Histoire Internationale Contemporaine II J. Batou. Islam et mondialisation: de Mahomet à nos jours - Introduction

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "Histoire Internationale Contemporaine II J. Batou. Islam et mondialisation: de Mahomet à nos jours - Introduction"

Transcription

1 Histoire Internationale Contemporaine II J. Batou Cours: Islam et mondialisation: de Mahomet à nos jours. Nous envisagerons l'islam non seulement comme une religion, mais aussi comme un système de pensée et une organisation socioconomique spécifiques. Son essor est inséparable de celui des marchés, et ceci dans une aire géographique en constante expansion sur trois continents (Asie, Europe, Afrique). Nous aborderons successivement quatre grandes thématiques: 1. La lente maturation de la "civilisation musulmane", du 7e au 17e siècle; 2. Le choc de sa rencontre avec l'occident moderne, du 18e au 20e siècles; 3. L'apparition d'un "islam métissé" parmi les minorités issues de la traite et de l'immigration en Amérique et en Europe, mais aussi d'un racisme islamophobe; 4. Les grandes controverses sociales et économiques au sein du monde musulman (condition des femmes, capitalisme, pouvoir politique et émancipation sociale). L'exposé sera accompagné de documents (textes, iconographie, films) et s'efforcera de susciter la discussion. Islam et mondialisation: de Mahomet à nos jours - Introduction Hypothèse de départ du cours : il y a une très forte composante de la mondialisation dans l histoire de l Islam, une sorte d internationalisation dès sa création. En effet, il se caractérise dès le départ par des flux commerciaux porteurs d idées et facteurs de mouvances humaines ; la mondialisation n est donc pas un phénomène du 20 ème siècle. L Islam est une construction qui résulte d un phénomène avancé d échanges et d influences réciproques sur un très large territoire et ce, dès le 6 ème siècle. Son évolution est marquée par des processus de mondialisation sur d énormes territoires. Ainsi, en adoptant une approche macro-.historique liée à l environnement, aux systèmes économiques et culturels, on peut tenter de faire émerger son évolution au-travers l espace et le temps. Le plan du cours comporte 14 points particuliers retraçant les grandes étapes de l Islam. 1. Naissance et expansion de l Islam L Islam se trouve porté par l accélération des relations commerciales et des échanges. 2. L expansion de l Islam en dehors de l épicentre musulman 3. Le monde musulman en tant que vecteur de transmission de la science Le monde musulman s enrichit progressivement de connaissances scientifiques dans différents domaines et, au-travers son expansion, les lèguera aux autres civilisations. 4. Le monde musulman en tant que vecteur de transmission de la civilisation judéo-chrétienne L Islam serait un mixte d une sélection faite de certains éléments de religion judéo-chrétienne. 1/46

2 5. Le monde musulman en tant que seul adversaire et interlocuteur de la Chrétienté institutionnelle Au cours du Moyen-âge, l Islam est désigné comme l altérité par la religion judéo-chrétienne. De ce fait, il a permit une décentration des chrétiens par rapport à leur propre culture. 6. Le monde musulman en tant que premier et principal front de l expansion de l Europe moderne du 17 ème au 18 ème siècles au-travers les exportations commerciales 7. Le monde musulman en tant que zone de modernisation Ayant reconnu la montée des transformations européennes telles les Lumières et la Révolution industrielle, le monde musulman va être le principal territoire à tenter des expériences de modernisations et d industrialisations importantes. Il s agit d imiter les aspects positifs du développement de l Europe sur le plan culturel, scientifique et industriel. 8. Le monde musulman en tant que terrain privilégié de la colonisation européenne moderne Il est un terrain privilégié pour ce qui est de la période dite «classique» de la colonisation européenne et de l impérialisme; c est-à-dire du 19 ème au 20 ème siècle, la période de partage du monde périphérique par les puissances européennes. Exemple : inauguration du Canal de Suez en tant que principal tremplin de la colonisation européenne en Le monde musulman en tant que champ d expérience important de la colonisation informelle, ou dite «indirecte» Il s agit d une colonisation indirecte dans le sens où elle se fait hors de la mise en place d un processus d annexion territoriale d une administration coloniale. On parle d une dépendance informelle de pays non colonisés (Empire Ottoman, Perse, ). De plus, la décolonisation du monde musulman étant précoce, il s agit de la première région à donner naissance à des Etats-clients ; Etat non colonisé soumis à une autre puissance au-travers différents moyens (dettes, ). Cette colonisation indirecte est contemporaine à la colonisation classique qui s opère entre 1830 et 1960, mais ces territoires ne sont pas colonisés à cause de la concurrence entre puissance coloniale et les accords qu elles passèrent pour ériger des zones d influences. Ainsi, dans le monde musulman, toutes les différentes sortes de colonisation ont été mise en œuvre. 10. Le monde musulman en tant que laboratoire d une grande diversité d action et de réactions culturelles, religieuses et nationales Il s agit d une réaction sociale par rapport à la domination impérialiste de l Europe (exemple : Islam politique, mouvements socialistes et mouvements nationalistes). Le terrain est labouré par toute une série de courant souhaitant s opposer à la domination européenne et à s en émanciper. 11. Le monde musulman en tant que terrain privilégié de l expérience de la décolonisation consensuelle et de la lutte de libération nationale, et en tant que centre de gravité politique du mouvement de non-alignement A nouveau, toutes sortes de décolonisation sont vécues dans le monde musulman, que ce soit autravers un commun accord ou au-travers une lutte acharnée pour l émancipation nationale (ex : Algérie). C est aussi dans ce territoire qu émergera le mouvement des non-alignés, érigé par Sukarno et Nasser (et Nehru, non musulman). 2/46

3 12. Le monde musulman en tant que l un des domaines du développement du néocolonialisme, contemporain à la monté de l hégémonie des USA sur le monde Le Moyen-Orient est l épicentre des réserves pétrolières ; choses que les USA souhaitent contrôler directement. De plus, il s agit d une zone où s opère la colonisation des territoires occupés de Palestine. Finalement, il s agit du monde musulman en tant que territoire où ont lieu les guerres les plus destructrices de notre ère et ce, pour l établissement d Etats «alignés» (ex : Irak, Afghanistan, ). Il n y a pas d autre région au monde qui cumule trois phénomènes aussi explosifs. 13. Le monde musulman en tant que foyer de courants très divers qui se réclament de l Islam politique contemporain Ces courants, au pouvoir ou dans l opposition, sont soucieux de leurs influences nationales. N étant pas unifiés au niveau national, il y a une réflexion et un travail par rapport au monde et à la perception de ce dernier sur le courant islamique en question (prosélytisme, revendications ouvertes, vision à défendre et à exporter). Ce mode de comportement interfère avec la politique international et les musulmans des pays à majorité non musulmane ; ces derniers étant dans une situation délicate les poussant à devoir se positionner. 14. Le monde musulman en tant que centre du débat politique en Europe et aux Etats-Unis Il est au centre des débats car : - Il tend à constituer la nouvelle figure de l ennemi (représente l image du terrorisme islamique, des Etats voyous, du fondamentalisme, ). Il est la cible d une construction d une figure de l ennemi face au monde libre et ce, sous sa forme violente et radicale. - Les migrants de confessions musulmanes qui vivent aux USA et en Europe sont nombreux. A cela s ajoute toutes les personnes converties. Ces migrants sont réputés difficilement assimilables car incompatibles avec les valeurs du monde occidental. Les buts du cours sont d acquérir des bases historiques sur l essor des civilisations musulmanes et leurs rencontres avec le monde occidental (vision macro-historique) ainsi que sur l Islam hors de ses terres et lié au débat actuel en Europe et aux USA (vision socio-historique contemporaine). Chapitre 1 : la bannière verte de Mahomet et l expansion du commerce mondial Il s agit d analyser la trajectoire historique de l Islam dès la période de Mahomet ; c est-à-dire dès le 7 ème siècle. Ici, le lien est fait entre la naissance et la distribution de l Islam, et l expansion du commerce mondial. 1.a Le contexte régional (au sens large) On retrouve quatre grands ensemble politiques : l Empire Byzantin ; l Empire Perse Sassanide ; le royaume d Himyar ; le royaume d Axum [voir carte] Mahomet voit le jour à La Mecque (Mecca, une ville de ce qui est aujourd hui l Arabie Saoudite) en environ 570. La Mecque est la principale ville côtière du Hedjaz, et donc principal centre de l Arabie Saoudite ; cette zone est une des positions privilégiées pour ce qui est du passage de marchandise dans 3/46

4 le Croissant Fertile. En effet, les flux commerciaux Nord-Sud sont importants et traversent le Hedjaz. C est donc dans cette région que l on retrouve des clans dominants grâce au commerce émergent ; ces derniers deviennent de plus en plus importants, dominent la ville de La Mecque et prennent un rôle important dans le commerce. Il y a aussi un flux Est-Ouest en provenance du Golfe Persique ; le Hedjaz est donc un nœud commercial important. 1.b Le contexte politique L Empire Byzantin est allié à Axum, tandis que l Empire Perse Sassanide est allié à Himyar. C est une période de guerre entre les deux empires ; cette dernière est très coûteuse. En conséquence, cette concurrence entre les deux puissances et leur mutuel affaiblissement favorisent le Hedjaz (point de passage important). Le Hedjaz n est pas un Etat ayant une politique étatique militaire mais un réseau de comptoirs commerciaux et lieu de développement culturel et spirituel dû aux contacts entre différentes communautés (chrétiens, juifs, ). Ces échanges sont favorisés par les migrations arabes : tendance des nomades à se déplacer dans le Croissant Fertile pour ensuite se sédentariser. Les marchands arabes du Hedjaz s enrichissent et ont de nombreux contacts avec des chrétiens et des Juifs ; ces derniers n étant pas toujours d accord au sujet de leur propre religion (différents mouvances telles que les Nestoriens ou les Monophysites), les contacts ne s en retrouvent que plus variés et enrichissant. Pour ce qui est des Monophysites, ce sont des chrétiens qi considèrent J.-C n est que de nature divine et que ce n est donc pas du tout une homme, ce qui entraîne à des conflits avec le Concil ; ce dernier tranche en affirmant que J.-C est, de manière inséparable, moitié dieu et moitié humain, quiconque dit autre chose est un hérétique. En ce qui concerne les Nestoriens, J.-C est essentiellement un homme, ou deux personnes séparées (un dieu et un homme). Il se crée de nombreux contacts, échanges et discussions sur ces questions entre personnes de différentes confessions ; Mahomet, comme d autres, a beaucoup suivi et écouté ces discussions. En plus des Chrétiens et des juifs, il y a l Empire Perse Sassanide, adepte de Zarathoustra. La région est donc un carrefour idéologique et théologique allant dans tous les sens et tournant autour du débat poly/monothéisme. P. Crowe : elle développe une thèse selon laquelle l Islam est né dans le Nord car La Mecque était trop isolée pour permettre une telle conjonction d idée et de personnes ; thèse réfutée de manière générale. 2. Ordre social du Moyen-Orient à cette époque Le Croissant Fertile et alentours peut être considéré comme le point de contact de plus grand nombre de routes commerciales de l Asie et ce, bien avant l Islam ; cette région est un des principaux nœuds de communication du monde connu. Ensuite, c est une région qui mélange des régions très fertiles (ex : Mésopotamie, Vallée du Nil, ) avec des régions semi-arides. Ces écosystèmes favorisent sur le plan social un équilibre particulier entre les Seigneurs de la terre (puissances assises sur les revenus de l agriculture) et les commerçants, entre les propriétaires fonciers et ceux qui transportent des marchandises d un point A à un point B. Les commerçants bénéficient de la collaboration des Bédouins (éleveurs et petits cultivateurs dans les Oasis) qui contrôlent les moyens de transport des zones semi-arides. En s associant, les marchands disposent d une capacité «militaire» dans les zones semi-arides et donc d une meilleure capacité marchande, en partie grâce à la logistique et à la protection offerte par les tribus nomades. Le marchand n est plus aussi démuni face à la puissance exceptionnelle des grands Empires et des Seigneurs de la terre. De plus, ils sont intéressés par le fait de fonder les rapports sur un ordre régulateur où l individu est très important et a une vie unique (pas de réincarnation) et passera en 4/46

