Le programme Interreg FAME Réunion nationale de restitution et d échanges

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1 Le programme Interreg FAME Réunion nationale de restitution et d échanges Compte-Rendu 20 février 2013 Paris - Enclos Rey, 56 rue Violet PARIS Contact : Amélie Boué, amelie.boue@lpo.fr 1 35 participants ont assisté à cette journée de restitution et d échange autour des actions menées par la LPO et ses partenaires dans le cadre du programme FAME. Etaient présents : - Agence des aires marines protégées : Christophe AULERT, Jérôme PAILLET, Aurore STERCKEMAN - Associations locales de protection de la nature : Yann FEVRIER (GEOCA), Matthieu FORTIN (Bretagne Vivante), Patrick PHILIPPON (Bretagne Vivante) - Azimut : Delphin RUCHE - CEMEX : Nicolas DELSINNE, Johana MOREAU - CNPMEM / CRPMEM : Perrine DUCLOY (CNPMEM), Caroline GAMBLIN (CNPMEM), Jehane PRUDHOMME (CRPMEM Bretagne), Jacqueline RABIC (CNPMEM Environnement), Antony VIERA (CRPMEM Nord-Pas de Calais-Picardie) - CNRS CEFE : Amélie LESCROËL - Eolien offshore : Sophie DELAPLACE (Iberdrola EOLERES), Elodie HATE-JOUANNE (La Compagnie du Vent), Antoine TOLLEMANS (NEOEN), Adeline BAS (EDF EN) - Fondation EDF : Joëlle COTTEN - Institutions publiques : Charlotte DE PINS (MEDDE), Frédéric JIGUET (MNHN), Sébastien RENOU (Conservatoire du Littoral), Bertrand TOURILLON (Préfecture Pays-de-la-Loire et correspondant national de l Interreg Espace Atlantique), Pierre YESOU (ONCFS)

2 - LPO France / Associations locales LPO : Yann ANDRE (FAME), Amélie BOUE (FAME), Elsa BUGOT (FAME), Antoine CADI, Pierre-André FARQUE (FAME), Gaëlle GENDRY (FAME), Julien GONIN (LPO Charente-Maritime), Thierry MICOL (FAME), Anne VALLADE, Marc DUVILLA (LPO Haute-Normandie). Les résultats présentés concernaient les actions françaises, qui ont tous été mis en perspective des rendus globaux de l ensemble des partenaires européens du programme. 2 Chaque présentation est disponible sur demande et accessible sur le site de la LPO: ce document rend principalement compte des phases de discussion qui ont suivies chacune des présentations. La journée a été répartie en 2 sessions. Les restitutions de la matinée ont porté sur l acquisition de connaissances durant le FAME alors que l aprèsmidi était dédiée aux actions menées en lien avec les activités humaines puis sur l amélioration du réseau des AMPs. Concernant la première session : Connaissances Dans le cadre du FAME, un réseau de suivis côtiers des oiseaux marins a été mis en place, de la Seine-Maritime aux Pyrénées-Atlantiques. En 2012, près de 300 observateurs ont été mobilisés. L analyse des résultats est en cours et sera présentée dans un rapport dédié à la fin du programme. Pour l instant, les premières cartes ont été réalisées, pour l ensemble des 30 espèces d oiseaux marins suivies dans le cadre du FAME, pour les années 2010 et Pour les données 2012, la priorité a été centrée sur le Puffin des Baléares et le Fou de Bassan, la répartition des autres espèces est en cours. Il est primordial de ne pas perdre les acquis du programme FAME : il ressort de cette journée que l ensemble des partenaires est favorable à une pérennisation (voire une extension) de ce réseau «suivis côtiers» sur le long terme, à condition que cela fasse l objet d une réflexion approfondie et concertée. Les protocoles sont à adapter pour des suivis sur le long terme, dont l investissement est bien différent des enquêtes ponctuelles. Il existe déjà localement (ex : Bretagne, Méditerranée) plusieurs réseaux de suivis des oiseaux marins. La pérennisation du réseau «suivis côtiers» ne se fera pas sans une collaboration étroite avec ceux-ci. 1 Le suivi télémétrique des puffins des Baléares (GPS, GLS, Argos) a permis d obtenir de précieuses données de répartition en mer de cette espèce, notamment en estivage. Cet automne, les premières captures en mer ont été 1 Présentation : 2 - Séminaire FAME Paris Suivis côtiers & connaissance oiseaux marins_ab-py

