LA TECHNOLOGIE IPAD AU SERVICE DE L ENTRAÎNEUR Par Sports Tech Coaching

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1 LA TECHNOLOGIE IPAD AU SERVICE DE L ENTRAÎNEUR Par Sports Tech Coaching Le texte qui suit est basé sur les résultats de 6 études scientifiques portant sur l apprentissage des habiletés motrices en contexte sportif. Qu est-ce que le modelage? Le modelage se définit comme la capacité d un athlète à apprendre une habileté en observant un modèle (1). Dans la littérature scientifique, ce concept est aussi appelé apprentissage par observation. Selon une étude menée par Bandura en 1986, la principale influence théorique du modelage serait que cela permettait de laisser l'apprenant avec une meilleure conception de la façon dont une habileté doit être effectuée, ce qui peut servir de guide pour l'action (2). Lorsque combinée à la pratique physique, le modelage offre la possibilité de faciliter le processus d apprentissage d une habileté motrice (3). Dans le tennis de haute performance, les athlètes peuvent prendre avantage de cela en regardant la façon dont les professionnels exécutent des habiletés spécifiques pour accélérer leur développement. Résultats des études scientifiques sur le modelage : Ashford, Bennett et Davids (3) (6) ont passé en revue les études disponibles sur le modelage pour quantifier l effet que cela apporte sur l acquisition d habiletés motrices. Selon ces auteurs, le modelage apporte des bénéfices importants à la fois par rapport à la forme du mouvement que sur sa précision. Ils suggèrent également que l effet est plus important pour le développement de la forme d un mouvement. Parmi toutes les études qui ont été passées en revue dans cette méta-analyse, trois sont particulièrement intéressantes parce qu elles utilisent des habiletés spécifiques au tennis. Pour chacune de ces études, Ashford, Bennett et Davids (6) ont pu calculer la grandeur de l effet du modelage sur l apprentissage d une habileté. Pour simplifier leurs résultats, nous exprimons ici les statistiques que les chercheurs ont utilisé en rang centile des groupes expérimentaux par rapport au groupe contrôle. Robby Menard / / robby@sportstechcoaching.com Sébastien Leroux / / seb@sportstechcoaching.com

2 Auteurs Horn et al. (2002) Paulat (1969, Exp. 1) Paulat (1969, Exp. 2) Hebert & Landin (1994) Tâches Soccer chip to target Tennis forehand drive Tennis forehand drive Tennis return volley (NDH) Rang centile des groupes expérimentaux par rapport au groupe contrôle 91, De plus, Weeks & Anderson (2) ont étudié les effets de différentes cédules de démonstration sur l apprentissage d un service de volleyball en utilisant un enregistrement vidéo. Dans leur étude, ils ont divisé les sujets en 3 groupes : démonstration pré-pratique, démonstration combinée, démonstration entrecoupée. Tous les groupes ont eu un total de 10 démonstrations pour 30 répétitions de pratique. Groupes Nombre de démonstrations prépratiques Nombre de démonstrations dans la phase d acquisition Pré-pratique 10 - Démonstration entrecoupée Démonstration combinée 1 1 tous les 3 essais Fin du modelage Avant l acquisition Fin de l acquisition 5 1 tous les 3 essais Mi-acquisition Dans cette étude, Weeks & Anderson suggèrent que leurs résultats supportent le fait que plusieurs démonstrations de pré-pratique suivies de plusieurs démonstrations supplémentaires dans les premières phases de la pratique ont un effet optimal sur l acquisition et la rétention de la forme d un mouvement, puisque c est le groupe de démonstration combinée qui a obtenu les meilleurs résultats (2). Robby Menard / / robby@sportstechcoaching.com Sébastien Leroux / / seb@sportstechcoaching.com

