SOUFFRANCE. Les douleurs physiques, légères ou intenses, passagères ou chroniques. Maladie, accidents, vieillesse.
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- Flore Chagnon
- il y a 8 ans
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1 SOUFFRANCE Il existe des souffrances, de différents ordres. Les douleurs physiques, légères ou intenses, passagères ou chroniques. Maladie, accidents, vieillesse. Nous nous résignons difficilement à la maladie, elle nous révolte souvent, notamment quand elle concerne un enfant, quand la douleur est insupportable. Les troubles psychiques et mentaux sont terribles également. Etre dans l abîme de la dépression est une souffrance considérable. Les peines morales accompagnent le deuil, la séparation, l exclusion, le chômage, la solitude, l injustice, la méchanceté des autres, la stérilité, etc. Il y a aussi les tourments spirituels : culpabilité due aux fautes que nous commettons, ou doutes qui nous assaillent. La compassion peut aussi engendrer une souffrance due à l impuissance de ne pouvoir aider. Il est impossible de dissocier les souffrances, elles interfèrent et affectent notre être entier. Quelqu un qui souffre a mal dans tout son être. La souffrance est parfois brutale et intense. Une personne ayant éprouvé un tel séisme ne sera plus la même devant quelqu un dans la peine. On sait qu il a droit à un infini respect. Ce n est pas le moment des discours mais celui de la présence discrète qui prend acte du mystère humain qui se bat avec l absurde. On ne peut imaginer jusqu à quelle profondeur peut aller le désarroi si on ne l a pas vécu soi-même. On a alors un sentiment de solitude, les paroles qu on nous adresse sonnent faux, voire sont maladroites (pense à ceux qui souffrent plus que toi ). La peine est au delà des mots. L épreuve fait basculer le sens de la vie, qui devient non-sens. L injustice, la trahison incompréhensible de quelqu un en qui on avait confiance, le handicap suite à un accident, tout cela est du domaine de l irrationnel. Les philosophes appellent cela l expérience de l absurde. En un instant la vie bascule ; ce qui paraissait évident peu de temps avant montre soudain sa fragilité. La souffrance s installe, fait insidieusement son travail de sape sur mes convictions. Et un jour on se retrouve face au non-sens, à l absurde. Les valeurs qui donnaient du goût à la vie sont comme effacées. Alors surviennent les questions existentielles : devant tant d absurde, la vie a-t-elle un sens? Cela vautil le coup de se battre et continuer à espérer ou à profiter? La révolte est une réaction fréquente dans l épreuve. Il convient de la réguler, car elle conduit à la rancœur et la haine. La régression, c est le phénomène qui se produit quand la personnalité est soumise à rude épreuve. Elle a alors spontanément tendance à revenir vers des positions défensives anciennes. Cela a un rôle de protection, car on revient à un stade où l on avait plus de gratifications. SOUFFRANCE & DEPRESSION.doc 1 / 5 JMC
2 Dans l épreuve, on est le centre du monde, on parle de ses propres malheurs, on recherche une relation fusionnelle avec ceux qui nous entourent, comme un bébé avec sa mère. On découvre alors avec quelle rapidité on retourne à un stade infantile, et cela rend humble. Ces périodes où l on régresse nous font réaliser combien on a besoin des autres. On se veut parfois stoïquement autonomes, mais on découvre alors qu on ne peut vivre sans autrui. La désespérance survient, les forcent intérieures nous lâchent, la combativité s atténue et l on a envie de baisser les bras. Que faire quand les raisons d exister, le sens de la vie, la possibilité d aimer, semblent avoir disparus? Il nous faut tout d abord admettre notre angoisse métaphysique. Pourquoi la vie? Dans cet état de désespérance, il est bon d oser dire à quelqu un : «Je touche le fond, aide-moi, je n en peux plus. C est alors l expérience, faite ici et maintenant, de son amour désintéressé qui va faire resurgir l espoir. La souffrance semble totalement insensée. Il ne faut pas chercher le sens de la vie, mais donner un sens à sa vie. Par l accomplissement d une bonne œuvre, en faisant l expérience de quelque chose (la beauté, la nature, la musique ), ou d une personne à travers l amour, par le développement d une attitude positive devant la mort et les souffrances inévitables (pour les accepter et les supporter). C est un combat difficile. Au sein des ténèbres une petite lumière va apparaître, nous invitant à un mouvement intérieur. SOUFFRANCE & DEPRESSION.doc 2 / 5 JMC
