UNIVERSITE PARIS 5- RENE DESCARTES FACULTE DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

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1 1 UNIVERSITE PARIS 5- RENE DESCARTES FACULTE DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES APPROCHE INTERACTIONNELLE DE LA DIFFERENCIATION SEXUELLE DANS LA CONVERSATION PARENTS/ADOLESCENTS VOLUME 1 THESE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L UNIVERSITE PARIS 5 LINGUISTIQUE GENERALE ET APPLIQUEE Présentée et soutenue publiquement par Sandra TOMC NOVEMBRE 2006 Directrice de thèse Mme Anne-Marie Houdebine Professeure

2 2 Remerciements : Je tiens à remercier Madame Houdebine, pour avoir accepté de suivre mon travail de thèse (bien que le début de ma scolarité se soit déroulé à Nancy 2) et pour sa précieuse aide. Je pense aussi à Monsieur Delefosse et Monsieur Apothéloz pour leur soutien dans mes périodes de doute. Je souhaite remercier Christiane et Christian, Cindy, Jérôme et Jean qui ont supporté mes moments de remise en question pendant l élaboration de mon travail de recherche 2

3 3 SOMMAIRE INTRODUCTION- QUELQUES REMARQUES ère PARTIE : ETAT DES LIEUX THEORIQUES.. 13 Chapitre 1 : Les actes de langage et leur filiation : l approche philosophique...14 Chapitre 2 : Les activités conversationnelles 34 Chapitre 3 : L étude des représentations psycho-socio-discursives : les notions de représentations et d identité ème PARTIE : METHODOLOGIE...97 Chapitre 4 : Les enquêtes : perspectives méthodologiques 98 Chapitre 5 : Les modalités d enquêtes et leurs évaluations.102 Chapitre 6 : L adéquation objectif /enquête.114 Chapitre 7 : Les méthodologies retenues ème PARTIE : ETUDES, ANALYSES ET DESCRIPTIONS Chapitre 8 : L analyse conversationnelle sexuée dans les corpus des interactions parents adolescent(e)s : influence des représentations psycho-sociodiscursives? Chapitre 9: L hypothèse d attribution sexuée : les représentations-psycho-socio discursives des pères et des mères à travers les interactions parents/adolescent(e)s et dans les entretiens interactifs Chapitre 10 : Tentative de regroupement de schèmes parentaux avec les échanges susceptibles de contenir de l imaginaire social (ESCIS) selon les dyades sexuées : perspectives descriptives et interprétatives.280 Chapitre 11 : Bilan et prolongements CONCLUSION 298 BIBLIOGRAPHIE INDEX ANNEXES TABLE DES MATIERES 347 3

4 4 INTRODUCTION 4

5 5 INTRODUCTION Les concepts de représentations et d identité tendent à refléter le contexte dans lequel se traduit la dichotomie hommes/femmes. Ces concepts peuvent-ils expliquer les différences verbales et comportementales parentales envers l adolescent de sexe féminin ou masculin (enfant)? Nous avons entrepris de repérer la façon dont la langue française reflétait et transmettait (à travers le discours parental) les discriminations sexuelles présentes dans notre société et comment elle organisait la différence des sexes et sa représentation. Nos travaux descriptifs concernent donc deux niveaux de l analyse : celui des discours (conversations parents/adolescents) et celui des représentations. Il s agit de mesurer les attitudes projetées sur les propos, les manières d accueillir les paroles, les images qu on donne de ces paroles. Nous traitons du sexisme des représentations, des images qui s imposent à nos subjectivités et à nos identités. Le travail qui suit propose une description de la conversation parents/ adolescents. Il s inscrit dans le champ de l analyse conversationnelle. Il relève de la pragmatique, l essentiel des faits analysés se définissant comme des actes effectués par les interlocuteurs à l aide du langage. Il s agit d une pragmatique interactionnelle, enrichie des apports de la psychologie et de la sociologie. La visée descriptive de ce travail nous a conduit à accorder une place centrale aux corpus. Les analyses s efforcent de rendre compte du fonctionnement de l interaction et des procédures utilisées par les mères et par les pères dans la situation où elles sont engagées (filles ou fils). Dans la première partie de la présente étude, nous abordons l état des lieux théoriques, et notamment les actes de langage (ADL) et leur filiation. Le concept d actes de langage, notion identifiée par Austin et systématisée par Searle, est né dans le contexte de la philosophie analytique en Grande Bretagne, au sein de la philosophie du langage ordinaire. La philosophie du langage ordinaire (dans le sens ou il est opposé au langage logique), fondée par Wittgenstein ( ) étudie la façon dont le langage est utilisé en cours de conversation et se concentre sur les variétés des actes de parole que le locuteur effectue en disant des phrases. 5

6 6 L essentiel de cette position théorique est la suivante : pensée et langage sont indissociables et se construisent mutuellement dans un but communicatif 1. Après avoir établi les critiques d Austin et de Searle, nous étudions un certain nombre de procédures par lesquelles les participants assurent la gestion globale de l interaction, notamment les maximes conversationnelles et le concept de figuration, concept fondamental puisqu'il permet d expliquer les actes de langage indirects et notamment l implicite. L ensemble de ces comportements relève de la politesse. Corrélativement, les actes de langage ont vocation à solliciter un enchaînement immédiat dans la prise de parole. L énonciation d un participant est saisie comme une réalisation interactive, dont la notion centrale est celle de négociation. Notre travail s inscrit donc dans le champ de l analyse conversationnelle. Le langage est une activité d interaction sociale. C est de cette conception que ce courant a pris naissance aux Etats-Unis. Il découle de la convergence de trois grands courants de recherche : l interactionnisme symbolique, l ethnographie de la communication et l ethnométhodologie. Nous abordons ensuite les ADL dans la perspective de l approche pragma-linguistique, par le biais de l analyse hiérarchique et notamment en utilisant les concepts de séquences, interactions, échanges et interventions (chapitre 2). Nous utiliserons ces notions pour montrer l organisation séquentielle des conversations parentsadolescents selon le sexe. Dans le chapitre 3, nous traitons de la littérature psycho-sociale en étudiant les pratiques sociales, l apprentissage des rôles féminins et masculins et les attitudes de l entourage envers la fille et le garçon avant d étudier les représentations et la notion d identité. Nous voulons montrer comment les représentations se configurent en discours sociaux, qui témoignent d une connaissance sur le monde et d un savoir de croyances dont les femmes et les hommes se dotent pour juger cette réalité. Dans la deuxième partie de notre recherche, après avoir explicité de quelles manières nous avons mis en relation les actes de langage, les activités conversationnelles et les représentations psycho-socio-discursives sexuées, BLANCHET P., 1995, La pragmatique, d Austin à Goffman, Paris, Bertrand Lacoste, 6

