Persistance des inégalités entre générations liées à l immigration : l accès à l emploi des immigrés et de leurs descendants en France

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "Persistance des inégalités entre générations liées à l immigration : l accès à l emploi des immigrés et de leurs descendants en France"

Transcription

1 Persistance des inégalités entre générations liées à l immigration : l accès à l emploi des immigrés et de leurs descendants en France Dominique MEURS*, Ariane PAILHÉ** et Patrick SIMON** Si les immigrés occupent des positions professionnelles modestes et instables, on peut penser que cette situation découle largement de caractéristiques acquises avant la migration, comme un faible niveau d instruction. Mais qu en est-il de leurs enfants, socialisés et scolarisés dans le pays d accueil? Dans cet article, Dominique MEURS, Ariane PAILHÉ et Patrick SIMON tentent d apprécier l insertion professionnelle des enfants d immigrés en France, la «seconde génération». En utilisant des indicateurs comme l accès à l emploi, le statut dans l emploi, l accès à la fonction publique ou la profession, et en comparant les enfants de migrants, d une part aux immigrés, d autre part à ceux dont les parents sont nés en France, ils montrent que la «seconde génération» continue à avoir d importantes difficultés d emploi, même si elle accède à la fonction publique et à des secteurs professionnels plus divers. Lorsque l on distingue selon les nationalités d origine, de véritables phénomènes de discrimination se font jour à l égard des descendants d immigrés africains, maghrébins et turcs. Les recherches consacrées à la situation des immigrés dans les pays d immigration s orientent depuis plusieurs années vers l observation et l analyse des trajectoires suivies par leurs descendants. Cet intérêt résulte tout d abord d un banal processus démographique : les grandes vagues d immigration qui ont eu lieu de l après-guerre aux années 1970 en Europe, ou après la réouverture du pays à l immigration en 1965 aux États-Unis, ont débouché sur la formation de «secondes générations» composées des enfants des migrants qui sont nés et ont grandi dans les pays d installation (Crul et Vermeulen, 2003 ; Portes et Zhou, 1993). La * Université Paris II, Ermes. ** Institut national d études démographiques. Population-F, 61(5-6), 2006,

2 764 D. MEURS, A. PAILHÉ, P. SIMON place stratégique qu occupe le devenir de ces secondes générations dans les modèles d intégration développés par les pays d immigration constitue la deuxième raison à l émergence de cet objet de recherche. En effet, les principales théories s attachant à l étude des processus d intégration, c est-à-dire la participation pleine et entière aux sociétés d accueil, considèrent qu ils se déroulent sur plusieurs générations. Étendre l analyse aux secondes générations permet d observer les différentes modalités d intégration des immigrés et de leurs descendants, et la capacité des sociétés à intégrer ces populations. Dans ce contexte, la question centrale est celle des trajectoires sociales suivies par les descendants de migrants : vont-ils connaître une mobilité ascendante par rapport à leurs parents, pour l essentiel faiblement qualifiés et occupant le bas de l échelle sociale dans les pays d accueil, ou voit-on se reproduire les positions sociales relatives d une génération à l autre? La littérature en sciences sociales aux États-Unis est partagée sur l interprétation des évolutions en cours. L hypothèse d un déclassement (downward assimilation) est avancée par Portes, Rumbault et Zhou dans plusieurs de leurs publications théoriques (Portes, 1996 ; Zhou, 2001) et semble validée par les résultats de l enquête réalisée par les deux premiers auprès des enfants d immigrés dans les agglomérations de Miami/Fort Lauderdale et de San Diego aux États-Unis (Portes et Rumbault, 2001). Leur théorie de l assimilation «segmentée», c est-à-dire s effectuant selon des modalités socialement différenciées aboutissant à une entrée dans le mainstream pour une partie des descendants d immigrés et dans l underclass pour des fractions importantes d entre eux est contredite par Alba, Farley et Nee qui, en exploitant les données de la Current Population Survey des années 1998 à 2000, considèrent que l assimilation produit toujours ses effets positifs en termes de mobilité ascendante (Farley et Alba, 2002; Alba et Nee, 2003). Sous une forme nuancée et plus critique à l égard des théories assimilationnistes, Perlmann et Waldinger (1997) insistent sur la grande similitude des processus d intégration des personnes ayant immigré après 1965 et de leurs descendants, d une part, et ceux des immigrés issus des grandes vagues de la fin du XIX e siècle et du début du XX e siècle, d autre part : une intégration qui s effectue dans un système d inégalité de classes, mais avec une mobilité réelle dont tout porte à croire qu elle va se répéter pour les «nouvelles secondes générations». Enfin, Kasinitz, Mollenkopf et Waters (2002) ajoutent à ces critiques la prise en compte d une double dimension : le rôle joué par les institutions et la combinaison entre l appartenance à la seconde génération et à des minorités raciales. Les résultats de leur enquête réalisée à New York auprès de descendants d immigrés montrent que l incorporation des secondes générations dans les minorités organisées à New York ne produit pas que des effets négatifs et peut au contraire faire accéder à des ressources favorisant la mobilité sociale.

3 L ACCÈS À L EMPLOI DES IMMIGRÉS ET DE LEURS DESCENDANTS 765 De leur côté, les économistes visent à formaliser les gains obtenus par les immigrés eux-mêmes, puis à rechercher les paramètres favorisant ou limitant la mobilité d une génération à l autre (Borjas, 1999 et 1993 ; Chiswick, 1978; Solon, 1999). Les compétences linguistiques et la constitution de réseaux d information et de relations dans le pays d immigration sont les principaux facteurs de convergence entre les situations sociales des immigrés et des natifs, tandis que les niveaux scolaires atteints et les caractéristiques de l environnement familial, éventuellement celles du quartier ou de la communauté, apparaissent déterminants pour les secondes générations. Ces explications fondées sur des caractéristiques individuelles n épuisent cependant pas l analyse des écarts ; des études ont été consacrées aux acteurs du marché de l emploi, mettant en évidence le rôle des pratiques, jugements ou systèmes discriminatoires dans les chances d accès à l emploi, les caractéristiques de l emploi occupé et les différences de revenus selon l origine ethnique et raciale (pour une synthèse récente, voir Blank et al., 2004). L application de ces modèles à d autres pays d immigration que les États-Unis reste encore limitée ; la multiplication des analyses nationales donnerait pourtant la possibilité d une généralisation théorique fondée sur d autres expériences que la seule histoire états-unienne. Boyd (2002) a étudié le cas du Canada et trouve que les modèles de déclassement et d intégration dans l underclass ne sont pas validés pour les secondes générations appartenant aux minorités visibles (1). Cependant, ses résultats restent fragiles en raison de la faible taille de l échantillon utilisé. L introduction d une question sur le pays de naissance des parents dans le recensement canadien en 2001 et son exploitation dans des études en cours devrait fournir d utiles éclaircissements (2). La littérature britannique reste encore peu développée sur ce thème et s est plutôt intéressée aux «minorités ethniques» sans distinguer clairement les «générations» à l intérieur des groupes constitués. Les travaux de référence de l équipe constituée autour de T. Modood pour l exploitation de l enquête «PSI (Policy Study Institute) national survey of ethnic minorities» réalisée en 1994 évoquent de façon très marginale la position des secondes générations et n en font pas une catégorie significative pour analyser les inégalités en Grande-Bretagne (Modood et al., 1997). Enfin, les programmes de recherche comparatifs se développent en Europe et apportent déjà des réponses au-delà de la diversité des contextes historiques, politiques et sociaux des sociétés concernées, comme en témoignent les deux numéros spéciaux des revues International Migration Review (2003) et Journal of Population Economics (2003). (1) Chaque pays produit ses propres catégories qui viennent se superposer à la classification par «génération». Ici, «minorité visible» rassemble l ensemble des individus «dont la peau n est pas blanche». Concrètement, les différentes modalités de «minorité visible» correspondent à des régions d origine, telles que Asie, Afrique, Moyen-Orient, ou à des groupes «culturels», tel que «arabe». Sur la classification des origines, voir Simon (1997 et 2004). (2) Voir notamment Reitz et Banerjee (2005).

4 766 D. MEURS, A. PAILHÉ, P. SIMON La problématique est d apparition relativement récente en France (Simon, 2003), mais les recherches se sont développées rapidement depuis la fin des années L absence de statistiques sur la situation des descendants d immigrés, catégorie qui n était pas identifiée jusqu à une date récente dans les grandes enquêtes socio-démographiques, et notamment dans le recensement, explique en partie le faible nombre de recherches quantitatives. Fait cependant exception dans cette pauvreté des sources l enquête «Mobilité géographique et insertion sociale (MGIS)», réalisée par l Ined avec le concours de l Insee en 1992, qui permettait de disposer d une base extrêmement riche sur les immigrés et leurs descendants (Tribalat et al., 1996) ; toutefois, cette enquête n a couvert que les immigrés issus de certains pays d origine, ce qui ne permettait pas de dresser un tableau exhaustif de la situation sur le marché du travail des migrants et de leurs descendants. Le nombre de recherches a progressé avec l exploitation de bases de données peu mobilisées jusqu ici sur ce thème, comme l échantillon démographique permanent (EDP) (Richard, 2004) et les enquêtes «Formation et qualification professionnelle (FQP)» (Silberman et Fournier, 1999), ou de nouvelles sources qui identifient spécifiquement les descendants d immigrés : l enquête «Étude de l histoire familiale (EHF)» (1999) qui sera utilisée dans cet article, l enquête «Génération 1998» du Céreq (2001) (3) ou l enquête «Histoire de vie» (2003) pour ne citer que les plus importantes. Cette problématique de la mobilité intergénérationnelle doit par ailleurs être replacée dans le cadre des profondes transformations intervenues sur le marché du travail depuis les années Les conditions d entrée sur le marché du travail se sont durcies, notamment pour les jeunes générations, et aboutissent à un ralentissement de la mobilité sociale, voire même à une dynamique de déclassement et d exclusion pour certains groupes (Chauvel, 1998). Cette transformation affecte particulièrement les descendants d immigrés qui cumulent les paramètres défavorables : élevés très majoritairement dans un milieu ouvrier, ils doivent composer avec la nouvelle donne économique sans disposer des ressources relationnelles et cognitives constituées par la génération précédente susceptibles de favoriser l accès à l emploi. De plus, ils sont confrontés pour une partie d entre eux à des discriminations qui prennent une importance d autant plus déterminante que le marché de l emploi est fortement contracté et que les écarts de qualification avec les natifs tendent à se réduire. À l inverse, d autres facteurs peuvent jouer positivement sur les chances de mobilité sociale des descendants d immigrés. Leurs niveaux scolaires sont supérieurs à ceux qu avaient obtenus leurs parents. De fait, si la comparaison se fait entre les générations liées à l immigration, il est probable qu une certaine forme de promotion est intervenue. Qu en est-il des écarts relatifs entre les secondes générations et les «natifs» (cf. encadré)? Se maintiennent-ils d une génération à l autre, (3) L enquête Génération 1998 permet d analyser les trois premières années de vie active des jeunes sortis de formation initiale en 1998.

