PREMIERE PARTIE : L'YEU DU CRIME

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1 PREMIERE PARTIE : L'YEU DU CRIME 1 Jean Le Maroni, à quinze kilomètres au nord-est de Maripasoula Mercredi 23 octobre 1991, 18h07 Le soleil, ovalisé par le couchant, caressait déjà les hautes frondaisons et, dans la canopée brumeuse, musaient les derniers «morphos» aux ailes irisées. C est alors seulement qu il m avait rejoint dans ce «carbet» pourri où je croupissais depuis le matin, enlevé, en plein centre de Cayenne, par deux énergumènes encagoulés. Planté sur le seuil du rudimentaire abri, ses deux énormes paluches agrippées au ceinturon, il m avait tranquillement considéré, goguenard, avant de se décider à trancher mes liens et à attaquer, à la bombe, le nuage de diptères géants qui me butinait l allergie. Képi ratatiné au fond de sa pirogue de patrouille, chemise déchirée et tachée de sang, joue profondément entaillée du sourcil droit à la moustache, le maréchal des logis-chef Lemoine empestait la vase. Sans un mot, je l avais suivi, les jambes flageolantes et la tête en calebasse, jusqu au «dégrade» aux pierres gluantes de moisissures. Pas âme qui vive à des lieues à la ronde. Pas même un ara ou un singe araignée égaré dans cette boucle de Maroni aux eaux épaisses de limon. Nous étions restés là, de longues minutes, immobiles et silencieux comme deux Wayanas guettant les esprits du fleuve. J avais envie de vomir. Ce gendarme crotté tirant sur sa Gitane maïs, ces berges écœurantes de verdeur, ce pays bouffé par la vermine et la rouille, ces odeurs d humus et de fiente : quel dégoût! Comment avais-je pu, à ce point, me laisser berner? Cigarette écrasée, il avait levé vers moi sa face lunaire de gaulois blond. 1

2 - Bon... Je vous raccompagne à Maripasoula? m avait-il proposé, le sourire en coin, lorgnant vers son embarcation à moitié coulée, le bordé droit défoncé sur toute sa longueur. Bien sûr, le mieux eût été de serrer les dents. Seulement voilà : j avais les poignets en sang, le visage en feu et la curiosité à vif. - Nom de Dieu, Lemoine! Vous vous prenez pour qui? Vous ne croyez pas que vous vous êtes assez foutu de ma gueule comme ça? Candeur faite homme, il arrondit les lèvres : - Moi? Je croyais vous rendre service - Service? Quel service? Ça va bientôt faire trois mois que vous me salopez la procédure! Inutile de vous dire que l affaire ne s arrêtera pas là! Votre copine ethnologue s en sortira peut-être, mais pas vous! Je vous le garantis! - Passer, en une matinée, de brebis galeuse à bouc émissaire! Fulgurante promotion! Il finassait, l insolent! Autant suspendre provisoirement les hostilités. - Bon. Oublions un instant qui vous êtes et qui je suis... D accord? - No problemo! Ça ne devrait pas être trop dur : même madame votre mère ne vous reconnaîtrait pas! - Arrêtez vos conneries, Lemoine! Je pourrais encore adoucir ma sanction si vous vous montriez enfin raisonnable. Pourquoi ne pas tout me raconter depuis le début? - Rien ne me soulagerait davantage! Mais ça risque d être un peu long. Vous ne voudriez tout de même pas passer la nuit ici? - Allez-y! Ajoutez le chantage à la rébellion! - Je ferais mieux de filer dare-dare, insista-t-il, affermi par ma lividité. Je m arrête au premier poste et je vous envoie un zodiac... - Vous pourriez au moins me donner le mobile de tous ces crimes! - Le mobile? Parce que vous croyez que je le connais? - Je ne le crois pas, Lemoine! J en suis absolument certain! Alors? Pour toute réponse, il entreprit de fouiller les poches de son short crasseux pour en extraire une minuscule chose - un éclat de métal jaune - qu il me colla d autorité dans les mains avant de dévaler la berge et, avec une incroyable souplesse, de sauter dans sa pirogue. - Le moteur est naze, mais j aurai le courant pour moi! me lança-t-il, aviron brandi, en écrasant de son pachydermique postérieur le banc coulissant bricolé par ses soins. Dans une heure au plus tard, Inch Allah, mes collègues vous auront sorti de là. - Lemoine! J attends toujours vos explications! - «Cherchez et vous trouverez!», comme dit l Evangile! Le cerveau, c est bien vous, non? - Fils de pute! grommelai-je. Vanné, je me laissai lourdement tomber, accroupi, dans la fange moussue. Mon costume de toile blanche eût fait honte à une serpillière. 2

3 Le clapotis des pales s était rapidement dissous dans le silence bruissant de la forêt et le découragement ne tarda pas à rogner ma fragile détermination. Ma planche de salut ne pesait que quelques grammes et roulait, toute entière, entre mon pouce et mon index : une pépite en forme de papillon! Qui de sensé aurait pu concevoir le projet d assassiner et de mutiler quatre personnes à seule fin de s emparer d un aussi piètre butin? L invraisemblance tutoyait ici l énormité! Quelque chose m avait forcément échappé. Un détail que cet homme des casernes avait été le seul à saisir. Les fesses mouillées, l estomac noué et les tempes martelées par une épouvantable migraine, je me recroquevillai sur ma haine. Le colosse aux yeux de veau qui avait compissé ma dignité ne l emporterait pas en paradis. Il pouvait bien garder ses petits secrets ; jusqu'à preuve du contraire, c était encore moi qui menais la danse et, tôt ou tard, il l apprendrait à ses dépens. La nuit était tombée avec cette morbide célérité que lui confèrent les tropiques. Une nuit noire et moite qui vous collait à la peau et au cœur. Le zodiac promis se faisait attendre. D une main gourde, je saisis le calepin qui gonflait la poche intérieure de ma veste et, à la lueur vacillante de mon briquet, me mis à griffonner. Il me fallait prendre date. Des semaines, des mois ou des années plus tard, lors de la grande confrontation, rien de ce qui s était passé ce mercredi 23 octobre 1991 ne serait effacé. 2 Cinq ans plus tard Juliette Quelque part au-dessus de l océan Atlantique Dimanche 13 avril 1997, 3h42 Qu avaient-ils mis dans le goutte-à-goutte de ma perfusion pour me brouiller ainsi la vue? Du terre-plein où attendait l hélicoptère, je n étais parvenue à discerner, dans la stroboscopie des gyrophares, que l improbable et phallique silhouette d une cheminée d usine! En pleine mer! A des années lumière de la première zone industrielle! 3

