parallèles engendrées à la fois par la dimension autopoïétique mystérieuse de la cité et par les braconnages sensibles des habitants selon des les bougés de la perception, les bifurcations du sensible.» Ce faisant Alain Mons propose une écriture puissante à même de pouvoir nous aider à capturer les modes perceptifs, les modes énergétiques, les nouveaux sensualismes expressions et exprimés des nouveaux territoires existentiels peuplés d interfaces nomades proliférantes, et où le plissement numérique dessine, produit, fabrique de nouvelles architectures à la fois molaires et moléculaires, invisibles pour partie et dissoutes dans les luminescences pâles et pourtant sans fond, vers les systèmes de Les rapports des «Dedans et des Dehors» se creusent et nous dit l auteur, ce «qui est alors interrogé c est la production de la subjectivité comme la désigne Félix Guattari, puisque c est elle qui oriente les sociétés à travers des agglomérations existentielles». L auteur fourni là des grilles d intelligibilité à même de troubler les performativités procédurales attachées aux formes de plus en plus riches prestige et la labilité-créativité des micros-narrations, des événements dans la ville. une autre histoire, Abdelkader Lakjaa explore les pratiques urbaines en Algérie. Il concepteurs de la ville, tant coloniaux que nationaux, et les Algériens habitant les villes. Il présente des enquêtes de terrain à travers lesquelles l observation de données factuelles se mêle à l écoute du discours des acteurs. Son travail a acteurs urbains injectent dans leurs pratiques des espaces urbains. Pour ce faire, Abdelkader Lakjaa aborde la société urbaine algérienne en essayant de décrypter les pratiques et les imaginaires qui donnent du sens à ce qui est urbain ici et de recherche «par deux orientations principales: d'une part, la détermination des limites et des variations à l'intérieur desquelles la société reste approximativement elle-même; d autre part, le repérage des processus par lesquels la société devient

8 Présentation 19 ici, processus générateur de sens nouveau, le sens comme «porteur de valeur et de différence». Création, plus de différenciation que de répétition, c'est ce urbaine émergente en Algérie à propos de laquelle «le problème se pose moins en termes d'identité perdue que de convergence à venir; et sous des formes que nous sommes mal préparés à concevoir». Cet article montre aussi combien le processus d urbanisation est complexe, hétérogène, protéiforme et pris dans des temporalités historiques ouvertes. Notre introduction rappelle qu il n y a donc pas, à l évidence, une ligne unique de techno-politique urbaine et un seul type de couplage entre les technologies numériques et la ville. Le plissement numérique du monde s incarne dans les mondes urbains de manière protéiforme. Plus encore, le couplage entre Urbanisation et Numérique, Urbanisation et Internet des objets, semble produire une sorte de vertige anthropologique autour du fondement de notre milieu associé. C'est à l'éclairage des possibles devenirs urbains, de leurs potentialités créatrices mais aussi des débats politiques qui les accompagnent déjà, que cet ouvrage veut contribuer.

9 22 VOUS AVEZ DIT «SMART CITIES»? Introduction Maryse Carmes, Jean-Max Noyer La ville devient intelligente. Qu est-ce que cela veut dire? Pour sortir du slogan et tenter de comprendre ce qui se trame et se joue là, maintenant, il nous faut prendre la mesure de l hétérogénéité des formes urbaines actuelles ou en négociation, des projets («smart») qui les accompagnent, des débats qui les parcourent. Il n y a pas, à l évidence, une ligne unique de techno-politique urbaine et un seul type de couplage entre les technologies numériques et la ville. Le plissement numérique du monde s incarne dans les mondes urbains de manière protéiforme. Ce que nous appellons le plissement numérique de la ville (et du monde) désigne le tissage continu qui ne cesse de croître entre les technologies numériques et les milieux urbains, entre les données et les populations d êtres (animaux et végétaux compris) et d objets, etc., tissage qui vient actualiser, transformer ce qui constitue un territoire, les manières de l habiter, de s y mouvoir et de le penser, son écologie tout entière (psychique, sociale, matérielle, environnementale, économique, politique, etc.). Et ce processus va de pair avec les dynamiques hybrides du vivant, quand la vie se poursuit, se complique et se creuse par des moyens non-organiques. Ils sont encore en résonance avec les crises écologiques majeures [Guattari, 1989] 2 qui «Félix Guattari et l écosophie» in [Antonioli, 2007, pp ]. «Au sein de la société planétaire contemporaine, les villes sont engagées (au moins depuis le XX e siècle et la première révolution industrielle) dans un processus de technicisation, qui ne cesse de s accélérer dans le cadre d un processus parallèle de globalisation. Les mutations techniques ont transformé la construction, d abord par l introduction de nouveaux matériaux (l acier, le verre, le béton) et ensuite par les équipements mécaniques et électroniques (dès l introduction des ascenseurs, jusqu aux dernières formes de «conditionnement» de l air et de la température). Les transports (le chemin de fer, s actualisent et avec la recherche de moyens de gouvernance nouveaux, quand la vie prend sur elle le but et que nous avons à présent de plus en plus conscience que nous avons à maîtriser autant que faire se peut, les conditions de notre survie, c est-à-dire de nos milieux associés, internes et externes. hybrides 3 et l extension des «devenirs indoors» [Sloterdijk, 2006] au cœur même de ce qui s exprime, s érige par exemple en Arabie du côté de Dubaï, où (pour reprendre les termes de Mike Davis) fusionnent Albert Speer et Walt Disney, jusqu à ces lignes de fuites étranges que nous chevauchons entre «anarchie en plus profondément les «milieux» de nos vies, nos habitats. Cela affecte nos comportements, nos perceptions et nos régimes de désir. À Dubaï, selon Mike Davis [Davis, 2007], «après la translation d une culture vidée de son contenu et la transplantation d une nature sans nature, elle [la troisième singularité de Dubaï] consiste dans l organisation de la ville en une série d enclaves libertés que ne chérissent pas les pétromonarques au pouvoir ou des formes de décadence indispensables pour que l illusion d Occident soit complète. Ainsi, dans les limites d Internet City, la liberté d expression sur le Net est sans aucune entrave». Dubaï Media City et Dubaï Internet City se sont depuis, on le sait, illustrées par une censure renforcée 4. En d autres zones du globe, à travers par exemple les cas présentés dans son numéro spécial consacré aux «smarts cities» (août 2011), nous puis le tramway, le métro et l automobile) ont été dans un premier temps un puissant facteur de télégraphe jusqu au réseau Internet) ont augmenté la mobilité des citadins, démultiplié la vitesse des échanges d information, mais elles ont aussi et surtout transformé en profondeur les mentalités et les comportements urbains.» 3 Sur la question des territoires, nous renvoyons à l ouvrage sous la direction de Thierry Paquot et Chris Younès, Le territoire des philosophes, lieu et espace dans la pensée au XX e siècle, [Paquot, Younès, 2009]. 4 Exemples : des sites qui évoquent les positions politiques alternatives, une vision non orthodoxe de l islam, ou ceux qui critiquent la société, et notamment la famille royale, ou encore la religion ou la situation des droits de l Homme, sont rendus inaccessibles (source : reporters sans frontières) http ://fr.rsf.org/surveillance-emirats-arabes-unis,39724.html ; On 13 April 2008, du EITC - the via the UAE s censorship proxy which blocks access to any content deemed inappropriate. (source wikipédia, page Internet City Dubaï).