5 L ACCÈS À L EMPLOI DES IMMIGRÉS ET DE LEURS DESCENDANTS 767 signalant une certaine persistance des positions subalternes ou la convergence se réalise-t-elle dès la seconde génération? Et si les écarts persistent, peuvent-ils s expliquer par des déficits de formation et de ressources familiales, relèvent-ils de traitements discriminatoires ou d une combinaison des deux types d explication? Comparer les générations Suivant la définition standard, est considérée comme immigrée en France toute personne née étrangère dans un pays étranger, quelle que soit sa nationalité actuelle. Une personne née à l étranger de parents français n est donc pas incluse dans la population des immigrés, même si elle est arrivée en France à l âge adulte. La population totale est répartie en 5 catégories construites sur la base des liens avec la migration sur deux générations. Les deux premières catégories regroupent les immigrés selon leur âge à l arrivée en France, les trois suivantes regroupent des personnes nées en France selon que leurs parents sont ou non des immigrés. Les effectifs indiqués correspondent au nombre d observations dans l enquête EHF de 1999 (population âgée de 18 à 40 ans). G1 : immigrés arrivés après l âge de 10 ans (n = 5 775); G1,5 : immigrés arrivés à l âge de 10 ans ou avant (n = 2 472); G2 : personnes nées en France dont les deux parents sont nés à l étranger (n = 7 286); G2 mixte : personnes nées en France dont l un des parents est né à l étranger et l autre en France (n = 9 614); Natifs : personnes nées en France de deux parents nés en France (n = ). Le choix de l âge de 10 ans (en années révolues) pour différencier les immigrés repose sur l idée qu une scolarisation en France et une immersion précoce dans la société française favorisent l apprentissage de la langue et l acquisition de diplômes nationaux, ce qui a des répercussions sur l insertion professionnelle. Cette césure est usuelle et l appellation «génération 1,5» est communément admise dans la littérature sur la «seconde génération». Cet article utilise les données de l enquête Étude de l histoire familiale (EHF) couplées avec celles du recensement de Le pays de naissance des parents a été recueilli dans l enquête, ce qui permet de constituer la catégorie des «descendants d immigrés» et de comparer la position professionnelle des différentes générations liées à l immigration. En combinant la nationalité à la naissance, le pays de naissance des individus et celui de leurs parents, nous avons constitué trois groupes de «générations» dont deux se subdivisent en sous-groupes, l un selon l âge à l arrivée en France et l autre selon la mixité du couple parental (cf. encadré). L effectif total des personnes enquêtées est de individus, ce qui permet de conserver des effectifs relativement conséquents pour chacune de nos «générations» et d effectuer des analyses par origine détaillée. Notre analyse porte sur l insertion professionnelle des secondes générations mise en regard avec celle des immigrés d âge comparable, et non sur la situation sur le marché du travail des enfants de migrants par rapport à leurs propres parents. Pour minimiser les effets de structure par âge qui affectent les comparaisons entre nos «générations», nous avons restreint l analyse à la population des ans, ce qui correspond à 80 % des

6 768 D. MEURS, A. PAILHÉ, P. SIMON secondes générations d origine maghrébine, africaine, turque, portugaise ou asiatique. Nous avons en outre exclu du champ de notre étude les étudiants, élèves ou stagiaires non rémunérés, puisqu ils ne sont pas disponibles pour occuper un emploi à titre d activité principale (4) ; notre échantillon comprend au final individus. Dans une première partie, nous examinons la participation au marché du travail et la vulnérabilité au chômage dans les différentes générations et selon le pays d origine. Une deuxième partie traite des statuts d emploi, soit d une part l importance des emplois précaires, et d autre part les inégalités d accès aux emplois de la fonction publique. Les différences entre les professions exercées selon les générations et les pays d origine sont présentées dans la troisième partie. I. Participation au marché du travail et vulnérabilité au chômage Formée en grande partie au cours de la période des migrations de main-d œuvre, la population immigrée observée aujourd hui est structurellement liée au marché du travail. Ce lien initial mis en exergue par A. Sayad «Qu est-ce qu un immigré? Un immigré, c est essentiellement une force de travail, et une force de travail provisoire, temporaire, en transit» (Sayad, 1979, p. 7) s est profondément transformé durant les années 1980 et 1990, marquées par l arrêt de l immigration de travailleurs peu qualifiés et la poursuite d un mouvement de regroupement familial engagé quelques années auparavant. Ainsi, la proportion d immigrés dans la population active, qui atteint 8,8 % en 1999, est restée relativement stable depuis vingt-cinq ans (Boëldieu et Borrel, 2000). Parmi ces immigrés actifs, près du quart sont venus à l âge de 10 ans ou avant et forment la «génération 1,5». La seconde génération représente quant à elle 11,7 % de la population active. Par ailleurs, les restructurations industrielles ont touché les secteurs économiques où se concentraient les travailleurs immigrés, et tout particulièrement les postes de travail à faible qualification qu ils occupaient. On constate dans l ensemble des secteurs industriels l existence d un processus de substitution des travailleurs français aux travailleurs immigrés, les premiers étant souvent plus qualifiés, mais aussi un licenciement plus fréquent des étrangers, ce qui a aggravé l amplitude des effets des restructurations : entre 1975 et 1982, l industrie textile et le BTP ont perdu 6,9 % des emplois occupés par des Français et 24,3 % de ceux occupés par des étrangers (Merckling, 1998). (4) 10,2 % de l ensemble des personnes âgées de ans déclarent être élèves, étudiants ou stagiaires non rémunérés. La proportion des ans en cours d études est la plus élevée parmi les immigrés arrivés après l âge de 10 ans (17 %), du fait des entrées d immigrants pour un motif d études. Elle est la plus basse parmi les descendants de couples mixtes (5 %) et se situe autour de 9 % pour les trois autres catégories.

7 L ACCÈS À L EMPLOI DES IMMIGRÉS ET DE LEURS DESCENDANTS 769 Les restructurations industrielles et la montée consécutive d un chômage de masse ont coïncidé avec la féminisation de la population immigrée et l entrée en activité de ces femmes. Entre 1982 et 1999, le volume d emplois occupés par des hommes immigrés a diminué de 11 %, tandis que celui des femmes immigrées augmentait de 49 % (Boëldieu et Borrel, 2001). La part des femmes dans la population active immigrée témoigne de leur participation accrue au marché du travail : de 28,3 % de femmes en 1982, elle est passée à 43,5 % en Les taux d activité féminins augmentent régulièrement, passant de 33 % en 1982 à 42 % en 1995 et 46 % en Une disjonction entre l entrée en activité et l occupation d un emploi L activité des hommes immigrés, qui est structurellement élevée lors des premiers temps de la migration, s est réduite avec les difficultés de reclassement des actifs licenciés. Le phénomène de retrait d activité des immigrés s observe de façon plus nette dans les données longitudinales, comme l enquête «Histoire de vie» a permis de le montrer (Houseaux et Tavan, 2005). Dans les données transversales, comme celles que nous utilisons ici, on constate sans surprise que la quasi-totalité des hommes de moins de 40 ans sont présents sur le marché du travail (tableau 1). Cependant, entrer en activité ne signifie pas accéder à l emploi et les proportions d hommes immigrés au chômage, qu ils soient arrivés avant ou après l âge de 10 ans, sont près de deux fois supérieures à celles des natifs. De plus, ces difficultés d accès à l emploi ne concernent pas que les immigrés et se situent à des niveaux comparables pour les secondes générations. Cette stabilité des situations sur le marché du travail laisse entendre que le gain potentiel apporté par la socialisation précoce (G1,5) ou la naissance en France ne se traduit pas par une amélioration des chances d accès à l emploi. La «génération mixte» (personnes dont un des deux parents est né en France, l autre à l étranger, cf. annexe) tend à occuper une position qui se rapproche de celle des natifs, amorçant le véritable décrochage entre les «générations». Cette position est également mise en évidence par Rooth et Ekberg (2003) en Suède, ce qu ils attribuent à un apport en capital social Swedish-specific propre aux couples mixtes. Les femmes sont plus souvent inactives que les hommes et leur position par rapport au marché du travail varie davantage selon la génération. Rappelons que ces observations concernent des femmes de moins de 40 ans, c est-à-dire des groupes d âges où les différences d activité selon le sexe se sont fortement resserrées. La proportion d inactives diminue fortement entre les femmes immigrées arrivées après l âge de 10 ans (31 %) et celles qui sont venues avant cet âge (16 %); les comportements d activité des secondes générations sont similaires à ceux des natives, la part des inactives représentant autour de 12 % pour ces trois groupes. S il

8 770 D. MEURS, A. PAILHÉ, P. SIMON y a convergence dans les comportements d activité, il n en est pas de même pour la surexposition au chômage qui suit le même gradient que pour la population masculine. Parmi les ans, la proportion de chômeuses est voisine de celle observée pour les hommes en ce qui concerne les immigrés et la seconde génération dont les deux parents sont immigrés ; elle est supérieure d environ 3 points pour la génération mixte et pour les natives (5). Ces disparités dans les comportements d activité et dans l exposition au chômage se traduisent par de forts écarts en termes d accès à l emploi : un peu moins de la moitié des femmes immigrées arrivées après l âge de 10 ans occupent un emploi, contre près des trois quarts des natives. TABLEAU 1. SITUATION PAR RAPPORT AU MARCHÉ DU TRAVAIL SELON LE SEXE ET LA GÉNÉRATION LIÉE À L IMMIGRATION (EN %) Génération Emploi Chômage Inactivité Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Immigrés après l âge de 10 ans (G1) 78,5 48,2 19,2 20,7 2,3 31,1 Immigrés à l âge de 10 ans ou avant (G1,5) 77,9 61,6 19,8 22,2 2,3 16,2 Nés en France de 2 parents nés à l étranger (G2) 78,0 67,2 20,0 20,6 2,0 12,2 Nés en France d un parent né à l étranger (G2 mixte) 85,4 71,6 13,5 16,0 1,1 12,4 Natifs 88,3 74,3 10,1 13,5 1,6 12,2 Ensemble 86,7 71,6 11,7 14,8 1,6 13,6 Champ : population âgée de ans. Source : Insee, enquête Étude de l histoire familiale, Ce constat général doit être affiné en fonction de l origine géographique (tableaux 2 et 3). Chez les hommes, la proportion d inactifs ne varie pas significativement. Chez les femmes, elle est bien plus élevée pour les immigrées autres qu italiennes, espagnoles et portugaises que pour les natives. Le poids du chômage varie du simple au triple pour les hommes et pour les femmes, la vulnérabilité étant maximale pour les originaires du Maghreb, d Afrique sub-saharienne et de Turquie. Les différences selon l origine sont un peu moins marquées pour les secondes générations, mais la configuration générale est conservée, avec des écarts allant du simple au double. On dégage trois situations types au regard de l emploi : une forte insertion dans l emploi avec des différences selon le sexe relativement modérées et peu de différences entre générations liées à l immigration. Les immigrés et secondes générations d Europe du Sud (Portugal, Italie, Espagne) sont dans cette situation et ne se distinguent pas des natifs; (5) Si l on calcule un taux de chômage (rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d actifs), celui des femmes immigrées (autour de 30 % pour la G1 et de 26 % pour la G1,5) est bien plus élevé que celui des hommes, puisque les chômeuses sont rapportées à un nombre d actives relativement moindre en raison de la proportion importante d inactives parmi l ensemble des femmes immigrées.

9 L ACCÈS À L EMPLOI DES IMMIGRÉS ET DE LEURS DESCENDANTS 771 une surexposition au chômage qui se double d une forte inactivité féminine parmi les immigrées et qui se poursuit pour les secondes générations, bien que la fréquence du chômage diminue et que les différences entre hommes et femmes se réduisent. Les immigrés et secondes générations originaires du Maghreb correspondent à ce second type; des difficultés accrues d accès à l emploi, avec de très forts écarts selon le sexe et une certaine reproduction des positions à la seconde génération, ce qui correspond aux groupes d origine turque et, pour les hommes, d Asie du Sud-Est. On voit donc s esquisser des modèles contrastés de participation au marché du travail avec des clivages qui tendent à se reproduire d une génération à l autre. En particulier, la persistance d une surexposition au chômage des originaires du Maghreb (6), de Turquie et d Asie du Sud-Est contredit l hypothèse d une mobilité intergénérationnelle résultant de la scolarisation et de la socialisation en France. TABLEAU 2. SITUATION DES IMMIGRÉS PAR RAPPORT AU MARCHÉ DU TRAVAIL SELON LEUR PAYS D ORIGINE (EN %) Pays d origine Hommes Femmes Emploi Chômage Inactivité Total Emploi Chômage Inactivité Total Italie, Espagne 88,6 10,7 0,7 100 (255) 68,3 13,8 17,9 100 (402) Portugal 88,9 9,8 1,3 100 (545) 72,9 10,2 16,9 100 (876) Algérie 66,9 29,6 3,5 100 (396) 41,8 30,5 27,7 100 (587) Maroc, Tunisie 73,5 24,6 1,9 100 (563) 36,8 26,1 37,1 100 (811) Afrique subsaharienne 71,3 26,7 2,0 100 (249) 47,9 30,7 21,4 100 (565) Turquie 72,8 24,9 2,3 100 (256) 22,5 18,7 58,8 100 (344) Asie du Sud-Est 80,6 16,0 3,4 100 (292) 56,0 21,0 23,0 100 (428) ( ) : effectifs Champ : ensemble de la population immigrée (G1 + G1,5) âgée de ans, hors étudiants. Source : Insee, enquête Étude de l histoire familiale, TABLEAU 3. SITUATION DES SECONDES GÉNÉRATIONS PAR RAPPORT AU MARCHÉ DU TRAVAIL SELON LE PAYS D ORIGINE DES PARENTS (EN %) Pays d origine Hommes Femmes Emploi Chômage Inactivité Total Emploi Chômage Inactivité Total Italie, Espagne 88,7 10,3 1,1 100 (1 829) 75,2 13,5 11,3 100 (2 866) Portugal 83,8 14,3 1,9 100 (496) 74,7 16,0 9,4 100 (783) Algérie 74,8 23,2 2,0 100 (1 706) 64,6 22,3 13,1 100 (2 679) Maroc, Tunisie 79,0 19,4 1,6 100 (780) 66,4 21,7 11,9 100 (1 211) Afrique subsaharienne 78,1 19,2 2,6 100 (186) 71,4 18,8 9,8 100 (312) Turquie 74,4 21,2 4,4 100 (45) 39,4 29,4 31,2 100 (80) Asie du Sud-Est 76,0 22,7 1,3 100 (134) 75,9 11,6 12,6 100 (195) ( ) : effectifs. Champ : descendants d immigrés (G2 + G2 mixte) âgés de ans, hors étudiants. Source : Insee, enquête Étude de l histoire familiale, (6) Le fait que l on ne puisse pas distinguer dans l enquête EHF entre les descendants d immigrés originaires du Maghreb et les enfants de rapatriés peut vraisemblablement aboutir à une sous-estimation du taux de chômage de cette population. Le chiffre indiqué, bien qu élevé, serait un indicateur plancher (voir Annexes).

