Ministère du Travail, de l'emploi et de la Formation Professionnelle LA PERCÉE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES

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1 Prem -ères nformations Ministère du Travail de l'emploi et de la Formation Professionnelle SERVICE DES ÉTUDES ET DE LA STATISTIQUE -Division Conditions de travail et Relations professionnelles Numéro Février 1992 LA PERCÉE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES Résultats de l'enquête «conditions de travail» de 1991 Laprogression des technologies de iral- temtmt de l'information a été rapide en~ ire 1987 et 1991 : informatique traite- ment de texte minitel vidéo ont aujourd'hui plusieurs n1illionsd'utilisateurs En comparaison robotique ou commande numérique ne concernent qu'un nombre limité de salariés; La diffusion de J'infor- matique n'entraîne passa démocratisa- tion;au contraire un clivage apparalt entre les cadres etie personnel d'exécu tion : ils se serventdifférftmment de la micro~informatique de l'informatique lourde etdes machines de traitement de texte Lessalariésligés utilisent toujours peü i'inforniatique Les nouvelles technologies ne sont pasnonplus à la portée de toutes les entreprises: les petites entreprises les collectivités lo~ cales demeurent moins équipées que les grandes entreprises ou l'etat Six millions de salariés utilisent un ordinateur Le nombre des utilisateurs des nouvelles technologies s'est très rapidement accru de 1987 à 1991 Actuellement six millions de salariés utilisent un ordinateur dans leur travail contre quatre millions trois cent cinquante mille il y a quatre ans: 38% de plus soit une progression de 8% par an Les utilisateurs de machines spécialisées de traitement de texte sont aujourd'hui plus d'un million cinq cent mille; ils n'étaient que neuf cent mille en 1987 Quant à l'usage professionnel du minitel sa progression bat tous les records: +17% par an en moyenne entre 1987 et 1991; aujourd'hui près de quatre millions de salariés se servent au moins de temps en temps d'un minitel dans leur travail En comparaison la robotique et la commande numérique ne concernent qu'un petit nombre de salariés: entre deux cent cinquante I/El1 SERVICE DES ÉTUDES ET DE LA STATISTIQUE lplace de Fontenoy PARIS -Téléphone:

2 1 - et trois cent mille pour chacune de ces technologies (en assimilant les manipulateurs automatiques à au moins trois degrés de liberté aux robots: voir encadré) Le nombre d'utilisateurs de machinesoutils à commande numérique est cependant en rapide expansion La vidéo est aussi désormais une technique fort répandue: un million deux cent mille salariés s'en servent au moins occasionnellement Ils étaient huit cent mille en 1987 La micro devance l'informatique lourde L'usage des micro-ordinateurs a progressé beaucoup plus vite que celui de l'informatique dans son ensemble (hors traitement de texte et commande numérique) Entre 1987 et 1991Ie nombre des utilisateurs professionnels de micro-ordinateurs a crû au rythme de 13% par an On compte désormais davantage d'utilisateurs de micros que d'utilisateurs de terminaux sur moyens ou gros systèmes (1) En fait le nombre des salariés qui utilisent exclusivement l'informatique lourde est resté presque le même qu'il y a quatre ans Le nombre des utilisateurs de micros non utilisateurs de terminaux a fortement progressé Mais surtout le nombre des salariés utilisant à la fois un micro et un terminal a doublé en quatre ans (voir tableau) Professions Ouvriers Ouvriers Cadres intermédiaires Employés qualifiés non qualifiés Ensemble Terminal relié à un ordinateur Micro-ordi nateu r Ordinateurs (terminal relié à un ordinateur ou micro-ordinateur) Machine de traitement de texte Minitel Vidéo Robot ou manipuiateur automatiqu Machine à commande Proportion de salariés utilisateurs des nouvelles technologies numérique Source: Enquête conditions de travail Techniques et organisation du travail 1987 En pourcentage Plus