Vivre seul(e) Dossier

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1 Vivre seul(e) GODONG D après un sondage publié dans La Croix en avril 2010, 78% des français redoutent la solitude, 30% en souffrent à des degrés divers : 33% des moins de 25ans contre 28% des plus de 65ans. Les veufs et les divorcés (47%) sont ceux qui se sentent les plus seuls. L isolement relationnel touche plus particulièrement les catégories sociales défavorisées, les familles monoparentales, donc les femmes en priorité. Les célibataires ont le sentiment de ne pas toujours être pris en compte par la société, ni même parfois dans leur propre famille. Ils bénéficient de lourdes taxations fiscales. Et pourtant, la solitude, compagne exigeante, est incontournable et nécessaire. Savoir être seul est une clé du bien-être pour l humain. La solitude est structurante, indispensable à la construction de la personnalité, source de maturation, de développement personnel. Elle permet de ne pas vivre à la périphérie mais bien dans la profondeur de soi. Elle est nécessaire pour entrer en dialogue avec l autre, l accepter, l apprivoiser. Elle permet de cesser de dépendre du regard des autres et de leur jugement. Vivre seul(e) mais tourné vers les autres mène à une autre forme de fécondité dès lors que l on ne se laisse pas enfermer dans des craintes stérilisantes. coordonné par Jocelyne Lecerf Septembre octobre

2 Acteurs Apprivoiser la solitude Je m appelle Martine, j ai bientôt 60 ans et je vis seule depuis plus de 40 ans. Pas de conjoint, pas d enfants! Pour certains, je suis une «vieille fille». Je préfère employer la formule : «Je suis un trésor non réclamé». Me tourner vers les autres Trêve de plaisanterie! Vivre seule n a jamais été mon choix de vie. Il s est imposé à moi au fur et à mesure du temps qui passait. J ai souffert de ne pas avoir de conjoint, d enfants à aimer, à dorloter. Personne avec qui partager les soucis, les joies, les questions, les choix, les responsabilités. Un sentiment d inutilité. Que vais-je faire de ma vie, que vaisje devenir? J ai eu la chance de rencontrer la JOC. Elle m a aidée à traverser ces périodes de doutes et m a conduite à donner un autre sens à ma vie, à poser un autre regard sur ce que je vivais. Au fil du temps, je me suis rendue compte que j allais rester seule. Petit à petit, j ai compris que le mariage n était pas l unique projet que l on pouvait faire de sa vie. J ai choisi de me tourner davantage vers les autres, de me rendre disponible aux autres. Côtoyer les ami(e)s, voir leurs enfants grandir, recevoir leur affection d une autre manière, être disponible aux uns et aux autres, se mettre à l écoute de leur vie, avoir le recul nécessaire pour les aider, les soutenir dans leur vie de couple, partager leurs joies, leurs espoirs, leurs doutes : c est aussi beaucoup de bonheur! Un sens à ma solitude Faire de l extraordinaire dans nos vies ordinaires J ai découvert au fur et à mesure qu une vie donnée aux autres, tournée vers leurs vies, pouvait avoir un sens, que l on pouvait faire de «l extraordinaire dans nos vies ordinaires» en donnant du prix à ce que les copains, copines vivent, en regardant leurs vies comme des cadeaux qui nous sont offerts. Des cadeaux qui me viennent d ailleurs, cet ailleurs que j appelle Dieu. Il est venu habiter ma vie et donner un sens à ma solitude. J ai pris l habitude de lui être fidèle par la prière, l écoute de sa Parole. Oh bien sûr, tous les jours ne sont pas ensoleillés Apprivoiser la solitude est un combat quotidien car parfois les doutes reviennent, l absence d un être à aimer se fait pesante. Mais nourrir sa vie de la vie des autres, de la vie de Dieu, est aussi un grand trésor comme le sourire d un enfant, le câlin d un mari. Martine Demeuré D.R. Martine, au premier plan : «Nourrir sa vie de la vie des autres et de celle de Dieu est un grand trésor». 14 Septembre octobre 2010