5 jugement à la fin de sa vie (riche ou pauvre, la balance est la même pour tous) ; on voit ici le lien entre le développement du monothéisme et l importance du rôle social des marchands. Le message est que mal agir sera puni ; une inspiration égalitaire liée au monothéisme pousse les marchands à ne plus avoir peur des grandes puissances car il y a une justice divine qui jugera les actes de chacun. Ici, la religion monothéiste introduit l idée d une égalité utopique poussant les individus à agir en fonction de la notion de jugement dernier. Ces différents courants aux contacts et interactions fécondes expliquent la naissance des trois principales religions dans le même bassin géographique. Les caravanes sur lesquelles les Bédouins s enrichissent proviennent de région moins riches mais qui, à force de voyages et de contacts avec d autres régions et d autres sociétés, leurs donnent une vision synthétique des civilisations environnantes. Cette connaissance globale de leurs environnements leur donne une certaine avance sur la compréhension géopolitique de la région (vision globale et recul) ; ils sont des «nains assis sur les épaules de géants, mais qui voient bien plus loin que ces derniers». Les Bédouins se nomment eux-mêmes «Arabes» ; ce sont des clans avec peu de hiérarchie sociale et une société solidaire. La peur des représailles (pratique en vigueur pour réparer un crime subi) les poussent à tenter de trouver un accord pour éviter l autodestruction (violence limitée). 3. L Arabie de Mahomet Une part croissante des relations commerciales de la région va passer par les réseaux contrôlés des par les familles de marchands riches de La Mecque (à l origine, des Bédouins). C est une période où les Perses sont en train de gagner la guerre contre l Empire Byzantin ; les zoroastriens sont aussi protecteurs des juifs, ce qui implique une diffusion des idées bibliques. La tendance est au fait de se tourner vers des religions universalistes et centrées sur l individu. Des Juifs sont assez présents et s installent dans des Oasis. C est une période où il y a un besoin pour ces marchands d aller vers une religion monothéiste de l individu ; or, le judaïsme, tout comme le christianisme, ne convient pas. Ainsi émerge l idée de créer un mouvement propre aux Arabes en écartant les mouvances aux nombreuses idoles, tout en ramenant Allah (dieu) sur le devant de la scène. L Islam apparaît donc et est présenté comme l aboutissement des religions du Livre, en tant que meilleur interprétations et compréhension par rapport aux autres religions, en tant que courant présentant Allah comme le véritable dieu du Livre. Ils se réapproprient donc d anciennes traditions des religions de la Bible pour en faire une nouvelle mouvance. «Les voies étaient ouvertes à l homme de génie qui saurait [répondre à ce besoin]». 4. Les premiers pas d un Prophète (environ ) Au début du 7 ème siècle, l Arabie est sur un plan privilégié, qui pousse au développement de la poésie islamique et, au vu de son succès, contribue à rapprocher les différentes formes de la langue arabe et les différents dialectes et ce, à cause de ses qualités exceptionnelles du point de vue artistique et linguistique. On constate une importance de la scansion (autonomie du rythme et de la musique sur le contenu ; c est-à-dire que ce dernier n est pas des plus importants au vu de tout ce qui se transmet au travers le rythme et la musique). Le prénom de Mahomet a été traduit dans toutes sortes de langues et de cultures (Memet, Mamadou, ) et est un des noms les plus utilisés. Mahomet naît dans un clan important mais déshérité (pauvre) de La Mecque en 570, il est sans père et orphelin de mère à 6 ans. Il est recueilli par son grand-père pendant ce temps, puis par son oncle. Il est victime de tragédies humaines durant son enfance. 5/46

6 Eduqué par son oncle, il va devenir chamelier et commerçant avisé ; ce statut de commerçant le pousse aux rencontres et à la réflexion, et développe des intérêts pour l échange et l acquisition de connaissances divers et variées. A 25 ans, il épouse une veuve plus âgée (environ 40ans), relativement aisée et qui va l aider et lui donner 4 filles (les seuls enfants qui survivront). Sa vie est connue par des récits (hadiths) dont les plus anciens remontent à 120 ans au moins après les faits. Quel crédit peut-on bien leurs donner? Face à cette questions, il s est agit de comparer scrupuleusement ces hadiths et d essayer d en identifier la chaine de transmission afin d évaluer leurs validités. Ainsi, si les chaines sont connues, que les versions convergent et son vraisemblables, le hadith est déclaré crédible. Mais même après ça, il y a des divergences sur l importance et la validité à leurs donner suivant la branche de l Islam en question (ex : les Sunnites et Chiites sont en conflit sur ce genre de question). Conflit entre le Coran et les hadiths : est-ce que ces derniers sont à prendre à la lettre (ex : port du voile, lapidation, ) alors que le Coran n en parle pas? Physiquement, Mahomet est décrit comme un homme, il n est pas dieu ou fils de dieu, mais juste un homme qui reçoit une révélation. C est un marchand prospère et son langage dans le Coran est imprégné du vocabulaire commercial (ex : apurement des comptes). Il s enrichit mais n est pas satisfait de sa vie. En effet, il n arrive pas avoir de fils vivant dans une société patriarcale, et reste fidèle à sa femme, ce qui ne lui permet pas de tenter d avoir un fils avec une autre. Sa vie est empreinte de retenue et de règles de comportements strictes. Il en viendra à souffrir de son confinement dans le commerce et de la non exploitation de ses capacités réflexives et spirituelles. C est ainsi qu il prend la décision de régulièrement se retirer pour méditer et mettre à profits ses capacités philosophiques ; on le qualifie de «harif», mystique, vrai croyant qui proteste et révolutionne les choses en brisant les tabous, qui ne respecte pas les valeurs humaines qui seraient contraire à la vérité. Il poursuit donc une quête spirituelle dans une grotte près de La Mecque, et c est dans cet endroit, à l âge de 40ans (en 610) qu il aura «la vraie vision comme le surgissement de l aube», il entend une voix qui lui dit «tu es l envoyé de dieu» puis des paroles ordonnées offrant un message clair. Cette est, dans la religion musulmane, la voix de l ange Gabrielle devant lui transmettre la parole de dieu. Il va retenir ses paroles et l exprimer de manière poétique à sa femme dès son retour chez lui. Dès lors, ils commencent à retranscrire par écrit les phrases révélées. Depuis cet instant et jusqu à sa mort, il entendra cette voix telles des révélations divines et, à chaque fois que cela se produira, les transmettra. Chaque personne de son entourage se mettra à les écrire sur les divers supports accessibles, puis à les lire. Il y aura en tout 114 sourates provenant de nombreuses révélations qui se sont produits en deux phases : - 1 ère phase à La Mecque : 90 sourates sur dieu, l homme et sa création ; vision cosmologique et éthique des rapports humaines - 2 ème phase à Médine : 24 sourates portant sur l organisation de la communauté et de la société 5. Quant et comment le Coran a été écrit? Il fau admettre comme point de départ que le Coran est effectivement un texte que Mahomet a élaboré ; c est-à-dire un texte qu un auteur inspiré par dieu qui, convaincu, peut recevoir cette révélation et la rapporter à ses proches disciples ; ces derniers vont petit à petit prendre note des révélations sur différents supports de fortune. Comment le livre à été construit? Tous ces morceaux sont-ils présents dans la version première, et tous de Mahomet? Qui a construit le texte dans sa version définitive? 6/46

7 Une bonne partie du livre a dû être faite du vivant de Mahomet, mais le support étant oral, il a dû être complété par ses successeurs : les califes. En effet, c est sous les trois premiers califes que le Coran tel qu on le connaît a été construit, ce qui laisse une petite marge d interprétation quant à l exécution du travail des successeurs de Mahomet par rapport à ses volontés ; c est-à-dire, la marge d interprétation relative à la finalisation du livre par les Califes avec la volonté d être fidèle aux volontés de Mahomet. Ainsi, des choses ont pu échapper à l écriture du Coran ; ce dernier a été, selon une majorité d avis, écrit au milieu du 7 ème siècle. De plus, le Coran a été écrit dans une langue où il manque des signes diacritiques car le sens ne pouvait être figé; c est-à-dire qu elle était probablement : - peu précise et ouverte à une interprétation à différents niveaux - la collecte des révélations n a sûrement pas été totale - l organisation par trois successeurs différents implique une marge d erreur à considérer 6. Discours social de l Islam naissant Toute foi monothéiste a pour principe de placer chacun sur un pied d égalité face à dieu : riche o pauvre, on le jugera sur ses actes et le châtiment sera terrible, tout comme la récompense sera merveilleuse. Pour le Coran, le paradis est quelque chose de répondant aux aspirations humaines (sensualité, désirs,..). La naissance de l Islam arrive à un moment où la cohésion sociale de la région est ébranlée par l enrichissement dû au trafic international. En effet, cet montée en puissance du commerce et des valeurs vénales met en péril la solidarité traditionnelle faisant partie intégrante, et est donc nécessaire, des pratiques sociales. Cela est donc une menace de fracture sociale et de problème de cohésion. Les premiers musulmans : esprits libres et courageux des clans les moins influents. Il y a aussi des non mecquois, des esclaves affranchis ou non et des sans clans. Suite au discours de protestation sociale de Mahomet, les puissants de l époque à La Mecque voient en lui une menace car étant le confident de dieu, il a du pouvoir et inspire donc une crainte énorme aux autorités. Les puissants de La Mecque ont très peur car ils peuvent en perdre leur influence ; la priorité va donc à la répression sur les partisans du prophète et surtout les plus faibles. Mahomet reste relativement protégé des puissants de La Mecque grâce à son appartenance à un clan et n est pas directement victime de cette répression, excepté au-travers une certaine marginalisation. On assiste ici au premier exode de partisans en Abyssinie. En 619, il perd son oncle Abou Talîb et son épouse Kadija, ce qui va le mettre en difficulté vu qu il est toujours à La Mecque. En 622, il s exil à Médine avec des croyants : début de l ère musulmane. Ils sont attendus car les deux clans principaux de Médine sont en conflit et souhaitent que Mahomet rétablisse la paix en faisant office d arbitre ; ce dernier essaiera d instaurer la paix, ce qui le fera développer ses différentes révélations sur le fonctionnement de la société en les mettant en pratique au-travers des discours d organisateur de communauté. Les Juifs, à ce moment, ne sont pas convaincus et contestent son autorité (expulsion et massacre de juifs). Ils iront jusqu à s allier à La Mecque pour se débarrasser de Mahomet car il est le chef d une église et d un cité ; c est-à-dire puissant sur le plan religieux et politique. 7. Le nouvel ordre qui se met en place à Médine Le nombre de fidèle augmente car il n y a plus de réelle menace. Ainsi, le fait de devenir musulman n est plus un acte risqué, mais une opportunité raisonnable, contrairement à l époque de La Mecque. 7/46

8 Mahomet accueille tout le monde et refuse les hiérarchies entre les croyants ; croyants de la première heure ou croyants convertis se trouvent traité de la même manière. Oumman : communauté de croyants construisant un ordre social ensemble. Il propose des règles de vie, est financé par un impôt et collabore avec les communautés juives car ce sont des religions du même livre : la bible. En effet, au début, les prières des musulmans se dirigeaient vers Jérusalem, le jeûne du Kippour était de vigueur et les interdits alimentaires étaient les mêmes. Il souhaite que les musulmans soient reconnus comme les continuateurs de la religion juive, et tentent de les en convaincre. Mahomet vit de l impôt et surtout des razzias faites sur les caravanes mecquoises ; choses normales à l époque mais rendant la situation de La Mecque difficile. Akma, poétesse de Médine, sera une des ennemies de Mahomet au-travers ses discours enflammés. Autrement, il rencontre peu d opposition à Médine, excepté de la part des Juifs ; ces derniers prennent de haut les musulmans et souhaitent s organiser comme ils l entendent. Mahomet se revendique de la filière d Abraham et dit que ce patriarche a été travesti par les Juifs et les Chrétiens. En effet, il prétend en être le continuateur, ce qui ne plaît pas aux Juifs, qui le traitent d imposteur. Ainsi, la situation se gâte avec les Juifs de Médine : durcissement des rapports. Mahomet va faire bouger les prescriptions afin d adopter et faire adopter un comportement plus digne : ne plus consommer de vin et instauration du jeûne du Ramadan, et ceci afin de marquer une rupture dans les pratiques religieuses d avec les Chrétiens et les Juifs. Il ajoute que Jésus est un prophète de l Islam et non le fils de dieu. Après s être débarrassé des opposants et des Juifs, la principale confrontation devient La Mecque : entre les musulmans et les riches marchands mecquois dont le commerce est perturbé par les razzias. Cette confrontation fait émerger les qualités de Mahomet en tant que sage, chef religieux, juge, diplomate, chef politique, = organisateur de communauté entouré de ses conseillers (les quatre futures califes). En 628, son dernier adversaire est La Mecque. Il y a un conflit mais personne ne perd le combat. Mahomet annonce qu il va faire une conquête spirituelle de La Mecque en organisant une marche pacifique (idée de génie sur le plan politique). La démarche sera couronnée de succès ; les musulmans déposent les armes et demandent à faire un pèlerinage des lieux saints de La Mecque, plaçant ainsi les mecquois devant un dilemme des plus intelligents. Mahomet accepte des concessions demandées par les mecquois qui tentent de le pousser à bout en exigeant tout et n importe quoi. Il accepte tout pour que le geste survive. L année suivante, les musulmans sont admis et en 630, il avance une grande expédition militaire sur La Mecque après avoir pu constater la division interne de ses adversaires. Il s agit d utiliser cette division pour les intimider afin qu ils se rallient. L aristocratie mecquoise se rallie aux musulmans. Médine et La Mecque deviennent les bastions musulmans, ce qui les fera dominer la péninsule arabique et les échanges commerciaux dans cette zone. C est à ce moment là que Mahomet trouvera la mort en 632. Chapitre 2 : L expansion de l Islam : vie économique, pouvoir politique, religion et vie intellectuelle (du 7 ème au 14 ème siècle) 1. Religion et pouvoir politique 1.1. Les quatre premiers califes A la mort de Mahomet, les armées de ses successeurs vont sortir de leurs zones afin de poursuivre l extension de l Islam ; expansion immense et rapide qu il s agit d expliquer. 8/46