4 Quant aux individus chargés de mon transfert, je ne me souvenais déjà plus que de la forme ronde de leurs badges et des bandes réfléchissantes qui leur barraient le dos. Impossible de me rappeler comment je m étais retrouvée ficelée sur cette civière. L homme en blouse blanche, dont seule la barbe curieusement taillée dansait encore devant mes yeux, avait bien fait les choses. Ma mémoire immédiate s effaçait au fur et à mesure laissant le champ libre à une avalanche de vieux souvenirs aussi inutiles qu encombrants. * * * David. Le beau David! Pourquoi était-il le premier à surgir de ces brumes artificielles? Quand, au début de l hiver précédent, il m avait gentiment draguée pour en arriver, en tapinois, à me laisser en tête-à-tête avec son copain aux lunettes sales et au menton fuyant, j en avais éprouvé moins de désappointement que de gratitude. Quelle idée avais-je eu de tout abandonner pour tenter ma chance à Paris? Sans amis, sans famille, j étais complètement perdue. Une relation, même bancale, m aiderait à tenir. J avais donc simulé un semblant d attirance pour Pascal. Notre première nuit fut horrible. Toute pudeur jetée aux orties, je dus me violer pour le déniaiser. Deux semaines d acharnement parvinrent tout juste à vaincre ses inhibitions. Mais la tendresse de notre relation compensait son absence de passion et je n étais plus seule. Je commençais même à m attacher à lui Pour une licenciée en «psycho», son cas était intéressant : dépression chronique à l origine de multiples troubles psychosomatiques : migraines, vertiges, colites, tétanie... Une psychanalyse lui aurait été salutaire mais, parfaitement satisfait de son fidèle tube de Xanax, Pascal se mettait dans des colères folles dès que je tentais de lui parler de divan. Je mis donc un frein à mon prosélytisme. Il n évoquait jamais sa famille et je ne me sentais pas prête à entamer une vraie conversation avec Elisabeth, sa mère, que j avais, régulièrement, au téléphone. Une dame tout à fait charmante et d une exquise politesse mais beaucoup trop chic pour moi. Quelques mots, parfois, lui échappaient à propos de son père, un ponte des travaux publics à qui il vouait une affection et une admiration dévotes. Pour le reste, je demeurais dans le flou me contentant, au cœur des orages, de détourner la foudre. 4

5 J ai toujours été un excellent paratonnerre. C est peut-être pour ça que Marie, la responsable du service «com» de la CTRL - le paradis du jeu vidéo -, m avait embauchée sans hésitation. «Ça lui évitera peut-être d ouvrir le parapluie pour un oui, pour un non!» s était gaussée Mimi, la standardiste qui avait connu ma chef alors qu elle n était encore qu hôtesse d accueil. Quand elle ne paniquait pas, Marie était pourtant adorable et, dès les premiers jours, nous avions sympathisé, même si ses improvisations brouillonnes s accommodaient mal de ma méticulosité. Deux mois après mon arrivée, en février 1996, on m avait déjà confié le suivi d une équipe de tournage venue réaliser un film sur l entreprise : la CTRL s apprêtait à entrer en bourse sur le second marché et les images étaient destinées à être projetées, sur écran géant, devant un parterre de trois cents investisseurs venus du monde entier. Je n avais pas le droit à l erreur. Un long séjour au service du marketing m avait rapidement convaincue que toute la communication devait tourner autour de nos stars maison : «Joyzik» et «Evha One», créatures sorties de l imagination de David et de Pascal, les inséparables du département «Recherche et Développement». Si le premier, très convivial, faisait l unanimité, il n en était pas de même pour le second : les programmeurs de son équipe me l'avaient, en aparté, décrit comme un redoutable caractériel dont je ferais bien de me méfier. - On l appelle «Le Pen-Duick», m avait glissé Eric, le sarcastique bras droit de David au visage osseux, toujours très pâle. Comme je n avais pas compris le jeu de mots, il me l avait patiemment expliqué : - Ben oui, quoi... A part l informatique, Pascal n a qu une seule passion : la voile. Et avec ses vannes racistes à la con... Tu piges? Les jeux, conçus par les deux compères, s opposaient autant que leurs caractères. «Joyzik», le bébé de David, était un adorable petit personnage affublé d un gros nez et d une mèche rebelle : quelque chose entre Mickey et Sonic. D un caractère jovial, il évoluait, flanqué de la fée Ludivine, dans des mondes imaginaires joliment coloriés où les obstacles n étaient jamais bien sérieux. Sa mission : délivrer des sortes de petits lutins farceurs aux mains d un puissant sorcier et d une bande de gobelins plus farfelus qu inquiétants. J adorais! «Evha One» relevait d un tout autre registre. L action se déroulait dans un monde futuriste ravagé par une catastrophe écologique. Les décors, hyperréalistes, étaient d une noirceur absolue : pas un arbre, pas une plante, mais un désert minéral lentement parcouru par des caravanes de monstrueux engins. Surgissant à l improviste, de répugnants mutants coupaient la route 5

