Chapitre 6 : L Education physique et la guerre ( )

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1 Chapitre 6 : L Education physique et la guerre ( ) Introduction à 1813, la rapidité du relèvement militaire de la Prusse «grâce» à la gymnastique développe l intérêt militaire pour la gymnastique (elle progresse grâce aux militaires). - Dans la France de la Restauration ( ), la gymnastique demeure une discipline jugée inutile et inconvenante à 1840, l esthétique romantique diffuse l idéal d un corps fluet voire maladif, et entretien le mépris traditionnel pour la force musculaire (symptôme de la brutalité populaire). - XIXe siècle, l histoire de la gymnastique se structure autour d allers et retours successifs entre l Allemagne et la France. I L Allemagne du Sturm und Drang 1 Le Volkstum contre Napoléon à 1806, l existence du Saint Empire romain germanique n unifie pas une nation allemande (morcelée entre de nombreux états, souvent très petits). - XVIIIe siècle, les guerres européennes ont dressé les Allemands contre les troupes françaises. Les français sont bientôt considérés comme l ennemi héréditaire du peuple allemand. - Vers le milieu du XVIIIe siècle, l Allemagne possède pour la première fois une langue commune qui transcende les dialectes d un pays aussi morcelé. - Jusqu en 1813, 400'000 hommes allemands reçoivent l instruction militaire (le Turnen de Jahn participe de cette formation). 2 Johann-Gotlieb Fichte et le réveil patriotique - Ficht ( ), est le philosophe et idéologue de l élan patriotique allemand. En , il inaugure par ces discours l ère pangermaniste. Il déploie un projet de régénération de l Allemagne à l aide d un système pédagogique incluant l EP. 3 Sturm un Dang : Jahn et le Turnen , Jahn écrit le Deutsches Volkstum, ouvrage qui n innove pas en matière d EP mais immerge dans un bain de nationalisme : la gymnastique rendra aux Allemands le courage et l énergie de leurs ancêtres, débutera la conquête de leur liberté.

2 - 1816, dans Die deutsche Turnkunst, les exercices armés acquièrent une signification nouvelle (le mot «gymnastique» est remplacé par celui de Turnen, plus germanique). II En France, la gymnastique entre l armée et l école ( ) - Dans la France de 1814 à 1830, la gymnastique est discréditée car elle prend aux yeux des conservateurs «le visage de la contestation, sinon du désordre». Dans les lycées, les élèves et leurs parents la dénoncent comme une perte de temps , la gymnastique devient théoriquement obligatoire, mais cela ne change rien à la situation susmentionnée. - À la veille de la guerre de , l institutionnalisation de l EP se fait sous la menace germanique , le ministre de l instruction publique (Victor Duruy) instaure le certificat d aptitude à l enseignement de la gymnastique (CAEG). 1 Clias et Amoros : l influence allemande - Clias et Amoros sont deux figures marquantes de la première moitié du XIXe siècle. a) P.H. Clias ( ) , parution de Gymnastique élémentaire ou cours analytique et gradué d'exercices propres à développer et fortifier l'organisation humaine. Il y proclame: «Armons l'homme contre les événements imprévus». b)amoros y Odeano ( ) , colonel espagnol, le marquis Amoros s établit en France , il est primé par l Académie des sciences pour ses travaux sur l EP. 2 Réalisations militaires (avant 1870) , les autorités militaires accordent à Amoros la création et la direction du Gymnase normal militaire et civil de Grenelle (à premier statut officiel pour la gymnastique). - Sous le Second Empire ( ), la gymnastique commence à devenir un phénomène de mode. - Env. 1870, la gymnastique jouit enfin d une reconnaissance sociale , les gymnases (de plus en plus nombreux) sont au nombre de 18 à Paris (les uns luxueux, les autres modestes) , fondation de l Union des sociétés de gymnastique de France par Eugène Paz.

