Conférence à la commission scolaire des Découvreurs. Collège des compagnons Assemblée générale des parents

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1 Conférence à la commission scolaire des Découvreurs Collège des compagnons Assemblée générale des parents Jeudi, 12 septembre 2013, 19h00 «Développer l esprit d entreprendre chez ces porteurs de rêves et d avenir que sont les jeunes» Claude Ruel Directeur général Réseau québécois des écoles entrepreneuriales et environnementales (RQÉEE) INTRODUCTION André Malraux écrivait : «Il n est pas nécessaire d avoir lu de longs traités sur l amour pour être capable d en parler; il suffit d avoir aimé.» Et chacun de nous, parents, enseignants, directeurs, conseilleurs pédagogiques, membres de la communauté, pouvons parler de l école, cette école que nous avons fréquentée, alors que nous étions élèves, cette école que nos enfants fréquentent à leur tour.

2 J ai à mon tour l occasion de partager avec vous, ce soir, ma vision de l école, une vision dont j ai déjà si souvent parlé, très souvent pour elle-même, très souvent aussi comme étant à la base du développent de régions ou de pays, dans le développement de la culture entrepreneuriale, cette culture sur laquelle repose leur développement par ses habitants de ces pays et, bien sûr, ses jeunes. Une culture qui est aussi à la base du développement personnel de ces derniers. Je vous parlerai de l école telle que je la vois, telle que je l imagine et telle qu elle se développe déjà en différents endroits, telle qu elle est en train de devenir ici même, au Collège des compagnons. Comme vous tous, j ai été élève. J ai aussi enseigné aux premier et deuxième cycles du secondaire. J y enseignais le français J ai expérimenté bien intuitivement, il y a très longtemps déjà, ce dont je vais vous parler. Très tôt dans ma vie professionnelle, comme enseignant d abord et dans toutes les responsabilités qui me furent confiées par la suite, j ai mis en application cette pensée de Georges Bernard Shaw qui écrivait : «La plupart des gens observent tout ce qui les entoure et se demandent pourquoi il en est ainsi; j observe ces mêmes choses, telles qu elles pourraient être, et j en imagine d autres qui n ont jamais existé, et je me dis : Pourquoi pas?». Une pensée qui était chère au Président John Kennedy, assassiné il y a cinquante ans cette année. N est-ce pas à partir d une telle question que tout devient possible et que se construit l avenir, le nôtre et celui de nos enfant? I : Je vous parlerai d abord très brièvement de l enfant, tel que je le vois, dès son plus jeune âge. II : Je vous parlerai ensuite des fondements et des objectifs de la culture entrepreneuriale à l école. III : Je vous parlerai aussi de l école où l on développe une culture entrepreneuriale, une école dans laquelle les jeunes qui la fréquentent occupent

3 une place centrale dans différents projets dont ils sont souvent les initiateurs, de concert avec leurs enseignants, des projets dans lesquels ils sont amenés à s impliquer concrètement, à prendre des décisions, à imaginer des solutions aux obstacles qu ils rencontrent et dans lesquels ils collaborent avec d autres à leur réussite. Une école qui développe l entrepreneuriat conscient chez les jeunes et comment cela contribue à leur développement personnel. Une école qui leur «apprend à être» et les aide à découvrir leurs forces et qualités personnelles, ainsi que celles des autres. Une école qui l apprentissage. contribue à leur développement intégral, tout en favorisant IV : Je vous présenterai les avantages d une telle école pour les jeunes, tant au primaire qu au secondaire, car c est bien à ces niveaux que tout commence ou se termine V : Je vous parlerai ensuite des avantages qu elle représente pour toute l équipe école, et plus spécialement pour les enseignantes et les enseignants.. VI : Les parents : une partie essentielle de l équation : J aborderai enfin brièvement quelques autres perspectives relatives à cette école que vous soutenez et accompagnez comme parents et membres de la communauté. Cette école qui est entre vos mains et qui dépend de vous car, comme le dit un adage africain que plusieurs connaissent : «Il faut tout un village pour éduquer un enfant».. 1. LES ENFANTS : DES ÊTRES ENTREPRENANTS En paraphrasant Jean-Jacques Rousseau qui affirmait : «L enfant naît bon. C est la société qui le corrompt», j affirme à mon tour, comme je l ai fait pour la première fois à Lille, en France, en 2007, que : «L enfant naît entreprenant. C est la société, sa famille, l école, et son milieu, qui lui fait perdre progressivement cette disposition naturelle».