6 du joueur menacé d éviscération, de décapitation ou de dislocation. Avec beaucoup d astuce et d habileté, on avait une chance de rencontrer Evha, l unique survivante humaine. En dépit d énormes efforts, je n étais jamais parvenue à tenir plus de cinq minutes devant mon écran. - Normal! m avait consolée Marie. Je ne vois pas quelle fille normalement constituée exploserait des tonnes d androïdes pustuleux pour s'envoyer Evha! Bien balancée la minette, mais tout de même! Avec son type eurasien, sa taille bien prise et ses invraisemblables yeux bleu lagon, Evha était la quintessence du fantasme masculin. Lors du tournage de mon fameux film d entreprise, j en avais touché deux mots à Sébastien, le responsable du département «design» : - Vous avez dû bien vous amuser! J imagine que chacun en a profité pour se faire un peu plaisir... - Que dalle! On n a rien inventé du tout! On n a fait qu obéir aux ordres de Le Pen-Duick! - Pascal? Mais c est un technicien, pas un artiste... - Peut-être, mais c était le chef de projet et il savait exactement ce qu il voulait! Au poil de sourcil près. Tu peux pas savoir ce qu il nous a pompés! Sans connaître encore intimement Pascal, j avais beaucoup de mal à me le figurer dans la peau d un créatif. Imaginatif, peut-être ; perfectionniste, sans doute ; mais de là à maîtriser l anatomie mieux que Rembrandt! Comme je n osais pas sonder trop profondément le principal intéressé et que son copain David était toujours très occupé, c est finalement sur Eric que, prudemment, je me rabattis : - Qu est-ce que tu penses d Evha? hasardai-je, le trouvant seul à la cafétéria du troisième. Il m avait longuement dévisagée, mi-figue mi-raisin, avant de me répondre du bout des lèvres : - Ben, c est une nana, quoi... Rien de plus, rien de moins... Cet évitement me laissa perplexe. - Tout de même! Elle est superbe, non? - Si tu le dis... Vraiment pas enthousiaste, le sombre Eric. Tant pis, il fallait que j enfonce mon clou : - Sébastien m a juré que c était Pascal qui l avait imaginée tout seul... - Exact. Faut croire que ce petit con a une bonne mémoire... - Tu veux dire qu Evha existe réellement? Question stupide! Pourtant Eric ne broncha pas. - Possible. Ou quelque chose d approchant David l a tout de suite reconnue quand il a vu les premiers mappings. A cause d elle, ils se sont grave frittés! Ça faisait pas une semaine qu ils étaient ici! Après, ils se sont 6

7 tiré la gueule pendant des mois. Jusqu à la naissance de Yann, le fils de David et Isabelle. Quand l enfant paraît, les rancœurs s envolent Je n en apprendrais pas davantage avant le mois d août. Nos vacances italiennes nous avaient entraînés au beau milieu du lac de Garde où, depuis plus d une heure, le vent était totalement tombé. Très à son aise sur le pont mouvant d un voilier, Pascal était, pour une fois, totalement détendu. Moment idéal pour me lancer : - On m a dit que c est toi qui avais modelé Evha C est vrai? Le ton se voulait léger mais les traits de Pascal s étaient imperceptiblement durcis. - Oui, et alors? - Alors, rien Je la trouve vraiment très belle, c est tout Le retour progressif du sourire sinueux de Pascal pouvait passer pour un encouragement. Je pris donc ma respiration : - Tu vas, peut-être, me trouver un peu curieuse mais Comment t est venue l idée de ce personnage? Pascal, qui m attendait là, tenait sa riposte toute prête : - Tu ne vas pas me dire que tu es jalouse? - Non, bien sûr Mais elle ressemble tellement à une vraie femme - Miracle du numérique! railla-t-il, le regard fixé sur les caillebotis de teck. La machine à se faire des illusions Un instant plus tard, l écoute du foc se raidit dans sa main. Les voiles se gonflèrent à nouveau. Il était temps de virer de bord pour regagner les quais ensoleillés où David, Isabelle et le petit Yann nous attendaient en suçant des glaces à l eau. Alors que nous remontions, en voiture, vers le village natal des grands-parents d Isabelle, David, surpris par la mine maussade de son copain, s était inquiété : - Ça s est bien passé, votre balade? - Génial! avait sèchement répondu Pascal. Juliette m a demandé comment j avais inventé Evha David, les yeux rivés à la route, n avait pas insisté. Isabelle, éberluée par la brièveté de l échange, m avait jeté un coup d œil interrogateur auquel j avais jugé prudent de ne répondre que par un vague haussement d épaules. J en avais assez fait. A la rentrée, Marie m avait demandé de préparer une biographie officielle de Jacques Pétrel destinée à corriger les approximations des revues spécialisées. Ce type-là était vraiment quelqu un. Parti de presque rien, il s était, en quelques années, retrouvé à la tête de l une des start-up parmi les plus prospères d Europe. 7

8 Tout avait commencé à Meslay-du-Maine, un bled de Mayenne où, avec quelques copains, il s était d abord lancé dans l importation, via des grossistes anglais, des premiers jeux vidéo américains édités sur disquettes. Le marché étant encore neuf, la petite équipe de pionniers avait bientôt roulé sur l or. Devenu numéro un français de la distribution, «Pétrel International» avait donné naissance à une filiale qui prit bientôt son indépendance : la «CTRL Free Touch» (Creativity, Technology, Research & Liberty). Jacques rêvait de lancer ses propres produits. Comme personne, dans son entourage, ne croyait au succès d une telle entreprise, il s était résolu à faire cavalier seul et à louer un immeuble de sept étages dans une friche industrielle d Aubervilliers. Au printemps 1994, il recrutait, en quelques semaines, plus d une centaine de personnes - dont David et Pascal -, et tentait le tout pour le tout. Doté d un flair infaillible, il touchait, à nouveau, le jackpot. Avec «Joyzik» et «Evha One», la CTRL n allait pas tarder à acquérir une réputation planétaire Fin 1996, Capstar, la célèbre firme américaine, traversait l Atlantique pour demander que soit réalisée une version actualisée d «Evha One» («Evha Forever») qui serait le premier jeu à utiliser son dernier gadget : un casque virtuel aussi peu encombrant qu une paire de lunettes ordinaires assorti de capteurs sensoriels extraplats noyés dans une combinaison intégrale plus légère qu une tenue de jogging! Le must! Lors d une réunion avec les responsables du marketing, on m avait désignée pour servir de cobaye. Le test de Capstar se déroulait dans un décor reproduisant, avec une fidélité et une précision hallucinantes, le temple de Karnak, en Egypte. J avais pu caresser les cornes des béliers de pierre, gratter les bas-reliefs des colonnes et même jeter un caillou dans le lac sacré. Fabuleux! - A part la tourista, la chaleur, les odeurs et les terroristes islamiques, tout y est, n est-ce pas? s était esclaffé l ingénieur californien. Jacques avait aussitôt signé et convoqué ses deux meilleurs éléments : Pascal et David. Pour respecter les délais imposés par Capstar, leurs équipes devraient fusionner et se mettre immédiatement au travail. Le service marketing était déjà sur le coup. Marie et moi devions commencer à diffuser des communiqués de presse. - Nos amis de Capstar sont bien gentils mais, jusqu à présent, leur gadget ne leur a pas rapporté de quoi couvrir le quart de leurs investissements, avait jaugé Jacques. Si nos concurrents n ont pas mordu à l hameçon, c est qu ils reniflent le bide ; raison pour laquelle ça nous intéresse. Vous me suivez? - Pas vraiment, avait répondu Fabien, le pape du marketing. Tu sais bien que c est Internet qui a le vent en poupe, pas le hardware de luxe Jacques avait calmement joint les mains avant de les porter à son menton. 8