9 Les quatre premiers califes vont avoir une grande importance dans les grande divisions qui vont s opérer dans l Islam (Chiites et Kharidjites). En effet, Mahomet n avait pas désigné de successeur et sa succession était donc discutable et discutée. Les Califes seront désignées par les croyants proches et fidèles de Mahomet ; le premier à être désigné sera Abou Bakr et sera calife de 632 à 634. Il s assure du maintien de l autorité de Médine sur le terrain du Hedjaz face aux volontés des habitants de ne plus payer l impôt. Il part ensuite à la conquête de la péninsule arabique [voir carte]. Il a une forte légitimité car il est un des premiers fidèles de Mahomet et fut proche de lui tout du long. Il y a donc peu de contestation par rapport à sa succession à Mahomet. Ainsi, la filiation ne s est pas faite de manière dynastique (succession légitime au niveau hiérarchique). La personne concernée par une filiation dynastique, Ali, beau-fils de Mahomet, s en trouve floué mais ne le manifeste pas. A sa mort, Abou Bakr désignera lui-même le deuxième calife, Omar, autre beau-père de Mahomet et dont l élection est peu ou pas contestée. Proche de Mahomet et ayant des aptitudes militaires, il se pose comme la meilleure solution pour l expansion de l Islam (victoire décisive sur Byzance en 636 et la Perse en 637). Il meurt assassiné en 644 et sa succession pose problème car Ali commence à trouver le temps long. Or, le troisième calife sera désigné à nouveau par le noyau dur de la communauté des croyants et portera sur Otman, beau-fils de Mahomet et descendant des Omeyyades ; ces derniers étaient des opposants à Mahomet qui se sont ralliés au dernier moment. Malgré le fait que ce soit une famille importante, elle n a pas le crédit des deux premiers califes ; sa légitimité diminue et la rivalité augmente. Le conflit entre Ali et Otman reflète les tensions en apparition dans un Empire qui devient de plus en plus important ; les divergences d opinion au sein de cet Empire s incarnent dans ces deux hommes. Ces tensions déboucheront sur des conflits et Otman sera assassiné, poussant ainsi Ali sur le trône de Calife. Les bruits courent qu Ali est responsable, directement ou non, de ce meurtre et commence autour de cette question la première guerre civile au sein de l Islam entre Ali et le successeur d Otman se revendiquant de la famille des Omeyyades, Muawiya. Dans cette guerre civile, Ali a le dessus militairement mais doit faire face, à un moment donné, à la mise en place d une stratégie qui se révèlera payante. En effet, les partisans Muawiya vont copier des pages du Coran et les placeront au bout de leurs lances, face à ce qui semble être leur défaite future. Cela fait apparaître le doute : des musulmans qui tuent des musulmans? Face à cette situation des plus perturbantes pour les défenseurs de l Islam, un arbitrage est proposé pour décider de celui qui a raison ; Ali, bien qu ayant la puissance militaire et étant sur le point de gagner le conflit, accepte. Une partie de ses partisans va lui reprocher sa faiblesse, le fait d avoir abandonné le combat alors qu il allait gagner, et forment un autre courant plus proche de leurs volontés : les Kharidjis. Cette dissidence va affaiblir le camp d Ali car ce dernier doit se battre dorénavant sur deux fronts : contre Muawiya et contre les dissidents de son camp, les Kharidjis Les premiers Omeyyades (Damas) et les fractures au sein de l Islam Les Kharidjis revendiquent une élection du prophète selon les critères du plus pieu et du plus juste. Ils vont planifier d assassiner le même jour Ali et Muawiya ; ce dernier, contrairement à Ali, survivra à l attentat et, en conséquence, mènera la dissidence Kharidjite. En effet, dès ce moment, Muawiya endosse le rôle de Calife (ce qui est une catastrophe pour le camp d Ali) et met en place une dynastie des premiers califes Omeyyades, basée à Damas. Muawiya va donc combattre le camp d Ali, tout comme ses dissidents, et poursuivre l extension de l Empire. Vers 660, l Empire musulman va du Yémen en Arménie, de la Perse au Maghreb (Tunisie). Dans le cadre de cet Empire, les peuples sont soumis à l ordre politique des Omeyyades et à l impôt, mais ne sont pas obligés de se convertir, à l exception des païens car ils n étaient pas membres d une des 9/46

10 religions du Livre. Les fils successeurs de Muawiya vont aller très loin dans l envie de supprimer les dissidents du parti d Ali : les Kharidjites. Hasan, petit-fils de Mahomet, va faire la paix et se retirer de la lutte. Par contre, Hussein va prendre le relai et combattre les Omeyyades ; ces derniers devront donc s en débarrasser pour sauvegarder leur Empire. En 680, Hussein sera tué avec tous ses partisans à l issue d un grande massacre sous la direction du fils de Muawiya ; ce dernier souhaitant éradiquer les racines du parti d Ali. Le martyr de Hussein est, dans l histoire des Chiites, une chose des plus importantes car c était une lutte inégale envers les descendants du prophète. Il s agit de l acte de naissance réelle du chiisme, en opposition au courant majoritaire des Omeyyades (aucune conciliation possible) Apogées de l Empire des Califes ( ) Après la liquidation du noyau principal du parti d Ali, le chiisme va survivre au-travers les imams poursuivant la tradition du mouvement. Cependant, on est dans la période d apogée de l Empire des Califes, dominés par les Omeyyades. Expansion à l Ouest : marche vers l Océan (Tunisie). En 711, Djebel Tarik donne son nom au cap de Gibraltar et va plus loin, jusqu à renverser les rois Visigoths d Espagne. Dès 750, les abbassides, descendants d Abbas (oncle de Mahomet) préparent le renversement des Omeyyades et déplacent la capitale de l Empire à Bagdad. Il s opère un changement de dynastie et de centre de gravité, mais la continuité domine : effort d extension de l Islam. Ils tueront tous les descendants des Omeyyades, sauf un, qui prendra la contrôle de l expansion de l Islam en Espagne. L expansion se stabilise en Espagne, en dessous des Pyrénées et dans toute la péninsule ibérique. Qu est-ce qui permet à un Empire de cette taille de tenir? On retrouve trois facteurs de cohésion, en même temps qu ils sont des facteurs potentiels de fracture : - Armée des Califes : au vu des conditions logistiques, l armée ne peut maintenir seule la mainmise de l Islam sur le territoire occupée. Ensuite, les soldats sont des gens ordinaires et ne le font pas à plein temps ; une partie y participe pour obtenir de quoi survivre (revenus liés à l armée). Les pillages sont organisés et modérés pour éviter de s aliéner les populations locales. Or, les Abbassides vont progressivement créer une armée de professionnels, mais sensibles aux ressentis des populations locales et soumis aux intérêts du pouvoir califale (efficace et soumise) car formée de gens extérieur aux territoires occupés. Les armées de professionnels deviennent ensuite progressivement puissantes et possède dorénavant des intérêts propre (tel qu il en serait de partis politiques), ce qui est potentiellement favorable aux risques de sécession. On voit que l armée de professionnels est un besoin inhérent à la gestion d un tel Empire, mais qu elle est aussi un facteur à risque. - Bureaucratie : sa charge principale est de percevoir l impôt et de payer les soldats. Ainsi, au vu de la taille de l Empire, il se construit une bureaucratie employant des milliers de personnes. Elle est indispensable à la cohésion de l empire car c est un appareil de production, de perfectionnement et de diffusion de la langue arabe, facteur d unité. Cependant, elle reste dominée par le Vizir ; ce dernier, ayant un pouvoir considérable, peut avoir l ambition, si l opportunité se présente, de prendre le pouvoir du Calife. C est donc un facteur de cohésion tout comme un facteur potentiel de conflit. Ensuite, les revenus de l Empire ne peuvent payer l armée et la bureaucratie. Ceci mène à une décision de décentralisation de la collecte de l impôt : mise en place de relais locaux grâce à une délégation d autorité de la part du Vizir. 10/46

11 Or, la création de ces pouvoirs subalternes, bien qu indispensables pour gérer et unifier l Empire, peuvent pousser les relais locaux à souhaiter acquérir plus de pouvoir, au détriment du pouvoir central. A nouveau, la décentralisation se pose comme indispensable, tout en étant un possible facteur de conflit. - Religion (élément clé favorisant le consensus) : en tant que musulman, il s agit d accepter le pouvoir du Calife et de s y soumettre. Il y a cependant des divisions religieuses, un fractionnement important entre musulmans. De plus, il y a une tension entre les porteurs du pouvoir politique et ceux du pouvoir religieux, entre les érudits et les politiciens. Ainsi, plus l Empire s étend, plus les divisions s accroissent, en plus des innombrables divisions liées à l interprétation du Coran, menant à des querelles d écoles L éclatement progressif du Califat ( ) : Espagne, Maghreb et Egypte, Arabie, Yémen, Iran et Bagdad Espagne : un Calife, successeur des Omeyyades, est à la tête de l Espagne musulmane. Au début, il reconnaît la supériorité du Calife de Bagdad et s y soumet. Il n a pas l ambition de renverser le Calife, mais bien celle de propager l Islam. Ainsi, en 929, ce dirigeant va se proclamer Calife, ne reconnaissant plus le pouvoir abbasside de Bagdad ; les ponts sont rompus. L Espagne musulmane sera appelée al-andalous et s y succèdera plusieurs dynastie : - Califat de Cordoue : ouvert et tolérant, il constitue la référence en ce qui concerne l âge d or de l Espagne musulmane. De plus, il devient un pôle politique important. - Emirat de Grenade : domination faible sur le plan militaire, mais toujours présent de manière forte sur le plan culturelle. Maghreb et Egypte : ce sont des sociétés différentes mais partageant les mêmes aléas politiques. Le centre de gravité du Maghreb est Kairouan, avec pour point de soutien Fustat (Le Caire). Il y a une dynastie importante à côté de Cordoue et Bagdad (les deux sont Sunnites) : les Fatimides (Fatimides: dynastie chiite ismaélienne, fondée par Ubayd (909), qui règne sur l Afrique du Nord jusqu au 11e siècle et sur l Egypte jusqu au 12e s). L arrivée de cette dynastie est un évènement particulier car liée à un courant du chiisme : les ismaéliens. Selon ce courant, il y a eu une succession de 12 imams, puis, malgré l absence de nomination, il y a tout de même une continuité mais que l on ne connaît pas ; l imam poursuivant la tradition pouvant apparaître à tout moment sous le nom de Mahdi (messianisme). Ubayd va s affirmer en tant que Mahdi et diriger une des principales dynasties de l histoire de l Islam. Il va aussi se poser, étant mahdi et par conséquent descendant d Ali, comme Calife et renier ainsi le pouvoir de Bagdad ; cet évènement poussera à l affirmation du Califat de Cordoue. On retrouve ainsi trois Califats différents pour un Empire. Les Fatimides vont être une formidable puissance, contrôler l Egypte et commercer avec l Afrique subsaharienne. A Bagdad, le Califat abbasside a une autorité relative sur son territoire, qui recouvre en gros le Moyen- Orient. Ils contrôlent mal le Yémen (trop éloigné), les tribus bédouines, Bassora (révolte des esclaves noirs établissant une autorité indépendante pendant plusieurs décennies) et ont des difficultés dans le contrôle du Nord-est (Perse, ). En Perse, le pouvoir régional, dépendant de Bagdad, va développer son administration en Persan, avec pour conséquence une important fissure dans la civilisation musulmane : développement d une culture dans une nouvelle langue. De plus, à Bagdad, le pouvoir semble prendre plus de poids que le Calife dans la direction des opérations. 2. Vie économique L ensemble impérial est unifié en partie grâce à son économie. 11/46

12 2.1. Ressources économiques On assiste à une expansion de l Islam, main dans la main avec celle des marchés commerciaux et des voies de communications commerciales. Il va être le champ principal de développement des marchés commerciaux d Afro-Asie. Les ressources les plus importantes : la production du secteur agricole. La question : comment drainer vers les villes et les centres importants la plus grande part possible des produits de l agriculture? Car il faut assez de paysans qui produisent beaucoup pour pouvoir payer l impôt nécessaire au bon fonctionnement de l Empire, tout en maintenant la capacité des paysans à reproduire leurs conditions de production Commerce, villes et voies de communication L Islam s assure le contrôle des ressources de l Empire aussi en développant les réseaux entre les villes et les voies de communications. Avec le Califat, on assiste à un important mouvement d urbanisation, en parti dû à l importance croissante des garnisons militaires. En l an 1000, Bagdad est sûrement la plus grande ville du monde ; il suit Cordoue (300'000), puis Palerme (350'000). A titre de comparaison, Paris (20'000), Londres (25'000) et Rome (30'000). Les immenses villes impliquaient le développement urbain grâce aux armées, aux pèlerins, aux administrateurs et aux commerçants : importantes voies de communications pour tous. Ensuite, on peut voir que l avantage de la civilisation musulmane sur les autres, en ce qui concerne ces voies de communication, provient des chameaux ; ces derniers sont plus efficaces que l utilisation de la roue et ne nécessite pas de routes (à créer et entretenir). On observe aussi un développement important de bateaux et de voies maritimes dans la méditerranée ; développement qui a repoussé l occident chrétien dans ses terres avec pour réaction le renaissance, au centre de l Europe, d un Empire chrétien ; renaissance qui n aurait pas été possible sans le défi musulman. Ainsi, selon h. Pirenne, «il est rigoureusement vrai de dire que sans Mahomet, Charlemagne est impossible». III. Islam : religion, culture et vie intellectuelle (7 ème 13 ème siècles) Contexte : effondrement de l Empire romain d Occident ; l Egypte devient le pôle de la culture hellénistique tandis que l Europe sombre dans une période d obscure oubli du savoir. Persécutés par l église chrétienne (attitude dogmatique et répressive), des savants juifs et chrétiens de Byzance vont se réfugier chez l adversaire perse et vont mettre sous couveuse les connaissances du monde antique. Défi : est-ce que les envahisseurs arabes vont être capables d entrer en contact avec cet héritage et de le faire fructifier? 3.1. Gagner la bataille de la culture Lorsque le califat des abbassides se stabilise à Bagdad, il va favoriser le développement des études religieuses et de la bureaucratie, avec pour conséquence une urbanisation et une mutation de la langue arabe ; cette dernière était surtout orale et mute en devenant une langue écrite. Il s agissait d une volonté de formaliser cette langue pour l utiliser de manière générale, tout en voulant formaliser l ensemble des connaissances présentes dans l Empire musulman. Il fallait pouvoir exprimer en Arabe écrit ce que pensaient les multiples populations des territoires de l Empire. Ainsi, pour accueillir ces connaissances dans une langue différente, l Arabe a dû relever le défi d être muté et transformé autravers une formalisation concrète. Le déplacement de la capitale à Bagdad a une autre signification qu uniquement pour être au centre géographique de l Empire. En effet, les Abbassides reconnaissent l hétérogénéité de l Empire et de 12/46

