Graziella Blard. Pour Eux et Nous

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Richard St-Gelais
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3 Awax le chien. Awax était un chien qui ne demandait qu à sortir. Il était aussi était très très gourmand. Les enfants l adoraient et il adorait les enfants. Il aimait si fort ses «petits maîtres», il se rappelle chacune de leur naissance, d ailleurs sur le moment il n avait pas été très heureux. A chaque fois qu un bébé arrivait, il sentait bien qu il avait moins de câlins. Mais quand «ses deux petits maîtres» ont grandi, il devint le roi des câlins. Ses grands maîtres lui en faisaient le matin et le soir et les «petits maîtres», toute la journée. Enfin tant qu ils n allaient pas à l école! Awax était très heureux même si parfois il était frustré. Et oui ce n est pas facile pour un chien de voir ses maîtres manger, pensait Awax. «Bon d accord c est vrai je mangeais avant mais quand même!» se disait-il. Awax n était pas seulement gourmand, il adorait jouer. Même après des heures de jeux, Awax refusait d avancer malgré la laisse qui le tirait. Mais une fois rentré à la maison, Awax s écroulait sur son oreiller et les enfants riaient à l entendre ronfler. 2 3

4 Cependant Awax ne comprenait pas ses journées entières où toute la famille partait sans lui. Il n était pas rare de l entendre aboyer. Il entendait bien, dire à ses maître qu il n était pas très content. Et puis, un jour, Awax devint malade. Il vomissait, faisait pipi par terre et n avait plus de force pour jouer. Il sentait que quelque chose n allait pas, bien sur il était malade mais surtout il avait vu les larmes dans les yeux de ses «petits maîtres». Un matin, il sentit son corps partir et pendant quelques secondes il sentit un bien-être l envahir entièrement. Il souriait mais personne ne le voyait. Awax était «parti» et tous pleurèrent. Lorsque Awax arriva au paradis des chiens, il n en croyait pas ses yeux. Il y avait des steaks plus grands que la cuisine de ses maîtres. Les autres chiens sautaient de nuages en nuages et il y avait même une balançoire «oh le pied!» se disait Awax. Un très grand Chien qui avait l air très vieux, lui adressa la parole et lui dit : «Awax, te voici au paradis» : tu manges quand tu veux tu n auras pas mal au ventre, tu joues comme tu veux tu ne seras pas fatigué et quand tu le désires tu peux aller dans la salle secrète. Awax allait sauter sur un nuage mais il s arrêta et lui demanda quelle était cette salle secrète. Le Grand Chien, maître des lieux, lui proposa de l y amener. Lorsqu ils arrivèrent, Awax découvrit une énorme bulle trans-parente entourée de nuages. Le Grand Maître Chien lui expliqua qu ici, il pouvait venir seul, s installer sur un nuage et voir, au travers de la bulle. Lorsqu il se pencha pour regarder, il vit un de ses petit maître pleurer, dans sa chambre. Awax se jeta sur la 24

5 bulle et aboya encore et encore. Cela signifiait, ne soit pas triste, je suis heureux ici et en plus je peux te voir. Awax eut une larme à l œil, comment lui faire comprendre pensait-il? Le maître des Chiens qui avait entendu sa pensée lui dit : «si tu viens ici souvent, un jour il t entendra». Alors Awax ne mangeait pas, ne jouait pas et venait tous les jours voir ses maîtres. Jusqu au jour où l un de ses plus grands petits maîtres se réveilla un matin en criant, dans toute la maison, «Awax est heureux, Awax est heureux, je le sens». A partir de ce jour Awax mangea goulûment, joua comme jamais et alla régulièrement voir ses maîtres. Quand au plus grand de ses petits maîtres, chaque jour il regardait le ciel et faisait un clin d œil à Awax. Awax le voyait et souriait. Quand le plus petit de ses petits maîtres demanda à son grand frère «pourquoi fais-tu des clins d œil au ciel?». Son grand frère lui expliqua et ils étaient maintenant deux à communiquer secrètement avec Awax. Pour toute la vie! 2 5

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7 Eddy et son talent Il était une fois, un très jeune garçon qui s appelait Eddy. Eddy avait 4 ans et aimait comme un fou son papa. Son papa était ébéniste et fabriquait des meubles magnifiques. D ailleurs, il était reconnu au village comme le plus grand ébéniste. Alors les gens commencèrent à se demander si son fils Eddy allait suivre ses pas et devenir ébéniste, un très bon ébéniste. Le papa d Eddy se vantait de passer ses soirées à apprendre le métier à son fils. Mais ce que son papa ne racontait pas était qu Eddy était très maladroit et n arrivait pas à fabriquer un petit tabouret, destiné à son nounours préféré. Ce que le papa ne voyait pas était qu Eddy pleurait tous les soirs de ne pas y arriver et de décevoir son papa. Un jour, à l école d Eddy, le directeur avait décidé d inviter le champion du monde de football. Tous les enfants étaient si heureux qu ils en parlèrent, pendant toute la semaine qui précéda son arrivée. Lorsqu il arriva à l école, il s assit au bureau du maître et leur dit : «je suis heureux d être ici, avec 2 7

8 vous et vous pouvez me poser toutes les questions que vous voulez.» Bien sur les questions volèrent dans tous les sens : «est-ce que tu pourras signer mon carnet avant de partir? Est-ce que les autres joueurs sont tes amis? Est-ce que tu vas encore gagner? etc..etc.» Eddy, était silencieux dans son coin. Le champion le vit et lui demanda pourquoi il ne disait rien. Eddy ne répondit rien alors le champion rajouta : si tu as une question, il vaut mieux que tu la poses maintenant car sinon tu prends le risque de le regretter très longtemps. Eddy réfléchit, puis se lança en balbutiant : comment as-tu fais pour réussir? Le joueur réfléchit à son tour et lui dit : «en fait c est très simple j aime ce que je fais. Quand je rentre sur le terrain, je ne me dis pas qu il faut que je gagne car à ce moment là précis je perds tous mes moyens. En fait, je regarde le ballon et lui dit dans ma tête que je l aime et que c est lui qui décide si je gagne ou non. Du coup, j ai envie de jouer comme jamais, avec mon ami le ballon. Et si jamais je perds, je ne suis pas triste car j ai à chaque fois passé un bon moment avec mon ballon. Ce qui fait que je ne sais jamais à l avance si je vais gagner ou non et j aime ça» La fin d après-midi arriva et le joueur allait repartir chez lui. Eddy en fit de même et dès qu il passa le pas de la porte, prit dans ses mains le tabouret qui n était pas terminé et lui dit : «c est toi qui décide, petit tabouret, si tu veux être réparé ou non, en tout cas moi je t aime et je ne t en voudrais pas si tu ne veux pas être réparé» Eddy fut très concentré tout en souriant, il savait que s il ne réussissait pas, ce ne serait pas de sa faute. 28

9 Une fois le tabouret réparé, il sourit et retourna jouer dans sa chambre. Lorsque son papa arriva, il découvrit le tabouret réparé, avec en plus une petite fleur gravée dessus. Il courut dans la chambre d Eddy et lui demanda : estce toi qui a fait cela? Oui répondit Eddy. «Mais mais comment as-tu eu l idée de la fleur?» balbutiat-il? Eddy tout en souriant, prit la main de son papa et lui dit : «si tu fais les choses en les aimant et en acceptant que ce soit elles qui décident alors il y a des chances pour qu elles se laissent faire et qu en plus elles te chuchotent des idées» Le papa d Eddy sentait qu il venait d apprendre, une belle leçon, de son fils. 2 9

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