9 - Internet est une très belle invention mais j ai déjà donné. Tant que les paiements à distance ne seront pas sécurisés, ça ne sera qu une vitrine. - Parce que tu considères «Hermès» comme une vitrine? - «Hermès» ne rivalisera jamais avec AOL ou Compuserve! A part les retombées médiatiques de son lancement, on n en a toujours rien retiré! Heureusement qu on ne s est pas trop mouillés dans cette affaire. Pas grâce à toi, d ailleurs Le reproche était amical, mais Fabien était allé trop loin. Marie me donna plus tard, le fin mot de l histoire : quelques mois après la création de la CTRL, «Ghost Computers», un obscur fabricant français d ordinateurs, avait contacté Jacques pour le convaincre d investir dans un réseau câblé - le fameux «Hermès» - exclusivement dédié aux jeux vidéo. Pas très chaud - il répugnait à entrer dans une société dont il n était pas le principal actionnaire -, Jacques avait tergiversé avant de se laisser convaincre par Fabien - non sans avoir divisé par dix les parts que celui-ci lui conseillait de prendre. - Mais revenons à notre sujet, reprenait Jacques. Si j ai accepté l offre de Capstar, c est parce que nous avons une chance de nous retrouver en position de leaders mondiaux grâce à Evha et uniquement grâce à elle. Forcément, David avait tiqué. Jacques précisa : - Désolé : ton «Joyzik» est très mignon, mais il ne fera jamais la une de Playboy ou de Cosmopolitan! On avait tous bien rigolé, à l exception de David, un peu humilié, de Pascal qui semblait complètement ailleurs, et de Jacques qui restait concentré sur sa démonstration : - C est parce que toute la planète rêve maintenant d une nuit d amour virtuelle dans les bras de notre star que nous pouvons et que nous devons gagner! Avec la libido comme cœur de cible, on devrait exploser les ventes N est-ce pas, Juliette? Hein? Quoi? La libido? Qu est-ce que j avais à voir avec la libido? Tous les regards convergèrent vers moi et je piquai un fard sans rien trouver à répondre. - Il me semble que vous êtes la seule, ici, à avoir étudié la psychologie - Oh! Juste une comment ça s'appelle? une licence Marie pouffa, les autres l imitèrent. - J espère que vous ne verrez pas d inconvénient à collaborer pour la bonne cause, enchaîna Jacques, revenant à Pascal et à David. Je crois que vous êtes les mieux placés pour réussir - Quatre mois, c est tout de même un peu court, avait estimé David avant de se retourner vers Pascal : tu crois que le moteur d Evha sera facile à adapter? - Pas évident Faudra mettre le paquet! 9

10 - C est bien ce qui est prévu. Vous aurez tout ce que vous voudrez, leur avait promis Jacques. Autre chose? Pascal avait dit non de la tête mais David, les bras croisés, se tortillait sur son fauteuil. - Tu sais que tu peux tout dire, l avait encouragé Jacques. - Juste un truc - Oui? - En ce qui concerne le scénario - On ne touche à rien! D ailleurs, nous n en aurons pas le temps. Tout ce qu attend Capstar, c est qu on augmente un peu le nombre de décors, qu on améliore la fluidité et qu on rende, si possible, Evha encore un peu plus sexy. Pour le reste Même s il ne peut y avoir qu un seul chef de projet, je vous fais confiance à tous les deux. Dans l après-midi, Marie m avait appris que Fabien, en accord avec Jacques, avait décidé d abandonner le marketing du prestigieux «Evha Forever» pour se consacrer au suivi des ludo-éducatifs - un secteur marginal habituellement confié à des débutants ou à des stagiaires. J avais trouvé ça bizarre, mais Marie, une fois de plus, avait éclairé ma lanterne. - Fabien va bientôt avoir trente-cinq ans Normal qu il pense à se ranger des voitures. - D accord, c est un peu vieux, admis-je. Mais Jacques a le même âge, non? - Tu devrais savoir, ma petite, que Jacques est hors-concours. Un patron, ça ne vieillit pas, ça profite! * * * Impossible, même en me tordant le cou, d apercevoir la nuque des pilotes. Dehors, l obscurité était totale et le petit coin de cockpit qui s arrondissait juste au-dessus de moi ne renvoyait toujours que l éblouissante pulsation des voyants de contrôle. Etroitement sanglée comme je l étais, abrutie par les produits que l on m avait injectés, tout espoir de rébellion ou d évasion m était interdit. Une douleur lancinante remontait maintenant le long de ma jambe droite. Peutêtre avais-je été blessée. Mais comment et par qui? Tôt ou tard, ce maudit hélicoptère finirait bien par se poser. Il serait alors temps d exiger un minimum d explications 10

