Vatican II, l Église, une passion pour l humanité

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1 Conférence à Aix-en-Provence, le samedi 13 octobre 2012 Vatican II, l Église, une passion pour l humanité Concluant le concile Vatican II, le pape Paul VI s était exclamé : «L humanisme laïc et profane enfin est apparu dans sa terrible stature et a, en un certain sens, défié le Concile. La religion du Dieu qui s est fait homme s est rencontrée avec la religion (car c en est une) de l homme qui se fait Dieu. Qu est-il arrivé? Un choc, une lutte, un anathème? Cela pouvait arriver ; mais cela n a pas eu lieu. La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile». La référence au bon Samaritain suffit à justifier le titre qui m a été proposé : «Vatican II, l Église, une passion pour l humanité». «Passion», dans la langue courante, désigne un amour très fort, un amour qui parfois sort des normes. Dans la langue chrétienne, «passion» renvoie à la Passion de Jésus, au processus qui le conduit à la mort et dont il fait une offrande pour le salut de tous les hommes, expression de son amour pour les hommes et de son amour pour le Père. Je me propose donc de réfléchir au sujet que vous m avez confié en trois temps : Vatican II met l Église en état d aimer l humanité prise comme un tout ; Vatican II invite chacun à aimer l humanité en lui-même, le fait d être un humain ; mais aussi Vatican II rend compte de ce que les chrétiens participent à la Passion du Seigneur pour l humanité, c est-à-dire en faveur de tous. Amour pour l humanité. On a souvent tendance à faire de Vatican II un commencement absolu. Ainsi, en disant que ce concile a orienté l Église vers l amour de l humanité ou pour l humanité, je cours le risque de vous laisser croire que jusque-là l Église n aurait eu que méfiance ou mépris pour l humanité. Croire cela serait se tromper lourdement. Au long de son histoire, l Église a déployé son action à partir de son amour pour l humanité, amour puisé en son Seigneur et Époux, le Christ Jésus. Il est vrai que les historiens ou ceux qui se piquent de l être évoquent volontiers le refus du monde moderne qui aurait été l attitude caractéristique de l Église depuis le début du XIXème siècle, pour nous Français, la Révolution, jusqu au milieu du XXème. Ce refus, comprenons-le, a été motivé premièrement par l amour de l humanité. Lorsque les papes dénoncent la liberté de conscience ou la liberté de la presse comme des revendications dangereuses, ils le font par amour des hommes et, osons le dire, ils n ont pas tort de dénoncer tout cela. Ils voient bien, et avec eux bien des évêques et des prêtres et des fidèles, comme ces diverses libertés revendiquées vont défaire les liens sociaux, émietter la société, livrer par conséquent les plus fragiles à des forces économiques ou sociales qui les écraseront. Une part de l aventure économique et industrielle du XIXème siècle s est réalisée au détriment de populations d ouvriers qui avaient perdu dans les usines et les banlieues des villes industrielles les protections naturelles de la famille et de l histoire. La doctrine sociale de l Église a été une manière pour les papes, à partir de Léon XIII, de faire valoir que la société économique et la société politique devaient respecter un certain nombre de règles. De ces règles, le cœur est la dignité de chaque homme dont Léon XIII explique qu elle doit se traduire dans une certaine autonomie en face de la société : ainsi les papes appellent les sociétés à s organiser pour que chaque père de famille ait les moyens de faire vivre les siens convenablement. 1

2 Mais, mieux encore, si l on peut dire, l amour de l Église pour l homme s est exprimé de façon privilégiée au long du XIXème et de la première moitié du XXème siècle par l incroyable aventure des missions. Vatican II s ouvre au moment où il devient vrai que le nom du Dieu vivant est connu parmi toutes les nations. Les jeunes hommes et les jeunes femmes qui sont partis ainsi à des milliers de kilomètres de chez eux et sans espoir de revoir «fumer la cheminée» de leur «petit village» l ont fait par amour pour des hommes et des femmes qu ils ne connaissaient pas, dont les mœurs et la culture leur étaient étrangères mais avec lesquels ils espéraient former «un seul Corps de chrétienté». Ceci étant dit, il est indéniable que le concile Vatican II représente un tournant dans la façon dont l Église considère l humanité. On peut l exprimer ainsi : jusque-là, l Église (et cela veut dire les papes, les évêques, les prêtres mais aussi bon nombre de fidèles) se montrait effrayée devant une humanité en train de s emparer de moyens considérables pour se construire elle-même ; désormais, sans pour autant céder à la naïveté (nous avons entendu Paul VI évoquer la «religion de l homme qui se fait Dieu»), l Église comprend qu elle peut aussi considérer cette évolution positivement parce que cette évolution n échappe pas totalement à l action de Dieu et que des voies y existent par lesquelles peuvent briller plus lumineusement aux yeux des hommes les promesses que le Christ Jésus porte. Au lieu de s inquiéter de voir le monde devenir autonome, «adulte» pourrait-on dire - mais peut-être s agit-il plutôt de l adolescence, l Église salue en cette autonomie croissante le signe et le fruit de la liberté et elle ose croire que cette autonomie peut ouvrir les hommes à Dieu et au dessein de salut. Le numéro 1 de la constitution Lumen gentium sur l Église, le texte le plus important du concile avec celui consacré à la révélation divine, illustre clairement ce changement d attitude et aide à bien le situer. L Église s y présente comme étant en quelque sorte «le sacrement, c est-à-dire le signe et le moyen de l union intime avec Dieu et de l unité de tout le genre humain». Elle exprime ensuite sa conscience d avoir à expliciter de manière plus précise sa nature et sa mission universelle et cela avec une certaine urgence à cause des conditions du temps présent. Pourquoi cette urgence? Parce que, poursuit la constitution, les hommes s unissent de plus en plus par des liens sociaux, techniques et culturels et qu il faut qu ils «parviennent également à leur pleine unité dans le Christ». D un côté donc, un phénomène de grande ampleur : l humanité fait l expérience de son unité comme jamais. Or, l humanité aux yeux chrétiens a toujours été une, tous les hommes ayant le même Créateur et étant