3 - Après 1877, les militaires inspectent les exercices physiques et militaires dans l enseignement secondaire de l académie de Paris (à ils sont omniprésents dans le monde de la gymnastique). a) la lutte contre l Eglise 3 La création de l enseignement public - Au début du XIXe siècle, l'appareil éducatif reste à créer. À l'exception de l'université, des grandes écoles, le legs de la Révolution et de l'empire se limite à la création des lycées , création de l enseignement primaire public, par la loi Guizot qui supprime le monopole établit par Napoléon 1 er mars 1850, la loi Falloux supprime le monopole de l Etat dans le secondaire et accorde le plus larges facilités aux congrégations religieuses. b) Premières réalisations sous le IIe Empire ( ) - Le Second Empire constitue, pour l Eglise de France, une sorte d apogée (Napoléon III la favoriseà loi Falloux ) , fondation de la Ligue de l Enseignement. - Après 1866, militarisation de l Ecole française au lendemain de la défaite de l Autriche devant la Prusse , Jules Ferry crée définitivement l enseignement secondaire d Etat pour les jeunes filles (jusque là monopole de l Eglise) III Gymnastique et nationalisme ( ) - Depuis la loi Falloux (1850) au moins, le pays est divisé par la «guerre scolaire» (entre Eglise et Etat). à l histoire de l EP en France s associe à celle de l appareil scolaire. - Après la défaite de , l EP envahit l appareil scolaire. - à 1880, Jules Ferry (le père de l école républicaine) fait de la gymnastique une discipline obligatoire dans tous les établissements scolaires. - Vers 1900, les sociétés de gymnastique se comptent par centaines. 1 Les grandes réformes des débuts de la IIIe République ( ) b) Les Républicains et l extension des libertés publiques , la loi permettant le divorce est rétablie (expression de l œuvre essentielle des opportunistes : la laïcité et l enseignement).

4 - 1889, la loi militaire supprime le tirage au sort et établit un service de trois ans égal pour tous. c) L école républicaine , création des lycées de jeunes filles. Loi imposant la gymnastique à l école , Jules Ferry obtient la gratuité de l enseignement primaire , le personnel des écoles publiques est laïcisé. - Dès 1888, le budget de l enseignement primaire atteint près de 100 millions-or (12 millions vers 1870 a) Le rapport Hillairet 2 Patriotisme est esprit revanchard : les bataillons scolaires - 1 er février 1868, le rapport Hillairet s inspire du modèle prussien des Volksschulen (il proposait de hiérarchiser l enseignement de la gymnastique selon l âge des enfants). - Avant 1880, la gymnastique reste inconnue dans la majorité des établissements scolaires. b) L esprit revanchard , la Ligue de l'enseignement (dont la devise est «par la plume et par l'épée») déclare : «prendre en main la cause nationale de l'éducation civique et militaire». c) Les lois de 1880 et janvier 1880, la gymnastique devient affaire d Etat avec l obligation scolaire de la gymnastique à tous les niveaux de l enseignement première grande loi républicaine) mars 1882, la loi instaure les exercices militaires obligatoires pour les garçons. - Juillet 1882, officialisation de la création des bataillons scolaires (point d orgue de l embrigadement). d) Les bataillons scolaires - Dès mai 1880, la réduction du temps de service militaire à trois ans est envisagée. Pour l armée, la militarisation de la jeunesse doit palier à ses effets , création du premier bataillon à Paris, il servira de modèle aux suivants (l exemple est rapidement suivit en province) , la crise boulangiste représente un tournant historique. Elle est aussi décisive dans l'histoire des bataillons scolaires. Les effectifs des «scolos» croissent avec la montée du boulangisme (146 bataillons en 1886), décroissent avec son déclin (129 en 1889, 80 en 1890).

5 à 1891, les Bataillons disparaissent avec l'échec du «brav' général» (Boulanger). Mais la loi de 1882 sur l enseignement obligatoire de la gymnastique et des exercices militaires reste en vigueur (à la gymnastique l emporte néanmoins dans l enseignement). 3 La gymnastique à la fin du XIXe siècle : engouement populaire, désaveu bourgeois - Fin du XIXe siècle, la gymnastique militarisée se voit contestée. Par les politiques, mais aussi par les médecins et par les partisans des sports modernes. Alors qu'elle est devenue réellement populaire, les classes favorisées la délaissent pour de nouvelles pratiques. a) L essor des patronages (par l Eglise d associations «sportives») - Dès 1898, se tiennent les premiers concours interpatronages , séparation des églises et de l Etat , création de l Union sportive socialiste de la Seine (nouvelle organisation ni catholique, ni bourgeoise). b) Médecine et gymnastique - Tout au long du XIXe siècle, les médecins contestent l'hégémonie militaire sur l'éducation physique. Ils revendiquent de statuer sur la valeur des diverses méthodes gymniques. - Fin du XIXe siècle, le discours des médecins devient prépondérant. c) Nouvelles pratiques bourgeoises - Années 1870, les bourgeoises s adonnent au cyclisme à 1900, étant donné que le cyclisme se démocratise, les bourgeois s adonne aux «sports anglais» (ou sport modernes). - Début du XXe siècle, la gymnastique bénéficie d une pratique de masse.

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