7 7 (chapitre 4), nous exposons les modalités d enquête et leurs évaluations (chapitre 5) ainsi que l adéquation entre nos objectifs et nos enquêtes (chapitre 6). Nous traitons ainsi des relations pères/filles- pères/fils et mères/filles- mères/fils. Notre travail consiste donc, d une part, à étudier le langage maternel et paternel selon le sexe de l adolescent et d autre part, à relever l ensemble des marques des représentations psycho-socio-discursives des mères et des pères en fonction du sexe de l adolescent au cours d entretiens interactifs. Cela nous conduit à effectuer deux types d analyses. Le premier est d ordre pragma-linguistique, le deuxième est d ordre psycho-socio-discursif. Pour ce faire, nous avons prêté un dictaphone aux parents afin qu ils enregistrent leurs interactions en notre absence. Nous pensons ainsi amoindrir les effets de l observateur sur les témoins, même s il est probable que la présence du micro a modifié le déroulement des échanges. Nous avons recueilli des corpus longs, difficilement exploitables dans la mesure où nous n avons trouvé des éléments linguistiques à analyser que de manière sporadique. Les entretiens n ayant pas été thématisés au préalable, nous avons éprouvé des difficultés à les regrouper, à les catégoriser afin de les comparer. Nous avons donc adopté une autre méthode, exposée dans le chapitre 7. Nous leur avons soumis des photos langage que nous avions fabriquées. 2 Nous expliquons leurs modalités de fonctionnement dans la méthode d'enquête. Précisons que notre étude ne s'inscrit pas dans le domaine de l'analyse de la narration puisqu'un véritable échange conversationnel a pris naissance dans l'interaction. Nous les avons souhaitées comme le reflet de certaines situations stéréotypées ou contraire aux stéréotypes. Nous donnons ensuite les outils linguistiques susceptibles de convenir à l analyse de ces séquences parentales en interaction avec leurs enfants. Nous avons donc recueilli les représentations psycho-socio-discursives parentales en fonction du sexe, en analysant le choix parental des photos langage pour le 2 Voir en annexe 2 pour la présentation des Photos Langage (PL) et le chapitre Le justificatif du choix et la présentation descriptive des photos langage : la relation rôle/stéréotype dans le choix parental des PL 7

8 8 recueil de corpus, dans des situations homogénéisées autant que possible, 3 afin de traiter la variable à l'étude relevant en quelque sorte d'une identification projective, mais aussi notamment à l'aide d entretiens. Les choix des mères et des pères et ceux des filles et des garçons, résultants d'une identification projective, ont pu être regroupés par catégories. Dans notre troisième partie, nous présentons les différents schémas interactionnels et analysons les séquences maternelles et paternelles pertinentes. Nous établissons la nature des échanges et la typologie des ADL selon le sexe. (chapitre 8). Au delà du recueil et de l'analyse des interactions langagières parents adolescent(e)s, nous avons eu la possibilité de mesurer combien les représentations sexuelles étaient encore d'actualité à travers aussi leurs repérages dans les entretiens interactifs, les médias et la littérature (chapitre 9). Dans le chapitre 10, nous avons effectué une tentative de regroupement de schèmes parentaux avec les échanges susceptibles de contenir de l imaginaire social (ESCIS) selon les dyades sexuées dans des perspectives descriptives et interprétatives. Nous avons, dans notre dernier chapitre (11) établi un bilan de notre travail de recherche en y incluant les prolongements possibles avant de conclure notre thèse. 3 Voir le chapitre 7-1 : L'entretien avec support pour analyser la séquentialisation sexuée du discours parental en fonction des représentations psycho socio discursives 8

9 9 QUELQUES REMARQUES 9

10 10 QUELQUES REMARQUES 1- Le cadrage théorique Nous avons, dans un premier temps, travaillé sur la théorie des actes de langage. Malgré les apports d une telle approche, nous avons vite été confrontée à des insuffisances étant donné les objectifs (problème de pertinence) et les problèmes rencontrés (retravaillés dans partie méthodologie, chapitre 5-2, l entretien sans support). Nous lui avons donc adjoint d autres apports théoriques, en récupérant les notions de l analyse conversationnelle (concepts d échanges et interventions) et ceux des recherches psycho-socio-discursives (notion d imaginaire social). Notre thèse s appuie sur une linguistique interactionniste de type interactionnel, c'est-à-dire que nous nous focalisons sur la manière dont la parole se règle sur des contraintes psycho-sociales. Nous avons opté pour une approche interdisciplinaire pour aborder le domaine de l analyse conversationnelle, mélange de verbal et de social. Nous devons donc analyser les interactions sur deux niveaux : -au niveau des formes et de contenus (analyse interne) : la conversation apparaît comme une organisation hiérarchisée et pas comme une simple suite de paroles. -au niveau des relations (analyse externe) : il s agit d une analyse psycho socio discursive de la communication avec un rapport à l identité. Toute production langagière est production identitaire (identification à un groupe). Chaque prise de parole est prise de position sur ce qu on va dire, sur le lieu, le moment de l énonciation et l auditeur. 2- Les théorisations et ce que cela entraîne méthodologiquement Nous avons donc travaillé avec un abord pragma-linguistique qui s attache aux conditions de base de l emploi communicationnel du langage puisque les actes de langage de Searle, par exemple rejoignent les interrogations à 10

