Conférence-Débat. Mardi 28 mars 2006 de 15h15 à 17h30 LA GRIPPE AVIAIRE. des sciences. Discussion générale
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- Frédéric Florent Thibault
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1 Conférence-Débat Mardi 28 mars 2006 de 15h15 à 17h30 LA GRIPPE AVIAIRE Académie des sciences 15h15 Introduction Jean-François Bach, Secrétaire perpétuel de l Académie des sciences 15h30 Actualités sur la grippe aviaire Charles Pilet, de l Académie des sciences, de l'académie nationale de médecine, professeur émérite et Directeur honoraire de l'ecole nationale vétérinaire d'alfort 16h00 Grippe aviaire et menace pandémique Sylvie Van Der Werf, professeur à l'institut Pasteur, Chef de l'unité de génétique moléculaire des virus respiratoires Grande salle des séances Palais de l Institut de France 23, quai de Conti Paris 16h30 17h00 Grippe aviaire «du phénomène animal à la pandémie humaine» François Bricaire, professeur à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière, Chef du service des maladies infectieuses et tropicales Discussion générale Contact : Académie des sciences de l Institut de France Service des séances - sandrine.chermet@academie-sciences.fr Service des colloques - fabienne.bonfils@academie-sciences.fr
2 GRIPPE AVIAIRE INTRODUCTION Jean-François Bach Secrétaire perpétuel de l'académie des sciences L Académie des sciences consacre sa séance plénière du mardi 28 mars, à 14h30, à la grippe aviaire. Au-delà du problème économique, déjà posé par l épidémie et du problème potentiel de santé publique, la grippe aviaire soulève de nombreuses questions d ordre purement scientifique qui sont à l ordre du jour de cette séance. Ainsi la question de la spécificité des récepteurs pour le virus H5N1 ou des virus voisins dans les différentes espèces doit être discutée en relation avec les protéines du virus pathogène actuel et de mutants potentiels. Les modalités de la contagion, les facteurs qui la favorisent ou la restreignent doivent être évoqués. S agissant des mutations, il convient aussi de replacer les mutations et recombinaisons qui justifient les craintes actuelles par rapport à ce qui est déjà connu dans les autres maladies virales chez l animal et chez l homme, en posant la question du niveau du risque de mutation ou de recombinaison présentant un risque pour l homme. Il faut aussi se demander pourquoi la grippe due au virus H5N1, a une expression clinique aussi sévère, avec un taux aussi élevé de mortalité, en comparaison avec les autres formes de grippe. Enfin pour ce qui concerne la thérapeutique, il est important de discuter des problèmes scientifiques posés par la fabrication d un vaccin et des obstacles techniques et réglementaires? Quelle est la place des antiviraux chimiques? Autant de questions qui serviront de trames aux présentations et aux discussions de la réunion du 28 mars.
3 ACTUALITÉS SUR LA GRIPPE AVIAIRE Charles Pilet Professeur émérite et Directeur honoraire de l Ecole nationale vétérinaire d Alfort, Membre de l'académie des sciences, Président honoraire de l Académie nationale de médecine Due à un Orthomyxovirus, la grippe aviaire, contrairement à une opinion reçue, est une maladie connue depuis de nombreuses années. Les virus influenza du type A en cause appartiennent soit au sous-type H5, comme c est le cas pour l épizootie actuelle, soit au soustype H7. Concernant le pouvoir pathogène, deux groupes de virus sont connus : les uns sont dits «faiblement pathogènes», les autres «hautement pathogènes». On connaît désormais au moins en partie, le mécanisme par lequel les virus «faiblement pathogènes» peuvent devenir «hautement pathogènes» et déterminer un taux de mortalité très élevé. Des progrès ont également été réalisés dans la connaissance des récepteurs cellulaires des différentes espèces (animales et humaine), ce qui expliquerait en partie, la sensibilité de telle ou telle espèce à ces virus. Des éléments nouveaux sont apparus récemment concernant la liste des espèces animales sensibles, puisque de nouvelles espèces sont désormais l objet d atteintes virales provoquant des mortalités. Des progrès sont en cours en matière de diagnostic rapide de la maladie. Quant aux méthodes de lutte, elles varient en fonction du taux d infection des pays ou régions intéressés.
4 GRIPPE AVIAIRE ET MENACE PANDÉMIQUE Sylvie van der Werf Unité de Génétique moléculaire des virus respiratoires, URA1966 CNRS, EA302 Université Paris 7, Institut Pasteur, Paris - CNR des Virus Influenzae (Région-Nord), CCOMS pour la référence et la recherche sur les virus grippaux et les autres virus respiratoires Depuis fin 2003, des virus grippaux aviaires A(H5N1) hautement pathogènes ont été responsables d épizooties associées à une forte mortalité dans les élevages de volailles dans de nombreux pays en Asie du Sud Est ainsi qu à une mortalité chez différentes espèces d oiseaux sauvages. Depuis juillet 2005 la circulation de ces virus s est étendue pour atteindre l Europe, y compris la France, et l Afrique. Parallèlement, le virus A(H5N1) a été responsable de 176 cas d infection chez l homme dont 97 mortels (données OMS, 9 mars 2006). Outre l homme, le virus A(H5N1) aviaire peut infecter différentes espèces de mammifères suite à une exposition à des volailles infectées ou à leurs déjections mais n a sauf exception pas donné lieu à des cas de transmission secondaire indiquant qu il n est pas à ce jour adapté à l hôte mammifère. La possibilité que les virus H5N1 aviaires puissent s adapter à l homme soit par acquisition de mutations successives, soit par réassortiment avec un virus humain à l occasion d une co-infection fait l objet d une surveillance intensive. Elle justifie l évaluation de stratégies antivirales et vaccinales et la mise en place de mesures dans le cadre du plan pandémique.
5 DU PHÉNOMÈNE ANIMAL À LA PANDÉMIE HUMAINE François Bricaire Service des maladies infectieuses et tropicales Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, Université Pierre et Marie Curie, Paris VI L évolution naturelle des virus de grippe aboutit à des mutations dont certaines conduisent à un risque pandémique. L apparition du virus H5N1, repéré depuis déjà plusieurs années, pourrait être un bon candidat, devenant le responsable d une pandémie humaine. Ses ressemblances avec le virus de la pandémie de 1918, son agressivité chez de nombreux oiseaux, son extension géographique actuelle le font craindre. Si aujourd hui le phénomène est purement animal, aviaire, un virus devenu à transmission interhumaine par mutation pourrait provoquer une épidémie dont il est aujourd hui impossible de définir les principales caractéristiques : virulence, pénétrance, mortalité Ce phénomène ainsi annoncé justifie dans notre société moderne que nous nous y préparions au mieux. C est la première fois qu une telle prospective existe réellement en matière d épidémie. Les moyens mis en place ont pour but de retarder et de réduire au maximum les conséquences d un tel phénomène. La difficulté aujourd hui est d envisager la pandémie en informant, sans inquiéter, sans trop hypertrophier le risque, sachant que si l épidémie survient, il faudra gérer la société pour la protéger tout en lui permettant de vivre le plus normalement possible.
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