AMELIORER LA SANTE MENTALE DES ADOLESCENTS EN MIDI-PYRENEES
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- Jean-Michel Alain
- il y a 6 ans
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1 AMELIORER LA SANTE MENTALE DES ADOLESCENTS EN MIDI-PYRENEES BILAN DU PRS ET PERSPECTIVES : RESUME Les objectifs d évaluation La commande d évaluation Comme en 2000 pour l évaluation intermédiaire, la Drass a sollicité Gres médiation santé en 2005 pour une évaluation finale du Prs. Il s agissait de :? bien visibiliser les actions locales réalisées ;? détailler les conditions de déroulement et les résultats obtenus autour de quelques actions considérées comme les plus emblématiques du Prs ;? identifier les résultats les plus marquants en terme de construction d une dynamique de coopération : coopération interinstitutionnelle régionale et départementale, constitution de réseaux locaux ;? étudier la cohérence du Prs : correspondance entre les objectifs 2003 et les actions réalisées depuis ;? identifier les acquis les plus marquants sur les trois volets du Prs : «prévention», «prise en charge et soin», et «suivi et réinsertion» ;? repérer les potentialités sur lesquelles il est possible de s appuyer pour mettre en œuvre le Plan de santé mentale, ainsi que les difficultés qui restent à surmonter. La méthode? Analyse de documents sur le déroulement du Prs ;? Entretiens individuels, avec les référents Drass, Urcam, Arh, Ddass ; les chefs de services de psychiatrie infanto-juvénile ; les médecins départementaux de santé scolaire ; les directions des missions locales ;? Réunions collectives départementales ;? Analyse des documents sur les actions 2004 et 2005 et analyses détaillées de 15 actions locales «emblématiques» du Prs, avec leurs promoteurs.
2 Les avancées sur les trois volets du Prs Volet Prévention En direction des professionnels Des formations spécialement dédiées aux communautés éducatives en milieu scolaire Elles se sont particulièrement développées pendant la deuxième période du Prs. En plus des formations ponctuelles organisées dans la plupart des départements, des programmes de formations inscrits dans la durée sont à noter en Ariège, dans le Gers, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées. Des formations pluri professionnelles - Des formations inter-catégorielles, impliquant ensemble les acteurs du sanitaire et du social, ont eu lieu dans tous les sites. - Des formations sur les concepts et pratiques en santé mentale des adolescents et sur le travail de réseau ont été organisées dans l Ariège, les Hautes-Pyrénées, le Tarn. Elles se déroulaient dans plusieurs bassins de vie et ont permis d impliquer les acteurs des zones rurales. Des groupes d échanges de pratiques Les actions mentionnées concernent surtout le milieu scolaire. Il s agit de groupes de paroles, d études de cas, de supervision, de construction d outils de repérage. On note ce type d action dans l Aveyron, en Haute-Garonne, dans les Hautes-Pyrénées, dans le Tarn et Garonne. Des missions locales ont mis en place des supervisions (Aveyron, Lot). En direction des adolescents De très nombreuses actions de sensibilisation Elles se sont déroulées la plupart du temps au sein d une structure : établissement scolaire, foyer de jeunes travailleurs, mission locale, institut médico-éducatif. Plus rarement, elles étaient mise en œuvre à l échelle d un quartier. Les supports utilisés lors de ces actions sont très variés : information-débat, activité sportive, ateliers d écriture, création théâtrale.. Des expériences de longue durée pour aider les adolescents à réaliser une action concrète Trois expériences ont surtout été mises en avant : la création d un site Internet par les jeunes suivis par un centre médico-psychologique (Tarn-et-Garonne), la réalisation d un film avec des lycéens (Hautes-Pyrénées), l écriture et la production d une pièce de théâtre avec des jeunes d un institut médico-éducatif (Lot). Des lieux d écoute Des lieux d écoute informels, d accès rapide, et dédiés exclusivement aux adolescents, ont été créés dans tous les départements. Ils sont souvent installés dans des locaux indépendants de toute autre institution (exemple Pamiers, Tarbes). Pour les ans en difficulté d insertion, certaines missions locales ont intégré une permanence d écoute dans leur structure : c est le cas dans l Aveyron, le Lot, les Hautes-Pyrénées, le Tarn. En direction des parents Des actions ponctuelles d information et de sensibilisation dans de nombreux sites Des dispositifs d échanges et d écoute spécifiquement dédiés aux parents ont été mis en place dans l Aveyron, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées, le Tarn-et-Garonne. Il peut s agir de groupes de paroles, de permanences d écoute spécifiquement dédiées aux parents. Mais la plupart des lieux d écoute pour adolescents accueillent également les parents. Les actions sont moins visibles sur les trois autres objectifs du volet Prévention «L inscription d un cycle consacré à la santé mentale des adolescents dans la formation initiale des professionnels sanitaires et sociaux», «La mise en place de groupes d analyse de pratiques auprès des équipes s occupant d adolescents dans leur lieu de vie et de loisirs», «Le développement du dialogue entre parents et communautés éducatives». 2
