LE MUSEE DE L ECOLE DE NANCY, UNE HISTOIRE, DES COLLECTIONS, DES METIERS

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1 Le musée de l Ecole de Nancy, lieu patrimonial dossier pédagogique réalisé à l'occasion des 50 ans du musée de l'ecole de Nancy 2014 à destination des professeurs de collège et de lycée (histoire des arts) par Nathalie Vergès, professeur chargée de mission au musée de l'ecole de Nancy

2 LE MUSEE DE L ECOLE DE NANCY, UNE HISTOIRE, DES COLLECTIONS, DES METIERS Introduction : La notion de patrimoine Etymologiquement, le patrimoine peut se définir par le «bien reçu des pères». Il s agit donc d un héritage, mais ce dernier peut être individuel ou collectif. Aujourd hui le patrimoine ne peut plus se réduire à une notion artistique ou historique. Tout ou presque semble relever du patrimoine et réclamer, à ce titre une protection. En France, la volonté de l Etat de protéger le patrimoine culturel commun, celui de la nation donc, remonte à la révolution française. Les biens du clergé deviennent alors biens nationaux ; les archives nationales et les premiers musées sont créés. L abbé Grégoire obtient des décrets afin de protéger les monuments et objets du vandalisme révolutionnaire. En 1830, est créée l Inspection générale des monuments historiques dirigée alors par Prosper Mérimée. A la fin du XIX e siècle (1887), les Archives nationales reçoivent tous les documents qui ne sont plus nécessaires aux administrations centrales. A ce moment là, le patrimoine, essentiellement architectural, est donc protégé par un régime juridique garanti par l administration, période durant laquelle l Etat républicain se consolide. Le patrimoine apparait dès lors comme le fondement de l unité nationale. Après la seconde Guerre mondiale, l UNESCO élabore la notion de patrimoine culturel mondial. Le patrimoine ne cesse alors de s étendre des objets et monuments artistiques et historiques aux paysages, puis au patrimoine industriel, militaire et enfin au patrimoine immatériel (pratiques, rites, traditions). Le musée de l Ecole de Nancy, en tant que lieu patrimonial et par son histoire originale, par ses collections s inscrit parfaitement dans l étude du patrimoine. 2

3 L histoire du musée de l Ecole de Nancy 1/ Les origines du musée L idée de constituer un musée apparaît au moment où l Ecole de Nancy commence à se faire réellement connaître. De fait, l Exposition d art décoratif organisée par Charles André en 1894 aux Galeries Poirel avait pour but ultime de créer un musée d art décoratif moderne. Le comité d organisation de l exposition, la Société des Arts Décoratifs Lorrains, décide alors d acquérir 17 pièces, embryon du futur musée : quatre verreries et une faïence de Gallé, la reliure de Salammbô de Camille Martin et Victor Prouvé, des œuvres de Friant, Hestaux deux dessins de Victor Prouvé. En 1900, le conseil municipal vote un crédit de francs destiné à la mise en place du musée. En 1901, le musée est Vue du stand d Emile Gallé, exposition d art décoratif, 1894 officiellement créé avec la mise en place d une section Arts décoratifs au Musée des Beaux Arts, situé alors dans l actuel Hôtel de Ville. Mais sa structure reste modeste, puisqu on y trouve que deux vitrines. Le musée est alors ouvert le jeudi et le dimanche de 10h à 16 h. A partir de 1903, les objets d art décoratif de toute provenance sont accueillis. En 1904, le musée acquiert 39 pièces de verreries de Gallé, sélection constituée selon les indications de l artiste lui-même. Par la suite, le musée s enrichit régulièrement : une lampe ombelle de Daum et Majorelle, une collection de faïences de Lunéville et de Saint-Clément, un grès flammé des frères Mougin, un buffet de salle à manger dû à Gallé. Cependant, lorsque l Ecole de Nancy disparaît, le musée souhaité par les fondateurs de l Alliance n existe pas encore, car les objets d Art nouveau sont intégrés parmi les collections municipales. La tentative d installer le Musée de l Ecole de Nancy au Parc Sainte-Marie, dans le pavillon de l Ecole de Nancy de l exposition de 1909 se solde par un échec. En 1927, les héritiers Majorelle offrent deux pièces du mobilier Nénuphar présenté à l Exposition Universelle de 1900 (meuble bibliothèque et bureau avec fauteuil). 3