11 11 la base de l analyse conversationnelle, tout comme les postulats de Grice 4. En nous interrogeant sur la prise en compte des aspects pragmatiques du langage, nous avons décidé d adopter une approche psycho-socio-linguistique. 3- Les problèmes méthodologiques rencontrés D autres problèmes subsistent telle que celui de l approche méthodologique ; celle-ci se fonde bien évidemment sur l observation mais il reste de grandes difficultés à justifier la sélection des données utilisées, à résoudre ce problème de l unité de l analyse et finalement à dégager des règles. Un autre problème inhérent à notre travail est celui du parti pris, celui de l objectivité scientifique. Une description est tenue pour objective or déjà là il existe des difficultés au niveau de l obtention du corpus (dégagement et explication, tenus pour scientifique, des unités et des règles, selon les modèles théoriques). L interprétation suppose une prise de parti de la chercheuse ce qu on décrit parfois comme subjectivité mais notons que la chercheuse intervient déjà au moment du choix du ou des modèles théoriques. Nous avons donc reconsidéré notre argument du «commun» en tant que consensus = objectivité. L analyse conversationnelle insiste sur la signification, la cohérence et les différents mécanismes de la conversation. Elle est l objet d une interprétation donc d une subjectivité. Pourtant l un des objectifs de l analyse conversationnelle est de formuler des règles stables derrière des mots et des données asymétriques. Cependant des difficultés subsistent pour définir les critères avec lesquels nous allons définir nos unités d analyses. Trois grands problèmes demeurent : -la typologie est l étape descriptive qui classe et qui adopte certains à priori : il s agit de savoir comment établir une typologie qui puisse s adapter au verbal et au psychosocial, nous nous sommes demandées comment décrire l explicite et l implicite. -et comment écrire des règles en travaillant de manière subjective, la formalisation commençant au début du travail. 4 GRICE P.H., 1972, «Logique et conversation», Communication 30,

12 12 Il est difficile d établir des statistiques qui mettent en corrélation psychosocial et types de structure. Pourtant les dénombrements statistiques sont un gage de moindre subjectivité, c est pourquoi cette méthode a été adoptée. De plus si l objectivité consiste à mettre un certain nombre d idées en commun, nous avons soumis des éléments de notre typologie à un chercheur (J-M. O. Delefosse), qui nous a guidée dans le découpage du discours afin de rendre cette thèse objective. D ailleurs comme le rappelle Vernant : Toute taxinomie n est qu une perspective prise sur un phénomène et ne vaut que par le point de vue adopté 5. Cependant si l analyse conversationnelle peut être travaillée à l aide d une analyse quantitative (donc objective) et d une analyse qualitative (subjective), il semble que cette dernière soit la plus pertinente. Il n empêche qu elle n exclut pas le calcul d occurrences et d items préalablement définis telles que les interventions, les représentations etc. 5 VERNANT D., 1997, Du discours à l action. Etudes pragmatiques, Paris, PUF,

13 13 1 ère PARTIE : ETATS DES LIEUX THEORIQUES 13

14 14 Chapitre 1 Les actes de langage et leur filiation 14

15 15 CHAPITRE 1 LES ACTES DE LANGAGE ET LEUR FILIATION 1-1 Qu est-ce que la pragmatique? Le terme de pragmatique a été introduit en 1938 par le philosophe, Morris, dans Foundations of the Theory of Signs 6. Nés du confluent de plusieurs disciplines, les concepts de la pragmatique empruntent plusieurs directions. Morris définit toute sémiotique comme constituée de trois disciplines complémentaires. - la syntaxe : l étude des relations formelles des signes entre eux ; - la sémantique : l étude des relations des signes aux objets auxquels ces signes sont applicables ; - la pragmatique : l étude des relations des signes à leurs interprètes. 7 Le langage est conçu comme un ensemble intersubjectif de signes dont l usage est déterminé par des règles partagées. Il s agit des relations qui s établissent entre les signes et leurs usagers. L originalité de l approche pragmatique réside dans ses concepts fondamentaux qui relèvent de la linguistique et de la philosophie (le concept d acte, celui de contexte). La pragmatique est une notion qui regroupe des orientations très diverses. A l origine, elle concerne les caractéristiques du langage par opposition à l aspect sémantique et syntaxique du discours (motivations psychologiques des locuteurs, objet du discours, types socialisés de discours ). La pragmatique cherche à étudier le langage par l usage qu en font les interlocuteurs en interaction de communication, elle s'intéresse donc aux effets du discours. La pragmatique étant aussi un angle d approche des phénomènes énonciatifs, elle s est étendue aux modalités d assertion, à l énonciation et aux discours pour enfin englober les conditions de vérité (catégories plutôt notionnelles que linguistiques). Marquée par son origine en philosophie du langage, la pragmatique désigne aussi une discipline. C est l étude 6 MORRIS CH., 1938, «Foundations of the Theory of Signs», International Encyclopedia of United Science 7 BANGE P., 1992, Analyse conversationnelle et théorie de l action, Paris, Hatier /Didier,