10 772 D. MEURS, A. PAILHÉ, P. SIMON 2. Une persistance des inégalités, même après prise en compte des effets de structure Les écarts dans les risques de chômage relevés entre les générations liées à l immigration sont en partie dus à des différences de caractéristiques individuelles ou structurelles (âge, niveau de diplôme, quartier de résidence, etc.). On sait également que les immigrés forment un groupe relativement hétérogène selon leur origine et que l histoire des courants migratoires, leurs caractéristiques sociales ou démographiques, les projets mêmes des migrants expliquent en partie les différences socio-économiques observées. Les estimations économétriques présentées ci-dessous évaluent dans quelle mesure persiste une surexposition au chômage des immigrés et des secondes générations par rapport aux natifs, une fois pris en compte les effets structurels. Pour les hommes, une régression logistique estime le rapport relatif des risques d être au chômage pour l ensemble des actifs (actifs occupés et chômeurs) (7) net des caractéristiques individuelles observées. Pour les femmes, un modèle logit multinomial est préférable afin de comparer non seulement les difficultés d accès à l emploi des différentes générations, mais également les différences de comportements d activité. Le modèle estime à la fois le rapport relatif des risques d être au chômage (8) et celui d être inactive par rapport à celui d être active occupée. Dans ces deux types de régressions, on a introduit les variables suivantes pour contrôler les effets de structure (9) : le niveau de diplôme; l âge et le carré de l âge (10) ; le taux de chômage de la région de résidence de l individu observé; la situation matrimoniale (en couple ou non) et le nombre d enfants de moins de 3 ans ; une variable résumant la catégorie socioprofessionnelle (CSP) des deux parents (11), en considérant qu elle capte en partie le capital social familial (influence du réseau familial dans l accès au marché du travail et, pour les femmes, le rôle potentiel de l activité de la mère dans les choix d activité). Parmi ces variables, le niveau de diplôme est l un des facteurs les plus déterminants de l accès à l emploi. Or, les niveaux et les types de diplômes sont fortement différenciés selon les générations liées à l immigration, ce qui pourrait expliquer en partie les différences de taux de (7) Nous avons exclu de l analyse les inactifs en raison du trop petit nombre d individus concernés. (8) Une régression logistique appliquée aux seules femmes actives donne des résultats peu différents sur le risque relatif d être au chômage pour les différentes générations par rapport au modèle multinomial présenté ici. (9) Les statistiques descriptives relatives à ces variables par génération et par sexe sont présentées dans le tableau annexe I. (10) Nous avons introduit une variable quadratique pour l âge afin de déterminer si le risque de chômage diminue à un rythme croissant avec l âge. (11) En l absence d information sur le niveau d instruction des parents, nous avons utilisé la CSP des parents. Nous avons construit une variable synthétique à sept modalités : deux parents cadres/un parent cadre/au moins un parent agriculteur, commerçant ou artisan/père employé ou profession intermédiaire, mère employée, profession intermédiaire ou ouvrière/père ouvrier et mère employée, ouvrière ou activité non précisée/père ouvrier ou employé et mère inactive/les deux parents inactifs ou autre activité.

11 L ACCÈS À L EMPLOI DES IMMIGRÉS ET DE LEURS DESCENDANTS 773 chômage. De manière générale, les immigrés arrivés après l âge de 10 ans se caractérisent par une distribution par niveau de diplôme d apparence bipolaire, avec une proportion importante de non-diplômés mais aussi une proportion élevée de diplômés du supérieur. La présence d étudiants venus terminer des études supérieures en France contribue à l élévation moyenne du niveau de diplôme des immigrés. Les immigrés arrivés avant l âge de 10 ans ont à peu près les mêmes niveaux d études que les secondes générations, avec une surreprésentation des diplômes techniques courts pour les femmes. En revanche, la distribution des diplômes des enfants de couples mixtes est marquée par une surreprésentation des cursus universitaires, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. D une façon générale, les inégalités selon le sexe observées pour les immigrés, qui se caractérisent par un très faible niveau de formation des femmes, s inversent pour les générations suivantes, le basculement s opérant entre les filières techniques courtes, suivies par les hommes, et les filières de l enseignement supérieur, suivies en plus grand nombre par les femmes (Meurs et al., 2005). TABLEAU 4. SITUATION PAR RAPPORT AU MARCHÉ DU TRAVAIL SELON LA GÉNÉRATION LIÉE À L IMMIGRATION (ODDS RATIOS) Hommes Femmes Génération Être chômeur Être chômeuse Être inactive vs actif occupé vs active occupée vs active occupée Odds ratio t de Student Odds ratio t de Student Odds ratio t de Student Immigrés après l âge de 10 ans (G1) 2,722*** 15,67 2,269*** 16,80 2,487*** 19,34 Immigrés à l âge de 10 ans ou avant (G1,5) 1,804*** 6,50 1,433*** 5,09 1,294*** 3,25 Nés en France de 2 parents nés à l étranger (G2) 1,595*** 8,30 1,350*** 7,15 1,108** 2,00 Nés en France d un parent né à l étranger (G2 mixte) 1,236*** 3,84 1,154*** 3,60 1,161*** 3,33 Natifs (Réf.) 1,000 1,000 1,000 Effectif Note : les modèles appliqués sont respectivement un modèle logit pour les hommes et un modèle logit multinomial pour les femmes. Population de référence : natifs, sans diplôme, résidant en province, ne vivant pas en couple, sans enfant de moins de 3 ans, nés d un père ouvrier ou employé et d une mère inactive. * : p < 0,1 ; ** : p < 0,05 ; *** : p < 0,01 Champ : hommes : population active âgée de ans ; femmes : population âgée de ans hors étudiantes. Source : Insee, enquête Étude de l histoire familiale, Les résultats complets des régressions sont reportés dans le tableau annexe II. Les coefficients des variables structurelles ont les effets attendus : l âge et les diplômes diminuent le risque relatif de chômage, être dans une région à fort taux de chômage l augmente. Pour ce qui concerne les variables d intérêt (tableau 4), le risque relatif d être au chômage plutôt qu actif occupé est plus que doublé pour les hommes immigrés arrivés après l âge de 10 ans par rapport aux natifs, et reste largement

12 774 D. MEURS, A. PAILHÉ, P. SIMON supérieur à 1 pour toutes les autres générations, y compris pour les descendants d immigrés issus de couples mixtes. Les mêmes ordres de grandeur s observent pour les femmes, mais les écarts sont moindres par rapport aux natives. Les comportements d activité restent, pour les femmes, également différenciés quelle que soit la génération prise en compte, avec un risque relatif d être inactive qui est 2,5 fois supérieur pour la première génération arrivée après l âge de 10 ans par rapport aux natives et significativement supérieur, mais à des niveaux beaucoup plus faibles, pour les autres générations. Les statistiques descriptives présentées précédemment montrent de fortes variations des proportions de chômeurs selon l origine géographique. Nous avons donc introduit dans les modèles le pays d origine des immigrés et, pour les secondes générations, celui de leurs parents (tableau 5) (12). TABLEAU 5. SITUATION PAR RAPPORT AU MARCHÉ DU TRAVAIL SELON LE PAYS D ORIGINE DES DIFFÉRENTES GÉNÉRATIONS (ODDS RATIOS) Hommes Femmes Génération Être chômeur Être chômeuse Être inactive vs actif occupé vs active occupée vs active occupée Odds ratio t de Student Odds ratio t de Student Odds ratio t de Student Immigrés (G1+G1,5) Italie, Espagne 1,077 0,33 1,127 0,77 1,441*** 2,54 Portugal 0,937 0,41 0,666 3,47 0,962 0,40 Algérie 4,530*** 12,53 3,122*** 10,82 2,411*** 7,45 Maroc, Tunisie 2,856*** 9,70 2,990*** 11,39 3,037*** 11,19 Afrique sub-saharienne 4,512*** 9,62 3,242*** 11,33 1,080 0,58 Turquie 3,250*** 7,60 2,213*** 4,60 4,821*** 10,66 Asie du Sud-Est 1,962*** 3,94 2,456*** 6,93 2,264*** 5,97 Autre pays 1,833*** 4,11 1,766*** 6,12 3,335*** 14,92 Enfants d immigrés (G2+G2 mixte) Italie, Espagne 0,933 0,82 0,992 0,14 1,013 0,21 Portugal 1,120 0,82 0,924 0,78 0,872 1,06 Algérie 2,053*** 10,84 1,552*** 8,51 1,172*** 2,41 Maroc, Tunisie 1,590*** 4,61 1,456*** 4,92 1,254** 2,34 Afrique sub-saharienne 1,711*** 2,60 1,294* 1,68 1,079 0,38 Turquie 1,773* 1,50 2,202*** 2,79 3,346*** 3,99 Asie du Sud-Est 2,270*** 3,57 0,778 1,05 1,197 0,77 Autre pays 1,092 0,95 1,240*** 3,44 1,271*** 3,54 Natifs (Réf.) 1,000 1,000 1,000 Effectif Note : les modèles appliqués sont respectivement un modèle logit pour les hommes et un modèle logit multinomial pour les femmes. Population de référence : natifs, sans diplôme, résidant en province, ne vivant pas en couple, sans enfant de moins de 3 ans, nés d un père ouvrier ou employé et d une mère inactive. * : p < 0,1 ; ** : p < 0,05 ; *** : p < 0,01 Champ : hommes : population active âgée de ans ; femmes : population âgée de ans hors étudiantes. Source : Insee, enquête Étude de l histoire familiale, (12) Dans ces estimations par pays d origine, nous ne distinguons pas parmi les immigrés entre ceux qui sont arrivés après et avant l âge de 10 ans, ni parmi les secondes générations entre ceux qui sont issus de couples mixtes et les autres, car les effectifs auraient été trop peu nombreux.

