L ARMÉE NATIONALE VIETNAMIENNE ET LE RECOURS AUX FORMATIONS SUPPLÉTIVES

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1 L ARMÉE NATIONALE VIETNAMIENNE ET LE RECOURS AUX FORMATIONS SUPPLÉTIVES 1

2 Les CAHIERS de la DREX Les Cahiers du retex Synthèses du retour d expérience signées par le général commandant le CDEF, ils présentent les enseignements que l armée de Terre tire des opérations et des exercices des forces terrestres françaises ou des armées étrangères, dans les domaines de la doctrine, des équipements et de la formation. Les Cahiers du retex sont, soit périodiques et, dans ce cas, sont complétés par un bilan des mesures prises par le commandement (exploitation), soit centrés sur une opération ou une phase particulière d une opération. Les Cahiers de la recherche doctrinale Ils constituent des études à caractère historique ou thématique destinées à appuyer l élaboration de la doctrine et du retour d expérience de l armée de Terre sans, pour autant, s y substituer. Fruit de travaux de recherche, leur contenu n a pas de valeur doctrinale. Les Cahiers de la réflexion doctrinale Destinés à enrichir la pensée militaire sur la base d études personnelles, de témoignages ou d expériences particulières, ils sont ouverts à toutes les personnes désireuses d y contribuer. Le contenu de ces Cahiers n a pas de valeur doctrinale. 2

3 L ARMÉE NATIONALE VIETNAMIENNE ET LE RECOURS AUX FORMATIONS SUPPLÉTIVES Cette étude a été réalisée par le lieutenant-colonel Claude FRANC, chargé de missions à la division doctrine du CDEF et chercheur associé au département Terre du SHD. Couverture : supplétifs vietnamiens pénétrant dans un village. Source : Erwan Bergot, Indochine 1951, l Année de Lattre, Presses de la Cité. 3

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7 Sommaire SOMMAIRE RÉSUMÉ ENSEIGNEMENTS PREMIÈRE PARTIE LE CADRE POLITIQUE CHAPITRE 1 LA MARCHE A LA GUERRE FROIDE : Les conséquences du coup de force du 19 décembre La France à la recherche d une solution politique. Le recours à Bao Daï Le Vietnam vers l indépendance : des accords de la baie d Along à la conférence de Pau CHAPITRE 2 VERS LA FIN DE LA FRANCE EN INDOCHINE La crise de l automne 1950 et la réorientation politique : l année de Lattre, le sursaut national La fin des illusions : l implication américaine et l éviction française du Sud après Genève DEUXIÈME PARTIE L ARMÉE NATIONALE VIETNAMIENNE CHAPITRE 1 LE PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT DE L ARMEE NATIONALE VIETNAMIENNE La lente genèse de l armée nationale vietnamienne L essor donné par de Lattre à l armée vietnamienne Le développement de l armée nationale vietnamienne CHAPITRE 2 L ARMEE VIETNAMIENNE AU FEU Les engagements de l armée vietnamienne Le cas particulier de l opération «Atlante» Les maquis et les supplétifs du GCMA en pays thaï CHAPITRE 3 - L ARMEE NATIONALE VIETNAMIENNE APRÈS LES ACCORDS DE GENEVE, LA «LIQUIDATION» DE L HERITAGE FRANÇAIS. L ENGRENAGE DE L INTERVENTION AMERICAINE ET L ECHEC

8 Sommaire CONCLUSION ANNEXES Annexe I - Composition d une division vietnameinne Annexe II - État des batatillons de l armée vietnameinne fin Annexe III - Chronologie de la guerre d Indochine

9 RÉSUMÉ 9

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11 Résumé Résumé Afin de faire évoluer le conflit indochinois d un conflit post-colonial à un conflit de la guerre froide auquel la France participe dans le cadre de la lutte contre le communisme, les différents gouvernements de la quatrième République entre 1947 et 1954 se sont efforcés de mener une politique de troisième force 1 en s appuyant sur l empereur du Vietnam Bao Daï et les nationalistes non communistes. Pour ce faire, le gouvernement a concédé l indépendance à ses anciennes possessions coloniales sous la forme d Etats associés au sein de l Union française dès 1948 par les accords de la baie d Along, ratifiés un an et demi plus tard par le traité de Pau. Les nouveaux États ont été engagés aux côtés de la France dans la lutte contre le Vietminh en mettant sur pied de véritables armées nationales, dont celle du Vietnam. Cette ligne politique a notamment été celle du général de Lattre qui, au cours de son proconsulat comme Haut-Commissaire de France, a intensifié l effort de guerre vietnamien tout au long de l année 1951 et a su obtenir le soutien matériel et financier des Etats Unis. Néanmoins, la réussite pleine et entière s est heurtée à plusieurs obstacles de taille : - Le manque de crédibilité de la personnalité choisie pour incarner la troisième force. - L absence de volonté suffisante de la part des élites vietnamiennes de lutter contre le communisme, d où une mobilisation et une implication trop restreintes de la part de la population dans la défense de sa propre liberté. - Le manque de conviction de la métropole, dont le gouvernement cherche dès 1952 une porte de sortie à la «sale guerre». En conséquence, le corps expéditionnaire a continué à supporter l essentiel du poids de la guerre jusqu à la fin. Néanmoins, le Corps Expéditionnaire Français en Extrême Orient (CEFEO) a été appuyé par un grand nombre d unités de partisans qui ont assuré, notamment en pays, thaï le contrôle de régions dont la population était soit indéfectiblement ralliée à la France, soit viscéralement anti communiste. Sous cet aspect, l enrôlement de ces partisans s est révélé un succès. Ces conclusions tirées de l expérience indochinoise sont elles encore pérennes aujourd hui dès lors que l on est confronté à la participation à la mise sur pied d une armée nationale, comme c est le cas en Afghanistan avec l A.N.A.? 1 Terme désignant une politique réfutant les deux extrêmes représentés par le simple retour au statu quo ante d une part et l alignement sur les thèses défendues par la rébellion d Ho Chi Minh d autre part. Cette politique s appuie sur un troisième levier, un gouvernement nationaliste, d où sa dénomination. 11

