Surveillance des intoxications au monoxyde de carbone dans les Hauts-de-France Bilan de l année 2016
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- Maxime Ducharme
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1 Surveillance des intoxications au monoxyde de carbone dans les Hauts-de-France Bilan de l année 16 Dispositif de surveillance des intoxications au monoxyde de carbone Dans le cadre du système de surveillance des intoxications au monoxyde de carbone (CO) mis en place en 6 dans toutes les régions par Santé Publique France (ex-invs), toute suspicion d intoxication au CO doit faire l objet d un signalement (à l exception des intoxications survenues lors d un incendie). Ce dispositif a pour but de prévenir le risque de récidive, d évaluer l incidence de ces intoxications et d en décrire les circonstances et facteurs de risque afin de concevoir des politiques de prévention adaptées. Avec la fusion des régions en 16, une nouvelle organisation pour la réception des signalements d intoxication au CO a été mise en place. Les signalements des cas d intoxication, avérée ou suspectée, sont maintenant signalés par les déclarants (SDIS, Samu, Smur, services hospitaliers ) au Point focal régional (PFR) de l ARS Hauts-de-France. Ce dernier valide et transmet les signalements à la cellule de veille sanitaire de l ARS chargée de l enquête médicale et au service santé environnement de l ARS ou au Service communal d hygiène et de santé (SCHS) concerné pour la réalisation de l enquête environnementale. Cette enquête vise à déterminer les circonstances, les sources de l intoxication, pour le cas échéant apporter les mesures correctrices, afin d éviter toute récidive. Les données recueillies dans l enquête médicale permettent de définir les cas d intoxication et de décrire les caractéristiques des personnes intoxiquées et les modalités de leur prise en charge. Pour signaler via le point focal de l ARS Tel : Fax : Mail : ars-hdf-signal@ars.sante.fr Bilan national 16* En 16, 177 intoxications sont survenues, impliquant 3974 personnes dont 79 ont été transportées vers un service d urgence hospitalier et 55 ont été hospitalisées, 5 décès ont été déclarés au système de surveillance. L habitat reste le principal lieu d intoxication (83 %), suivi du milieu professionnel (11 %), les établissements recevant du public (4 %) et les actes volontaires (3 %). *Données non consolidées Bilan des intoxications au CO dans les Hauts-de-France en 16 En 16, 176 affaires ont été initiées dans la base de suivi des intoxications au monoxyde de carbone Siroco -, parmi ces affaires, 4 ne correspondaient pas au domaine d application de la surveillance, 3 étant consécutives à un incendie et 1 consécutive à une intoxication dans un bar à chicha. Cinq affaires n ont pu être confirmées. Au total, 167 affaires ont donc été signalées dans les Hauts-de-France, 131 pour l ancienne région Nord-Pas-de-Calais et 36 pour l ancienne région Picardie. La majorité (8%) concerne des intoxications accidentelles survenues dans l habitat. Tableau 1 Répartition des affaires par département de constat et par circonstance de survenue Hauts-de-France Département Aisne Nord Oise Pas-de-Calais Somme Total Accidentelle Habitat ERP Travail 8 1 Volontaire Autre Total Etablissement recevant du public Affaire incomplète où la circonstance de survenue n est pas validée
2 Au cours de l année 16, 51 personnes ont été exposées au monoxyde de carbone. Parmi elles, 363 personnes ont été transportées dans un service d urgence et 68 vers le service de médecine hyperbare du CHRU de Lille. Trois décès ont été signalés cette saison, dont une intoxication volontaire, une personne décédée des suites de l utilisation d un radiant gaz bouteille au sein d un local à usage professionnel et la dernière en lien avec le mauvais fonctionnement d une chaudière à fuel. Quatre intoxications ont eu lieu dans des établissements recevant du public (ERP), une, respectivement dans le département du Nord et du Pas-de-Calais, les deux autres dans le département de la Somme, en raison de la défaillance d une