Les toits verts, les toits blancs et les toits haute performance : distinguer les faits de la fiction NRCC-50444F. Paroli, R.M.; Gallagher, J.

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1 Les toits verts, les toits blancs et les toits haute performance : distinguer les faits de la fiction NRCC-50444F Paroli, R.M.; Gallagher, J. Une version de ce document se trouve dans / A version of this document is published in: Canadian Property Management : B.C. /Alberta Edition, v. 16, no. 1, mars 2008, pp. 1-4 Les renseignements dans ce document sont protégés par la Loi sur le droit d'auteur, par les lois, les politiques et les règlements du Canada et des accords internationaux. Ces dispositions permettent d'identifier la source de l'information et, dans certains cas, d'interdire la copie de documents sans permission écrite. Pour obtenir de plus amples renseignements : The material in this document is covered by the provisions of the Copyright Act, by Canadian laws, policies, regulations and international agreements. Such provisions serve to identify the information source and, in specific instances, to prohibit reproduction of materials without written permission. For more information visit

2 LES TOITS VERTS, LES TOITS BLANCS ET LES TOITS HAUTE PERFORMANCE : DISTINGUER LES FAITS DE LA FICTION Par Ralph M. Paroli et Jim Gallagher Destiné à la publication dans Canadian Property Management, édition de la C.-B./Alberta Cet article présente une description générale de trois types de systèmes de toiture durables, expose la terminologie qui leur est propre et aborde les conceptions erronées qui existent à leur sujet. Alors que la construction durable fait de plus en plus parler d elle, la confusion semble régner quant à sa définition et à son champ d application. De fait, parce que la construction durable est un vaste domaine, ce qu on entend par cette expression est moins affaire de définition que de consensus. Il semble d ailleurs plus facile d atteindre un consensus lorsqu on examine un seul secteur ou élément de construction à la fois. Prenons l exemple de la couverture, composant clé de tout bâtiment. La défaillance prématurée d une couverture risque de causer des pertes financières pour l entreprise, puisque les réparations peuvent nécessiter l interruption des activités. C est donc dire que le système de couverture joue un rôle essentiel dans la durabilité de la construction. Bien que souvent qualifiés de nouvelles technologies, les toits verts, les toits blancs (ou toits réfléchissants) et les toits haute performance sont utilisés en construction depuis plus d une trentaine d années. Au fil des ans, l intérêt à leur égard a augmenté considérablement, des études sur leur conception et leur performance ont été réalisées et, à la lumière des résultats concluants, l industrie de la construction et les propriétaires ont commencé à les adopter. Les associations de couvreurs et l industrie des couvertures ont toujours promu le recours à des pratiques de construction éprouvées. Les systèmes de couvertures peuvent être fabriqués dans le respect de l utilisation des ressources naturelles et de la protection de l environnement, et ce, tout au long de leur cycle de vie. LE TOIT DURABLE En 2001, le International Council for Research and Innovation in Building and Construction (CIB) a publié Towards Sustainable Roofing, ouvrage dans lequel on énonçait 21 principes fondamentaux de la construction de toits durables, applicables aux systèmes de couverture à membrane installés sur des constructions permanentes. Ces principes ont été regroupés en trois catégories générales connexes : la minimisation du fardeau pour l environnement, la conservation de l énergie et l allongement de la durée de vie des systèmes de couverture. L industrie des couvertures peut minimiser l impact sur l environnement en adoptant les pratiques suivantes : encourager les procédés de production respectueux de l environnement;

3 éviter de produire des déchets dangereux; adopter des pratiques de travail qui minimisent la production de déchets; concevoir des systèmes de couverture qui facilitent le tri et la récupération des matériaux, tels que le platelage en bois installé par-dessus l isolant; réutiliser et recycler les matériaux; réutiliser les matériaux sur le chantier afin d éviter d avoir à les transporter ailleurs; construire des toitures-jardins dans les villes, si cela est possible. Il existe de nombreuses mesures de conversation d énergie. Celle qui vient immédiatement à l esprit est l installation d isolant thermique, qui permet de réduire les coûts de chauffage et de climatisation. Parmi les autres mesures préconisées figurent les suivantes : garder l isolant sec et installer un platelage en bois; installer un toit réfléchissant, si cela est possible; privilégier la main-d œuvre, les matériaux et les services locaux, ce qui contribue non seulement à réduire la consommation et les coûts d énergie, mais aussi à stimuler l économie locale. L allongement de la durée de vie d une couverture comprend les mesures suivantes : faire appel à du personnel compétent, ce qui assure la mise en pratique des connaissances acquises, une exécution soignée, le bon ordonnancement des travaux, un entretien périodique et l exécution rapide de toute réparation; adopter une approche responsable; prévoir suffisamment de ressources et de temps pour les travaux; concevoir un toit robuste, stable, fiable, qui pardonne davantage les erreurs; veiller à avoir une structure portante saine; éviter la formation de flaques d eau; assurer un entretien périodique; surveiller le système de couverture et prendre rapidement toute mesure corrective qui s impose; adopter une maintenance préventive avec des inspections périodiques et des réparations opportunes. TOITS VERTS Les toits verts, également appelés toitures-jardins, se divisent en deux catégories : les toits verts intensifs et les toits verts extensifs. Le toit vert intensif est la toiture-jardin classique, qui accueille arbres et arbustes et qui exige un entretien considérable. Pour sa part, le toit vert extensif est un système végétal conçu pour être pratiquement autonome et pour ne nécessiter qu un minimum d entretien. Les toits verts ou toitures-jardins, qui sont monnaie courante en Europe depuis nombre d années, commencent à faire leur entrée en Amérique du Nord. Cet intérêt s explique par le fait que les toits verts aident à préserver l environnement - un aspect clé de la durabilité - en réduisant le ruissellement des eaux de pluie des toitures et en remplaçant la végétation sacrifiée pour la construction. Ils contribuent également à atténuer l effet d îlot

