Rénovation: isoler les murs

Transcription

1 TECHNIQUE Rénovation: isoler les murs L isolation d une habitation apparaît aujourd hui comme une évidence pour tous. Il s agit même d une obligation légale pour la construction de logements neufs depuis un certain nombre d années. Mais de nombreuses constructions anciennes souffrent d un très net déficit en matière d isolation thermique et acoustique. Il est possible cependant de remédier à ce problème à condition d envisager quelques transformations et aménagements relativement conséquents certes, mais qui s avèrent payants en terme d économie d énergie et d amélioration du confort. Facile à metre en oeuvre, la pose d un isolant peut aussi se faire derrière lambris. Ici, le palier est revêtu de lambris en pin des Landes noueux 7 cm (existe aussi sans noeuds) à vernir ou verni de Lapeyre Isoler : une nécessité! A l heure où les préoccupations d ordre environnemental deviennent de plus en plus pertinentes, la nécessité d isoler les logements anciens doit devenir une véritable priorité, d autant qu il est possible de bénéficier de la part de nos pouvoirs publics d aides et d incitants financiers qui ne sont pas négligeables. Car en réduisant nos consommations de chauffage, nous préservons les ressources énergétiques de la planète et nous limitons les émissions de gaz à effet de serre. L environnement n est d ailleurs pas le seul bénéficiaire, des avantages personnels sont également liés à toute mesure d isolation. En effet, elle permet de réduire la consommation de chauffage du ménage et donc les dépenses qui y sont liées. Elle augmente en outre sensiblement le confort de l habitation tant sur le plan thermique qu acoustique. S il apparaît clairement que toute mesure d isolation est extrêmement avantageuse, il faut néanmoins savoir que contrairement à ce que l on pense généralement, isoler ne constitue pas un acte simple. Le choix des matériaux ainsi que la conception et la pose d une isolation doivent être correctement maîtrisés afin d obtenir un résultat tout à fait satisfaisant. Mais pour prendre en compte ces différents choix et leurs conséquences, il n est pas inutile de comprendre le principe même de l isolation d une habitation, car c est en comprenant ce principe que l on pourra opérer les choix les plus judicieux. La notion de confort thermique : L isolation d un bâtiment sert essentiellement à conserver la 57 chaleur à l intérieur de ce bâtiment afin d assurer le confort thermique de ses occupants. La notion de confort thermique est importante. Elle est atteinte lorsque nous n avons ni trop chaud ni trop froid. D une façon générale, cette température est d environ 20 C pour une activité sédentaire et avec des vêtements normaux. En cas de travail lourd, le corps d une personne produit plus de chaleur et sa température de confort s obtiendra dans une ambiance plus fraîche. Après le vêtement, le logement constitue le principal écran nous permettant d atteindre notre objectif de satisfaction thermique. Or, la température à la surface des parois internes du logement présente une très grande importance car elle contribue directement à notre sensation de confort. Plus les parois sont froides, plus notre corps rayonne vers celles-ci, ce qui déséquilibre notre confort thermique. Si l on compare un mur isolé avec un mur non isolé, on obtient une grande différence de température au niveau de la paroi intérieure de ces murs. On sait que pour une température externe ambiante de - 10 C la température de la paroi intérieure d un mur non isolé sera d environ 11 C alors que celle d un mur isolé sera de 18 C. Or la température de confort se définit comme la moyenne entre la température de l air ambiant (à l intérieur du logement) et la température de surface des parois. Pour obtenir une température de confort de 20 C, il faudra donc chauffer l intérieur d une maison non isolée à 29 C ( : 2 = 20) tandis que dans une maison correctement isolée, il suffira de porter la température ambiante à 22 C ( : 2 = 20). On comprend dès lors l intérêt qu il y a