3 Un souffle dans ma vie Je m appelle Thierry, j ai 46 ans, je suis outilleur dans une petite entreprise. Depuis quatre ans, je vis seul avec mes quatre enfants. Ma femme est partie, je n ai rien vu venir, je l aimais. Notre vie de couple était bâtie sur le mensonge mais je ne m en rendais pas compte, ou je ne voulais pas le voir. Quand elle nous a quittés, je me suis retrouvé avec de grosses difficultés financières, des crédits en tous genres à régler, des loyers non payés et les enfants à m occuper : Elliot 6 ans, Chloë 8 ans, Guillaume 12 ans, Romain 15 ans. La banque m a aidé heureusement pour étaler tous les remboursements avec un plan de surendettement sur 3 ans et demi. Thierry. D.R. Acteurs L impression d être dans un tunnel Si je n avais pas eu les enfants, je crois que je ne serais plus là. J ai eu l impression d être dans un tunnel ou un trou, que je n allais pas pouvoir m en sortir. Mais il a fallu faire face. Ce sont les enfants qui me poussent. Ce qui est dur c est que les enfants n ont pas vu leur maman depuis plus de trois ans. Elle ne prend pas contact, ne donne pas de nouvelles. On en parle de temps en temps, même si ce n est pas facile. Je vois bien que c est une souffrance pour eux. A l époque, nous louions une maison à la campagne. J ai dû revenir en appartement. Je n ai pas beaucoup de loisirs, car les jeunes sortent un peu et ça coûte. Je me balade avec les plus petits et je cours à pied, ça me défoule. J ai dû réorganiser mes horaires de travail, mon patron et mes collègues ont Je vois bien que c est une souffrance pour eux été compréhensifs. J emmène les deux petits à l école le matin. Je n ai pas voulu les changer d école pour ne pas les perturber davantage, alors je fais les navettes. Je retourne les chercher le soir puis je repars au boulot, après le goûter, jusqu à 21 h. Je les ai inscrits au caté. Chloë a fait sa première communion l an dernier, et Elliot cette année. La chance d avoir des enfants sympas Les deux grands m aident bien aussi, ils surveillent leur frère et sœur. J avais droit à une personne pour les leçons et le ménage, mais c était une mesure d aide à laquelle je n ai plus droit et je n ai pas les moyens de la financer par moimême, donc on s entraide. J ai la chance d avoir des enfants sympas, je me bats pour qu ils réussissent, qu ils aient un métier. Mes parents sont également présents et d un grand soutien. Notre situation financière s est arrangée, j ai le projet de construire une maison. Quand à ma vie affective, elle est assez réduite, je fais des connaissances de temps en temps, mais quand j annonce que j ai quatre enfants à charge, ça fait peur et en général la relation ne va pas bien loin. J aime aussi me retrouver avec des amis aux soirées de Mission ouvrière, j ai participé cette année aux rencontres Eveil JOC (Guillaume est en équipe ados JOC). J apprends des choses sur les jeunes et je vide mon sac dans des discussions plus personnelles. Ces temps forts sont aussi un souffle dans ma vie. Etre entouré et compris, ça fait du bien. Propos recueillis par Lionel Lecerf Septembre octobre