4 2/ La donation Corbin La seconde étape décisive s ouvre en J.-B. Corbin fait une importante donation d œuvres de l Ecole de Nancy à la ville de Nancy (759 pièces tous domaines confondus et créés par les principaux artistes de l Ecole de Nancy). Cette initiative permit la création en 1935, du musée d Art décoratif moderne dans l aile nord des Galeries Poirel. Corbin rédige, avec le conservateur, Jean-Mathias SCHIFF, un répertoire des œuvres exposées (Vallin, Gruber, Gallé, Majorelle). Cet apport considérable marque encore aujourd hui le Musée de l Ecole de Nancy. Le musée prend alors le nom de Musée de l Ecole de Nancy-Donation Corbin. Donation Corbin en 1935, à la galerie Poirel. Vue de la porte d entrée et de la grande galerie. Au début le Seconde Guerre mondiale, les collections du musée sont envoyées dans le sud-ou est de la France. Elles sont rapportées à Nancy à l issue de la guerre, et sont stockées dans les anciens abattoirs de la ville. Certaines œuvres subissent des dégâts aggravés par les inondations liées à la crue de la Meurthe de Eugène Corbin fait alors constater les dégâts par un huissier et demande à la ville de trouver une solution pour que la collection soit à nouveau exposée. Les œuvres réintègrent les Galeries Poirel, mais ne peuvent toujours pas être exposées. 3/ L installation dans la maison Corbin Finalement, une solution est envisagée lorsqu en , la propriété de Monsieur et Madame Corbin, située rue du Sergent Blandan, est vendue à la ville de Nancy. Eugène Corbin meurt quelques plus tard. La propriété comprend une partie du jardin et la maison d habitation de la famille Corbin. Una autre partie de la propriété est attribuée au lycée Chopin. Une partie de la collection du musée est alors installée dans la maison Corbin, dont une partie est encore occupée par madame Corbin jusqu à son décès en A partir de 1954, le musée est ouvert au public, mais uniquement le jeudi de 14h à 17h. L entrée y est gratuite. La direction 4

5 du musée est confiée au conservateur du Musée des Beaux-Arts, Denis Rouart, aidé du conservateur chargé de la collection du musée de l Ecole de Nancy, René Leblanc. Ces derniers mènent une ambitieuse politique d acquisition : Des pièces exceptionnelles entrent au Musée à cette époque : En 1955, Claude HIRSCH, fils du magistrat Henri HIRSCH, un des commanditaires de Gallé, vend à la ville 18 verreries qui constituent les plus belles pièces du Musée. Il propose également le lit Aube et Crépuscule et la Vitrine aux Libellules. La ville n achète que le lit et la vitrine doit attendre de nombreuses années pour entrer au Musée d Orsay. Le musée se lance également dans une politique de prêt aux expositions (salle à manger Masson prêtée à l exposition Les Sources du XX e siècle, œuvres de Gallé prêtées à l exposition Art Nouveau qui se tient au Museum of Modern Art de New York), de collecte de documentation et d accueil de chercheurs. Vue d une salle en travaux, au 1 er étage du musée Le musée ferme ensuite quelques temps avant de rouvrir ses portes dans un nouveau décor. Le Musée est officiellement inauguré le 26 juin 1964, en présence de descendants d artistes, notamment les filles d Emile Gallé. Le musée devient alors une institution, puisqu il est contrôlé par l Etat, doté d un budget propre, ouvert au public de façon régulière et placé sous l autorité d un conservateur, Françoise-Thérèse Charpentier. Cette dernière voulut éviter la reconstitution historique d un cadre dont le mobilier avait été fréquemment renouvelé. Aussi préféra-t-elle présenter les collections dans leur environnement naturel par une évocation personnelle de l atmosphère Art nouveau, reconstituant ainsi une ambiance début de siècle. D autre part, l exiguïté des lieux ne permettant pas l organisation d espaces didactiques, le parcours libre fut privilégié. Le visiteur entrait donc dans l intimité d un lieu de mémoire qui lui permettait de saisir davantage l intimité même des œuvres. La seule véritable reconstitution fut la Salle à Manger Masson. 26 juin Discours inaugural par F-Th. Charpentier A cette époque, les contemporains s accordent sur l intérêt de ce musée, mais beaucoup portent un regard critique sur le style Les réticences sont nombreuses chez les critiques et les journalistes, à une époque où l Art nouveau est totalement dénigré. Ainsi, une journaliste du 5