2 à isoler efficacement les murs d une habitation. Agir à tous les niveaux : Pour obtenir un niveau d isolation satisfaisant, il convient de prendre en compte toutes les parties du bâtiment concerné, car les déperditions d énergie sont multiples. Elles sont identifiables à la fois au niveau du sol, des murs et de la toiture, soit tous les éléments qui entourent le volume chauffé d une habitation. Il convient également d être cohérent dans les choix qu on opère car il est parfaitement inutile d installer un isolant très épais et performant en concrètes. Si la part la plus importante de nos réflexions concerne l isolation thermique d un bâtiment, nous envisagerons aussi dans un second temps la problématique de l isolation acoustique. Un diagnostic adéquat Les anciennes maisons ont souvent beaucoup de charme, mais leur mauvaise isolation les rend sujettes à de nombreuses déperditions calorifiques. Dans le cas des vieilles bâtisses faites de murs massifs en briques ou en pierre, les parois constituent en elle-même un immense pont thermique, c est-à- ancienne, il est important d envisager les quelques points suivants. Une isolation doit toujours être associée à une ventilation bien réalisée. Cette ventilation du logement peut être naturelle ou assistée mécaniquement. L idéal dans ce domaine reste incontestablement la ventilation mécanique contrôlée (VMC) à double flux, mais ce type d installation complexe, présente dans tous les logements neufs, est difficile à réaliser dans le cadre d une rénovation sauf si l on envisage de transformer matériel spécifique, est en mesure d établir un diagnostic qui identifiera les parties d ouvrage nécessitant un traitement avant d être isolées. Si l on ne résout pas la cause de l humidité avant d isoler, cette humidité risque bien de se transmettre au matériel isolant et de réduire à néant ou presque son efficacité. Eviter les ponts thermiques en soignant les raccords. Les points importants à surveiller sont les jonctions entre les différentes parties de la construction. Le principe est de veiller à avoir la meilleure continuité d isolation 1 1. Pour isoler les murs par l intérieur, on peut avoir recours à ces contre-cloisons verticales fixées sur ossature ou maçonnées. Elles sont disponibles sous forme de panneaux en laine de roche semi-rigides (ou rigides) revêtus d un pare-vapeur (en alu ou en kraft polyéthylène). Le choix du modèle se fait en fonction de la performance thermique requise, rapportée à l épaisseur. Rockwool 2. Conditionné en panneaux souples, cet isolant naturel et recyclable est constitué de fibres de chanvre (85%), de fibres biconstituantes et de carbonate de sodium pour la protection contre le feu. Gamme WLG 040 de Thermo- Chanvre 1 toiture ou sur les murs si, en même temps, on ne remplace pas les fenêtres à simple vitrage qui sont de véritables passoires thermiques. En somme, on peut considérer que l isolation d une habitation est une chaîne dont chaque maillon est essentiel. Dans le cadre de cet article, nous n envisagerons cependant que la seule problématique des murs dans le cas d une habitation ancienne à rénover. Quand on sait que les murs à eux seuls peuvent être responsables de 25 % des pertes d énergie dans une maison non isolée (contre 30 % à la toiture, 15 % aux fenêtres et 10 % au sol, notamment), on comprend mieux l importance de son isolation. A quelles exigences doit-elle répondre? Comment placer les matériaux isolants? Quels matériaux choisir? C est à ces questions précises que nous allons tenter d apporter des réponses dire la voie royale par laquelle les calories s échappent hors de la maison. Dans ces vieilles maisons, la solution la plus adéquate ne consiste pas nécessairement à tout isoler de haut en bas mais bien à peser le pour et le contre afin de définir les interventions les plus pertinentes. Pour cela un diagnostic au cas par cas est indispensable pour choisir la solution d isolation la plus appropriée. L intervention d un spécialiste peut être à ce niveau d une aide très précieuse. Il peut s agir d un spécialiste du bâtiment mais aussi d un spécialiste en diagnostic énergétique dont les honoraires peuvent être partiellement remboursés par des aides publiques. Quelques principes de précaution Avant même d envisager concrètement les travaux d isolation des murs de votre habitation 58 complètement et en profondeur le logement. On pourra néanmoins se contenter d une ventilation naturelle simple en profitant par exemple du remplacement des châssis pour y insérer des grilles de ventilation permettant de réguler les apports en air frais de la maison. Attention, suivant la norme, ces grilles ne sont à prévoir que