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13 ENSEIGNEMENTS 13

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15 Enseignements Enseignement n 1. La mise sur pied d une armée nationale doit s inscrire dans le cadre d un projet politique global et cohérent, s inscrivant dans la durée. Enseignement n 2. La personnalité retenue pour incarner cette politique doit être légitime et crédible sur la scène intérieure comme internationale. Enseignement n 3. La constitution d une armée nationale ex nihilo demande des délais et doit s inscrire dans la durée. Enseignement n 4. Dans un pays gangréné par la concussion, l armée nationale en cours de formation doit avoir une image irréprochable en ce domaine. Enseignement n 5. Même dans un souci d efficacité immédiate, le régime mis en place doit éviter de s afficher complice des élites corrompues, mais doit s appuyer sur des élites locales intègres Enseignement n 6. Il n est jamais possible de pacifier sans avoir au préalable obtenu la décision tactique. Les ralliements de population ne s effectuent que vers une armée réellement victorieuse. Enseignement n 7. Une formation autochtone, qu elle fasse partie d une armée nationale ou rattachée à des unités de partisans, doit conserver ses caractéristiques culturelles propres. Enseignement n 8. Pour durer, les maquis de partisans doivent bénéficier du soutien sans faille de la population. Enseignement n 9. Lors de la constitution de maquis, l importance et la qualité de leur encadrement sont primordiales. 15

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17 PREMIERE PARTIE LE CADRE POLITIQUE L ex-empereur d Annam et président du Vietnam Bao Daï (deuxième en partant de la gauche) en compagnie de MM. Letourneau, Auriol et Pinay (de gauche à droite), responsables de la politique indochinoise de la France. Crédits : Keystone 17

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19 Première partie : le cadre politique Chapitre I La marche à la guerre froide : Selon le vieil adage cedant arma togae 2, mettre sur pied, former et engager une armée nationale revêt une signification qui relève avant tout du domaine politique. Il est donc indispensable de bien appréhender le contexte politique général franco-vietnamien pour comprendre pourquoi et comment a été levée, entrainée et employée l armée nationale vietnamienne. Dans ce cas précis, le retour aux sources politiques est encore plus indispensable car, même sous l ère du général de Lattre, la jeune armée nationale vietnamienne n a cessé de constituer un enjeu entre deux pôles qui ne raisonnaient pas dans le même registre. Si pour la France l armée vietnamienne représente un appoint appréciable au corps expéditionnaire pour valoriser le rapport de forces avec le Vietminh et le faire basculer en sa faveur, Bao Daï, pour sa part, ne se limite pas à ces seules considérations opérationnelles : pour lui, disposer d un outil militaire opérationnel représente un gage majeur en termes d exercice de la pleine souveraineté nationale qu il n a de cesse de vouloir arracher à la France en lieu et place d une indépendance limitée par un rattachement du Vietnam à l Union française. Dans le cas le plus favorable, on peut considérer que les Vietnamiens jouaient double jeu. Il convient donc de bien replacer la mise sur pied de l armée nationale vietnamienne dans l ensemble de la perspective politique de ce pays depuis le coup de force du Vietminh de décembre 1946 jusqu aux accords de Genève, tant du point de vue intérieur vietnamien que de celui des relations du pays avec la France et donc des options politiques des gouvernements français successifs, s agissant du dossier indochinois. 1.1 Les conséquences du coup de force vietminh du 19 décembre 1946 Le coup de force vietminh du 19 décembre 1946 à Hanoï mis en échec par les Français qui demeurent maîtres de la capitale du Tonkin marque le début officiel du conflit franco-vietminh 3. Aux yeux de tous, bien que le contexte en soit radicalement différent, la guerre dans laquelle la France est entraînée s inscrit dans la longue suite des guerres coloniales auxquelles elle s était déjà trouvée confrontée. Sur le plan politique, dès le 23 décembre, soit quatre jours après les évènements d Hanoï, Léon Blum alors président du Conseil définit la politique de son gouvernement lors d un discours à la Chambre : «Il s agira de reprendre avec loyauté l œuvre interrompue, c'est-à-dire l organisation d un Viet Nam libre dans Ho-Chi-Minh proclame l indépendance du Vietnam le 2 septembre 1945 Crédits : Silverstone-Magnum 2 Les armes le cèdent à la toge. Adage de Cicéron revenant à poser le principe de la subordination du commandement militaire au pouvoir politique. 3 À cette date, le CEFEO enregistrait déjà des pertes à hauteur de hommes tués ou blessés dans un conflit encore larvé depuis septembre In Général Yves GRAS, Histoire de la guerre d Indochine, Paris, 1979, Plon, page

20 Première partie : le cadre politique une union indochinoise librement associée à l Union française. Mais, avant tout, doit être rétabli l ordre pacifique» 4. Dès cette époque, le chef du gouvernement français évoque un Vietnam libre, c'est-à-dire l union des trois Ky 5, qui avait constitué la pierre d achoppement lors des négociations de Fontainebleau l été précédent avec le chef de la délégation viet minh, Ho Chi Minh. A son retour d une mission d inspection et d information en Indochine suite au coup de force vietminh et bien que partageant totalement sur le fond les vues politiques du gouvernement du moment, le général Leclerc décline l offre qui lui est faite d y assumer les responsabilités politiques en succédant à l amiral d Argenlieu dans les fonctions de haut-commissaire. En outre, sur le plan strictement militaire, Leclerc estime qu au sortir de la guerre et dans l état où elle se trouvait, la France était incapable d envisager la conduite d un conflit à kilomètres de la métropole. 1.2 La France à la recherche d une solution politique. Le recours à Bao Daï. Bao Daï, président du Vietnam. Plus que la recherche d un accord avec Ho Chi Minh qui avait marqué toute la période précédant le coup de force, Bollaërt, le nouveau haut-commissaire, réoriente alors son action vers la «solution Bao Daï». Parallèlement, le commandant en chef, le général Valluy, allait lancer une grande opération de réimplantation de la présence française en haute région, l opération Léa. Il y avait donc cohérence entre l action militaire contre le Vietminh sur le terrain et la recherche d une solution politique en dehors de celui-ci. C est dans ce contexte que, muni du blanc seing de Paris, Bollaërt prononce le 10 septembre 1947 à Hadong 6 un discours dans lequel, s il se refuse à prononcer le terme d indépendance, du moins affirmet-il les principes d autonomie et de liberté. En réponse, dans une proclamation au peuple vietnamien, Bao Daï condamne le Vietminh et accepte d être l interlocuteur vietnamien du gouvernement français, mais pose comme préalable l indépendance du Vietnam par la fusion des trois Ky. Le discours d Hadong débouche donc sur la mise en place de Bao Daï sur la scène politique en champion du nationalisme vietnamien opposé à Ho Chi Minh. La France dispose dès lors d un interlocuteur représentatif d une politique de troisième force, mais ne pourra échapper à accorder l indépendance à ses anciennes possessions indochinoises. Cependant, par le recours à une telle solution, la France espère un ralliement massif des Vietnamiens au nom de Bao Daï. Qui est Bao Daï? Ancien empereur d Annam, âgé de trente six ans, il n a malheureusement jamais bénéficié d une formation politique poussée, devant à l origine se contenter d être un souverain «protégé», entouré d égards, mais dépourvu de pouvoirs 7. Prudent, hésitant à s engager, il a déjà servi de paravent au Vietminh lors de sa prise de pouvoir insurrectionnelle en août Si ses 4 In Gras, op cit. page Les trois Ky regroupaient le Tonkin, l Annam et la Cochinchine. Leur réunion devait constituer le Vietnam. 6 Ville symbole, car rasée lors du soulèvement vietminh de décembre Général SPILLMANN, Souvenirs d un colonialiste, Presses de la Cité, 1968, page

