Mémoire de Monique Trotier, résidente et copropriétaire du 60 Hôtel de Ville, Gatineau

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1 Mémoire de Monique Trotier, résidente et copropriétaire du 60 Hôtel de Ville, Gatineau Tout d abord je tiens à vous remercier pour cette belle initiative. La consultation des citoyens permet le partage des idées et de dégager les tendances souhaitées par les populations à l égard de leur milieu de vie. SIGNE IDENTITAIRE La ville se cherche une image identitaire. S il y a un signe identitaire évident, quelque chose qui nous démarque du reste de la région, c est bien le fait que nous sommes au Québec, la seule terre authentiquement française des Amériques. Il me semble que cette évidence n est pas reconnue comme un atout majeur de la ville de Gatineau. Nous sommes une grande ville frontalière et nulle part les gens d ailleurs sont accueillis avec des «Bienvenue au Québec, la belle province». Nos abords des ponts sont silencieux et les touristes qui viennent visiter nos attraits, le parc de la Gatineau par exemple, ne savent même pas qu ils sont dans une autre province, différente par sa langue, ses coutumes et son histoire. Je suis toujours ébahie de voir que l Association touristique de l Outaouais ne fait jamais mention de Gatineau ville française et ne saisit pas que la langue est l aspect qui nous distingue de notre voisine Ottawa. Je ne parle pas ici de nationalisme borné ou de manque d ouverture aux autres mais bien de refléter les faits et d en faire un atout majeur. Je voyage partout sur la planète et la langue est partout un signe de distinction et d intérêt. Lorsqu on se donne la peine d apprendre quelques mots d ailleurs, que ce soit en arabe, en hindi, en allemand, les gens y voient le respect de leur identité et leur accueil n en est que plus chaleureux. La fierté de sa langue d origine se conjugue avec une identité propre, ouverte et respectueuse des autres. Dans un monde de plus en plus globalisant, l identité prend davantage de sens. Alors, avant tout, je commencerais par identifier clairement QUI NOUS SOMMES et OÙ NOUS SOMMES! 1

2 NOTRE GÉOGRAPHIE, SIGNE DISTINCTIF Nos voies d eau, nos rivages sont des atouts fabuleux et inexplorés. L histoire qui jalonne nos routes d eau est riche de vie, de coutumes, de chroniques sur notre développement à travers les siècles. L histoire est une constante dégagée lors de la consultation et on est en droit de se demander pourquoi? Est-ce que nos jeunes connaissent leur histoire? Est-ce que nos visiteurs ne seraient pas intéressés à la connaître? L histoire se raconte de mille et une manière, vivante, sportive, interactive, à pied, à cheval, à bicyclette, en canot, en kayak. Nos pistes cyclables attirent les touristes qui aiment l activité physique, pourquoi ne pas avoir une combinaison d activités sportives pour les jeunes et les moins jeunes tout en les faisant découvrir notre patrimoine. Pourquoi ne pas ressusciter un projet qui avait été soutenu par la CCN et plusieurs sérieux intervenants au début des années 90, le projet du parc des Explorateurs. Pourraient être reproduit à petite échelle, la carte de l Amérique du Nord et le tracé qu empruntèrent les grands explorateurs dont le point de départ était la rivière des Outaouais. Le site de la tour d E.B.Eddy offrirait une vue surplombant cette immense carte et un aperçu spectaculaire de la rivière et des environs. Le parc thématique des Grands explorateurs pourrait se situer sur le terrain industriel jouxtant le musée des civilisations. D ailleurs il est plus que temps de sortir les industries du centre ville. Il n est pas question ici de nier l histoire mais de permettre l accès à un plus grand nombre de citoyens et de visiteurs, l accès à nos magnifiques berges tout en créant réellement un centre ville attrayant et ludique. Je rêve de voir le vieux bâtiment au coin d Eddy et du pont des Chaudières transformé en centre des arts du feu et de l eau. Pourquoi ne pas y avoir dans cet espace industriel, des verriers, des forgerons, des potiers, et des sculpteurs de métaux et d eau attirant ainsi à Gatineau une masse touristique intéressée à voir de l inédit en plus de contempler La Chaudière domptée par les barrages avec son histoire de drave, de périls et de démesure. Il me semble que la vocation de cet édifice est inscrite dans l histoire et dans la revalorisation des lieux par les artistes et artisans de notre communauté. Je voudrais apporter une suggestion qui pourrait être réalisé assez rapidement. Il est primordial que les bâtiments patrimoniaux soient identifiés à l aide d une carte ludique, amusante et instructive. La fabrication de cette carte du centre ville et de ses attractions pourrait faire l objet d un concours des étudiants en BD de l université du Québec à Hull. La ville de St-Louis au Sénégal, citée au patrimoine mondial par l Unesco, a déjà eu une carte BD illustrant l île et je vous assure que cette carte a eu des records de vente souvenir dû à son originalité et sa joliesse. Nous aurions ainsi le double intérêt de signifier à tous que nous avons la seule université au Canada à avoir un département de bande dessinée et de vendre les atouts de notre ville de Gatineau de façon originale. Pourrions-nous penser à faire une carte avec justement notre ville rêvée en 2025, cela serait amusant et nous projetterait dans l avenir concrètement. 2