dans les locaux secs (salon, salle à manger, bureau, chambre ) et doivent être accompagnées d évacuation d air dans les locaux humides (cuisine, WC, salle de bains ). Le transfert de l air du local sec vers le local humide se fait par un joint ouvert d un centimètre sous la porte ou par une grille de transfert prévue à cet effet dans une porte ou un mur intérieur. Une isolation ne doit jamais être exécutée sur une paroi présentant des signes d humidité. Les causes d humidité sont multiples. Seuls un professionnel aguerri, muni d un possible. La mise en œuvre doit toujours être soignée. Un joint ouvert entre deux panneaux isolants ou entre un isolant et un élément porteur établit une fuite d air. Cette faiblesse dans l enveloppe isolante sera source de déperditions importantes et constituera aussi une zone critique pour la condensation. Choisir la bonne technique d isolation. Dans les nouvelles constructions, les techniques de maçonnerie les plus performantes d un point de vue thermique privilégient les murs creux avec une lame d air entre le mur en bloc et le parement extérieur en briques. L isolant est généralement placé entre les deux, contre les blocs. Mais dans le cadre de la rénovation d un bâtiment ancien, il est impossible d appliquer cette technique d isolation, d autant qu il s agit le plus souvent d un mur plein traditionnel (en briques ou en

3 pierre) dépourvu de lame d air. D autres techniques doivent dès lors être envisagées en isolant soit par l extérieur soit par l intérieur, avec des conséquences respectives particulières. Isoler par l extérieur Si l on choisit d isoler par l extérieur, la capacité des murs d emmagasiner la chaleur dans leur masse (par inertie thermique) est préservée, ce qui est énergétiquement parlant une solution efficace. Mais ce type d isolation extérieure ne sera pas sans conséquences, éventuellement négatives. Son impact sera plus ou 3. Rouleau d isolation en laine de verre et liant thermodurcissable. Isoconfort 35 de Isover 4. L isolant en laine de verre Isoconfort 35 est associé à un pare-vapeur/ pare-vent Vario KM Duplex pour assurer son étanchéité à l air et à l humidité. Isover 4 moins important en terme de modification d apparence de la façade. L isolation extérieure d une belle façade en pierre, par exemple, apparaît même insensée car elle ferait disparaître la pierre d origine sous le revêtement isolant, faisant ainsi perdre tout le cachet de la maison. Son coût sera également élevé et il faudra en outre tenir compte de probables difficultés au niveau de certains raccords (gouttières, descentes d eau, châssis ), sans compter les démarches administratives et les possibles refus liés à l urbanisme. L isolation extérieure n est donc pas envisageable dans tous les cas, mais uniquement lorsque l esthétique de la façade originelle ne présente pas d intérêt particulier. Si tel est le cas, l opération permet de réaliser en une fois l isolation et le ravalement de la façade. Les avantages de l isolation par l extérieur sont importants : elle permet de traiter un plus grand nombre de ponts thermiques, elle évite de modifier les surfaces habitables et elle protège en outre les murs des variations climatiques. Côté désavantage, il faut noter que le coût de cette technique est plus 3 élevé que celui d une isolation par l intérieur et que le fait de modifier l aspect extérieur du bâti nécessite une déclaration préalable de travaux ou un permis de construire. Concrètement, l isolation par l extérieur peut être effectuée selon une large palette de possibilités techniques : 1 Enduit mince sur isolant : Ce système se compose d un isolant collé sur le mur à l extérieur de l habitation (généralement du polystyrène expansé) revêtu d un 59 enduit spécifique armé d un tissu de fibres de verre et de l enduit de finition. Si le support ne permet pas le collage, une fixation mécanique s impose. 2 Enduit hydraulique sur isolant : Cette technique est proche de la précédente mais l enduit mince est remplacé par un enduit hydraulique (mortier) généralement projeté. La tenue aux chocs dans les endroits exposés est meilleure et l entretien plus aisé en zones urbaines. 3 Parement sur isolant : Dans cette technique, la couche d isolant est fixée sur le support (mur extérieur) puis est recouverte d un parement qui peut être réalisé au choix en pierres minces, en fines briques, en carreaux de céramique ou en panneaux de bardage en bois. Idéalement un revêtement parepluie sera intercalé entre l isolant et le parement. 