CONTRIBUTIONS UNE QUESTION SPECIFIQUE OU UN PROBLEME MASSIF? CONTRIBUTIONS ATELIER N 2
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- Marie-Laure Ruel
- il y a 8 ans
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1 CONTRIBUTIONS ATELIER N 2 UNE QUESTION SPECIFIQUE OU UN PROBLEME MASSIF? François Cardi. Professeur de sociologie à l Université d Evry Centre Pierre Naville La désaffection des jeunes pour les filières scientifiques est assez largement une question de genre, puisque les filles sont sous-représentées dans ces filières, dans l enseignement secondaire et surtout dans l enseignement supérieur. Mais on aurait tort de considérer cette désaffection comme une fatalité ou comme un simple phénomène scolaire, en dehors de réalités sociales plus vastes, car c est dans ces réalités que résident vraisemblablement les causes de cette désaffection. Celle-ci se présente d abord comme un phénomène scolaire : les filles sont moins nombreuses que les garçons dans les filières scientifiques, mais toutes les enquêtes conduites dans ce domaine montrent au moins deux choses. La première est que la réussite à l école ne détermine pas, à elle seule, le destin scolaire des filles : à réussite égale dans les matières dites masculines (mathématiques et physique), on voit les filles devenir peu à peu sous- représentées dans la hiérarchie des filières. Les recherches de M. Ferrand, F. Imbert et C. Marry montrent que la première année des classes préparatoires scientifiques constitue un palier d élimination des filles. Entre la terminale S et cette première année de prépa, la proportion des filles diminue de moitié (de 42% à 28%). Puis, deuxième palier, l entrée dans la plus grande école scientifique, Polytechnique, marque une nouvelle érosion, d ampleur encore plus forte ( de 26 à 14%) entre la deuxième année de prépa sciences et l X. C est dire que les filles, en cours de route, abandonnent ou s orientent vers d autres filières. Quoiqu il en soit, on peut affirmer que si la réussite des filles est plus grande à l école que celle des garçons, les filles ne tirent jamais tous les avantages de leur situation. Elles se heurtent d autant plus à ce qu il faut bien appeler un «plafond de verre», qu elles sont engagées dans une filière scientifique, ce qui est moins vrai pour celles qui s engagent dans d autres voies. On peut discuter sur les raisons de ces différenciations, mais on observe que les réactions d autolimitation et d autoélimination dans la compétition avec les garçons reviennent très fréquemment dans les discours des filles et dans les résultats des recherches en sociologie de l éducation. On ne saurait en tout état de cause se limiter à ce seul champ d observation parce que les projets scolaires et professionnels des filles issues des filières scientifiques sont fortement marqués par les perspectives d emploi et d insertion qui suivent les études et la sortie du système scolaire. Si l on regarde un peu précisément comment se distribuent les femmes et les hommes dans les positions sociales et les professions sur lesquelles débouchent en théorie les filières et diplômes scientifiques, force est de constater deux phénomènes. Le premier est le rendement différencié des diplômes : ces derniers sont bien mieux rentabilisés par les hommes que par les femmes sur le marché du travail, mais on observe également que cette différence est d autant plus faible que le niveau du diplôme est élevé. C est en d autres termes pour les femmes les moins diplômées que la rentabilité de la scolarité est la plus faible par rapport aux hommes, et pour les femmes les mieux pourvues que cette rentabilité est la plus forte. Et on a là une tendance générale qui pourrait encourager les filles à poursuivre leur formation le plus loin possible. Pourtant, si l on distingue les secteurs d activité scientifique ou technique, un aperçoit un second phénomène de distinction : la (relative) concentration des femmes dans certains secteurs et leur absence dans d autres. Signalons tout d abord la très faible part des femmes parmi les ingénieurs et cadres techniques des entreprises (12,7% en 1999), des techniciens (12,1%), et pour information des contremaîtres et agents de maîtrise (7,6%) : voilà des positions et de fonctions sociales fermées aux femmes. Il est plus que vraisemblable que les projets scolaires et professionnels des filles anticipent largement cette clôture. Si l on veut examiner par curiosité la position des femmes aux autres postes de la division du travail dans les entreprises industrielles, on constate une concentration des femmes (autour de 37%) dans les fonctions non qualifiées et une concentration des hommes dans les fonctions les plus qualifiées de la condition ouvrière. Concernant les métiers les plus haut placés dans la hiérarchie à la fois scientifique et sociale, et cette fois-ci dans le champ de la recherche et du développement dans le secteur public, on constate un double phénomène P A GE 1