tous faits à l image de Dieu, ayant même, en un sens à expliciter, les mêmes parents ; ce qui est nouveau est que les progrès techniques fournissent aux hommes les moyens de rendre cette unité très concrète. De l autre, un risque considérables : l humanité pourrait se contenter de se construire elle-même, elle pourrait se satisfaire de l unité qu elle acquiert les moyens de se procurer, et elle risque de manquer alors, par désintérêt ou parce que, la voyant hors de sa portée, elle la considérerait comme irréaliste, l unité d une ampleur et d une profondeur sans égales que Dieu veut lui donner dans le Christ. Le défi est donc pour l Église de faire resplendir, de rendre plus visible, mieux perceptible, la qualité inimaginable et pourtant hautement désirable de ce que Dieu promet aux hommes et leur donne de vivre déjà. L amour de l Église pour l humanité n est donc pas seulement l admiration sans réserve pour tout ce que l humanité vit et construit. Il se traduit aussi par une vive conscience du risque pour l humanité de se rétracter sur ce qu elle se donne à elle-même, de se rendre incapable de s ouvrir à un don plus grand, de s étouffer elle-même en croyant se grandir, comme un enfant qui 2

3 refuserait d apprendre encore de ses parents sous prétexte qu il en a assez reçu et qu il peut se débrouiller par lui-même. Cette double perception, d admiration pleine d action de grâce et d inquiétude face à un risque et un défi, est exprimée ici devant l unité de l humanité. Celle-ci est facilitée par le développement des techniques, nous ne cessons de le vérifier, et aussi par l aspiration à l égalité qui se fait très forte au long du XXème siècle : égalité entre les citoyens dans un État donné, égalité des peuples et donc droit à disposer d eux-mêmes qui met en cause les structures coloniales, égalité des cultures. Si l Église n est pas pour grand-chose dans le développement des techniques, elle porte en revanche dans sa foi le principe de l égalité. Notons ici déjà que, dans les textes du Concile, la diversité des cultures est fortement valorisée. C est le seul principe de distinction entre les hommes, nous allons le vérifier encore un peu plus loin, qui est relevé positivement. L idée traîne dans beaucoup d esprits que les missionnaires ont détruit bien des cultures ; elle n est pas fausse bien sûr, il n est que de penser au sort fait à la culture inca. Mais on confond souvent les missionnaires et les colonisateurs, y compris d ailleurs dans le cas des Incas, et on oublie trop vite que beaucoup de missionnaires se sont intéressés aux cultures et aux religions qu ils rencontraient. Ceux-là y ont cherché des prémices de l Évangile, des pierres d attente du salut par la foi au Christ Jésus. Sans doute ont-ils été plus impressionnés par les brillantes civilisations de l Asie qu attentifs aux richesses de cultures jugées un peu vite primitives comme celles de l Afrique. Mais le milieu du XXème siècle est un temps de rééquilibrage de ce point de vue. Certes poussés en partie par les critiques d ethnologues éventuellement opposés à la foi chrétienne ou indifférents mais aussi à partir des ressources propres à la foi chrétienne, beaucoup de missionnaires étudient et recueillent les richesses de toutes les cultures et tâchent de les intégrer dans la louange et la supplication à apporter à Dieu. Le résultat en tout cas est patent dans le concile : à de multiples reprises au long des textes sont évoquées les richesses des peuples et des cultures que l Église entend non seulement respecter mais promouvoir même en les purifiant et les renouvelant par la foi au Christ selon le modèle qu elle a reçu de son histoire et qu elle décide de prendre pour norme de la variété des rites à l intérieur de l unique Église catholique. L Église prétend ainsi, si l on peut dire, être l avenir de l humanité, non pas en imposant partout l uniformité d une manière d être et de vivre, mais parce qu elle reconnaît au Christ le pouvoir de tout attirer à lui et de tout tourner vers la gloire du Père. C est pourquoi aussi elle accepte d apprendre de l histoire et même de ceux qui sont en dehors d elle, voire même contre elle. Elle sait qu ils ne sont pas pour autant de manière équivalente hors du Christ agissant par son Esprit, par la puissance de son Esprit. Voilà qui nous met sur la piste de l amour de l Église pour l humanité tel qu il s exprime dans l enseignement de Vatican II et dans l événement lui-même. Cet amour vient de la foi que l humanité non seulement provient d un unique Créateur dont toutes les richesses de l humanité reflètent en quelque sorte la beauté et la bonté, mais aussi de la foi que le Christ est Seigneur, c est-à-dire le Maître du cosmos et de l histoire. Il faut savoir en repérer les expressions. Lumen gentium achève le chapitre consacré au peuple de Dieu par ces lignes : «Ainsi l Église à la fois prie et travaille pour que la plénitude du monde entier passe dans le peuple de Dieu, le Corps du Seigneur, le Temple de l Esprit-Saint et que, dans le Christ, Tête de tous, tout honneur et toute gloire soient rendus au Créateur et Père de l univers» (LG 17). L Église se sait portée et précédée par l action du Christ ressuscité qui envoie l Esprit-Saint. Par son incarnation, sa vie cachée et sa vie publique, par sa mort et sa résurrection, le Christ Jésus a acquis la puissance de répandre l Esprit-Saint dans tous les 3

4 hommes. L activité de l Église rend visible et perceptible l action invisible de l Esprit qui travaille les cœurs et les esprits et oriente les hommes vers le Sauveur, plus et mieux qu ils ne le savent mais pour qu ils puissent le savoir et y consentir. Un des moments marquants de la première session fut une intervention de Mgr de Smedt, évêque de Bruges. Il invitait le concile à se garder de tout triomphalisme, c est-à-dire de toute propension à confondre ses succès visibles avec des progrès du Règne du Christ. L Église prie et travaille pour que le Christ règne, mais elle sait que son action ne suffit pas à procurer ce règne. Il y faut une transformation des libertés, une conversion, que seul l Esprit de Celui qui est mort et ressuscité pour nous peut procurer en vérité, malgré le caractère velléitaire des décisions humaines. L Église sait qu elle est en un sens la finalité, le but, l achèvement de l humanité, elle est l humanité rassemblée en Dieu et réconciliée, mais elle ne l est qu en tant qu elle