13 l autorité légitime des califes malgré les diversités (langue, culture, ) religieuse acceptée. La question : comment unifier cet Empire? Les Omeyyades ( ) ne voulaient pas convertir les populations des territoires conquis afin d éviter que le fait d être musulman devienne un statut semblable à celui de citoyen ; cela impliquerait une intégration dans la communauté musulmane de population n ayant pas de liens directs, en plus du fait qu étant musulmanes, ces populations ne paieraient plus d impôts. De leurs côtés, les Abbassides pensent que ça n est pas possible de fonctionner de cette manière. En effet, pour eux, il s agit de penser en termes d Empire arabe et d intégrer les populations conquises, tout en faisant de la langue arabe la langue officielle. La connaissance devient la clé du succès : la capitale doit être au moins aussi avancée que les territoires conquis. Cette manière de voir les choses mène à une course au savoir où il s agit d intégrer tout le savoir des territoires de l Empire afin de pouvoir l homogénéiser et le dominer. Bagdad devient le centre de gravité et d accumulation des connaissances en vue de les accumuler, de les gérer et de les maîtriser au-travers une utilisation servant l Empire. Cette accumulation des différents savoirs passe par un important effort de traduction des divers textes en arabes. En effet, il s agit de mettre en place une sorte d incubateur d une culture commune dans l Empire musulman afin de mettre à niveau le centre par rapport aux différentes régions dominées et de créer une culture relativement unifiée afin de consolider la cohésion et la solidité de l Empire. Ces traductions étaient faites par des chrétiens collaborant avec l Empire musulman mais le projet fut lancé et financé par les Abbassides afin de pérenniser le pouvoir de Bagdad ; l avantage était à la culture qui pouvait lire dans sa langue les savoirs des grecques, des perses et des sanscrits. Il fallait s approprier le meilleur de la culture des peuples conquis (clé du succès!) en traduisant le tout dans une seule langue en grande mutation. Les Abbassides ont bénéficié d une innovation technologique déterminante : le papier mis au point par les chinois. L accès au papier, couplé au millier de copiste a permit une diffusion importante, au niveau qualitatif et quantitatif) de savoir. Ils vont ainsi profiter des talents des autres cultures - talents que se refusaient les Omeyyades afin de construire un Empire fort et riche (connaissances = pouvoir). Contrairement à certains discours plaçant la vie de Mahomet au centre du développement du savoir, il semblerait au contraire que les Abbassides aient été les instigateurs de cette quête, accumulation et développement du savoir. L illustration étant la Maison de la Sagesse : Haroun al-rachid ( ) va ouvrir et financer un centre d échange, de réflexion et de création pour les savants de tous les horizons Connaissances, pouvoirs et religion Articulation difficile entre la religion (et son rôle), la nécessité des connaissances et les différents pôles d équilibre du pouvoir. Les premiers intellectuels musulmans se basent sur la connaissance du Coran officiel formé par le quatrième calife, et complété par certains hadiths. Ils sont formés à la lecture du Coran et à la compréhension des hadiths (connaissances de bases à tous). On assiste ainsi à la formation d un corps de spécialistes religieux : les Oulémas. Il s agit de connaisseurs et interprètes de la religion qui sont reconnus mais ne forment pas un clergé, ils sont uniquement reconnus en tant que meilleurs connaisseurs du Coran ; statut donné par la communauté. Ils ont une certaine autonomie par rapport au pouvoir du Calife et critiquent la débauche de la cour califale. C est donc un lieu de contrepouvoir potentiel car indépendant institutionnellement : rivalité entre le Califat et les Oulémas. 13/46

14 A l intérieur même du groupe des Oulémas, on retrouve plusieurs écoles d interprétation du Coran ayant des avis divergents menant à certains conflits entre «écoles» rivales ; ces écoles s étalonnent sur une ligne allant de «le jugement de l homme n est pas important, seule la révélation domine tout et doit être suivie» (conservateurs traditionnalistes) à «le Coran est une création humaine inspirée par dieu et il faut surtout faire œuvre de réflexion pour rechercher la vérité et le comprendre. Ce dernier courant est officiel tandis le courant conservateur est réprimé par al-mahmun, calife de l Empire et protecteur des scientifiques, des savants et du contact avec la science profane. On assiste à un conflit sur la manière d harmoniser la connaissance profane et le savoir religieux (soufisme : approche personnelle de la religion en tant que chemin que chacun fait de manière personnelle pour aller à la connaissance divine, indifféremment du pouvoir politique en place ; mutazilisme). Dans le contexte global, on retrouve l Islam en conquête du savoir et en face, Byzance combattant les idées contraires aux dogmes ou extérieurs aux connaissances établies par l église Essor des sciences : astrologie, mathématique, optique et technologies ; médecine, anatomie, physiologie et chirurgie ; philosophie et sciences sociales Le Califat Abbassides démontre une volonté politique d impulser un essor de la connaissance afin de mettre à niveau l Empire et de pouvoir le dominer. En relation, on retrouve deux courants de pensées qui vont être difficiles à contrôler : - Soufisme : quête personnelle de la vérité. Elle est incontrôlable par le pouvoir religieux car chacun le vit à sa manière. C est une vision individualiste et spiritualisée qui s éloigne des règles (voir des dogmes) religieux. - Philosophie : recherche rationnelle de la vérité à l aide des le philosophie grecque. Cette quête de la vérité passe aussi par l étude du concret et du local afin d être plus proche de l être humain. Cette volonté mènera au développement des «sciences dures». Ibn Kaldoun (14 ème siècle) a écrit que «les sciences intellectuelles sont dans la nature de l Homme dans la mesure où il est un être pensant». Ainsi, les faits d étudier, de vouloir savoir et connaître sont propre à la nature humaine ; ces caractéristiques n appartiennent pas à l Islam mais à tout groupe humain. Du 8 ème au 11 ème siècle : l observation de la nature et sa formalisation mathématique et géométrique (exemple : la trigonométrie et l algèbre sont développés par les Arabes). C est une tentative de développer l abstraction des faits pour ensuite se porter plus largement au monde (sous forme de philosophie) et à la construction de la connaissance. Il y a ensuite une tentative de la philosophie de trouver une convergence entre l essor des sciences et la Révélation ; question de la compatibilité entre la vision scientifique du monde et la vision religieuse révélée du monde. Cette «dualité» est potentiellement conflictuelle entre les résultats des sciences et le Coran. La philosophie tente de trouver un accord entre ces deux notions. Ces recherches sont faites en arabe (langue officielle) mais concernent des chercheurs d une multitude d origines et de cultures différentes (chrétiens, nestoriens, ) ; les chrétiens ayant fui le dogmatisme de Byzance. C est une des raisons pour lesquelles on ne peut opposer Islam et Christianisme (voir le débat du séminaire) sur le terrain du savoir et de la connaissance : des arabes musulmans, des chrétiens, des perses et autres se sont réunis pour produire du savoir en langue arabe et favoriser l essor des sciences au sein de l Islam. Astronomie : il s agit d une des sciences qui s est développée le plus tôt dans l antiquité car l idée était répandue que les astres influençaient la vie des hommes et qu il fallait donc observer les astres pour les comprendre. La mesure du temps est fortement liée à l astrologie : on voit des cycles et on 14/46

15 cherche à les mesurer. De plus, grâce à cette observation, on développe l orientation de nuit. La question qui se pose provient des besoins de fixer le mois lunaire, les heures d appel à la prière et la direction de La Mecque. La volonté de répondre à ces questions impliquera le développement des travaux d astronomies afin d être capable de mesurer l espace et le temps de manière plus précise. Ainsi, le premier dialogue entre le religieux et le scientifique est nourrit par l observation astronomique. Héritage hellénistique de Ptolémée : selon lui, la planète est ronde, fixe et se trouve au centre de la rotation de la voûte céleste. Problème : il ne peut pas expliquer le mouvement erratique de certains astres par rapport aux autres. Ces travaux seront traduits par les Abbassides ; deux observatoires seront créés pour mener une observation continue du ciel afin d affiner et de mieux connaître et comprendre ce que Ptolémée avait commencé à développer. Conséquence : ils voient des incohérences dans le savoir de ce dernier. Al-Beruni et Idn Al-Haytham vont émettre des doutes sur ce modèle et vont tenter de comprendre ces incohérences afin de les dépasser et de développer une modèle plus juste ; en vain. Par la suite, Al- Tusi et Ibn Chater vont pousser au maximum la connaissance du paradigme de Ptolémée (la terre est au centre de rotation) et dans ses extrémités, tout en y montrant ses dysfonctionnements, mais sans pour autant faire un saut de paradigme ; saut qui sera fait plus tard par Galilée. Les chiffres dit «arabes» viennent d Inde mais seront rendus perceptibles à l Occident par la civilisation musulmane. Leurs avantages par rapport aux autres numérotations : l information est plus synthétique et précise car la position du chiffre l définit en même temps qu il se signifie. Et ces 10 chiffres permettent de nomme n importe quelle grandeur. Al-Khawaziri va développer l Algèbre (al-jabr), une théorie générale pour résoudre des équations de premier et de deuxième degré. C est la première fois qu un scientifique propose de résoudre un problème de manière abstraite (effort d abstraction nouveau). Puis Omar Khayyan développera les équations de troisième degré. Cet essor des mathématiques favorise celui de la géométrie et de la trigonométrie en tant que discipline à part des mathématiques. Optique : Ibn Al-Haytam est un scientifique connu pour ses travaux sur l optique ; ces derniers seront traduits en latin. Chez les Grecques, l idée est que l œil émet de la lumière ; il y a un changement de paradigme, c est la lumière du soleil qui réfléchi sur les objets et atteint l œil. Il étudie aussi la réfraction de la lumière (ex : lentilles, loupes, phénomènes naturels, ). Il s agit de travaux pionniers qui serviront de point de repère pou l Europe médiévale. Technique : concerne surtout le génie civil, c est-à-dire les irrigations, les barrages, les canalisations et les canaux. Il s agit d un perfectionnement des techniques et du développement des techniques d interactions de l eau et de la mécanique (ex : utiliser l écoulement de l eau pour produire un mouvement mécanique, ). Sur le plan industriel : extraction des métaux dans les mines, le textile, l armement, le papier et on assiste aux débuts de la chimie à partir de l alchimie. Médecine : On part de l expérience des Grecques et des Romains (émigrations des connaissances). Les médecins grecs de Byzance étaient en partie des chrétiens nestoriens. Ainsi, suite à leur important exil, et l accueil que la Perse Sassanide va leur faire, ils mettront leurs connaissances et leurs capacités au service de l Empire qui les accueille, principalement à Gundishapour (Perse occidentale. Ville phare du développement scientifique et médical de l empire sassanide. On retrouve ainsi un métissage entre connaissances grecques, perses, syriaques et autres, qui sera reprit par les Abbassides par la suite. En effet, mettre la capitale à Bagdad les a rapprochés de ce 15/46

16 centre de savoir médical ; Al Mahmoud place un médecin nestorien à la tête de la maison de la sagesse pour traduire les connaissances médicales issues du métissage antérieur. Philosophie : l idée était de soigner le corps pour soigner l âme ; harmonie du corps et de l esprit. Ainsi, un malade devait rester socialement intégré : le fou n était pas mis à l écart de la société si il n était pas agressif. Le développement de la médecine est lié à l expérience sur une large échelle : on travaille en arabe et on échange les informations de l Espagne jusqu à l Iran. Il y a une compilation importante d informations qui est faite par Al Razi et Avicenne. Ensuite, le «Canon de la médecine» sera traduit et servira de base aux fondements de la discipline en Occident jusqu au 17 ème siècle. Pharmacologie : elle se développe en discipline séparée. L anesthésie se développe au-travers l utilisation d éponge imbibée d anesthésiants (ex : opium, mandragore, ). A Al Andalouse, le principal chirurgien est Ak-Zaraouhi. Il développe une encyclopédie réunissant en 1500 pages les connaissances en chirurgie de l époque (méthodes, démarches, instruments et techniques). Une question est de savoir si l Islam a permit la dissection (au Moyen-âge, l église catholique l interdisait). L Islam n était pas plus permissif mais la dissection fut assurément pratiquée grâce au soutient du pouvoir politique et contre le pouvoir religieux. Al Baghdadi va contredire certaines revendications de Gallien et affirmer ses observations sur de nombreux cadavres et squelettes. La physiologie : au 13 ème siècle, Al Nafis va contredire Gallien en découvrant la petite circulation du sang. Social : développement d un système hospitalier où on pratiquait et on enseignait la médecine. Une méthode est mise en place : on fait en premier lieu le diagnostique du patient puis on le dirige vers l endroit adapté en classant les malades par catégories. Le diagnostique impliquait, en plus d observer les symptômes, d écouter les explications du malade. Les Califes finançaient ce système au-travers les donations de biens fonciers et donc des revenus qui en découlent. Le service gratuit se construit sur le principe de la charité mise en valeur par l Islam. Philosophie et sciences humaines : aide de la Falsafa (philosophie musulmane fondée sur les héritages de l Antiquité, et en particulier d Aristote et de Platon), il s agit de penser le rapport entre la parole de dieu et l expérience humaine, entre la sagesse et le savoir. Son fondateur au 9 ème siècle est Al-Kindi, savant total travaillant à la fois les sciences naturelles et sociales. Il reprend le travail des grecques et établit une rupture : les temps passés ne sont pas infinis car il y a eu Création ; les temps futurs ne sont pas infinis car il y aura une fin = il y a un dieu créateur et un dieu juge. Ainsi, il se fait théoricien de la finitude du temps et de l espace, et fait une rupture avec les Grecques qui pensaient l infini. Il sera suivi au siècle suivant par un autre géant : Al-Farabi, connu en Europe pour avoir dressé un tableau général des sciences devenu point de référence pour l Europe médiévale. Il réfléchi aussi à la définition de l Etat idéal pour l Islam en partant de la pensée de Platon. Al-Beruni : il est l un des ancêtres de l anthropologie au-travers ses études de terrain en Inde, ses observations participantes sur les Castes, les organisations familiales, les mariages,. Il donne le plus possible la parole à ses objets pour ensuite les communiquer sans porter de jugement. Il va s efforcer de comparer pour faire ressortir les analogies et les différences. Ibn Sina, ou Avicenne : essentialiste ; la connaissance de nous même ne dépend pas de ce qu on vit comme expérience sociale. Ainsi, un enfant qui serait hermétiquement maintenu à l écart de tout être humain pourrait, selon cette théorie, quand même arriver à la connaissance de soi. Dès le 12 ème siècle, c est la philosophie andalouse qui domine. La Reconquista chrétienne montre un respect pour le savoir crée et accumulé, et de ce respect découle la conservation des écrits des territoires reconquis. 16/46