3 Volet Prise en charge et soins La prise en compte des priorités du Prs par l Agence régionale d hospitalisation a permis la consolidation ou la création de lieux de soins spécifiques aux adolescents dans cinq départements Les départements concernés sont l Aveyron, le Gers, la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn et Garonne : - création de deux Centres de crise pour adolescents, avec accueil et lits d hospitalisation, à Toulouse et à Montauban ; - réhabilitation ou création d unités d hospitalisation complète pour adolescents à Auch, Montauban, Toulouse, Rodez ; - création de places en accueil de jour à Toulouse, Lavaur ; - financement d une équipe mobile au Chu de Toulouse. La prise en compte des priorité du Prs par l Arh et l Urcam a permis de soutenir quatre réseaux de soins Les crédits Faqsv ont aidé les réseaux Riscado et Réseau Ados 81 respectivement en Haute- Garonne et dans le Tarn. Les crédits Drdr ont aidé RésAdos 82 dans le Tarn-et-Garonne, et le réseau Rap 31 vient d en bénéficier en Les actions sont moins visibles sur le dernier objectif opérationnel du volet Prise en charge et soins «Informer les parents et acteurs hors du champ sanitaire et social sur les conduites à tenir face à l expression d une souffrance psychique de l adolescent». Volet Suivi-réinsertion Tous les départements ont mis en œuvre des actions sur la prise en charge concertée des troubles psychiques des adolescents en grande difficulté Les actions ont été menées en référence aux recommandations de la circulaire de mai 2002 pour améliorer la prise en charge des adolescents confrontés à des ruptures successives dans leur parcours de vie. Les Ddass du Gers, du Lot et des Hautes-Pyrénées ont impulsé des groupes de travail. Certaines formations interinstitutionnelles se sont centrées sur ces situations, comme dans le Tarn ou la Haute-Garonne. Dans le Tarn-et-Garonne, RésAdo 82 traite de la prise en charge de ces adolescents. Dans l Aveyron, le réseau «pour adolescents difficiles» prend en compte les intrications entre pathologies psychiatriques et problèmes socio-éducatifs. Cet objectif a aussi pu être intégré dans le schéma départemental du handicap (Haute-Garonne). L objectif portant sur «l intégration en milieu ordinaire de vie, scolaire ou professionnel» est moins visible Les actions de ce type sont certainement nombreuses, notamment dans le cadre de l Education nationale, mais ont rarement été citées comme liées au Prs. On notera cependant que dans trois collèges de Toulouse, des dispositifs originaux d accompagnement des adolescents en grande difficulté psychique et/ou proches de l exclusion ont été mis en œuvre. 3
4 Le bilan sur la structuration du partenariat Un bilan très positif sur la connaissance mutuelle et les échanges de pratiques entre acteurs de terrain L approche globale et positive adoptée par le Prs a favorisé une transversalité entre le sanitaire et le social, et entre le curatif et le préventif. Elle a permis d impliquer des acteurs non spécialistes de la souffrance psychique, et des parents. Le cadre d objectifs du Prs, la formalisation de groupes de travail, les formations, ont abouti dans la deuxième période du Prs à la mise en œuvre de nombreuses actions pluripartenariales, et à la constitution de réseaux locaux. La structuration de réseaux départementaux dans quatre sites Cinq réseaux centrés sur la prise en charge des adolescents en souffrance psychique, dont quatre ont adopté un statut juridique associatif, se sont structurés grâce au Prs dans quatre départements (Aveyron, Haute-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne). En Haute-Garonne, un rapprochement est en cours entre d une part le réseau Rap 31, impulsé par les secteurs de psychiatrie infanto-juvénile avec le secteur social, médico-social, juridique et scolaire, et d autre part Riscado, impulsé par les médecins généralistes. Dans le Tarn, les coopérations restent à renforcer entre d une part Réseau Ados 81 initié par des médecins