21 Première partie : le cadre politique objectifs politiques sont les mêmes que ceux d Ho Chi Minh, sans s appuyer sur la dialectique marxiste, il n a ni la détermination, ni le charisme, ni même la froide détermination de son adversaire. Ce manque de volonté politique est une constante chez Bao Daï et ce fut la raison majeure de son échec définitif. Enigmatique mais non dépourvu d un certain sens politique, il répugne à l action par tempérament. Ces facettes contrastées de sa personnalité expliquent qu il soit jugé comme un personnage manquant de caractère, ce qui ne correspond pas forcément à la réalité. Alors que le contexte politique français évolue vers un soutien à Bao Daï par l investiture d un gouvernement dirigé par le centriste Schumann 8, des entretiens décisifs entre Bollaërt et Bao Daï ont lieu les 6 et 7 décembre 1947 à bord du croiseur Dugay Trouin. Ces entretiens de la baie d Along aboutissent à la rédaction d un protocole secret signé par les deux parties. La France reconnaît l indépendance du Vietnam unifié par la fusion des trois Ky. De son côté, Bao Daï s engage à adhérer à l Union française et accepte l union douanière avec les autres Etats indochinois ainsi qu un régime monétaire fondé sur la piastre, toujours transférable 9, et l appartenance à la zone franc. Enfin, si le Vietnam indépendant devait être doté d une armée nationale à mettre sur pied, la France, pour sa part, y conservait des bases militaires, notamment au cap Saint Jacques, dans la baie de Cam Rahn, en baie d Along et le long de la frontière de Chine. 1.3 Le Vietnam vers l indépendance : des accords de la baie d Along à la conférence de Pau Léon Pignon, ancien conseiller politique de l amiral d Argenlieu et initiateur de la «solution Bao Daï» est nommé haut-commissaire et chargé de donner une consistance politique à ces accords. C est visiblement contraint et forcé et sous la pression que Bao Daï était rentré au Vietnam. Il avait alors commis une erreur révélatrice de son immaturité politique. Son goût pour la grande vie engendrait pour lui de grands besoins d argent 10. Il a donc assorti son retour de conditions financières que le gouvernement français s est empressé de satisfaire. Ce faisant, devenu débiteur de l Etat français, il ne s est pas rendu compte qu il perdait sa liberté d action. Peu à peu, Bao Daï révèle sa politique. Il se pose en chef de la résistance nationaliste qui obtiendra par la négociation l octroi graduel d une indépendance pleine et entière. Rapidement, la propagande communiste chinoise affublera Bao Daï du qualificatif de «fantoche» à la solde des Français, ce qui le poussera au cours de l été 1949 à abandonner son image de médiateur nationaliste pour se poser ouvertement en allié du monde libre. Dans les faits, le gouvernement français ne peut que constater que le retour de Bao Daï n a pas entraîné les ralliements escomptés, l aménagement des relations franco-vietnamiennes demeurant lettre morte et la guerre continuant face à un adversaire acharné. Les pertes du corps expéditionnaire qui supportait tout le poids du conflit ne faisaient que croître. On ne sentait chez le chef du nouvel Etat vietnamien ni une volonté farouche de gouverner, ni l intention de s engager à fond dans la guerre aux côtés de la France. 8 Membre éminent du M.R.P. (mouvement des républicains populaires). 9 Ce qui donnera lieu à un trafic à grande échelle, dit «trafic des piastres», fondé sur la possibilité offerte de transférer, via la banque d Indochine, des piastres d Indochine en métropole où leur taux de convertibilité était double. D où l expression «la piastre à 17 francs». 10 Lors de son séjour à Cannes, client assidu du casino de Monte Carlo, il y avait perdu des sommes colossales. 21

22 Première partie : le cadre politique A la charnière des années 1949 et 1950, dans la foulée de la victoire des communistes en Chine, la guerre s internationalise et dépasse le seul enjeu d un conflit colonial. Parallèlement, le Laos et le Cambodge accèdent également au statut d Etats associés. Prudemment, le Vietminh attend la midécembre pour faire ouvertement allégeance au camp communiste. Le 10 janvier 1950, Mao reconnaît officiellement le gouvernement de la République démocratique du Vietnam, reconnaissance assortie d un accord sur la fourniture de matériel de guerre, suivie le 31 du même mois par celle de l URSS. En réponse, le 7 février, la Grande Bretagne et les Etats-Unis reconnaissent pour leur part les gouvernements des Etats associés du Vietnam, du Cambodge et du Laos. Dans les semaines qui suivent, tous les pays occidentaux et le Vatican reconnaissent Bao Daï, tandis que les pays socialistes font de même envers Ho Chi Minh. En un mois, suite à la victoire communiste en Chine, les données géopolitiques du Sud-est asiatique étaient profondément modifiées. Contenu à l ouest par une guerre froide, le conflit Est-Ouest débouchait en Extrême-Orient sur une guerre réelle, phénomène accentué quelques semaines plus tard par le déclenchement de la guerre de Corée. Bao Daï devenait par la force des choses un champion du monde libre, mais sans en posséder cependant, la carrure politique. 22