13 L ACCÈS À L EMPLOI DES IMMIGRÉS ET DE LEURS DESCENDANTS 775 Tant pour les hommes que pour les femmes, les immigrés originaires d Algérie, du Maroc, d Afrique sub-saharienne et de Turquie ont des risques trois à quatre fois plus élevés d être au chômage que les natifs; les originaires d Italie, d Espagne et du Portugal quant à eux ne se distinguent pas du groupe de référence. Ces résultats rejoignent ceux obtenus par É. Maurin (1991) en exploitant l enquête Emploi et l enquête Carrière de 1989 : il concluait alors à une «spirale de la précarité» à laquelle serait exposée la main-d œuvre étrangère et calculait que le risque de chômage des Maghrébins était supérieur de 79 % par rapport aux Français, et que celui des Portugais était inférieur de 49 %. Près de vingt ans plus tard, la situation ne s est pas améliorée comme l indiquent nos résultats et des études similaires récentes. En exploitant l enquête Emploi 2002 sur un groupe d âges plus large, M. Domingues Dos Santos trouve ainsi que la probabilité d être au chômage est trois fois plus forte pour un homme maghrébin par rapport à son homologue français, alors qu elle est un tiers plus faible pour un homme portugais aux caractéristiques équivalentes (Domingues Dos Santos, 2005). Le risque supplémentaire mis en évidence pour les immigrés s observe également pour les secondes générations, avec une ampleur moindre mais qui concerne les mêmes origines : leur risque de chômage est 1,5 à deux fois supérieur par rapport aux natifs. Il reste significatif pour les descendants de couples mixtes, alors même qu ils réunissent, en théorie, de meilleures conditions d insertion dans le marché de l emploi. Cependant, le handicap lié à l ascendance immigrée n affecte pas toutes les origines et les secondes générations d Europe du Sud ne se distinguent pas significativement des natifs. Les enfants d immigrés maghrébins ou africains sont, comme leurs parents, exposés à de plus forts risques de chômage que les natifs, malgré leur scolarisation et leur socialisation en France. Ces résultats font écho à ceux plus anciens obtenus par Richard (2004) en exploitant l échantillon démographique permanent à partir du recensement de 1990, à ceux de Silberman et Fournier (1999) à partir de l enquête «Entrée dans la vie active (EVA)» du Céreq effectuée en 1993, de Canaméro et al. (2000) à partir de l enquête «Trajectoires des demandeurs d emploi» de la Dares réalisée en 1995 et, plus récemment, à ceux de Dupray et Moullet (2004), Frickey et al. (2004) et Silberman et Fournier (2006), à partir de l enquête Génération 1998 du Céreq. Silberman et Fournier (1999) montrent que les trajectoires suivies par les jeunes issus de l immigration maghrébine sont nettement plus défavorables que celles des autres jeunes d origine immigrée, et plus encore de ceux dont les parents sont nés en France. Pendant les quatre années qui suivent la fin de leur scolarité, ils connaissent un plus grand nombre de périodes de chômage et bénéficient moins que les autres des mesures d aide à l emploi. Cette situation perdure lorsqu on tient compte du diplôme obtenu et dépend, d une part, de la mobilisation du capital social disponible (familles et relations sur le marché du travail) et, d autre part, d une moindre adéquation des qualifications au marché du

14 776 D. MEURS, A. PAILHÉ, P. SIMON travail. Frickey et al. montrent que les jeunes d origine maghrébine cumulent un temps d accès au premier emploi plus long que celui des jeunes d origine française (4 mois contre 3,3), qu ils occupent plus souvent un emploi aidé et qu ils restent plus longtemps au chômage tout au long des trois premières années suivant leur sortie de l école. Ces écarts perdurent lorsque les niveaux de diplôme sont pris en compte. Utilisant une enquête originale portant sur une cohorte de nouveaux inscrits à l ANPE (Agence nationale pour l emploi), Canaméro et al. établissent que la probabilité relative de retrouver un emploi après une période de chômage est inférieure de 15 points par rapport à la référence pour les Français d origine non européenne, soit une probabilité plus réduite que celle des étrangers non européens. Enfin, Dupray et Moullet expliquent l écart entre les probabilités d emploi des jeunes d origine française et maghrébine : les facteurs démographiques (avoir des enfants de moins de 3 ans, être en couple) n ont d effets positifs que pour les jeunes d origine française, tandis que les variables relatives à l expérience professionnelle ont des effets plus contrastés. In fine, les auteurs estiment l écart de probabilité d accès à l emploi à 16 points de pourcentage entre les deux groupes, dont les deux tiers sont imputables à des «différences de dotation à l avantage des jeunes d origine française» et le tiers restant relevant d un «écart de traitement», c est-à-dire de discrimination. L hypothèse d un surcroît de discrimination à l égard des hommes du fait de représentations et de normes de comportement négativement appréciées par les employeurs n est pas complètement attestée par les analyses. L image positive des jeunes filles d origine immigrée véhiculée par les médias et les pouvoirs publics ne semble pas être de nature à dépasser la «double discrimination» à raison de l origine et du genre, notamment pour les femmes de la seconde génération turque. Par ailleurs, le «risque» d inactivité pour les femmes des secondes générations s établit à des niveaux moindres que pour les immigrées, mais reste tout de même plus élevé que pour les natives. Le risque d inactivité touche particulièrement les descendantes de migrants maghrébins et turcs. Les études citées précédemment corroborent nos résultats. Frickey et al. signalent une surexposition au chômage des jeunes femmes d origine maghrébine. Dupray et Moullet ne trouvent de leur côté aucun effet positif de la mention d un stage dans le curriculum vitae pour les jeunes filles d origine maghrébine, alors que tous les autres en tirent un bénéfice. 3. Facteurs influençant l accès à l emploi des immigrés Parmi les déterminants agissant sur les conditions d accès à l emploi des immigrés, la durée de résidence en France et l acquisition de la nationalité française ont été identifiées par la littérature comme des facteurs potentiellement significatifs. Avoir la nationalité française peut en effet permettre d obtenir plus facilement un travail et d accéder à une gamme d emplois plus large (notamment ceux de la fonction publique cf. infra

15 L ACCÈS À L EMPLOI DES IMMIGRÉS ET DE LEURS DESCENDANTS 777 et certaines professions indépendantes). Le tableau 6 indique la proportion d immigrés de nationalité française dans notre échantillon, selon qu ils sont arrivés avant ou après l âge de 10 ans. Près du quart des immigrés arrivés après l âge de 10 ans, et la moitié de ceux arrivés plus jeunes ont acquis la nationalité française, avec d importantes variations selon le pays d origine. Les immigrés venus d Asie du Sud-Est et d Afrique subsaharienne sont les plus nombreux en proportion à acquérir la nationalité française. L absence de perspective de retour pour les premiers et les possibilités de réintégration dans la nationalité française pour les anciens ressortissants de l empire colonial français contribuent à expliquer ces niveaux élevés. À l autre extrémité, les originaires de Turquie et du Portugal sont les moins nombreux à acquérir la nationalité française. Ce constat avait déjà été effectué après le recensement de 1990 et l enquête MGIS de L acquisition de la nationalité du pays de résidence est un phénomène dépendant de la durée de séjour, dans la mesure où la plupart des pays instaurent des clauses de durée minimum de séjour pour pouvoir déposer un dossier de naturalisation (13) et que la procédure elle-même est relativement longue. Par ailleurs, la démarche n est engagée par les immigrés qu après une révision des projets à l origine de la migration. Le fait que les immigrés arrivés avant l âge de 10 ans acquièrent plus souvent la nationalité française que les immigrés venus plus tard s explique non seulement par une plus grande durée de séjour en moyenne, mais aussi par un attachement moindre au pays d origine et par un effet collectif de la naturalisation des parents qui s applique à une partie d entre eux. TABLEAU 6. PROPORTION D IMMIGRÉS AYANT LA NATIONALITÉ FRANÇAISE SELON LE PAYS D ORIGINE (EN %) Pays d origine Immigrés après l âge de 10 ans (G1) Immigrés à l âge de 10 ans ou avant (G1,5) Italie, Espagne 13,4 50,1 Portugal 9,0 34,5 Algérie 25,4 42,1 Maroc, Tunisie 24,0 41,0 Afrique sub-saharienne 29,9 64,6 Turquie 8,1 19,6 Asie du Sud-Est 39,5 76,6 Autre pays 21,0 57,9 Ensemble 23,0 44,3 Champ : immigrés âgés de ans, hors étudiants. Source : Insee, enquête Étude de l histoire familiale, (13) Les modalités d acquisition de la nationalité française varient en fonction de la situation de la personne étrangère. Selon son pays de naissance (en France, ou dans un pays ayant été sous administration française) ou son lien juridique avec un ressortissant français (conjoint), la procédure suivie relève de la déclaration, avec des délais minimaux pour obtenir la nationalité française, ou de la réintégration. Lorsque les personnes sont étrangères et ne relèvent d aucune procédure particulière, l acquisition se fait par naturalisation. Celle-ci ne peut être engagée avant un délai de 5 ans de résidence en France, délai qui peut être ramené à deux ans, voire supprimé sous certaines conditions.

16 778 D. MEURS, A. PAILHÉ, P. SIMON La durée du séjour est aussi un facteur a priori favorable à l «assimilation économique», parce qu elle permet aux individus d accroître leurs compétences linguistiques et de se constituer un réseau de relations (Piché et al., 2002). De nombreux travaux, pour la plupart anglosaxons, ont étudié son impact sur l activité professionnelle et sur les niveaux de revenus (pour une revue de la littérature, cf. Borjas, 1999 ; Lalonde et Topel, 1997). Dans ses premiers travaux, Chiswick (1978) a ainsi trouvé qu après 13 années de résidence, les différences de revenus entre les immigrés et les natifs tendent à disparaître aux États-Unis. Toutefois, cette estimation reposait sur l exploitation de données transversales, ce qui peut biaiser l estimation compte tenu des différences dans la composition des cohortes d immigrés (cf. Borjas, 1985 et 1995). Par ailleurs, des travaux similaires menés sur d autres pays indiquent un moindre effet de la durée du séjour sur la croissance des salaires des immigrés (Chiswick et Miller, 1995, pour l Australie ; Baker et Benjamin, 1994, pour le Canada). Une explication possible est que le gain tiré de la durée du séjour est d autant plus réduit que les immigrés ont des caractéristiques similaires à celles des natifs : ils ont tout simplement moins de compétences (linguistiques ou professionnelles) à acquérir en restant sur place. Ceci devrait donc conduire à une différenciation de l effet «durée du séjour» selon l origine des migrants. Parmi l ensemble des immigrés âgés de ans recensés en France en 1999, les flux les plus anciens sont ceux des originaires d Europe du Sud (Espagne, Italie), puis du Portugal, et ensuite d Asie du Sud-Est. Les flux les plus récents sont issus d Afrique sub-saharienne et des «autres pays», constitués majoritairement des autres pays européens (de l Union européenne ou non). Les arrivées en provenance des pays du Maghreb ont constitué le flux le plus régulier. Lorsque l on restreint l analyse aux immigrés arrivés après l âge de 10 ans, on retrouve le caractère plus récent de l immigration en provenance des autres pays d Europe et d Afrique sub-saharienne; les durées de séjour sont toutefois relativement similaires quelle que soit l origine, ceci découlant de la limite d âge à 40 ans de la population étudiée ici. Dans quelle mesure la pénalisation dans l accès à l emploi relevée pour les originaires des pays autres que ceux de l Europe du Sud s explique-t-elle par des différences relatives à l ancienneté de l immigration et/ ou à la proportion d acquisitions de la nationalité française? Pour tester le risque relatif de chômage des immigrés, deux variables de contrôle supplémentaires ont été ajoutées à la spécification précédente : «avoir la nationalité française» et la durée du séjour. L analyse est restreinte aux seuls immigrés arrivés en France après l âge de 10 ans (14), pour lesquels la variable «durée du séjour» est la plus pertinente dans l analyse de l accès à l emploi (15). (14) L âge moyen à l arrivée en France dans ce groupe est de 22,6 ans ; la moitié de l échantillon avait entre 18 et 27 ans au moment de l immigration. (15) Les résultats ne sont pas présentés ici; ils sont disponibles sur demande auprès des auteurs.

17 L ACCÈS À L EMPLOI DES IMMIGRÉS ET DE LEURS DESCENDANTS 779 Selon nos résultats, avoir la nationalité française n a pas d effet significatif sur le risque de chômage (16). Une durée de séjour plus longue diminue le risque de chômage pour les hommes et celui d inactivité pour les femmes. L introduction de variables croisées «durée de séjour courte» et «origine» dans la régression pour tester d éventuelles différences de l effet durée du séjour selon l origine montre qu aucune de ces variables n a un effet significatif. En d autres termes, la durée du séjour a bien un effet sur la réduction du risque de chômage, mais cet effet ne varierait pas selon l origine. Il en résulte finalement que les différences de risque de chômage entre les groupes selon l origine ne sont pas réduites lorsqu on introduit ces deux variables; les immigrés non originaires d Europe ont toujours un risque de chômage nettement et significativement supérieur à celui des immigrés originaires d Europe, et ce, pour les hommes comme pour les femmes. II. Statut des emplois occupés L accès à l emploi ne constitue pas le seul facteur de différenciation sur le marché du travail entre immigrés, secondes générations et natifs. Les caractéristiques de l emploi occupé, et notamment son statut, peuvent représenter aussi une source importante de disparités. Dans la population observée des moins de 40 ans, le salariat est le statut d activité qui prédomine largement quelle que soit la génération observée, avec des proportions supérieures à 90 % pour les hommes et à 95 % pour les femmes (17). Dans un contexte de progression des emplois précaires, les immigrés et les descendants d immigrés ont-ils des chances équivalentes d'accès à l emploi stable par rapport aux natifs? En France, la fonction publique constitue un gisement d emplois important, notamment pour les femmes. Les emplois de fonctionnaires sont pourvus par concours, ce qui permet en théorie un recrutement non discriminatoire selon le sexe, l origine sociale ou ethnique. Dans quelle mesure l accès aux emplois de la fonction publique est-il effectivement ouvert aux immigrés et aux secondes générations? (16) Un résultat également observé par Canaméro et al. (2000) sur les chances de retour à l emploi après une période de chômage : avoir la nationalité française pèse peu au regard du handicap attaché à l origine maghrébine. En revanche, Fougère et Safi (2005) montrent, à partir des données longitudinales de l EDP et en estimant simultanément la probabilité d acquérir la nationalité française et celle d occuper un emploi, que la naturalisation a un impact positif sur l accès à l emploi des immigrés, particulièrement pour les hommes originaires d Afrique subsaharienne et du Maroc et les femmes venues de Turquie et du Maghreb. (17) Le non-salariat est un peu plus fréquent pour les hommes immigrés arrivés après l âge de 10 ans (13 % des emplois occupés). Cela suggère que ce statut constituerait une alternative au salariat comme mode d insertion professionnelle pour les immigrés arrivés adultes. Toutefois, une régression logistique (non présentée) indique que cette surreprésentation apparente des immigrés dans les emplois non salariés n est pas observée une fois introduites les principales caractéristiques individuelles (âge, niveau de diplôme, situation professionnelle des parents).