6 Figaro parle «d un monde hallucinant, où tous les objets, par leur insistance, deviennent objets de cauchemar. ( ) C est l horreur fascinante. ( ) Le temps ne donne pas toujours de la beauté aux choses.» (Figaro du 9 juillet 1964). En 1966, la superficie du musée s agrandit avec l aménagement du premier étage de la maison, ce qui permet de présenter le bureau Masson de Gruber ou la chambre Corbin de Vallin. Publicité, / La redécouverte de l Ecole de Nancy La reconnaissance de ce Musée et de l Ecole de Nancy fut tardive, mais spectaculaire ( visiteurs en 1981, plus du double en 1986). Les enrichissements du Musée sont alors réguliers. Ils s expliquent par une active politique d acquisitions, mais surtout par la générosité de quelques donateurs, notamment les familles des fondateurs de l Ecole de Nancy. Quelques pièces exceptionnelles sont alors achetées par le Musée (La Main aux coquillages et la vitrine Le Lierre d hiver de Gallé, Le piano MANGEOT décoré par A. Majorelle, la vitrine Adam d Eugène Vallin, la chambre à coucher Majorelle conçu par l ébéniste pour sa maison de Nancy, la Villa Jika). En 1985 avec la création de l Association des Amis du Musée de l Ecole de Nancy, placée sous la direction des descendants des fondateurs de l Alliance. Le jardin du musée est inscrit à l Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en En 1999, il est restauré sous la conduite du paysagiste Philippe Raguin. L aquarium (classé Monuments Historiques), la porte des ateliers Gallé et le monument funéraire de madame Nathan situés dans le jardin sont également restaurés la même année, année de l Ecole de Nancy. Depuis cette date, le musée poursuit sa politique d acquisition, de recherches, d expositions, de publications, mais également de restauration (restauration du jardin à partir de 1998, du meuble Les Parfums d autrefois de Gallé en 1999, de la Lampe Les Coprins de Gallé en 2014). Le Musée de l Ecole de Nancy a donc su illustrer la renaissance de l intérêt pour un art longtemps méprisé. 6

7 Exploitation pédagogique Le Patrimoine : définition, objectifs, mises en œuvre L éducation au patrimoine fait partie intégrante de l éducation artistique et culturelle. Elle s intègre donc aux programmes d histoire des arts de l école primaire au lycée, notamment dans le cadre du parcours d éducation artistique et culturelle de l élève (2013). Les programmes au lycée Programme de création et activités artistiques en classe de seconde générale et technologique (Arts visuels, arts du son, arts du spectacle, patrimoines) Bulletin officiel spécial n 4 du 29 avril 2010 Dans le cadre de l enseignement d exploration «Création et activités artistiques», l élève choisit un des quatre domaines proposés. Partant des pratiques culturelles, des interrogations et de la curiosité des élèves, celui-ci apporte des repères et outils de diverses natures permettant à l élève : - d identifier quelques grandes catégories d activités et de métiers propres au domaine étudié ; - - de poser quelques repères sur l horizon de la formation supérieure ; - d éclairer ses choix d orientation en cycle terminal. Quel que soit le domaine proposé, le professeur définit un ou plusieurs questionnements qu il met en relation avec un(e) ou plusieurs lieu(x)/situation(s) (un festival, un concert, un spectacle, une programmation annuelle, une exposition, un musée, une œuvre dans un lieu, etc.), appartenant à l environnement du lycée ou largement documenté(e) par l Internet. Programme de cycle terminal (enseignement facultatif et enseignement se spécialité en série L) Mise en œuvre : Le musée de l Ecole de Nancy, un lieu patrimonial : o A travers l histoire du musée, faire comprendre aux élèves de quelle façon un lieu (en l occurrence une maison) peut devenir patrimonial. o Le musée à travers ses collections (histoire de la collection Corbin). Politique d acquisition des œuvres. o La préservation et l exposition du patrimoine : La conservation des œuvres s inscrit dans un certain nombre de contraintes : Impossibilité par exemple d exposer certaines œuvres fragiles en permanence, notamment les pièces de textiles. Ex : la Robe Bord de Rivière au printemps, les rideaux de la salle à manger Masson. Le manque de place pour tout exposer : Le musée conserve en effet une importante collection d art graphique, de photographie, mais également de peintures et de sculpture. Certaines œuvres, constituant des essais d œuvre totale, dans le domaine du mobilier, ne peuvent être exposées en permanence au musée. Ceci 7