4 Rappelons-nous l énergie du tout jeune enfant qui apprend à marcher, la fierté et l appui de ses parents lorsqu il fait ses premiers pas, qui le félicitent et l encouragent, jusqu à ses premières initiatives où il grimpe ou vide les armoires qui lui valent ses premiers avertissements, ses premières réprimandes. Et nous connaissons la suite. L apprentissage du langage sera lui aussi l occasion de bien des émerveillements de la part de ses parents et de son entourage immédiat : elle a dit «maman», il a dit «papa», «ballon» Puis vient le moment où il utilise les mots appris pour interrompre un adulte, ou des mots qui suscitent des «Où a-t-il bien pu apprendre ça? Et ainsi s apprend peu à peu la vie. Puis, bien rapidement, ils arrivent à l école. Tout a commencé dans la famille et se poursuit à l école ainsi que dans son milieu immédiat, et, progressivement, dans la communauté élargie. L école ne peut agir seule. Elle a grand besoin de la famille!. Elle a aussi besoin de sa communauté, à condition, bien sûr, de faire plus qu apprendre à lire, écrire et compter aux jeunes qui la fréquentent Ou d être une «Boite à cours» L école dont je suis venu vous parler ce soir place les élèves en position centrale et, très tôt, les implique et les responsabilise dans tous genres de projets dont ils deviennent les premiers responsables et dans lesquels ils ont des choix à faire, des décisions à prendre, des problèmes à solutionner, des tâches à partager, des objectifs à atteindre, des résultats à obtenir. L école doit les aider à découvrir que leurs rêves ils en ont tous pour passer à la réalité, exigent qu ils agissent, qu ils passent à l action, qu ils croient en eux, qu ils se fassent confiance Les jeunes qui viennent de faire leur rentrée scolaire reviennent de vacances. Des vacances qui leurs auront offert des horizons variés Ils auront tous été dans l action, ils auront pris des décisions, fait des choix, auront eu des idées, auront collaboré avec d autres : ils étaient dans la vie. Ils occupaient une position centrale dans leur vie de vacanciers, avec leur famille comme avec leurs amis. Et que leur proposera l école?... Un contraste auquel ils s attendent, ou une suite logique? Albert Jacquard me disait un jour : «Nous devrions arrêter de dire aux jeunes qu ils se préparent à la vie, mais plutôt qu ils sont dans la vie, comme nous, mais à une étape différente de la nôtre».

5 Et pour eux qui vivent souvent dans le présent, une étape lointaine n est guère un stimulant et les liens avec cette dernière se tissent plutôt difficilement. Les rapprocher de la vie les confirme dans cette réalité et donne à l école qui fait ce choix un sens plus grand à tout ce s y déroule, notamment aux différents savoirs qui y sont transmis. Mon ami, Paul Inchauspé, affirme : «Les jeunes ont moins besoin de concepts que de réel; mais le réel les conduira aux concepts» Cet apprentissage va se faire dans l action, à travers différents projets reliés à des situations concrètes de la vie. Des projets que nos qualifions d entrepreneuriaux, car ils permettent à des êtres entreprenants de se faire valoir et de se découvrir dans l action. 2. DES FONDEMENTS DE L ÉCOLE ENTREPRENEURIALE Le mot «entreprendre», l un des beaux mots de la langue française : car entreprendre, c est la vie Entreprendre un voyage, une lecture, des études, une carrière, la construction de sa maison, la rénovation d un quartier, etc. Entreprendre, c est agir! Et le mot «entreprendre» est aussi indissociable du mot «projet». Entreprendre un projet, quel qu il soit, est le propre des êtres vivants. Et toutes les grandes réalisations de l histoire de l humanité l ont été par des êtres entreprenants qui avaient des rêves auxquels ils ont cru. Ils en ont souvent fait le projet de leur vie. Ces «projets» dont nous parlons sont différents de ceux qui sont réalisés depuis plus d une trentaine d années à l école. Ce sont des projets dits «entrepreneuriaux» qui n ont pas comme premier objectif celui d acquérir une connaissance académique, mais plutôt de répondre