3 3.50 Score de forme 3.00 Effet du moment de la démonstra5on sur la forme d'un mouvement % 32.5% % 35.2% % 42.8% AcquisiJon RétenJon 24h RétenJon 48h Phase DémonstraJon combinée DémonstraJon pré- prajque DémonstraJon entrecoupée En effet, on peut voir sur le graphique que le groupe de démonstration combinée est plus performant à la fin de chaque phase. Le pourcentage de supériorité de ce groupe par rapport aux deux autres groupes est indiqué au dessus des colonnes rouges et vertes du graphique. Malheureusement, cette étude ne comprend pas de groupes contrôle, donc il est impossible d obtenir une comparaison précise pour déterminer l écart entre chacun des groupes et un groupe qui n aurait reçu aucune démonstration. Par contre, on peut supposer que les effets de la démonstration combinée auraient un avantage encore plus marqué que celui obtenu en comparaison aux autres groupes utilisés dans l étude. Notre entreprise, Sports Tech Coaching (STC), a fait quelques ajustements à cette méthode pour la rendre encore plus facile à utiliser. Nous la présenterons donc avec une philosophie de PRATIQUE OPTIMALE. Un cas typique : Tony vient de jouer quatre tournois de suite à l automne dans la catégorie 14 ans et moins, même s il n a que 12 ans et qu il aura 13 ans à l été. Robby Menard / / robby@sportstechcoaching.com Sébastien Leroux / / seb@sportstechcoaching.com

4 Nous avons réalisé que tout le travail effectué sur sa confiance à l automne a été bénéfique et Tony est à l aise à faire la transition dans la catégorie 14 ans et moins. Le préparateur physique est fier du progrès de l athlète, qui a atteint les 85 centiles à la plupart des tests physiques pour son âge. De plus, il a toujours été considéré comme un joueur intelligent sur le terrain. Par contre, il a eu de la difficulté à conserver une bonne profondeur de balle avec son revers. Comme vous pouvez le constater, nous utilisons une approche globale : Mentale Tactique Physique Technique Nous avons donc décidé de prendre 30 minutes lors des deux entraînements privés de 60 minutes par semaine pour travailler ensemble à rendre la technique de Tony plus efficace pour garder à balle profonde avec son revers. Nous savons qu il est un fan d Andy Murray, qui a une très bonne technique de revers, ce qui lui permet de frapper des balles profondes avec contrôle. La méthode : Les conditions pour un modelage efficace : Pour rehausser l efficacité du modelage, l athlète doit être en mesure de sélectionner l information pertinente et d y porter attention, retenir cette information, d avoir la capacité de l utiliser et la motivation nécessaire pour imiter le coup observé (1). Sachant cela, l entraîneur doit être en mesure d identifier les informations importantes lorsqu il utilise un vidéo. Contexte spécifique. Il semble que l observation seule n est pas suffisante pour que le modelage soit efficace. En fait, plusieurs études montrent que l information utilisée pour l imitation dépend du contexte (4), parce que le processus de reproduction de l action est orienté vers un but. C est la raison pour laquelle l entraîneur doit montrer à l athlète un modèle effectuant l habileté spécifique. Dans notre cas, il s agit d une balle d échange qui atteint le ¾ du terrain avec un rebond qui maintient l adversaire 3-4 mètres derrière la ligne de fond. Information pertinente. Pour aider le joueur à diriger son attention vers les éléments pertinents, il est crucial que la démonstration soit bien effectuée. Selon Reid, l efficacité de la démonstration est principalement déterminée par la possibilité qu elle offre de diriger Robby Menard / / robby@sportstechcoaching.com Sébastien Leroux / / seb@sportstechcoaching.com