18 780 D. MEURS, A. PAILHÉ, P. SIMON 1. Un salariat plus précaire On qualifiera ici d emplois précaires ou d emplois non stables l ensemble des emplois aidés, en intérim, sous contrat à durée déterminée (CDD), les stages rémunérés et l apprentissage. Suivant cette définition, parmi les salariés, 20 % des hommes et près de 22 % des femmes âgés de 18 à 40 ans occupent des emplois précaires. Les proportions de salariés en emploi non stable diffèrent selon les générations (tableau 7). Les natifs sont les moins exposés à la précarité (19 % pour les hommes, 21 % pour les femmes). Ce sont les immigrés arrivés avant l âge de 10 ans et les secondes générations qui occupent le plus souvent des emplois précaires (autour de 25 %). Les hommes immigrés arrivés en France avant l âge de 10 ans travaillent plus souvent en intérim ; les secondes générations, notamment les femmes, occupent un peu plus fréquemment des emplois aidés, et les immigrés venus après l âge de 10 ans ont plus souvent des contrats à durée déterminée. TABLEAU 7. PROPORTION DE SALARIÉS AYANT UN EMPLOI NON STABLE SELON LES DIFFÉRENTES GÉNÉRATIONS LIÉES À L IMMIGRATION (EN %) Génération Hommes Femmes Intérimaires Emplois aidés CDD Intérimaires Emplois aidés CDD Immigrés après l âge de 10 ans (G1) 4,0 1,8 15,2 1,3 5,4 18,2 Immigrés à l âge de 10 ans ou avant (G1,5) 7,0 3,0 11,5 1,7 5,2 14,0 Nés en France de 2 parents nés à l étranger (G2) 5,2 3,9 11,6 2,1 6,3 13,3 Nés en France d'un parent né à l étranger (G2 mixte) 3,7 3,0 10,9 1,5 5,0 14,5 Natifs 3,6 2,1 9,5 1,7 4,0 12,5 Ensemble 3,8 2,3 10,0 1,7 4,3 13,0 Champ : salariés âgés de ans. Source : Insee, enquête Étude de l histoire familiale, Les immigrés non originaires des pays d Europe occupent nettement plus souvent des emplois non stables, au contraire des originaires d Europe du Sud. Plus d un tiers des salariés masculins immigrés d Afrique subsaharienne et plus d un quart des immigrés originaires du Maghreb et de Turquie occupent un emploi précaire, contre 19 % des natifs ou 13 % des immigrés portugais. Cette vulnérabilité se retrouve pour les femmes immigrées venues des mêmes pays : elle concerne 40 % des salariées immigrées du Maroc et de Tunisie, 35 % des originaires de Turquie, 34 % des originaires d Afrique sub-saharienne et 31 % des salariées venues d Algérie, contre 21 % des natives (14 % pour les immigrées portugaises). La situation des secondes générations est à peine meilleure : plus d un quart des salarié(e)s descendants de migrants maghrébins ou africains occupent des emplois non stables. La deuxième génération turque est particulièrement

19 L ACCÈS À L EMPLOI DES IMMIGRÉS ET DE LEURS DESCENDANTS 781 exposée à la précarité professionnelle (36 % des femmes et 41 % des hommes, soit davantage que parmi les immigrés). De même, la seconde génération portugaise occupe beaucoup plus souvent des emplois non stables que celle des immigrés (25 % des hommes contre 13 % pour les immigrés; 26 % des femmes contre 14 % des immigrées). A priori, l emploi précaire est associé à une plus faible qualification et à certains secteurs d activité qui ont plus souvent recours à l intérim et aux emplois aidés. La surexposition des immigrés et surtout celle de leurs descendants aux emplois non stables pourraient dès lors s expliquer par leurs caractéristiques personnelles (diplôme, profession). Comme dans la partie précédente, nous avons utilisé une régression logistique pour expliquer le risque relatif d occuper un emploi précaire (opposé aux autres emplois salariés). Nous avons repris la même spécification en ajoutant le secteur d activité et la catégorie socioprofessionnelle comme variables de contrôle (18). Ces facteurs structurels une fois contrôlés, les hommes immigrés ont toujours un risque trois fois plus élevé d occuper un emploi non stable que les natifs, les femmes immigrées ayant un risque deux fois plus élevé (tableau 8). Ce risque plus élevé d avoir un emploi précaire s observe également pour les secondes générations. Être issu d un couple mixte diminue le risque de précarité de l emploi, surtout pour les hommes. TABLEAU 8. ACCÈS À L EMPLOI NON STABLE SELON LA GÉNÉRATION D APPARTENANCE (ODDS RATIOS) Génération Hommes Femmes Odds ratio t de Student Odds ratio t de Student Immigrés après l âge de 10 ans (G1) 2,245*** 10,00 1,841*** 9,26 Immigrés à l'âge de 10 ans ou avant (G1,5) 1,443*** 3,23 1,243*** 2,38 Nés en France de 2 parents nés à l étranger (G2) 1,248*** 3,27 1,095* 1,75 Nés en France d un parent né à l étranger (G2 mixte) 1,129** 2,09 1,108** 2,32 Natifs (Réf.) 1,000 1,000 Effectif Note : le modèle appliqué est un modèle logit. Population de référence : natifs, sans diplôme, ne vivant pas en couple, sans enfant de moins de 3 ans, résidant en province, travaillant dans le secteur privé, dans l industrie, nés d un père ouvrier ou employé et d une mère inactive. * : p < 0,1 ; ** : p < 0,05 ; *** : p < 0,01 Champ : salariés âgés de ans. Source : Insee, enquête Étude de l histoire familiale, Les hommes et les femmes immigrés d Afrique sub-saharienne, du Maghreb, de Turquie et d Asie du Sud-Est ont (à l exception notable des femmes immigrées de Turquie) un risque accru d occuper un emploi non (18) La variable expliquée est le fait d occuper un emploi non stable (CDD, intérim, contrat aidé, stage rémunéré, apprentissage sous contrat). Outre la génération liée à l immigration, les variables explicatives sont le diplôme, l âge (et l âge au carré), le fait de vivre en couple, d avoir des enfants de moins de 3 ans, de résider en région parisienne, de travailler dans la fonction publique. Le secteur d activité, la CSP (en 4 postes) et la CSP des parents sont également pris en compte.

20 782 D. MEURS, A. PAILHÉ, P. SIMON stable par rapport aux natifs (tableau 9). C est également le cas des fils d immigrés d Algérie et des filles d immigrés du Maghreb et d Afrique sub-saharienne. La place des emplois aidés dans l insertion professionnelle des descendants d immigrés maghrébins apparaît ainsi déterminante. Elle le reste pour les diplômés du supérieur observés par Frickey et al. (2004) dans leur exploitation de l enquête du Céreq. Enfin, l introduction dans l équation estimée sur la population des immigrés des variables relatives à la nationalité française et à la durée du séjour en France met en évidence des effets contrastés (19). Pour les hommes et les femmes immigrés, l acquisition de la nationalité française n a pas d effet significatif sur la probabilité d avoir un emploi stable. En revanche, la durée de séjour en France réduit le risque de précarité professionnelle, ce qui semble cohérent avec un processus d assimilation économique et d amélioration au cours du temps de la connaissance du marché du travail et des compétences qui favorisent l accès à l emploi stable. TABLEAU 9. ACCÈS À L EMPLOI NON STABLE SELON LE PAYS D'ORIGINE DES DIFFÉRENTES GÉNÉRATIONS (ODDS RATIOS) Hommes Femmes Odds ratio t de Student Odds ratio t de Student Immigrés (G1+G1,5) Italie, Espagne 1,435 1,43 1,082 0,42 Portugal 1,371* 1,71 0,950 0,40 Algérie 1,917*** 3,80 1,799*** 3,72 Maroc, Tunisie 2,404*** 6,33 2,267*** 5,76 Afrique sub-saharienne 3,638*** 6,49 2,774*** 6,82 Turquie 1,951*** 2,69 1,003 0,01 Asie du Sud-Est 1,610** 2,36 1,588*** 2,45 Autre pays 1,713*** 3,47 1,837*** 5,87 Enfants d immigrés (G2+G2 mixte) Italie, Espagne 1,127 1,38 1,002 0,03 Portugal 0,948 0,36 0,853 1,47 Algérie 1,394*** 4,05 1,223*** 3,12 Maroc, Tunisie 1,068 0,55 1,235*** 2,29 Afrique sub-saharienne 1,439* 1,64 1,772*** 3,54 Turquie 1,112 0,20 0,860 0,35 Asie du Sud-Est 0,914 0,29 1,301 1,24 Autre pays 1,151 1,51 1,046 0,62 Natifs (Réf.) 1,000 1,000 Effectif Note : le modèle appliqué est un modèle logit. Population de référence : natifs, sans diplôme, ne vivant pas en couple, sans enfant de moins de 3 ans, résidant en province, travaillant dans le secteur privé, dans l industrie, nés d un père ouvrier ou employé et d une mère inactive. * : p < 0,1 ; ** : p < 0,05 ; *** : p < 0,01 Champ : salariés âgés de ans. Source : Insee, enquête Étude de l histoire familiale, (19) Les régressions logistiques ne sont pas présentées ici ; elles sont disponibles sur demande auprès des auteurs.

P opulation. ATLAS DES POPULATIONS IMMIGRÉES en Ile-de-France / Regards sur l immigration / Population 2. Photo : Philippe Desmazes/AFP

P opulation. ATLAS DES POPULATIONS IMMIGRÉES en Ile-de-France / Regards sur l immigration / Population 2. Photo : Philippe Desmazes/AFP P opulation Photo : Philippe Desmazes/AFP Près de 40 % des immigrés résidant en métropole vivent en Ile-de-France en 1999. Environ 15 % de la population francilienne est immigrée, c est une proportion

Plus en détail

La mobilité professionnelle revêt

La mobilité professionnelle revêt Mobilité professionnelle 17 Du changement de poste au changement d entreprise, en passant par la promotion : la mobilité des Franciliens Les salariés franciliens, notamment les cadres, ont une propension

Plus en détail

B Le diplôme est-il un bon passeport pour l'emploi?

B Le diplôme est-il un bon passeport pour l'emploi? B Le diplôme est-il un bon passeport pour l'emploi? a) Le diplôme facilite l'accès à l'emploi typique 1. Les sortants du système éducatif sont de plus en plus diplômés. En 1979, sur 742 000 sortants du

Plus en détail

Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas

Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas Prise de position de Caritas_mars 2011 Migration: un plus pour la Suisse En bref: Quel est l effet de

Plus en détail

QUI SONT LES IMMIGRÉS?

QUI SONT LES IMMIGRÉS? QUI SONT LES IMMIGRÉS? Près de 15 immigrés en Alsace en 1999 Étrangers, immigrés : deux notions différentes Les notions d immigré et d étranger ne sont pas équivalentes. Les définitions qu en donne le

Plus en détail

Diplômes et insertion professionnelle

Diplômes et insertion professionnelle Diplômes et insertion professionnelle Béatrice Le Rhun, Pascale Pollet* Les conditions d accès à l emploi des jeunes qui entrent sur le marché du travail varient beaucoup selon le niveau de diplôme. Les

Plus en détail

L allocataire dans un couple : l homme ou la femme?