4 Éclairage Solitude et célibat S il existe des célibataires très divers, le célibat n existe pas en tant que catégorie sociale. Vivre seul(e) peut être un état de vie choisi ou subi, définitif ou pas. Il y a ceux qui ne supportent pas de rester seuls, ceux qui restent seuls parmi les autres. On peut avoir vécu en célibataire toute sa vie, ou suite à une rupture, un divorce, à un veuvage Le sentiment de solitude, lui, peut être lié à une situation objective (séparation, divorce, perte d un être cher, retraite, chômage, vieillesse, déménagement) mais aussi une notion hautement subjective, de l ordre du ressenti. Ce sentiment est de plus en plus présent chez les jeunes qui souffrent de l absence de leurs parents ou de la surabondance d activités. Maîtriser son existence Savoir être seul s apprend dès l enfance, ménager des temps pour se retrouver en bonne compagnie avec soi-même et y trouver du plaisir. La «vie en solo», quand elle est choisie, s appuie sur la notion nouvelle «d être soi-même» et de «maîtriser son existence». Le célibataire s interroge souvent sur la possibilité de vivre bien à deux. JC Kaufmann, sociologue, explique cette attitude vis-à-vis de la vie de couple par l essor de l individualisme. Mais attention, ce n est pas une notion négative qui correspondrait à un repli sur soi. Il faut le comprendre comme le phénomène qui caractérise la modernité : on décide soi-même pour sa vie, on maîtrise son avenir. La question qui revient le plus souvent est : «Comment s abandonner au travers du couple sans se perdre soi-même?» Il ne s agit pas de dire que les jeunes générations ne veulent plus du couple, au contraire. Le désir de vivre à deux est important, mais le modèle de vie à deux a changé. Il faut savoir être seul pour vivre à deux. GODONG Que nous dit la Bible? Regardons l approche d Alain Houziaux (pasteur et docteur en théologie) : Adam est d abord seul, sa situation première c est la solitude ; parce que Dieu l a créé libre et conscient il s ennuie, Dieu lui donne alors Eve. L homme a donc été créé autonome, la création du couple et la relation à l autre est une concession. Adam veut considérer Eve comme une part de lui-même : «La chair de ma chair et os de mes os». Qu elle puisse refermer sa plaie mais pas être autre. Il n aspire pas à une vraie relation mais à une fusion. C est parce qu il refuse d être seul, qu il refuse que l autre soit autre. Et pourtant, c est le fait d accepter sa solitude qui permet d accepter l autre en tant qu autre. On laisse l autre être ce qu il est, l aimer en tant qu autre et non pour combler sa solitude. Dieu va donc œuvrer pour que l homme retrouve et accepte sa solitude première et l arracher à une situation fusionnelle Il faut savoir être seul pour vivre à deux. Tu quitteras ton père et ta mère en lui donnant deux vocations : le travail et la transformation du monde pour l homme et l enfantement pour la femme. La solitude est notre condition première et ultime. Comme Adam nous sommes nés seuls et nous mourrons seuls. Il vaut donc mieux le comprendre et partir de là. Comme Abraham, chacun est appelé à la solitude et à être indépendant (par rapport à ses parents, son conjoint, ses enfants, sa tribu ). Le premier devoir des parents est d apprendre aux enfants à être seuls. Genèse 2,24 : «Tu quitteras ton père et ta mère». L homme doit se détacher pour être plus proche : «La vraie mère de l enfant est celle qui accepte d être séparée de lui» (IRois 3, 16-27), et dans le Nouveau Testament avec Jésus qui, très tôt, a pris son indépendance pour donner sa vie aux autres. Marie a accepté de s effacer, même si cela n a pas 16 Septembre octobre 2010

5 toujours été facile (Luc 2-21, Luc 2, 41-52, Luc 8, 19-21, Jean 2, 1-11). Même si l Ancien Testament prône le mariage, un grand changement se fait avec le Nouveau Testament : le Christ est célibataire pour être disponible à tous, et pour prier. Dans la solitude, il affermit sa communion avec son Père pour repartir plus fort dans son ministère quotidien. Claire Lesegretain nous le rappelle : être célibataire, c est aussi avoir droit au bonheur. «Dès que l on se tourne vers le Seigneur, on donne de la valeur à cet état de vie, même s il n a pas été choisi ou s il correspond à un temps d attente». La solitude n est pas l égoïsme, c est une forme d autonomie de se sentir seul, même quand on aime. Ne pas être dépendant des autres, c est pouvoir les aimer de manière désintéressée. Le véritable amour est donc une force d arrachement à soi-même. La solitude est notre condition, l amour notre vocation. L amour n est ni fusionnel ni possessif. Faire une place à l autre en respectant son altérité et sa solitude sont les gages de réussite pour vivre ensemble. Avant d aller vers l autre, il faut donc d abord savoir être seul. Comme l a si bien exprimé Rilke, poète autrichien de la fin du XIX e siècle : «Aimer quelqu un, c est honorer sa solitude et s en émerveiller», ou encore Simone Weil (la philosophe) : «Aimer purement, c est consentir à la distance, c est adorer la distance entre soi et ce que l on aime». Jocelyne Lecerf Éclairage Être autonome Le célibat, même définitif, peut être synonyme de vie remplie, riche de disponibilité aux autres. Il permet de mettre de l huile dans les rouages de la société, car celle-ci a besoin de gens disponibles, attentifs aux autres. Vivre seul(e) au quotidien peut être difficile, et les tentations pour combler ce vide sont nombreuses : boulimie, peur du vide, accumulation de biens, d activités ou repli sur soi, voire dépression, obsession du suicide Mais la solitude doit s articuler avec l amour du prochain : la solitude n est pas l égoïsme, c est une forme d autonomie. Dans Jean 15, 16 Dieu dit : «Je vous ai choisis afin que vous partiez pour porter du fruit». Ce choix n est pas fait pour vivre replié sur soi-même, mais pour se donner, pour se mettre en route vers les autres. Il faut être autonome et indépendant pour affronter l amour et l exigence du don de soi. L esprit de solitude est une forme de désintéressement par rapport au besoin d être reconnu. Il est normal L esprit de solitude est une forme de désintéressement par rapport au besoin d être reconnu. Gilles ROUSTAN Septembre octobre

