CONFÉRENCES. Septembre Octobre Novembre Décembre. Institut océanographique 195, rue Saint-Jacques Paris

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1 2009 Septembre Octobre Novembre Décembre Institut océanographique 195, rue Saint-Jacques Paris Institut océanographique 195, rue Saint-Jacques Paris Tél. : Fax

2 Mercredi 23 septembre La Vie dans les océans : biodiversité et ressources Gilles Boeuf, UPMC, université Paris 6, Laboratoire Arago UPMC/CNRS, Observatoire océanologique de Banyuls et président du Muséum national d histoire naturelle, Paris Les océans recouvrent aujourd hui 71 % de la surface de la Terre et constituent actuellement le plus grand volume offert au Vivant sur la planète «bleue». Ils abritent plus de espèces vivantes décrites. Ceci représente quelque 13 % des espèces connues actuellement sur le globe, mais les biomasses marines peuvent être considérables. La vie est apparue dans les océans, il y a plus de millions d années, et il s y est produit des événements déterminants pour le Vivant, de l apparition du noyau de la cellule au développement de la sexualité, en passant par la «pluricellularité» et la capture de bactéries qui deviendront, par symbiose, des organites, éléments-clés de la cellule. Les milieux aquatiques fournissent à l humanité des ressources renouvelables pour plus de 160 millions de tonnes (année 2006), pêche et aquaculture réunies, tous groupes confondus. Ces ressources sont également très menacées aujourd hui. Les écosystèmes sont altérés, dégradés, pollués, des espèces allochtones introduites partout (ballastage des grands navires par exemple) et le changement climatique ne va rien arranger. La biodiversité, si indispensable pour l avenir de l humanité, est bien menacée : de quoi sera fait le futur et quelle Terre, quels océans laisserons-nous à nos enfants? MT Ma r c Ta q u e t, IFREMER À VOIR Gilles Boeuf est professeur à l université Pierre et Marie Curie, Paris 6 (UPMC), affecté à l Observatoire océanologique de Banyuls où il développe sa recherche au sein de l Unité «Modèles en biologie cellulaire et évolutive». Il est président du Muséum national d histoire naturelle (MNHN). Gilles Boeuf est un spécialiste de la physiologie environnementale et de l endocrinologie, essentiellement des poissons, ainsi que de biodiversité, marine et terrestre. Il a également beaucoup travaillé sur les bases biologiques de l aquaculture. Il a présidé les Comités scientifiques de l Ifremer et du MNHN et a été membre de nombreux autres conseils scientifiques, en particulier au CNRS. Il est aujourd hui membre du Comité scientifique du Patrimoine naturel et de la Biodiversité auprès du ministère de l Environnement MEEDDAT, du comité scientifique de l Ifremer et du comité d éthique de l INRA et du CIRAD.

3 Mercredi 30 septembre À LIRE Entre imaginaire et réalité, le grand bestiaire des mers Jean-Baptiste de Panafieu, auteur scientifique Monstres terrifiants, poissons délicieux, coquillages précieux : sources d inspiration ou matières premières, nous profitons depuis toujours des trésors que nous offrent les océans. Conteurs, moralistes, pêcheurs, artisans, biologistes, tous ont trouvé dans le monde marin de quoi nourrir leur imagination ou leur curiosité et de quoi satisfaire leurs besoins. Aujourd hui, l exploitation des océans montre ses limites, mais leur exploration n a pas fini de nous faire rêver! Jean-Baptiste de Panafieu est auteur scientifique. Professeur agrégé de sciences naturelles et docteur en océanographie biologique, il écrit des livres documentaires scientifiques pour le grand public et pour les enfants. Il a notamment consacré de nombreux titres à l écologie marine et à l évolution des êtres vivants. Il réalise également des documentaires pour la télévision, conçoit des expositions et participe à des expéditions en tant que conseiller scientifique. Plume de Carotte Face à face avec les méduses. Les connaître et s en protéger 40 pages Format mm Prix public : 6 ISBN : librairie@oceano.org Tél. : Fax : À l occasion de cette conférence, les éditions Plume de Carotte organiseront une vente-dédicace de l ouvrage d ethnozoologie Le Bestiaire marin, rédigé par J.-B. de Panafieu. Les planches illustrant ce livre ont été réalisées principalement à partir des collections du Musée océanographique de Monaco.

