Chalutier Patrouilleur auxiliaire Bateau piège VENUS VENUS II

Transcription

1 Chalutier Patrouilleur auxiliaire Bateau piège VENUS VENUS II

2 Page 2 de 10 Nom : Type : VENUS VENUS II Chalutier de l Armement Gufflet. Patrouilleur auxiliaire, Bateau piège de la Marine Nationale. Chantier : J. Duthie Torry SB Co, Aberdeen, Ecosse. Commencé : Mis à flot : Terminé : En service (MM) : Retiré (MM) : 31 décembre En service (MN) : Octobre Retiré (MN) : 31 décembre Caractéristiques : 42,91 x 6,79 x 3,56 m. ; 86 t. ; 264 tjb. ; 500 cv. ; 1 machine alternative à triple expansion J. Abernethy & Co. Sister-ship : Armement : Principales dates : Chalutier construit pour le compte de plusieurs personnes en remplacement du chalutier Vénus échoué le 08 novembre 1907 à Hourtin et considéré comme perte totale. 01 février 1908 : livré à La Rochelle, en gérance chez Mr. Gufflet. 12 février ou octobre 1915 : réquisitionné à La Rochelle sous le nom de VENUS II, utilisé comme patrouilleur auxiliaire de l escadrille des chalutiers de l Armée navale, maquillé en cargo piège, basé à Rochefort : 2 ème escadre de patrouille de la Méditerranée. Décembre 1915 : Bizerte. 31 décembre 1916 : saute sur une mine larguée par le sousmarin UC 23 (OL Johannes Kirchner) en sortant de Milo.

3 Page 3 de 10 Equipage et passagers : BALLOGE Jean Louis Ulysse 1, né le 26 janvier 1889 à Fouras (Charente-Maritime (Charente-Inférieure en 1914)), Second Maître Mécanicien, décédé le 31 décembre 1916 (27 Ans) - A Bord du VENUS II - Disparu en mer 2. BESSI Jacques Antoine Joseph 3, né le 19 mars 1892 à Nice (Alpes-Maritimes), Matelot de 2 ème classe Électricien. BLANCHARD François. BLANCHARD Pierre. BOISSEL Corentin 4, né le 11 août 1877 à Plovan (Finistère), Quartier-maître Boulanger-coq. CASTANG Aramis 5, né le 27 avril 1888 à Buenos-Aires (Argentine), Matelot de 2 ème Classe Mécanicien, décédé le 31 décembre 1916 (28 Ans) - A Bord du VENUS II - Disparu en mer. CLAVIS Jean. DUPUIS Albin Léon 6, né le 29 octobre 1891 à Le Havre (Seine-Maritime), Quartier-maître Mécanicien. DUVAL François Victor Joseph Eugène 7, né le 08/02/1888 à Pleudihen-sur-Rance (Côtes-D'armor (Côtes-Du- Nord en 1914)), Matelot de 2 ème Classe Torpilleur, décédé le 31 décembre 1916 (28 Ans) - A Bord du VENUS II -Disparu en mer. FLORENTIN Edmond Joseph 8, né le 29 novembre 1895 à Cannes (Alpes-Maritimes), Matelot de 3 ème classe Fourrier, décédé le 31 décembre 1916 (21 Ans) - A Bord du VENUS II - Disparu en mer. LE DAIGRE Pierre Julien né le 10 mai 1885 à Bréhat 1 Marins disparus avec le bâtiment le 31 décembre Jugement déclaratif de décès rendu le 2 juillet 1917 à Toulon. 2 Le registre des disparus du S.H.M. fait apparaître la mention suivante : " Quartier-maître Mécanicien de "La Coubre", passager "VENUS II". La Coubre est un chalutier réquisitionné à La Rochelle ( ) et armé en patrouilleur auxiliaire. 3 Marins disparus avec le bâtiment le 31 décembre Jugement déclaratif de décès rendu le 2 juillet 1917 à Toulon. 4 Idem. 5 Idem. 6 Idem. 7 Idem. 8 Marins disparus avec le bâtiment le 31 décembre Jugement déclaratif de décès rendu le 2 juillet 1917 à Toulon.