4 Vêtures : Ce que l on appelle une vêture est constituée d éléments préfabriqués en usine comprenant un isolant et une plaque de parement. L isolant le plus utilisé est le polystyrène expansé moulé. Le parement peut être constitué de divers matériaux comme la tôle d acier, la tôle d aluminium, le polyester armé ou le PVC. La mise en œuvre se fait simplement par fixation mécanique sur le support lui-même ou sur un lattage. 5 Enduits isolants : Il s agit ici de mortiers auxquels sont incorporés des particules de matériaux isolants (billes de polystyrène expansé, vermiculite exfoliée ). Généralement appliqués en trois couches, ils ne permettent pas d obtenir des performances thermiques équivalentes à celles atteintes par les autres procédés. Ils sont plutôt réservés aux parois déjà isolées auxquelles on souhaite apporter un complément d isolation. Isoler par l intérieur Cette solution s avérera sans doute moins onéreuse et moins compliquée à réaliser, mais son efficacité sera plus limitée puisque l enveloppe de la maison ne bénéficiera plus autant de son inertie thermique. En outre il sera nettement plus difficile, voire impossible, de supprimer les ponts thermiques existants. On veillera simplement à limiter leur impact. Enfin il convient de tenir compte du fait qu une isolation par l intérieur entraînera une réduction de la surface des pièces, légère certes mais bien réelle. Elle entraînera aussi des gênes possibles par exemple au niveau de l ouverture des fenêtres du fait de l épaisseur additionnelle et des contraintes dans le cas d équipements à démonter (prises électriques, canalisations ou autres ). En revanche, l isolation par l intérieur est intéressante lorsque la façade est en bon état ou présente un intérêt particulier. Les avantages liés à une isolation par l intérieur sont en effet essentiellement d ordre esthétique et financier, par l absence de modification de l aspect extérieur de la maison et par son coût moins élevé que celui d une isolation extérieure. Concrètement, l isolation par l intérieur peut être effectuée selon trois solutions techniques différentes : 1 Isolation derrière contre-cloison maçonnée : Ce système est le plus efficace mais aussi le plus lourd à réaliser car il exige des transformations importantes. L isolant (de type synthétique ou naturel) est le plus souvent collé ou fixé mécaniquement au support (mur intérieur) puis recouvert d une contre-cloison maçonnée. Cette contre-cloison peut être en briques plâtrières, en carreaux de plâtre ou encore en plaques de plâtre vissées sur des ossatures. Cette technique est adaptée pour l isolation des murs irréguliers en permettant de rattraper les inégalités de surface. En outre, en dissociant l isolant du parement, on peut contrôler la bonne mise en œuvre de l isolation. Ce système permet aussi d insérer, sans détériorer l isolation, les câbles et prises électriques. 2 Isolation derrière lambris : Ce système est proche du précédent à la différence que la contre-cloison maçonnée est ici remplacée par un lambris en bois. Il existe aujourd hui sur le marché une très grande variété de lambris offrant une large gamme de décors et de teintes. Ils offrent une certaine isolation thermique et acoustique mais la pose d une couche d isolation distincte entre le mur et le lambris reste la meilleure solution. Ce système est plus facile à mettre en œuvre que le précédent et donc plus abordable pour tout bon bricoleur. Avec ce système, il est recommandé d insérer un film pare-vapeur entre l isolant et le lambris. 3 Isolation par panneaux composites : Egalement appelés complexes de doublage, les