11 3 François Gendarmerie de l île d Yeu Lundi 14 avril 1997, 11h34 Derrière la fenêtre de mon bureau, les forsythias étaient en fleurs et, sur la lande, les asphodèles - surnommées «poupounes» par les poètes indigènes - déballaient leurs capuchons cotonneux. Dans le ciel, d un bleu transparent, le noroît, encore un peu frais, donnait la chasse aux derniers stratus. Le printemps harcelait l hiver et moi, plutôt que d aller bourgeonner tranquille au soleil, j étais là à me faire une sève d encre devant cette cochonnerie de portable qui venait, pour la troisième fois, de me recracher sa disquette à la figure. Je m étais pourtant bien battu, quelques mois plus tôt, cramponné à mon antique machine à écrire, quand les allumés du «zéro papier» avaient lancé leur grande offensive. Une Olivetti que j avais achetée à crédit quelques semaines après ma première affectation et qui ne m avait jamais lâché. Pas une panne en vingt ans de service! Du costaud, du tout métal, fait pour être pieusement légué de génération en génération. Et que m avait-on imposé, en échange? Une triste boîte de plastique gris dont le clavier se déglinguait en le regardant, qui bourdonnait toute la journée comme un essaim de moustiques enragés et qui attendait que vous soyez à la bourre pour tomber en rideau. - Kepler! gueulai-je, en désespoir de cause, brandissant cette foutue disquette. Une seconde plus tard, le maréchal des logis-chef Kepler était là, au garde-à-vous, dans l encadrement de ma porte, avec ses bons yeux de terreneuve toujours à l affût d un nageur à secourir. La quarantaine à peine entamée, il avait déjà les tempes grisonnantes et le dos voûté, mon Droopy. Faut dire qu entre sa femme dépressive et son gamin hybride de Rain Man et d Einstein, la vie ne lui avait pas déroulé un tapis de roses! - Impossible de lire ton rapport. Cette saloperie d ordinateur ne veut rien savoir - Ça doit être encore votre lecteur de disquettes, mon adjudant, diagnostiqua-t-il. Enfin, je crois 11

12 Comme notre seul «spécialiste» - un gendarme auxiliaire qui avait brillamment raté Sciences Po - était en permission pour la semaine, nous allions devoir nous débrouiller avec les moyens du bord. - Bon. Le mieux c est que tu m imprimes tout ça sur ta machine, sinon on va encore y passer la journée, décrétai-je. Car, outre un maréchal des logis-chef, quatre gendarmes dont trois de carrière et un OPJ, deux gendarmes auxiliaires, une 4L, une Auverland, 4 mobylettes et un zodiac, ma petite brigade de province s enorgueillissait de posséder deux ordinateurs et une imprimante qui, de temps à autre, acceptait de sortir quelques documents. - Désolé, mon adjudant déplora Kepler de sa voix traînante. Notre dernière cartouche d encre est vide et on n en a plus en réserve. Je viens de faxer la commande aux Sables, mais on ne recevra rien avant le milieu de semaine Que faire quand la technologie se fout, à ce point-là, de votre gueule? Je ne voyais guère qu une solution : en revenir à la bonne vieille tradition orale. - OK! Laisse tomber! Tu vas prendre une chaise et me raconter tout ça de vive voix, d accord? - A vos ordres, mon adjudant! Le temps d identifier ladite chaise, de la prendre, sans l effaroucher, par son dossier, de la tirer sur la moquette, d en positionner les pieds bien parallèlement à mon bureau, d en épousseter le siège d une caresse, d y asseoir précautionneusement sa maigre carcasse et mon maréchal des logis fut opérationnel. - Que voulez-vous que je vous raconte, mon adjudant? - L affaire de samedi soir, pardi! Pas la dernière blague belge! - Oh! C'est pas bien compliqué. D ailleurs, tout a été consigné dans la main courante - Tout, sauf les menus détails qui font les bons rapports. Je t écoute Pauvre Kepler! Un supérieur comme moi, c était pas un cadeau. Mais je me devais de justifier ma réputation et le surnom de «Columbo» dont les Islais( 1 ) m avaient gentiment affublé quelques mois après mon arrivée. - Les pompiers m ont appelé vers deux heures du matin, commença-til. Dix minutes plus tard, Alain et moi, on était sur les lieux. Une villa d estivants sise 20, impasse des Fras, aux Vieilles Vous situez? - Oui. L île d Yeu, c est pas la Patagonie. On en a vite fait le tour! maugréai-je. La suite! - A ce moment-là, le docteur Andrieux était déjà occupé à examiner la victime qui présentait de multiples contusions et un tibia cassé net. La pauvre était mal en point et je n ai pas jugé bon de l entendre avant son évacuation sur Nantes (1) Habitants de l île d Yeu. A ne pas confondre avec de vulgaires iliens. 12

13 Un temps de pause. Inquiet, Kepler guettait ma réaction. - Bon. Parfait! Je n aurais pas agi autrement, le rassurai-je. La suite - Ben, il n y avait que le jeune, là Comment s appelle-t-il déjà? Enfin, le fils Bardin-Cardaillac, quoi! Vous connaissez forcément la famille. Qui ne connaissait pas les Bardin-Cardaillac? De grands bourgeois comme il en pullulait dans ce secteur de l île. Si ma mémoire était bonne, le sieur Bardin-Cardaillac père avait, l'année précédente, remporté le Roland- Garros local où ne s'affrontaient que des VIP en shorts sous le regard blasé de leurs épouses. - Et que vous a-t-il exactement raconté, ce fils Bardin-Cardaillac? - Que lui et sa copine avaient surpris un cambrioleur au moment où ils rentraient chez eux. Qu il avait essayé de l attraper mais que le suspect avait pris la fuite à bord d un 4x4 en renversant la victime au passage. - La voiture était coincée dans l impasse et elle est partie en marche arrière C est bien ça? - Affirmatif, mon adjudant. - Ce qui veut dire que la victime a été heurtée par le pare-chocs arrière - Affirmatif, mon adjudant. - Et vos constatations n ont rien donné. Pas même un bout de clignotant? - Absolument rien, mon adjudant! Devant ma mine dubitative, le brave Kepler ne pouvait pas moins faire que de se justifier avec la dernière énergie : - Avec Alain, on a tout passé au peigne fin. On a même tiré des rallonges depuis la maison pour y voir plus clair On y a bien passé une demi-heure sans rien trouver C est costaud, ces 4x4, vous savez - Empreintes de pneus? - Bernique! Sur le gravier, vous savez ce que c est - Traces de peinture? - Aucune, nulle part - Côté effraction? - Les marques d'un pied-de-biche sur les volets de la porte du salon Un boulot d amateur. - D amateur? - Ben, oui Un morceau de fil de fer aurait suffi à crocheter la targette. De la vraie camelote En résumé : une banale tentative d effraction assortie d un trivial délit de fuite. Durant l hiver, quelques jeunes de l île - des «amateurs» - trompaient ainsi leur ennui en s amusant un peu au détriment des rupins du continent. La routine. Un détail m intriguait pourtant. - Quand vous l avez interrogé, le fils Bardin-Cardaillac vous a bien dit être incapable de fournir le moindre signalement de l agresseur 13