6 à des besoins concrets tels la production d un bien, d un service ou d un événement : DES EXEMPLES : Un bien : production de cartes de souhaits, d un CD de Noël, etc. Un service : création d un café étudiant ou d une brigade environnementale, etc. Un événement : Bal de fin d année, expo-sciences, spectacle de fin d année, etc. Et dans ces différents projets entrepris par les jeunes, ils en sont «le centre et les principaux acteurs», de l idée du projet à sa mise en œuvre, sa réalisation et sa gestion. Dans ces projets, ils développent concrètement la créativité, la confiance en soi, l autonomie, le sens des responsabilités, le leadership, la ténacité, etc., autant de forces dont ils deviennent de plus en plus conscients. Lorsque nous questionnons les jeunes sur ce qu ils ont préféré à l école, ils vont assez spontanément identifier les situations où ils étaient à l action et dans lesquelles ils pouvaient se faire valoir à travers des initiatives, des décisions et des solutions qu ils y ont initiées. Et les savoirs acquis dans ce contexte s inscrivent dans des expériences vécues, davantage que dans leurs mémoires : des savoirs beaucoup plus durables et signifiants! Plutôt que d être souvent oubliés dans les mois qui suivent leur acquisition 3. L ENTREPRENEURIAT CONSCIENT ET LE DÉVELOPPEMENT DES JEUNES Il est important que les jeunes qui vivent de tels projets soient conscients des forces et qualités personnelles qu ils développent. C est pourquoi, nous parlons d entrepreneuriat conscient. Ainsi lorsqu ils solutionnent un problème rencontré, ils font preuve de créativité, d imagination, et c est le rôle de leurs guides et accompagnateurs dans ces projets que sont leurs enseignants de les amener à en prendre conscience, et ainsi de suite pour la confiance en soi, l autonomie, le sens des responsabilités, etc. À prendre conscience aussi de leur éventuel rôle de citoyens.

7 Nous associons aussi, de plus en plus, et ce la progressivement, la perspective du développement durable dans les différents projets réalisés par les jeunes : aspects sociaux, éthiques, écologiques et économiques de ces projets. Ainsi se développe une pensée citoyenne importante. Nous visons ainsi à en faire de meilleurs citoyens et des acteurs dynamiques du développement de leur communauté, de leur ville, etc. 4. LES AVANTAGES D UNE TELLE ÉCOLE POUR LES JEUNES : Dans l école où l on développe la culture entrepreneuriale à partir de différents projets entrepreneuriaux, Les jeunes occupent une large place; Ils se sentent importants, voire même indispensables; Cette école a un sens plus grand pour eux; Elle leur propose des situations réelles; Elle leur offre des contextes qui leur donnent le sentiment d être dans la vie; Les enseignantes et les enseignants deviennent des guides, des accompagnateurs, répondant à leurs besoins spécifiques; Cette école leur offre de nombreuses occasions de découvrir leurs forces, leur potentiel, et celui des autres; Elle leur offre aussi l occasion de découvrir leur milieu et son potentiel d avenir; Cette école donne un sens aux différentes disciplines du programme d étude (du réel aux concepts ) et les amène souvent à explorer les contenus disciplinaires bien au-delà de ce qui est prévu au programme; Elle favorise un haut degré d implication des jeunes et les prépare à leur éventuelle implication citoyenne; Elle est un important facteur de réussite et de persévérance scolaire : un véritable antidote au décrochage! Les divers projets entrepreneuriaux permettent aussi aux jeunes : De découvrir qu il est possible de se fixer un but et de l atteindre;

