Prévention des risques
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- Arthur Delorme
- il y a 8 ans
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1 Prévention des risques
2 INTRODUCTION 1 Les barotraumatismes 2 La toxicité de l oxygène 3 La narcose 4 L essoufflement 5 Le froid CONCLUSION
3 INTRODUCTION Ce cours n a pas pour objectif de vous effrayer sur les risques de notre activité mais de comprendre les mécanismes et les préventions à mettre en œuvre pour plonger en toute sécurité.
4 1 Les barotraumatismes Les accidents barotraumatiques sont liés à la pression ou aux changements de pression (loi de Mariotte).
5 1 Les barotraumatismes Les oreilles 80% des incidents/accidents de plongée concernent les oreilles.
6 1 Les barotraumatismes Pendant la descente : Manœuvre d équipression : (Valsalva, Lowry, souffler dans le masque, Frenzel, déglutition, BTV, ) A la remontée : Pas de Valsalva!!! Méthode Toynbee (inverse du Valsalva) Nez pincé, déglutir et aspirer par le nez.
7 LES RISQUES : 1 Les barotraumatismes Perforation du tympan : Symptômes : Forte douleur, acouphènes, vertiges Otite de l oreille moyenne : Dans le cas où la manœuvre d équipression n est pas réalisée assez rapidement, le tympan va se tendre anormalement et se congestionner. La congestion peut gagner la trompe d Eustache, ce qui peut rendre d autant plus difficile la manœuvre d équipression. Barotraumatisme de l oreille interne : Une mise en surpression trop brutale de l oreille (Valsalva trop violent) peut toucher l oreille interne (cochlée, vestibule, fenêtres ronde ou ovale) et menacer le centre de l équilibre ou de l audition. Vertiges alterno-bariques : Phénomène assez fréquent qui se produit lors de la remontée. L équilibre des pressions dans les 2 oreilles moyennes ne se fait pas à la même vitesse et peut provoquer des vertiges.
8 1 Les barotraumatismes Les sinus Les sinus sont des cavités remplies d air donc soumis aux variations de pressions. Symptômes Douleur sur la face et saignement du nez. Traitement Stopper la remontée ou la descente, essayer de se rincer les fausses nasales en se mouchant et en faisant pénétrer de l'eau dans le nez. Poursuivre ou stopper la plongée. Prévention Ne pas plonger avec une rhume ou une sinusite. Avant l'immersion, rincer les fosses nasales.
9 1 Les barotraumatismes Le placage de masque Lors de la descente, l air dans le masque va se comprimer et faire un effet «ventouse». Symptômes Douleur et risques d hématomes au visage (surtout au niveau des yeux). Prévention Souffler par le nez dans son masque pendant la descente pour équilibrer les pressions. Les dents L air comprimé dans une dent mal soignée (carie, couronne mal ajustée) peut se dilater (à la descente) ou se comprimer (à la remontée). Symptômes Très forte douleur. Prévention Seule une visite régulière chez votre dentiste peut vous prémunir.
10 1 Les barotraumatismes L estomac L air avalé dans l estomac ou les gaz dus à la fermentation d aliments peuvent se dilater à la remontée pouvant aller jusqu à une surpression stomacale ou intestinale. Symptômes Douleurs dans l abdomen. Prévention Interrompre la remontée et essayer d évacuer les gaz Eviter de boire des boissons gazeuses ou des féculents avant la plongée.
11 1 Les barotraumatismes La surpression pulmonaire Il s agit du barotraumatisme le plus grave. Si pendant la remontée l air contenu dans les poumons ne peut pas suffisamment s échapper, la pression va augmenter dans les alvéoles et créer une surpression pulmonaire. L air contenu dans les alvéoles risque alors de pénétrer dans la circulation sanguine. Symptômes L accident se constate dès l arrivée en surface ou dans les minutes qui suivent. Tout ou partie des signes suivants sont observés en fonction de la gravité : Signes neurologiques par embolie cérébrale (cas le plus fréquent) Des bulles d air vont passer dans les artères et atteindre le cerveau. Le plongeur est en état de choc (pouls rapide, pâleur ou teint violacé selon les cas, extrémités refroidies). Risque de convulsions, troubles de la parole et/ou de la vision, ainsi que de paralysie (hémiplégie/quadriplégie).