sera transformée dans la gloire ; pour le moment, elle est au service des hommes et des femmes, elle les accompagne et les soutient pour qu ils s ouvrent au Christ et à son Esprit et s en laissent conduire. Voyons par exemple comment le concile définit l activité missionnaire : «L activité missionnaire n est rien d autre, elle n est rien de moins que la manifestation du dessein de Dieu, son épiphanie et sa réalisation dans le monde et son histoire, dans laquelle Dieu conduit clairement à son terme, au moyen de la mission, l histoire du salut» (Ad Gentes, 9). C est parce qu elle est précédée et portée par l œuvre de Dieu scellée dans l acte du Christ en son mystère pascal que l Église peut oser agir dans le monde : elle rend visible, elle met en œuvre ce qui a été acquis une fois pour toutes dans la victoire définitive et totale de la Résurrection de Jésus. Cette conviction de foi que le Ressuscité agit par son Esprit dans l histoire entière donne à l Église une immense liberté et une incroyable patience. Elle lui permet de regarder avec bienveillance et même avec espérance ce qui habite le cœur des hommes et se traduit dans leurs œuvres. Citons encore le décret sur l activité missionnaire : «Tout ce qui se trouvait déjà de vérité et de grâce chez les nations comme par une secrète présence de Dieu, elle le délivre des contacts mauvais et le rend au Christ son auteur, qui détruit l empire du diable et arrête la malice infiniment diverse des crimes. Ainsi, poursuit le texte, tout ce qu on découvre de bon semé dans le cœur et l âme des hommes ou dans les rites particuliers et les civilisations particulières des peuples, non seulement ne périt pas, mais est purifié, élevé et porté à sa perfection pour la gloire de Dieu, la confusion du démon et le bonheur de l homme» (Ad Gentes, 9). Peut-être touchons-là, discrètement exprimée, la clef de l attitude relativement nouvelle de l Église à partir de Vatican II : le travail des Pères conciliaires a remis l Église davantage devant l actualité de la présence et de la Seigneurie du Christ. L Église n est pas dans le monde pour faire réussir une œuvre qui risquerait de ne pas porter tous ses effets. Son action, bien plutôt, rend visible une action plus décisive dont elle est elle-même le fruit. La patience va donc de pair avec la confiance que beaucoup de l humanité peut s insérer, moyennant purification et renouvellement, dans la gloire finale du Fils. La mission de l Église ne consiste donc pas à imposer à l humanité en sa diversité un modèle unique mais à féconder l humanité de la relation nouvelle que le Christ a ouverte. L amour de l Église pour l humanité est donc la traduction de son amour pour le Christ, il répond à ce que le Christ peut faire de l humanité, ou mieux encore à ce que le Christ fait de l humanité, la rassemblant en un seul Corps par-delà tout ce qui distingue les hommes et peut les opposer, et cela pour la gloire du Père. 4

5 Amour de l humanité en chacun. Pourtant le déplacement le plus significatif et le plus délicat à exprimer aussi peut-être qu a opéré le concile Vatican II consiste en ce qu il nous invite, nous chrétiens, à aimer l humanité en nous, à aimer le fait d être des humains. Là encore, les circonstances, fruits de l histoire, ont contribué à ce changement. La vie humaine est devenue longue pour la majorité des hommes et des femmes, longue en tout cas au regard de ce qui fut la norme pendant des millénaires. Il n est pas suffisant désormais de tourner les hommes et leurs énergies vers le ciel, il faut bien tirer profit, mettre à profit, ce temps terrestre. Avant même d y édifier une société juste et fraternelle, il convient que chacun aime sa condition terrestre, l habite en vérité, en honore tous les aspects. On peut repérer une évolution, une transformation, pleine de sens du discours du Magistère entre la fin du XVIIIème siècle et Vatican II. Un des actes les plus décisifs de la Révolution française a été la tentative d imposer une «constitution civile du clergé». Le roi Louis XVI l avait acceptée lorsqu après quelques mois d études et peut-être d hésitation le pape Pie VI la rejeta absolument par le bref Quod aliquantum. Parmi les nombreux arguments développés par le pape, il en est un qui peut choquer des oreilles ou des yeux modernes mais qu il convient de bien comprendre. Le pape s en prend à la liberté de pensée qu il qualifie de «chimérique" i. Il justifie cela en expliquant que l homme est fait pour être utile à ses semblables, «car telle est la faiblesse de la nature, que les hommes, pour se conserver, ont besoin du secours mutuel les uns des autres ; et voilà pourquoi Dieu leur a donné la raison et l usage de la parole, pour les mettre en état de réclamer l assistance d autrui et de secourir à leur tour ceux qui imploreraient leur appui». Vous sentez le contraste avec l idée de l homme que véhicule un document issu des Lumières comme la déclaration des droits de l homme et du citoyen. Dans celle-ci, l homme sous-entendu par le texte sait lire et écrire, il est maître de luimême et ne dépend pas des autres. Mais si l on y regarde de plus près on constate que cet hommelà est regardé comme s il n avait ni père ni mère, comme s il n avait jamais été enfant non plus, comme si aussi toutes les conditions sociales étaient identiques. D un côté donc un homme idéal mais qui n existe peut-être pas sinon dans une certaine bourgeoisie éclairée (et à condition d atteindre l âge adulte), avec le risque trop souvent réalisé de laisser les pauvres, les moins instruits, les plus fragiles devenir les victimes sans recours possible des efforts de promotion des premiers ; de l autre un regard ultra-réaliste sur l être humain vu comme fragile et faillible, ayant besoin d être soutenu, éduqué, fortifié, redressé, conseillé. L attitude de l Église face au monde au long du XIXème siècle est marquée par cette vision de l homme qui ne peut s en sortir seul et a besoin de maîtres et de chefs pour le guider par des chemins sûrs. En se voyant elle-même comme mère, l Église idéalisait un peu les autorités comme des pères qui doivent, pour être bons, être justes et fermes à l égard de leurs enfants. Jusque chez Pie XII, même si ce fait est chez lui déjà très atténué, les documents du Magistère à propos de la société évoquent toujours le fait qu il y a des riches et des pauvres, des gens intelligents et des gens qui le sont moins. C est du