10 Introduction montre un ensemble de facettes de la ville intelligente : réduction de ses impacts écologiques et optimisation énergétique ; gestion intelligente des déplacements et à leur ville mais aussi, transformation des relations sociales ; déploiement de capteurs nourrissant un ensemble de bases de données indissociables d un Truly smart cities will emerge as inhabitants and their many electronic devices are recruited as realtime sensors of daily life. Networking the ubiquitous sensors and linking them to government databases can enhance a city s the city is a solution to the problems of our age, and this week, we present it in the true urban spirit : best ideas forward. 5 Les formes de cette expérimentation sont donc variées et souvent de nature opposées. Elles vont donc de Dubaï au réseau «Urban Living Lab». D un côté, Dubaï et son projet «Smart city» associant la performativité des procédures au maintien voire au renforcement d un dispositif politique «a-démocratique». Tel est bien en effet le projet de Shaikh Mohammad qui souhaite mieux connecter sa ville pour améliorer la coopération entre «résidents» et «émirat» 6. Pourtant, comme l indique François Cusset, «Dubaï n échappe pas 5, September 2011 et aussi dans le même numéro, by Mark Fischetti. 6 Shaikh Mohammad says «As a smart city, government departments will be inter-connected to provide faster services and information to all citizens and guests. We strive to create a new smart in public locations. Smart sensors will be installed throughout the city to provide live information and services with the aim of providing all residents and visitors with a better quality of life. The internet in main public areas. Fibre optics are strands of very thin optically pure glass that carry digital information over long distances at extremely fast speeds.«our goal is to improve the quality of life as we aim to harness technology for the establishment of a new reality in the city of Dubaï, a different life, and a different development model. We want our services to reach every child, mother, youth, businessman, and tourist to make a new quality of life for all,» he said. Because of the available infrastructure for connectivity, every smartphone user will be able to access up- à la fragmentation ; elle semble même en avoir fait un principe urbanistique. Les liens sociaux, d une part, en l absence d espaces publics, se (restreignant) à l espace des communautés résidentielles fermées à la Truman Show et des mégaenclaves économiques autorégulées (zones franches, centres commerciaux, pôles 7. De l autre côté, nous avons une incarnation expérimentale différente, celle des «Urban Living Lab» qui se sont développés dans le cadre d un programme européen en Ils prennent principalement pour axes stratégiques, les problèmes liés à du label européen «Urban Living Lab». Parmi eux, Saint-Quentin-en-Yvelines (France), Helsinki (Finlande), Barcelone (Espagne), Trente (Italie) etc. D autres sont en cours de création en Chine et au Brésil 8 Plus précisément ils s appuient sur le concept de «laboratoire vivant» conçu comme un écosystème d innovation centré sur l utilisateur, agissant dans un contexte territorial (ville, agglomération, région). «The concept is based on a systematic user co-creation approach integrating research and innovation processes. These are integrated through the co-creation, exploration, experimentation and evaluation of innovative ideas, scenarios, concepts and related technological artefacts in real life use cases. Such use cases involve user communities, not only as observed subjects but also as a source of creation. This approach allows all involved stakeholders to concurrently consider both the global performance of a product or service and its potential adoption by users. This consideration may be made at the earlier stage of research and development and through all elements of the product life-cycle, from design up to recycling». cours renforce le caractère protéiforme du processus d urbanisation [Mongin, 2013], son creusement intensif. Dans un article de 1994, Françoise Choay écrivait L Europe est aujourd hui triomphalement urbaine. L espace rural et les populations rurales s y amenuisent chaque jour tandis que se multiplie le services and much more, any time, anywhere.» http ://gulfnews.com/news/gulf/uae/general/ shaikh-mohammad-announces-smart-city-project-to-transform-dubaï François Cusset in [Davis, 2007]. 8 Voir http :// et http ://www. openlivinglabs.eu/news/isj-special-issue-smart-cities).

11 Introduction nombre des megalopoles, conurbations, communautés urbaines, technopoles et technopôles. «Ville» est devenu un maître mot de la tribu politique, un mot à tout faire de la tribu médiatique, le mot alibi des clans des urbanistes, d aménageurs, d architectes, d administateurs, de sociologues qui la scrutent, l auscultent et/ou prétendent lui donner force. [Choay, 2006] Y A-T-IL ÉQUIVALENCE ENTRE «URBANISATION» ET «PRODUCTION DE VILLE»? Qu en est-il par exemple de cet urbain qu évoque Augustin Berque, Urbain diffus qui succède au monde urbain (et qui) ne peut pas faire monde à son tour-comme la campagne l avait fait par rapport à la forêt, puis la ville par rapport à la campagne non seulement parce qu il n est pas viable écologiquement, mais, en outre, parce qu il n a aucune limite qui puisse l instituer comme tel. Il ne peut pas exister, il est acosmique.» [Berque, 2012] Or «faire monde», «exige d instituer des limites, si aléatoires et provisoires soientelles». [Donzelot, Mongin, 2013] Quelles sont les frontières nouvelles pour une large part distribuées (Ecran-Claviers-Applications) qui se fabriquent dans le cadre du plissement urbain numérique et quels sont les modes d existence qui frayent là leurs voies? Schémas tirés de Hans Schaffers, Nicos Komninos, Marc Pallot, Brigitte Trousse, Michael Nilsson, Innovation, 2010 De son côté, pour Olivier Mongin, l évolution actuelle se caractèrise par des dégage une typologie qui «renvoie à l hybridation de l immatériel et du matériel dans le registre spatial et de scénarios urbains transnationaux qui ne sont pas la particularité d une culture ou d une zone géographique et qui peuvent cohabiter au sein d un même territoire». [Mongin, 2013] Les tendances selon lui sont au nombre des trois, les espaces hybrides au nombre de trois également et 9 ; le recul de la mixité urbaine par rapport à la volonté de démarcation ; la privatisation de la vie publique (des espaces et des territoires) qui prend le dessus sur les espaces publics et communs, ou en tout cas en change la nature». De même, dans son ouvrage, «Internet,», Boris Beaude [Beaude, 2012] insiste sur ce fait qu Internet n est pas tant un lieu de synchronisation, qu un lieu de synchorisation, à savoir un espace qui rend possible une action en commun : l interaction. La ville «est d autant plus attractive qu elle associe dès lors toutes les modalités du contact, maximisant plus que jamais le potentiel d interaction sociale de ses habitants, avec elle-même, mais aussi avec son altérité. Avec la généralisation de la géolocalisation, l hybridation de l espace s est accélérée. Elle associe étroitement les territoires et 9 Ce point est pensé de manière autre par P. Sloterdijk.