4 Page 4 de 10 (Côtes-d'Armor (Côtes-Du-Nord en 1914)), Maître Timonier, décédé le 31 décembre 1916 (31 Ans) - A Bord du VENUS II - Disparu en mer - Son nom figure sur la plaque commémoratives de l'église de l'île de Bréhat (Côtesd'Armor). LE GAC Louis né le 17 juin 1882 à Saint-Pierre- Quilbignon (Aujourd'hui Brest) (Finistère), Second Maître Electricien T.S.F., décédé le 31 décembre 1916 (34 Ans) - A Bord du VENUS II - Disparu en mer. LEROLLAND Léon Germain né le 10 mars 1881 à Nantes (Loire-Atlantique (Loire inférieure en 1914)), Premier Maître Mécanicien, décédé le 31 décembre 1916 (35 Ans) - A Bord du VENUS II - Disparu en mer. MARTIN Joseph Julien né le 08 octobre 1887 à Cancale (Ille-et-Vilaine), Matelot de 2 ème Classe Gabier, décédé le 31 décembre 1916 (29 Ans) - A Bord du VENUS II - Disparu en mer. PETIT Victor, Lieutenant de vaisseau, commandant du VENUS II. POINTEL Robert Ernest 9, né le 13 mars 1891 à Maromme (Seine-Maritime), Matelot de 2 ème Classe Canonnier. SALES Yves Marie né le 01 mai 1886 à Lanriec (Finistère), Matelot de 2 ème Classe Chauffeur Breveté, décédé le 31 décembre 1916 (30 Ans) - A Bord du VENUS II - Disparu en mer. TARAUD Henri Victor Louis 10, né le 1 er juillet 1888 à l'île d'yeu (Vendée), Matelot de 1 ère classe Chauffeur. TETARD Anatole, Second maître. TURPIN Pierre Henri Marie, né le 11 août 1876 à Minihy-Tréguier (Côtes-du-Nord aujourd hui Côtesd Armor ) et domicilié à Brest (Finistère), décédé le 31 décembre 1916 «à bord du Henri IV des suites de blessures reçues sur le chalutier VENUS II au moment où ce bâtiment a heurté une mine», Quartier-maître fusilier, Matricule n Brest (Acte transcrit à Brest, le 7 avril 1917). 9 Marins disparus avec le bâtiment le 31 décembre Jugement déclaratif de décès rendu le 2 juillet 1917 à Toulon. 10 Idem.

5 Page 5 de 10 Citations : Bibliographie : Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome I, LV Jean-Michel Roche - Imp. Rezotel-Maury Millau Les Bateaux Pièges (Q-Ships) contre les Sous-marins allemands - Keble-Chatterton (E.) - Payot, Paris, 1931, 248 pages. Revues et journaux : Internet : Archives : Jugement déclaratif de décès rendu le 2 juillet 1917 à Toulon. Registre des disparus du S.H.M. Plans : Cartographie : Sous marin : UC 23 type UC II Il avait appareillé de Cattaro le 20 novembre pour se rendre à Constantinople et chemin faisant, il devait procéder à 3 mouillages de mines. Le 24 il mouillait 6 mines dans la baie de la Sude, le lendemain six autres devant Candie et les 6 dernières le 26 devant Milo. Il entrait le 6 Décembre à Constantinople. Ces trois barrages de mines enregistrèrent 2 succès : le vapeur Minnewaska le 29 novembre devant la Sude et le VENUS II le 31 décembre La fiche technique du sous-marin est visible à cette adresse (en anglais) : L histoire du sous-marin durant la Grande Guerre est décrite à cette adresse (en anglais) :