4 Biodiversité marine : richesse et menaces Mercredi 7 octobre Mercredi 16 décembre Vers une nouvelle gouvernance de la biodiversité en haute mer Sophie Arnaud-Haon, IFREMER-Brest, Département des écosystèmes profonds, Serge Beslier, directeur honoraire de la Commission européenne et administrateur en chef des Affaires maritimes, Salvatore Arico, UNESCO, Division des sciences écologiques et de la terre Modérateur : Julien Rochette (IDDRI) OCEANIS À l¹occasion de la publication d¹un ouvrage collectif consacré à Towards a New Governance of High Seas Biodiversity la gouvernance de la biodiversité en haute mer, aux éditions de l Institut océanographique, cette conférence sera l¹occasion de s¹intéresser aux enjeux de conservation de cet espace représentant plus de 64 % de la surface totale des mers et océans et aujourd¹hui menacé par l¹intensité et la diversité des pressions humaines. Chercheuse à l¹ifremer au sein du Département des écosystèmes profonds, Sophie Arnaud-Haond est spécialisée en écologie de l¹évolution et génétique des organismes marins. Ses travaux portent notamment sur le fonctionnement des écosystèmes profonds, la conservation des populations marines et l¹exploitation durable des ressources marines génétiques. Serge Beslier est directeur honoraire de la Commission européenne et administrateur en chef des Affaires maritimes. À partir de 1984, il a occupé différents postes au sein de la Direction générale de la pêche et des affaires maritimes de la Commission européenne, notamment chef d¹unité «Politique internationale et Droit de la mer» ( ) et directeur «Relations internationales et marché» (2007). Salvatore Arico est spécialiste Biodiversité au sein de la Division des sciences écologiques et de la terre de l¹unesco. Ses recherches, portant principalement sur la conservation des ressources marines, l¹amènent à intervenir au sein des différentes arènes de négociation internationale. Modérateur : Docteur en droit, Julien Rochette est chargé de projet «Océans et Zones côtières» à l¹institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI). Ses travaux portent sur la gouvernance des mers et océans dans ses différentes composantes, de la gestion intégrée des zones côtières à l¹utilisation durable de la biodiversité en haute mer. Maquette : Al a i n Chevallier Swee Hee Tan / Santo 2006 La biodiversité marine : 1, 10 ou 100 millions d espèces? Philippe Bouchet, professeur au Muséum national d histoire naturelle Les scientifiques explorent les océans depuis plus de deux siècles mais, malgré un actif de espèces, ils estiment n avoir inventorié, décrit et nommé que 20 % des espèces qui les peuplent. De fait, l exploration de la biodiversité marine se poursuit à un rythme soutenu : nouvelles espèces de crustacés, de poissons, d algues, mais aussi de champignons, de tardigrades et de nématodes, sont décrites chaque année. La magnitude de ce qui reste à découvrir fait l objet de vifs débats : on ne sait pas s il y a 1, 10 ou 100 millions d espèces dans les océans. Philippe Bouchet a mené sa carrière essentiellement au Muséum national d histoire naturelle, avec une expatriation dans le cadre de l ORSTOM/IRD. À la fois homme de terrain et homme de musée, il a mis en évidence l existence de migrations larvaires. L exploration et l inventaire de faunes inconnues l ont amené à participer ou à organiser des grandes expéditions dans trois océans, ainsi que sur des îles isolées. Ses orientations plus récentes abordent la richesse spécifique des environnements côtiers. C est un bâtisseur de collections qu il fait vivre comme grande infrastructure de recherche. Il est l auteur de grandes monographies, a décrit plus de 500 nouvelles espèces de mollusques. Il participe activement à divers programmes européens et internationaux, et est également membre de la Commission internationale de nomenclature zoologique. Lauréat 2001 du Grand Prix des sciences de la mer de l Académie des sciences. Pierre Lozouet / Santo 2006