14 - Affirmatif. Remarquez, c est pas étonnant : il faisait nuit noire et le type n a pas dû demander son reste - Sans doute Là où le bât blessait, c était que la victime, entendue deux heures plus tôt par nos collègues de Nantes, avait, elle, déclaré que son copain avait bien failli démolir le cambrioleur qui ne lui avait échappé que de justesse en s enfermant dans sa voiture. Même à la seule clarté des étoiles, difficile de se bouffer le nez sans mettre un visage derrière. - Lorsque vous l avez invité à témoigner, comment a-t-il réagi? - Ben Il était encore sous le choc : sa copine venait d être évacuée par hélicoptère, alors, évidemment - Evidemment quoi? - Ben Il m a envoyé balader J ai dû lui faire porter une convocation pour qu il accepte de collaborer - Et que t a-t-il raconté, tout à l heure? - Rien de plus que ce qu on savait déjà. De toute façon, c est quand même que la victime, mon adjudant. Enfin, l ami de la victime A quoi bon lui chercher des poux dans la tête? Sacré Kepler! Pour lui, toutes les victimes étaient évidemment innocentes! - Au fait, en ce qui concerne Guillaume ajoutai-je, évoquant son rejeton à l intelligence oscillante. - Oui, mon adjudant? - Je ne crois pas que sa place soit dans ton bureau, surtout quand tu auditionnes un témoin - Je sais bien, mon adjudant. Mais, ce matin, impossible de le décider à aller au collège et comme Clotilde devait passer voir sa mère sur le continent Elle lui avait collé le phénomène dans les pattes! Pas très élégant. Mais comment en vouloir à cette sainte femme de chercher, de temps à autre, à s'aérer le spleen? De là à laisser ma brigade territoriale se transformer en halte-garderie - Bon! On ne va pas en faire un plat, tranchai-je. Mais tâche d'éviter que ça se reproduise! - A vos ordres, mon adjudant. En attendant, et pour en revenir à l'affaire des Vieilles, on allait, pour commencer, devoir essayer de retrouver le type au 4x4. Combien de ces engins pouvait-il circuler sur l île pendant les vacances de Pâques? Quelques dizaines sans doute, y compris les véhicules de location. De quoi me distraire un peu du train-train. A la bonne heure! Les citernes de fuel siphonnées à la brune et autres ivresses sur la voie publique n avaient jamais été ma tasse de thé. 14

15 4 Juliette Nantes, C.H.U. "Hôtel Dieu" Mardi 15 avril 1997, 10h27 Plutôt joli garçon mon gendarme dans son uniforme tiré à quatre épingles. Quand il s était présenté, la veille, et qu il avait respectueusement retiré son képi avant de venir s asseoir à mon chevet, j en avais presque oublié ma jambe plâtrée et l énorme hématome qui me déformait la hanche droite. Je lui avais tout raconté. Sans rien omettre. Pas même les sueurs froides que m avait données mon évacuation en hélicoptère. Il avait eu l air satisfait et je l avais regardé partir, à regret, persuadée de ne jamais le revoir. De toute façon, j aimais Pascal et je n avais rien d une Messaline, alors Cela ne m avait pourtant pas empêchée de déplorer l hirsute de ma coiffure et le négligé de ma tenue - je n avais pas changé de pyjama depuis trois jours! - lorsque, juste après le petit déjeuner, il m était, à nouveau, apparu flanqué de l accorte infirmière cap-verdienne qui le dévorait des yeux. - Désolé de vous déranger à nouveau, mademoiselle - Oh! Vous ne me dérangez pas, au contraire! avais-je protesté en me redressant vivement sur mon oreiller. Ma famille est à Rouen et je n ai pas voulu l inquiéter Depuis hier, je n ai pas eu d autre visite que la vôtre. La niaise! Quel besoin avais-je de lui raconter tout ça? Son képi sous le bras, il s était timidement avancé jusqu à la tête de mon lit avant de déplier ses formulaires. - La gendarmerie de l île d Yeu voudrait encore quelques précisions J espère que ça ne vous ennuie pas - Je suis à votre disposition - Quand vous êtes parvenus sur les lieux, avec votre euh compagnon, qu avez-vous vu exactement? Il avait hésité! Derrière mes lunettes de guingois, mon regard mouillé avait fait son petit effet. S il aimait les répétitions, pourquoi l en priver? - Quand nous sommes arrivés devant la maison de Pascal, le cambrioleur était occupé à forcer les volets de la porte d entrée, ressassai-je donc. Comme on n avait pas fait de bruit, il a mis un moment avant de nous apercevoir. Personnellement, j étais morte de trouille et j aurais préféré qu on fasse demi-tour 15