L allocataire dans un couple : l homme ou la femme? L allocataire dans un couple : l homme ou la femme? par Alain Jacquot CNAF-Bureau des Prévisions Les CAF versent une trentaine de prestations (prestations familiales stricto sensu, aides au logement, et

Plus en détail

L ANALYSE DU «PARC SOCIAL DE FAIT» PARISIEN EN 2003 : UNE ANALYSE TERRITORIALISÉE DES PROFILS D OCCUPATION DES PARCS ET DES QUARTIERS

L ANALYSE DU «PARC SOCIAL DE FAIT» PARISIEN EN 2003 : UNE ANALYSE TERRITORIALISÉE DES PROFILS D OCCUPATION DES PARCS ET DES QUARTIERS ATELIER PARISIEN D URBANISME - 17, BD MORLAND 75004 PARIS TÉL : 01 42 71 28 14 FAX : 01 42 76 24 05 http://www.apur.org Observatoire de l'habitat de Paris L ANALYSE DU «PARC SOCIAL DE FAIT» PARISIEN EN

Plus en détail

C R É D I T A G R I C O L E A S S U R A N C E S. Des attitudes des Européens face aux risques

C R É D I T A G R I C O L E A S S U R A N C E S. Des attitudes des Européens face aux risques C R É D I T A G R I C O L E A S S U R A N C E S Observatoire Ipsos-LogicaBusiness Consulting/Crédit Agricole Assurances Des attitudes des Européens face aux risques Fiche technique Ensemble : 7245 répondants

Plus en détail

«Extrait du cahier de l OPEQ n 148»

«Extrait du cahier de l OPEQ n 148» «Extrait du cahier de l OPEQ n 148» LE CONTEXTE ECONOMIQUE DU PRF 2006-2007 PREQUALIFICATION, QUALIFICATION, ACCES A L EMPLOI En 2007, l emploi salarié privé en région tend à la hausse sur l ensemble des

Plus en détail

Stéphanie Dupays. du fait de stratégies individuelles ou familiales ou bien de contraintes liées aux changements

Stéphanie Dupays. du fait de stratégies individuelles ou familiales ou bien de contraintes liées aux changements En un quart de siècle, la mobilité sociale a peu évolué Stéphanie Dupays En 2003, un homme âgé de 40 à 59 ans sur trois a une position sociale identique à celle de son père au même âge. Ce chiffre cache

Plus en détail

à Master professionnel Enquête sur le devenir au 1 er décembre 2013 des diplômés de Master professionnel promotion 2011

à Master professionnel Enquête sur le devenir au 1 er décembre 2013 des diplômés de Master professionnel promotion 2011 observatoire régional #41 Synthèse régionale août 2014 à Master professionnel Enquête sur le devenir au 1 er décembre 2013 des diplômés de Master professionnel promotion 2011 2 899 diplômés de M2 professionnel

Plus en détail

Les salariés de l économie sociale et solidaire

Les salariés de l économie sociale et solidaire L'Économie sociale et solidaire Les salariés de l économie sociale et solidaire L'EMPLOI SALARIÉ L ESS, un employeur déterminant de l économie régionale 20 Relative précarité de l emploi dans l ESS 22

Plus en détail

Cet article s attache tout d abord

Cet article s attache tout d abord Méthodes internationales pour comparer l éducation et l équité Comparaison entre pays des coûts de l éducation : des sources de financement aux dépenses Luc Brière Marguerite Rudolf Bureau du compte de

Plus en détail

L emploi et les salaires des enfants d immigrés

L emploi et les salaires des enfants d immigrés TRAVAIL - EMPLOI L emploi et les salaires des enfants d immigrés Romain Aeberhardt*, Denis Fougère**, Julien Pouget*** et Roland Rathelot**** Les Français ayant au moins un parent immigré originaire du

Plus en détail

note D2DPE n 38 Dynamique des qualifications et mobilité intergénérationnelle dans la région Nord Pas de Calais

note D2DPE n 38 Dynamique des qualifications et mobilité intergénérationnelle dans la région Nord Pas de Calais note D2DPE n 38 Dynamique des qualifications et mobilité intergénérationnelle dans la région Nord Pas de Calais RESUME Cette note résume les travaux de Nicolas Fleury, Docteur en Sciences Economiques

Plus en détail

LES FRANÇAIS ET LA COMPLEMENTAIRE SANTE

LES FRANÇAIS ET LA COMPLEMENTAIRE SANTE Centre de Recherche pour l Etude et l Observation des Conditions de Vie LES FRANÇAIS ET LA COMPLEMENTAIRE SANTE Anne LOONES Marie-Odile SIMON Août 2004 Département «Evaluation des Politiques Sociales»

Plus en détail

éclairages QUI SONT LES ALLOCATAIRES INDEMNISÉS PAR L ASSURANCE CHÔMAGE? Près de 3 demandeurs d emploi sur 5 sont couverts par l Assurance chômage

éclairages QUI SONT LES ALLOCATAIRES INDEMNISÉS PAR L ASSURANCE CHÔMAGE? Près de 3 demandeurs d emploi sur 5 sont couverts par l Assurance chômage éclairages ÉTUDES ET ANALYSES N 5 AVRIL 213 QUI SONT LES ALLOCATAIRES INDEMNISÉS PAR L ASSURANCE CHÔMAGE? L Unédic a réalisé une étude pour approfondir la compréhension de la population des allocataires

Plus en détail

REGARDS SUR L ÉDUCATION 2013 : POINTS SAILLANTS POUR LE CANADA

REGARDS SUR L ÉDUCATION 2013 : POINTS SAILLANTS POUR LE CANADA REGARDS SUR L ÉDUCATION 2013 : POINTS SAILLANTS POUR LE CANADA Regards sur l éducation est un rapport annuel publié par l Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et portant sur

Plus en détail

Sociologie des joueurs en ligne

Sociologie des joueurs en ligne Mars 2013 Sociologie des joueurs en ligne Enquête ARJEL 2012 Autorité de régulation des jeux en ligne 2 Propos introductifs à l enquête sur la sociologie des joueurs Au-delà de la publication trimestrielle

Plus en détail

La Fonction publique : vers plus de diversité?

La Fonction publique : vers plus de diversité? La Fonction publique : vers plus de diversité? Julien Pouget (*) Les structures des qualifications dans le public et le privé sont différentes : la Fonction publique emploie davantage de cadres, de professions

Plus en détail

Mise de jeu 2 La certification des formations

Mise de jeu 2 La certification des formations Mise de jeu 2 La certification des formations Une formation certifiante délivre un diplôme reconnu par le RNCP Le plus souvent, les formations certifiantes ou qualifiantes sont celles qui mènent à «un

Plus en détail

GESTION, ADMINISTRATION

GESTION, ADMINISTRATION GESTION, ADMINISTRATION A vec 73 5 emplois et 9,8 % des actifs, les métiers de la gestion et de l administration des entreprises constituent le troisième domaine professionnel dans la région, un rang identique

Plus en détail

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes Revenus Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes Marie-Émilie Clerc, Pierre Lamarche* Entre 2005 et 2011, l endettement des ménages a fortement augmenté, essentiellement du fait de la hausse

Plus en détail

Synthèse Contrat. d Objectifs. Diagnostic Les services de l automobile En Midi-Pyrénées. Réalisation Observatoire régional emploi, formation, métiers

Synthèse Contrat. d Objectifs. Diagnostic Les services de l automobile En Midi-Pyrénées. Réalisation Observatoire régional emploi, formation, métiers Synthèse Contrat d Objectifs Diagnostic Les services de l automobile En Midi-Pyrénées Réalisation Observatoire régional emploi, formation, métiers Rédaction Christiane LAGRIFFOUL () Nadine COUZY (DR ANFA

Plus en détail

Formations et emploi. Édition 2013

Formations et emploi. Édition 2013 Formations et emploi Édition 2013 Coordination Daniel Martinelli Contribution Insee : Sébastien Gossiaux, Daniel Martinelli Centre d études et de recherches sur les qualifications (Céreq) : Renaud Descamps,

Plus en détail

Document N 2 Document de travail, n engage pas le Conseil Les durées d assurance validées par les actifs pour leur retraite

Document N 2 Document de travail, n engage pas le Conseil Les durées d assurance validées par les actifs pour leur retraite CONSEIL D ORIENTATION DES RETRAITES Séance plénière du 9 juillet 214 à 9 h 3 «Carrières précaires, carrières incomplètes et retraite» Document N 2 Document de travail, n engage pas le Conseil Les durées

Plus en détail

Le parcours professionnel des chômeurs de longue durée en Suisse

Le parcours professionnel des chômeurs de longue durée en Suisse Le parcours professionnel des chômeurs de longue durée en Suisse Cet article présente les premiers résultats d un projet de recherche qui étudie le parcours professionnel de personnes confrontées au chômage

Plus en détail

Inégalités de salaires et de revenus, la stabilité dans l hétérogénéité

Inégalités de salaires et de revenus, la stabilité dans l hétérogénéité Inégalités de salaires et de revenus, la stabilité dans l hétérogénéité Gérard Cornilleau Des inégalités contenues, des classes moyennes fragiles Le débat sur les salaires n est plus aujourd hui dominé

Plus en détail

à la Consommation dans le monde à fin 2012

à la Consommation dans le monde à fin 2012 Le Crédit à la Consommation dans le monde à fin 2012 Introduction Pour la 5 ème année consécutive, le Panorama du Crédit Conso de Crédit Agricole Consumer Finance publie son étude annuelle sur l état du

Plus en détail

Royaume du Maroc. La masse salariale et ses impacts sur les équilibres économiques et financiers

Royaume du Maroc. La masse salariale et ses impacts sur les équilibres économiques et financiers Royaume du Maroc La masse salariale et ses impacts sur les équilibres économiques et financiers Table des Matières 1. Données sur la masse salariale...2 1.1. Importance de la masse salariale...2 1.2. Aggravation

Plus en détail

L IMPACT DE LA MUTUALISATION SUR LES RESSOURCES HUMAINES

L IMPACT DE LA MUTUALISATION SUR LES RESSOURCES HUMAINES ANNEXES L ISTE DES ANNEXES ANNEXE I : ANNEXE II : ANNEXE III : ANNEXE IV : ÉVOLUTION DES DEPENSES DES COMMUNES ET DES EPCI DE 2006 A 2013 OUTILS JURIDIQUES DE MUTUALISATION A DISPOSITION DES ACTEURS LOCAUX

Plus en détail

Photographie statistique des accidents de travail, des accidents de trajet et des maladies professionnelles en France selon le sexe entre 2001 et 2012

Photographie statistique des accidents de travail, des accidents de trajet et des maladies professionnelles en France selon le sexe entre 2001 et 2012 Photographie statistique des accidents de travail, des accidents de trajet et des maladies professionnelles en France selon le sexe entre 2001 et 2012 Des tendances d évolution différenciées pour les femmes

Plus en détail

L emploi des seniors

L emploi des seniors L emploi des seniors dans la branche des laboratoires de biologie médicale Observatoire des métiers des Professions Libérales 52 56 rue Kléber 92309 LEVALLOIS PERRET Cedex Tél. 01 46 39 38 64 Fax 01 46

Plus en détail

L état de la pauvreté en France

L état de la pauvreté en France Notes de l Observatoire N 1, octobre 2013 L état de la pauvreté en France Combien compte-t-on de pauvres en France? Comment évolue leur nombre? Qui est le plus concerné par la crise? A l heure où une partie

Plus en détail

Les métiers de la banque et des assurances

Les métiers de la banque et des assurances 18 juin 2015 Les métiers de la banque et des assurances Auteure : Itto BEN HADDOU-MOUSSET 1. Un secteur en mutation depuis les années 1980 L Ile-de-France est la région qui abrite les effectifs bancaires

Plus en détail

NOTE DE SYNTHÈSE DU REM (INFORM)

NOTE DE SYNTHÈSE DU REM (INFORM) NOTE DE SYNTHÈSE DU REM (INFORM) Politiques, pratiques et données statistiques sur les mineurs isolés étrangers (MIE) dans les États membres de l UE et en Norvège 1. INTRODUCTION Cette note de synthèse

Plus en détail

Focus. Lien entre rémunération du travail et allocation de chômage

Focus. Lien entre rémunération du travail et allocation de chômage Focus Lien entre rémunération du travail et allocation de chômage Introduction Le travailleur qui devient chômeur et qui est admissible sur base de prestations de travail se voit, en application du principe

Plus en détail

Bellevue - Chantenay - Sainte-Anne

Bellevue - Chantenay - Sainte-Anne Mendès France Croix Bonneau - Bourderies auriers Mairie de Chantenay Plessis Cellier - Roche Maurice Boucardière - MallèveJean Macé Salorges - Cheviré - zone portuaire E QUARTIER Sainte- Anne, contrasté,

Plus en détail

ASSEMBLÉE DES COMMUNAUTÉS DE FRANCE

ASSEMBLÉE DES COMMUNAUTÉS DE FRANCE ASSEMBLÉE DES COMMUNAUTÉS DE FRANCE L évolution des effectifs intercommunaux NOTE TECHNIQUE Juillet 2012 1. Une augmentation des effectifs dans les collectivités locales La fonction publique territoriale

Plus en détail

q u estions santé d économie de la résultats Repères

q u estions santé d économie de la résultats Repères Bulletin d information en économie de la santée q u estions d économie de la santé résultats Repères Fin 2003, l Irdes a mené une enquête sur la protection sociale complémentaire d entreprise (PSCE) auprès

Plus en détail

L écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique

L écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique L écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique Rapport 2014 Table des matières Le rapport 2014... 5 1. Différences salariales générales... 6 1.1 L écart salarial en salaires horaires et annuels...

