1 - CONTEXTE HISTORIQUE

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1 SOMMAIRE 1 - REPÈRES CONTEXTE HISTORIQUE Une Europe prospère Le règne de Louis XV L offensive philosophique La longue fin d un règne Les débuts du règne de Louis XVI Les despotes éclairés BIOGRAPHIE Le traumatisme initial La fuite Le paradis La montée à Paris L intermède vénitien ( ) Thérèse Levasseur Le succès Les grandes œuvres Le fugitif La solitude finale Un caractère Un homme contradictoire CONTEXTE LITTÉRAIRE Les philosophes Les âmes sensibles Les beaux-arts et la musique Le siècle d or des écrivains ÉTUDE DU TEXTE ANALYSE DU TEXTE Première promenade : l enfer Deuxième promenade : le plaisir de s évanouir.. 33 Troisième promenade : ma réforme

2 Quatrième promenade : peut-on mentir? Cinquième promenade : l île du bonheur Sixième promenade : la liberté de Gygès Septième promenade : le bonheur d herboriser.. 42 Huitième promenade : le bonheur de Diogène.. 43 Neuvième promenade : les enfants Dixième promenade : requiem pour la mère CIRCONSTANCES DE L ŒUVRE La place des Rêveries dans l œuvre de Rousseau.. 48 Rédaction et parution Chronologie UN GENRE MIXTE Un appendice des Confessions Un journal Une série d essais Confesser sa conversion Un examen de conscience Une prédication Une composition baroque ÉTUDE PARADIGMATIQUE Première promenade Deuxième promenade Cinquième promenade Septième promenade THÈMES LES THÈMES DU TITRE Rêver Se promener Être seul VISION DU MONDE Penseur malgré lui La religion de Jean-Jacques

3 3 - LA MORALE La raison et la logique Le devoir et la vertu LA CONNAISSANCE DE SOI Le pacte autobiographique La singularité L individu et la société Pygmalion et Galatée ÉCHOS ET CORRESPONDANCES LES PRÉCURSEURS L Antiquité Montaigne Le XVII e siècle L INTERTEXTUALITÉ INTERNE LES HÉRITIERS Kant Goethe Le romantisme Chateaubriand De l autre côté du Rhin Lamartine Maurice de Guérin Baudelaire Les Noces ANNEXES UN REQUIEM UN PEU ROSSE JUGEMENTS CRITIQUES Pour ou contre Jean-Jacques Jugements sur Les Rêveries BIBLIOGRAPHIE Œuvres de Rousseau Ouvrages critiques

4 1 REPÈRES 1 CONTEXTE HISTORIQUE Une Europe prospère Le XVIII e siècle est un des rares siècles où l Europe connaît, dans sa première moitié du moins, une paix relative. Les échanges s y multiplient, la démographie (négative ou stationnaire depuis la Grande Peste du XIV e siècle) redevient positive : la France est le pays le plus peuplé d Europe, et la Révolution française de 1789 sera l œuvre d un peuple jeune. L Europe, audelà des mers, s ouvrant les marchés d Extrême-Orient, étend son commerce et sa domination. C est donc un siècle de détente et d expansion. Les monarques et les Églises pèsent moins sur les peuples. Les individus s affirment. Les Grands, l aristocratie, la haute-bourgeoisie sont de plus en plus indépendants. La Révolution de 1789 sera non pas celle des misérables mais celle des nantis : les bourgeois veulent le pouvoir. Une partie de la noblesse est ruinée, elle se presse autour du roi pour avoir les places et les pensions, c est la réaction aristocratique. REPÈRES 7

5 Les Parlements (qu il s agisse de Parlements élus comme en Grande-Bretagne ou de Parlements cooptés et privilégiés comme en France où l on achète les charges) veulent contrôler le pouvoir du roi auquel ils votent ou refusent l impôt. Le règne de Louis XV Louis XV (né en 1710, mort en 1774) est d abord le «bien-aimé». Il est déclaré majeur en Il laisse le pouvoir au duc de Bourbon ( ) puis au cardinal Fleury, son précepteur. Ce dernier, complice du Premier ministre anglais Walpole, assure la paix entre les deux pays jusqu en Louis XV gouverne personnellement à partir de Il est le souverain d un pays où les corps constitués dominent. Les Parlements sont composés de jansénistes, surtout celui de Paris. Les jansénistes entretiennent l agitation populaire autour des miracles supposés du cimetière Saint-Médard. Fleury a déjà sévi contre eux entre 1730 et 1732, mais, entre 1752 et 1757, l agitation reprend. Le roi se fâche. L Assemblée du Clergé de France, les Cours des Aides, les Cours des Comptes font de l opposition et refusent de voter les impôts. Ils pensent que la nation est au-dessus du roi. L offensive philosophique Les querelles religieuses discréditent la religion. Un certain nombre d intellectuels français estiment devoir tout critiquer et rationaliser au nom des «lumières» de la raison. Les «lumières» (die Aufklärung, en allemand) deviennent une force avec laquelle le pouvoir va devoir compter. Leurs partisans se diront «philosophes». Ils règnent dans les salons (par exemple, celui de M me Geoffrin, cf. neuvième promenade). 8 LES RÊVERIES DU PROMENEUR SOLITAIRE