généralistes avec le secteur social et judiciaire, et d autre part le secteur hospitalier. Dans le Tarn-et-Garonne, RésAdos 82 est centré sur la prise en charge des adolescents en grande difficulté psychique au sens de la circulaire de mai Dans l Aveyron, le réseau constitué autour de la psychiatrie infanto-juvénile poursuit son activité de façon plus informelle. Des réseaux infra départementaux incluant le rural Les formations et les groupes de travail organisés sur des territoires de proximité ont abouti à des partenariats locaux. On retrouve des réseaux par bassin de vie incluant des zones rurales en Ariège, dans les Hautes-Pyrénées, le Tarn. D autres réseaux informels se concentrent sur des villes moyennes, comme dans l Aveyron et le Tarn-et-Garonne. Un engagement institutionnel fort de la psychiatrie infantojuvénile Les équipes de psychiatrie infanto-juvénile se sont mobilisées dans tous les départements. Le soutien de l Arh leur a permis de développer des lieux de soins dédiés aux adolescents. La psychiatrie infanto-juvénile s est également investie dans les nombreuses actions de prévention soutenues dans le cadre du Prs. Enfin les secteurs de psychiatrie infanto-juvénile sont présents dans la plupart des réseaux formalisés et sont fortement impliqués dans les partenariats pour une meilleure prise en charge des adolescents en grande difficulté. Un engagement institutionnel notable de l Education nationale L implication de l Education nationale est particulièrement active dans six départements. Les acteurs de terrain, avec l aval de l Inspection académique, ont profité du Prs pour développer les partenariats en interne et avec les acteurs extérieurs. L attention apportée par le Prs à la prévention primaire les a particulièrement intéressés, ainsi que les protocoles qui ont pu être formalisés dans certains cas avec les services de pédiatrie et de psychiatrie infanto-juvénile. 4
5 Des avancées encore insuffisantes sur certains partenariats entre sanitaire et social et entre hôpital et ville L implication du secteur médico-social et judiciaire, et notamment l implication des conseils généraux et des services de Protection judiciaire de la jeunesse, reste à conforter même si elle s est développée en fin de Prs sur la thématique des adolescents en grande difficulté. Les missions locales sont restées parfois en marge de la dynamique Prs, du fait du cloisonnement persistant entre Prs et Praps, et alors qu elles développent depuis de nombreuses années des actions dans le champ de la santé mentale. Les médecins généralistes semblent avoir été peu sollicités, et ne sont réellement associés au Prs, qu en Haute-Garonne et dans le Tarn. FINANCEMENT PRS 1999/2005 (en euros) (données validées par la Drass, l Urcam, l Arh) ORIGINE TOTAL Ministère de la Santé-Drass Prévention Assurance maladie - Fnpeis Arh TOTAL TOTAL Faqsv Drdr , ,50 TOTAL , ,50 1 Financement Arh pour un accompagnement du Prs par un renforcement des services de la psychiatrie infantojuvénile. 2 Fmc 31-Programme Riscado Haute-Garonne. 3 Réseau Ados 81 4 Réseau Ados RésAdos RésAdos 82. 5
6 Points d appui et perspectives Six points forts pour poursuivre les actions Une culture commune autour de l approche globale de la santé mentale des adolescents Une forte mobilisation des acteurs de proximité et un développement des pratiques de coopération Un partenariat interinstitutionnel particulièrement large et formalisé dans cinq départements La consolidation de structures d écoute et de soins spécifiquement dédiées aux adolescents Le renforcement des compétences des acteurs de prévention Une meilleure articulation entre les politiques de santé des Drass/Ddass avec l Arh et l Urcam Des attentes à inscrire plus largement dans le Plan de santé mentale Réactiver une coordination départementale Renforcer les moyens de la psychiatrie pour développer et adapter les structures de soins pour adolescents Renforcer la formalisation de conventions interinstitutionnelles et de réseaux Développer les actions en direction des parents Cibler certains publics et territoires : milieu rural, publics en précarité socioéconomique Un pilotage à redéfinir Clarifier les choix stratégiques en matière de santé mentale des adolescents : arbitrer plus fortement sur des priorités et objectifs plus ciblés Définir les modalités d articulation entre l échelon régional et territorial Valoriser les actions locales et développer les échanges d expériences Appliquer les critères de choix pour le soutien aux actions : partenariat effectif, participation active des jeunes, inscription dans la durée 6
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