6 Page 6 de 10 Le parcours de guerre de l OL Johannes Kirchner est retracé à cette adresse (en anglais) : Iconographie : Annexe 1 : Le Temps n du 12 avril 1917, p. 3 : " MARINE. - [...] ACQUITEMENT DU COMMANDANT DE LA VENUS II. - Le conseil de guerre maritime de Toulon, présidé par le capitaine de vaisseau Florus, s'est réuni hier matin pour juger le lieutenant de vaisseau Victor Petit, commandant du vapeur chalutier VENUS II coulé en Méditerranée occidentale le 31 décembre dernier. L'enquête a démontré que la VENUS II a explosé sur une mine et que le commandant a employé tous les moyens pour sauver presque tout l'équipage et l'état-major. Le lieutenant de vaisseau Petit a été acquitté à l'unanimité." Annexe 2 : Télégramme envoyé par le Henri IV à Marine Paris le 1 er Janvier 1917 : "Chalutier VENUS II a sauté sur une mine en sortant de Milo le 31 décembre à 11h00 et a coulé immédiatement". Commandant et 19 hommes sauvés 14 disparus 1 décédé Disparus avec VENUS II : - LE ROLAND Léon, 1 er maître mécanicien - LE DAIGRE Pierre, 1 er maître timonier - LE GAC Louis, Sd maître électricien - BOISSEL Corentin, QM coq - DUPUIS Albin, QM mécanicien - CASTANG Aramis, Matelot mécanicien - SALLES Yves, Matelot chauffeur - TARAUD Henri, Matelot chauffeur - BESSY Antoine, Matelot électricien - DUVAL François, Matelot mécanicien - FLORENTIN Edmond, Matelot fourrier - POINTEL Robert, Matelot canonnier

7 Page 7 de 10 - MARTIN Joseph, Gabier breveté - BALLOGE Jean-Louis, QM mécanicien de La Coubre, passager de VENUS II. Décédé à bord de Henri IV : - TURPIN Pierre, QM mousqueterie, 14 rue Gravereau Brest. Blessés et soignés sur Henri IV : - TETARD Anatole, Second maître - BLANCHARD Pierre - BLANCHARD François - CLAVIS Jean. Annexe 3 : Les bateaux pièges ou Q-ships Il n'existait que peu d'armes anti sous-marines pour détecter et attaquer les U-Boots. Parmi toutes les idées avait germée celles de les prendre au piège. Si on lui offrait une cible facile, trop petite pour justifier l'usage d'une torpille, il était probable que l U-Boot ferait surface pour la détruire au canon. Le navire-q pouvait alors dévoiler sa propre artillerie et couler l'imprudent. Sous ce vocable mystérieux de "Navires-Q", se cachent des bateaux-pièges (en anglais : "Q-ships"). Les britanniques les mettront en œuvre dés Les français les imiteront l'année suivante. Les navires. On va partir de petits navires, cargos ou voiliers. Ils sont choisis pour leur aspect commun et ne doivent pas attirer l'attention. Ils vont être armés de plusieurs canons. Le nombre et l'emplacement varient selon les navires. L HMS Dunraven alignera ainsi un canon de 102 mm, 4 de 12 livres et 2 tubes lance-torpilles de 356 mm cachés dans la coque. Le Marguerite français aura, lui, 4 canons de 75 mm. L'Expédient, anglais, fut l'exemplaire le puissant de son genre, il était armé de deux canons de 10 à affût "escamotables", de deux tubes de lancement de torpilles, d'un dispositif de mouillage de mines, d'un canons arrière à tir rapide de 12, un hydravion d'observation, des ponts et une coque blindés. Son coût de construction dépassa sept fois le budget initial.