23 Première partie : le cadre politique Chapitre II Vers la fin de la France en Indochine 2.1 La crise de l automne 1950 et la réorientation de la politique française A l image d un nouveau Sadowa, le désastre de la RC 4 en octobre 1950 éclate comme un «coup de tonnerre dans un ciel d azur» 11. Il aboutit à une crise de commandement jugulée par la nomination du général de Lattre aux doubles fonctions de haut-commissaire et de commandant en chef. Celui-ci allait d emblée imprimer une nouvelle marque très personnelle à la politique française vis-àvis des Etats associés, marquée par la prise en compte sans arrière pensée ni restriction de leur volonté d indépendance en les mettant face à leurs responsabilités, notamment en termes de défense. C est sous son commandement que les armées nationales, principalement l armée vietnamienne, verront le jour. Leur constitution et leur mise sur pied allaient constituer la pierre angulaire de la politique du haut commissaire, visant au transfert du maximum de responsabilités de la France vers le jeune État vietnamien. Outre l envoi de renforts immédiats, le gouvernement dépêche sur place une mission d enquête composée de M. Letourneau, ministre des Etats associés et du général Juin, alors Résident général au Maroc, accompagné du général Valluy, ancien commandant en chef et alors inspecteur des forces d outre-mer. Parallèlement, le gouvernement donne la priorité aux impératifs militaires avant de songer à une éventuelle inflexion de la ligne politique. Dans son rapport de fin de mission, Juin préconise d abord un effort prioritaire au Tonkin 12, le regroupement d unités d intervention en une masse de manœuvre et, pour parvenir à dégager ces moyens, de «vietnamiser» la guerre, c'est-àdire créer une armée nationale vietnamienne «animée d une foi et d une volonté de guerre» 13. Le général Juin voyait la répartition des rôles suivante : à l armée vietnamienne, les missions de pacification par un quadrillage plus ou moins statique, au corps expéditionnaire, les opérations de destruction du corps de bataille vietminh. S agissant de la «vietnamisation» de la guerre, le problème était récurrent. Fruit des accords de la baie d Along, il existe d ores et déjà, au moment de l inspection du général Juin, 11 bataillons d infanterie grosso modo instruits, encadrés par des Français et agissant dans le cadre du corps expéditionnaire. Si les instances parisiennes du haut-commandement se sont toujours montrées favorables à la constitution de cette armée vietnamienne, le commandement local, les commandants en chefs successifs et les commandants de territoires étaient pour leur part très réservés 14. Or, la volonté affichée de Bao Daï était que cette armée nationale, sous commandement autonome et national, fût organisée en grandes unités et Un supplétif monte la garde. Crédits : ECPA 11 Expression attribuée à Bismarck après la victoire de Moltke sur les Autrichiens à Sadowa. 12 Cet effort était préalablement porté sur la Cochinchine dont la pacification était beaucoup plus avancée. 13 Rapport d inspection du maréchal Juin, publié en partie dans Mémoires Tome 2 Fayard. Paris Pièces annexes. 14 Le commandement local supposait alors que les états-majors centraux parisiens pourraient en tirer prétexte pour freiner voire diminuer l envoi des renforts métropolitains demandés. 23

24 Première partie : le cadre politique formations distinctes du corps expéditionnaire tout en agissant en liaison avec lui, mais sur un pied d égalité. Derrière cette exigence de souveraineté se profile la sempiternelle revendication politique d une indépendance plus complète. On touche là au cœur de la question politique, récurrente depuis les accords de la baie d Along. Aussi les nationalistes vietnamiens et le gouvernement vont-ils prendre prétexte du désastre de Cao Bang pour extorquer aux Français les concessions qui leur ont été refusées jusque là. Le conseil des Ministres de Bao Daï établit en 1951 un projet d armée nationale sous commandement vietnamien, devant aligner 30 bataillons avant la fin de l année et 50 dès Sur ce plan, la position française avait évolué car après l échec de la RC 4, le commandement voyait maintenant dans la constitution de l armée vietnamienne le seul moyen de rétablir un rapport de forces équilibré avec les forces du Vietminh. Les 4 et 5 novembre à Dalat, au cours d une conférence entre Letourneau, Pignon et Bao Daï, les deux parties s accordent sur la mise sur pied d une armée vietnamienne de 4 divisions et des éléments de soutien correspondant, soit hommes dont l encadrement serait initialement fourni en grande partie par la France et l équipement par les Etats-Unis. Le 8 décembre suivant, par une convention bipartite, la France reconnaît la pleine indépendance de l armée vietnamienne. Pleven, chef du gouvernement français, met à profit le mois de novembre pour définir la politique que la France entend suivre en Indochine. En premier lieu, rétablir un rapport de force favorable avec le Vietminh en accroissant les effectifs et en renforçant l équipement des formations. Ensuite, lever une fois pour toute l équivoque qui régnait dans les relations franco-vietnamiennes en s engageant résolument vers une indépendance totale des Etats associés. Un effort tout particulier devant être porté à la mise sur pied rapide de l armée nationale vietnamienne. Enfin, le soutien américain serait recherché tant dans le domaine matériel et financier que militaire dans le cas d une invasion chinoise au Tonkin, hypothèse qui préoccupe à l époque aussi bien les états-majors que les gouvernements depuis le précédent coréen. L idée initiale de recours à la «solution Bao Daï» comme rempart nationaliste au Vietminh, garant de la présence française en Indochine était déjà largement dépassée. Le nouvel Etat vietnamien était devenu la nouvelle digue du monde libre en Extrême-Orient face au déferlement communiste et le corps expéditionnaire devenait garant de sa souveraineté avant que l armée nationale vietnamienne ne puisse le relever. L aboutissement de cette politique que personne n envisageait réellement à l époque était que, victorieuse ou non, la France devrait inévitablement abandonner l Indochine. Il restait à désigner la personnalité qui devrait mettre en œuvre cette politique sur le théâtre. Il était acquis, comme le suggérait le rapport d inspection du général Juin, que les fonctions de hautcommissaire et de commandant en chef devraient être réunies entre les mêmes mains. Le poste est naturellement offert à Juin, auteur du rapport d inspection. Il se récuse, prétextant son poste actuel de résident général à Rabat et les difficultés croissantes avec le Sultan du Maroc. Koenig, à qui le poste est également proposé subordonne son acceptation à des conditions telles le renforcement du corps expéditionnaire par une partie du contingent qu il est également récusé. C est alors que Vincent Auriol se tourne vers le général de Lattre de Tassigny, alors en poste à l UEO, qui accepte la mission sans discussion et sans conditions. François Mitterrand, ministre d Outre-mer avait fortement déconseillé à de Lattre d accepter ce commandement, «n y ayant rien à gagner et tout à perdre». De Lattre passe outre L année de Lattre. Le sursaut national. 15 Le développement proprement dit de l armée nationale vietnamienne ainsi que son emploi feront l objet de la seconde partie de cette étude. 24