8 explique des expositions «hors les murs», notamment «le Musée de l Ecole de Nancy dévoile ses réserves» qui a lieu aux Galeries Poirel en o La restauration du patrimoine Restauration d un patrimoine paysager : le jardin A la fin du XIX ème siècle, Eugène Corbin loue une maison rue Blandan, dans un environnement champêtre. Elle dispose alors d un grand jardin et d un bassin et sert de villégiature à la famille Corbin en été. En 1903, Eugène Corbin achète à l horticulteur Félix Crousse une parcelle en «L» à côté de la maison. L année suivante, il confie à l architecte Lucien Weissenburger la construction d un aquarium circulaire. Vers , le même architecte bâtit la première extension de la maison le long de la rue. La famille s installe définitivement rue Blandan en 1912, avant de devenir propriétaire des lieux en Eugène Corbin fait à nouveau agrandir sa résidence en 1923, faisant construire une aile latérale. L ensemble est unifié extérieurement par un treillis de bois peint englobant des éléments de céramique édités par Primavera. Eugène Corbin réemploie un escalier ancien ; il fait déplacer la partie centrale d un vitrail Gruber, qui occupait initialement l appartement de la rue Mazagran, pour l installer à mi-hauteur de l escalier. La propriété prend sa forme définitive en 1932, lorsque corbin achète un terrain comprenant un jardin avec une rivière et un potager ornemental (rue Emile Bertin). A cette époque, le jardin a une forme assez régulière : Il est constitué de grandes pelouses, de bosquets, mais abrite également de nombreux édifices (une galerie d art, une ferme, une serre, un court de tennis). Lorsque la propriété est acquise par le ville de Nancy en , elle est morcelée. En 1999, la réhabilitation du jardin est confiée au paysagiste Philippe Raguin. Il s agit alors de recomposer la partie basse du jardin qui avait été déstructurée lors de la vente de la propriété en Une clairière végétale est ainsi créée autour du monument funéraire de madame Nathan. Les essences choisies (graminées, lilas, hortensias, pivoines, digitales, géraniums vivaces, pavots) restituent l atmosphère des jardins de la Belle Epoque. 8

9 Plan du jardin établi par Philippe Raguin en

10 La partie haute subit peu de modifications : Autour d un parterre central s organisent plusieurs ambiances végétales où dominent les roses et les pivoines. Certains arbres plantés par Eugène Corbin sont encore présents. De nombreuses varités sont d ailleurs issues des travaux des horticulteurs nancéiens, Félix Crousse et Victor Lemoine. C est le cas des pivoines Albert et Félix Crousse plantées le long des rosiers grimpants. C est également le cas des anémones, du lilas, du deutzia et des hortensias mis au point par Lemoine. Enfin, dominant les bassins extérieurs de l aquarium, les berces du Caucase symbolisent l Ecole de Nancy, car elles ont souvent inspiré les artistes de cette époque. Trois monuments se trouvant dans le parc du musée ont également été restaurés en La porte en chêne des ateliers Gallé (situés sur de la Garenne) exécutée en 1897 par Eugène Vallin. Cette porte est installée dans le jardin en Elle est décorée de branches et de feuilles de marronnier sculptées en relief. On peut y lire la devise d Emile Gallé : «Ma racine est au fond des bois». Pour des raisons de conservation, la porte est orientée au Nord et intégrée dans une structure architecturale. Le monument funéraire de Madame Nathan. Ce monument, où le lys est prépondérant, occupe une place discrète au fond du jardin du musée de l Ecole de Nancy. Cependant, cette petite chapelle à la décoration florale présente un intérêt à plusieurs titres: elle est le seul exemple à part entière d architecture funéraire Art Nouveau édifié à Nancy. Conçu à la fin de 1899, ce monument fut réalisé en Il fut commandé par Jules Nathan, critique d art originaire de Nancy. Quelques années plus tôt, Jules Nathan avait perdu sa femme, âgée de 25 ans et lui avait donné une sépulture provisoire avant de lui faire élever un monument digne de son attachement. En 1899, il acquiert donc une concession de 50 ans au cimetière de Préville pour y édifier ce monument. La concession ayant pris fin en 1949, la mairie de Nancy autorisa, en 1969, le musée de l École de Nancy à disposer de la chapelle. Celle-ci fut démontée et installée dans le parc de la maison Corbin. Le monument s organise autour du lys ; le monument est en quelque sorte un vase ouvert qui laisse voir la plante entière dont la fleur jaillit à l air libre. La sépulture est donc ornée de vitraux à décor floral d Henri Carot. Elle est surmontée d un lys en grès émaillé d Alexandre Bigot. Cette œuvre est d autant plus intéressante qu elle constitue un des premiers exemples d architecture funéraire art nouveau à Nancy. L aquarium. Il est édifié en 1904 par Lucien Weissenburger. Le plan de l édifice est circulaire. Le sous-sol est aménagé comme une grotte, avec au centre un vaste aquarium communiquant avec le bassin extérieur et permettant aux poissons de passer d un bassin à l autre. Un escalier permet l accès à la terrasse, qui est surmontée d une verrière rayonnante d où l on peut admirer le jardin. Au rez-de-chaussée, des aquariums étaient disposés devant les fenêtres. La porte et les fenêtres sont ornées de verrières réalisées par Jacques Gruber. Ces vitraux représentent un paysage de bord d étang où se mêlent nénuphars, sagittaires d eau, butomées, grenouilles, faune aquatique, colombes. La porte d entrée donne l impression d être dans l aquarium, puisque le décor représente le monde aquatique. 10