17 Tout ce qu on connaît du Califat Abbassides découle de ces documents récupérés à Al-Andalous et traduits ; les originaux à Bagdad ayant été détruits par l invasion mongole. Ibn Badja (fin 11 ème début 12 ème ) : il voit une convergence entre l intelligence agente de dieu et l intelligence humaine. Selon lui, tout se construit sur les besoins primaires de l être humain (manger, boire, se vêtir et se loger). Puis, la subsistance étant assurée, l être humain va se tourner vers l affinement de son quotidien et de ses besoins primaires. Ensuite, il tendra vers des activités extrapersonnelles qui tendent à l universel. Le philosophe est l incarnation de cette 3 ème étape dès le moment où il prend de la distance par rapport à la société pour réfléchir et méditer («le régime du solitaire»). Ibn Toufayl (12 ème siècle) : tout son œuvre a été perdu sauf un livre, «le philosophe autodidacte». Idée : un homme seul sur un île déserte (il y est né et s y est développé seul) qui tente de chercher la vérité par lui-même arrivera à toucher aux enseignements de dieu car même en étant seul, il atteindra le même résultat que le philosophe de l îles d à côtés qui aurait reçu la révélation divine. Ibn Rouchd, ou Averroès (12 ème siècle) : philosophe ayant eu le plu d influence sur le monde médiéval. Né à Cordoue dans une période difficile mais où il profitera de la protection du Calife alors que les Oulémas font de plus en plus pression pour empêcher la réflexion philosophique (leur Islam se protège de la libre pensée). Selon lui, le mal vient des Oulémas, les docteurs de la religion, n ayant su développer qu intolérance et fanatisme, secte et hérésie. Il pense que les philosophes peuvent éclairer la compréhension des écritures. Il veut aussi montrer que, Mahomet mort, il n y a pas de réponses explicites des textes et que pour arriver à la vérité, il faut utiliser sa propre réflexion. Moïse Maïmouide : principal philosophe juif d Andalousie et auteur du «Guide des égarés» en arabe. Idée : il faut penser le lien entre l interrogation sur le monde d après la vision religieuse et l interprétation du monde découlant de notre réflexion. Les deux convergent car s il y aurait antagonismes, c est que les deux sont mauvais et donc faux. IV. Le déclin du Califat et la déferlante truco-mongole ( ) 1. Déclin de l Islam Califat et expansion de l Islam ) Il s agit d une période de cinq siècles où le monde musulman se transforme en profondeur ; ce point 4 permet de comprendre le passage du Califat Abbasside à l émergence des trois Empires. Ensuite, on observe un paradoxe en ce qui concerne le déclin du Califat et l expansion de l Islam en tant que civilisation ; cette dernière connaît une prospérité évidente et est aidée par deux facteurs externes influents : l apogée de la dynastie Song en Chine ayant des effets sur le commerce ; la progression en parallèle de l Europe. L islam joue son rôle de nœud de communication entre ces deux pôles émergeants et son sort est ainsi lié à des facteurs eurasiatiques larges. Expansion commerciale : prospérité fondée sur le commerce des villes ; l agriculture vit une période de déclin relatif. Or, une baisse des investissements est une menace à longs termes d une diminution des revenus agricoles. Cependant, ce déclin n est pas visible à cause de l expansion du commerce. C est donc une période d essor exceptionnel du monde urbain et du monde culturel : âge d or, relative insouciance et prospérité 1.1. Expansion et régionalisation de l Islam Il y a une expansion en Inde du Nord après l an Elle est portée par des conquérants des steppes du Nord qui descendent vers les plaines du Sud et propagent l Islam (motivations économiques et religieuses) et utilisent comme langue de culture le Persan. 17/46

18 Le Sultanat de Delhi va illustrer cette progression de l Islam, tout en se mêlant aux cultures locales de l Inde. En effet, le Sultanat va progressivement absorber des caractéristiques locales particulières (illustration des forces centrifuges). On retrouve un autre foyer en Espagne ; seul foyer où l Islam est en recul face à la Reconquista chrétienne en tant que force de pression du christianisme occidental à l encontre de l Islam. Cette Reconquista obtient, en 1085, une victoire importante indiquant le début de la fin pour al Andalous lors de la reprise de Tolède. Il y a ensuite un siècle de répit, puis, en 1225, la victoire définitive et inévitable avec l expulsion des Almohades. L Islam occidental s en trouvera affaibli par rapport aux autres pôles d influence. Une autre entité propre va se développer avec pour centre l Egypte, face à la perte de pouvoir du Califat de Bagdad. Ce nouveau pôle s autonomise en une mosaïque de petites Etats rivaux payant le tribu symbolique mais n obéissant plus aux ordres de Bagdad. Ceci expliquera la facilité des premières victoires des Croisés : divisés face à l ennemi. Ainsi, le Croissant Fertile devient le cœur de l Islam arabe (Arabie, Egypte et Syrie). Face à cette fragilisation due à la fragmentation évidente, l Egypte va prendre le pouvoir pour donner une cohérence à l Islam Arabe et faire face aux menaces des Croisades. Le pouvoir militaire de l Egypte va prendre la direction des luttes contre les Croisés en réaction aux Croisades ; ces dernières ont donc provoqué la création d une nouvelle force, celle de Saladin. Les soldats esclaves étaient une des sources du pouvoir de Saladin. En effet, suite aux nombreux achats de soldats esclaves, la mise en place d une armée de professionnels de combattants est possible et va submerger les Croisés. Saladin met en place une société militaire puissante (les Mamelouks) qui créer une nouvelle dynastie des plus puissantes. Ainsi, le monde arabe bascule et a pour nouveau pôle politique et culturel l Egypte. La partie correspondante à l Iran sera dominée par les Seljukides (tribus de semi-nomades) en tant qu Empire étendu mais peu centralisé car dominé par les pôles locaux, ce qui inclus une fragmentation de l Est de l Empire musulman. Le centre à Bagdad vit donc une période de prospérité, de liberté mais une sorte de sentiment de crainte face à l avenir car à vivre dans l insouciance, il ne va pas apprendre à se défendre des menaces extérieures. Les steppes centrales sont islamisées et sont un réservoir de forces de tribus semi-nomades qui livrent des esclaves à Saladin, et propagent l Islam en Inde. Ils sont non pas chameliers mais cavaliers, ce qui les différencie des bédouins du début de l Islam : - Ils ont des contacts fréquents avec toutes les villes commerciales et les protègent à la manière «mafieuse». Ainsi, les villes n ont pas réellement le choix car les contacts et voies de communication dépendent de ces tribus. - Ils ne se substituent pas aux marchands (contrairement à ce qu avaient fait les Bédouins), mais se développent et perçoivent un tribut, se cultivent et ne s urbanisent pas. Ainsi, ils deviennent une force efficace au vu de leur mobilité, de leurs connaissances (informations) et de leurs moyens (appareils techniques des villes). De plus, c est une force militaire capable de mobiliser un très grand nombre de militaires informés et éduqués en très peu de temps (et non des brutes irréfléchies). C est aussi les débuts de l Islam en Malaisie et en Indonésie au travers l installation de quelques marchands musulmans. Malgré son morcellement politique et son expansion géographique, l Islam reste une unité religieuse globale et unie (tous sont musulmans au travers un lien très fort), et des traditions communes. Les sociétés urbaines se ressemblent, ont la même religion, parlent les deux mêmes langues (ce qui est 18/46

19 peu pour un aussi grand territoire : facteur d unité) et ont un sentiment d appartenance à l Islam qui est très présent et très fort Fragmentation politique de l Islam Question : qui a le pouvoir? L Islam n est plus composé d un Empire capable de mobiliser d énormes ressources durant cette période de 950 à 1200, mais est composé d une multitude de fractions militaires (chefferies ou petites dynasties). Ces pouvoirs militaires doivent composer avec les très puissants groupes des marchands urbains. Il s agit de castes militaires originaires des steppes d Asie centrale, ou de Berbères, qui doivent trouver un moyen de coopérer avec les marchands des villes. Cet équilibre repose sur la faiblesse de l aristocratie foncière (ceux qui profitent du surplus produits par les campagnes). Cette aristocratie vit de l exploitation des paysans grâce à leurs puissances militaires leur permettant de prélever un tribut et est composée par des tribus dont la pérennité est faible (leur avenir n est pas tracé). Ensuite, ces derniers n ont pas de légitimité historique car ils n ont pas de vision à longs termes, ce qui crée une domination peu durable telle l image d un parasite qui s installe, prélève et est renversé par une autre parasite qui prend sa place. Cette aristocratie foncière est donc dominée par des envahisseurs de fraîche date. Dans cette société du Califat déclinant, on a des villes très riches (car au centre du réseau mondial) et de l autre côté, des militaires semi-nomades qui exploitent les paysans. Ainsi, les commerçants contrebalancent les pouvoirs militaires et l aristocratie foncière. Cependant, ils ne sont pas capables de fonder un pouvoir étendu car ils restent dépendants de ceux qui assurent leurs protections. Ils sont par contre plus compétents que les autres pour ce qui est de mobiliser les Oulémas ; ces derniers étant proches de marchands. Les commerçants sont riches et ont des liens privilégiés avec le Savoir ainsi qu un lien conservé avec le petit peuple des villes. Il y a une osmose forte donnant aux commerçants un pouvoir fort sur le contrôle de la ville. On retrouve donc un pouvoir a deux têtes : tribus semi-nomades ; commerçants. L Islam a un discours d égalité, un discours spirituel pouvant être utilisé par le petit peuple des villes quand leurs conditions de vie se détériorent. Exemple du récit «le marchand et le démon» dans les milles et une nuits : image du marchand comme étant important à la société ; il obtient négociation de la part du Démon afin d avoir le temps de régler ses affaires avant d être tué par ce même démon. Cela démontre leurs capacités de négociation, leurs domination du verbe et de la connaissance pouvant tromper la force brutale (pouvoir symbolique). Poésie de Omar Khayyâm : gigantesque savant qui va développer une pensée originale en Persan sous forme de poésie en quartins (écriture très moderne). Il y a fait l éloge du vin, de l amour et des femmes car demain est inconnu ; une douleur liée aux questions existentielles, une souffrance liée à la forte perception d être un individu seul et perdu ; un scepticisme sur l avenir de la civilisation où il s agit de ne pas trop penser mais de profiter d être insouciant. Ensuite, il est opposé à l intégrisme religieux, incarnation de la liberté des villes. Cette liberté relative entre en contradiction avec la condition de la femme : le mendiant vient fréquemment manger avec le riche marchand (socialement décloisonnée). Or, le risque du marchand est que sa fille marie un pauvre qui ne pourrait faire fructifier le commerce ; fluidité des rapports sociaux et cloisonnement des rapports homme-femme dans l élite. L élite propage généralement ses façons de faire dans la société ; le résultat : la séparation stricte homme-femme va prendre un véritable essor. L homosexualité (style Grèce antique) sera en plein essor dans cette société urbaine et ouvertement vécue VS cloisonnement des femmes dans la société : paradoxe de tolérance. Il s agit de considérer 19/46