chaudière à bois pour l une, au gaz pour la seconde. Dix intoxications ont eu lieu dans le milieu professionnel, dont 8 affaires dans le département du Nord et dans le département de l Oise responsables de 1 personnes intoxiquées. Figure 1 Répartition mensuelle du nombre d intoxication au CO Hauts-de- France En 16, 83 % des intoxications sont survenues au cours de la saison de chauffe (de janvier à mars et de septembre à décembre). Habitat Autre Figure Taux d intoxications accidentelles dans l habitat pour 1 5 résidences principales, 6-16 Taux d'intoxications habitat /1 5 résidences * Dans les Hauts-de-France, le taux d intoxication accidentelle dans l habitat a diminué de façon importante de 6 à 9 puis la baisse a été plus faible mais elle se poursuit. Ce taux reste cependant fois supérieur à celui observé dans l ensemble des autres régions, qui lui, reste stable. Les actions de prévention développées en région, notamment à destination des foyers utilisant le charbon et les alertes météo, ont probablement contribué à diminuer l incidence des intoxications dans la région. Hauts-de-France France hors Hauts-de-France *Données non consolidées Pour en savoir plus sur les actions de prévention menées dans l ancienne région Nord-Pas-de-Calais, vous pouvez consulter le BVS CO Nord-Pas-de-Calais-et-Picardie.-Mai-16
3 Caractéristiques des intoxications dans l habitat L enquête environnementale réalisée par le service santé environnement de l ARS ou par les SCHS suite à une suspicion d intoxication au monoxyde de carbone permet de décrire les anomalies à l origine des intoxications dans l objectif de cibler au mieux les campagnes de prévention. Parmi les 138 affaires survenues dans l habitat, 1 ont fait l objet d une enquête environnementale (35 par téléphone, 95 sur le lieu de l intoxication). L enquête n a pu être réalisée pour 8 affaires en raison du refus des occupants ou de l impossibilité de les joindre. Tableau Répartition des appareils en cause dans les intoxications au CO (habitat), Hauts-de-France, 16 (N=148) Appareil produisant le CO nombre Chaudière 68 Poêle / radiateur 38 groupé électrogène 9 cuisinière 8 chauffage mobile 7 chauffe-eau 6 auto/moto 4 brasero/ barbecue 3 foyer fermé / insert 3 foyer ouvert 1 La chaudière demeure la principale source d intoxication. Elle est confirmée ou suspectée dans 49 % des affaires. Au moins un facteur favorisant les intoxications au CO a été identifié pour 85 % des appareils mis en cause mais l intoxication est souvent la résultante d une combinaison de facteurs défavorables. Des conditions météorologiques à risque sont également retrouvées dans 5 % des affaires par ordre décroissant (vents violents, redoux et grands froids). Six intoxications sont survenues suite à une coupure d électricité, trois accidentelles et trois par défaut de paiement. *Plusieurs appareils peuvent être suspectés pour une affaire Figure 3 Répartition des combustibles en cause dans les intoxications au CO (habitat), Hauts-de-France, 16 (N=143) Gaz (réseau+bouteille) 76 Charbon Bois Pétrole 9 1 Le gaz demeure le combustible le plus impliqué dans les intoxications au monoxyde de carbone, il est impliqué dans plus d une affaire sur deux. Fioul 5 autre (Pellets) *Plusieurs combustibles peuvent être mis en cause pour une affaire
4 Description des personnes intoxiquées La description des personnes intoxiquées est réalisée à partir d un formulaire complété par le médecin prenant en charge le patient. En raison du changement de recueil des formulaires médicaux en cours d année 16, beaucoup sont manquants. Quelques items ont été renseignés à partir du formulaire alerte (âge, sexe ) ce qui peut expliquer le nombre différent de réponse pour chaque variable. Tableau 3 Signes cliniques présentés par les personnes intoxiquées, Hauts-de-France, 16 Symptômes Nombre de cas céphalées 137 nausée 83 signe clinique autre 48 vertiges 38 asthénie 37 perte de conscience 3 angor 3 paralysie respiratoire 1 arythmie ventriculaire 1 OAP 1 infarctus 1 convulsion 1 coma 1 sans signe clinique 56 La part des personnes hospitalisées est de 51 % parmi les 186 intoxiquées pour lequel la variable est renseignée. Trois décès par intoxication ont été signalés dont un par intoxication volontaire. Parmi les personnes intoxiquées pour lesquelles le sexe est connu (N=36), le sexe ratio hommes/ femme est de.9. Les signes cliniques les plus fréquemment observés sont les céphalées, les nausées et les vertiges. Seuls 19 personnes ont présenté les trois symptômes réunis. Parmi les autres signes cliniques, les plus fréquemment cités sont la dyspnée, la somnolence et la diminution de l acuité visuelle. Tableau 4 Répartition par tranche d âge des personnes intoxiquées, Hauts-de-France, 16 (N=355) < 15 ans 15 à 4 ans 5 à 44 ans 45 à 64 ans 65 ans et + La moyenne d âge des cas est de 36 ans (min : 4 mois ; max : 94 ans). Parmi les personnes intoxiquées pour lequel l âge est renseigné (N=74), 57 enfants de moins de 15 ans ont été recensés. Tableau 5 Répartition des personnes intoxiquées (N=355) par département et circonstance de survenue, Hauts-de-France, 16 Département Total Habitat ERP Volontaire Travail Non précisé Total
5 Capacité d alerte du système Tableau 6 Nombre d affaires signalées par déclarant, Hauts-de-France, 16 Déclarants* Nombre de signalements Pompiers 83 Samu / Smur 6 Urgences 17 Service de médecine hyperbare 15 Autre service hospitalier Presse 5 Autre déclarant 1 *Une affaire peut être signalée par plusieurs déclarants Les principaux déclarants au système de surveillance sont les services départementaux d incendie et de secours (SDIS), qui déclarent, à eux seuls, près de 5 % des affaires. Les Samu et les services d urgences hospitalières signalent respectivement 15 % et 1 % des affaires La capacité d alerte du système, c'est-à-dire le délai existant entre la date de constatation de l intoxication et la date de déclaration à l ARS doit être la plus courte possible afin d éviter tout risque de récidive. Elle peut être considérée comme satisfaisante dans la mesure où plus de 8 % des intoxications sont signalées dans un délai inférieur ou égal à jours et 9 % dans la semaine suivant l intoxication. Toutefois, 1 affaires ont été signalées dans un délai de plus d une semaine, ce qui expose le foyer à un risque de récidive, le service santé environnement de l ARS ou le SCHS n ayant pas pu réaliser l enquête environnementale permettant de détecter l origine de l intoxication et ainsi préconiser les bonnes pratiques. De la surveillance à la prévention Depuis sa création le 1er mai 16, Santé publique France est la nouvelle agence nationale de santé publique. Créée par la loi n «modernisation du système de santé», Santé publique France regroupe l Institut de veille sanitaire (InVS), l Institut national de prévention et d éducation pour la santé (Inpes), l Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus), ainsi que le groupement d intérêt public Adalis (Addictions, drogues, alcool info service). Des affiches sont disponibles sur le site de Santé Publique France ainsi qu un petit film reprenant les bons gestes pour éviter le risque d intoxication. En savoir plus ME Remerciements Aux déclarants : les Services Départementaux d'incendie et de Secours (SDIS) des 5 départements de la région, les services de prise en charge médicale (service de médecine hyperbare, urgences, Samu, SOS médecins) ; Aux acteurs du système de surveillance : Centre antipoison et de Toxicovigilance du CHRU de Lille, Agence Régionale de Santé des Hauts-de-France, Services Communaux d'hygiène et de Santé, Association de Prévention de la Pollution Atmosphérique Hauts-de-France, Direction Interrégionale Nord de Météo-France. Retrouvez ce numéro ainsi que les autres actualités de la Cire sur : Directeur de la publication : Pr François Bourdillon, Santé Publique France Rédacteur en chef : Christophe Heyman, coordonnateur par intérim de la Cire Hauts-de-France Comité de rédaction : L équipe de la Cire Nord Diffusion : Cire Hauts-de-France, Bâtiment Onix 556 Avenue Willy Brandt EURALILLE Tél : Fax : Mail : ars-hdf-cire@ars.sante.fr Retrouvez-nous sur :
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