12 Introduction les réseaux, le matériel et l immatériel, l analogique et le numérique, au point d en changer les qualités. L hybridation de l espace suppose aussi la considération du corps, de l identité désincarnée et de l interspatialité (lorsque l on est tout à la fois sur Internet et dans une salle de cours par exemple)» 10. Nous habitons cette transformation des lieux et nous constatons chaque jour davantage, combien la prolifération des interfaces numériques affecte la notion de local, et combien cette prolifération comme avant garde d interfaces numériques immersives, d espaces immersifs, précédés par les devenirs indoors, ouvre vers des urbanités nouvelles. Urbanités où s éprouvent, sous de nouvelles conditions, les voies qui ont fait émerger l immuno-politique, la volonté immunitaire face à la volonté communautaire, contre mais aussi tout contre cette dernière. La quête compulsive de nouvelles interfaces-applications est donc aussi dédiée ou orientée par la poursuite du mouvement d intériorisation de l extériorité, du dehors. Avoir en vue la créativité comme recherche des conditions pour se soustraire aux processus d altération 11 et assurer notre «occupation permanente» (l occupation de nos esprits, de nos corps, etc.) ainsi que l activation des processus anaphoriques qui vont avec et maintiennent les collectifs dans des états métastables et sous contrôle, tel est un des moteurs de l innovation numérique, dans sa stabilité même. Cela étant, on ne cesse de le répéter et de l entendre, les villes ne seront vraiment couplés, seront des capteurs infatiguables et «en temps réel» des activités de la vie quotidienne. Pour cela, il faut mettre en réseau les capteurs partout 10 Extraits disponibles à l adresse http :// 11 Sur ces points voir les analyses de R. Esposito et N. Luhmann. On rappelle que pour Luhmann «une série de tendances historiques depuis le début de l époque moderne et particulièrement du XVII e siècle, [ont amené] une implication croissante dans la réalisation d une immunologie sociale». [Luhmann, 1984]. R. Esposito analyse fort justement la manière dont Luhmann pense le rapport système environnement dans lequel écrit-il, «le problème du contrôle systémique des turbulences produites par le milieu est résolu non pas simplement en réduisant la complexité du milieu, mais plutôt en transformant sa complexité externe en complexité interne au système luimême». [Esposito, 2010] Aux seuils catastrophiques prés. Et de continuer, qu à cette première suppression de la différence entre système et milieu en incluant complètement le milieu dans le système, ce qui revient objectivement à le supprimer». Ces points sont à examiner, et la radicalité de l adoption, par Luhmann, du concept d autopoïèse à discuter. On sait aussi combien une certaine distribués et omniprésents et les relier aux bases de données des divers dispostifs de gouvernance, pour améliorer l inventivité des villes, des mondes urbains leur open data power» 12 qui se veut nouvel horizon de la politique de la ville, participe de cette création quasi sans limites de données et des dispositifs de traitements adéquats convoquants open source, énergies alternatives, etc. «The vast amount of data that is emerging is the starting point for making daily processes. Extracting information about real-time road conditions, for fraction can be unleashed through smart systems. It is thus no surprise that many large corporations, such as IBM, Cisco Systems, Siemens, Accenture, Ferrovial and ABB, are setting theirs sights on the urban space»? 13 LES MAÎTRES-MOTS DU PLISSEMENT NUMÉRIQUE URBAIN Les manières dont ce mouvement d urbanisation est traversé, porté par le plissement numérique s expriment, s incarnent, à travers un certain nombre de notions. Les notions, qui suivent, sont l expression de politiques enchevêtrées et d actions et de gouvernances hybrides. Il y a tout d abord celle de qui met l accent sur la question de la gouvernance et du contrôle des territoires et des milieux en particulier en s appuyant notion porte aussi sur les questions de cybercriminalités et elle met en jeu les sur les villes. Pour ne citer que lui, Stephen Graham dans son article «When Life Itself is War : On the Urbanization of Military and Security Doctrine» fait de manière claire le lien entre technologies de contrôle militarisées et vie urbaine numérisée» http ://datascienceseries.com/blog/download-open-data-power-smart-cities McKinsey Global Institute, : Unlocking innovation and performance with liquid information, Carlo Ratti, Anthony Townsend, The social Nexus, In, September Voir aussi [Graham, 2012].