réalisme sans doute et cela permet d appeler les riches et les intelligents à leurs devoirs à l égard des autres. Mais c est du paternalisme aussi, le plus grand nombre des hommes étant vus comme des enfants incapables de parvenir à la majorité. Or, cette manière de voir disparaît totalement dans les documents de Vatican II. Aucun d eux, et aucun texte d un pape depuis, ne fait même allusion à la fatalité de ces distinctions trop humaines et terrestres. Au contraire, la constitution Gaudium et Spes commence par un grand chapitre sur la dignité de la personne humaine. Le concile développe là ce que l on peut appeler une anthropologie, c est-àdire un discours sur l homme qui vaut pour tous, quelles que soient ses facultés ou sa condition sociale. Cette anthropologie ne se laisse pas obnubiler par les différences et les inégalités trop faciles à constater ; elle ne tombe pas non plus dans l idéalité des philosophes des Lumières. Elle met en effet au cœur de l homme la conscience qui n est pas définie comme le fait de l homme qui s écoute lui-même mais comme la présence en tout homme d une loi qu il ne s est pas donnée lui-même et qui résonne en lui comme la voix de quelqu un : «Fais ceci, évite cela». Elle aboutit à une 5

6 compréhension de la liberté comme faculté d adhérer au bien, au meilleur, et non seulement comme faculté de refuser. Les numéros 14 à 17 de la constitution pastorale méritent d être médités. Ils nous aident à voir que l homme de la déclaration des droits de l homme et du citoyen (il en va autrement dans la déclaration universelle des droits de l homme de 1948) est un homme sans intériorité, qui se trouve donc seul face à la loi censée être l expression de la volonté générale, pour lequel il n est pas prévu qu il puisse avoir besoin de temps pour adhérer ou qu il puisse avoir des arguments à faire valoir pour douter du bien-fondé ou de la justice de la loi. Entendons la beauté de l anthropologie qu enseigne le concile, c est-à-dire de la vision que l Église en sa plus haute expression, lorsque pour la première fois dans l histoire elle prend le temps de dire qui est l homme pour elle, développe pour le bénéfice de tout homme qui veut bien l entendre : «La dignité de l homme exige donc qu il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d une contrainte extérieure. L homme parvient à cette dignité lorsque, se délivrant de toute servitude des passions, par le choix libre du bien, il marche vers sa destinée et prend soin de s en procurer réellement les moyens par son ingéniosité.» Et il faut lire jusqu au bout sous peine de déformer ce que le concile Vatican II enseigne en le coupant de la totalité de l enseignement de l Église : «Ce n est toutefois que par le secours de la grâce divine que la liberté humaine, blessée par le péché, peut s ordonner à Dieu d une manière effective et intégrale. Et chacun devra rendre compte de sa propre vie devant le tribunal de Dieu, selon le bien ou le mal accomplis» (Gaudium et Spes, 17). Le concile a pris le temps d exposer longuement cette anthropologie dans des termes simples, sans employer de concepts spécifiquement théologiques, parce qu il est important que tout homme réalise ce qu est sa condition humaine, en apprécie la beauté et s efforce de vivre de manière à honorer celle-ci. Il y a déjà là un beau programme de vie : vivre selon cette définition de la dignité humaine, s obliger à agir librement en ce sens en toute circonstance, dans les grandes et les petites choses. Les multiples efforts d éducation que l Église, sous l un ou l autre de ses aspects, a su développer, ont toujours visé ce but. Mais les chrétiens se sont souvent facilité la vie, si l on peut dire, en partageant certains moyens d encadrement social pour éviter que tel individu, maîtrisant pas ou peu ses passions, ne se laisse emporter loin du bon chemin et n y entraîne d autres. Cette anthropologie s exprime en termes tout à fait audibles par tous. Elle vient pourtant d un regard commandé par l expérience de la foi. Car la caractéristique du christianisme, c est la révélation divine. Révélation qui s opère par la Parole que Dieu adresse aux hommes par l intermédiaire de plusieurs hommes, d Abraham aux prophètes en passant par Moïse. Certes, Dieu s adresse au peuple d Israël, mais pour que cette parole soit reçue, méditée, écoutée, mise en œuvre par chacun. Les images bibliques de la nourriture, de la parole à écrire sur sa main ou sur son front, font comprendre que chacun en Israël est appelé à trouver «ses délices» dans la Parole de Dieu. Il ne suffit pas au Dieu de l Alliance que les structures politiques et cultuelles du peuple maintiennent celui-ci dans le droit chemin par la force de la cohésion sociale. Le concile a saisi cette compréhension de la révélation et admirablement exprimée dans la constitution Dei Verbum. Ce fut le texte le plus disputé au long des quatre sessions et son vote n était pas garanti lorsqu il fut présenté tout à fait à la fin de la session finale. Des questions techniques délicates étaient à traiter quant au rapport de l Écriture et de la Tradition ou quant à la vérité de l Ancien Testament face au Nouveau ou face aux données de l histoire et de l archéologie. Mais le fond des discussions était la compréhension de la relation que Dieu crée entre lui et chaque homme parce qu il lui plaît de «faire connaître le mystère de sa volonté, grâce auquel les hommes par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l Esprit-Saint auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine» (DV 2). Le Christ est alors présenté en tant que «Médiateur et Plénitude de la Révélation» (DV 2) : être chrétien, recevoir la révélation, ne revient pas d abord à accepter des propositions enseignées avec autorité ; être chrétien, recevoir la révélation, signifie écouter et obéir à la Parole de Dieu, se laisser saisir par le Christ et consentir à ce qu il transforme notre vie, en nous conduisant à vivre en fils et en filles du Père. Dei Verbum définit ainsi la foi : «A Dieu qui révèle est due l obéissance de la foi (formule de Rm 16,26) par laquelle l homme s en remet tout entier et 6