25 Première partie : le cadre politique C est profondément imprégné des nouvelles orientations de la politique française que de Lattre envisage son commandement. Son objectif est double, d une part reprendre en main le corps expéditionnaire et lui rendre un moral de vainqueur en portant un coup d arrêt immédiat à la progression de Giap avant de se lancer dans une phase de contreoffensives ; d autre part, jouer franchement le jeu de l indépendance du Vietnam, sans arrières pensées et en s appuyant sur Bao Daï et Tran Van Huu, son chef du gouvernement, à qui le maximum de souveraineté devront être transférées. Après avoir rassemblé une «équipe» qu il avait bien en main, de Lattre débarque en grande pompe à Tan Son Nhut16 le 17 décembre 1950 et entame de manière fulgurante son proconsulat. Après avoir paré au plus pressé en jugulant l offensive vietminh vers le Delta à Vinh Yen, et mis un terme définitif à toute velléité d évacuation ou de repli17, de Lattre établit son plan Le général de Lattre De d action politique. En premier lieu, son objectif est de mettre fin à la Tassigny position d attentisme de Bao Daï et de l amener à s engager à fond dans la guerre qui doit devenir sa guerre, la tâche la plus urgente étant la mise sur pied de l armée vietnamienne, ce qui présuppose un gouvernement vietnamien représentatif, ramassé, et efficace. A l issue de la bataille gagnée de Vinh Yen, de Lattre résolut de se rendre à Paris pour y plaider la cause d un renforcement du corps expéditionnaire par l envoi de renforts «modestes, mais raisonnables». Ayant dû attendre la résolution d une nouvelle crise ministérielle, de Lattre ne peut que constater qu il ne recueille plus qu une écoute polie, mais indifférente. En effet même s il s agit des mêmes hommes qui avaient fait appel à lui pour juguler la crise à l automne précédent, notamment le ministre de la Défense Jules Moch, maintenant que la situation est rétablie sur le terrain, l Indochine n est plus considérée à Paris comme un dossier majeur du gouvernement, mais comme un fardeau budgétaire. Ainsi à Paris, aussi bien le ministre de la Défense, Jules Moch qui n apprécie guère le général de Lattre18 que le chef d état-major de l armée de terre, le général Blanc19, sont peu réceptifs à un accroissement des effectifs en Indochine, l effort étant porté sur la participation française à la défense Atlantique dans le cadre du traité de Washington, signé un peu plus d un an auparavant, la France devant fournir 10 divisions à l Alliance. Lors de l annonce de la venue en métropole du général de Lattre le journal Le Monde publie une chronique anonyme d un officier général, que tout porte à croire rédigée en réalité dans les bureaux de l E.M.AT., avec l aval au moins tacite, voire sous l impulsion du général Blanc, chef d état-major, qui constitue une critique cinglante de l engagement français en Indochine et une prise de position officieuse de l état-major français : «( ) Le gouvernement est parfaitement conscient de la situation de nos effectifs en Indochine, et d autre part de nos besoins dans la métropole pour mettre sur pied l armée française, intégrée ou non, dans une force européenne. Une option de plus en plus pressante s impose donc à lui, car ce serait tromper l opinion et soi-même que de 16 L aéroport de Saïgon. Au prix de quelques relèves spectaculaires, comme celle du général Boyer de Latour, commandant au Tonkin. 18 Ses souvenirs en portent témoignage. 19 Qui, pour d autres raisons, est dans le même état d esprit que son ministre vis-à-vis du général de Lattre. Il n avait jamais appartenu à la «maison de Lattre»

26 Première partie : le cadre politique prétendre défendre la France en défendant Hanoï et de substituer le principe de la division des forces à celui de la concentration des moyens là où on veut être fort et emporter la décision. La mise sur pied de notre armée française d Europe se trouve compromise par les contingents de cadres, d hommes et de matériels que nous devons envoyer périodiquement en Extrême-Orient. Or, les intérêts matériels et moraux que nous y défendons depuis cinq ans seraient-ils réels et indiscutables que la question se poserait néanmoins de savoir s ils priment quand même ceux que nous devons sauvegarder par la défense efficace de notre territoire national. A quoi servirait de nous maintenir en Indochine si nous perdions la France? (...) Le drame de la mise sur pied, si laborieuse et si incertaine quant aux cadres et aux délais de nos dix divisions tant attendues se joue en Extrême-Orient. Le corps expéditionnaire réunit des effectifs (en infanterie tout au moins) qui permettraient en France la constitution rapide des dix divisons demandées, divisions d élite si nous considérons les éléments composants. Il est logique que le général d armée, haut-commissaire et commandant en chef en Indochine, demande aujourd hui des renforts pour exécuter la mission qu il a reçue. Mais il appartient au gouvernement de se demander si cette mission reste primordiale et si décidant d en poursuivre coûte que coûte l accomplissement, il ne mettait pas en danger les intérêts supérieurs de la France 20» Cela explique la réaction de De Lattre déclarant à son entourage qu il devait «porter l Indochine à bout de bras». Ayant connaissance du désintérêt flagrant avec lequel les milieux politico-militaires français considéraient le dossier indochinois, de Lattre demande à être entendu par le comité de la Défense nationale pour y plaider sa cause. Finalement, un compromis émerge. L Indochine recevra avant le 20 juillet hommes à prélever sur l Afrique du Nord, déjà fort dépourvue d unités. Mais en contrepartie, l effectif de ces renforts devra être rapatrié le 1 er juillet 1952, le gouvernement reprenant ainsi d une main ce qu il octroie de l autre. Les 5 et 7 mai, le haut commissaire et le chef de l Etat ont des entretiens en baie de Nha Trang. Ils affirment conjointement leur «parfait accord sur la nécessité d activer la mise sur pied de l armée vietnamienne» 21. Cet effort de «vietnamisation» de la guerre s accompagne d une demande d assistance faite aux Etats Unis pour équiper cette armée et une partie du corps expéditionnaire. La conférence de Singapour du 15 au 18 mai 1951 allait donner à de Lattre la possibilité d exposer ses vues en matière de coopération militaire. Sur le plan politique, à force de persuasion, il fait admettre 20 Le MONDE du 23 janvier Général *** «La primauté de l Europe». Ces arguments ne sont pas nouveaux. Ce sont les mêmes depuis 1885 et l incident de Lang Son qui, proférés par Clemenceau, avaient provoqué la chute du cabinet Ferry. 21 Gras, op. cit. page