3 une réussite (équipement d individus hors saison de reproduction avec balise Argos). 2 A pérenniser Les équipements télémétriques (+accéléromètres) et vidéos ont étoffé les connaissances sur les comportements alimentaires des fous de Bassan de la colonie de Rouzic. Ils ont également permis de suivre les fous de Bassan en période d hivernage. Cette espèce fait preuve d une fidélité forte aux sites d hivernage et aux aires d alimentation en période de reproduction. A pérenniser L ensemble des résultats GPS obtenus de 2005 à 2012 a permis d identifier les premières IBAs marines, outil de BirdLife International pour la désignation de zones d intérêt pour la protection des oiseaux. La prochaine étape consistera à caractériser ces IBAs afin que l outil soit complet. 3 3 La LPO a signé récemment un partenariat avec AZIMUT, concernant l utilisation du radar ornithologique de la LPO et le traitement des résultats. La saisie des données radar a été automatisée ; ainsi la coopération étroite entre l opérateur radar (meilleure détection des groupes d oiseaux dans l espace) et de l observateur (nombre d individus et discrimination de l espèce) en sera plus efficace. Les potentialités d acquisition de données en mer grâce au radar ornithologique ont été abordées (radar embarqué, radar installé sur les nacelles des éoliennes offshores). 4 Concernant la seconde session : activités en mer et gestion de l espace marin Les impacts des parcs éoliens «offshores» sont encore mal connus et très divers : à ce stade de connaissances, il est difficile de statuer sur les caractères positifs ou négatifs de chaque impact. Ils sont toutefois identifiés, bien que peu évalués : effet barrière, destruction des fonds, perte d habitats, perte de sites de pêche, dérangement des oiseaux, effets «réserve» 5 et «récif» 6, L ensemble de ces modifications peuvent menées à des modifications d habitats, de réseaux trophiques, à des remplacements d espèces. La présence de ces structures en mer peut aussi permettre l acquisition de données en mer. Tout l enjeu est donc de minimiser autant que possible les impacts (quels qu ils soient) sur le milieu marin afin de ne pas interférer avec les efforts réalisés pour la conservation de la biodiversité 2 Présentation : 3 - Séminaire FAME Paris Suivis Puffin des Baléares_AB 3 Présentation : 4 - Séminaire FAME Paris Suivis Fou de Bassan_AL-AB 4 Présentation : 5 - Séminaire FAME Paris Radar & Connaissance Oiseaux Marins_DR 5 Dépend des mesures de gestion d usages - Conséquence d une limitation de l impact mécanique sur l écosystème, et se traduisant par un accroissement de la productivité du milieu naturel, potentiellement bénéfique notamment aux activités de pêche sur la zone et aux alentours (Jean-Paul DELPECH et Régis KALAYDJIAN / IFREMER, 2004) 6 Dépend de la forme de l objet et du lieu d implantation - Zone attractive, pour certaines espèces, déterminée par son potentiel de colonisation par le vivant But (MEDDE) : augmentation potentielle de biomasse

4 marine. Dans ce contexte, la LPO s est positionnée en conseiller auprès des promoteurs éoliens et les premiers échanges ont eu lieu entre La Compagnie du Vent et la LPO (signature d un accord de confidentialité en vue d un transfert de données). 7 Type de collaboration à généraliser Les enquêtes menées auprès des pêcheurs ont permis de confirmer, pour les côtes françaises, les connaissances issues de la littérature. Les interactions entre oiseaux marins et pêcheurs (professionnels et récréatifs) existent, mais leur ampleur reste incertaine. Le format de ces enquêtes avait également pour but de tester le meilleur mode de diffusion dans ce type d acquisition de données : les entretiens directs avec les pêcheurs sont indéniablement les plus efficaces. Toutefois, 2012 était une année test : les résultats présentés ne sont absolument pas généralisables à l ensemble de la flottille Manche-Atlantique (professionnels et récréatifs) ; ils donnent par contre une indication sur le type de résultats qu il est possible d obtenir. Ces premiers résultats ont permis de mettre en exergue l apport considérable des structures locales (opérateurs natura2000, capitaineries, CRPMEM, ) dans la réussite de l enquête. Ainsi, les premières pierres d une future collaboration entre les institutions des pêches et la LPO ont été posées. 8 4 La seconde partie de l après-midi a été dédiée à la gestion de l espace marin. Les critères d identification des IBAs marines ont été présentés : ces aires doivent accueillir soit une espèce d oiseau marin menacée, soit un rassemblement important d oiseaux marins. Les processus menant de l identification des IBAs à la désignation d AMPs ont également été exposés et illustrés d exemples. 9 Suite à la présentation des IBAs et de leurs rôles pour les AMPs, beaucoup de questions restaient en suspens sur l utilité de ces IBAs et la possibilité d en faire des aires gérées. L AAMP a pu apporter quelques précisions qui s insèrent, notamment, dans une dynamique d acquisition de connaissances (programme PACOMM). 10 La clôture de la journée s est faite sur les collaborations qui ont abouti dans le cadre du FAME, à l international comme au national (centres de recherche, associations locales, CRPMEMs, développeur éolien, ). Autant que possible, elles seront poursuivies. Le champ des possibles pour de futures collaborations, notamment avec l ensemble des institutions des pêches et autres acteurs de la mer, est ouvert et reste à définir le cadre (prolongation du programme FAME? LIFE Oiseaux Marins? Autre?) Présentation : 6 - Séminaire FAME Paris Eolien offshore & Oiseaux Marins_PAF 8 Présentation : 7 - Séminaire FAME Paris Pêche & oiseaux Marins_GG-EB 9 Présentation : 8 - Séminaire FAME Paris IBAs & Gestion des espaces marins_tm 10 Présentation : 9 - Séminaire FAME Paris FAME & AAMP_AS 11 Présentation : 10 - Séminaire FAME Paris Cloture sur les collaborations_ab

5 Commentaires complémentaires En fin de journée, B. Tourillon, correspondant national de l Interreg Atlantique, a reprécisé le caractère transnational du FAME, dimension peu mise en avant au cours des échanges. Il a été rappelé qu une restitution sur l ensemble des travaux du FAME avait eu lieu à Cardiff en janvier 2013, à l échelle transnationale, et que cette journée d échanges à Paris avait pour principal but de valoriser les travaux français aux partenaires du FAME et futurs collaborateurs de la LPO concernant le milieu marin. Bien sûr, chaque action présentée lors de cette journée a été resituée dans un contexte transnational, autant que cela était possible. A plusieurs reprises au cours de la journée, la question de l évolution possible des périmètres des ZPS côtières a été abordée. De telles modifications ne sont pas prioritaires et seules des préconisations éditées dans les DocOb pourraient amener à une réflexion sur ces périmètres. 5 La priorité, aujourd hui et pour les prochaines années, est de désigner de nouvelles AMPs au large, afin que le réseau couvre l ensemble de la ZEE française. Les premières désignations se feront en 2015, une fois que l AAMP aura restitué les résultats analysés du programme PACOMM notamment.