INTRODUCTION. Plusieurs petits producteurs bio de la région s organisent entre eux en livrant les mêmes AMAP pour grouper les livraisons.

Transcription

1 INTRODUCTION L AMAPOP est en contrat avec Sébastien, éleveur de chèvre et producteur de produits laitiers de chèvres en Touraine depuis la fin de l'année Sébastien vit de la vente de ses produits, essentiellement en AMAP. Plusieurs petits producteurs bio de la région s organisent entre eux en livrant les mêmes AMAP pour grouper les livraisons. Pour montrer la diversité des productions et des exploitations des producteurs locaux, ils ont décidé d organiser un week-end pour les amapiens parisiens afin de rendre visite à quelques-uns des producteurs. Nous sous sommes donc rendus en Touraine le week-end du 5 et 6 avril 2014, afin de rencontrer Sébastien, Michel, Sophie et Philippe, et visiter leurs exploitations. Nous avons été hébergés par des amapiens locaux et les repas festifs ont été offerts par les producteurs.

2 SAMEDI 5 AVRIL : Michel REVAULT : LES RENOUÉES Les Gilleteries TRUYES Accueil chez Michel, pour un petit déjeuner convivial avec gâteaux et confitures maison. Les chers petits bambins ont aussitôt disparu dans les enclos pour courir après les volatiles effrayés! Après avoir été de longues années vendeur de champagne, Michel a créé son exploitation d élevage de poulet en Son exploitation comprend 2 poussinières ainsi que plusieurs poulaillers qui ressemblent à des grandes roulottes. Tous les 3 mois, une rotation est effectuée afin de toujours laisser un terrain en jachère. L exploitation se divise en 4 terrains : Un pour la 1 ère poussinière (3 semaines) / Un pour la 2è poussinière (jusqu à 40 jours) / Un pour les poules adultes (jusqu à terme de leur abatage) / Un terrain en jachère. Les poussins ne naissent pas sur l exploitation. Ils naissent par milliers chez d autres producteurs qui sont spécialisés dans les couveuses. Les poussins arrivent le jour même de leur naissance. La capacité de la poussinière de Michel est de 800 têtes. Les poussins restent 40 jours entre la première et la deuxième poussinière sans sortir dehors : les poussins sont trop fragiles, ils craignent le froid, l humidité et toutes les maladies. Il ne faut pas rentrer dans la poussinière avec les chaussures (mauvais germes), et pour ne pas les effrayer (stress). Ils voient très peu la lumière du jour, Ils vivent autour des lampes chauffantes (ils n ont pas de maman poule pour se blottir sous ses plumes!), et sont nourris quotidiennement par Michel et son salarié. Les poussinières sont totalement nettoyés de tous les germes potentiellement nocifs, puis mis au repos jusqu à l accueil des prochains poussins. Au bout de 40 jours, ils finissent leur croissance en plein air dans une 3è partie de l exploitation où ils restent dehors le jour, et rentrent au poulailler la nuit. Les volatils restent jusqu à atteindre une moyenne de 2kg, soit à minima 100 jours.

3 NB : Les poulets de batterie sont abattus à 40 jours (soit des poussins sur l élevage de Michel), les poulets labélisés bio doivent avoir au minimum 90 jours. Michel parvient rarement à faire grossir ses bêtes en moins de 100 jours. Michel a également 75 hectares de terrain, qui lui permettent de faire pousser lui-même les céréales qu il donne à manger à ses poules. Ainsi il cultive du blé, du millet, des pois, de la féverole), qu il récolte, puis transforme en granulés et céréales. Une fois par semaine, il emmène ses poules à l abattoir. Par ailleurs, pour diversifier sa production, Il a également construit une serre de 1000m² dans laquelle il fait de la culture maraîchère (des pommes de terre, des poivrons, de la salade, des radis, etc..), qu il vend pour les paniers du val de Loire. Il loue ses terres, et doit composer avec ses voisins pour ne pas les gêner (les poussinières «gâchent la vue» selon certains d entre eux.)

4 Sophie CREPIN - Productrice de champignons Cave située au 73 rue St Jacques Loches Nous quittons Michel et ses volailles et poursuivons la visite chez Sophie, qui est céréalière et cultive des champignons depuis août 2000, à Loches. Elle vend ses céréales aux éleveurs de bétail en agriculture biologique, et livre également les paniers du val de Loire. Elle fait pousser des champignons dans des anciennes carrières souterraines de pierre de Tuffeau (belle pierre calcaire de couleur claire qui sert dans toute la région à la construction des bâtiments). C est avec des lampes torches que nous pénétrons dans la pénombre pour découvrir ces cultures rares. Dans cette immense galerie souterraine qui abrite près de 1 500m² de cultures, la température est de 13 toute l année, avec une humidité constante, propice à la culture de champignons. Après avoir fait pousser des pleurotes, aujourd hui elle fait pousser uniquement des SHIITAKES, beaucoup plus parfumés que les champignons de Paris. L élevage de champignons consiste à la pause de ballots de paille compressés, sur lesquels des germes de champignons sont cultivés. Aucun entretien spécifique n est nécessaire. Sophie vient récolter régulièrement les champignons, qui atteignent leur terme au bout de quelques semaines. Ils sont aussitôt vendus dans les Biocoop ou apportés aux AMAP. Ils peuvent rester plusieurs semaines dans un frigo sans aucune altération de goût.