4 thermique urbain, phénomène qui fait que la température dans les régions urbanisées est de 1 à 5 o C plus élevée que celle des régions environnantes. Bien que l installation d une toiture-jardin comporte de nombreux avantages, le coût initial est plus important que pour une couverture classique, ce qui doit être pris en considération. Par ailleurs, la coordination des travaux est extrêmement importante et il faut être conscient que le toit et le jardin nécessiteront tous les deux un certain entretien. De surcroît, si les toits verts concourent bel et bien à la conservation de l énergie d un immeuble en été, les économies d énergie sont négligeables en hiver. Étant donné que la membrane est pour ainsi dire protégée des intempéries, la situation est similaire à celle d un système de couverture protégé, c.-à-d. que le risque de rupture est réduit, mais que les fuites peuvent être plus difficiles à repérer et plus coûteuses à réparer. Lorsque vient le temps de choisir un système, il importe de tenir compte de la résistance à la poussée des racines de la membrane. TOITS BLANCS OU RÉFLÉCHISSANTS Les toits blancs, également appelés toits réfléchissants, sont des toits dont la surface a une grande réflexivité (capacité de la surface de réfléchir le rayonnement solaire) et une grande émissivité (capacité de la surface d émettre davantage d énergie rayonnante dans l atmosphère que les toits foncés). Bien que l appellation «toit réfléchissant» soit récente, les toits blancs existent depuis plus d une trentaine d années. À l instar des toits verts, ils réduisent la demande d énergie en été et contribuent à atténuer l effet d îlot thermique urbain. Toutefois, à mesure que la membrane vieillit et se salit, elle perd de sa réflexivité. Cela étant, le nettoyage n est pas toujours nécessaire puisque la réflexivité peut demeurer considérablement élevée. L avantage global que procurent les toits blancs est fonction du climat et on doit tenir compte des saisons de chauffage et de climatisation de la région. Au Canada, où la saison de chauffage est plus longue, de tels toits peuvent s avérer économiquement désavantageux en hiver, puisque la chaleur solaire est alors dissipée dans l atmosphère. Néanmoins, étant donné que le soleil est bas dans le ciel, la perte thermique par réflexivité peut avoir peu d influence. De plus, les journées étant plus courtes en hiver, le toit reçoit moins d énergie; la perte due à la réflexivité s en trouve donc réduite. Enfin, l accumulation de neige sur la couverture élimine totalement la réflexivité de la membrane. Bien entretenue, cette membrane est moins soumise aux contraintes thermiques et a une durée de vie plus longue. Ce type de couverture pose toutefois des problèmes d éblouissement et d inconfort visuel. Par conséquent, les concepteurs doivent tenir compte de l incidence de ces facteurs sur les résidents et les occupants des immeubles adjacents et les installateurs doivent se protéger davantage des rayons ultraviolets.

5 TOITS HAUTE PERFORMANCE Un toit haute performance doit être durable, économique, éconergétique, respectueux de l environnement et performant sur une période prolongée. Un toit haute performance incorpore tous les éléments d un toit durable. Certains experts regroupent les caractéristiques d un toit haute performance sous la désignation «5E» : énergie, environnement, endurance, [aspect] économique et élaboration. Ces caractéristiques s apparentent étroitement aux principes fondamentaux de la durabilité d un toit, soit l environnement, la conservation de l énergie et l endurance (durabilité). Légende : Toiture-jardin M. Ralph M. Paroli est le directeur du programme Enveloppe et structure du bâtiment de l Institut de recherche en construction du Conseil national de recherches du Canada (IRC-CNRC). On peut le joindre par courriel à ralph.paroli@nrc-cnrc.gc.ca. Jim Gallagher est le gestionnaire des services de publication à l IRC-CNRC.