7 librement à Dieu dans un complet hommage d intelligence et de volonté à Dieu qui révèle et dans un assentiment volontaire à la révélation qu il fait» (DV 5). Une telle définition suppose que tout homme soit capable, à un degré ou un autre, d une manière ou d une autre, de se posséder luimême pour se donner, d écouter et, sinon de tout comprendre en termes clairs et distincts, en tout cas d adhérer en raison de sa confiance en celui qui parle. Il y faut un homme doué non seulement d intelligence et de volonté mais d intériorité pour entrer dans le dessein de Dieu, se réjouir et consentir de tout son être, filialement, à sa volonté de l associer à sa nature divine. Cette anthropologie vient donc avant tout de la contemplation du Christ, vrai Dieu et vrai homme. Cette affirmation issue des premiers conciles veut dire avant tout que le Christ n a pas fait semblant d être homme, qu il a été homme véritablement. Mais elle doit être prolongée dans le sens de la reconnaissance en Jésus de ce qu est l homme vraiment, en vérité, selon ce que Dieu a voulu et veut encore et toujours et travaille donc à procurer. Le célèbre numéro 22 de Gaudium et Spes dit cela avec force : «En réalité, le mystère de l homme ne s éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné. Adam, en effet, le premier homme, était la figure de celui qui devait venir, le Christ Seigneur. Nouvel Adam, le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation» (GS 22, 1). Le développement qui suit fait comprendre que devant le Christ l homme n obtient pas simplement une lumière sur ce qu il est mais appelé à une vie nouvelle dans laquelle et par laquelle seulement il peut réaliser ce qu il est : «En souffrant pour nous, il ne nous a pas simplement donné l exemple afin que nous marchions sur ses pas, mais il a ouvert une route nouvelle : si nous la suivons, la vie et la mort deviennent saintes et acquièrent un sens nouveau» (GS 22, 3). Aimer l humanité en soi ne saurait se réduire à se complaire en son humanité. Cela se réalise au contraire dans un chemin de renoncement à soi où nos facultés trouvent leur pleine vérité, leur ampleur maximale, parce que nos vies y servent la destinée totale de l humanité entière. Il me semble tout à fait intéressant de comprendre l appel universel à la sainteté que Vatican II a voulu faire entendre avec une force renouvelée dans cette perspective de l amour de l humanité en nous-mêmes, de l amour du fait d être des humains. L originalité du concile, vous le savez, a été d enseigner que tous les baptisés étaient appelés à être saints et que la sainteté pouvait être vécue dans tous les états de vie. Cela, saint François de Sales le disait déjà dans son Introduction à la vie dévote, si l on veut bien entendre par «vie dévote» la sainteté. Mais jamais le Magistère de l Église n avait enseigné avec tant de force et de clarté que la sainteté est l appel et le don de Dieu et non une conquête de quelques âmes privilégiées et qu elle n est pas moins accessible aux laïcs qu aux consacrés et aux clercs. En fait, cet enseignement est le résultat d une longue histoire dont une étape essentielle est sans doute la décision de saint Pie X d appeler à la communion fréquente et d initier les enfants à la communion dès l âge de raison. L Église a pris conscience que les baptisés, même mariés, même engagés dans les affaires de ce monde, étaient habités par l Esprit-Saint et que celui-ci avait la puissance de leur inspirer comment vivre de la sainteté de Dieu en toutes leurs actions et opérations. Le concile a voulu rendre clair pour le peuple chrétien au moins que la sainteté n est pas la qualité étrange et peut-être fascinante de quelques êtres choisis touchés par une grâce singulière de Dieu, qui devait correspondre à un mode de vie étrange, décalé par rapport à celui de la masse des hommes ; la sainteté est pour les chrétiens un don de Dieu grâce auquel les hommes peuvent vivre leur humanité comme les conduisant à la vie jusque par-delà la mort. La sainteté est donc une perfection de l humanité, perfection paradoxale sans doute, car elle signifie vivre sa condition humaine en fils ou en fille de Dieu, «cherchant en toutes choses la gloire de Dieu et le service du prochain» (LG 40). La marche vers la sainteté est rendue concrète par la mise en œuvre de ce que la Tradition appelle les «conseils évangéliques» : pauvreté, chasteté et obéissance, par lesquels se vérifie ce que Jean-Paul II dans la ligne de Gaudium et Spes a aimé dire et répéter : «La personne humaine s accomplit par le don désintéressé d elle-même». Ces conseils, nous les entendons souvent en termes de renonciation : il s agit de renoncer au mariage, à la possession et à l autonomie pour 7

8 rendre visible dès ici-bas la vie dans le Royaume dans la joie d aimer tous les autres et d être aimés de tous, dans la joie de tout recevoir des autres et de tout donner sans crainte, dans la joie de dépendre entièrement du Père et de tous qui nous aimeront en vérité. Considérés de l extérieur et sans trop y réfléchir, ces conseils peuvent être perçus comme trahissant la haine du monde et le rêve, le mythe, d une humanité qui pour ne pas être qu humaine finirait par être inhumaine. Nous avons la grâce de pouvoir les comprendre bien plutôt comme indiquant la voie d un véritable amour de l humanité, au double sens d un amour de tous les hommes et d un amour de la condition humaine en chacun. Mieux encore qu en termes de renoncement, ils sont à comprendre comme des voies de libération à l égard de tout ce que le monde terrestre peut avoir de fascinant et d étouffant, de tout ce qui pourrait nous faire croire à un épanouissement alors que nous ne serions que remplis. Ils nous ouvrent aussi, et c est le même mouvement, à l attention aux autres, à la prise en compte réelle dans tous nos choix de la présence des autres qui ont droit eux aussi à l amour de Dieu et à leur propre réalisation. La sainteté se réalise dans la perfection de la charité, de l amour donc : «Que [tous les fidèles du Christ] veillent à régler comme il faut leurs affections pour que l usage des choses du monde et un attachement aux richesses contraire à l esprit de pauvreté évangélique ne les détourne pas de poursuivre la perfection de la charité» (LG 42). Ceci dit, il y aurait là un prolongement à donner au Concile : les conseils sont peu détaillés pour les laïcs, il vaudrait la peine d essayer de donner un contenu à la pauvreté, la chasteté et l obéissance pour ceux qui n entrent pas dans une vie consacrée. Mais ceci nous conduit à un nouveau pan de notre réflexion sur la passion pour l humanité dont l Église a été saisie au concile. La sainteté chrétienne en effet, symbolisée