16 - A quelle distance étiez-vous de l individu quand il a réagi? Moi et mon appréciation des distances! - Environ vingt mètres A peu près - Vous n avez pas pu le dévisager? - Non Il faisait nuit, vous savez. J ai juste eu le temps de noter qu il était assez grand et mince - Pas de torche électrique? - Si, comme je vous l ai dit hier. Mais elle était posée par terre et n éclairait que ses jambes - Quand votre compagnon s est précipité vers lui, qu avez-vous fait? - J ai essayé de le retenir. J avais peur que l autre soit armé - Vous êtes donc restée là où vous étiez? Comme une poule mouillée, oui! Pas du tout l héroïne dont devait rêver mon viril intervieweur. - Oui lui répondis-je sobrement. - Que s est-il passé ensuite? - Pascal lui a couru après et a réussi à le rattraper au moment où il allait ouvrir la portière - Y a-t-il eu voie de fait? - Oh! Pas vraiment! Pascal l a juste maintenu un instant le dos contre le capot mais l autre ne s'est pas laissé faire - L individu a réussi à lui échapper? - Oui. Il a renversé Pascal et a fini par sauter dans sa voiture. - Il a démarré tout de suite? - Non. Le moteur a calé plusieurs fois. Et puis, il est brusquement parti en marche arrière sans attendre que je m écarte Ma dernière réponse consignée, il resta un instant, songeur, à mâchonner le capuchon de son stylo. De belles rides bien parallèles creusaient son front parsemé de juvéniles taches de rousseur. - Pensez-vous que votre compagnon ait eu le temps de dévisager son agresseur? - Sûrement! affirmai-je pour nuancer aussitôt : enfin, c est possible Sans savoir pourquoi, j eus soudain l impression confuse d être en train de gaffer. - Possible? releva-t-il. - Oui Encore que, dans l obscurité Je vous rappelle qu il faisait nuit noire! - Pas tout à fait, mademoiselle Sur ces mots, il baissa enfin le regard vers sa dernière feuille quadrillée qu il acheva silencieusement de noircir. - Si vous voulez bien signer ici me proposa-t-il, son travail achevé, en me tendant son stylo. Je m exécutai machinalement. Qu avait-il voulu dire par : «Pas tout à fait, mademoiselle»? Il fallait impérativement que je le lui demande. Ce 16

17 que je fis au moment où, serviette de cuir râpé sous le bras, il ajustait son képi. - A l heure précise où se déroulaient les faits, l un de vos proches voisins tirait un feu d artifice pour fêter son anniversaire, me dévoila-t-il. Information transmise par le chef de brigade de l île d Yeu. Ce qui explique sans doute que l individu n ait pas entendu vos pas sur le gravier Je tombais des nues. Un feu d artifice! Totalement occulté! Pour un peu, on allait m accuser de faux témoignage! - C est incroyable, mais ça m était totalement sorti de la tête! bramaije. Je vous jure que c est la vérité! - Sans aucun doute. Sous le coup d une forte émotion, la perception peut devenir très sélective. Sans compter l amnésie passagère, classique chez les accidentés de la route Ne vous inquiétez pas, tout cela n a aucune importance. - Mais pour Pascal? - Votre compagnon? Un simple témoin. Faillible comme tous les témoins. Si mon collègue de l île d Yeu n avait pas fait le forcing, je vous aurais, personnellement, volontiers dispensée de cette inutile formalité. Il était sur le point de refermer la porte derrière lui : - Que voulez-vous, dans la gendarmerie, c est comme partout : on a nos maniaques! Soignez-vous bien et oubliez tout ça! Dieu merci, bien calée contre mes oreillers, je ne risquais pas de tomber à la renverse. Ainsi donc, Pascal s était encore débrouillé pour se coller une sale affaire sur le dos et provoquer la vindicte d un «maniaque» qui n aurait de cesse de le harceler jusqu aux aveux. Existait-il un quelconque rapport entre ce stupide accident et ce qui s était passé à la CTRL quelques semaines plus tôt? L arrivée de l infirmière cap-verdienne avec son plateau-repas me tira, quelques instants, de mes sombres méditations. - Mignon, votre visiteur. Vous en avez de la chance! C est à cause de votre accident, sans doute - Ben, oui - Remarquez, moi, dans ces conditions, je veux bien qu on me casse aussi une jambe Paraît que les plâtres, ça excite les hommes! Sa franche polissonnerie était presque parvenue à me dérider. Mais la vue des endives trop cuites et de la tranche de jambon décolorée me replongea, ex abrupto, dans mes idées noires. Pascal avait menti et, à cause de moi, les enquêteurs ne tarderaient pas à le lui reprocher. Trop tard, hélas, pour me rétracter et je ne me sentais pas la force de décrocher mon téléphone pour lui avouer ma bévue ; il aurait été capable d en perdre un peu plus les pédales. S il avait refusé de donner le signalement du cambrioleur, c était, à l évidence, qu il le connaissait sans, pour cela, être en position de le 17

18 dénoncer. Il ne pouvait cependant pas s agir d une personne de notre proche entourage : même à vingt mètres de distance, je l aurais forcément reconnue - surtout dans les lumières d un feu d artifice! La maison des Vieilles n ayant pas été choisie au hasard, l inconnu devait avoir l intention d y dérober un objet précis mais, à part ses vêtements et sa trousse de toilette, Pascal n avait, ce soir-là, laissé sur place qu un «microcassette recorder» et son ordinateur portable. J hésitai avant de parier, in fine, sur un troisième élément : un manche de couteau, propriété du groupe «Further Führer». * * * Cela avait commencé en même temps que le lancement du projet «Evha Forever» commandité par Capstar. Malgré les réticences de David - et, sans doute, à cause d elles - Pascal avait décidé de corser encore la sauce en s inspirant, pour le design et l ambiance générale, d une esthétique IIIème Reich. - Qu est-ce que tu m emmerdes avec ta politique! s était-il emporté le jour où Eric avait refusé d intégrer un fichier au nom de ses convictions personnelles. Ici, on ne vend pas des idées! On vend du plaisir, des émotions! Tu piges? Quoique peu convaincue par l argumentation, je m étais interdit de la discuter ouvertement. - Règle number one : ne jamais se référer à un support has-been, m avait-il, une autre fois, enseigné alors que je m étonnais de ne jamais voir de livres sur sa table. Internet vaut toutes les bibliothèques du monde! J ai même réussi à y piquer des trucs interdits en France. Pays de blaireaux! La démonstration qui avait suivi m avait laissée pantoise. En quelques secondes était apparue, sur l écran de son ordinateur, une multitude de fenêtres où des images d Hitler, de croix gammées, de louves romaines et d insignes SS illustraient les plus hallucinants propos du style : «Ne vous méprenez pas : nous sommes pour un pouvoir total et absolu de la race blanche sur le monde!» Concentré sur sa recherche d éléments graphiques inédits, Pascal rigolait : - Des conneries tout ça! Y a que des coincés comme Eric pour les prendre au sérieux! Son «politiquement correct» commence à me brouter sérieux! 18