4 panneaux composites sont des éléments préfabriqués qui se composent d un panneau isolant (généralement polystyrène expansé, polystyrène extrudé, polyuréthane ou laine minérale) revêtu d un parement en plâtre. Les panneaux sont fixés contre le mur par collage (en cas de paroi sèche et plane) ou par vissage sur des tasseaux préalablement fixés au mur et qui permettent de ménager une lame d air entre l isolant et la paroi. Ce système offre l avantage de n utiliser qu un seul produit tandis que la lame d air renforce la capacité d isolation de la paroi ainsi équipée. La couche de parement doit ensuite être agrémentée d un enduit décoratif ou d un papier peint au choix. Le choix des matériaux isolants Indépendamment de la méthode d isolation choisie, il existe une grande diversité de matériaux isolants. Cependant, tous ne sont pas adaptés pour l isolation des parois murales en rénovation. Quant au choix de l isolant, il peut être dicté par les circonstances ou par les options prises par les fabricants de produits préfabriqués. Ainsi, certains isolants sont fortement déconseillés pour une isolation par l extérieur en raison de leur faible résistance à l humidité. Mais dans le cas d une isolation intérieure, le choix s avère très large et devant cette étonnante variété, il est utile de connaître les propriétés de chaque matériau. Par mesure de simplification, nous les avons classés en cinq grandes catégories à l intérieur desquelles les classes de matériaux sont analysées en regard de leurs caractéristiques essentielles, de leurs performances énergétiques et de leur impact dans le développement durable. Isolant intérieur ou extérieur : Si tous les matériaux isolants que nous présentons ici peuvent être utilisés pour une isolation par l intérieur, il n en va pas de même pour les applications d isolation extérieure. Dans ce cas, la capacité de résistance à l eau et à l humidité est essentielle, ce qui contribue à éliminer de fait certains matériaux. D une manière générale, on peut considérer que tous les isolants synthétiques sont imperméables. Les isolants à base minérale comme la laine de roche et la laine de verre sont également hydrofuges et non capillaires de sorte qu ils n absorbent ni ne retiennent l eau. En revanche, les isolants à base végétale sont d une manière générale et sauf exception hydrophiles et peu recommandés en extérieur. On les réservera plutôt à un usage intérieur Calcul des performances thermiques : Seule une valeur scientifique et universellement admise permet de comparer valablement les matériaux entre eux du point de vue de leurs performances thermiques. Dans le cas des isolants, il s agit de la valeur lambda (l) ou coefficient de conductivité thermique. Ce coefficient représente le flux de chaleur qui traverse une paroi d un mètre carré lorsque la différence de température entre les deux faces est de 1 C sur une épaisseur d un mètre de matériau. Cette valeur est exprimée en W/m 2 K. Plus la valeur lambda est faible, plus le matériau est isolant. C est un critère de comparaison parfaitement objectif. Impact environnemental : L optique que nous avons choisie est d aborder les qualités générales et les performances du produit mais aussi son impact dans le développement durable. Cet élément prend en compte ce que l on appelle "l énergie grise", c està-dire la quantité d énergie nécessaire à la fabrication du produit, depuis la matière première jusqu à l élément fini. En effet, si en isolant nous cherchons à économiser l énergie et ainsi à minimiser la pollution due à notre système de chauffage, il est cohérent de veiller à ce que le matériau choisi ne soit pas luimême énergivore. Les classes d isolants Comme nous l avons évoqué plus haut, les isolants se répartissent entre cinq grandes classes de matériaux. 1 Isolants synthétiques : Fabriqués à partir d hydrocarbures et d adjuvants divers, ces types d isolants nécessitent des processus de transformation complexes requérant beaucoup d énergie grise, mais leur efficacité est bien réelle. On distingue deux grandes classes d isolants synthétiques. Mousse de polyuréthane (PUR) : c est une mousse rigide qui se présente sous la forme de panneaux sandwich isolants. C est le matériau qui offre actuellement les meilleures performances thermiques mais son écobilan est désastreux. Valeur lambda (l) = 0,023 à 0,035. Polystyrène expansé et extrudé (PSE et PSX) : Plus connu sous le nom usuel de "frigolite", le polystyrène expansé se présente sous la forme de panneaux très légers (98 % d air) constitués de petites billes agglomérées par compression. Le polystyrène extrudé, d aspect plus lisse et compact, offre une résistance mécanique plus élevée. Leur efficacité est excellente mais leur écobilan très défavorable. Valeur lambda (l) = 0,039 à 0,044 (PSE) et 0,029 à 0,035 (PSX). 