12 1 Les barotraumatismes Signes d effraction alvéolaire : Pneumothorax L air envahit la cavité pleurale (entre les feuillets et la plèvre) et désolidarise l ensemble poumons/cage thoracique. Symptômes : troubles respiratoires importants et risque d asphyxie. Emphysème L air qui s échappe peut remonter jusqu au cou (emphysème sous-cutané) ou pénétrer dans l espace entre les poumons, le cœur et la trachée (emphysème du médiastin)risquant de provoquer des troubles cardiaques. + toux et crachats sanglants.
13 1 Les barotraumatismes Prévention Ne pas bloquer sa respiration à la remontée quelle que soit la situation. Attention aux expirations insuffisantes dues par exemple à un effort, un essoufflement, une remontée trop rapide, Conduite à tenir La conduite à tenir doit être la même que face à un ADD. Alerter les secours (VHF canal 16, téléphone 15 pour le SAMU) Oxygène à 100% Réhydrater Proposer de l aspirine.
14 2 Toxicité de l oxygène En surface, la PPO2 est de 0,21 bar (Normoxie). HYPEROXIE (effet Paul Bert): L oxygène peut devenir toxique pour l organisme si sa PPO2 dépasse 1,6 bar (soit 66 mètres environ en plongée à l air ou à 6 mètres en cas de palier à l O2 pur). L hyperoxie va affecter le système nerveux et va se manifester par une crise convulsive. Il faut alors remonter doucement le plongeur après la phase apnée/convulsive (2 à 3 mn). L effet Lorrain-Smith Lors de très longues expositions à des PPO2 supérieures à 0,5 bar. Les symptômes sont une toux, douleurs et lésion alvéolaire si l exposition se prolonge. Ne peut pas se produire dans le cas de plongée simple à l air.
15 2 Toxicité de l oxygène HYPOXIE : L hypoxie est une insuffisance en oxygène (O2), mais n'est pas considérée comme étant liée à une toxicité. L hypoxie peut arriver soit en apnée, soit dans le cas de plongée TRIMIX ou avec recycleurs. Symptômes : Difficultés à respirer. Difficultés à faire des gestes simples. Syncope. Prévention : En apnée, attention à l hyperventilation qui, par la diminution de la PPCO2, peut repousser le réflexe inspiratoire et entrainer une syncope hypoxique.
16 3 La narcose (ou ivresse des profondeurs) Lors de la descente, la PPN2 va progressivement augmenter. La narcose à l azote peut apparaitre à partir de 30m (pour les plus sensibles) et essentiellement dans la zone de 40 à 60m. Au-delà de 60m (PPN2 > 5,6 bars) les risques deviennent incontrôlables. Origine : Avec l augmentation de la pression, les molécules d azote viendraient se fixer sur les cellules nerveuses provoquant des perturbations de transmission des signaux dans le système nerveux. Symptômes sur soi-même : - Esprit embrumé avec des réactions et gestes ralentis. - Dialogue intérieur. - Euphorie ou au contraire anxiété, angoisse. - Obnubilation (l esprit se focalise sur quelque chose d anodin) ou imagination débordante. - La notion du temps ou de la profondeur peut s estomper. - Les sons semblent déformés.
17 3 La narcose (ou ivresse des profondeurs) Symptômes chez son équipier : La première des conditions pour se rendre compte de l état de narcose de son équipier est de ne pas l être trop soi-même. - Délai de réponse important aux signes (ou non réponse). - Réponse inadaptée aux signes. - Regard fixe. - Equipier agité ou au contraire prostré. - Non respect de la planification et des consignes lors du briefing. Conduite à tenir : Assister la personne et la remonter de quelques mètres. Facteurs favorisants : - Le plongeur (certains plongeurs sont plus sensibles que d autres et le seuil de sensibilité peut varier d un jour sur l autre). - Une vitesse de descente rapide. - Etat de fatigue. - Effort musculaire. - Certains médicaments (et alcools). - Les conditions de plongée (descente en plein eau, visibilité, froid, manque de lumière, )
18 3 La narcose (ou ivresse des profondeurs) Prévention : - S acclimater progressivement et régulièrement à la profondeur. - Limiter sa vitesse de descente (30m/mn et ralentir après la zone de 30m) et descendre «tête en haut». - Descendre avec un repère visuel (mouillage, tombant). - Avoir une bonne condition physique et psychique (ne pas faire de plongée profonde en cas de stress ou d anxiété). - Limitation des efforts.