5 l attention de l athlète vers un objectif spécifique (5). Pour arriver à cela, il s avère très avantageux de montrer à l athlète une vidéo de lui côte à côte avec une vidéo d un professionnel pour pouvoir comparer les deux vidéos sur un même écran. But de l action. Bien entendu, la performance au tennis n est pas complètement déterminée par l habileté d un joueur à reproduire une bonne technique de frappe coup après coup, c est pourquoi il est recommandé que l attention des athlètes soit orientée vers l objectif de l action, plutôt que sur l action elle-même, pour ensuite chercher à atteindre l objectif de frappe (5). En bref, les études supportent l importance de montrer aux athlètes : A. La technique, le mouvement à faire et la coordination requise B. L habileté réussie ainsi que son résultat Moment des interventions : Une première démonstration de l habileté doit être faite avant même de frapper la première balle (peut aussi être faite après un échauffement de 5 minutes). Cette démonstration permet au joueur de construire une référence pour le mouvement désiré. C est cette référence qui sera utilisée par l athlète pour comparer sa frappe avec la rétroaction de l entraîneur (1). De plus, Weeks and Anderson ont montré que l apprenti qui a reçu plusieurs démonstrations de pré-pratique a eu de meilleures performances que les autres lors de leurs premières répétitions. Ensuite, l entraîneur travaille sur le terrain avec le joueur pour améliorer la technique de ce dernier. L entraîneur peut soit utiliser des envois du panier ou des situations de coopération pour atteindre cet objectif, en autant que l athlète tente d améliorer sa technique tout en restant concentré sur la cible à atteindre. La clé ici est de s adapter au joueur. MAIS l entraîneur DOIT choisir le bon moment pour montrer de nouveau la vidéo et mettre l accent sur l amélioration du joueur. La rétroaction par vidéo doit être effectuée principalement dans les premières phases de l apprentissage pour aider le joueur à construire une bonne référence pour le mouvement (2). Aussi, le modelage permet au joueur de développer une meilleure compréhension de l habileté, ce qui est particulièrement important dans les premières phases de l apprentissage (1). Le bon moment pour montrer une seconde fois la vidéo est donc après 1/3 de la durée de l entraînement. Dans le cas de Tony, la rétroaction par vidéo doit donc se faire vers les 1012e minutes des 30 minutes passées à travailler sur la profondeur de son revers. Robby Menard / / robby@sportstechcoaching.com Sébastien Leroux / / seb@sportstechcoaching.com

6 Le reste de l entraînement doit être effectué sans le support de la vidéo. En effet, si la vidéo est utilisée durant toute l acquisition, l athlète peut en devenir dépendant. Dans ce cas, les mécanismes de détection d erreurs ne seront plus utilisés efficacement, donc l athlète serait incapable de maintenir la qualité d exécution en l absence de cette rétroaction externe (2). Autrement dit ce dernier doit apprendre à sentir la façon dont le coup doit être exécuté. C est à ce moment que la phrase suivante prend tout son sens : L ART et la science de l entraînement sont nécessaires. L ART est l habileté de l entraîneur à prendre les bonnes décisions pour maximiser l apprentissage de l athlète. Références 1. Hodges, Nicola J. and Franks, Ian M. Modelling coaching practice: the role of instruction and demonstration. Journal of Sports Sciences. 2002, 20, pp Weeks, Douglas L. and Anderson, Paul L. The interaction of observational learning with overt practice: effects on motor skill learning. Acta Psychologica. 2000, 104, pp Ashford, Derek, Davids, Keith and Bennett, Simon J. Observational Modelling Effects for Movement Dynamics and Movement Outcome Measures Across Differing Task Constraints: A Meta- Analysis. Journal of Motor Behavior. 2006, Vol. 38, 3, pp Hodges, Nicola J., et al. What is modelled during observational learning. Journal of Sports Sciences. 2007, Vol. 25, 5, pp Reid, Machar, et al. Skill acquisition in tennis: Research and current practice. Journal of Science and Medicine in Sports. 2007, Vol. 10, pp Ashford, Derek, Davids, Keith and Bennett, Simon J. Developmental effects influencing observational modelling: A meta- analysis. Journal of Sports Sciences. 2007, Vol. 25, 5, pp Robby Menard / / robby@sportstechcoaching.com Sébastien Leroux / / seb@sportstechcoaching.com