3 INTÉGRATION Les priorités devraient d abord être mis dans le centre ville c.a.d. le centre d affaire entre Laurier, Montcalm, Papineau et St-Laurent. Ce secteur longeant la rivière des Outaouais et le ruisseau de la Brasserie est le cœur de la ville par la proximité des ponts. Pourquoi sommes-nous épatés par des villes qui nous révèlent leur patrimoine historique comme certains quartiers de Montréal, Trois-Rivières, Québec? Parce qu à l époque on construisait à l échelle humaine, avec des matériaux nobles et que la nature était naturellement intégrée. Quarante année de destruction systématique des quartiers résidentiels et de construction en hauteur d une architecture presque bolchevique et d une grisaille consommée ont retiré toute vie et toute joie authentique dans le cœur de la ville de Hull. Des individus et citoyens engagés ont tenté de faire revivre quelques petits espaces comme la rue Aubry, Laval mais nous en sommes au stade crucial de se redonner une image qui nous ressemble et de tenter de réparer les erreurs passées. Qu est-ce qui rapproche les humains dans une ville? D abord son architecture à une échelle humaine, le mobilier urbain, la qualité de l environnement vert et fleuri, l ouverture vers les atouts naturels fleuris et verdoyants, les couleurs gaies et souriantes, l affichage et enfin l animation par des activités artistiques et humaines. Résumons en disant, la lumière, les ombrages naturels, les formes, les couleurs, les dimensions soit l ensemble dégagé dans un tout harmonieux et ludique. Voici quelques suggestions pour intégrer, ouvrir l ensemble sur la joie et ainsi réparer les dégâts irréversibles fait à l ancienne rue Principale, Victoria et Laurier : Édifice du Portage 3 sur Laurier, vitrine et porte fermé sur la ville : Intégrer des couleurs vives à la verticale le long des ouvertures de fenêtres sur les 10 et 12 étages. Édifice du Portage 4 sur du Portage : Les paliers de cet édifice sont intéressants, mais la grisaille de l édifice est dure à supporter. Je suggère de le peindre en rose. Ça ferait jaser terriblement et attirerait les visiteurs. Nous pourrions profiter des retombées économiques. Édifice du Portage 1 et 2 sur Victoria : Ne pourrions-nous pas mettre des vitraux aux couleurs pastel ici et là comme dans une église, rendant la vie plus joyeuse à l extérieur comme à l intérieur. Nous avons la chance d avoir à Gatineau un créateur original qui utilise le portrait des humains pour en faire des murales, l artiste Jean René, créateur de Mosaik Humaine. Voici son site internet : L eau, l accès aux berges est un facteur d intégration. Mille et une façons pourraient faire le lien entre l eau et la ville, mais il faut d abord se donner des atouts majeurs, reverdir le centre ville, la rue Eddy, créer prioritairement le projet Dallaire, améliorer le parc de maisons existantes et construire des logements qui tiennent compte de la mixité des populations. 3

4 BATISSONS À L ÉCHELLE HUMAINE Cessons de construire des tours de 9 à 15 étages qui coupent l humain de son milieu, qui forment des corridors de vent qui jette à terre, qui cache la vue et le soleil aux habitations de quelques étages. Je crois que 5 ou 7 étages doivent être fixées comme maximum et encore cela dépend des lieux où ces édifices sont construits. Le parc immobilier de vieilles bâtisses est à revaloriser, à agrandir pour augmenter l espace locatif ou de condo dans le centre ville. Et pour ce faire, les citoyens modestes et fiers de leur bâtiment devraient avoir accès aux subventions à la rénovation et à la conservation d énergie. Je privilégierais dans le centre ville des bâtiments de deux ou trois étages avec logements locatifs intégrant la mixité sociale, les affaires, l administration. En ce sens le magnifique bâtiment rénové de Peccos sur Promenade du portage est un modèle qui pourrait être répandu sur Montcalm par exemple en face du futur complexe Jean Dallaire et ailleurs dans la ville. Mais concentrons d abord l effort sur l existant. 4

5 STATIONNEMENT ET CIRCULATION Il est plus que temps que les espaces de stationnement disparaissent dans le centre de la ville au profit du transport en commun et de parcs de stationnement incitatif à l extérieur du centre ville. Les heures d entrée et de sortie du travail sollicitent un transport de masse efficace mais pourquoi faire rouler ces immenses autobus après les périodes de pointes. Si nous avions de petites navettes qui passaient à toutes les 15 minutes, nous pourrions circuler dans le centre ville vers des points centraux à l extérieur et cela encouragerait les citoyens à limiter les voitures et offrirait une alternative probablement beaucoup plus rentable. L IMPORTANCE DE LA NATURE DANS LA VILLE Reste à reverdir le centre ville en favorisant la plantation d arbres et la création de petits parcs espaces fleuris et ombragés. La ville de Montréal a créé des avenues à sens uniques avec de beaux trottoirs sur lesquels on a planté des arbres. Les stationnements furent mis sur un ou deux cotés de la rue en alternance pour accommoder les résidents et les visiteurs. Encourager la construction de toit vert. Créer un projet pilote avec un ancien bâtiment qui deviendrait un modèle vert pour les futurs condos et logements locatifs. On pourrait imaginer un concours de balcons fleuris dans le centre ville, et inciter les locataires à s impliquer dans l entretien et la beauté de leur logement. Et pourquoi ne pas enfouir systématiquement les fils dans le secteur central de Vaudreuil à Eddy? QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Gatineau, le premier mai