16 16 philosophique des rapports entre langage et action. Elle s est surtout développée à partir des recherches en philosophie du langage sur les actes de langage, sur les performatifs d Austin, et sur l implicite de Grice. 1-2 Qu est-ce qu un acte de langage? Quand dire, c est faire, l énonciation performative chez Austin. Pour Austin, fondateur de la théorie des actes de langage, l individu, en produisant un discours accomplit certains types d actes (remarquer, maudire ). Ce sont ces actes qui constituent l énoncé de base d analyse du langage. Tout acte de parole correspond à la conjonction de trois forces : la force locutoire (correspondant à la production d un énoncé selon un certain nombre de règles linguistiques), la force illocutoire (intention de l énonciateur en ce qui concerne le type d information contenue dans l énoncé, tel qu une déclaration, une promesse, une interdiction ), et la force perlocutoire (se définissant comme l effet produit par la production de l énoncé sur le co-énonciateur ou sur ces actes). J.L. Austin, le fondateur de la pragmatique a développé sa position dans How to do things with words 8. Cette hypothèse repose sur la notion de performatif : chaque énoncé, pourvu d une force illocutoire, accomplit un acte spécifique distinct de sa signification propre. Par-rapport aux actes illocutoires, la définition d Austin est a complet speech act, made in a typical utterance, that consists of the delevery of the prepositional content of the utterance (including references and a predicate), and a particular illocutionary force, whereby the speaker asserts, demands, promises or vows. 9 Austin classe les actes illocutoires en cinq catégories: -les verdictifs : ils consistent à faire état de ce qui a été prononcé, (par voie officielle ou non) à partir de témoignages ou de raisons, au sujet d une valeur ou d un fait pour autant que ceux-ci puissent être distingués. Des exemples des 8 AUSTIN J.L., 1970, Quand dire, c est faire, Paris, Seuil, 185 (1962 version anglaise) 9 Traduction personnelle : «un acte de parole complet, fait dans une expression typique, comprenant la teneur prépositionnelle de l'expression (références y compris et un attribut) et une force illocutoire particulière, par lequel l'orateur affirme, exige, promet ou se voue» 16

17 17 verbes de cette classe sont : acquitter, statuer, évaluer, décrire, analyser, estimer, dater, classer, juger et caractériser. -les exercitifs : il y a exercitif lorsqu on formule un jugement, favorable ou non, sur une conduite ou sur sa justification, un jugement sur ce qui devrait être plutôt que sur ce qui est 10. En voici quelques exemples : ordonner, commander, prescrire, plaider, supplier, recommander, adjurer et conseiller. -les promissifs : Le promissif ne vise qu une chose : obliger celui qui parle à adopter une certaine conduite. En sont clairement les exemples : promettre, faire vœu, s engager, passer un contrat, convenir, embrasser une cause, garantir, jurer. -les comportatifs : cette classe, dont Austin n est pas satisfait ( a shocker this, un drôle de numéro) inclut l idée d une réaction à la conduite et au destin d autrui ainsi que l idée d attitudes et d expressions, d attitudes à l égard de la conduite imminente ou antérieure de quelqu un. Au nombre des exemples recensés par Austin, on trouve : s excuser, remercier, déplorer, compatir, complimenter, féliciter, souhaiter la bienvenue, applaudir, critiquer, porter un toast, maudire, bénir et boire à la santé de. -les expositifs : Sont employés dans les actes d exposition : explication d une façon de voir, conduite d une argumentation, clarification de l emploi et de la référence des mots. Austin en donne de nombreux exemples, parmi lesquels : affirmer, nier, insister, illustrer, accepter, répondre, rapporter, concéder, s opposer à, décrire, classer, identifier, appeler, constater, conclure et déduire. En résumé, nous pouvons dire que le verdictif conduit à porter un jugement, l exercitif à affirmer un pouvoir, le promissif à assumer une obligation ou à déclarer une intention, le comportatif à adopter une attitude, l expositif à manifester plus clairement ses raisons, ses arguments Critique de la taxinomie d Austin. Il convient toutefois de proposer une alternative à la théorie austienne des actes de langage. L illocutoire est essentiellement le rapport entre dire et faire. La notion d illocutoire est née de la constatation empirique que certains énoncés servent quotidiennement à accomplir des actes. Par exemple : (1) Je vous promets 10 AUSTIN J.L., 1970, Quand dire, c est faire, Paris, Seuil, 157 (1962 version anglaise) 17

18 18 de venir samedi. La difficulté surgit dans le fait de savoir si l énonciation s identifie à l acte de promesse (énonciation verbale = acte de promettre, soit dire = promettre) ou si l énonciation équivaut seulement à l acte de promesse. On affirme seulement une équivalence et non une identité. Austin est partisan de la première théorie. Selon lui, dire c est faire au sens d une identité, d où découle le concept d illocutoire (de promesse ). Or, le signifié de ( 1 ), instancié en discours, ne peut être tenu comme un acte parce que le sens des mots n a rien à voir avec le fait de gesticuler ( faire ). Les relations entre ces deux systèmes sémiotiques juxtaposés dans la communication (mots / énoncés et gestes / actes) peuvent être décrites comme des substituts de langage. Cosnier 11 a montré que le code de la mimogestualité comprend certains signaux qu il appelle quasi linguistique dont la fonction est de constituer les équivalents d un énoncé verbal. Exemple : faire oui ou non de la tête, dire au revoir à l aide de ses bras, ou applaudir. C est le geste qui sert de substituts aux mots. La relation de suppléance entre les codes gestuels et verbaux est mutuelle, chacun des deux codes pouvant servir de substituts à l autre. Austin a proposé ses cinq catégories comme base de discussion plus que comme un ensemble de résultats établis. Nous notons que les listes d Austin classent des verbes illocutoires et non pas des actes illocutoires.. C est le cas de sympathiser, tenir pour, vouloir, avoir l intention de. Dire j ai l intention de, ce n est pas avoir l intention. Avoir l intention n est pas un acte de langage. Il semble qu Austin a établi sa taxinomie sans qu il y ait de principes clairement établis. Ce n est que dans le cas des promissifs que le philosophe a employé sans ambiguïté le but illocutoire comme base de définition d une catégorie. Les exercitifs semblent définis en terme d exercice de l autorité (ordonner, commander, conseiller..). Les verbes recensés dans cette classe ne satisfont pas toujours la définition de départ. Par exemple, ordonner ou commander quelque chose à quelqu un sont des cas où le locuteur recommande qu il le fasse, mais il est difficile d admettre que nommer consiste à recommander. Si X nomme Y chef de classe, X ne recommande pas 11 COSNIER J., BROSSARD A. (ed), 1984, La communication non verbale, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé,