13 Introduction La notion de, quant à elle insiste davantage sur les modes de représentation de la ville et leur caractère plus ou moins immersif (simulation : avatars, second life cities, Sim city). Elle met l accent sur les interfaces et les nouveaux modes de connection dans des milieux urbains ou des territoires hybrides pour partie ou massivement numériques. La troisième notion «d intelligent cities» exprime la transformation des intelligences de la ville : c est-à-dire les principes d intelligibilité de la ville et les conditions collectives (plus ou moins) de la production des intelligences sous les conditions des réseaux et des infrastrutures, des protocoles et des agencements de citoyens. Bref tout ce qui complique le caractère distribué des intelligences, de la cognition distribuée pour la gouvernance (polycentrique ou pas) des villes, le crowdsourcing, les dispositifs délibératifs et collaboratifs bottom up, etc. Smart cities, qui est la plus en vogue et peut-être la plus importante, vise sous des formes variées la gestion «optimiseé» et écologique etc. Il y a, dans l approche des smarts cities adossée à la question de la transition énergétique et de la maîtrise anthropo-technique et politique de nos milieux associés urbains, une visée «constructale» problématique 15. C est en effet dans la gestion urbaine que s exprime de la manière la plus avancée, l extension des mouvements de populations 16. C est donc là encore que se manifeste de la manière la plus forte le lien politique entre big data/ /Algorithmique 17. Ce Mais, force est aussi de constater que le rabattement idéologique est constant qui tente de dire les bonnes formes de ce lien. «Villes ouvertes, villes intelligentes» ne sont souvent que des slogans ou dans les cas les plus positifs, expressions des 15 théorie constructale dont il est relativement aisé de percevoir qu appliquée aux sociétés humaines, elle se présente plutôt comme idéologie de la maîtrise absolue, comme moment d éradication de la créativité comme processus et al le monde des ingénieurs : André Béjan Professeur d ingénierie spécialiste de thermodynamique. 16 Charith Perera etc. Sensing as a Service Model for smart cities supported by internet of things. 17 powering smart cities 2013 In Analytics big data. utopies présentes 18. Il n empêche que ce vaste champ de transformation est en expérimentation généralisée. et transforment la compréhension que nous avons des précédentes. Les fortress cities, les gang cities, les chaos cities indiquent d autres dimensions socio-politiques qui sont à l œuvre aujourd hui. Ces notions sont à la fois au cœur des approches socio-politiques et au cœur de la Politique Fiction et «Speculative Fiction» depuis plusieurs décennies. Les procès d urbanisation sont en effet parcourus par une polémologie des narrations spatiales (le plus souvent dans le cadre de la politique et parfois précède les instaurations de nouveaux territores, de nouveaux habitats. LES AGENCEMENTS SOCIO-TECHNIQUES IMPLIQUÉS Le tissage continu via les données, entre des êtres, des objets, des lieux, des architectures, etc., ne cesse de croître. L explosion de l Internet des «objets» nous conduit vers un nouveau dialogue entre les populations d éléments humains et non-humains pour le dire rapidement et vers des populations d actants de plus en plus hybrides. Cette évolution est liée entre autre, aux nouvelles écologies urbaines (des smart cities aux villes sécuritaires en passant par le devenir agricole des villes 19 ) en train d émerger. Elle pose de nombreux problèmes et 18 Voir par exemple Julien Damon : les quatres piliers et les dix tendances de la smart city.«l écosystème qu est la ville constitue un ensemble à quatre métiers, qui peuvent répondre à dix besoins urbains d une manière plus intelligente. «Les meilleures métaphores pour les villes sont celles qui les décrivent comme des organismes vivants. Plus précisément comme des systèmes artério-veineux de réseaux et collective de toutes les intelligences de la ville, vise l usage optimum de ce qui est en place et des projets de développement. Tout ceci, naturellement, est largement fonction des particularités, et il n y a pas un modèle de métropole intelligente qui se plaquerait partout. Il n y a pas de Cet écosystème intelligent qu est la ville, résultante des intelligences individuelles, est un ensemble à quatre piliers (qui sont les quatre principaux métiers de la ville).» http :// quatre-piliers-dix-tendances-smart-city, Julien Damon 05/12/ David Biello, How green is my city, in September 2011 et Moustier et M Baye (1999) : «on appelle agriculture urbaine l agriculture «localisée dans ou à la périphérie de la ville, dont les produits on ajouterait aujourd hui les services sont au moins en partie dirigés vers la ville et dont les ressources productives font l objet d un usage agricole ou urbain ouvrant la porte à http :// ; Lufa Farm ; Whole Foods Garden et Potager expérimental d AgroPArisTech T4P.

14 Introduction fait varier plus rapidement que prévu les socles anthropotechniques et politiques de nos sociétés, organisations et collectifs de pensée, ainsi que les processus de subjectivation. Elle ouvre la question de l ichnologie numérique [Merzeau, 2009 ; Carmes, 2013] à des débats juridiques et politiques majeurs et renforce celle des rapports tendus entre description/anticipation-prédiction/préemption au sein des sociétés performatives [Noyer, 2013a] ; elle conduit à s interroger sur la place hégémonique et controversée de l algorithmique [Carmes, Noyer, 2014]. Les mondes animaux, les mondes techniques, les mondes végétaux et minéraux entrent dans de nouveaux rapports et entament de nouveaux dialogues et cela ne va pas sans affecter les crises en cours. Une ingiénerie sociale puissante se relations entre acteurs humains et non-humains. Le big data est au cœur de cela et le contrôle continu de la réalité (ici urbaine) est de plus en plus fondamentalement «performatif». Plus encore, le couplage entre urbanisation et numérique, urbanisation et Internet des objets, semble produire une sorte de vertige anthropologique autour du fondement de notre milieu associé, semble faire monter une menace d abyssalité (des «data jusqu en bas»), liant le sort des territoires et des habitats aux parthénogenèses du Grand big data, auto-producteur, auto-concepteur de notre réalité urbaine. Cela engage certes une nouvelle anthropologie et l apprentissage de nouvelles langues, écritures, de nouvelles pragmatiques tenant compte notamment, des nouveaux agencements d hybrides mais cela ouvre une béance puissante au cœur machinique de la production de nouveaux sols. Dans le cadre de l anthropocène et de la montée en puissance des dimensions plissement numérique (jusqu aux interfaces immersives) va donc occuper les économies politiques à venir ainsi que les formes de gouvernances de plus en plus Au centre de ces transformations on trouve donc la fameuse transition énergétique comme symptôme majeur, la question trouble des nouveaux modes d existence à venir qui l enveloppe et d un certain point de vue la surplombe, la fabrication de nouveaux milieux 20 avec leurs régimes de désir (ces derniers associés à la tension forte entre des devenirs indoors très puissants et la recherche de nouveaux dehors de nouvelles lignes de fuite). On trouve aussi et ce n est pas le moins important la prolifération des interfaces et des applications logicielles et la croissance vertigineuse des traces (avec leurs capteurs) numériques, climatiques, comportementales, bio-techniques, sémantiques, sémiotiques, etc., couplées à des traces dites de géolocalisation, de coordonnées spatio-temporelles plus ou moins complexes. Il y a bien d un côté une stratégie généralisée des interfaces et donc des normes, qui constitue un des piliers majeurs de la transformation de la gouvernementalité aujourd hui dans le cadre du mouvement général d urbanisation, lui même pris 21. On assiste, d un certain point de vue en effet, à un affaiblissement relatif des systèmes de contrôle centralisé [Hardt, Negri, 2000], et à un renforcement des systèmes de contrôle, de veille, immanent au système de production des réseaux distribués. La gestion de ces vastes et complexes réseaux acentrés se faisant en partie sur un mode multifractal, avec un grand nombre de boucles récursives et de règles locales, ces dernières portées par des interfaces machiniques numériques de plus en plus sophistiquées. Se situe également au centre de cette transformation, la question du consentement, modes qui couvrent un spectre de plus en plus étendu. D un autre côté, cette prolifération des interfaces dans les villes accroît aussi les labyrinthes, la différenciation des régimes perceptifs et sémiotiques, les modes de propagation énergétiques qui passent par eux. Il semble que nous soyons devant une mise en abîme des trouées qui dans les espaces de plus en plus multifractaux des mondes urbains, tracent les cartographies intenses du vide, sans lequel nous ne pourrions ni vivre, ni exister. «It was to be the ultimate urban paradise. Hundreds of pages of plans, maps and charts detailed the construction of a state-of-the-art eco-city called Dongtan on China s Chongming Island, at the residents to travel on foot ; only battery- or hydrogen-powered cars would be permitted in the development. Surrounding organic farms would supply food ; sea breezes and the burning of husks of China s staple crop, rice, would furnish power. Canals and ponds would incorporate the local wetlands, providing restful views for humans and continued respite for migrating birds.» 21 Ce point est plus complexe qu il n y paraît, la numérisation urbaine et les gouvernances qui l accompagnent s incarnant dans des mixtes relativement élaborés de systèmes centrés et acentrés.