5 DIMANCHE 6 AVRIL Sébastien Beaury : Eleveur de chèvres LA FERME DU CABRIAULAIT : Sébastien BEAURY et Claire PROUST- Les Héraults (RD 760 de Sainte-Maure à Loches) SEPMES Nous arrivons juste après la traite des chèvres pour prendre le petit déjeuner avec Sébastien, Claire et leurs wwoofeurs) du moment, (le mouvement du wwoofing a pour principe d aller aider bénévolement des agriculteurs ou éleveurs qui les hébergent gracieusement et leur fait partager la vie de l exploitation et de la ferme), un jeune couple qui a pour projet d ouvrir une chèvrerie en Vendée à partir de mars prochain. Sébastien élève 95 chèvres laitières (plus 4 courageux boucs qui se partagent le harem!). Il produit divers fromages de chèvres, ainsi que des yaourts et faisselles, que vous avez le plaisir de retrouver dans vos paniers tous les mois, d'avril à octobre. Cette période correspond à la période de lactation, qui s interrompt d octobre à mars, pendant la période de gestation des chèvres. Après la naissance, les bébés ne tètent leur mère que 7 jours (pendant cette semaine, le lait contient des éléments essentiels au développement des petits, et est impropre à la transformation en fromage ou yaourt). Ensuite ils sont séparés, Sébastien ne garde que les chèvres dont il a besoin pour renouveler le troupeau. Les mâles quittent donc tous la chèvrerie (sauf s il faut remplacer un bouc), et les femelles sont triées selon leur lignée génétique. Les descendantes de bonnes productrices de lait (en termes de qualité et de quantité) sont privilégiées. Les chevrettes, très affectives, restent quelques semaines dans une nourricière et sont nourries au lait en poudre et boivent autour de seaux à tétines. Les mères commencent alors à donner leur lait pour la nouvelle saison. La traite a lieu tous les jours le matin. Au début de l exploitation, Sébastien faisait une traite manuelle. Il est désormais équipé, et les chèvres viennent se faire traire calmement en file indienne par des machines. C est aussi le moment où Sébastien peut les ausculter une par une et les soigner si nécessaire. Ensuite elles vont brouter toute la journée (ou restent à l abri s il pleut, ces coquettes dames n aimant pas voir leur pelage humide!). La fabrication du fromage et des yaourts se fait dans un laboratoire. Les yaourts sont fabriqués chaque semaine pour les livraisons des jours à venir. Les fromages sont affinés selon les commandes.

6 Sébastien et Claire font aussi de la vente directe à la ferme, il ne reste alors que le surplus de production qui ne sont pas précommandés par les amapiens. Sébastien n est pas issu d une famille d éleveur ou d agriculteur, et a pu s installer grâce à un terrain acquis par Terre de Liens à qui il loue l exploitation dans le cadre d un bail agricole (9 ans), qui inclus une charte d élevage ou culture biologique. Par la suite, les amapiens se sont mobilisés pour l aider à restaurer sa ferme, monter son laboratoire, planter des haies autour de l exploitation. Claire, la femme de Sébastien est également très investie dans le développement de l activité de la ferme et a notamment mis en place des visites à la ferme, et des ateliers (la ferme pédagogique).

7 David AUDIGUET Eleveur de canards EARL La Gauloise dorée L'Auvergnière Descartes Nous déjeunons copieusement à la ferme de David qui a créé son exploitation agricole La Gauloise dorée depuis le 1er juin 2010 à Descartes. Le début de sa conversion en bio date de février 2013, et il a obtenu sa certification bio en novembre Il élève environ 30 canards gras, et 300 canettes maigres par mois. Les canards gras ne sont pas certifiés bio, la méthode de gavage n étant pas certifiée par le label agriculture biologique. En revanche, ces canards sont élevés en plein air avec les mêmes aliments bio que les canettes. A l'instar des poulets, les poussins arrivent le premier jour, et restent dans la poussinière 45 jours avec champignons chauffants. Ils sont beaucoup moins fragiles que les poules en bas âge. Ensuite à l âge adulte, ils vivent en plein air sans jamais s abriter. Ils restent plus de 90 jours, jusqu à atteindre au minima 1,5kg. David ne produit pas les céréales, destinées à l'alimentation de ces canards (faute de terrains agricoles), il achète à des producteurs de céréales bios de la région (maïs, avoine, triticale, féverole, tourteaux de colza et de tournesol), qu il transforme dans son exploitation. Par contre, David dispose de son propre abattoir. Il est interdit d abattre des animaux qui ne sont pas de sa propre production. Il fait la transformation de ses canards dans sa ferme : rillettes de canard, pâté de foie de canard, foie gras de canard. David s est reconverti en bio il y a peu de temps, et par le biais de la mobilisation des AMAP qui ont pré-commandé des canards sur une saison. Aujourd hui, il n arrive pas écouler toute sa production (300 canards par mois) et cherche d autres débouchés.