par les conseils, tranche sur l ordre du monde, quelles que soient les époques. Qui la poursuit, qui la prend au sérieux ne peut mener «la vie de tout le monde». Il est amené à des choix qui étonneront parce qu il les prend dans l attente du Royaume qui vient. Mais alors l amour pour l humanité, entendu à la lumière du Concile, peut devenir «passion pour l humanité», non plus au sens de l amour qui emporte tout mais au sens de la passion du Christ. Passion en faveur de l humanité. L usage que fit Paul VI de la parabole du Bon Samaritain peut nous faire réfléchir. Il introduit la référence à la parabole en affirmant que «l Église du Concile ( ) s est beaucoup occupée de l homme, de l homme», continue-t-il, «tel qu en réalité il se présente à notre époque». Écoutons la description qu en fait le Pape : «L homme vivant, l homme tout entier occupé de soi, l homme qui se fait non seulement le centre de tout ce qui l intéresse, mais qui ose se prétendre le principe et la raison dernière de toute réalité. Tout l homme phénoménal, comme on dit de nos jours, c est-à-dire avec le revêtement de ses innombrables apparences, s est comme dressé devant l Assemblée des Pères conciliaires, des hommes, eux aussi, tous pasteurs et frères, attentifs donc et aimants : l homme tragique victime de ses propres drames, l homme qui, hier et aujourd hui, cherche à se mettre audessus des autres, et qui, à cause de cela, est toujours fragile et faux, égoïste et féroce ; puis l homme insatisfait de soi, qui rit et qui pleure ; l homme versatile, prêt à jouer n importe quel rôle, et l homme raide, qui ne croit qu à la seule réalité scientifique ; l homme tel qu il est, qui pense, qui aime, qui travaille, qui attend toujours quelque chose, l enfant qui grandit (Gn 49, 22) et l homme qu on doit considérer avec une certaine vénération à cause de l innocence de son enfance, le mystère de sa pauvreté et sa douleur pitoyable ; l homme individualiste et l homme social ; l homme qui loue le temps passé et l homme qui rêve à l avenir ; l homme pécheur et l homme saint ; et ainsi de suite.» Cette description un peu lyrique peut-être suffit à indiquer que le Concile, tel en tout cas que le présente ici Paul VI, a regardé l humanité avec un regard lucide, conscient de ses souffrances, de ses défaillances, de ses misères. L humanité est présentée comme l homme roué de coups et abandonné demi-mort sur le bord du chemin. Il a besoin de secours et l Église à la suite du Christ son Seigneur les lui donne de tout cœur. L interprétation du Pape se nourrit de celle de quelques Pères 8

9 de l Église ou auteurs antiques. Le grand Origène voyait dans l homme à demi-mort l homme pécheur, chassé du paradis, dépouillé de sa dignité, et dans le Samaritain le Christ Jésus qui vient à cet homme et le prend en charge jusqu à le confier à l Église bonne auberge pour les pécheurs en voie de guérison. Paul VI prolonge cette interprétation en mettant l Église elle-même en scène comme le Bon Samaritain. Mais l homme moderne, l homme que décrit Paul VI, sur lequel le Concile se serait penché avec la pitié du Bon Samaritain, lui, ne se voit pas du tout dépouillé de sa dignité ni gisant au bord du chemin. Il se sent tout au contraire plein de force, capables de construire sa destinée sans être lié ni écrasé par les héritages passés, tellement il a acquis la maîtrise de moyens nouveaux. Il est plutôt, cet homme, dans la situation du fils prodigue, mais lorsque celui-ci réclame sa part d héritage et part loin de la maison paternelle vivre sa vie à sa guise. Il n est pas encore, loin s en faut, dans l état de ruine et de famine qui, selon cette autre parabole, amène le fils à revenir chercher le secours de son père. Peut-être vous demandez-vous où je veux en venir : à ceci qui est très simple mais, je crois, très décisif : l homme sur lequel l Église prétend se pencher pour le secourir peut très bien refuser de l être, il peut refuser aussi de l être par celle-là dont il ne comprend pas ce qu elle lui apporte. Nous touchons là au drame qui s est produit après le concile et autour de lui et que l on désigne souvent, à tort en un sens comme la crise de l Église. L Église a détaillé les secours qu elle pouvait apporter aux hommes mais il se fait que ceux-ci, une part d entre eux en tout cas, les ont repoussés. Nous retrouvons ici ce qui a motivé l urgence particulière dont le concile a compris qu elle lui imposait de clarifier la nature et la mission de l Église dans les concepts et non moins dans les faits : l homme est fasciné par le monde qu il construit et court grandement le risque de se désintéresser du monde nouveau, seul vraiment nouveau, que Jésus le Seigneur lui ouvre et dans lequel seulement pourtant il pourrait respirer et vivre. Dans son discours de clôture, Paul VI n évoque guère ce refus possible. Ce n était pas le moment ni le lieu, sans doute ; ce n était pas non plus tout à fait dans l air du temps. Les Pères du Concile, en leur grande majorité, espéraient qu ayant mieux compris ce qu est l Église et ce qu elle a à faire et ayant commencé de la débarrasser de la poussière des siècles de sorte que son être brille plus clairement, l ayant rendue non pas compatible avec le monde, cela n aurait pas de sens et n a jamais été la visée du concile, mais perceptible, audible, capable de s adresser à lui, elle allait voir les hommes venir à la lumière d eux-mêmes. Ce n est pas tout à fait ce qui s est produit, en tout cas pas dans nos pays occidentaux qu il faut nous garder de prendre pour le tout du monde. Et pourtant l enseignement du concile rend compte de ce refus ou de ce désintérêt possibles. Il présente en effet l Église sacramentellement ou comme un mystère. Il veut dire par là que l Église vient de Dieu, de son action en faveur des hommes. Celle-ci est largement invisible et elle se donne pourtant une visibilité en ce monde qui s appelle l Église, en rassemblant un peuple nouveau qui n est défini ni par l origine ni par la géographie ou la politique, mais par la foi, c est-àdire le choix de Dieu ratifié ou non par chacun. Dire de l Église qu elle est comme un sacrement, c est introduire l idée qu elle n est jamais à un moment donné, tant que le temps terrestre court, parfaitement adéquate à ce qu elle sera dans la gloire, tout en donnant de participer déjà à cela. Place est donnée donc à la résistance des hommes, à leurs insuffisances aussi. Dieu est