15 34 (Et) comment pourrions-nous espérer percevoir dans son obscurité opaque et terrible ; ou bien espérer atteindre à un dévoilement grâce à ses lumières éclatantes? Une ville explose comme monde. Peut-être sous la tension de cette opposition fondatrice fragments sous le poids de sa multiplicité elle devient 22. L expérience d habiter profondément affectée Habiter ces nouveaux milieux se fait à la traversée de plus en plus forte, dans le cadre des sociétés performatives d une vaste numérisation des signes, des objets des végétaux et des animaux, par le creusement du vaste système de relations qui constitue le monde et ses territoires. Telle est la voie qui semble en tout cas s imposer, voie qui s exprime dans la sainte trinité «big data, open data, algorithimie». Les devenirs urbains et des territoires hybrides sont l expression et l exprimé de ce opérant à partir des milieux de la noosphère, au cœur des territoires. Ils sont encore l expression et l exprimé d une évolution des actants de la ville aujourd hui, de leurs modes de perception, de leurs capacités d affecter et d être affectées, de désirer et Les appareils, les agencements à fabriquer des données (des obtenues pour reprendre l expression heureuse de Bruno Latour) ne cessent de se développer et les «big data» couplées à une algorithmique de plus en plus nécessaire et puissante, actualisent le Désir de sociétés dites «performatives», au sens de François Laruelle [Laruelle, 1981] avec comme horizon proche la question dite du transhumanisme comme problème et vertige. 22 Joseph Weissman, Exology of the City, http ://fractalontology.wordpress.com/2012/09/13/ exology-of-the-city/ «The dromology at the heart of the city is a politics of speed at once microand cosmopolitical exposing the shocking noological paucity of the city, the blank and empty image of thought which powers urban modernity ; it perhaps allows us to take stark measures of the stakes, to grasp the violence which had to be done to thought to permit this way of life. The «noology» of the city is, shockingly and even obscenely, the pious ontology of the void, at once theological and capitalistic empty schemata, a form without shape, living without ideation. Yet is it not the case that a city is always articulated twice? First, then, as dromological exercise (the delicate art of mass politics, or of constructing hyper-planes the channeling of the immense and dangerous celerities of and minor science of the Outside the overcoming or subversion or schizophrenization of the En , François Laruelle écrivait : «une politique devient réellement expérimentale et l expérimentation relaie moyens, des matières premières et des produits s efface dans celle, différentielle, des méthodes, dans la généralisation et le triomphe des «moyens», lorsqu on a compris qu il n y a plus de contradictions dans les choses. Une stratégie généralisée met en rapport différentiel et détermine l un par l autre dans une chaîne «machinique» continu éthique ou La multiplication des applications logicielles et la croissance exponentielle des traces numériques de données bio-techniques qui auront cette particularité d être toujours des machines abstraites de reproduction et de distribution de ces données, mais en cours de fusion avec les sujets. Les individus gagneront l abstraction de ces banques, celles-ci la subjectivité et le devenir concret des individus. Un tel bioengineering consiste à problématiser la vie, à en faire un problème politique et juridique, mais qui ne peut être résolu que par elle-même.» Que voit-on en effet, de manière parfois caricaturale, pointer sinon un devenir où se renégocient les termes mêmes d un désir politique fragmenté, d un désir politique jouissant d apprendre à s accepter différencié, singulier, avant toute chose, local et sans contradiction dans sa différenciation même, c est-à-dire sans avoir à s accepter, à se négocier avec les autres, avec l environnement? Peut-être encore tout à notre fascination de nous-mêmes, à la contemplation narcissique de notre devenir bio-technétronique et numérique ne percevons-nous pas l évolution qui nous fait lier devenir intensif et techno-féodalisme, c est-àdire un devenir-fourmillière ou rat dans un réseau bio-technique plus ou moins sophistiqué! Mais tout cela n est peut-être que vertige, vision négative et stérile En tout cas peut-être devrions-nous faire «entrer» dans l utopie concrète qui nous est proposée et qui se met en place, quelques points de résistances. 23 De 1979 à 1981, trois ouvrages sont publiés en France qui tentent à partir de cadres conceptuels différents d anticiper un certain des nombres des transformations en cours/le rapport Nora Minc, La condition post moderne de Jean-François Lyotard (rapport pour le gouvernement du Quebec)

16 Introduction Peut-être serait-il temps de s inquiéter, au-delà du songe des smart cities optimisant notre présence au monde au plan énergétique, climatique, au plan de notre mobilité, au plan de notre cérébralité en expansion et sous la plage démocratique «nettoyée», des différenciations en cours, des devenirs en puissance inégaux des réseaux locaux plus ou moins fermés/ouverts, plus ou moins arborescents, plus ou moins acentrés, et fondés sur des procédures de négociations et des modes de traductions plus ou moins arbitraires ; peut-être serait-il temps de s inquiéter des inégalités fondées par une algorithmie insomniaque et autolégitimante. DONNÉES ET PRODUCTION DES COLLECTIFS : DEVENIRS DÉMOCRATIQUES Dans les sociétés performatives et les mondes urbains qui vont avec, les contraintes qui sont fabriquées (produire, capturer beaucoup de données numériques et multiplier les interfaces) pour que ces derniers puissent s utiliser comme instances, leurs propres opérations conduisent à faire face de manière forte à la question de savoir si «les données personnelles sont une anomalie». 