de temps à l'écran Les utilisateurs d'ordinateurs passent davantage de temps devant leur machine En % d'entre eux déclarent y consacrer au moins trois heures par jour de travail Ils n'étaient que 30% en 1987 (2) Quant aux utilisateurs occasionnels ceux qui ne passent pas plus d'une heure par jour devant leur écran ils ne représentent plus que 34% des utilisateurs contre 43% il Y a quatre ans et leur nombre n'a pas beaucoup augmenté: la croissance du nombre des utilisateurs de l'informatique provient essentiellement des utilisateurs assez ou très intensifs (1) - Les modifications du questionnement ont pu entraîner en 1991 l'omission de quelques utilisateurs de l'informatique lourde (voir encadré) La tendance dégagée ici ne saurait cependant résulter pouf une part importante de ce biais s'il existe (2) - En raison de l'imprécision et de la probable surestimation des dédarations sur la durée d'utilisation des matériels (voir/'encadré) on pourrait craindre un biais dans la ccmparaison da à la double utilisation plus fréquente en 1991 du terminal et du micro En fait l'augmentation des durées d'utilisation se vérifie pour les seuls uthisateurs de micro-ordinateurs On pourrait craindre aussi que les utilisations les plus courtes aient été moins mentionnées dans f'enquéte Conditions de travail» de 1991 que dans l'enquête TOTTO» de 1987 (voir également l'encadré) Ceci ne semble pas confirmé par les résultats sur le minitel: les durées d'utilisations courtes très nombreuses dans le cas de cet appareil sont en proportion aussi grande en 1991 qu'en PREMIÈRES INFORMATIONS 2 N' Février 1992

3 Une informatique toujours sélective L'utilisation de l'informatique progresse dans tous les groupes socioprofessionnels Désormais une large majorité des cadres est amené à utiliser l'informatique dans son travail et la proportion des ouvriers qui s'en servent n'est plus marginale Par contre les différences entre les groupes se sont maintenues Les salariés les plus qualifiés sont toujours et de loin les plus gros utilisateurs de l'informatique 60% des cadres travaillent avec un ordinateur contre 47% des professions intermédiaires 36% des employés et 8% des ouvriers L'usage des terminaux s'est il est vrai quelque peu démocratisé: il s'est répandu plus vite parmi les employés que parmi les cadres Pour les micro-ordinateurs la situation est différente Or les micro-ordinateurs permettent un usage plus maîtrisé de l'informatique [M Gollac 1988] La diffusion de l'informatique risque donc d'accroître l'écart en termes d'autonomie et de qualification entre cadres et employés Les cadres utilisent autant qu'avant les machines spécialisées de traitement de texte alors que le pourcentage d'employés qui s'en servent passe de 7% à 12% Par définition ces machines sont à la différence des ordinateurs proprement dits limitées à une utilisation bien particulière Employés cadres et surtout professions intermédiaires utilisent bien plus qu'en 1987le minitel pour un usage professionnel Les ouvriers en ont une utilisation très limitée Seuls les cadres et les professions intermédiaires utilisent la vidéo Ce sont évidemment surtout les ouvriers qui utilisent des robots et manipulateurs automatiques ou des machines-outils à commande numérique Les ouvriers qualifiés sont plus nombreux à s'en servir que les non qualifiés: 4% contre 2% par exemple en ce qui concerne la commande numérique Cependant l'usage de la commande numérique progresse non seulement chez les ouvriers qualifiés mais aussi chez les ouvriers non qualifiés Plusieurs dizaines de milliers de professions intermédiaires et de cadres sont aussi amenés à utiliser personnellement des robots ou des machines-outils à commande numérique: techniciens agents de maîtrise enseignants Les salariés âgés utilisent moins les nouvelles technologies L'usage de l'informatique est maximal entre 30 et 44 ans: 36% environ des 1987 et 1991 Utilisateurs de l'informatique en fonction de l'âge en