Les aventuriers du 11 e Forum Annuel Ecobiz 18 novembre 2013

Transcription

1 Une expédition de 2 mois pour gravir l Everest (et retour!) en mai 2012 par l arête nord-est En septembre 2011, Jacques Puyo décide de grimper au sommet de l Everest. «Alors que j éprouve une véritable admiration pour ceux et celles qui agissent utilement pour les autres, ce désir était une aventure personnelle. Après l ascension du Kilimandjaro, l Everest, ce défi de taille, était-il à ma portée?». Jacques Puyo se fixe comme objectif, non pas d atteindre le sommet, mais bien de «revenir vivant et en un seul morceau». Sport intense, préparation mentale, plan de précaution Haute altitude oblige, Jacques Puyo ne laisse rien au hasard. Priorité n 1 : réussir l acclimatation, cet ajustement graduel du corps à un environnement restreint en oxygène. QUI JE SUIS Jacques Puyo Hewlett Packard Manager international jack.puyo@hp.com Le 18 mai 2012, Jacques Puyo a atteint l avant-dernier camp d altitude, il est juste en dessous de la «zone de la mort», celle à partir de laquelle le corps ne s acclimate plus et se détériore rapidement, celle d où on ne redescend pas les morts. Il décide «l assaut final» en compagnie de son Sherpa, Jangbu Sherpa, dont c est la 10 e ascension. Le 20 mai 2012, à 6 h 50, et dans le mauvais temps, ils atteignent le sommet, y restent cinq minutes. Et puis, affectés par l effort et l altitude, ils entreprennent la très délicate descente. Lorsqu ils parviennent au camp de base avancé (6 450 mètres), trente heures d efforts intenses se sont enchaînées. Là, et seulement là, Jacques Puyo comprend sa réussite et les émotions le submergent. De ce face-à-face avec Chomolungma, (la déesse, mère de la Terre pour les Tibétains), Jacques Puyo a retiré une meilleure appréhension des risques, une capacité à relativiser l importance et la gravité des évènements.

2 «Une formidable aventure humaine, où l énormité de la montagne nous rappelle notre petitesse.» Qui êtes-vous? Jacques Puyo, 52 ans, manager international chez Hewlett- Packard, en charge de la gestion des risques pour l Europe, le Moyen-Orient et l Afrique. Quelle est votre aventure? Ascension de l Everest (et retour!) en mai 2012, par l arête Nord- Est, au Tibet, lors d une expédition internationale de 2 mois. Qu est-ce qui vous a décidé à réaliser cette aventure? Pour donner le meilleur de moi, pour lire des lectures philosophiques (Dalaï Lama, accords Toltèques ) en ayant le temps, et enfin pour exercer une forme de liberté Aussi, l ascension du Kilimandjaro en 2011 m a donné envie d aller plus haut Qu est-ce qui vous a plu? Une formidable aventure humaine, où l énormité de la montagne nous rappelle notre petitesse. Des rencontres de gens très différents et un cadre favorable au développement de la spiritualité. Qu aimeriez-vous nous faire partager? Je fais régulièrement des conférences sur le thème «Atteindre un objectif extraordinaire grâce à 10 outils d autocoaching» ou aussi «Préparation mentale et préparation physique» pour les publics de sportifs, quelquefois simplement raconter mon aventure. Mon objectif est de faire rêver les gens, et surtout leur donner des clés pour réaliser leurs propres rêves.

3 Un sentiment très fort d appartenir à une communauté de gens simples qui font des choses exceptionnelles. Votre plus beau souvenir? Serrer un arbre (la vie!) dans mes bras, au retour de l expédition, une fois revenu a Kathmandu Et professionnellement, est ce que ça a changé quelque chose? Oui, un enrichissement réel dans ma fonction de Business risk manager, et en particulier dans la gestion des escalades. On appréhende mieux les situations critiques, plus sereinement. Aussi, à travers le regard des collègues, un sentiment très fort d appartenir à une communauté de gens simples qui font des choses exceptionnelles. Mon employeur m a embauché pour montrer à travers mon exemple qu on peut faire plusieurs choses dans la vie (équilibre vie professionnelle- vie personnelle), une thématique d entreprise très en vogue! Pourquoi l Everest? Alors que j éprouve une véritable admiration pour ceux et celles qui agissent utilement pour les autres, mon désir de gravir l Everest était celui d un voyage intérieur, une manière d explorer ma liberté et d en jouir, une envie de vacances consacrées uniquement à moi-même. Ce désir répondait aussi à ma volonté de donner le meilleur de moi-même, toujours et encore. Dans cette aventure, j allais devoir repousser mes limites tout en veillant soigneusement à ne pas les dépasser. Nous ne dépassons en effet qu une seule fois nos limites car cela nous est fatal. Je venais de faire l ascension du Kilimandjaro. L Everest, ce défi de taille, était-il à ma portée?

4 L objectif, c est de revenir : vivant, en un seul morceau, le 11 juin 2012 au bureau! Comment m y prendre? Grimper avec des bouteilles d oxygène (comme 98 % des grimpeurs). Avoir un entraînement adapté, aussi bien au plan physique que mental. Intégrer une expédition solide : grimper avec des personnes jouissant d une bonne réputation, des personnes qui ramènent leurs clients vivants au camp de base. Se fixer le bon objectif Au fil du temps, mon objectif s est affiné : - un an avant le jour J : l objectif initial : «faire un gros truc pour moi pendant qu il en est encore temps.» (j avais 50 ans à l époque). - six mois avant le jour J : l objectif intermédiaire : «j envisage d essayer de grimper l Everest, en toute humilité.» - trois mois avant le jour J : l objectif final : en tant que manager, j accorde de l importance à la qualité des objectifs qui constituent une sorte de contrat. Mon objectif final fut de type SMART. C est mon équipe qui l a formulé et écrit sur un t-shirt. L objectif, c est de REVENIR : vivant en un seul morceau le 11 juin 2012 au bureau!

5 «Observer le panache sous le vent dû à la condensation à très haute altitude.» QUI JE SUIS Jacques Puyo Le camp de base (5 150 mètres)

6 Le camp de base intermédiaire (5 750 mètres) «Les difficultés commencent.» Le camp de base avancé (6 450 mètres)

7 Arrivée au Col Nord : m

8 Jour J, 23:30 Assaut final : dehors il neige

9 Au sommet à 6:50!