27 Première partie : le cadre politique aux alliés la nécessité de conserver à tout prix le Tonkin, «verrou du Sud-est asiatique», même en cas d agression chinoise. Lors de la mort au combat de son fils au cours de la bataille du Day, fin mai 1951, de Lattre, très affecté, déclare : «Mon fils n est pas mort pour la France, il est mort pour le Vietnam». A l issue de cette bataille, fort de l engagement à ses côtés de Bao Daï, de Lattre s emploie à mobiliser le Vietnam dans la guerre. Sa première démarche consiste à mettre au pas les sectes politico-religieuses, caodaïstes du Sud et les évêchés du Nord, dont les évêques, fort d un pouvoir temporel qu ils s étaient octroyés, se conduisent en véritables «seigneurs de la guerre» jaloux de leur autonomie. Il agit fermement, les dépossédant de tout commandement et désarmant leurs milices privées dont les formations sont aussitôt amalgamées à l armée nationale. A la lumière de ces signes forts visant à asseoir son autorité, le gouvernement vietnamien prend une mesure importante : en interdisant tout échange physique entre la zone qu il contrôle et la zone sous domination du vietminh, Tran Van Huu traduit sur le plan politique et administratif la notion de «front» permettant d envisager un blocus économique de la zone ennemie 22, ce qui aura pour effet d accroître pour le vietminh l intérêt du delta, véritable «grenier à riz». Mais la ferme autorité et l extraordinaire rayonnement du général de Lattre demeurent à bien des égards indispensables pour insuffler au Vietnam nationaliste une once de cette énergie qui faisait la force de l organisation vietminh alors que la participation effective du Vietnam à la guerre devenait de jour en jour plus indispensable. L ouverture de pourparlers d armistice en Corée ne manque pas d inquiéter le gouvernement et l opinion vietnamiennes car ils y redoutent des répercussions possibles pour le Vietnam, soit sous la forme d un désengagement du monde libre de l Extrême Orient, soit, plus grave, d une intervention directe de la Chine communiste au Tonkin. Mao Tsé Toung passe ses troupes en revue. La victoire communiste en Chine fait craindre une contagion régionale. Crédits : Keystone Aussi, le 6 juillet 1951, Tranh Van Huu déclare-t-il la mobilisation du pays, approuvée par Bao Daï sous forme de décret le 15 juillet. Cette décision est capitale car elle revient à reconnaître enfin que la guerre est une affaire vietnamienne et que le gouvernement en assume la direction et les responsabilités. Le général de Lattre en attend un sursaut psychologique. De son côté, mettant à profit la remise des prix au lycée Chasseloup Laubat à Saïgon, il prononce un vibrant appel à la jeunesse vietnamienne, l appelant à prendre toutes ses responsabilités, à prendre parti et condamne sans appel l attentisme. Les cérémonies du 14 juillet à Hanoï auxquelles Bao Daï (enfin sorti de sa réserve) participe et au cours desquelles il décore de Lattre sont un réel succès populaire. Les premiers bataillons vietnamiens défilent et sont acclamés. Cette cérémonie grandiose marque certainement l apogée du général de Lattre qui réunissait autour de lui dans une même ferveur ses troupes victorieuses et l armée nationale vietnamienne naissante. 22 Gras, op. cit. page

28 Première partie : le cadre politique Convaincu de l inéluctabilité d une guerre longue où la solution ne serait pas d ordre purement militaire, mais essentiellement liée aux progrès de la pacification, de Lattre ne se fait guère d illusions sur la portée réelle du spectaculaire redressement qu il a réalisé en Indochine. Dans son rapport au gouvernement en date du 6 septembre, il met en garde : «Il peut survenir une catastrophe en Indochine, il ne peut pas y surgir de miracle». Fondamentalement opposé à toute tractation ou négociation avec le Vietminh, il estime que la France doit tenir l Indochine et qu elle est en mesure de résoudre le conflit avec le concours des Etats Unis. En effet, à présent dégagée de tout soupçon de velléité néo coloniale, la France est à même de faire intégrer la défense du Vietnam dans la stratégie d ensemble des Etats-Unis et du monde libre en Extrême Orient. C est du moins en ces termes que raisonnait de Lattre qui avait bien perçu que l effort humain et matériel de la France atteindrait rapidement ses limites et qu au premier revers grave, ce serait l abandon 23. En outre, il pense que l opinion publique comme les dirigeants américains ne sont pas encore convaincus de la sincérité de la démarche française quant à l indépendance du Vietnam. Aussi, avec l accord du gouvernement français, il décide de se rendre aux Etats Unis pour y plaider la cause d un Vietnam libre et indépendant, rempart du monde libre en Extrême Orient et qui, à ce titre, avait un impérieux besoin du soutien américain. Du 13 au 25 septembre, bravant toutes les fatigues, il déploie toute son énergie et tout son pouvoir de persuasion pour parvenir à ses fins. Il est reçu par le Président Truman, le Secrétaire d Etat, Dean Acheson, et le comité des chefs d état-major. Pour gagner l opinion, il se soumet à des interviews, des émissions de télévision. A chaque fois, par l exposé d idées simples et claires, il martèle ses arguments pour convaincre son auditoire de la sincérité de la position française et de la position clé du Vietnam dans la stratégie globale du monde libre, «dernier verrou avant Suez». L aide américaine est indispensable pour aider à la mise sur pied d une armée nationale vietnamienne. Partout populaire, de Lattre obtient un immense succès. L aide matérielle américaine est acquise et se révèlera massive, mais l idée avancée à la conférence de Singapour de constituer une réserve interalliée pour l Extrême Orient n aboutit pas. L opinion américaine demeure résolument hostile à l envoi en Extrême-Orient d autres troupes que celles engagées alors en Corée 24. Quel bilan tirer de l action de De Lattre à la mi-novembre, alors que sa mission prend fin? Assurément, il avait relancé la guerre en lui donnant un sens. Mais il avait surtout réussi à vaincre l immobilisme de Bao Daï, garant malgré tout d un Vietnam indépendant et libre face au totalitarisme vietminh. Ce faisant, de Lattre avait définitivement sorti la guerre de l ornière du conflit néo colonial, pour lui donner toute sa signification dans le cadre de la confrontation générale Est Ouest. Dans cette logique, il existait un couplage parfait entre les conflits indochinois et coréen. En expliquant cette situation aux Etats-Unis, il s était assuré du soutien américain. Mais en cas d échec militaire grave, cette politique possédait en germe tous les ingrédients de l éviction de la France et de son remplacement par les Etats-Unis. 2.3 La fin des illusions. L implication américaine et l éviction française du Sud après Genève. La disparition du général de Lattre brise l élan qu il avait donné. L Indochine vit sur sa lancée, la conduite de la guerre n est pas assurée depuis Paris et, constatant que la France de la IV ème République 23 Ce qui n a pas manqué de se passer à Genève. 24 Gras, op. cit., fait remarquer page 416 que trop d insistance sur ce sujet aurait risqué d aboutir à la proposition d envoi de nationalistes chinois dont il valait mieux se passer. 28