19 J appris bientôt que, tout près de nous, à Neuilly, quelques désaxés, collectionneurs d objets de la seconde guerre mondiale (de la Croix de fer à des petits films de propagande en passant par les horaires des trains de la mort annotés par un fonctionnaire de Dachau), projetaient, à leur tour, de créer un site Internet. Freinés par la législation française, ils s étaient provisoirement réfugiés sur un serveur australien et avaient dû accepter de se soumettre à la «Netiquette»( 1 ) qui voulait qu aucun «newsgroup» ne puisse s exprimer sans qu une consultation démocratique ne lui ait préalablement permis de recueillir au moins soixante-six pour cent d avis favorables. «Le Courrier International» en avait parlé dans sa rubrique «Multimédia» signalant, au passage, la mobilisation des étudiants de Jussieu bien décidés à faire obstacle au groupe «Further Führer». Pascal était, par hasard, tombé là-dessus. - Bonjour la police de la pensée! avait-il fulminé. Font chier ces cons d intellos! Le soir même, prétextant un travail à finir, il avait attendu d être seul dans les locaux de la CTRL pour allumer, un à un, les trois cents ordinateurs de l étage et truquer le vote. C est pour me raconter cet «exploit» qu il m avait réveillée à deux heures du matin! - Niquée la Netiquette! se rengorgeait-il dans l éblouissant halo de ma lampe de chevet. Jussieu va en perdre ce qui lui reste de faculté! Ce n est que le lendemain que je compris vraiment ce qui s était passé. Vers midi, il vint me rejoindre à la cafétéria avec des airs de conspirateur : - Les types de «Further Führer» viennent de m envoyer un pour me remercier. En échange, ils vont me filer gratuitement toute leur documentation! Trop mortel, non? Mortel, en effet! Tellement mortel qu il se mit à courir à Neuilly dès qu «Evha Forever» lui en laissait le temps. Réunions auxquelles je refusais de participer de peur de me retrouver coincée entre deux skinheads défoncés à la bière. Emballés dans des journaux ou des bouts de papier kraft, de mystérieux objets, utilisés par Pascal pour ses modélisations, commencèrent à transiter par notre domicile. Un jour, l un d entre eux s égara - oublié dans le métro aux dires de Pascal -, et ce fut toute une histoire. Vingt-quatre heures plus tard, en rentrant du cinéma, nous retrouvâmes la porte de notre appartement fracturée. Les vandales avaient tout mis sens dessus dessous sans rien emporter. Sur le mur de l'entrée, une croix gammée noire dégoulinait jusque sur la moquette. (1) Code moral des internautes. 19

20 - Des malades, ces mecs! s était-il pincé. Tout ça pour un putain de manche de couteau à moitié rouillé! Mésaventure qui ne l empêcha pas de rester en contact, par courrier électronique interposé, avec les meilleurs graphistes du groupe «Further Führer», lesquels, mordus de jeux vidéo, continuèrent de l approvisionner. Déjà fatigués de ses plaisanteries douteuses, les membres de son équipe finirent par repérer son manège et se retournèrent progressivement vers David. Une manière, pour celui-ci, de récupérer, en douceur, le pouvoir. De plus en plus isolé, Pascal, pourtant officiellement chef de projet, dut bientôt se battre avec acharnement pour imposer ses idées. La situation devint vite intenable et je commençais à m inquiéter. - Qu est-ce que tu attends pour en parler à Jacques? lui demandai-je un soir de grand abattement. C est quand même lui le patron, non! - Et puis quoi encore? On n est plus à la maternelle! De toute façon, ces nazes n arriveront à rien sans moi, alors - Mais, tout seul, tu n y arriveras pas non plus! m insurgeai-je. Si ça continue comme ça, «Evha Forever» ne sera jamais terminé à temps! - T inquiète! Je sais ce que je fais! Ce jeu restera mon jeu, que ça leur plaise ou non! Cahin-caha, le travail se poursuivit donc dans une atmosphère de plus en plus délétère jusqu à ce matin du début du mois de février. Après une nuit blanche passée à vérifier le travail de ses programmeurs, Pascal n était revenu à la CTRL qu en fin de matinée poursuivi par une épouvantable migraine. Il lui fallait, d urgence, prévenir David de la petite erreur que celui-ci avait commise dans sa partie de programme ; erreur que mon obsessionnel avait repérée au cours de sa nocturne inspection. Mais il n avait pas eu le temps de saluer son copain qu Eric jaillissait comme une furie de la cafétéria en brandissant un exemplaire de «Heil! Ça fait mal!», le brûlot édité par les «humoristes» du groupe «Further Führer». - Enfoiré! avait-il hurlé. Ça ne te suffit plus de bourrer les urnes avec nos ordinateurs et de nous prendre la tête avec ton jeu à la con! Faut maintenant que tu fasses de la propagande! Comme Pascal, trop embrumé pour comprendre ce qui lui arrivait, restait planté là, David, le grand médiateur, s était dressé : - Eh! Oh! Keep cool, Eric! Son «jeu à la con», c est aussi le nôtre, je te signale! Bien vu, pour une fois! Mais Eric était trop excité pour se laisser démonter aussi facilement. - Et son torchon raciste? On doit tous s abonner? avait-il éructé en lui collant «Heil! Ça fait mal!» sous le nez. Tu crois que c est par hasard que ce fils de pute a laissé traîner ça à la cafét? 20

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