20 isolément des femmes pour éviter des mésalliances. Au dessus de ce fragile équilibre, il y a deux pôles de pouvoir qui se dessine fortement : les Amirs (pouvoir militaire) et les Oulémas en collaboration avec les marchands. Fragilité de cet équilibre : ne pas pouvoir mobiliser fortement en vue d une protection contre un ennemi extérieur ou des défis quelconques, ou de mobiliser pour entretenir les infrastructures agricoles (vie à courts termes où l on profite un maximum de l actuel sans voir plus loin). Or, ils sont menacés par la diminution des revenus agricoles, par la progression de la steppe et l érosion du point de vue écologique. De plus, ils font preuve d un souci insuffisant en ce qui concerne les grands travaux d irrigations indispensables à l agriculture. On voit ici une double fragilité aux conséquences dramatiques Le petit peuple des villes et la religion comme ferment de révolte Durant cette période allant de 950 à 1220 s opère une vigoureuse poussée du chiisme dans les terres centrales de l Islam et la mise en place d une dynastie chiite, les Fatimides, au Maghreb et en Egypte. A Bagdad, le pouvoir militaire associé au Califat sunnite est d obédience chiite. Il y a donc une présence forte du chiisme et ce dernier est souvent associé à la contestation du pouvoir. Il nourrit la protestation populaire. Mais la présence forte du chiisme permet le maintien d un équilibre car il est passé dans la sphère culturelle (en dehors du politique) où il s agit de créer et non de s affronter. Dans les villes se développent des milices urbaines autonomes liées au secteur marchand et partageant le pouvoir de la contrainte physique avec les garnisons militaires. Le premier siècle de déclin du Califat et la renaissance du chiisme, sera suivi d un retour du sunnisme : la dynastie des Seljukides prendra le pouvoir politique à la place du Califat. Du côté de Saladin, les Fatimides chiites sont supprimés et des sunnites prennent le pouvoir et pousse le chiisme dans la résistance. Ainsi, le sunnisme reprend le pouvoir temporel et spirituel, mais fera face à une augmentation des protestations des peuples des villes envers les possédants et les riches marchands. Les Amirs sont sunnites (par tradition, le pouvoir temporel est sunnite) ; les Oulémas deviennent sunnites à l aide des écoles religieuses «Madrasa» car il s agit d éviter les déviations potentielles de ces derniers. Le but est de les orienter vers une certaine normalisation de leur vision de la religion, vers une vision alignée sur le pouvoir officiel des Amirs. Etapes : - Début 950 : déclin du Califat - Renaissance chiite car ce dernier n est pas perçu comme un danger - Equilibre entre chiites et sunnites - Raidissement du pouvoir militaire face aux croisades, nécessité d avoir un pouvoir fort et besoin de pouvoir collaborer avec un pouvoir religieux fort en supprimant les divisions internes et les autres courants afin de faire adopter un sunnisme standardisé et orthodoxe Le durcissement et l exclusion des chiites du pouvoir va nourrir la protestation populaire qui va se révolter contre les riches et les injustices : nourrit un phénomène de retour du chiisme ismaéliens prônant l attente du retour du Madhi (messianisme) qui les sauvera des injustices ; cette possibilité de croire en une arrivée prochaine, de pouvoir attendre quelque chose du futur va nourrir la résistance. Ces chiites ismaéliens vont devenir puissant dans certaines villes (surtout en Iran) et seront qualifiés par les Croisades en tant que «Secte des Assassins» : groupe secret fortement implanté dans les villes et qui décide de supprimer les dirigeants à la tête des pouvoir locaux illégitimes afin de préparer l arrivée du messie. Leur méthode : pour éviter l effusion de sang, il s agit de supprimer les dirigeants 20/46

«Les Arabes sont musulmans, les musulmans sont arabes.»

«Les Arabes sont musulmans, les musulmans sont arabes.» «Les Arabes sont musulmans, les musulmans sont arabes.» Les Turcs, les Persans et autres Arabes musulmans (...) Extrait de lettre de lecteur au journal Le Monde À cette idée reçue, il faut opposer d emblée

Plus en détail

Histoire Le Moyen-âge La société féodale

Histoire Le Moyen-âge La société féodale Histoire Le Moyen-âge Objectif(s) : - Connaître les 3 ordres de la société médiévale - Découvrir le cadre et le mode de vie des seigneurs au Moyen Age : Seigneurs / vassaux / chevaliers Histoire racontée

Plus en détail

LES NON-ALIGNÉS D HIER À AUJOURD HUI

LES NON-ALIGNÉS D HIER À AUJOURD HUI ÉDITORIAL LES NON-ALIGNÉS D HIER À AUJOURD HUI MICHEL ROGALSKI Privé de la présence de Fidel Castro pour cause de maladie, le XIV e Sommet des Non-alignés s est tenu en septembre 2006 à La Havane. L usage

Plus en détail

22 & 29/10 2013 JUIFS & MUSULMANS. série documentaire

22 & 29/10 2013 JUIFS & MUSULMANS. série documentaire 22 & 29/10 2013 Les mardis 22 ET 29 octobre à partir de 22.30 JUIFS & MUSULMANS Si loin, si proches série documentaire 4 films pour raconter 1400 ans d une relation unique JUIFS & MUSULMANS Si loin, si

Plus en détail

Gouverner en Islam entre le xe siècle et le xve siècle (Iraq jusqu'en 1258, Syrie, Hijaz, Yémen, Égypte, Maghreb et al-andalus).

Gouverner en Islam entre le xe siècle et le xve siècle (Iraq jusqu'en 1258, Syrie, Hijaz, Yémen, Égypte, Maghreb et al-andalus). Histoire Histoire ancienne (Nouvelle question) Le monde romain de 70 av. J.-C. à 73 ap. J.-C. Cette question se propose de couvrir l histoire de l Empire romain entre la fin de la République et le début

Plus en détail

Grande Loge Féminine de France

Grande Loge Féminine de France ... La transformation du monde commence par la construction de soi... Grande Loge Féminine de France DOSSIER DE PRESSE Contact presse : 33(0)1 71 04 58 14 courriel : communication@glff.org Site : www.glff.org

Plus en détail

NATIONS UNIES. Déclaration des droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques

NATIONS UNIES. Déclaration des droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques NATIONS UNIES Déclaration des droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques www2.ohchr.org/english/issues/minorities Droits des minorités Introduction

Plus en détail

Le Moyen-Orient depuis `1990: carte `1

Le Moyen-Orient depuis `1990: carte `1 Le Moyen-Orient depuis `1990: carte `1 L essentiel de la carte comprend des états membres de la ligue arabe. Au nord, se trouvent des états non membres, en allant d ouest en est: la Turquie, l Iran et

Plus en détail

Introduction : Chapitre XII Les débuts du judaïsme

Introduction : Chapitre XII Les débuts du judaïsme Introduction : Chapitre XII Les débuts du judaïsme Chapitre XII Les débuts du judaïsme Introduction : Cette Bible a été trouvée près de la Mer Morte, non loin de Jérusalem. Chapitre XII Les débuts du judaïsme

Plus en détail

DECLARATION UNIVERSELLE DE L UNESCO

DECLARATION UNIVERSELLE DE L UNESCO DECLARATION UNIVERSELLE DE L UNESCO SUR LA DECLARATION UNIVERSELLE DE L UNESCO SUR LA DIVERSITE CULTURELLE CULTURELLE Adoptée par la 31 e session de la Conférence Générale de l UNESCO PARIS, 2 NOVEMBRE

Plus en détail

INTRODUCTION. DE L IGNORANCE MUTUELLE

INTRODUCTION. DE L IGNORANCE MUTUELLE INTRODUCTION. DE L IGNORANCE MUTUELLE AU VRAI DIALOGUE Ce livre a pour objet l étude du christianisme et de l islam. Cette étude comparative a toujours été ma préoccupation, en Syrie, mon pays natal, aussi

Plus en détail

.LE PROCHE ET LE MOYEN-ORIENT, FOYER DE CONFLITS DEPUIS.

.LE PROCHE ET LE MOYEN-ORIENT, FOYER DE CONFLITS DEPUIS. .LE PROCHE ET LE MOYEN-ORIENT, FOYER DE CONFLITS DEPUIS. Introduction Š Proche-Orient et Moyen-Orient, de quoi parle-t-on? Le Proche-Orient et le Moyen-Orient sont complexes et difficiles à définir. Ils

Plus en détail

Charlemagne Roi des Francs et empereur d'occident (768-814).

Charlemagne Roi des Francs et empereur d'occident (768-814). Charlemagne Roi des Francs et empereur d'occident (768-814). Carolus Magnus (dit Charles «le grand») plus connu sous le nom de Charlemagne. 1. En 768, Charlemagne devient roi des Francs et remplace son

Plus en détail

L Eglise dans ses dimensions religieuse, économique, sociale et intellectuelle

L Eglise dans ses dimensions religieuse, économique, sociale et intellectuelle L Eglise dans ses dimensions religieuse, économique, sociale et intellectuelle Iconographie du template Le jugement dernier, cathédrale de Bourges Ange au sourire, cathédrale de Reims Identifie l enfer

Plus en détail

MASTER 1 MANAGEMENT PUBLIC ENVIRONNEMENTAL CONTENU DES ENSEIGNEMENTS

MASTER 1 MANAGEMENT PUBLIC ENVIRONNEMENTAL CONTENU DES ENSEIGNEMENTS MASTER 1 MANAGEMENT PUBLIC ENVIRONNEMENTAL CONTENU DES ENSEIGNEMENTS Le Master 1 : Management Public Environnemental forme aux spécialités de Master 2 suivantes : - Management de la qualité o Parcours

Plus en détail

Pourquoi enseigner le fait religieux à l école?

Pourquoi enseigner le fait religieux à l école? L ART AU MOYEN AGE LE FAIT RELIGIEUX BRIGITTE MORAND IUFM DE MONTPELLIER Pourquoi enseigner le fait religieux à l école? Il était une fois la mosquée de Cordoue, le codex de l apocalypse, la Sainte Chapelle,

Plus en détail

Où et quand cette photo a-t-elle été prise? Comment le devinez-vous?

Où et quand cette photo a-t-elle été prise? Comment le devinez-vous? Les textes de l exposition «Dictature et démocratie» et le questionnaire pédagogique sont assez longs. Nous vous conseillons donc de répartir les fiches de travail entre vos élèves et de mettre les réponses

Plus en détail

Christen-Muslime: Was tun? Chrétiens-musulmans : que faire?

Christen-Muslime: Was tun? Chrétiens-musulmans : que faire? Christen-Muslime: Was tun? Chrétiens-musulmans : que faire? Mariage entre catholiques et musulmans 1ère partie pour une pastorale du discernement aide pastorale 2 Groupe de travail «Islam» de la CES 2

Plus en détail

Charte de la laïcité à l École Charte commentée

Charte de la laïcité à l École Charte commentée Charte de la laïcité à l École Charte commentée Ce document propose un commentaire de la phrase de préambule et de chacun des articles de la Charte de la laïcité à l École. Il explicite le sens des principales

Plus en détail

Intentions de prière du Saint Père confiées à l Apostolat de la Prière. pour l année 2015 JANVIER FEVRIER MARS AVRIL

Intentions de prière du Saint Père confiées à l Apostolat de la Prière. pour l année 2015 JANVIER FEVRIER MARS AVRIL Intentions de prière du Saint Père confiées à l Apostolat de la Prière pour l année 2015 Universelle La promotion de la paix JANVIER Pour que ceux qui appartiennent aux différentes traditions religieuses

Plus en détail

APPEL A LA RECONNAISSANCE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL EN BRETAGNE

APPEL A LA RECONNAISSANCE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL EN BRETAGNE 1 APPEL A LA RECONNAISSANCE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL EN BRETAGNE Nous, signataires, acteurs culturels en Bretagne, individuels et associations, demandons aux élus et institutionnels de soutenir

Plus en détail

MASTER EN SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

MASTER EN SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS MASTER EN SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS UFR CRAC CENTRE D ETUDE DES RELIGIONS Table des matières I. Contexte... 2 II. Offre de formation... 2 III. Présentation des débouchés... 2 IV. Organisation...

Plus en détail

CHARLES DAN Candidat du Bénin pour le poste de Directeur général du Bureau international du Travail (BIT)

CHARLES DAN Candidat du Bénin pour le poste de Directeur général du Bureau international du Travail (BIT) CHARLES DAN Candidat du Bénin pour le poste de Directeur général du Bureau international du Travail (BIT) FACONNER ENSEMBLE L OIT DU FUTUR «Pour tout ce qui a été, merci. Pour tout ce qui sera, oui.» (Dag

Plus en détail

Programme CNRS-ERC- IREMAM- CERI. When Authoritarianism Fails in the Arab World (WAFAW) APPEL A CANDIDATURES

Programme CNRS-ERC- IREMAM- CERI. When Authoritarianism Fails in the Arab World (WAFAW) APPEL A CANDIDATURES Programme CNRS-ERC- IREMAM- CERI When Authoritarianism Fails in the Arab World (WAFAW) APPEL A CANDIDATURES Chercheurs doctorants et post-doctorants en sciences politiques/relations internationales/économie

Plus en détail

OLIVIER BOBINEAU : L APPROCHE SOCIOLOGIQUE DES RELIGIONS

OLIVIER BOBINEAU : L APPROCHE SOCIOLOGIQUE DES RELIGIONS OLIVIERBOBINEAU:L APPROCHESOCIOLOGIQUEDESRELIGIONS Nousestimerionsquenosrecherchesneméritentpasune heuredepeinesiellesnedevaientavoirqu unintérêt spéculatif Durkheim,LaDivisionduTravailSocial,Introduction(1895).

Plus en détail

Les Principes fondamentaux

Les Principes fondamentaux Les Principes fondamentaux DU MOUVEMENT INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE ET DU CROISSANT-ROUGE Christoph von Toggenburg/CICR Les Principes fondamentaux du Mouvement international de la Croix-Rouge et du

Plus en détail

«Si quelqu un veut venir après moi qu il renonce à lui-même, qu il se charge chaque jour de sa croix et qu il me suive» Luc 9 : 23.