2 : celui de la très faible représentation féminine aux postes les plus prestigieux de Directeur de recherche, accompagnée d une stagnation ou d un recul, dans le temps, de cette représentation. Et d un faible représentation des femmes parmi les chargés de recherche. On pourrait faire un constat identique pour les postes de professeur des universités, occupés en très grande majorité par des hommes, ainsi que pour les postes de maîtres de conférences. Second phénomène : tous les organismes de recherche ne sont pas logés à la même enseigne : l Institut Pasteur, l INSERM, l INED et l INRA réalisent ou approchent la parité. Ce sont les secteurs de la santé, de la pharmacie, des sciences de la vie et des sciences humaines qui, d une façon générale semblent attirer les femmes. Les SHS en particulier, au CNRS, sont d ailleurs le département qui compte la plus forte proportion de femmes. Les autres départements dits de sciences «dures» ne comptent qu une toute petite minorité de femmes : environ 18% en 2000 pour les Sciences physiques et mathématiques, la Physique nucléaire et corpusculaire, la Science et technologie de l information et de la communication et la Sciences pour l ingénieur. Le tableau n est pas très encourageant pour les filles qui s interrogent sur leurs scolarité et leur avenir professionnel et qui s efforcent de construire un projet. On peut penser que les représentations (fondées ou non) que se font les filles de la place qui leur est réservée, pendant et après l insertion professionnelle, dans la division du travail, expliquent leur crainte de ne pas pouvoir faire valoir diplômes et qualifications, au même titre que les hommes, dans les professions qu elles visent. Mais si l on s interroge sur ces projets, sur l autolimitation et l autoélimination des filles des filières et des métiers scientifiques, on peut aussi s interroger sur les causes de l ensemble de ces phénomènes. Elles sont paradoxalement assez bien connues aujourd hui : éducation aux rôles sexués dès la petite enfance, dans la famille, à l école et dans les groupes de pairs, sexisme (relatif) des manuels scolaires, rapports pédagogiques sexués, délimitation domestique des activités, rôle de l orientation scolaire dans le choix des filières et des professions, discriminations à l embauche, inégalité des salaires, du rendement des diplômes, des places et fonctions occupées dans la division du travail, etc. Dans l état des connaissances aujourd hui accumulées, on peut avancer plusieurs éléments de réflexion et de recherche. Le premier est l affirmation de la nécessité de lier le plus étroitement possible les différents éléments de la situation : on voit assez bien l ensemble des déterminismes divers qui pèsent sur ces cursus, ces trajectoires de femmes, ces destins. Et les considérer ensemble demande d organiser un décloisonnement des points de vue sur les champs du travail et de l emploi, sur ceux de la famille et de l éducation. Le second regarde les secteurs de réussite spécifique des filles : on peut émettre des hypothèses assez évidentes sur la réussite des filles dans le domaine de la santé ou de la pharmacie, mais pourquoi celui de la chimie est-il favorable aux femmes? Et celui des industries agroalimentaires? Le troisième concerne la réussite exceptionnelle de certaines femmes dans les métiers scientifiques : s agit-il de l expliquer par une période historique particulière (comme par exemple la nomination de Madeleine Guilbert et de Viviane Isambert-Jamati, premières femmes sociologues au CNRS, après la Libération)? S agit-il de facteurs familiaux (on sait que la présence de femmes titulaires de hauts diplômes scientifiques favorise la carrière scientifique des filles dans une famille)? Ou bien s agit-il de cette invention d une manière typique de composer avec la soumission pour mieux s y soustraire? Ou bien encore est-ce le fait d une exception qui confirme la règle? P A GE 2