29 Première partie : le cadre politique reste hantée par ses démons, Bao Daï revient à une politique attentiste qui masque en fait une orientation antifrançaise d abord larvée puis de plus en plus affichée. Du départ et de la mort du général de Lattre jusqu aux accords de Genève, la question indochinoise n a plus jamais constitué pour les instances gouvernementales françaises une affaire majeure. Fin 1952, au terme d une nouvelle année d opérations qui n avait marqué aucun progrès décisif pour aucun camp, alors qu en France se déroulent les débats budgétaires, on observe une lassitude certaine de la classe politique et de l opinion face à une guerre qui s installe dans la durée et l usure, sans qu une solution militaire ou politico-militaire ne soit en vue. A défaut de négocier directement avec Ho Chi Minh, les partisans de l internationalisation du conflit pour sortir «par le haut» de la crise se déclarent de plus en plus nombreux. En fait, en France, l immobilisme règne. Pour juguler le gouffre budgétaire qu entraîne la poursuite du conflit, l aide matérielle américaine se déverse fort à propos 25. De plus, la France est gênée pour conduire sa politique dans les Etats associés du fait du choix curieux qui avait prévalu à la mort du général de Lattre de faire cumuler sur une seule tête les fonctions de ministre des Etats associés et de haut commissaire 26. Au Vietnam en revanche, et assez paradoxalement, la situation politique a tendance à s éclaircir. Nguyen Van Tam, le nouveau chef du gouvernement s avère être un «chef de gouvernement qui gouverne» pour reprendre l expression chère au général de Lattre. Il parvient à consolider son assise gouvernementale en ralliant le Daï Viet 27. Fort de la légitimité de son assise, son gouvernement donne une impulsion nouvelle au développement de l armée nationale vietnamienne, laquelle atteint fin 1952 les effectifs de hommes instruits. Il se fixe l année 1954 comme échéance finale pour relever le corps expéditionnaire. Bao Daï se montre, pour sa part, encore plus volontariste. Lors d une visite à Na San, il fait part au général Salan de sa volonté d aller plus loin, en termes d effectifs que ceux arrêtés par la planification 28. En fait, les deux interlocuteurs, Salan et Bao Daï, raisonnent dans deux registres politico-militaires différents et selon deux logiques divergentes. Salan, commandant en chef du corps expéditionnaire, cherche à préserver ses effectifs et à se constituer au plus tôt une masse de manœuvre de réserve, formée à partir des gains d effectifs réalisés par la prise en charge progressive par l armée vietnamienne des secteurs pacifiés ou en voie de l être. Bao Daï et Tam, représentants d un Etat qu ils souhaitaient pleinement souverain, désirent détenir au plus tôt l outil majeur de souveraineté que constitue l armée. C est en vertu de ce raisonnement que la préférence est donnée aux idées du général Hinh, chef d état major vietnamien qui souhaite mettre sur pied des bataillons légers 29, sous commandement vietnamien, capables de s opposer à la guérilla vietminh, par rapport à l option préconisée par Nguyen Van Tri, ministre de la Défense nationale qui voulait mettre sur pied des unités lourdes, à l image du corps de bataille vietminh, mais qui, au regard des impératifs de ce type d unités aurait nécessité de recourir à un encadrement supérieur français, ce qui, ipso facto, limitait la 25 Par un truchement bien caractéristique de l état d esprit de l époque, l aide américaine n était pas versée directement aux Etats associés, bénéficiaires en titre, mais à l Etat français où elle servait au ministère des Finances de variable d ajustement de manière à équilibrer la balance des paiements. Cette démarche interne explique le refus réitéré de la France maintes fois réaffirmé de voir l aide américaine affectée directement aux Etats bénéficiaires. 26 Letourneau sera le titulaire de cette double fonction jusqu au gouvernement Laniel, en Mouvement politique vietnamien autonomiste du Nord et à ce titre, farouchement opposé au Sud. Son ralliement à un gouvernement d Union nationale présidé par Tam augurait bien de la réalisation de l unité politique du pays. 28 Cette question primordiale du développement de l armée nationale vietnamienne sera au centre de la deuxième partie, véritable «cœur du sujet» de l étude. 29 Les T.D. K. Q (tieu doan kinh quan). 29