19 19 que Y soit chef de classe. Mais il est juste de faire remarquer que si X a le pouvoir de le faire, au sens de statut, il l ordonne. Les expositifs sont quant à eux définis en terme de relation de discours. Prenons par exemple, affirmer, nier, constater, classer, identifier, conclure et déduire. Ces verbes recensés dans la catégorie des expositifs auraient pu aussi être classés dans les verdictifs. Les comportatifs font appel aux notions de ce qui est bon ou mauvais pour le locuteur et l auditeur (compatir, applaudir ), et à l expression d attitudes (s excuser ), d où l ambiguité de cette classe. Nous avons souhaité étudier le langage parental, en fonction du sexe de l enfant, sans suivre la taxinomie établie par Austin, qui classe l acte de demander dans la catégorie des expositifs, aux cotés de nier, affirmer 12. Le philosophe anglais admet que la rubrique des expositifs est difficile à définir, même si, pour résumer, Austin y classe les verbes qui permettent l exposé, qui conduisent à élucider la conversation. Il semblerait que les expositifs soient extrêmement nombreux et finalement catégorisables sous d autres rubriques. En conclusion de cette présentation des réflexions d Austin, notons l apport important sur le développement du langage comme moyen d agir sur le monde, c est- à- dire sur la situation. Austin fabrique des exemples mais il ne dégage pas ses thèses de corpus authentiques. De plus, la frontière entre ces classes étant ambiguë, nous préférons travailler la taxinomie établie par Searle "Conditions de réussite et actes de langages indirects chez Searle. L objet d étude de Searle est la promesse à partir de laquelle il dégage un ensemble de règles indiquant la fonction illocutoire. Il analyse les actes de langage directs et indirects, littéral ou non. La typologie de Searle est proposée à partir d une analyse critique de celle d Austin. Searle distingue les actes illocutoires (1), des valeurs illocutoires (2) et des verbes illocutoires (3). La proposition de Searle correspond à une classification de la valeur illocutoire des énoncés et non pas des verbes comme celle d Austin, permettant de distinguer les formes linguistiques de la valeur illocutoire des actes. 12 AUSTIN J-L., 1970, Quand dire, c est faire, Paris, Seuil, 185 (1 ère édition 1962). 19

20 20 (1) Les actes illocutoires correspondent aux différentes actions que l on peut réaliser par des moyens langagiers : promettre, remercier A propos des catégories d actes illocutoires, Searle critique sévèrement la classification d Austin : la faiblesse la plus grave réside dans le fait qu il n y a pas de principe ou d ensemble de principes, clairs ou cohérents sur la base desquels édifier la taxonomie. 13 (2) Les valeurs illocutoires sont les composantes d un énoncé qui lui permettent de fonctionner comme un acte particulier, en se combinant avec le contenu propositionnel propre à cet énoncé. (3) Les verbes illocutoires sont des unités lexicales qui permettent de désigner les différents actes. Exemple du verbe ordonner, désignant l acte d ordre, que réalise un énoncé comme Ferme la porte, dans lequel la valeur d ordre entre en composition avec un contenu propositionnel particulier. Il existe des conditions que doit satisfaire l ADL pour être approprié au contexte d énonciation. Austin définit ces conditions d emplois comme des conditions de réussite de l acte. Searle les définit comme des conditions de satisfaction, elles mêmes liées à des règles sur l accomplissement sincère des énonciations. Les règles sont les suivantes : -les conditions de contenu propositionnel qui indiquent la nature du contenu de l acte (assertion, ordre, promesse etc). -les conditions préliminaires étant les capacités, les intentions de l énonciateur et la nature des rapports entre les interlocuteurs. -la condition de sincérité qui indique l état psychologique du locuteur. Par exemple, ordonner implique le désir, promettre implique l intention. C est grâce à ces conditions que Searle 14 établit une classification des ADL. La classification est basée sur certains critères ou caractéristiques des actes illocutoires s avérant utiles, selon lui, quant à leur identification et classification, c est à dire sur douze dimensions variation significatives.les plus importants sont les quatre premiers (a;b;c;d). 13 SEARLE J-P., 1982, Sens et expression, Etudes de théorie des actes du langage, Paris, Minuit, (traduction), Sens et expression, Etudes de théorie des actes du langage, ouvr.cité, p

21 21 a- le but illocutoire correspond à la condition essentielle b- la direction d ajustement mots/monde détermine le rapport qu introduit l acte illocutoire entre la réalité et les mots qui la désigne. Par exemple pour l ordre et la promesse, c est le monde qui doit s ajuster aux mots. Pour l assertion, c est le contraire, ce sont les mots qui s ajustent au monde c-. l état psychologique correspond donc à la condition de sincérité d- le contenu propositionnel Les huit autres critères sont les suivants: -statut ou condition du locuteur et du destinataire en tant qu ils déterminent la force illocutoire de l énonciation -manière dont l énonciation se rattache aux intérêts propres du locuteur et de l auditeur -rapport avec le reste du discours -marqueur de force illocutoire qui détermine le contenu propositionnel -types d actes (de langage ou actes pouvant être accomplis comme acte de langage) -type d institution que requiert l accomplissement des actes (linguistique ou extra- linguistique) -usage des verbes illocutoires (qu ils soient performatifs ou pas) -style dans l accomplissement de l acte illocutoire C est ainsi que Searle en d une part et Searle et Vanderveken en d autre part arrivent à une taxinomie dans laquelle ils opèrent un classement de cinq rubriques que voici: -les assertifs ou les représentatifs : les assertions, les informations Cette classe comporte la plupart des exposifs d Austin ainsi que beaucoup de ses verdictifs. Le but des actes assertifs est d engager la responsabilité du locuteur sur l existence d un état de chose, sur la vérité de la proposition exprimée a- description d un état de fait 15 SEARLE J.R., 1982, Sens et expression, Etudes de théorie des actes du langage, Paris, Minuit, (traduction) 16 SEARLE J.R.,VANDERVEKEN D., 1985, Foundations of illocutionnary logic, Cambridge, Cambridge University Press. 21