6 Position Choisir la fécondité VENDÉE Fin mars 2010 s est tenu un week-end «célibataires» à l initiative de l ACO et en lien avec la pastorale familiale. Ce week-end s adressait aux célibataires sans enfants, célibat choisi ou non. L intervenante de ce temps fort, Claire Lesegrétain, journaliste à La Croix, a réalisé une enquête sur les célibataires et a participé à la rédaction du document Episcopat n 3 : «Célibats, célibataires, quelles perspectives en Église?». Elle a éclairé l assemblée sur le célibat au service d une plus grande fécondité. Il n y a pas d étapes de vie inscrites d emblée : mariage, Le célibat valorise le temps présent et la relation gratuite. enfants, petitsenfants. On est dans une attente très prégnante qui parfois fait perdre des amitiés, alors que le célibat favorise au contraire les amitiés. Il valorise le temps présent, la relation gratuite et garantit la confidentialité. Pas un sacrifice Le célibat doit être accepté comme un appel à l inventivité Il faut prendre conscience de ce que l on peut faire quand on est célibataire et de la richesse de ce que l on reçoit. Comme le note Marie- Thérèse : «Il n y a pas de fécondité toute faite, il faut avoir envie de donner sens à sa vie, la rendre féconde, y trouver du bonheur et du plaisir au quotidien». Ce n est pas un sacrifice ou pour combler un vide, c est découvrir comme Esaïe (43) l écrit : «Tu as du prix à mes yeux, tu comptes beaucoup pour moi et je t aime». La foi n est pas un refuge pour la solitude. C est aller à la rencontre, se laisser aimer par Dieu, cheminer avec Jésus pour aller vers les autres, apprendre à les aimer et donner la vie. Les témoignages d un couple avec enfant, d un prêtre, d une religieuse et d un veuf ont permis d évoquer la «nécessaire solitude» dans la vie de chacun. La vocation de tout baptisé est la sainteté et l appel au don de soi, célibataire ou non. Dans l Évangile, le Christ ne s intéresse pas à l état de vie des gens mais à la personne en tant que telle. Comme le rappelle Saint Jean : «Je vous ai choisis pour que vous alliez et portiez du fruit», dans le don de soi au sens large, au service du Royaume. Aimer autrement Le témoignage de Babeth l exprime bien : «Donner sens à mon célibat, c est croire que je peux donner la vie autrement et aimer autrement. Les rencontres, l écoute sont une priorité, mais aussi accepter de me laisser faire et de me laisser aimer de Dieu telle que je suis. Nous sommes des instruments pour faire vivre cet amour de Dieu au service de la vie». Le célibat doit être accepté comme une grâce des temps actuels et un appel à l inventivité. L Église doit prendre soin de ses célibataires et les accueillir avec reconnaissance, pour eux-mêmes et pas forcément pour ce qu ils ont à faire. Un week-end ponctué de temps personnels, de prières et de célébrations qui a permis à chacun de faire le point et de se ressourcer. Jocelyne Lecerf 18 Septembre octobre 2010