salariés de ces tranches d'âge se servent Pourcentage d'un ordinateur Au-delà de 45 ans l'ac- cès à l'informatique décroît (graphique) En 1987 cette décroissance de l'usage de l'informatique avec l'âge était moins progressive: le pourcentage d'utilisateurs chutait fortement autour de 45 ans Il est ' probable qu'à l'effet d'âge proprement dit se combine un effet de génération L'emploi des machines de traitement de texte diminue avec l'âge surtout à partir de 50 ans Au contraire l'usage du S minitel culmine chez les 35 à 39 ans Il Age décroît assez régulièrement au-delà Se servir des nouvelles techniques industrielles est également moins fréquent au-delà d'un certain âge Le seuil est difficile à préciser Il semble se situer aux alentours de 45 ans pour les robots 50 pour les machines-outils à commande numérique Les salariés les plus jeunes peu anciens et souvent peu qualifiés ont également un faible accès aux nouvelles technologies PREMIÈRES INFOR\IA TIONS 3 N Février 1992

4 Les administrations se modernisent Les administrations ont fait un gros effort d'équipement informatique En % des salariés de l'etat utilisent un ordinateur contre 31% quatre ans auparavant Pour les collectivités locales (y compris les hôpitaux publics) ces chiffres sont de 12% et 22% respectivement: forte progression mais qui ne suffit pas à combler le retard sur les autres salariés Les entreprises publiques demeurent celles où l'usage de l'informatique est le plus répandu Mais elles sont presque rattrapées par les grandes entreprises privées Dans ces dernières l'emploi de l'informatique a spectaculairement progressé :de 37 à 52% en quatre ans pour celles de plus de mille salariés En 1991 comme en 1987 les entreprises plus petites sont moins informatisées mais les taux d'utilisation progressent quelle que soit la taille de l'entreprise Comme celui des ordinateurs multi-tâches l'usage des machines spécialisées de traitement de texte est plus répandu parmi les salariés de l'etat des entreprises publiques et des grandes entreprises privées Mais l'écart avec les petites entreprises ou les collectivités locales est bien moindre pour les machines de traitement de texte que pour les ordinateurs De ce point de vue aussi les machines de traitement de texte apparaissent comme un outil bas de gamme peu coûteux ou peu exigeant en capital culturel de la part de l'utilisateur et de son collectif de travail Le minitel est particulièrement utilisé par les salariés de l'etat et des entreprises publiques mais très peu par ceux des collectivités locales Dans le secteur privé son implantation ne dépend guère de la taille de l'entreprise Les outils vidéo sont utilisés avant tout par les salariés de l'etat et des collectivités locales Leur usage est assez fréquent parmi les salariés des entreprises publiques et maintenant parmi ceux des grandes entreprises privées Ils sont peu utilisés dans les PME Machines-outils à commande numérique et robots sont surtout utilisés par les salariés des grandes mais aussi des moyennes entreprises L'informatique progresse dans tous les secteurs L'usage de l'informatique varie énormément d'un secteur à l'autre Il est certes maximal dans certains secteurs tertiaires comme les banques où l'on est presque arrivé à saturation: 86% de salariés équipés en 1991 Mais les ordinateurs sont aussi fort utilisés dans des secteurs industriels Ainsi 44% des salariés des industries de biens d'équipement emploient aujourd'hui un ordinateur dans leur travail Les secteurs les moins équipés sont les industrie de biens de consommation l'agroalimentaire et surtout le bâtiment De 1987 à 1991 l'usage de l'informatique a progressé dans tous les secteurs d'activité Cette progression a été particulièrement rapide dans le commerce et les services marchands De ce fait le tertiaire a aujourd'hui globalement un taux d'utilisation légèrement supérieur à celui de l'industrie (hors bâtiment) CEZARD M DUSSERT F (SES) GOLLAC M (CEE) PREMIÈRES INFORMATIONS 4 W Février 1992