22 22 b- mots- monde c- la croyance d- une proposition Exemple d un assertif ou représentatif : Mon exercice est difficile. -les directifs : les ordres, les requêtes, les questions, les permissions Le but illocutoire consiste dans le fait qu ils constituent des tentatives de la part du locuteur de faire faire quelque chose par l auditeur. Selon Searle, l ordre et la question seraient membres de la même famille, celle des directifs. L ordre et la question seraient donc des demandes. Les questions sont une sous- catégorie de directifs, puisqu elles sont des tentatives de la part de L de faire répondre A, c est à dire de lui faire accomplir un acte de langage. 17 a- mettre l interlocuteur dans l obligation de réaliser une action future, par exemple de répondre b- monde- mots c- le désir du locuteur d- une action future de l interlocuteur Exemple d un directif : Va me chercher ton cahier. -les promissifs ou les commissifs : les promesses, les offres Il s agit de la même définition qu Austin donne des promissifs (voir chapitre , Quand dire, c est faire, l énonciation performative chez Austin). a- obligation pour le locuteur de réaliser une action future b- monde- mots c- l intention du locuteur d- une action future du locuteur Exemple d un commissif : Je serai là demain à la même heure. -les expressifs : les excuses, les félicitations, les plaintes, les salutations, les remerciements a- exprimer l état psychologique associé à l état expressif (plaisir/déplaisir ; désir/rejet) 17 Sens et expressions, ouvr. cité, p

23 23 b- mots- monde? c- varie selon l acte d- action ou propriétés du locuteur ou de l interlocuteur Exemples d expressif : Je vous remercie d être venue (action- interlocuteur) Je regrette d être triste (propriété - locuteur) -les déclaratifs : les déclarations, les condamnations, les baptêmes... L accomplissement réussi de l un de ses membres provoque la mise en correspondance du contenu propositionnel avec la réalité. a- rendre effectif le contenu de l acte b- mots- monde et monde- mots c- être en mesure d effectuer l acte? d- une proposition Exemple d un déclaratif : La séance est ouverte. A-M Diller 18 parle également dans une visée pragmatique de trois grandes catégories d actes primitifs, ceux qui décrivent le monde, ceux qui interrogent le monde, ceux qui cherchent à changer le monde. La question serait l un de ces trois archi-actes de langage (actes originels, universels) dont tous les autres actes seraient des formes spécifiques ou dérivées. Schéma n 1 : La place centrale de la question ORDRE (O) QUESTION (Q) ASSERTION (A) La question occupe une place centrale au niveau du trio Q-O-A. L accent est mis sur les affinités existantes entre la question et l assertion, proximité surtout manifestée à l oral. En effet, à l oral, l ordre des mots est presque toujours, dans la phrase interrogative, le même que celui de la phrase assertive correspondante comme dans Tu veux? Le problème n est pas de chercher à savoir si les questions sont vraies ou fausses (comme c est le cas sur le 18 DILLER A-M., 1980, Etude des actes de langage indirects dans le couple questionréponse en français, Doctorat de 3 ème cycle, Université de Paris VIII,

24 24 plan de la logique ou d une pragmatique interactionnelle), puisqu elles sont traitées dans le concept de la théorie des actes de langage. Lorsqu un interlocuteur comprend une question, il comprend d une part la force illocutionnaire de la question, qui dénote un ensemble de deux propositions (Est- ce que tu veux de la glace? oui / non), et d autre part la dénotation de la question, dépendant du contexte et de l énonciateur (Qu est-ce que tu aimes comme glace? fraise / pistache / à l abricot). Schéma n 2: Searle, la question comme membre de la famille des directifs. D'UN DIRE DEMANDES D'UN FAIRE Suppose une réaction verbale Suppose une réaction nonverbale Mise en forme : la QUESTION Mise en forme : l ORDRE DIRECTIFS Une seule de ces catégories ne peut décrire un énoncé car il relève de plusieurs énoncés. Par exemple : Monsieur, pouvez-vous enlever votre pied du mien?est à la fois une question et un ordre. La première porte sur le sens littéral de l énoncé, et la seconde sur le sens impliqué. L objet qu il s agit de définir est non seulement la structure formelle (la phrase interrogative), mais aussi l acte de langage particulier (l acte de question). Nous étudions donc, l expression en tant que signifiant (la structure interrogative : la phrase) et le contenu, le signifié, c est à dire l acte effectué en lui-même, la question. La question sollicite un apport d information. C est un énoncé qui se présente comme ayant pour finalité principale d obtenir de L2 un apport d information. Approfondissant son analyse, Searle explique les ADL indirects. En prononçant un énoncé, le locuteur veut dire de façon implicite autre chose que ce qu exprime le sens littéral de cet énoncé, par 24

25 25 exemple Pouvez-vous me passer le sel? au moyen d un énoncé comme Y a t il du sel sur la table?. Grâce aux conventions sociales (la forme interrogative atténue l aspect impératif de la requête), les interlocuteurs communiquent plus que le contenu littéral de l énoncé, donc pas seulement le signifié Les actes de langage indirects. Searle s interroge donc sur les actes de langage indirects. Nous pouvons les comprendre comme une sorte de politesse. Searle fournit six catégories introduisant des actes indirects, en fonction de leur modalité d indirectivité 19. (L : Locuteur ; A : Récepteur ; Q : action). 1) Phrases concernant la capacité de A à accomplir Q : Tu peux partir maintenant. 2) Phrases concernant le désir ou la volonté de L que A fasse Q : J aimerai que tu partes. 3) Phrases concernant l exécution de Q par A : Les officiers porteront la cravate au dîner. 4) Phrases concernant le désir qu A de faire Q ou son consentement à le faire : Accepteriez-vous d écrire une lettre de recommandation pour moi? 5) Phrases concernant les raisons de faire Q : Tu devrais être plus poli avec ta mère. 6) Phrases enchâssant l un de ces éléments dans un autre: Pourrais-je vous demander de retirer votre chapeau? La réflexion de Searle montre que parler consiste non seulement à combiner des éléments lexicaux et grammaticaux pour décrire le monde, mais aussi à être en action sur le monde ( situation et interlocuteurs ) grâce à des stratégies et règles sous-jacentes L implicite. Dans les significations échangées, l habitude a été prise de distinguer le dit (partie explicite) du non dit (partie implicite). Dans cette partie implicite, on oppose les présupposés, implicites produits par le message linguistique lui-même, aux sous-entendus, implicites plus directement en rapport avec les données 19 Sens et expression, ouvr. cité p