8 De faire un rêve et de le réaliser; De découvrir divers métiers et professions. L école entrepreneuriale, avec le contexte ainsi proposé leur «apprend à être» et contribue à leur développement global. L école où l on développe la culture entrepreneuriale favorise le développement de la confiance en soi, de la créativité, de l autonomie, du sens des responsabilités, de l esprit d équipe, du leadership, de la ténacité chez les jeunes, comme je l ai précédemment évoqué. Je vous parle ici de tout le contraire de «l enfant-roi», mais bien de jeunes du primaire, d adolescents et de jeunes adultes au secondaire qui apprennent à se faire confiance dans les projets qu ils entreprennent et à être créatifs dans les solutions aux problèmes rencontrés, à être responsables et autonomes, tenaces et leaders. Ce sont des jeunes qui ont un souci d excellence dans tout ce qu ils entreprennent. Ce sont des jeunes qui veulent aller toujours plus loin, qui se projettent dans l avenir, vers des rêves qu ils rendront possibles. 5. LES AVANTAGES POUR TOUTE L ÉQUIPE-ÉCOLE : Vous constatez sans doute que dans cette école que je vous présente, beaucoup d attention est accordée aux «savoir-être» auxquels je donne la priorité, de même qu au réel. De plus en plus, vous aurez devant vous des jeunes motivés et impliqués. Des jeunes qui croient en leurs rêves et qui croient en leur capacité de les réaliser. Des jeunes stimulants pour vous! Les «savoirs» les «savoir-faire» trouveront ensuite leur place, directement ou indirectement, dans ces projets ancrés dans la réalité de la vie, des projets qui leur donneront tout leur sens. Susciter le désir et l intérêt chez nos jeunes, voilà qui me semble essentiel! Car le moyen le plus sûr d amener l élève à apprendre, c est de susciter chez-lui le désir Ensuite, toute méthode lui sera bonne. L intérêt présent, dans l instant,

9 voilà le grand mobile qui mène loin! Mais je vous rappelle que nous pédagogues, nous sommes souvent pressés : pressés de réussir à leur apprendre quelque chose, pressés par le temps et par les structures qui nous encadrent, et qui établissent des moments précis de l année où telle ou telle connaissance doit avoir été acquise. Des contraintes imposées fort inutiles! Nous devrions nous rappeler que nous ne sommes pas détenteurs du savoir, mais plutôt, comme l exprimait Paul Inchauspé dans son livre «Pour l école : lettres à un enseignant» :: «Nous sommes, nous les enseignants, des «passeurs culturels», Ainsi, nous ne sommes propriétaires de rien, mais si nous savons susciter le désir et le goût de découvrir, là, notre rôle devient magique! Mais si nous enseignons de façon presque «chirurgicale» et que nos classes ressemblent à des salles d opération, parfois à cœur ouvert, ne nous attendons pas à ce que les jeunes aient hâte de quitter la vie et les vacances, afin de venir vivre à l école autant de situations douloureuses Et, en plus, si dans un tel contexte, nos élèves ne réussissent pas, c est bien sûr nous que nous doutons Quelle affaire! Et ce n est pas de compétence dont nous manquons, mais plutôt de contextes signifiants, stimulants et motivants pour nos jeunes. Ce que font les stratégies pédagogiques reposant sur différents projets entrepreneuriaux qui créent ces contextes souvent ouverts sur la communauté et sur le réel dont ils ont tant besoin. 6. LES PARENTS COMME PARTIE ESSENTIELLE DE L ÉQUATION Tout ce dont je viens de vous parler concernant l école n est pas du tout étranger à la famille, à vous les parents. Cet enfant entreprenant, vous l avez vu naître et vous l avez accompagné jusqu au seuil de l école. Vous lui avez, depuis sa naissance, beaucoup appris! Et l école ne fait que poursuivre ce que vous avez commencé. Elle complète la famille, elle ne la remplace pas Voilà une pensée d Albert Jacquard qui devrait influencer notre attitude à l égard de nos enfants, pensée qu il reprend dans l introduction de son livre «Petite philosophie à l usage des non-philosophes» :