19 4 L hypercapnie et l essoufflement L hypercapnie est une intoxication par le dioxyde de carbone (CO2). L air pur contient environ 0,03% de CO2 mais des troubles peuvent apparaitre rapidement en cas d augmentation de ce taux. Cette intoxication peut soit provenir d une mauvaise qualité de l air (problème de gonflage), soit d une élimination insuffisante du CO2 par la ventilation. Mécanisme : La respiration permet d apporter à l organisme de l O2 et d évacuer le CO2 généré. En cas d effort, la ventilation va devenir plus ample et plus rapide. Le taux de CO2 dans le sang est détecté par des récepteurs (chémorécepteurs). Un taux de CO2 anormalement élevé (en cas d effort), va provoquer un réflexe inspiratoire ce qui va provoquer une ventilation de plus en plus rapide et de moindre amplitude.
20 4 L hypercapnie et l essoufflement Conduite à tenir : - Assistance immédiate et faire cesser tout effort. - Calmer le plongeur et lui faire forcer l expiration. - Fin de plongée en prenant garde aux manomètres. - Attention aux risques de surpressions pulmonaire (zone des 10m) - Augmenter la durée des paliers (risque accru d ADD). Facteurs favorisants: - La profondeur (accroissement de la viscosité de l air). - Un effort inadapté (palmage à contre-courant) et un manque de condition physique. - Le froid (va favoriser une ventilation superficielle). - Détendeur mal réglé (ou non adapté à la profondeur). - Manque de technique (palmage, lestage, position dans l eau) - Anxiété ou stress peut déclencher une hyperventilation.
21 5 Le froid Dans l eau, le plongeur va se refroidir 25 fois plus vite que dans l air. Pour fonctionner, nos organes doivent se maintenir à une température d environ 37. L'organisme du plongeur subit dans l'eau une déperdition calorifique due aux différences thermiques entre l'eau et le corps dès que la température de l'eau est inférieure à 34 C et dès que la température de l'air est inférieure à 25 C. Cette déperdition va augmenter si : - L'eau est plus froide. - Le corps est mal protégé. - La circulation d'eau est importante. Les symptômes : - Augmentation du rythme ventilatoire (risque d essoufflement, consommation d air). - Frissons, tremblements, crampes. - Envie d uriner (également liée à la pression).
22 5 Le froid Conduite à tenir : Dans l eau Mettre fin à la plongée. Le froid est un facteur favorisant de l ADD, il faut donc accroitre la durée des paliers. En surface Déséquiper le plongeur, le sécher (sans frotter ni frictionner). Lui mettre des vêtements chauds, l allonger avec une couverture. Boisson chaude (pas d alcool). Facteurs favorisants : - La profondeur (avec l écrasement du néoprène). - La morphologie du plongeur. - Avoir froid en surface. - Fatigue.
23 CONCLUSION La plongée profonde doit nous amener à être particulièrement vigilant. Comme nous l avons vu, la profondeur est un facteur favorisant pour nombre d incidents ou accidents (l essoufflement, le froid, la narcose, ). Il est important de bien se connaitre et de pratiquer un entrainement régulier pour accéder à ce type de plongée.
24 Bibliographie - Plongée plaisir d Alain FORET et Pablo TORRES - Le guide de la plongée Tek de François BRUN et Pascal BERNABE - PLONGEE Magazine N 51 (janvier-février 2013) Et pour toutes questions. didier.demuynck@free.fr ou
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