3 INITIATIVE IBM WOMEN IN TECHNOLOGY (WIT) + ON DEMAND COMMUNITY (ODC) Dominique Mathot mathot@fr.ibm.com CONTRIBUTIONS OBJECTIFS DE CETTE INITIATIVE MONDIALE : - attirer et retenir les femmes dans les métiers scientifiques et techniques - intéresser les jeunes filles aux carrières scientifiques ORGANISATION EN FRANCE : Le groupe WIT/ODC France a été fondé en Juillet 2003 par Catherine Chochoy et Dominique Mathot. Il se compose aujourd hui d une trentaine de volontaires, majoritairement des femmes, tous bénévoles pour aller faire partager leur passion pour leur métier et la science avec des collégiens et lycéens. Le discours s adresse autant aux garçons qu aux filles. L organisation est régionale avec une coordination nationale. Les rectorats contactés sponsorisent les actions WIT lorsque cela leur parait en ligne avec les objectifs de l Education nationale (c est le cas pour toutes les régions contactées à ce jour). Nous travaillons avec les Académies de Bordeaux, Créteil, Grenoble, Lille, Paris et Versailles. INTERVENTIONS : Le groupe WIT propose plusieurs formules qui sont systématiquement débattues et adaptées avec les collèges/lycées demandeurs. Le nombre d intervenants varie entre 1 et 4 selon la formule choisie : - présentation lors de forum collégiens/lycéens (courte durée, questions/réponses) - participation à des tables rondes - témoignages lors de la réalisation de films à destination des scolaires - participation à la Fête de la Science - présentations et animations sur les métiers de l informatique (présentation, quizz, éventuellement travaux pratiques) - présentations et animations sur le métier d ingénieur (présentation, jeux, éventuellement travaux pratiques) RÉSULTATS : L année scolaire a servi de tremplin et nous a permis de roder nos discours, contacter les rectorats et nous faire connaître. Nous avons rencontré environ 150 élèves dans 3 académies. En nous avons effectué plus de 20 interventions dans 6 académies, et rencontré 850 élèves dont 500 jeunes filles. 14 volontaires ont animé une ou plusieurs sessions. Notre objectif est maintenant de développer nos activités, nous faire connaître auprès de rectorats où nous avons des volontaires : Nantes, Montpellier, Marseille, Nice. Nous souhaitons également mettre en place des programmes de e-mentoring. P A GE 3
4 P A GE 4
5 Geneviève Gaboriau IA-IPR de sciences physiques et chimiques Académie de Versailles Je serai accompagnée de deux professeurs :Anne Marie Roussel, professeure de sciences physiques et chimiques au collège Gérard Philippe à Massy et Jean Marc Morisset, professeur de sciences physiques au lycée Jules Ferry à Versailles qui pourront témoigner, à leur niveau, des différences d orientation entre filles et garçons, d éventuelles réactions ou expressions de leurs élèves concernant les résistances, les fausses représentations, les réactions stéréotypées face au problème de l absence de filles dans les filières scientifiques. Je ferai une courte intervention sur le thème «filles et sciences» avec : QUELQUES STATISTIQUES SEXUÉES DANS NOTRE ACADÉMIe QUELQUES PROPOSITIONS D EXPLICATIONS Les stéréotypes (parents, enfants, enseignants) Le peu de connaissances concrètes de métiers scientifiques La baisse générale de l attractivité des sciences (valable pour fille et garçon) Le type d enseignement des sciences, Les problématiques abordées un peu masculines (électricité, moteur, mécanique.) QUELQUES PISTES D ACTIONS Informer les élèves de façon plus vivante et plus ancrée dans la réalité sur les métiers scientifiques, en faisant venir des femmes scientifiques pour qu elles témoignent ou en allant visiter des laboratoires de chercheuses féminines (constituer un réseau d adresses que l on peut contacter ) Développer une véritable culture scientifique (valable pour fille et garçon) Rendre l enseignement des sciences encore plus ludique, attrayant, et en lien avec la vie quotidienne Valoriser les filles dans leur réussite ; leur donner confiance dans la pratique des sciences Former et informer les enseignants et les Conseillers d Orientation sur la place des femmes dans les métiers scientifiques P A GE 5
Les diplômes. Session 2012
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