26 26 situationnelles et l interprétation des interlocuteurs. La recherche des implicites discursifs correspond à tout ce qu un énoncé dit sans le dire expressément. La notion de présupposition a été introduite par Strawson en Ceci dit, la présupposition ne se réduit pas à l implicite, dont il n est qu une variété. Nous trouvons aussi bien des présupposés d origine lexicale : - des verbes aspectuels qui expriment le procès dans son déroulement (itératif etc) : divorcer, cesser, terminer de, recommencer à, continuer à - des phrases clivées : C est qui - quelques verbes d opinions : s imaginer... - des opérateurs pragmatiques : encore, de nouveau, même, seulement, aussi, seul, autre, déjà - des factifs : Il est devenu (résulte d un processus). Nous travaillons sur l implicite lorsque nous analysons les interactions verbales selon les dyades sexuées. Par exemple, voici ci dessous un extrait d analyse d interaction, issu du corpus A 111, dans lequel nous avons relevé de l implicite. (Voir le chapitre 8-7, Illustrations ainsi que le volume 2, Corpus des interactions parents- adolescent(e)) E= Echange numéro 6 (E6) La mère pose une requête didactique en information sous forme de question totale et la fille répond par une formulation sur le thème que la mère acquiesce avant de faire une répétition totale avec modification. Puis, la mère, dans le cadre d une intervention utilise le participe présent en attendant que et demande donc (c est une demande d achèvement) à sa fille de terminer sa phrase. Nous pensons que la demande d achèvement maternelle contient un implicite, directement en rapport avec les données situationnelles (voir dans l échange 3 lorsque la mère et la fille s identifient à la situation du repas familial, tel qu il est présenté sur la photo langage). Cet implicite correspond à la représentation du père occupé à lire son journal, en attendant (passivement) le repas, ce qui n échappe pas à l adolescente puisqu elle poursuit directement avec qu il soit servi, que la mère acquiesce. 26

27 Les directifs : la production des demandes. Searle et Vanderveken 20 définissent les directifs ou demandes comme des tentatives de la part du locuteur de faire faire quelque chose à l auditeur. Selon Searle 21, les directifs, comme les autres actes de langage, dépendent de quatre conditions de réalisation. Soit l énoncé Peux-tu...? adressé à un enfant par sa mère. Cet énoncé dépend de : (1) une condition de contenu propositionnel : l action à venir de l auditeur (exemple aller chercher le ballon) (2) une condition préparatoire : l auditeur est en en mesure d effectuer l action et le locuteur pense que c est le cas. (3) Une condition de sincérité : le locuteur désire réellement que l auditeur effectue l action. (4) Une condition essentielle : la demande revient à essayer d amener l auditeur à effectuer l action. Le non-respect de l une de ces quatre conditions contribue à la nonréalisation de l acte. Les directifs diffèrent les uns des autres quant à -leur mode de réalisation : ordonner / mendier -l intensité de leur force illocutoire : exiger/ demander -leur contenu propositionnel : poser une question / encourager -leur condition préparatoire : interdire / recommander -et leur condition de sincérité. Cette classification a été proposée par Bernicot et Mahrokhian 22 reprenant les 5 grandes catégories d Ervin - Tripp 23 en distinguant la forme linguistique des demandes d actions ou d information. La classification d Ervin- Tripp tient lieu de référence. Construite à partir de l analyse de corpus produits par des locuteurs adultes dans des situations de bureau, de laboratoire ou d hôpital, elle comprend six catégories. Tableau 1 : Les catégories de la demande selon Ervin-Tripp 20 Foundations of illocutionnary logic, ouvr. cité p SEARLE J-R., 1972, Les actes de langage, Essai de philosophie du langage, Paris, Hermann, 260, traduction. 22 BERNICOT J., MAHROKHIAN A., 1998, La production des demandes par les enfants: le rôle de la nature de la demande et du statut de l interlocuteur, Revue internationale de psychologie sociale, ERVIN-TRIPP S-M., 1976, Is sybil there? The structure of some American directives, Language and Society, 5,

28 28 Contenu de la demande Demande Catégorie de la demande d action (1) Ordre direct Donne moi ton cahier (2)Impérative emboîtée Peux-tu me donner ton cahier? (3) Expression d un besoin Je veux que tu ou d un désir personnel me donnes ton cahier (4) Demande de permission Est-ce que je peux avoir ton cahier? (5) Question directive Où as tu caché ton cahier? (6) Allusion Il faut que je ramène les cahiers. Demande d information Dis moi où est papa Où est papa? Peux tu me dire où est papa? J ai envie que tu me dises où est papa Est-ce que je peux savoir où est ton ami? As-tu vu papa? On ne trouve pas papa. Pour affiner cette classification, il est nécessaire d examiner deux autres critères d analyse : -le caractère direct ou indirect des demandes -leur caractère conventionnel ou non- conventionnel dépend du degré de leur lien avec le contexte. La distinction demande directe / indirecte est liée à la différence locutoire / illocutoire de l énoncé proposé par Austin en 1962 et Searle en