3 DEPRESSION La dépression va du petit coup de cafard à l abattement profond du suicidaire. Une dépression apparaît souvent comme la réaction à un traumatisme extérieur (deuil, chômage, maladie, divorce), or en réalité cet événement constitue seulement un facteur déclenchant. Il donne à la personne la permission de faire une dépression nerveuse. Le problème de fond se situe ailleurs. «L inconscient a compris qu il doit changer des choses dans sa vie, c est pourquoi il créée le symptôme dépression» L inconscient est en avance sur le conscient. SYMPTOMES Cette maladie se caractérise par 4 éléments : Troubles de l humeur Inhibition psychomotrice Anxiété Troubles physiques Désir de suicide - Tristesse, larmes, douleur morale, - Solitude, rejet, repli sur soi, sentiment d abandon - Absence de motivation, d intérêt, - Sentiment d incapacité, d autodépréciation, - Pessimisme - Irritabilité, agitation, oppression. - Epuisement, perte d élan vital - Difficulté à penser, décider, parler, se mouvoir - Peur de tout et de rien, sans raison - Sommeil perturbé - Troubles digestifs - Perte de désir sexuel - Divers malaises : palpitations, maux de tête - Variable selon les moments ORIGINES Les causes de cette maladie sont inconnues, mais il existe des hypothèses : Causes biologiques Causes organiques Causes psychologiques Fausses convictions - Hypothyroïdie, déséquilibre des amines biogéniques, déséquilibre endocrinien, troubles électrolytiques, infections virales. - Maladies, fatigue, grippe - Colère que l on refoule et que l on retourne contre soi-même (par ex vis-à-vis de quelqu un qui est décédé). - autojugement négatif - vision négative du monde - vue négative de l avenir SOUFFRANCE & DEPRESSION.doc 3 / 5 JMC
4 MANQUE DE DESIR DE GUERISON Les raisons (conscientes ou inconscientes) pour lesquelles un déprimé peut ne pas avoir envie de guérir son nombreuses. Autopunition Vengeance Désir d attirer l attention Recherche d un pansement, plus que d une guérison Fidélité à un être cher Esclavage de l hérédité Orgueil Il se dit qu il n a que ce qu il mérite, satisfaisant ainsi la soif de vengeance de sa conscience Vivre avec un dépressif est pénible, et c est ce que recherche (inconsciemment) celui-ci, se vengeant des autres. C est de la manipulation, peu efficace car les autres fuient sa tristesse. La personne préfère sauter d une dépression à une autre plutôt que de se remettre en cause. La personne cultive son chagrin, croyant sincèrement prouver ainsi qu elle l aimait, et craignant de trahir si elle se console. Prétexte de la dépression héréditaire pour fuir ses responsabilités Refus de recourir à un psy. Report sur les autres «Personne ne m aime» Suicide lent Dans ce cas tragique, le malade ne lutte plus et se laisse mourir. Il faut l hospitaliser pour le protéger de lui-même. ERREURS A EVITER Pleurer avec lui, s apitoyer sur son état Manifester une gaieté forcée Cela l agacera L exhorter à réagir, à mettre en œuvre sa volonté Douter des sentiments qu il exprime (désespoir, indignité, culpabilité) Le culpabiliser de prendre des médicaments Le pousser à s introspecter, à s analyser L inciter à prendre des décisions importantes Prétendre qu il va mieux alors que ce n est pas vrai Lui conseiller de partir en vacances Cela l inquiétera et le fera sombrer encore plus bas S il en était capable, il ne serait pas déprimé! S il ne se sent pas compris, il n exprimera plus rien Si le médecin le lui a prescrit, c est qu il en a besoin Il a déjà tendance au pessimisme, cela épuisera ses réserves émotionnelles pour rien Sa maladie l empêche de décider sereinement Il est le seul à savoir s il se sent mieux Il n assume déjà plus sa vie quotidienne, alors un changement serait au dessus de ses forces SOUFFRANCE & DEPRESSION.doc 4 / 5 JMC
5 ATTITUDES POSITIVES ENVERS UN DEPRESSIF Par contre, il est bon de demander au malade qu il exprime clairement son désir de guérir. Par cette déclaration, il passe du statut de victime à celui d acteur de sa vie. - Souligner son courage s il commence une psychothérapie; - L encourager s il est tenté d arrêter; La guérison passe par une remise en question, difficile, mais bénéfique - Lui dire que la remontée sera progressive; - Etre disponible; - Projeter de l espoir sur l écran de son imagination, relever ses progrès. - L assurer que même déprimé, il reste un être humain à part entière - Lui proposer une aide pratique pour les aspects matériels de la vie - Réconforter ses proches PREVENIR LA DEPRESSION Accepter d être - Aller vers soi, devenir qui on est, exister par soi-même - Apprendre à désirer pour son propre compte, avoir envie, vivre sa vie, cultiver et exprimer ses dons (peindre pour un peintre, faire de la musique pour un musicien, ) - S aimer tel que l on est, accepter ses forces et ses faiblesses, ses capacités et ses limites, le bien et le mal en soi. Accepter la vie - Le bonheur c est d accepter la vie comme elle est, sans jamais renoncer à la changer - Prendre la vie, et non chercher à la comprendre - Donner à la vie, même quand on n arrive plus à lui donner un sens - Admettre que la vie est difficile SOUFFRANCE & DEPRESSION.doc 5 / 5 JMC
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