8 Page 8 de 10 Les canons sont camouflés derrière des cloisons amovibles, simulant des superstructures. Précaution supplémentaire, leurs cales sont remplies de tonneaux vides, de poutres de bois ou autres matériaux susceptibles de leur permettre de flotter (et continuer même à combattre) s'ils venaient à être torpillés. En plus des canons, on rajoute des mitrailleuses pour tirer sur l'équipage du sous-marin et, en particulier sur les servants de son canon ou les officiers présents sur le kiosque. Certains porteront des tubes lance-torpilles, dans la coque. On trouvera des armes plus originales, comme des filets dérivants garnis de mines, voire des dispositifs dispensant des gaz asphyxiants. Ces derniers étant destinés aux équipes attaquant l U-Boat à l'abordage. Cela paraît farfelu au premier abord, mais était basé sur la manière d'opérer des allemands qui ordonnaient au capitaine du cargo arraisonné de venir à son bord, dans un canot, et avec ses documents. On imaginait alors que le canot pouvait régler son compte aux marins présents sur le pont du sous-marin et jeter à l'intérieur ces bombes à gaz. Il ne semble pas cependant que ceci soit réellement arrivé, même si des tentatives eurent lieu. Les français armeront de leur côté le même genre de bateauxpièges que les britanniques. Citons, entre autres, les pseudoscargos construits aux Ateliers & Chantiers de Bretagne, à Nantes, et livrés en 1917, à l'initiative du Commandant Charcot. Trois cargos de 52 mètres et 500 tonnes, armés de 4 pièces de 90 mm, d'un 47 mm et de mitrailleuses, dénommés Meg, Michel & René et Jeanne & Geneviève. Ils sont armés par des marins de la Marine Nationale. Ces navires embarquent des marins de la Marine Nationale pour mettre en œuvre l'armement. Dans certains cas, l'équipage est entièrement militaire. Chez les français, ils seront dénommés "équipes spéciales". Ainsi, le 25 juin 1917, le voilier Normandy, armés par la 3 e équipe spéciale, combat et coule un U-Boot 11 au large de Cherbourg. Leur utilisation. La technique choisie voit le "Q-ship" croiser sur une route 11 Le bateau était bien armé en Q-Ship et commandé par le CLC Thoumire de Saint Malo. L'équipe "spéciale" était sous les ordres de l'ev Trinité-Schillemans qui fut tué au cours de l'engagement avec un U-Boot. Par contre le sous-marin ne coula pas et rentra en Allemagne sans trop de difficultés. Le nom de Trinité Schillemans fut attribué en 1919 à un ex UB remis à la France.

9 Page 9 de 10 utilisée par les navires marchands. Il est même prévu qu'il se déguise en neutre, arborant des couleurs de compagnies maritimes de ces pays. Il est simplement recommandé d'arborer le pavillon national réel avant d'ouvrir le feu. Attaqués par un U-Boot, ils doivent se comporter comme un marchand, obéissant sans discuter à l'ordre de stopper. S'il est sous le feu du sous-marin, une partie de l'équipage, en civil, doit simuler une évacuation précipitée, pendant que l'autre reste, cachée, auprès des canons. Quand le sous-marin est assez proche, les fausses cloisons sont rabattues pour permettre le tir des canons. Si c'est possible, le "Q-ship" cherche à éperonner son adversaire. Le premier succès date du 24 juillet Le Prince Charles coule l U 36. Le 19 août de la même année, le Baralong coule l U 27 et, pour faire bonne mesure, mitraille les survivants qui ont réussi à s'en échapper 12. Les résultats. Au long du conflit, 180 "Q-ships" auront été armés par les britanniques. Lors de 150 engagements, ils couleront 14 U- Boots, revendiqueront des dommages causés à 60 autres, pour le prix de 27 "Q-ships" coulés. Il faut noter aussi que jusqu'à la fin du conflit, les britanniques nieront l'existence de tels navires. La crainte de rencontrer ces bateaux-pièges conduira les allemands à minimiser les risques en torpillant désormais sans avertissement le cargo rencontré. Pour en savoir plus : 12 L'affaire du Baralong contre l'u 27 (KL Wegener) est en fait un véritable meurtre. Si les Alliés n'avaient pas gagné la guerre, nul doute que Godfrey Herbert son commandant aurait été traduit en justice. Toute cette affaire est racontée très impartialement par Alan Coles dans "Slaughter at sea, the truth behind a Naval War Crime". Non seulement le Baralong a mitraillé les rescapés de l'u 27 qui surnageaient mais 4 d'entre eux avaient réussi à se réfugier à bord du Nicosian évacué par son équipage (celui que l'u 27 comptait envoyer par le fond). Herbert envoya alors à bord une section de fusiliers qui pourchassa dans tout le bord les 4 malheureux pour finir par les abattre.

10 Page 10 de 10 Remerciements : A l attention de Dominique Burger, Gilles Jogerst, Daniel Laheyne, Olivier Prunet, Pour leur contribution à l élaboration de cette fiche récapitulative.