«Si quelqu un veut venir après moi qu il renonce à lui-même, qu il se charge chaque jour de sa croix et qu il me suive» Luc 9 : 23. «Si quelqu un veut venir après moi qu il renonce à lui-même, qu il se charge chaque jour de sa croix et qu il me suive» Luc 9 : 23. Pour faire suite au récit des disciples sur le chemin d Emmaüs et pour

Plus en détail

LA SCENE MEDIATIQUE AU MOYEN-ORIENT

LA SCENE MEDIATIQUE AU MOYEN-ORIENT LA SCENE MEDIATIQUE AU MOYEN-ORIENT A LA LUMIERE DU PRINTEMPS ARABE Paloma Haschke* Le rôle «révolutionnaire» joué par les médias sociaux dans les événements du Printemps arabe semble évident. Ce phénomène

Plus en détail

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE ÉCOLE DOCTORALE 2 HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE UMR 8138 Identités, Relations internationales et civilisation de l Europe T H È S E pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L UNIVERSITÉ

Plus en détail

Jean-Claude Guillebaud, Écoutons la vérité de l'autre

Jean-Claude Guillebaud, Écoutons la vérité de l'autre 1 Jean-Claude Guillebaud, Écoutons la vérité de l'autre Un résumé de Mathieu Lavigne Présentation du conférencier : Jean-Claude Guillebaud est journaliste, essayiste et écrivain. Durant 20 ans, il a été

Plus en détail

Le monde a besoin de paix en Palestine

Le monde a besoin de paix en Palestine ANALYSE 2007 Le monde a besoin de paix en Palestine Publié avec le soutien du service de l éducation permanente de la Communauté française Pax Christi Wallonie-Bruxelles Le monde a besoin de paix en Palestine

Plus en détail

Notre approche de développement local

Notre approche de développement local Notre approche de développement local Renforcer le pouvoir d agir des personnes et des collectivités La grande marche de la démocratie La Déclaration universelle des droits de l homme adoptée en 1948 affirme

Plus en détail

Fortunes urbaines et stratégies sociales

Fortunes urbaines et stratégies sociales Pascale Ghazaleh Fortunes urbaines et stratégies sociales Généalogies patrimoniales au Caire, 1780-1830 INSTITUT FRANÇAIS D ARCHÉOLOGIE ORIENTALE RAPH 32/1 2010 Table des matières reconnaissance de dettes...vii

Plus en détail

RÉSEAUX SOCIAUX : UN DANGER POUR L IRAN?

RÉSEAUX SOCIAUX : UN DANGER POUR L IRAN? RÉSEAUX SOCIAUX : UN DANGER POUR L IRAN? PAR MONSIEUR SÉBASTIEN CACIOPPO DOCTORANT AU LID2MS, UNIVERSITÉ D AIX-MARSEILLE Merci Monsieur le Président. Je vais donc mettre la focale sur l État iranien qui,

Plus en détail

De la Guerre Froide à un nouvel ordre mondial?(1975-2009)

De la Guerre Froide à un nouvel ordre mondial?(1975-2009) (1975-2009) Ruptures et continuités dans les relations internationales des années 80 à nos jours? L ouverture du mur de Berlin : le 9/11/1989 Sommet d Oslo : un espoir de paix en 1993 I/ Une remise en

Plus en détail

Cours de Leadership G.Zara «LEADERSHIP»

Cours de Leadership G.Zara «LEADERSHIP» «LEADERSHIP» Est-il possible de DÉVELOPPER LES COMPÉTENCES DE LEADERSHIP? PROGRAMME DU COURS 1. Introduction 2. Les fondamentaux du Leadership 3. Valeurs, attitudes et comportements 4. Les 10 devoirs du

Plus en détail

LOI N 61-10 DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée

LOI N 61-10 DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée LOI N 61-10 DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée (JO n 4984 p. 13) L assemblée nationale à délibéré et adopté, Le président de la république promulgue la loi dont la teneur suit

Plus en détail

Si j étais né ailleurs, seraisje différent?

Si j étais né ailleurs, seraisje différent? Si j étais né ailleurs, seraisje différent? Compétence ou problématique abordée : Identifier ce qui m a conditionné, ce qui m a construit : - au plan éducatif - au plan social - au plan culturel Concepts

Plus en détail

Que fait l Église pour le monde?

Que fait l Église pour le monde? Leçon 7 Que fait l Église pour le monde? Dans notre dernière leçon, nous avons vu que les croyants ont des responsabilités vis-à-vis des autres croyants. Tous font partie de la famille de Dieu. Les chrétiens

Plus en détail

Comité du développement et de la propriété intellectuelle (CDIP)

Comité du développement et de la propriété intellectuelle (CDIP) F CDIP/12/INF/4 ORIGINAL : ANGLAIS DATE : 3 OCTOBRE 2013 Comité du développement et de la propriété intellectuelle (CDIP) Douzième session Genève, 18 21 novembre 2013 RÉSUMÉ DE L ÉTUDE SUR LA PROPRIÉTÉ

Plus en détail

Un atelier philo pour se reconnaitre hommes et femmes

Un atelier philo pour se reconnaitre hommes et femmes Débat et argumentation Un atelier philo pour se reconnaitre hommes et femmes à travers le partage d expériences «La question se pose de savoir si le lien social ne se constitue que dans la lutte pour la

Plus en détail

L AFMD et l ISTR brisent le tabou de la religion en entreprises

L AFMD et l ISTR brisent le tabou de la religion en entreprises Communiqué de presse L AFMD et l ISTR brisent le tabou de la religion en entreprises Objectif : Aider les managers à gérer la diversité religieuse au quotidien Alors que la question de l expression religieuse

Plus en détail

Le rôle de leadership du chef Tecumseh dans la défense du Haut-Canada

Le rôle de leadership du chef Tecumseh dans la défense du Haut-Canada Le rôle de leadership du chef Tecumseh dans la défense du Haut-Canada Aperçu de la leçon Le leadership est une qualité importante en temps de guerre. Qu est-ce qui fait un leader? Le chef Tecumseh a joué

Plus en détail

Management Interculturel

Management Interculturel Management Interculturel La mondialisation et l ouverture des marchés ont permis l interconnexion des mondes. Ces phénomènes ont en même temps accéléré la mutation des modes de pensée et de consommation.

Plus en détail

Le concept de leadership

Le concept de leadership Le concept de leadership Qu est ce qu un leadership? Le leadership d'un individu est, au sein d'un groupe ou d'une collectivité, la relation de confiance qui s'établit entre lui et la majorité des membres

Plus en détail

5 postures pour mobiliser le don

5 postures pour mobiliser le don Confiance Sollicitude Réciprocité d engagement Tirer partie de son Relance expérience relationnelle constructive 5 postures pour mobiliser le don Attention à soi Alliance : Lier sans défier Donner Recevoir

Plus en détail

Introduction : histoire et concept de l économie sociale Lucile Manoury

Introduction : histoire et concept de l économie sociale Lucile Manoury Introduction : histoire et concept de l économie sociale Lucile Manoury Lucile Manoury Chargée d études, Collège coopératif, Aix-en-Provence Bonjour à tous. Je vais vous faire une présentation un peu théorique

Plus en détail

Résumé. 1 Les chiffres du recensement général de la population et de l habitat (RGPH2) de 2009 sont en cours exploitation. Les données seront rendues

Résumé. 1 Les chiffres du recensement général de la population et de l habitat (RGPH2) de 2009 sont en cours exploitation. Les données seront rendues Résumé Cette étude a été lancée par l Organisation Internationale pour les Migrations à la demande du Gouvernement du Tchad par le biais du Ministère des Affaires Etrangères et de l Intégration Africaine.

Plus en détail

25 PROPOSITIONS POUR UNE RÉPUBLIQUE LAÏQUE AU XXI ÈME SIÈCLE

25 PROPOSITIONS POUR UNE RÉPUBLIQUE LAÏQUE AU XXI ÈME SIÈCLE 25 PROPOSITIONS POUR UNE RÉPUBLIQUE LAÏQUE AU XXI ÈME SIÈCLE Fidèle aux exigences de Liberté, d Égalité et de Fraternité qui le fondent, le Grand Orient de France a pour principe essentiel la liberté absolue

Plus en détail

Un écrivain dans la classe : pour quoi faire?

Un écrivain dans la classe : pour quoi faire? Un écrivain dans la classe : pour quoi faire? Entretien avec Philippe Meirieu réalisé pour l ARALD - Quel est votre sentiment sur la présence des écrivains dans les classes? Il me semble que ce n est pas

Plus en détail

CEM: les comptes d épargne médicale

CEM: les comptes d épargne médicale CEM: les comptes d épargne médicale 1. Situation Le financement du système suisse de santé est à l évidence en passe de devenir un des sujets les plus discutés au cours du siècle. Comme dans la plupart

Plus en détail

Chapitre 6 Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Première Guerre mondiale

Chapitre 6 Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Première Guerre mondiale CONCEPTION ET MISE EN PAGE : PAUL MILAN IMPRESSION DU 16 février 2015 Chapitre 6 Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Première Guerre mondiale Table des matières 1 Le

Plus en détail

Loïc Blondiaux Le Nouvel Esprit de la démocratie Actualité de la démocratie participative Le Seuil, coll. «La République des Idées», 2008

Loïc Blondiaux Le Nouvel Esprit de la démocratie Actualité de la démocratie participative Le Seuil, coll. «La République des Idées», 2008 1 Loïc Blondiaux Le Nouvel Esprit de la démocratie Actualité de la démocratie participative Le Seuil, coll. «La République des Idées», 2008 L auteur Loïc Blondiaux est professeur des Universités à l Institut

Plus en détail

L ÉGLISE AU MOYEN ÂGE

L ÉGLISE AU MOYEN ÂGE L ÉGLISE AU MOYEN ÂGE Compétence Comprendre l importance de l Église dans la vie des hommes au Moyen Âge. Quelle impression te donne l église dans cette photographie, par rapport aux autres constructions?

Plus en détail

Des cartes pour comprendre un monde complexe

Des cartes pour comprendre un monde complexe Des cartes pour comprendre un monde complexe Propositions de séquences en TES/L et en TS sur le cours introductif de géographie par Damien LOQUAY, EEMCP2 en Tunisie Ce que disent les programmes Terminale

Plus en détail

CORRECTION BREVET PONDICHERY 2014

CORRECTION BREVET PONDICHERY 2014 CORRECTION BREVET PONDICHERY 2014 PREMIERE PARTIE : HISTOIRE (13 POINTS) 1. Questions (6 points) 1. A quels siècles correspond l «âge des églises gothiques»? (1 point) L «âge des églises gothiques» va

Plus en détail

Analyse de la carte :

Analyse de la carte : Amorcée au 18eme siècle en Angleterre la révolution industrielle s accélère dans les années 1870 1880 et se diffuse dans toute l Europe et aux USA. Stimulé par de nouvelles inventions comme l électricité,

Plus en détail

Réduire la pauvreté : comment les collectivités territoriales peuvent-elles être des catalyseurs du développement économique pro-pauvre?

Réduire la pauvreté : comment les collectivités territoriales peuvent-elles être des catalyseurs du développement économique pro-pauvre? Réduire la pauvreté : comment les collectivités territoriales peuvent-elles être des catalyseurs du développement économique pro-pauvre? Les trois dernières décennies ont été marquées par des progrès impressionnants

Plus en détail

Chap. 5 : la 2 nd guerre mondiale : une guerre d anéantissement Pourquoi parle-t-on de la 2 nd guerre mondiale comme d une guerre d anéantissement

Chap. 5 : la 2 nd guerre mondiale : une guerre d anéantissement Pourquoi parle-t-on de la 2 nd guerre mondiale comme d une guerre d anéantissement Chap. 5 : la 2 nd guerre mondiale : une guerre d anéantissement Pourquoi parle-t-on de la 2 nd guerre mondiale comme d une guerre d anéantissement Chanson : Nuit et brouillard de Jean Ferrat http://www.youtube.com/watch?v=94yoxycqo6s

Plus en détail

Evaluation du projet Fonds pour la consolidation de la paix, Welthungerhilfe Butembo République Démocratique du Congo

Evaluation du projet Fonds pour la consolidation de la paix, Welthungerhilfe Butembo République Démocratique du Congo Evaluation du projet Fonds pour la consolidation de la paix, Welthungerhilfe Butembo République Démocratique du Congo Numéro WHH du projet: AF 1519 / COD 1063-07 Numéro KfW du projet : KfW 2007 65 537

Plus en détail

2) Qu est-ce que la cohésion sociale et l inclusion?

2) Qu est-ce que la cohésion sociale et l inclusion? Chantier sur la cohésion sociale et l inclusion dans le cadre des Ateliers des savoirs partagés JUIN 2013 1) Mise en contexte Dans le cadre des Ateliers des savoirs partagés à Saint-Camille, 4 chantiers

Plus en détail

ECONOMIE GENERALE G. Carminatti-Marchand SEANCE III ENTREPRISE ET INTERNATIONALISATION

ECONOMIE GENERALE G. Carminatti-Marchand SEANCE III ENTREPRISE ET INTERNATIONALISATION ECONOMIE GENERALE G. Carminatti-Marchand SEANCE III ENTREPRISE ET INTERNATIONALISATION On constate trois grandes phases depuis la fin de la 2 ème guerre mondiale: 1945-fin 50: Deux blocs économiques et

Plus en détail

Caisse régionale de Crédit Agricole Mutuel Charente-Maritime Deux-Sèvres. 18 septembre 2012

Caisse régionale de Crédit Agricole Mutuel Charente-Maritime Deux-Sèvres. 18 septembre 2012 Caisse régionale de Crédit Agricole Mutuel Charente-Maritime Deux-Sèvres 18 septembre 2012 Sommaire Communiqué de synthèse P. 1 Le projet de regroupement des fonctions support : un projet stratégique P.