2 Isolants à base minérale : Fabriqués au moyen de matières premières présentes en quantité quasi illimitée sur notre planète (sable, roches volcaniques ), ces matériaux isolants sont moins polluants que les précédents mais leurs principales émissions polluantes ont lieu en cours de production. Ils se présentent sous une forme fibreuse et il est dès lors chaudement recommandé de se protéger lors de leur manipulation (masque anti-poussière, lunettes et gants) afin de ne pas inhaler les fibres ou d éviter toute irritation au niveau des yeux et de la peau. On Adaptés aux pièces humides, ces lambris en PVC crème (épaisseur 10 mm) de Lapeyre sont classés au feu M1. La pose d un isolant est envisageable en veillant toutefois à distingue deux grands types d isolants minéraux. Laine de roche et laine de verre : Matériau isolant souple à base de roches basaltiques (laine de roche) fondues et fibrées ou d un mélange de sable et de verre recyclé (laine de verre) auxquelles sont adjointes des résines, ils se présentent sous forme de matelas enroulés, faciles à adapter. Les excellentes performances thermiques ainsi que la souplesse de pose plaident en faveur des laines minérales. En revanche, les risques sanitaires et l écobilan très défavorable constituent ses points faibles. Valeur lambda (l) = 0,032 à 0,047. Verre cellulaire : C est un matériau à base de sable naturel et de verre recyclé que l on fait fondre et que l on reconditionne sous forme de panneaux isolants. Ce matériau aux excellentes qualités thermiques est surtout employé dans les cas où l étanchéité à l eau représente un avantage essentiel. L écobilan est mitigé car les impacts environnementaux sont limités tandis que l énergie grise reste un problème. Valeur lambda (l) = 0,035 à 0,060. insérer un pare-vapeur entre l isolant et le lambris. 60

5 3 Isolants à base végétale : Caractérisés par une énergie grise peu élevée, les isolants à base végétale sont aussi facilement renouvelables. Leur composition les rend facilement recyclable. En outre, ils constituent un créneau nouveau pour l agriculture au service de la construction. Sur le plan, sanitaire, ils offrent une garantie de santé pour ceux qui les manipulent mais à la condition d observer une attention particulière aux éventuels adjuvants entrant dans leur composition. Les isolants à base végétale sont nombreux et variés. En voici les principaux. Ouate de cellulose : Ce matériau est obtenu à partir de journaux invendus broyés et mélangés avec divers adjuvants (gypses, acide borique et agents d ignifugation) qui lui confèrent une plus grande résistance. Ce matériau est très perméable à l eau et nécessite le port d un masque lors de l insufflation du produit en vrac. Doté d un écobilan très favorable il est considéré comme le matériau d isolation combinant le meilleur rapport écologie et économie. Valeur lambda (l) = 0,035 à 0,040. Fibre de bois : Fabriqués à partir de restes de scieries non traités et de bois d éclaircissage, les panneaux en fibres de bois sont agglomérés avec leur propre résine. La capacité naturelle d isolation du bois est augmentée grâce au défibrage. Ces panneaux viennent surtout en complément d un autre isolant renforçant ainsi les performances isolantes de la paroi et éliminant les ponts thermiques. L écobilan est en outre très positif. Valeur lambda (l) = 0,040 à 0,060. Laine de Chanvre : Elle est fabriquée à partir du chanvre vert et est disponible sous forme de panneaux, parfois mélangée à du coton, de la laine ou un liant pour améliorer sa tenue. Elle est entièrement recyclable et même compostable mais il faut faire attention à la composition des éventuels adjuvants. Valeur lambda (l) = 0,039 à 0,060. Lin : L isolant en lin utilise les fibres courtes de ce végétal très ancien, précisément celles qui ne sont pas utilisées par l industrie textile. Après un premier traitement au sel minéral, les fibres sont posées en couches successives pour former une ouate recevant un traitement ignifuge. Cette ouate est ensuite séchée et découpée en divers conditionnements. Son bilan est quasi identique à celui du chanvre. Valeur lambda (l) = 0,037 à 0,047. Résistant, chaud et respectueux de l environnement, le liège se pose aussi sur les murs et assure une parfaite isolation thermique grâce à ces hautes propriétés isolantes. Liège : Exploité dans les régions méditerranéennes, le chêne-liège offre une écorce qui est réduite en granulés. Ceux-ci sont expansés à la vapeur ou utilisés en vrac. Le liège présenterait