10 «Quelle chance tu as, toi qui entres sur une terre des hommes où tout est à repenser, à réorienter, à recréer! Mais avant d agir, il faut s informer, il faut regarder avec lucidité une réalité pas toujours agréable, il faut prendre conscience de la possibilité, mais aussi de la difficulté, de transformer cette réalité. Chacun peut y contribuer; l important est de se sentir en charge du monde de demain.» Notre rôle, comme parents, est d accompagner nos enfants dans cette vie qu ils commencent et de leur donner confiance en eux. C est aussi de les soutenir dans leurs rêves et leur faire comprendre l importance de bien se préparer, d être curieux, d avoir le goût de découvrir sans cesse. Nos paroles ont une certaine importance, mais ce que nous sommes et les gestes que nous posons le sont bien davantage! Notre engagement social, notre goût d apprendre, de lire, de nous informer et de demeurer à l affût des différents développements dans notre secteur d activité professionnelle sont autant de comportements qui les inspirent et les ouvre sur la vie. Notre engagement les ouvre aussi sur leur communauté immédiate et plus éloignée, et sur le monde : sur une planète de plus en plus petite et souvent en péril, sur d autres cultures, d autres langues, et les nombreux besoins qui, chaque jour, pointent à l horizon. Nous pouvons aussi, comme parents, développer chez nos enfants ces qualités et forces personnelles que sont la créativité, la confiance en soi, l autonomie, le sens des responsabilités, le leadership, la ténacité, etc. Dans des situations simples de la vie familiale telles la solution d un problème concret pour les habituer très tôt à chercher à l intérieur d eux les solutions, plutôt que de d attendre que leur aînés ou nous-mêmes les peurs proposions, ce qui augmente la confiance en soi, si importante tout au long de la vie et, très tôt, dès leur entrée à l école Ainsi de suite pour les autres qualités dont je laisse à votre imagination l identification des contextes de votre vie les plus appropriés. EN GUISE DE CONCLUSION Dans un petit effort de mémoire que je nous invite à faire, essayons de nous rappeler ce qui, à l école, pendant notre enfance et notre prime jeunesse, nous as rendus le plus heureux et fiers, il y a de fortes chances pour que notre souvenir porte sur une expérience dans laquelle nous nous sommes impliqués,

11 où nous nous sommes faits valoir. Un moment où nous avons occupé une place centrale et dont le succès dépendait de nous. Un moment de fierté Et si nous imaginions ce que serait une école basée sur tous ces bons souvenirs?... Je terminerai mes propos en nous rappelant cette allégorie du tailleur de pierre. Au Moyen âge, un passant observant trois tailleurs de pierre posa à chacun la question suivante : Que fais-tu? Le premier lui répondit : Je taille de la pierre. Le second : Je taille de la pierre et cela me permet de faire vivre ma famille. Le troisième lui répondit : Moi, je bâtis des cathédrales! Ce dernier donnait à ses gestes quotidiens un sens et une envergure qui lui procuraient une grande fierté. Comme à ce tailleur de pierre, si quelqu un vous demande : «Que faites-vous?» comme éducateurs, parents et membres de l équipe école du Collège des compagnons, j espère que vous lui répondriez : Nous bâtissons le Québec de demain! Je vous remercie!

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