30 Première partie : le cadre politique souveraineté vietnamienne. Véritable outil de souveraineté, l armée vietnamienne était maintenant alliée du corps expéditionnaire et non plus intégrée au sein de celui-ci. Au moment même où le général Navarre prend son commandement en mai 1953, un processus de paix se met en place à son insu et à celui du gouvernement vietnamien. L armistice de Pan Mun Jon mettant fin à la guerre de Corée devait être suivi d une conférence internationale. Laniel estime qu il existe là une opportunité à saisir pour jumeler les problèmes coréen et indochinois et aboutir à un règlement d ensemble de la situation en Extrême-Orient. Les Etats- Unis qui cherchent à éteindre l incendie vietnamien accueillent Signature de l armistice de favorablement la proposition française. Il convient de noter que cette Pan Mun Jon initiative de portée capitale est déclenchée alors que se déroule la campagne d automne de 1953 qui allait aboutir à l occupation de Dien Bien Phu. Mais, au niveau gouvernemental français, il n existe aucune vision stratégique d ensemble ni aucun lien entre les décisions diplomatiques en cours et la situation militaire sur le terrain, ce qui, quelques mois plus tard allait se révéler fatal à la position française. Sur ces entrefaites, les «Quatre Grands» réunis à Berlin en janvier et février 1954 décident que la conférence prochaine tenue à Genève et qui doit débuter le 26 avril consacrerait ses travaux non seulement à la question coréenne, mais verrait son ordre du jour élargi à l Indochine. La France a obtenu ce qu elle désirait, à savoir éviter une confrontation bipartisane avec le Vietminh et subordonner le règlement de la question indochinoise à un examen global de la crise d Extrême Orient. Cette perspective d une solution négociée est accueillie diversement par les Etats associés : au Cambodge, Sihanouk l approuve sans réserve tandis qu au Laos, le gouvernement démissionne. Quant au Vietnam, Bao Daï forme un cabinet de guerre restreint présidé par lui-même dans lequel il fait entrer le général Hinh, chef d état-major de l armée vietnamienne. Il entendait mettre l accent sur la lutte contre le communisme, et adopter vis-à-vis des négociations de paix une attitude de fermeté, voire d hostilité. Par ailleurs, de manière indirecte, cette annonce de l inscription de la question indochinoise à l ordre du jour de la conférence de Genève allait précipiter la décision d investissement du camp retranché de Dien Bien Phu par Giap, sans considération aucune pour les pertes envisagées. Ouverte le 8 mai, la conférence semble s enliser. La délégation française, conduite par Bidault, fonde ses espoirs sur une politique d intimidation américaine à laquelle Washington refuse de se prêter. Laniel tombé le 12 juin, le président Coty fait alors appel à Mendès France, partisan déclaré de la négociation, voire du retrait pur et simple de la France d Extrême Orient. Au même moment, à Saïgon, une crise parallèle porte au pouvoir Ngo Dinh Diem, l homme des Américains. Bao Daï a en effet pressenti qu en s engageant dans ces négociations, la France risquait de l abandonner. Aussi décide-til de placer désormais tous ses espoirs dans l alliance américaine. Les Américains ont imposé cette nomination de Diem comme chef du gouvernement comme condition de leur soutien au futur Etat vietnamien. Ainsi, à la mi-juin 1954, toutes les pièces sont en place pour l acte final. A peine nommé, Mendès France lance le 20 juin son «pari» : sortir de l impasse et parvenir à un accord dans un délai d un mois, faute de quoi, il se lancerait dans l escalade militaire en accroissant les capacités du corps expéditionnaire par l envoi du contingent. Il est totalement acquis à l idée d un 30

31 Première partie : le cadre politique partage du Vietnam. Sans s étendre sur les méandres de la négociation, le fait est que, le 20 juillet 1954, Pham Van Dong, le chef de la délégation du Vietminh, doit s incliner sur la délimitation du 17 ème parallèle comme ligne de partage 30. Les Américains y étant favorables, Bao Daï et Diem doivent l entériner. Des élections générales sont fixées à deux ans. Elles n auront jamais lieu. Cette annonce du cessez le feu, entré en vigueur le 27 juillet, provoque une crise grave dans les rangs de l armée vietnamienne. Déjà ébranlée par l évacuation de la zone sud du delta, elle se trouve soumise à une importante vague de désertions. Les unités vietnamiennes les plus fragiles sont immédiatement transférées au sud et l essentiel de cette armée peut être sauvé. Puis, simultanément, la France évacue le Nord Vietnam et le Vietminh le Sud, non sans y laisser des agents, mais pas d unités constituées. Cette évacuation du Nord est doublée d un exode massif des Tonkinois vers le sud. Sur le plan politique, parvenu au pouvoir comme champion de la cause nationale unitaire, Diem est mis devant le fait accompli de la partition et réduit à l impuissance. Mais pour les Américains, la lutte contre le communisme se poursuit. Non liés par l approbation de la déclaration finale de Genève, Washington constitue peu après par le pacte de Manille un système d alliance militaire régional. Enfin, Bao Daï est très rapidement lâché au profit de l homme fort du moment, Diem. Contrainte d évacuer l ensemble du Sud Vietnam, la France n y a plus aucune influence. Mise en place par la France pour sauvegarder l essentiel, la «solution Bao Daï» se retourne finalement contre elle en grande partie parce qu aucun des gouvernements français concernés n avait de vue politique à long terme. La politique française a donc logiquement manqué de cohérence. En outre, force est de constater que la France est longtemps restée crispée sur une solution a minima qui reprenait d une main ce qu elle octroyait de l autre si bien que Bao Daï est demeuré sceptique sur la sincérité réelle de la France d accorder l indépendance au Vietnam Cela ne l a pas poussé à prendre franchement parti à ses côtés. A contrario, s il n était pas dénué d un réel sens politique, Bao Daï n était pas doté de la force de caractère qui lui aurait été indispensable pour maîtriser une telle situation avec aisance. Mais impuissant à juguler seuls la renaissance d une guérilla communiste au Sud Vietnam, les dirigeants sud vietnamiens contraindront leurs alliés américains à s engager de plus en plus directement jusqu au moment où, en 1961, Kennedy franchira le pas décisif de l escalade militaire. Une nouvelle guerre commençait. 30 Pour le Vietminh, également opposé à la partition du pays, cette concession constitue un échec relatif mais leurs alliés chinois ont voulu profiter de Genève pour sortir de l isolement diplomatique en faisant des concessions vis-à-vis du monde occidental. 31

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