Plus en détail

Comité national d évaluation du rsa Annexes

Comité national d évaluation du rsa Annexes Comité national d évaluation du rsa Annexes Annexe 11 La mise en place du Rsa dans les caisses d allocations familiales (*) Pauline Domingo, Stéphane Donné (Cnaf) Décembre 2011 Les documents d études sont

Plus en détail

UFR Etudes Interculturelles de Langues Appliquées. Evolution professionnelle des anciens du DESS/Master 2 ILTS

UFR Etudes Interculturelles de Langues Appliquées. Evolution professionnelle des anciens du DESS/Master 2 ILTS UFR Etudes Interculturelles de Langues Appliquées Enquête sur le marché de la traduction Evolution professionnelle des anciens du DESS/Master 2 ILTS Méthodologie Les données de ce document sont issues

Plus en détail

Faut-il développer la scolarisation à deux ans?

Faut-il développer la scolarisation à deux ans? Faut-il développer la scolarisation à deux ans? 01 L école maternelle française est fréquemment citée comme l un des points forts de notre système éducatif et la pression de certaines familles est aujourd'hui

Plus en détail

I. Une nouvelle loi anti-discrimination

I. Une nouvelle loi anti-discrimination Extrait du Bulletin de Liaison Le Défi n 17, LHFB, Juillet 2004 Discriminations et assurances ; les apports de la Loi du 25 février 2003 et le rôle du Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre

Plus en détail

Comité du développement et de la propriété intellectuelle (CDIP)

Comité du développement et de la propriété intellectuelle (CDIP) F CDIP/12/INF/4 ORIGINAL : ANGLAIS DATE : 3 OCTOBRE 2013 Comité du développement et de la propriété intellectuelle (CDIP) Douzième session Genève, 18 21 novembre 2013 RÉSUMÉ DE L ÉTUDE SUR LA PROPRIÉTÉ

Plus en détail

Article. Bien-être économique. par Cara Williams. Décembre 2010

Article. Bien-être économique. par Cara Williams. Décembre 2010 Composante du produit no 89-503-X au catalogue de Statistique Canada Femmes au Canada : rapport statistique fondé sur le sexe Article Bien-être économique par Cara Williams Décembre 2010 Comment obtenir

Plus en détail

Le creusement des inégalités touche plus particulièrement les jeunes et les pauvres

Le creusement des inégalités touche plus particulièrement les jeunes et les pauvres LE POINT SUR LES INÉGALITÉS DE REVENU Le creusement des inégalités touche plus particulièrement les jeunes et les pauvres Résultats issus de la Base de données de l OCDE sur la distribution des revenus

Plus en détail

résumé un développement riche en emplois

résumé un développement riche en emplois ne pas publier avant 00:01 Gmt le mardi 27 mai 2014 résumé un développement riche en emplois Rapport sur le Travail dans le Monde 2014 Un développement riche en emplois Résumé ORGANISATION INTERNATIONALE

Plus en détail

Dans le rapport à leur scolarité, les

Dans le rapport à leur scolarité, les ISSN 1286-9392 www.education.fr 02.12 AVRIL Si, en fin de troisième, l orientation plus fréquente des filles vers le second cycle général ou technologique s explique par leur meilleure réussite scolaire,

Plus en détail

L éducation au Québec : L état de la situation

L éducation au Québec : L état de la situation Préscolaire Primaire Secondaire Collégial Universitaire 43101 45 509 93969 68 331 110 297 151 845 241019 251 612 240 980 251 237 L éducation au Québec : L état de la situation L éducation est un des sujets

Plus en détail

Observatoire National de la santé des jeunes. Accès aux droits et aux soins

Observatoire National de la santé des jeunes. Accès aux droits et aux soins Observatoire National de la santé des jeunes Accès aux droits et aux soins Données septembre 2012 «Observatoire santé UNHAJ - accès aux droits et aux soins» La santé des jeunes sous observationerreur!

Plus en détail

CARNET DU SAVOIR. Comprendre le parcours scolaire des élèves dont l anglais est la langue seconde

CARNET DU SAVOIR. Comprendre le parcours scolaire des élèves dont l anglais est la langue seconde CARNET DU SAVOIR Comprendre le parcours scolaire des élèves dont l anglais est la langue seconde 2 octobre 2008 Pour maintenir une main-d œuvre viable au sein d une population vieillissante, le Canada

Plus en détail

Thème 2 : Le rôle du «secteur informel» dans l intégration régionale

Thème 2 : Le rôle du «secteur informel» dans l intégration régionale Thème 2 : Le rôle du «secteur informel» dans l intégration régionale 1. Le secteur informel en Afrique : définition et caractéristiques générales Le secteur informel est défini comme l'ensemble des unités

Plus en détail

Intervention de M. Assane DIOP Directeur exécutif, Protection sociale Bureau international du Travail, Genève ***

Intervention de M. Assane DIOP Directeur exécutif, Protection sociale Bureau international du Travail, Genève *** Atelier de présentation du Programme Améliorer les capacités institutionnelles pour la gouvernance des migrations de main-d oeuvre en Afrique du Nord et de l Ouest (Bamako, Mali, 3 au 5 mars 2009) Intervention

Plus en détail

La complémentaire santé : une généralisation qui

La complémentaire santé : une généralisation qui La complémentaire santé : une généralisation qui n efface pas les inégalités Thibaut De Saint Pol, François Marical To cite this version: Thibaut De Saint Pol, François Marical. La complémentaire santé

Plus en détail

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES MAI 2008 POLITIQUE D EGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES 1. LE CONTEXTE L égalité entre les femmes et les hommes est une condition essentielle au développement

Plus en détail

Tableau de bord des communautés de l Estrie DEUXIÈME ÉDITION INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES

Tableau de bord des communautés de l Estrie DEUXIÈME ÉDITION INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES Tableau de bord des communautés de l Estrie DEUXIÈME ÉDITION INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES Communauté locale de la Vallée de la Missisquoi Nord MRC de Memphrémagog Ce que les chiffres

Plus en détail

Description des variables de la base de données. a. Attractivité démographique pour les différents types de population

Description des variables de la base de données. a. Attractivité démographique pour les différents types de population Description des variables de la base de données a. Attractivité démographique pour les différents types de population Sources : Recensements de 1962 à 2006 et Clap 2007 - a01_popmoy62, a01_popmoy68, a01_popmoy75,

Plus en détail

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT?

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT? Pour citer ce document, merci d utiliser la référence suivante : OCDE (2012), «Quelle doit être l ampleur de la consolidation budgétaire pour ramener la dette à un niveau prudent?», Note de politique économique

Plus en détail

Garder et faire garder son enfant

Garder et faire garder son enfant Garder et faire garder son enfant Nathalie Blanpain* L arrivée d un enfant au sein d un foyer est pour ses parents un événement majeur générateur de changements en termes de rythme de vie et d organisation,

Plus en détail

Sources de revenu et autonomie des immigrants âgés au Canada SOMMAIRE

Sources de revenu et autonomie des immigrants âgés au Canada SOMMAIRE Sources de revenu et autonomie des immigrants âgés au Canada SOMMAIRE Préparé pour la Conférence économique 2005, Ottawa 10 mai 2005 Colleen Dempsey Recherche et statistiques stratégiques Citoyenneté et

Plus en détail

Écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes dans la fonction publique : sous le prisme des inégalités de genre

Écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes dans la fonction publique : sous le prisme des inégalités de genre MINISTÈRE DE LA DÉCENTRALISATION ET DE LA FONCTION PUBLIQUE études, recherche et débats Mars 2015 Écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes dans la fonction publique : sous le prisme des inégalités

Plus en détail

NOTORIETE DE L ECONOMIE SOCIALE SOLIDAIRE ET ATTENTES DE LA JEUNESSE

NOTORIETE DE L ECONOMIE SOCIALE SOLIDAIRE ET ATTENTES DE LA JEUNESSE NOTORIETE DE L ECONOMIE SOCIALE SOLIDAIRE ET ATTENTES DE LA JEUNESSE - Note de synthèse de l'institut CSA - N 1100760 Juin 2011 2, rue de Choiseul CS 70215 75086 Paris cedex 02 Tél. (33) 01 44 94 59 11

Plus en détail

L'insertion professionnelle des diplômés DNSEP 2003 trois ans après le diplôme

L'insertion professionnelle des diplômés DNSEP 2003 trois ans après le diplôme IREDU-CNRS Ministère de la Culture et de la Communication Délégation aux Arts plastiques Magali Danner Gilles Galodé L'insertion professionnelle des diplômés DNSEP 2003 trois ans après le diplôme Enquête

Plus en détail

Synthèse. Dynamique de l emploi. L0Z-Secrétaires

Synthèse. Dynamique de l emploi. L0Z-Secrétaires L0Z-Secrétaires Synthèse En moyenne sur la période 2007-2009, 484 000 personnes exercent le métier de secrétaire, assurant des fonctions de support, de coordination, de gestion et de communication. Les

Plus en détail

REGARDS SUR L ÉDUCATION RAPPORT INTERMÉDIAIRE MISE À JOUR DES INDICATEURS RELATIFS A L EMPLOI ET AU NIVEAU DE FORMATION

REGARDS SUR L ÉDUCATION RAPPORT INTERMÉDIAIRE MISE À JOUR DES INDICATEURS RELATIFS A L EMPLOI ET AU NIVEAU DE FORMATION REGARDS SUR L ÉDUCATION RAPPORT INTERMÉDIAIRE MISE À JOUR DES INDICATEURS RELATIFS A L EMPLOI ET AU NIVEAU DE FORMATION Regards sur l éducation Rapport intermédiaire Mise à jour des indicateurs relatifs

Plus en détail

Être sans diplôme aujourd hui en France : quelles caractéristiques, quel parcours et quel destin?