24 provisoire sur la question dite des données personnelles n est pas assurée de sa pertinence démocratique. En tout cas elle oblige à distinguer «données personnelles», «sphère de l intime» et «régime de visibilité et d invisibilité» ; statut et la place des objets cryptiques : qui en détient les clefs de production et de dissémination? donc cette question doit être approchée de manière très nuancée et pragmatique, différenciée et négociée de manière ouverte et la transparence relative des processus de production des données, de leur exploitation Pour suivre de près Jean-François Lyotard, le big data participe pleinement de semble le faire un système réglé sur l optimisation de ses performances» [Lyotard, 1979]. Or c est précisément ce contrôle sur le contexte que dit fournir l alliance 24 Pour Vint Cerf, le concept même de vie privée est le fruit de «la révolution industrielle et de la croissance des concentrations urbaines». Au sens historique, il s agit donc d une anomalie. Avec le de la vie privée. «Notre comportement social cause des dommages, estime-t-il. Il est nécessaire de développer des conventions sociales plus respectueuses de la vie privée des gens». La question transhumaniste et son rêve de pouvoir instaurer un contrôle continu de la réalité pointe là son nez. Le meilleur moyen de la contrôler est de la créer pour le contrôle et la prédiction. CQFD. algorithmie/big data open data. On peut dire que la performativité d une politique s accroît à proportion des informations dont elle dispose concernant son milieu associé. «Ainsi l accroissement de la puissance et son autolégitimation, passent à présent par la production, la mise en mémoire, l accessibilité et l opérationnalité» des data. Tout cela allant en galère, à la grâce d une hétéro-organisation divinement numérique. Peut-être serait-il temps de s inquiéter plus profondément, répétonsle, de cette l alliance nouée entre capture insomniaque des traces numériques dans les villes, des traces comportementales, socio-sémantiques spatio-temporelles et du désir de prédiction comme impératif catégorique, ainsi que du paradigme [A. Zinoviev, 1976, 1978] 25. Ce qui est donc engagé avec le développement croissant des Smart cities, c est la refondation de la gestion des collectifs à travers des physiques des ingiéneries sociales d un nouveau type dans lesquelles les empiries numériques jouent un rôle central. Ces physiques sociales sont ouvertes et incertaines. Elles explorent sans limite l hégémon du Réseau comme forme incontournable, indépassable dans laquelle semble s épuiser le questionnement politique. Mais les réseaux ne sont, d un point de vue politique, porteurs en eux-mêmes de rien de libérateur. D une certaine manière, ils mettent en place de nouvelles formes de contrôle qui opèrent à un niveau anonyme, non-humain, matériel. Et les normes partout distribuées, qu il n y a pas d opposition binaire entre réseaux centralisés et réseaux décentralisés. «Pour avoir un réseau, il faut des nœuds, une multiplicité de nœuds. Cependant d une multiplicité de nœuds il ne suit pas mécaniquement un ordre démocratique, œcuménique, égalitaire.» Leur opposé est tout à fait possible. 25 Nous devons prêter une attention toute particulière à l avertissement de Peter Sloterdijk forme de pensée et de vie de l ancienne Europe, est indéniablement épuisée ; la biosophie vient tout juste d entamer son travail ; la théorie des atmosphères se consolide à peine et laborieusement ; la théorie générale des systèmes immunitaires et des systèmes communs en est à ses débuts ; une théorie des lieux, des situations, des immersions se met timidement en marche, le remplacement de société globale du savoir ont à peine montré plus que leurs contours».

17 Introduction De plus, il y a un impensé radical de nature anthropologique et politique dans l approche des smart cities de manière topologique, diagrammatique. Et pourtant il est nécessaire de comprendre comment les réseaux fonctionnent aussi bien comme que comme mainframe grid. Dans les smart cities, dans les metacities la connectivité La question des smarts cites, est donc complexe et le politique tend parfois à s y dissoudre, pris dans les diverses strates desnouveaux actants qui en sont l expression. La nature des infrastructures 26, les types de protocoles des réseaux 27, la nature des capteurs 28 et des bases de données qui sont fabriquées, le type d objets nomades (les interfaces et les applications logicielles) dont les habitants se servent pour exister dans ces villes, tout cela est très différencié et offre un univers des C est la raison pour laquelle, par exemple, tous les dispositifs qui, dans la ville, sont progressivement mis en place pour favoriser la participation des publics aux projets doivent être abordés à partir d une perspective large liée à la transformation plus générale de la politique comme «performative», à partir d une conception réaliste des agencements collectifs d énonciation très différents à l intérieur desquels ils s expriment ou se déploient, des asymétries socio-cognitives qui sont leurs milieux, des subjectivités très différenciées qu ils portent. 26 Francesca Musiani : Villes de nains et de géants : Interfaces urbaines et techno-politiques d infrastructure (décentralisée), Voir l article de Sommer MathisThe Rise and Fall and Eventual Rise Again of the Smart City (2014) à propos du livre d Anthony Townsend Smart cities, (2013) : «It would have been Siemens seemingly all adopted the same «smart cities» mission at the same time. And they weren t alone. Across the globe, technology companies of all sizes have taken aim at the burgeoning smart city market, a nebulous term that can include anything from complex networks of governmentcontrolled sensors and cameras to a parking meter that sends you a text message when you run out of time on the meter.for Anthony Townsend, research director at the Palo Alto-based Institute for the Future and an adjunct assistant professor of planning at NYU Wagner, the rise of the «smart city» concept is both the result of global economic forces and the culmination of decades of technological progress. But with his new book Smart cities, Townsend also sounds the alarm that the companies would like to sell to local governments. Recently we chatted with Townsend about his research and current work on smart cities. 