patient et en même temps il ne renonce jamais ; l Église est le signe et le moyen et de cette patience et de cette opiniâtreté. Un thème de Lumen gentium indique le chemin de cette passion au nom de l humanité. Dans le chapitre sur le peuple de Dieu (ch. II), le numéro 9 évoque le «peuple messianique». Cette expression rare met en lumière que le peuple de Dieu est le peuple constitué à partir de Jésus, par tous ceux qui reçoivent l Esprit-Saint dont Jésus a reçu l onction en plénitude pour qu elle descende sur tous les membres de son Corps. Le texte conciliaire est magnifique : «La condition de ce peuple, c est la dignité et la liberté des fils de Dieu, dans le cœur de qui, comme dans un temple, habite l Esprit-Saint. Sa loi, c est le commandement nouveau d aimer comme le Christ lui-même nous a aimés. Sa destinée enfin, c est le royaume de Dieu, inauguré sur la terre par Dieu même, qui doit le dilater encore plus loin jusqu à ce que, à la fin des siècles, il reçoive enfin de Dieu son achèvement» 9

10 (LG 9). Le peuple de Dieu est tiré de tous les peuples, il est ouvert pour accueillir des hommes de toutes races, langues, cultures et nations, mais rien ne garantit qu il soit toujours et partout coextensif à chacun des peuples. Le baptisé confirmé, ayant reçu l onction du Saint-Esprit, n est pas simplement l homme en tant que tel qui poursuivrait ses buts terrestres en y ajoutant juste une visée plus haute ou plus lointaine ; il est associé par le Messie à son action salvifique en faveur du monde. Membre du peuple messianique, il contribue à dessiner en ce monde la figure du royaume qui vient mais dans lequel les hommes ne peuvent entrer que par une conversion et par delà le jugement. Chaque chrétien doit donc pouvoir porter, et il reçoit la force de l Esprit-Saint pour cela, le fardeau du Christ, le fait de prolonger ou plutôt de rendre visible en ce monde la présence et l action, l appel et la promesse du Christ Jésus. Le numéro 9 poursuit : «C est pourquoi ce peuple messianique, bien qu il ne comprenne pas encore effectivement l universalité des hommes et qu il garde souvent les apparences d un petit troupeau, constitue cependant pour tout l ensemble du genre humain le germe le plus fort d unité, d espérance et de salut». Et il continue : «Établi par le Christ pour communier à la vie, à la charité et à la vérité, il est entre ses mains l instrument de la rédemption de tous les hommes». Ceci nous aide à mieux identifier le déplacement opéré à Vatican II : l Église sait depuis son commencement qu elle est en vue du royaume qu il ne s agit pas d établir sur cette terre ; en termes savants, elle sait que sa visée est eschatologique. Mais elle sait mieux dire que jamais que son être et sa mission n entrent pas dans les cadres de ce monde alors même qu ils concernent le plus intimement la destinée de toute l humanité et de chacun des hommes. Pendant des siècles, des circonstances globalement favorables ont permis ou donné l impression que les cadres de la société, le cadre politique et le cadre culturel, pouvaient être mis au service de la mission de l Église. A Vatican II, l Église prend acte qu elle ne peut trop y compter, qu elle risque de se trouver prisonnières de fins qui ne sont pas les siennes, qu elle a d autres moyens, d autres forces, qu elle vit selon une logique différente de la logique de la Cité laquelle a par conséquent son autonomie légitime, et elle s efforce, par le Concile, d entraîner les fidèles à vivre selon cette autre logique et ces autres forces, sans s étonner que d autres réalités tirent dans d autres directions. En fait, lorsque l Église se comprend comme peuple messianique, elle donne son fondement le plus profond à sa revendication ancienne que les États reconnaissent sa liberté. La libertas Ecclesiae n est pas un privilège indu extorqué à des États trop faibles, mais l avers de la décision claire de l Église que sa force de cohésion et de vie ne peut lui venir que d en haut, que du don de Dieu, et n a pas à être redoublée par des forces terrestres. Une bonne partie de l enjeu du temps où nous sommes est que chaque baptisé assume cette décision. Être baptisé, c est être mis à part des autres hommes, non pour se couper d eux, mais pour contribuer, de toutes sortes de manières, à ceux que tous soient rassemblés un jour dans l unité que seul le Christ procure par son Esprit-Saint. Cette unité à venir est infiniment plus que ce que les efforts humains d organisation, de médiation, de compréhension mutuelle, pourront jamais atteindre. Elle nécessite une action de Dieu qui régénère l homme de l intérieur puisqu elle est ou sera une union par le plus intime du cœur de chacun, par le plus personnel de la liberté de chacun. L entrée par chaque baptisé dans l intelligence et la mise en œuvre de son appartenance au peuple messianique, le concile Vatican II l a exprimée par la notion de «sacerdoce commun des fidèles». Tout baptisé est, dans le Christ, prêtre, prophète et roi. Cette tripartition a surpris certains, tout comme la reprise de l idée du «sacerdoce commun» que les catholiques n osaient guère employer par crainte de céder au refus protestant du sacerdoce ministériel. En réalité, reconnaître aux baptisés la dignité sacerdotale dans le Christ, c est reconnaître leur capacité de faire de leur vie, dès cette terre, une offrande à la gloire du Père. Cela passe sans doute par des efforts et des privations, mais le contenu fondamental est que tout de la vie des baptisés peut servir à Dieu pour son œuvre de salut. Elle est à compléter par l idée de «mission». On use beaucoup de ce mot et peut-être en abuse-t-on. Il signifie que tout baptisé est un envoyé. Beaucoup change dans la vie d un homme ou d une femme, lorsqu ils vivent ce qui leur est donné à vivre non comme une fatalité mais comme un envoi. Choisis pour recevoir le don de la foi, les baptisés sont envoyés dans ce monde, 10