11 Restauration d un patrimoine artistique Lustre à décor d algues de Louis Majorelle Ce luminaire à a été commandé à Louis Majorelle en 1904 en même temps qu'un second lustre. L'un était destiné à une bibliothèque, l'autre à une salle à manger, pièces voisines d'une maison particulière. Tous deux sont restés propriété de la famille du commanditaire, qui a conservé une correspondance entre Majorelle et l'acheteur, détaillant notamment les hésitations sur les décors. Finalement, c'est un modèle à décor d'algues qui a été retenu, associant une structure en bronze, des parties en vitrail, attribuées à Jacques Gruber et des globes en verre. Le modèle de ce plafonnier apparaît dans les catalogues des Etablissements Majorelle, mais il n'existe que peu de modèles connus. Le Musée de l'ecole de Nancy ne possède aucun luminaire de Majorelle associant verre et vitrail. Un seul exemplaire avec Le lustre en place. Coll. Part. un décor d'hortensias, est conservé au Chrysler Museum aux Etats-Unis. L'Association des Amis du Musée de l'ecole de Nancy souhaite en faire l'acquisition au profit des collections du Musée de l'ecole de Nancy. Après son acquisition par l'association, ce luminaire sera confié à un restaurateur de métal et à un restaurateur Art du feu afin de le nettoyer, de revoir le montage des différents éléments ainsi que l'installation électrique. Cette intervention devrait permettre de l'exposer et de pouvoir le présenter en fonction. Depuis le 20 septembre 2014, les divers éléments composant ce lustre sont exposés au 1er étage du musée. L'histoire de ce luminaire est présentée au public ainsi que le projet de son acquisition et de sa restauration. La Lampe Les Coprins Cette lampe (vers 1902) est l'une des plus fameuses réalisations d'emile Gallé dans le domaine du luminaire. Les trois champignons réalisés en verre multicouche soufflé, moulé et gravé, fixés sur un pied en fer forgé, évoqueraient les trois âges de la vie : enfance, maturité, et vieillesse. Le Musée de l'ecole de Nancy a acquis cette œuvre en vente publique en Dans les années 1960, la lampe a subi un dommage, deux des champignons ont été cassés. Une première restauration en 1967 a modifié le montage d'origine de la lampe, et altéré la transparence de certaines parties vitreuses. Une nouvelle restauration a été lancée afin de «dé-restaurer» la lampe, d'améliorer le traitement des lacunes et de à revenir à son montage original. L'intervention a été confiée à deux restaurateurs Art du feu : Patricia Dupont et Olivier Omnès. Les Coprins. MEN 11

12 Bibliographie A propos du patrimoine : - Christian Hottin et Yann Potin, Le Patrimoine, documentation photographique, n 8099, mai-juin Qu est ce que le patrimoine?, TDC n 1051, 1 er mars Icher François et Limouzin Jacques (sous la direction de), Regards sur le patrimoine, CRDP de Montpellier, collection Questions ouvertes, A propos du musée de l Ecole de Nancy - Album du musée de l Ecole de Nancy, RMN, Catalogue d exposition : le musée de l Ecole de Nancy dévoile ses réserves, œuvres méconnues ou inédites, FAGE éditions, Philippe Bouton-Corbin, Eugène Corbin collectionneur et mécène de l Ecole de Nancy, Association des Amis du musée de l Ecole de Nancy,