5 - PREMIÈRES INFORMATIONS 5 W Février 1992

6 Sué J Gollac M 1988 : Technique POUR EN SAVOIR PLUS et organisation du travaii» Premiers résultats n' 112 INSEE Cézard M Dussert F Gollac M 1992: - Travaii des conditions mal supportées» Premières synthèses n' 14 Ministère du travaii SES Cézard M Dussert F Gollac M 1991 : -Les changements dans l'organisation du travaii» Premières informations n' 253 Ministère du travaii SES Cézard M Dussert F Gollac M 1992: Davantage de salariés ressentent les pénibiiités et les risques du travail» Premières inlormations n' 264 Ministère du travail SES Cézard M Dussert F Gollac M 1992 : -Les facteurs de pénibiiité mentale au travaii» Premières informations n' 265 Ministère du travail SES Cristofari M-F 1989 : Qui utilise le traitement de texte?» Travail et emploi n' 39 Dussert F 1991 : -Trois logiques d'informatisation» non publié SES De Coninck F 1991 : Evolution post tayloriennes et nouveaux clivages sociaux» Travaii et emploi n' 49 Gollac M 1988: La micro-informatique professionnelle: une révolution?» Travaii et Emploi n' 35 Gol!ac M 1989: -L'ordinateur dans l'entreprise reste un outil de luxe» Economie et statistique n' 224 Gollac M 1990 : -La modernisation à deux vitesses» Données sociales INSEE ' L'enquête «conditions de travail» n : :' 'G~~/~sùltàt~ s6nt is~iis:_déiàtrbis~ciî1e_'~~q~êtftsùiics'_è6ndili6ïiifdé'_tràv3i(réail~ét{chiri~~)99r: Les deux précédentes ont eu lieu en octobre 1978 dmani 1984 (S Volkoff 1990) Organiséc et exploitée M-le Seryice:des:étiides:è(de b-'stàûstiq~ëau:minisi~~ë::dli:ïia~iùl(d~'_i~~niplore-t 'dc' là o foiriiafiôri 'profesid6*nelle;- cettë' e'riquêtç:ést i~aii~ée: ~iù;omplérrien( d~1 ~eriquêièeiripl~_i4~_i':~si:;' Lê' qu~siioi1!13:ire :1' ét(s<?tiffiis à ~us-iës J2tifs_:- axant'11rï'ëmp16i' dans' 'un' mériage:-sur u-oi~ '~e- l~ ~clùin~til~on de _1~_c~quêt_e -gt:nploh~<?it ~~~!r~~ ~l; 9q- W~~è_s:;'ro_~t~~()is;: ~~~'-pr~i1ii~~~-r 1#~a_~'-p!4s~ntés' ~~~ PO!:t~ri\~liirës 'S'~~l~~'alâf~_~s~ '- : ': -: -': ':- : : ::' -': -' '-::-: -' -'- : :'':' ::::'::' -'::' _: ::- : ':: '-:' ' 1écJ:1:aJ?p de r:e~guêteest cel~ide renquçte Emploi: ilinèluttensemblèdcs mé~ag~s -' ()rdïl1~~~~~ d~-la Frâricë'méti6polit<iirie;-'d unc-p-3iiie4ê'la'po'pùiatiôn'-d~s-'c9nun~aîitésj::a~)â'mesùhf6uicüii rileri1b~es' ont_des liens familiaux_'-ave~-~~s' ~'énages ordinaife:~:::p'é_é1iant~llori ~:ep:~~~~i{d6~:~-îi~~i~{ rhcnt la'popülitioi} activê ayant '~i:'e'iriploi d_ans's_fdiver~iié; ~ê~t~~(toutè(ôwe~çl*~::ce~'taîris'-:ouvii-~rs : ~~~chaniiers: t~~'p9riiires~ de;; jéiirifs hcbtrgés-ën foy'ers-dèjë~e~' ~ay~illëurs~:~i#~j'qu~#~i;:-pç!soiuies::' :d~~:~t(l~l~ss~incills hospita1ie~'s;: s'è6lair~~~u~ô~~li~r~_vi~_~i_en}~oli~~_~itê; : ; ': :'' :: :': -:::': '''' ~ :::: r:c/iuéstîo!uùlîie:de:1:enqüêi~\~()~ï)lémcri~~in(ét:a~i-pos{ à'-ê~~*e::~~tif:~ê~~aü:znêriagë'~cërüi :' ': ci :(je:ii_#i+épo~die_p~is~i1rienemeiit; tes'répônses-rëdîeïl~iè!;: ~;é'iétètd1~:dqrt(;:-au~::2oi1dni6nsde tiâ~aii' j~n~s:'9~~:~il:cs':so'th '])ciçùe~:pai)rpers~~eq'uitravaillé'; ' ':'-~-~~~~~~i~~bor4elë~grands-thème~:'s~v~~:: ' ::''' ''''''' ': ''' ::' ' :>ti~~_ii~~:'~uisaj1ces~j)~ni~pit~s- du_tni~aî[ Dës':qù~sÛ()Ji~;-i16~X~lêf~~vren~;':e~) Q9r~le_s:~spcCts ':{~~:~~àr~e:~~rit~~~t:l~s fac~~~s de- «s~e~s» liés au tra;ap;:' : ' ' ' >~~~~is~~i~n~ù:ira~ail;::_ ::~Tà~~i~~s:~ne~hrioIO~ie'siHilij;~_~~; - ' '' ': ' '' ' ' ~~~~~~e(~(o!gai1i:s~ti~i}: d~:-:t~i11ps--~~':1f~y~ir':trav:ail p()sié;' tiàyall)e 'same4i'j' 1~:-~iIDâi1:éhe;' li{n~ù ' PREMIÈRES INFORMATIONS - 1SSN X Directeur de la Publication: Paul KOEPP Rédaction: SERVICE DES ÉTUDES ET DE LA STATISTIQUE Pièce 3208B -l place de Fontenoy PARIS Téléphone: 16 (1) Fax: 16 (1) TARIF ET CONDITION D'ABONNEMENT: Premières Informations (50 numéros par an) 500F L'abonnement part du premier numéro de l'année A souscrire auprès de: SPPIF-MASSONBP VI~1mIL Téléphone: (16) Fax:(16) PREMIÈRES e'iforma 110NS W Février 1992