5 Biodiversité marine : richesse et menaces Mercredi 9 décembre Mercredi 21 octobre CSM-Ph o t o s É. Ta m b u t t é Les coraux constructeurs de récifs : la biodiversité de l écosystème au gène Denis Allemand, directeur scientifique du Centre scientifique de Monaco Les récifs coralliens forment l un des écosystèmes les plus diversifiés de la planète. Sur moins de 0,2 % de la surface des océans, ils hébergent 30 % de toute la biodiversité marine inventoriée à ce jour. Le succès de cet écosystème est principalement dû aux coraux constructeurs de récifs (ou coraux scléractiniaires), qui bâtissent cette bioconstruction, la plus grande du monde. Ce travail de bâtisseur est le résultat de deux processus majeurs : la biominéralisation, c est-à-dire la capacité de ces organismes à extraire des ions en solution dans l eau de mer et à les précipiter sous la forme de cristaux dont la morphologie est hautement contrôlée, et la symbiose qui associe les propriétés de prédateur du corail à celles d autotrophe d algues hébergées au sein même des cellules du corail. Il s ensuit une diversité de fonctions qui seront présentées du gène à l écosystème, durant cette conférence CSM-Ph o t o s É. Ta m b u t t é La biodiversité en crise : 550 millions d années d histoire mouvementée Sylvie Crasquin, Laboratoire de micropaléontologie de l université Pierre et Marie Curie (Paris 6) L évolution de la biodiversité depuis l apparition de la vie n a pas été un long fleuve tranquille et régulier. Cinq fois avant l Actuel, des évènements naturels, violents ou non, sont venus perturber le cours de notre histoire évolutive. Ces cinq crises majeures se sont produites il y a 435, 365, 250, 200 et 65 millions d années. D intensités variables et renseignées inégalement, elles sont toutes liées aux modifications de l environnement (volcanisme, changements climatiques, modifications de la position des continents, chute de météorite). Denis Allemand est directeur scientifique du Centre scientifique de Monaco, organisme de recherche publique monégasque, spécialisé depuis une vingtaine d années dans la biologie récifale. Il est également professeur de biologie des organismes à l université de Nice-Sophia Antipolis. Spécialisé depuis de nombreuses années dans les modèles animaux marins, il s intéresse plus particulièrement à la physiologie des Cnidaires (coraux constructeurs de récifs, corail rouge, gorgone...), principalement aux mécanismes physiologiques et biochimiques sous-tendant la calcification et la symbiose. Il est membre du comité scientifique et technique de la fondation Prince Albert II. Sylvie Crasquin est directeur de recherche au CNRS au Laboratoire de micropaléontologie de l université Pierre et Marie Curie (Paris 6) et directrice adjointe de l UMR 7207 CR2P «Centre de recherches sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements». Elle est spécialiste des ostracodes (Crustacés) marins du Paléozoïque supérieur Trias. Ses travaux en cours portent sur la limite Permien- Trias (problèmes d extinctions et de récupération de biotopes lors de la plus grande crise biotique du Phanérozoïque) en Chine, en Thaïlande, en Turquie, en Hongrie.

6 Biodiversité marine : richesse et menaces Mercredi 18 novembre Mercredi 2 décembre Des sources de vie dans les abysses L évolution récente de la couverture algale sur les côtes bretonnes Aline Fiala-Médioni, UPMC, université Paris 6, Laboratoire Arago UPMC/ CNRS, Observatoire océanologique de Banyuls En 1969, l homme avait posé le pied sur la Lune, mais ignorait pratiquement tout du fond des océans de sa planète. Il a fallu attendre le développement des technologies comme le GPS pour le positionnement, l acoustique pour les sondeurs multifaisceaux, et le développement de submersibles maniables, pour engager en 1976 la véritable conquête du fond des océans initiée par les bathyscaphes et quelques tentatives en cloches étanches. L exploration en submersibles a permis de découvrir un monde abyssal inconnu. Autour de sources hydrothermales, au niveau des dorsales ainsi que les zones de suintements froids des fosses océaniques, la découverte de peuplements exubérants ont complètement changé la vision que l on avait des fonds océaniques et a fait émerger un nouveau concept de chaîne alimentaire à base chimiosynthétique indépendante de l énergie solaire. Comment ces espèces peuvent-elles survivre? Comment recolonisent-elles les sites? Comment résistent-elles à la toxicité des sources? Autant de questions auxquelles les chercheurs ont essayé de répondre au fur et à mesure des programmes nationaux, européens ou internationaux. Clément Da n ie l - CEVA Nadège Rossi, Centre d étude et de valorisation des algues (CEVA), Pleubian Des photos satellites acquises depuis le milieu des années 80 mettent en évidence des régressions à long terme de la couverture en Fucales de certains estrans rocheux. Ces grandes algues de ceintures laissent place à des communautés benthiques animales qui, normalement, ne se substituent aux algues qu en milieu battu. Parallèlement, on observe une progression générale des biomasses estivales d algues vertes à l échelle du littoral Manche-Atlantique. L eutrophisation des eaux côtières joue un grand rôle dans certaines de ces évolutions de la couverture algale, mais on suspecte de plus en plus l implication de facteurs liés directement ou indirectement au changement global. Aline Fiala-Médioni, professeur à l université Paris 6 et ancienne directrice adjointe de l Observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer, est une écophysiologiste marine. Elle a tout d abord étudié les substrats rocheux littoraux. Elle s est ensuite intéressée aux organismes filtreurs pour se spécialiser, depuis 1982, sur l étude des modèles symbiotiques des zones profondes de sources hydrothermales et de suintements froids. Elle a participé à vingt campagnes océanographiques avec plongée en submersible jusqu à mètres Les travaux de Nadège Rossi, titulaire d un doctorat en Océanologie biologique ont tout d abord porté sur l écologie des communautés de microalgues en milieux marins côtiers fortement anthropisés. C est dans cette même problématique de compréhension de processus écologiques que s inscrivent aujourd hui ses activités de recherche au sein du Centre d étude et de valorisation des algues (CEVA), avec comme thématiques particulières la régression de la ceinture de Fucales et le développement des blooms macroalgaux sur les côtes bretonnes.