11 envoyés là où les circonstances de la vie ou un appel précis de l Église, les placent, pour y vivre du Christ et agir dans le Christ. Pour certains, cet envoi se fait voir par les particularités extérieures de leur existence : célibat, vie commune, pauvreté volontaire Pour d autres, le contenu de leur vie chrétienne sera de vivre comme des envoyés les conditions ordinaires de la vie des hommes. Mais cette vie «normale» peut avoir à montrer sa différence par certains choix, certaines décisions, certains refus : choix de modération dans l accumulation des biens, décisions de partage ou de secours donnés, refus d être cause de mort pour quiconque, y compris face aux commencements ou à la fin de la vie humaine. La conscience de la mission pourrait conduire à une sorte d orgueil méprisant si elle ne recevait pas sa mesure de la communion. Envoyés dans le monde, les baptisés ne le sont jamais seuls, livrés à eux-mêmes. Qu ils répondent à leur envoi par Dieu, et non à leurs idées personnelles, se vérifie dans leur capacité à vivre en communion les uns avec les autres, c est-à-dire à donner une figure visible à la charité éternelle. Le souci de vivre en communion, de demeurer dans la communion de l Église passe par une obéissance aux pasteurs de l Église qui peut parfois être exigeante et douloureuse ; elle passe aussi par une acceptation des lenteurs des uns et des autres. La vie d un baptisé et, en elle, ses actions, ne prennent toute leur valeur que si elles peuvent s inscrire dans le tout de la vie de l Église et même contribuer à resserrer l unité de celle-ci. Des renoncements, de la patience, de la persévérance, accompagnent nécessairement une telle route et il peut y avoir de la douleur en tout cela. Mais ces passivités peuvent être fécondes si elles sont vécues dans la charité. Le sacerdoce commun uni à la conscience de la mission, de l envoi, et au désir de la communion, traduit en acte l amour pour l humanité. Car il fait de toute la vie d un homme et de tout son agir une intensification de l humanité en tant que condition humaine, si notre humanité n est pas mesurée par l idée que chacun s en fait mais est dilatée à la mesure de la volonté créatrice de Dieu et un service de l humanité prise comme un tout si celle-ci est regardée dans la splendeur totale que Dieu veut y déployer qu il espère, si l on peut dire, y voir briller. Se comprendre comme prêtre, prophète et roi, participant au sacerdoce du Christ Jésus, de par le Christ et par lui seul, c est mettre tout de soi, ses activités et ses passivités, ses énergies, ses projets et aussi bien ses échecs, ce qui vaut l admiration des hommes et ce qui vaut leur mépris, à la disposition de Dieu pour qu il s en serve pour son œuvre de salut et pour sa gloire. Cela suppose une vie tournée vers le monde qui vient et qui nous est déjà ouvert dans le Christ. Aujourd hui, cinquante après l ouverture de Vatican II, la posture de l Église à l égard du monde prend le nom de nouvelle évangélisation. Pouvons-nous y retrouver ce que nous avons mis en lumière de l amour pour l humanité que le Concile a donné comme chemin à l Église? Il me semble que oui. Car cette nouvelle évangélisation ne cherche pas à faire retrouver à l Église une position dominante dont on ne peut penser d ailleurs qu elle l a eue qu au prix de quelques confusions ou approximations. Le fondement de la nouvelle évangélisation est la conviction de foi que Dieu travaille sans cesse à tout récapituler dans le Christ. L Église doit servir toujours mieux cette œuvre-là de Dieu. Certaines timidités et certaines inquiétudes dans la proclamation de l Évangile trahissent un manque de foi dans la Seigneurie du Christ. Cette Seigneurie, la chose est claire, ne s exerce pas par des légions, fussent-elles d anges, mais par la conversion des libertés, immense travail, immense labeur qui a coûté la kénose du Fils dans l Incarnation, sa Passion et sa Résurrection. L évangélisation en tant qu annonce de l Évangile naît de l amour pour Dieu, pour le Christ et pour les hommes, elle est polarisée par l espérance que tous les hommes soient dans l éternité rassemblés en un seul dans le Corps du Christ. 11

12 Depuis la clôture du Concile, l Église, - et cela veut dire ici nous tous-, a pu vérifier qu il était possible de refuser le christianisme. Non plus seulement de le refuser par un premier mouvement devant une nouveauté qui vient s immiscer dans les représentations qui avaient jusque-là porté des existences humaines, mais de le refuser après en avoir vécu, après s en être nourri, après en avoir éprouvé les bienfaits. Les grands et redoutables athéismes de la fin du XIXème siècle pouvaient sembler motivés et peut-être justifiés par les conditions de vie faites à une partie des peuples et par les transformations sociales et économiques que connaissaient les pays occidentaux. Aujourd hui, l athéisme est plutôt pratique, qu il soit de refus ou d indifférence. Il vient de ce que les hommes sont facilement occupés par toutes sortes d autres choses et qu ils ne voient pas l intérêt de se tourner vers Dieu. La réponse des chrétiens, dans la ligne du concile Vatican II, me semble passer par la décision de vivre intensément la condition humaine, de la prendre vraiment au sérieux, de ne pas esquiver ses enjeux et ses défis en s abritant dans le confort que la technique sous toutes ses formes y compris commerciales nous promet. L Église doit échapper au piège de s inquiéter trop d ellemême : l Église, c est-à-dire chaque chrétien en elle, souffre bien sûr de voir ses institutions, ses œuvres, être fragilisées ou disparaître ; la perte de moyens humains et matériels dont elle souffre pose des problèmes auxquels il faut faire face, assurément ; mais le plus important doit être que les fidèles vivent intensément du Christ, se laissent saisir et transformer en leur humanité même par le Christ et consentent à servir pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Même les humiliations et les souffrances peuvent y contribuer, par la puissance de l Esprit-Saint. Le Christ n a jamais promis que son œuvre déboucherait autrement. L enjeu de l anniversaire du Concile et de l année de la foi est que tous, nous soyons renouvelés dans notre foi que les hommes sont faits pour le Christ et qu en lui seulement ils vivent en plénitude. Si nous avons aujourd hui la grâce de la foi, nous avons à faire la preuve en quelque sorte de cette vie pleine qui nous est donnée, de cette manière toujours nouvelle, rejoignant le plus profond de notre condition humaine et ouvrant au plus haut des promesses de Dieu, dont il nous est donné de vivre dès ici-bas. Ainsi ne nous laisserons-nous pas paralyser par la peur et serons-nous pour les autres non seulement des sources d interrogation mais aussi, plus qu ils ne sauront le voir, peut-être, des gages d espérance. +Éric de Moulins-Beaufort 12

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