un bilan exceptionnel, grâce à ses qualités isolantes combinées à sa résistance à l eau et au feu, si son écobilan n était pas mitigé. En cause la demande croissante qui raccourcit le délai de renouvellement de l écorce, ce qui fragilise les arbres. Valeur lambda (l) = 0,032 à 0, Isolants à base animale : Plus inattendus dans le contexte de l isolation des bâtiments, ces isolants d origine animale n en sont pas moins utilisables. Leurs caractéristiques environnementales et sanitaires sont en tous points comparables aux isolants à base végétale. On en distingue deux types principaux. Laine de mouton : Utilisée comme isolant des habitations par les peuples d Asie depuis des millénaires, la laine de mouton a été récemment homologuée en Allemagne (1990) comme matériau d isolation. Cette laine est traitée contre les mites et parfois thermoliée pour assurer sa stabilité dimensionnelle. Elle est disponible en vrac, en rouleaux et en 61 Hygiénique, le revêtement mural est disponible dans une multitude de coloris et de motifs. Kurco panneaux. Ses excellentes qualités thermiques ne sont pas mises en doute, contrairement à sa tenue dans le temps, ce qui peut altérer son bilan général. Quant à son écobilan, il peut être mitigé et varier de moyen à bon selon la pureté de la laine. Valeur lambda (l) = 0,031 à 0,037. Plumes de canard : Véritable valorisation des déchets d abattoirs, la plume de canard comme isolant thermique est un exemple de recyclage. Ce produit est généralement constitué de 70 % de plumes de canard lavées et stérilisées, liées avec 10 % de laine de mouton et 20 % de fibres textile polyester. L ensemble est traité et garanti anti-allergène. Même s il reste une rareté voire une curiosité, ce matériau mérite d être découvert et exploité. Sa disponibilité n est cependant pas extensible. Valeur lambda (l) = 0, Isolants minces réfléchissants : Les principales qualités de ce type d isolant sont sa faible épaisseur et sa facilité de stockage et de manutention. De type composite, ces matériaux se composent en général de mousse, d une feuille de polyéthylène à bulles ou d un matériau fibreux pris en sandwich entre deux ou plusieurs feuilles d aluminium ou de film aluminisé. L ensemble reste très mince (0,5 à 3 cm) par rapport aux autres isolants ce qui en fait un atout dans le cadre d une rénovation. Ces films dits "réfléchissants" font appel à un principe physique connu depuis longtemps qui consiste à réduire les échanges thermiques par rayonnement entre deux parois en diminuant l émissivité de l une des deux surfaces. Malheureusement, il apparaît à l usage que les performances thermiques de ce matériau utilisé seul ne permettent pas de satisfaire aux exigences d isolation dans nos régions. En outre, ces performances thermiques peuvent se dégrader dans le temps avec l action conjuguée de la poussière, des salissures ou de l humidité. Leur écobilan est en outre particulièrement défavorable car ce matériau est très énergivore et difficilement recyclable. Sa valeur lambda (l) est indisponible. L isolation acoustique Contrairement à ce que l on pourrait croire a priori, un isolant thermique efficace n est pas nécessairement un bon isolant acoustique. Il existe en réalité deux types de solutions vraiment efficaces pour insonoriser une paroi séparant deux pièces. La première consiste à employer des matériaux lourds et massifs, ce qui n est pas compatible avec une rénovation. L autre solution consiste à incorporer entre deux cloisons plus légères un matériau fibreux. Plus ce matériau sera souple et élastique, comme la laine de verre, la laine de chanvre, le lin ou la laine animale, meilleure sera l isolation acoustique. A l inverse, un matériau compact comme le polystyrène ou le polyuréthane sont de très mauvais isolants acoustiques. Il existe bien du polystyrène traité "acoustique", mais ses performances restent inférieures à celles des isolants fibreux. Dans le cas de deux pièces superposées, un parquet flottant (c est-à-dire non ancré dans les murs) posé sur un isolant incompressible en liège, panneau de cellulose ou laine de roche offre la meilleure isolation phonique. Pour les problèmes particulièrement sensibles ou aigus, n hésitez pas à faire appel à un spécialiste car l acoustique est un domaine complexe et difficile qui ne s improvise pas et où les contreperformances sont coûteuses.