29 29 Une demande est directe lorsque son aspect locutoire (caractéristiques formelles de l énoncé) et son aspect illocutoire (acte social posé intentionnellement par le locuteur lors de la production de l énoncé) coïncident: l'interlocuteur comprend la demande immédiatement. Une demande est indirecte quand les composants locutoires et illocutoires de l énoncé semblent ne pas être en rapport : il y a ambiguïté, la requête n'est pas forcément comprise par l'interlocuteur. Les demandes conventionnelles correspondent à des énoncés qui sont toujours interprétés comme des demandes quel que soit le contexte. Les demandes nonconventionnelles correspondent à des énoncés qui sont interprétés comme des demandes uniquement dans des contextes particuliers Critique de la position de Searle. L analyse du discours s oriente fondamentalement selon la théorie des actes de langage de Searle mais la notion d acte de langage laisse des problèmes non résolus au niveau de leurs inventaires, de leur délimitation (il semblerait qu il s agisse d un continuum d un acte à l autre), de leur classification, de leur universalité et au niveau de leur fonctionnement en discours. Il peut y avoir plusieurs valeurs pour un énoncé donné. La notion d acte (outil forgé pour des activités verbales) ne rend pas vraiment compte de l activité non verbale des locuteurs. Selon Leontiev 24, l acte de parole est toujours un acte de construction d une correspondance entre deux activités, précisément un acte d insertion de l activité de parole dans un système plus large d activités comme l une des composantes indispensables de cette dernière, ces deux activités se conditionnant réciproquement Maximes conversationnelles ou Principes de coopération chez Grice. Le concept de maximes conversationnelles fait appel à des règles sociales de l interaction verbale. H.P. Grice, philosophe du langage, a proposé ce concept dans l article Logique et conversation. 25 D après lui, les échanges de parole sont le résultat d un certain effort de coopération entre les interactants LEONTIEV A.A., 1971, Sprache. Sprechen. Srechtätigkeit, 25 (traduction) GRICE H.P., 1972, Logique et conversation, Communications, 30, Paris, Seuil,

30 30 L adéquation d un acte de langage à une situation de parole peut être évaluée par rapport à ces principes. Rapportées à la communication, les quatre propriétés ont trait à la quantité d information fournie par le locuteur, à la sincérité de son intention (concept utopique), à la pertinence de son propos, à la clarté du discours : «Sois informatif! Sois véridique! Sois pertinent! Sois clair!» 26. Les principes de coopération explicitent une convention générale de l interaction mise en œuvre qui spécifie l usage de la langue de manière sensée, raisonnable, c està- dire compréhensible. Il s agit toutefois d une idéologie de la communication, difficilement applicable à toutes les interactions, tout comme la théorie des actes de langage. La politesse est l une des principales causes de non respect des règles de Grice. Elle vise essentiellement à préserver l estime que l autre se porte à luimême, en évitant de forcer son comportement, par exemple en formulant des requêtes indirectes (atténuation), en faisant l éloge de l autre plutôt que de soimême et en lui donnant raison au maximum (voir le chapitre : Les faces de Goffman), même si le locuteur pense le contraire, ce qui est spécifique des relations humaines et rend caduque la deuxième maxime. Les quatre catégories de Grice correspondent aux différents types d attente pesant sur un locuteur, et nous pouvons résumer ces principes comme suit : -Quantité :.Que votre contribution contienne autant d informations qu il est requis.que votre contribution ne contienne pas plus d informations qu il n est requis. Dans l exemple suivant, le locuteur viole la maxime de quantité dans la mesure où il utilise une totologie, c est à dire une phrase dont la forme logique garantit la vérité. L1 : Ou elle viendra ou elle ne viendra pas! - Qualité :.N affirmez pas ce que vous croyez être faux.. N affirmez pas ce pour quoi vous manquez de preuves. La maxime de qualité n est pas respectée dans les cas ou le locuteur crée des figures de style dans son discours. Le locuteur n exprime pas la véridicité de la phrase, il sait que la phrase est fausse si l on considère son sens littéral. Le sujet parlant veut énoncer une proposition apparentée au sens littéral de la phrase BANGE P., 1992, Analyse conversationnelle et théorie de l action, Paris, Hatier/ Didier, 30

31 31 L1 : X est un très bon ami, dans un contexte ou les locuteurs savent que X l a trahi. - Relation : Parlez à propos. Cette maxime peut-être contestable si le locuteur, au cours d une interaction, change subitement de thème. Le locuteur énonce une proposition implicitée, celle de changer de sujet de conversation. L1 : Je n aime pas trop ton nouveau copain L2 : Mmm, c est délicieux maman ; le nouvel ami étant dans la cuisine. - Modalité ou manière :. Soyez clair. Soyez bref. Soyez méthodique. Eviter d être ambigu Le concept d illocutoire, en provenance de la philosophie analytique d Austin, semble être sous la dépendance du locuteur car les actes produits sont l expression d une intention. La pragmatique recherche les marques linguistiques de cette intention à travers les verbes performatifs, renvoyant de ce fait au calcul de l illocutoire. Il faut pourtant rendre compte des actes indirects. Avec les actes indirects comme tu as les mains sales, la lecture de l illocutoire semble être la suivante : faire un reproche et / ou inviter l enfant à se laver les mains. Tu as les mains sales semble être un constatif mais il s agit aussi bien d un implicite puisque cet énoncé implique un autre faire. Il est rare dans la vie quotidienne, de donner un ordre en utilisant la forme explicite je t ordonne de L ordre passe généralement, par des formes indirectes comme peux-tu, aurais-tu la gentillesse de Nous remarquons que le principe de modalité n est pas toujours applicable. Des inférences peuvent donc être faites à l aide du principe de coopération, qui utilise comme prémisse une des quatre maximes du principe conversationnel. Nous avons donc noté qu'en situation de communication, il n'y a pas seulement un message ni seulement un émetteur adressant un message unidirectionnel à un récepteur. L'émetteur et le récepteur construisent ensemble une interaction langagière qui agit mutuellement sur les deux partenaires et sur le réel Ce que nous retenons des actes de langage Nous souhaitons recentrer notre étude sur l analyse conversationnelle. Il faut entendre que nous allons travailler sur un type d analyse de conversations authentiques. L analyse conversationnelle a pour objet l observation et la 31

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