Être sans diplôme aujourd hui en France : quelles caractéristiques, quel parcours et quel destin? ENSEIGNEMENT - ÉDUCATION Être sans diplôme aujourd hui en France : quelles caractéristiques, quel parcours et quel destin? Rachid Bouhia*, Manon Garrouste*, Alexandre Lebrère*, Layla Ricroch* et Thibaut

Plus en détail

Simulation d application des règles CNAV AGIRC ARRCO sur des carrières type de fonctionnaires d Etat

Simulation d application des règles CNAV AGIRC ARRCO sur des carrières type de fonctionnaires d Etat CONSEIL D ORIENTATION DES RETRAITES Séance plénière du 10 avril 2014 à 9 h 30 «Carrières salariales et retraites dans les secteurs et public» Document N 9 Document de travail, n engage pas le Conseil Simulation

Plus en détail

Brock. Rapport supérieur

Brock. Rapport supérieur Simplification du processus de demande d aide financière dans les établissementss : Étude de cas à l Université Brock Rapport préparé par Higher Education Strategy Associates et Canadian Education Project

Plus en détail

L obtention d un diplôme au Canada : profil, situation sur le marché du travail et endettement des diplômés de la promotion de 2005

L obtention d un diplôme au Canada : profil, situation sur le marché du travail et endettement des diplômés de la promotion de 2005 N o 81-595-M au catalogue N o 074 ISSN : 1711-8328 ISBN : 978-1-100-91284-4 Documents de recherche Culture, tourisme et Centre de la statistique de l éducation L obtention d un diplôme au Canada : profil,

Plus en détail

L emploi des femmes bruxelloises : aperçu des inégalités de genre

L emploi des femmes bruxelloises : aperçu des inégalités de genre Observatoire bruxellois de l Emploi Avril 2010 L emploi des femmes bruxelloises : aperçu des inégalités de genre Bien que l activité féminine soit en augmentation constante en Belgique, force est de constater

Plus en détail

Les usagers de drogues âgés de 40 ans et plus pris en charge dans les structures de soins pour leurs problèmes d addiction

Les usagers de drogues âgés de 40 ans et plus pris en charge dans les structures de soins pour leurs problèmes d addiction Les usagers de drogues âgés de 40 ans et plus pris en charge dans les structures de soins pour leurs problèmes d addiction OFDT Note n 2010-12 Saint-Denis, le 09/08/2010 Introduction Les premières structures

Plus en détail

Mobilisation contre le décrochage scolaire. Bilan de l action entreprise sur l année 2013 et perspectives pour l année 2014

Mobilisation contre le décrochage scolaire. Bilan de l action entreprise sur l année 2013 et perspectives pour l année 2014 Mobilisation contre le décrochage scolaire Bilan de l action entreprise sur l année 2013 et perspectives pour l année 2014 Mercredi 8 janvier 2014 SOMMAIRE Introduction : la Nation mobilisée contre le

Plus en détail

Tests de sensibilité des projections aux hypothèses démographiques et économiques : variantes de chômage et de solde migratoire

Tests de sensibilité des projections aux hypothèses démographiques et économiques : variantes de chômage et de solde migratoire CONSEIL D ORIENTATION DES RETRAITES Séance plénière du 16 décembre 2014 à 14 h 30 «Actualisation des projections» Document N 5 Document de travail, n engage pas le Conseil Tests de sensibilité des projections

Plus en détail

Résumé. 1 Les chiffres du recensement général de la population et de l habitat (RGPH2) de 2009 sont en cours exploitation. Les données seront rendues

Résumé. 1 Les chiffres du recensement général de la population et de l habitat (RGPH2) de 2009 sont en cours exploitation. Les données seront rendues Résumé Cette étude a été lancée par l Organisation Internationale pour les Migrations à la demande du Gouvernement du Tchad par le biais du Ministère des Affaires Etrangères et de l Intégration Africaine.

Plus en détail

Ce dossier est édité par l Observatoire de l Association Nationale pour la Formation Automobile

Ce dossier est édité par l Observatoire de l Association Nationale pour la Formation Automobile Ce dossier est édité par l Observatoire de l Association Nationale pour la Formation Automobile Service études et prospectives 2 rue Capella Rond point Vega 44483 Carquefou Cedex 02.28.01.08.01 observatoire@anfa-auto.fr

Plus en détail

LA QUESTION FINANCIÈRE : UNE PRÉOCCUPATION IMPORTANTE DES ACTIFS SANS ÊTRE PERÇUE COMME LE PRINCIPAL FREIN AU RETOUR À L EMPLOI

LA QUESTION FINANCIÈRE : UNE PRÉOCCUPATION IMPORTANTE DES ACTIFS SANS ÊTRE PERÇUE COMME LE PRINCIPAL FREIN AU RETOUR À L EMPLOI Juin 2008 - N 24.1 LA QUESTION FINANCIÈRE : UNE PRÉOCCUPATION IMPORTANTE DES ACTIFS SANS ÊTRE PERÇUE COMME LE PRINCIPAL FREIN AU RETOUR À L EMPLOI En 2007, la Dares et la Drees ont conduit une enquête

Plus en détail

Dares Analyses. Les bas salaires en France entre 1995 et 2011

Dares Analyses. Les bas salaires en France entre 1995 et 2011 Dares Analyses OCTObre 2012 N 068 publication de la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques Les bas salaires en France entre 1995 et 2011 En 2011, sur 22,3 millions de

Plus en détail

OSGOODE HALL LAW SCHOOL Université York MÉMOIRE PRIVILÉGIÉ ET CONFIDENTIEL

OSGOODE HALL LAW SCHOOL Université York MÉMOIRE PRIVILÉGIÉ ET CONFIDENTIEL OSGOODE HALL LAW SCHOOL Université York MÉMOIRE PRIVILÉGIÉ ET CONFIDENTIEL À : &' 1$,'6 M. Richard Drouin, O.C., c.r. Président, Commission d examen sur la rémunération des juges 2CVTKEM,/QPCJCP DATE :

Plus en détail

LE NIVEAU ÉLEVÉ DE LA DETTE à la consommation

LE NIVEAU ÉLEVÉ DE LA DETTE à la consommation Wendy Pyper Prendre du retard dans ses paiements LE NIVEAU ÉLEVÉ DE LA DETTE à la consommation au Canada a suscité un certain nombre de préoccupations. En octobre 2001, quelque 44 millions de cartes de

Plus en détail

Comment les entreprises anticipent-elles le vieillissement de l emploi?

Comment les entreprises anticipent-elles le vieillissement de l emploi? Emploi 3 Comment les entreprises anticipent-elles le vieillissement de l emploi? François Brunet* Inévitablement les générations nombreuses du baby-boom nées entre 1946 et 1973 s approchent de l âge légal

Plus en détail

Quelle est l influence d une réduction des prestations d 1/5, via le crédit-temps et l interruption de carrière, sur le revenu du ménage?

Quelle est l influence d une réduction des prestations d 1/5, via le crédit-temps et l interruption de carrière, sur le revenu du ménage? Etudes Quelle est l influence d une réduction des prestations d 1/5, via le crédit-temps et l interruption de carrière, sur le revenu du ménage? Table des matières Introduction...7 Objectif, méthodologie

Plus en détail

Définitions. Définitions sur le logement

Définitions. Définitions sur le logement Définitions sur le logement Logement Un logement est défini par son utilisation : c est un local séparé et indépendant utilisé pour l habitation. Il doit être séparé d autres locaux par des murs ou cloisons

Plus en détail

LES ENSEIGNEMENTS DE L OBSERVATOIRE DE L ENDETTEMENT DES MENAGES. LES CREDITS DE TRESORERIE AUX PARTICULIERS EN FRANCE

LES ENSEIGNEMENTS DE L OBSERVATOIRE DE L ENDETTEMENT DES MENAGES. LES CREDITS DE TRESORERIE AUX PARTICULIERS EN FRANCE LES ENSEIGNEMENTS DE L OBSERVATOIRE DE L ENDETTEMENT DES MENAGES. LES CREDITS DE TRESORERIE AUX PARTICULIERS EN FRANCE Michel MOUILLART Directeur Scientifique de l Observatoire de l Endettement des Ménages

Plus en détail

L indice de SEN, outil de mesure de l équité des systèmes éducatifs. Une comparaison à l échelle européenne

L indice de SEN, outil de mesure de l équité des systèmes éducatifs. Une comparaison à l échelle européenne L indice de SEN, outil de mesure de l équité des systèmes éducatifs. Une comparaison à l échelle européenne Sophie Morlaix To cite this version: Sophie Morlaix. L indice de SEN, outil de mesure de l équité

Plus en détail

DOCUMENTS TRAVAIL168. Trajectoires et Origines. Enquête sur la diversité des populations en France. Premiers résultats Octobre 2010

DOCUMENTS TRAVAIL168. Trajectoires et Origines. Enquête sur la diversité des populations en France. Premiers résultats Octobre 2010 DOCUMENTS TRAVAIL168 DE Trajectoires et Origines Enquête sur la diversité des populations en France Premiers résultats Octobre 2010 Par l équipe TeO Coordonnée par Cris Beauchemin, Christelle Hamel et

Plus en détail

Objet : Présentation des résultats des recherches sélectionnées dans le cadre de l appel à projets de recherche «Mobilité Professionnelle».

Objet : Présentation des résultats des recherches sélectionnées dans le cadre de l appel à projets de recherche «Mobilité Professionnelle». Ministère de l Economie, de l Industrie et de l Emploi Ministère du Travail, des Relations Sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville Direction de l animation de la recherche, des études

Plus en détail

SYNTHÈSE. En 2012, la province Sud compte 16 700 personnes. Le maintien à domicile : solution privilégiée des personnes âgées

SYNTHÈSE. En 2012, la province Sud compte 16 700 personnes. Le maintien à domicile : solution privilégiée des personnes âgées SYNTHÈSE BP 823-98845 Nouméa Nouvelle-Calédonie (687) 27 54 81 isee@isee.nc www.isee.nc Directeur de la publication Alexandre Gautier Conception et réalisation Département publications Synthèse N 3 Édition

Plus en détail

ÉNERGISER L AVENIR Étude d information sur le marché du travail 2008

ÉNERGISER L AVENIR Étude d information sur le marché du travail 2008 Construire un avenir brillant ÉNERGISER L AVENIR Étude d information sur le marché du travail 2008 www.avenirbrillant.ca Financé par le gouvernement du Canada par l entremise du Programme des conseils

Plus en détail

Sorties définitives de l emploi. Quels liens avec la santé, le parcours professionnel et les conditions de travail? Nicolas de Riccardis

Sorties définitives de l emploi. Quels liens avec la santé, le parcours professionnel et les conditions de travail? Nicolas de Riccardis Sorties définitives de l emploi avant60ans. Quels liens avec la santé, le parcours professionnel et les conditions de travail? Nicolas de Riccardis Plan I Problématique et champ de l étude II - Les caractéristiques

Plus en détail

Impact du mobile banking sur les comportements d épargne et de transferts à Madagascar. Florence Arestoff Baptiste Venet

Impact du mobile banking sur les comportements d épargne et de transferts à Madagascar. Florence Arestoff Baptiste Venet Impact du mobile banking sur les comportements d épargne et de transferts à Madagascar Florence Arestoff Baptiste Venet 1 Introduction : contexte du contrat de recherche Ce contrat de recherche fait suite

Plus en détail

L endettement privé des ménages début 2010

L endettement privé des ménages début 2010 Dossier L endettement privé des ménages début 2010 Pierre Lamarche, Laurianne Salembier* Début 2010, 46 % des ménages sont endettés pour un motif privé, c est-à-dire sans lien avec l activité professionnelle,

Plus en détail

4. Résultats et discussion

4. Résultats et discussion 17 4. Résultats et discussion La signification statistique des gains et des pertes bruts annualisés pondérés de superficie forestière et du changement net de superficie forestière a été testée pour les

Plus en détail

CECOP. Centre d études et de connaissances sur l opinion publique LES FRANCAIS ET LEUR RETRAITE. Une enquête CECOP/CSA pour Le Cercle des épargnants

CECOP. Centre d études et de connaissances sur l opinion publique LES FRANCAIS ET LEUR RETRAITE. Une enquête CECOP/CSA pour Le Cercle des épargnants Centre d études et de connaissances sur l opinion publique LES FRANCAIS ET LEUR RETRAITE Une enquête /CSA pour Le Cercle des épargnants Note d analyse Février 2009 S.A. au capital de 38.112,25 euros Siège

Plus en détail

Indicateur n 13 : Evolution des effectifs et des dépenses de personnel des établissements de santé

Indicateur n 13 : Evolution des effectifs et des dépenses de personnel des établissements de santé Programme «Maladie» 47 Indicateur n 13 : Evolution des effectifs et des dépenses de personnel des établissements de santé Sous-indicateur n 13-1 : Évolution des effectifs (en équivalent temps plein) de

Plus en détail

Leurs propres patrons : les enfants d immigrants sont-ils plus susceptibles que leurs parents d être des travailleurs autonomes?

Leurs propres patrons : les enfants d immigrants sont-ils plus susceptibles que leurs parents d être des travailleurs autonomes? N o 11F0019M au catalogue N o 341 ISSN 1205-9161 ISBN 978-1-100-98995-2 Document de recherche Direction des études analytiques : documents de recherche Leurs propres patrons : les enfants d immigrants

Plus en détail

La rémunération des concepteurs. en théâtre au Québec. de 2004 à 2006

La rémunération des concepteurs. en théâtre au Québec. de 2004 à 2006 La rémunération des concepteurs en théâtre au Québec de 2004 à 2006 Conseil québécois du théâtre - novembre 2007 Dans le cadre des travaux préparatoires des SECONDS ÉTATS GÉNÉRAUX DU THÉÂTRE PROFESSIONNEL

Plus en détail