28 La nature des artefacts à quoi se reconnaissent les smart cities. Ces dispositifs s inscrivent en effet dans les enchevêtrements des différences politiques, des régimes de désirs hétérogènes dans lesquels ils viennent se loger, dans les manières dont ils viennent heurter les mécanismes de la servitude volontaire. Ces dispositifs pouvant conduire, par- delà les incarnations toujours fragiles du désir démocratique et sous couvert de la recherche d un consensus, les habitants à être auto-gestionnaires savants de leur propre domination. Cette recherche (dans ses Le «consensus est souvent le masque qui cache les rapports de domination et d exclusion. On n approfondira pas la démocratie en recherchant l accord coûte et pourquoi pas de les faire surgir, de les multiplier, car c est ainsi que les chemins inattendus s ouvrent, que les possibles se multiplient». [Callon,, 2001] Ces dispositifs collaboratifs dont certaines des instances politiques exhibent parfois compte de cela ; ils doivent être analysés encore comme producteurs de nouvelles inégalités socio-cognitives, de nouvelles asymétries dans les jeux de savoirs- et des voies étroites que cette dernière semble vouloir laisser à la puissance créatrice Et le lien entre big data/open data/datamining, doit être si l on ose dire urbanisé, pour comprendre les manières non-collaboratives et non démocratiques de différencier les populations (leurs expressions et désirs et jugements), de les dites collaboratives. Comment pouvoir continuer à parler barbare sur les agoras numériques et ailleurs? Les plates-formes comme «agoras numériques» entrent (ou doivent co-exister) avec d autres formes d appréhension des dynamiques au sein des représentations des populations fragmentées. Le numérique offre des voies variées et les enjeux de pouvoirs ne passent pas seulement par le théâtre démocratique des dites plates-formes, théatre aux acteurs peu nombreux. La et incertaine. [Lippman, 2008]

18 Introduction PROPOSITION DE MOUVEMENTS ET DE DÉPLACEMENTS Il y a plusieurs moyens, plusieurs types de forces et plusieurs types de résistances, de mouvements possibles, pour affronter ces questions. Parmi ces moyens, un consiste à imaginer des dispositifs de redistribution de la production de savoirs et de connaissances et de favoriser l appropriation étendue des technologies de data mining ; d une manière générale, il s agit de travailler à une diffusion des technologies intellectuelles, à leur adoption en vue d usages sociocognitifs distribués et créatifs à partir de collectifs variés et hétérogènes, selon data management, c est-à-dire les pratiques d extraction de savoirs et de connaissances, se déploient au milieu des processus de création, d adaptation et d innovation sociale, environnementale etc. numériques, de ce qu impliquent ces processus de capture, ces modes narratifs à savoir leur extension, leur puissance ainsi que les labyrinthes anthropologiques et politiques qu ils ouvrent. data mining politiques, (impériales ou post-impériales) des grandes machines de capture du marketing, de la santé, des villes, etc., du moins d œuvrer à la multiplication et dissémination des petites machines d extraction des savoirs, des petites machines de navigation et de connexion, des petites machines d écriture-lecture. En tout cas, de produire les conditions rendant possible l existence de contre pouvoirs techno-politiques de type moléculaire. Il s agirait également de faire en sorte que les grandes machines puissent s adapter à de petits dispositifs et s ouvrent donc à la re-négociation de leur place et statut techno-politique, jusqu à aller pourquoi pas, à produire les conditions de leur propre démantèlement? Ce pourrait être là une ligne stratégique pour l open data dissémination d éléments d applications, ou des applications, devant être exploités, combinés par les individus ou groupes d individus variables. Pour cela donc concevoir des formations plus consistantes au devenir algorithmique des sociétés largement urbanisées. Il s agirait de mettre en place des processus d utilisation les plus extensifs de dispositifs permettant de lutter contre la concentration des moyens de production et d extraction des savoirs, de lutter contre le bridage des écologies cognitives, bridage qui s effectue et se perpétue entre autres, par la non dissémination des micro-outils de data mining, de cartographies etc. Pour enfoncer encore le clou, ce qui doit être visé c est ce qui fait face, contourne, enveloppe le maintien des dispositifs qui favorisent la spécialisation du savoir, les monopoles professionnels qui vont avec, les asymétries dans la réutilisation des données. Et quand bien même nous arriverions à faire proliférer les boucles récursives il conviendrait d aller plus loin encore. Pour suivre les voies proposées en 1972 dans l anti-œdipe «ce n est pas seulement par la dissémination de noo-machines relativement simples et petites que doit se faire la résistance créatrice mais au nom de l innovation machinique elle-même au cœur de ce que certains nomment la noopolitik (J.Arquilla-D. Ronfeldt), la noopolitique (B.Stiegler) ou la (US-Army). Si nous continuons à prendre la mesure de nos nouveaux habitats la question politique, stratégique, (l interrogation démocratique pour les puissances et acteurs immergées dans ce vaste processus écologique), est donc comprendre en profondeur «quelle est la nature de la relation existante entre la disséminationdispersion des nouvelles technologies intellectuelles et la genèse au sein des formation urbaines et sociales de nouveaux rapports de puissance et de pouvoir fondés à la traversée du plissement numérique, de dispositifs de «savoir-pouvoir» émergents associés à l intelligence des villes? capacité à produire de nouveaux modes d existence, de nouvelles subjectivités, de nouveaux modes d intelligence collective au cœur de la conversion topologique cerveaux médiations numériques mondes urbains. Ces questions sont importantes et les modes d existence à venir qui frayent leur voie dans les interstices qui se déploient avec plus ou moins de facilité entre la construction des villes intelligentes et leur prétention à gouverner les