Plus en détail

Coup d œil sur les inégalités de revenus au

Coup d œil sur les inégalités de revenus au Coup d œil sur les inégalités de revenus au Québec L expression «nous les 99 %», qui avait servi de cri de ralliement des mouvements Occupy, résume les préoccupations que soulève la tendance mondiale à

Plus en détail

COMMENT DÉCOUVRIR SA VOCATION

COMMENT DÉCOUVRIR SA VOCATION Stephen Wang COMMENT DÉCOUVRIR SA VOCATION Mariage, sacerdoce, vie consacrée, diaconat permanent, célibat «Petits Traités Spirituels» Série III «Bonheur chrétien» éditions des Béatitudes Ava n t-p r o

Plus en détail

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES MAI 2008 POLITIQUE D EGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES 1. LE CONTEXTE L égalité entre les femmes et les hommes est une condition essentielle au développement

Plus en détail

Assises de l Enseignement Catholique Intervention de Paul MALARTRE Paris Cité des Sciences de La Villette 8 juin 2007

Assises de l Enseignement Catholique Intervention de Paul MALARTRE Paris Cité des Sciences de La Villette 8 juin 2007 Assises de l Enseignement Catholique Intervention de Paul MALARTRE Paris Cité des Sciences de La Villette 8 juin 2007 Quand je pense à ces nouveaux Chefs d établissement qui me disaient récemment avoir

Plus en détail

Conseil Municipal des Enfants à Thionville. Livret de l électeur et du candidat

Conseil Municipal des Enfants à Thionville. Livret de l électeur et du candidat Conseil Municipal des Enfants à Thionville Livret de l électeur et du candidat Elections du vendredi 18 novembre 2011 Mot du Maire Le Conseil Municipal des Enfants fait sa rentrée. Il joue un rôle essentiel

Plus en détail

27 janvier 2015 Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l Humanité

27 janvier 2015 Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l Humanité Monsieur le Maire, Eric LEJOINDRE Mesdames et Messieurs Les enseignants et représentants de l Education Nationale Mesdames et Messieurs les Présidents et représentants d associations patriotiques Mesdames

Plus en détail

FORMATION : POSTURE COACH, LES METIERS D ACCOMPAGNEMENT

FORMATION : POSTURE COACH, LES METIERS D ACCOMPAGNEMENT FORMATION : POSTURE COACH, LES METIERS D ACCOMPAGNEMENT Que vous soyez parent, enseignant, formateur, pédagogue, coach, manager Que votre activité professionnelle ou simplement la quête de vous-même vous

Plus en détail

Le soutien financier des projets sur les budgets prévention des conflits et diplomatie préventive

Le soutien financier des projets sur les budgets prévention des conflits et diplomatie préventive Service Consolidation de la Paix (S3.1) Le soutien financier des projets sur les budgets prévention des conflits et diplomatie préventive Introduction Pour exécuter et renforcer la politique étrangère,

Plus en détail

Conseil d administration Genève, mars 2000 ESP. Relations de l OIT avec les institutions de Bretton Woods BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL

Conseil d administration Genève, mars 2000 ESP. Relations de l OIT avec les institutions de Bretton Woods BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL GB.277/ESP/4 (Add.1) 277 e session Conseil d administration Genève, mars 2000 Commission de l'emploi et de la politique sociale ESP QUATRIÈME QUESTION À L ORDRE DU JOUR

Plus en détail

Question 2 Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Première Guerre mondiale

Question 2 Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Première Guerre mondiale Terminales ES-L /Histoire Regards historiques sur le monde actuel Thème 3 - Puissances et tensions dans le monde de la fin de la Première Guerre mondiale à nos jours Question 2 Le Proche et le Moyen-Orient,

Plus en détail

Qu est-ce que l adaptation au changement climatique?

Qu est-ce que l adaptation au changement climatique? Note de position de CARE sur le changement climatique Qu est-ce que l adaptation au changement climatique? Le changement climatique représente une menace sans précédent pour les populations des pays en

Plus en détail

SOMMAIRE PARTIE 1 : POURQUOI «DONNER DU CREDIT AUX FEMMES RURALES»?... 3 PARTIE 2 : EPARGNE/CREDIT DU SYSTEME FINANCIER INFORMEL...

SOMMAIRE PARTIE 1 : POURQUOI «DONNER DU CREDIT AUX FEMMES RURALES»?... 3 PARTIE 2 : EPARGNE/CREDIT DU SYSTEME FINANCIER INFORMEL... Fédération Internationale des Producteurs Agricoles 1 «DONNER DU CREDIT AUX FEMMES RURALES» Ce document fut élaboré dans l objectif d apporter une information la plus complète possible sur le thème du

Plus en détail

Rapport sommaire. Table ronde sur la mobilité des étudiantes et étudiants dans l hémisphère occidental

Rapport sommaire. Table ronde sur la mobilité des étudiantes et étudiants dans l hémisphère occidental Rapport sommaire Table ronde sur la mobilité des étudiantes et étudiants dans l hémisphère occidental Buenos Aires, Argentine 1-3 décembre 2000 Au cours des dix dernières années, le Canada a joué un rôle

Plus en détail

FORCE DE VENTE : une approche commerciale efficace

FORCE DE VENTE : une approche commerciale efficace Les formations standardisées voulant mettre le commercial dans un «moule» et formater une personne en appliquant des techniques à la lettre sont bien différentes de ce que nous vous proposons chez Semaphorus.

Plus en détail

HISTOIRE / FRANCAIS CYCLE 3 TITRE : L UNION FAIT LA FORCE (1915), LA FRANCE ET SES ALLIÉS

HISTOIRE / FRANCAIS CYCLE 3 TITRE : L UNION FAIT LA FORCE (1915), LA FRANCE ET SES ALLIÉS HISTOIRE / FRANCAIS CYCLE 3 TITRE : L UNION FAIT LA FORCE (1915), LA FRANCE ET SES ALLIÉS DOCUMENT : 1979. 29489 (1). «L'Actualité. L'union fait la force. Jeu stratégique». Sans éditeur. Vers 1915. PLACE

Plus en détail

Position de l ASTEE sur l innovation en matière de services d eau et de déchets

Position de l ASTEE sur l innovation en matière de services d eau et de déchets Position de l ASTEE sur l innovation en matière de services d eau et de déchets Les services publics locaux de l environnement : des services discrets mais moteurs de développement Depuis leur mise en

Plus en détail

LES RESEAUX SOCIAUX SONT-ILS UNE MODE OU UNE REELLE INVENTION MODERNE?

LES RESEAUX SOCIAUX SONT-ILS UNE MODE OU UNE REELLE INVENTION MODERNE? LES RESEAUX SOCIAUX SONT-ILS UNE MODE OU UNE REELLE INVENTION MODERNE? Hugo Broudeur 2010/2011 2ieme année Télécom SudParis SOMMAIRE Introduction... 3 A) Des réseaux sociaux pour tout le monde... 4 1)

Plus en détail

Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas

Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas Prise de position de Caritas_mars 2011 Migration: un plus pour la Suisse En bref: Quel est l effet de

Plus en détail

FICHES DE REVISIONS LITTERATURE

FICHES DE REVISIONS LITTERATURE Fiche n 1 : Les 4 types de texte Fiche n 2 : La situation d énonciation 1- Le texte narratif qui sert à raconter 2- Le texte descriptif qui sert à faire voir 3- Le texte explicatif qui sert à faire comprendre

Plus en détail

Le guide s articule autour de quatre thèmes, qui sont incontournables pour bien documenter une situation d aliénation parentale ou de risque:

Le guide s articule autour de quatre thèmes, qui sont incontournables pour bien documenter une situation d aliénation parentale ou de risque: GUIDE D ENTREVUE TROUSSE DE SOUTIEN À L ÉVALUATION DU RISQUE D ALIÉNATION PARENTALE Véronique Lachance Marie-Hélène Gagné Ce guide d entrevue a été conçu pour vous aider à documenter les situations familiales

Plus en détail

El Tres de Mayo, GOYA

El Tres de Mayo, GOYA Art du visuel / «Arts, ruptures, continuités» Problématique : «Comment l expression du sentiment surgit-elle dans l art au XIX è siècle?» El Tres de Mayo, GOYA Le Tres de Mayo, Francisco Goya, huile sur

Plus en détail

Mais revenons à ces deux textes du sermon sur la montagne dans l évangile de Matthieu.

Mais revenons à ces deux textes du sermon sur la montagne dans l évangile de Matthieu. «AIMER SES ENNEMIS» «Qui veut prendre ta tunique, laisse lui aussi ton manteau». Si quelqu un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui». «Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent»

Plus en détail

Votre épargne s épanouit dans une mutuelle qui n oublie pas d être une mutuelle, elle

Votre épargne s épanouit dans une mutuelle qui n oublie pas d être une mutuelle, elle Votre épargne s épanouit dans une mutu qui n oublie pas d être une mutu, Votre épargne a tout à gagner des valeurs qui nous animent, Éditorial Fondée à l origine par et pour les anciens combattants, la

Plus en détail

Exposé au Comité spécial sur les coopératives de la Chambre des communes 7 août 2012

Exposé au Comité spécial sur les coopératives de la Chambre des communes 7 août 2012 Exposé au Comité spécial sur les coopératives de la Chambre des communes 7 août 2012 Introduction Le Groupe Co-operators limitée est détenu et dirigé par 45 membres-propriétaires de tout le Canada, issus

Plus en détail

0:51 Au Moyen-Âge, les femmes prennent activement part aux métiers de l artisanat et du commerce. Elles ont obtenu une certaine indépendance.

0:51 Au Moyen-Âge, les femmes prennent activement part aux métiers de l artisanat et du commerce. Elles ont obtenu une certaine indépendance. 00:22 La ville au Moyen-Âge est un espace de liberté. Celui qui possède le droit du citoyen, a la possibilité d accéder à la prospérité par le travail et l intelligence. Cela vaut aussi pour les femmes,

Plus en détail

DEMANDE DE SOUTIEN - RAVIV. Fonds de Soutien à l Initiative et à la Recherche

DEMANDE DE SOUTIEN - RAVIV. Fonds de Soutien à l Initiative et à la Recherche DEMANDE DE SOUTIEN - RAVIV Fonds de Soutien à l Initiative et à la Recherche 2015 1 PRESENTATION DE LA STRUCTURE RAViV est un réseau solidaire de compagnies et structures franciliennes de spectacle vivant

Plus en détail

J ai droit, tu as droit, il/elle a droit

J ai droit, tu as droit, il/elle a droit J ai droit, tu as droit, il/elle a droit Une introduction aux droits de l enfant Toutes les personnes ont des droits. Fille ou garçon de moins de 18 ans, tu possèdes, en plus, certains droits spécifiques.

Plus en détail

Master Etudes françaises et francophones

Master Etudes françaises et francophones Master Etudes françaises et francophones 1. modèle scientifique et profilage des contenus de la filière / Présentation et spécificités de la filière Les études romanes à Leipzig sont considérées comme

Plus en détail

WS32 Institutions du secteur financier

WS32 Institutions du secteur financier WS32 Institutions du secteur financier Session 1 La vision chinoise Modernisation du système financier chinois : fusion de différentes activités bancaires et financières, accès des ménages au marché des

Plus en détail

13 Quelle est l église du Nouveau Testament?

13 Quelle est l église du Nouveau Testament? DU NOUVEAU TESTAMENT? 169 13 Quelle est l église du Nouveau Testament? Ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ et nous sommes tous membres les uns des autres (Rm 12.5). Par

Plus en détail

Je viens vous préparer à cet évènement : L illumination des consciences

Je viens vous préparer à cet évènement : L illumination des consciences Je viens vous préparer à cet évènement : L illumination des consciences Cette révélation est donnée en français à Sulema, une femme née en 1954 au Salvador. Depuis plus de 30 ans, elle vit au Canada avec

Plus en détail

DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE

DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE Ecole d Application STURM Janvier-Février 2012 CM2 Salle 2 Mme DOUILLY DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE Sujet proposé par les élèves et choisi par la majorité. 1 ère séance : définitions et explications Réflexion

Plus en détail

Présentation du programme Éthique et culture religieuse. Par Diane Leblanc et Estelle Mercier Conseillères pédagogiques

Présentation du programme Éthique et culture religieuse. Par Diane Leblanc et Estelle Mercier Conseillères pédagogiques Présentation du programme Éthique et culture religieuse Par Diane Leblanc et Estelle Mercier Conseillères pédagogiques Repères historiques 1964 1995 1996 1998 1999 1999 2000 2005 Création du ministère

Plus en détail

MASTER 1 MANAGEMENT DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES ET DES TERRITOIRES

MASTER 1 MANAGEMENT DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES ET DES TERRITOIRES MASTER 1 MANAGEMENT DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES ET DES TERRITOIRES Libellé de l UE (Unité d enseignement) et de l EC (Elément constitutif) SEMESTRE 1 S1 : UE OBLIGATOIRES Management public et stratégie

Plus en détail

Tiken Jah Fakoly : Je dis non!

Tiken Jah Fakoly : Je dis non! Tiken Jah Fakoly : Je dis non! Paroles et musique : Tiken Jah Fakoly / Tiken Jah Fakoly Barclay / Universal Music Thèmes L Afrique et ses problèmes. Objectifs Objectifs communicatifs : Repérer les rimes

Plus en détail

Annexe au document intitulé Communication relative à certaines questions de politique concernant le Bureau de Procureur : renvois et communications

Annexe au document intitulé Communication relative à certaines questions de politique concernant le Bureau de Procureur : renvois et communications Annexe au document intitulé Communication relative à certaines questions de politique concernant le Bureau de Procureur : renvois et communications La présente annexe au document de politique du Procureur

Plus en détail

La seconde guerre mondiale

La seconde guerre mondiale CM2 Découverte du monde Histoire Compétences : La violence du XXe siècle : les deux conflits mondiaux La seconde guerre mondiale - À partir de l étude de cartes et de documents statistiques, comprendre

Plus en détail