7 Mariage et célibat : évolution Le devoir chrétien de s aimer parce qu on était marié a été remplacé par le rêve de se marier parce qu on s aimait. Mémoire D.R. L allongement de la durée des études, le mariage plus tardif, l alternance entre vie en solo et vie en couple, peuvent expliquer l augmentation massive du nombre de personnes vivant seules. Mais la mutation entre la vie de couple et l affirmation de soi depuis 50 ans en est certainement la raison principale. Vivre en couple aujourd hui n est plus synonyme d exister socialement en tant qu époux ou épouse, chef de famille ou mère de famille, mais en tant qu individu, maître de sa seule existence. Affirmation de soi Jusqu au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la femme se consacrait à son mari, à ses enfants. Mais les générations suivantes de femmes prennent conscience que cette vie est un don de soi, voire une négation de leur identité. Elles entendent à présent affirmer leurs envies et leurs désirs et ne conçoivent plus se sacrifier pour leurs enfants, leur mari, à l instar de leur mère. Le devoir chrétien de s aimer parce qu on était marié a progressivement été remplacé par le rêve de se marier parce qu on s aimait. La construction de sa destinée sentimentale est alors devenue synonyme de réalisation de soi. Après avoir conquis une reconnaissance sur le marché du travail, les femmes ont affirmé le droit de disposer d ellesmêmes, notamment de leur corps. Elles n entendent plus renoncer à leur individualité que ce soit à l intérieur ou à l extérieur de la famille. La solitude devient une ouverture sur l altérité Se nourrir de respirations extérieures Au fil des années, l affirmation de deux individualités a pris de plus en plus de place dans le couple. Le couple doit apprendre de nouveaux partages qui permettent à chacun d exister sans se nier. Il ne s agit pas de renier l amour que l on se donne mais de le nourrir de respirations extérieures. Il n est plus imaginable de tout faire ensemble parce que l on s aime. C est d abord dans la sphère du travail, puis celle des loisirs, que cette autonomie s affiche. Martine Bracq, conseillère conjugale, rappelle que disposer de son jardin secret est indispensable pour mieux se connaître et s aimer afin d aller à la rencontre des autres. La solitude devient une ouverture sur l altérité. Le mode de vie célibataire est de plus en plus apprécié puisqu il peut être synonyme de relations sociales plus riches et d activités culturelles plus denses. Vivre en couple est devenu plus difficile aujourd hui qu il y a 50 ans, les exigences ont évolué. La vie à deux s expérimente, se cherche, s évalue et en cas d échec les séparations sont beaucoup plus fréquentes qu autrefois. Jocelyne Lecerf, d après une étude de Serge Chaumier, sociologue Septembre octobre

8 Repères Quelques chiffres L augmentation des célibataires en France est exponentielle : en 40 ans, ils ont plus que doublé passant de 6,1% en 1962 à 14% en 2004, soit 8,3millions de personnes (personnes non mariées et vivants seules chez elles). Si on ajoute les familles monoparentales, les divorcés, veufs et célibataires chez leurs parents, c est entre 12 et 13 millions de célibataires (47% d hommes contre 53% de femmes). Plus de la moitié ont plus de 55 ans. En 2006, chez les 20/24 ans, 16% des hommes sont en couple contre 31% des femmes. Près de deux millions de familles sont monoparentales (3% en 1968, 7% en 1999). Un enfant sur 6 est concerné (86% des cas avec la mère). Cette situation augmente depuis 20 ans. Les divorces, après une forte évolution entre 1950 et 1980, se stabilisent. Les foyers composés d une seule personne étaient de 20% en 1968, contre 30% en À lire pour approfondir La solitude, pourquoi? Questions de vie Sous la direction d Alain Houziaux, L Atelier 2006 ; 10. Réfléchir ensemble Que nous vivions seuls(es) ou non, Quelle approche avons-nous de la solitude? Quelles fécondités apporte cet état? Comment les autres nous bousculent? Jean 15 : «Je vous ai choisis afin que pour partiez et que vous portiez du fruit». Comment cela résonne en nous? Comment notre situation nous appelle à nous mettre en route vers les autres et vers Dieu? Être ou ne pas être... célibataire Collection : Enquêtes Claire Lesegrain, Saint Paul, 1998 ; 20. Seules et alors?! Claire Lefilleul, ACF, 2004 ; 6,10. Traverser le veuvage Collection mieux Vivre, Marie-Claire Moissenet, L Atelier, 2004 ; 16,50. Références évangéliques «Nous avons des dons différents à utiliser selon ce que Dieu a accordé gratuitement à chacun» (Romains 12, 6-8). «Vous êtes le corps du Christ, et chacun de vous est une partie de ce corps» (Corinthiens 12, 27-30). «Ce n est pas vous qui m avez choisi, c est moi qui vous ai choisis, je vous ai chargés d aller, de porter des fruits» (Jean 15, 16-17). 20 Septembre octobre 2010

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