19 Introduction collectifs hybrides (évoqués au début de notre introduction dans le contexte d une hyperconnectivité et surabondance de données) et «la tendance historique vecteurs de compétences immunitaires, se séparent de leurs corps de groupes (jusqu ici avant tout protecteurs) et veulent massivement détacher leur bonheur et leur malheur de l être en forme de la commune politique. Nous vivons aujourd hui la mutation vraisemblablement irréversible, de collectifs de sécurité politiques en groupes dotés de designs immunitaires individualistes (et cette tendance resterait en vigueur, même si, en raison d un retour à la guerre prétendu ou réel, on en venait à un primat renouvelé de la politique la guerre revenant aurait toujours un caratère thérapeutique, défensif et immunitaire, le groupe individualiste remilitarisé ne pourrait retomber qu épisodiquement dans des ambiances collectivistes). [Sloterdijk, 06] RÉFÉRENCES [Antonioli, 2007] Antonioli Manola, «Félix Guattari et l écosophie» in Nature, humanisme et politique, Malissard, Éditions Aleph, coll. «Théories», 2007, pp [Beaude, 2012] Beaude Boris,, Edition FYP, 2012 [Berque, 2012] Berque Augustin, «Le rural, le sauvage, l urbain», dans Études rurales, 2012, no 187, «Le sens du rural aujourd hui? 50 ans d une revue dans le monde», Ehess Éditions, p [Callon, 2001] Callon Michel, Lascoumes Pierre, Barthes Yannick,. Essai sur la démocratie technique, Paris, Edition du Seuil, 2001 [Carmes, Noyer, 2014] Carmes Maryse, Noyer Jean-Max, méthodes et concepts en SHS, en cours de publication, LCN, Ed Hermès, 2014 [Carmes, 2013] Carmes Maryse, Territorialisations numériques et sémio-politiques organisationnelles, Carmes, Noyer, Les débats du numérique, Presses des Mines, 2013 [Choay, 2006] Choay Françoise, Le règne de l Urbain et la mort de la ville, in Pour une anthropologie de l espace, Editions du Seuil, 2006 [Donzelot, Mongin, 2013] Donzelot Jacques, Mongin Olivier, «Tous périurbains! Tous urbains! Esprit 3/ 2013 (Mars/Avril), p [Esposito, 2010] Esposito Roberto,, trad. de Bernard Chamayou, préface de Frédéric Neyrat, Les Prairies ordinaires, coll. «Penser/croiser», 2010 [Graham, 2012] Stephen Graham, Villes sous contrôles, la militarisation de l Espace urbain, Editions La Découverte, 2012 [Guattari, 1989] Guattari Félix, Les trois écologies, Paris, Galilée, 1989 [Hardt, Negri, 2000] Michael Hardt, Antonio Negri, Empire, Paris, Exils, 2000 [Laruelle, 1981] Laruelle François, Homo ex machina, Revue de Métaphysique, N 3, 1981 [Lippman, 2008] Lippman Walter, Le public fantôme, présentation de Bruno Latour,Ed. Demopolis, 2008 [Luhmann, 1984] Luhmann Niklas,, Suhrkamp, 1984 [Lyotard, 1979] Lyotard Jean-François,, Editions de minuit, 1979 [Merzeau, 2009] Merzeau Louise, De la surveillance à la veille in Cités 2009/3 - n 39 Presses Universitaires de France [Mongin, 2013] Mongin Olivier,, Edition Fayard, 2013 [Noyer, 2013a] Noyer Jean-Max, Les vertiges de l hypermarketing : data-mining et production sémiotique, in Carmes, Noyer, Les débats du numérique, Presses des Mines, 2013 [Noyer, 2013b] Noyer Jean-Max,, Narratique,, in Revue Française des Sciences de l Information Communication, 2/2013 [Paquot, Younès, 2009] Paquot Thierry, Younès Chris, Le territoire des philosophes, lieu et espace ans la pensée au XX e siècle, La Découverte, 2009 [Sloterdijk, 2006] Sloterdijk Peter,, Éditions Maren Sell, 2006 [Townsend, 2013] Townsend Anthony M.,, W. W. Norton & Company ; 2013 [A. Zinoviev, 1976, 1978] Zinoviev Alexandre, Les Hauteurs béantes, Edition L Âge d Homme (1976) et, Edition L Âge d Homme (1978) [Davis, 2007] Davis Mike, Le stade Dubaï du capitalisme, Les Prairies Ordinaires, 2007

20 374 Maryse Carmes Les auteurs Maryse Carmes, est co-fondatrice avec Jean-Max Noyer du GRICO (réseau de recherche et de consultance sur les devenirs numériques) dans le cadre duquel elle a réalisé plusieurs programmes de recherche appliquée liée aux dispositifs et pratiques numériques. Elle est maître de conférences au CNAM-INTD, responsable pédagogique du titre supérieur professionnel en «ingénierie des données, documents, connaissances». Membre du laboratoire DICEN-IDF. Ses travaux portent sur la construction et l'évolution des politiques publiques numériques ainsi que sur la transformation des milieux organisationnels et des agencements socio-techniques du travail. ( carmes@grico.fr) Nicolas Douay Nicolas Douay est maître de conférences en aménagement urbanisme à l Université Paris-7 Diderot et chercheur au laboratoire Géographie-cités (équipe CRIA). Après un doctorat en cotutelle entre l université de Montréal et Aix- Marseille Université, il a séjourné au Centre d études français sur la Chine contemporaine (CEFC, HongKong). Ses recherches font une large place aux approches comparatives entre l Asie (Chine et Hong Kong), l Europe (France) et l Amérique du Nord (Canada) et se focalisent sur le processus de métropolisation, territoriale et des usages du numérique (nicolas.douay@gmail.com). Abdelkader Lakjaa Abdelkader Lakjaa est Professeur de sociologie, Université d Oran, HDR, Sociologie urbaine et Anthropologie urbaine (Oran et Paris 7), Laboratoire de Recherche Philosophie, Sciences et Développement en Algérie (lakjaa.abdelkader@yahoo.fr). Jean-Max Noyer Jean-Max Noyer, est enseignant-chercheur à l Université de Nice-Sophia Antipolis. Il est aussi consultant et co-fondateur du Grico. Il travaille sur les technologies intellectuelles, la question des écritures, et étudie les transformations anthropo-techniques en cours. Il est co-fondateur des archives ouvertes en sciences de l information et de la communication, a animé de nombreux séminaires de recherche dans le cadre de l Adest et du groupe Solaris, et intervient depuis plusieurs années au Maghreb. Dans le cadre des entreprises, il étudie les transformations du procès de travail, les pratiques collectives distribuées, les modes d existence au travail et la question des territoires. (noyer@grico.fr). Edouard Malsch Edouard Malsch est Géographe Urbaniste, diplômé de l Université Jean Moulin Lyon 3, titulaire d un Master 2 en Aménagement et Urbanisme et d une Licence de Géographie. Integration à l Agence de Paysagistes & d Urbanistes ILEX en Au sein de l Agence ILEX il participe à la conception et intervient dans la production générale des différentes études urbaines. Il participe également à la mise en place d une stratégie globale de communication, grâce à l utilisation active des différents outils créés pour l Agence. (edouard@urbanews.fr). Serge Miranda Serge Miranda est professeur d informatique à l Université de Nice Sophia Antipolis (UNSA), France, après avoir soutenu une thèse d état à l Université de Toulouse en 1980 et une thèse de Master à UCLA - Univ de Californie Campus de Los Angeles, Directeur et fondateur du Master MBDS ( de l UN. Alain MONS Alain MONS est Professeur à l université de Bordeaux III Michel de Montaigne et membre du Mica. Anthropologue du contemporain et de la ville, écrivain. Il a publié notamment L ombre de la ville-essai sur la photographie contemporaine

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