Mustapha MEKIDECHE. EPSCEG, Méridien Oran, 1 er et 2 décembre 2014
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1 Mustapha MEKIDECHE EPSCEG, Méridien Oran, 1 er et 2 décembre 2014
2 Position du problème traité Dès l indépendance en 1962, le développement du gaz naturel (GN) a constitué pour le pays un challenge stratégique en termes d opportunités { saisir mais aussi de menaces récurrentes { réduire, Mieux l Algérie a été pionnière dans la mise en valeur industrielle et commerciale de son GN en dépit des incertitudes et des risques encourus(gnl Camel 1964, développement champ Hassi Rmel, gazoducs transcontinentaux sous marins), Mais depuis le début de la décennie 2010 ; notre position de producteur est fragilisée et notre position d exportateur menacée, Cette présentation a seulement pour objet de clarifier et de mettre à jour les éléments de cette menace et identifier des pistes potentielles de redressement de la stratégie mise en œuvre, De façon plus exhaustive, cet exercice peut nourrir un débat serein de nature { fonder un nouveau consensus autour d une stratégie de sécurité énergétique ajustée aux nouvelles menaces et opportunités.
3 Une double problématique dont les termes doivent être identifiés 1. Les conditions incertaines de la valorisation internationale du gaz naturel conventionnel et non conventionnel: Les évolutions récentes et les incertitudes persistantes des marchés internationaux du gaz en termes d offre, de demande, de prix, de retour sur investissement (remise en cause de la clause de «take or pay» et émergence des marchés spot) et plus récemment des procédés de production de gaz de schistes coûteux et complexes, vont faire baisser, à volume exporté égal, les revenus du GN et GNL. En prime baisse du baril sur lequel le prix est indéxé. 2. Les contraintes de prise en charge à long terme des besoins de la demande nationale de gaz font face à une offre non encore garantie (champs arrivés à maturité et renouvellement insuffisant pour le moment ) même si un doublement est annoncé dans cinq ans) Les conditions de prise en charge de la demande nationale en croissance forte seront donc forcément à revisiter en termes de tarification et d arbitrage entre exportation et marché domestique. Pour certains observateurs la soutenabilité de la demande nationale n est pas assurée totalement(offre encore non garantie { MT et LT). Il s agit d abord d éviter une rupture potentielle d approvisionnement interne (syndrome égyptien pour reprendre Aissaoui de l APICORP).
4 1. Éléments d analyse du marché mondial du gaz naturel Une source d énergie en compétition difficile avec d autres, y compris le charbon pour le secteur électrique(allemagne) Des mutations récentes, mais profondes et durables de son marché, à prendre en charge, Des réponses différenciées à apporter et à la montée de la concurrence(qatar,, États-Unis, Russie) face à un marché mondial segmenté et en faible croissance(crise économique en Europe), La problématique des conditions nationales, techniques et commerciales, de valorisation du gaz de schiste reste posée en dépit des succès récents( durables?) obtenus par les États-Unis: 33% de production en plus de GN et 52% en plus de pétrole entre 2005 et 2013 selon le rapport del IDDRI de février 2014 couplés { une baisse de prix de 8 { 4 dollar le Million btu de gaz, voire plus bas.
5 1.1. Une offre internationale de gaz stabilisée avec 0,8% en 2013 (Ifp)
6 1.2. Mais une cartographie différente des zones de production en 28 ans
7 1.3. Une consommation mondiale de gaz en faible croissance(1,3% seulement en 2013)
8 1.4. Production électrique mondiale à 2030 : GN en hausse modérée, charbon dominant encore, percée des Er, faible part du gas oil et nucléaire stabilsé
9 1.5 L évolution des prix internationaux du gaz segmentée et tendanciellement à la baisse est-elle structurelle?
10 1.6.Une segmentation du marché mondial confirmée sur le LT : Croissance à 2030 de la demande mondiale de GNL modeste, tirée par la région Asie Pacifique, faible en UE, nulle aux USA
11 Croissance modérée des nouvelles découvertes de gaz conventionnel, forte augmentation des hydrocarbures non conventionnels
12 Une spécificité américaine : casse tête couple coût/prix gaz schiste
13 Remise en cause des contrats à LT et formule de prix indexés avec prix plancher: le pt de vue UE
14 L Asie Pacifique tirera-t-elle durablement le prix du gaz vers le haut? Oui, mais pour combien de temps car sa croissance diminue. A cela s ajoute l accord stratégique avec la Russie
15 Une structure variable et segmentée des prix internationaux du gaz : en fin de cycle de baisse aux USA, encore élevée au Japon et moyenne en Europe soit un trend tarifaire incertain à MT et LT
16 En 30 ans le gaz a progressé modérément, pour les 3 prochaines décades il y aura le même trend
17 2. Les variables internes de la problématique gazière algérienne Une offre gazière nationale encore problématique en termes de volume et de durée, Le GN représente 34% de la consommation totale d énergie, en Algérie, bien au dessus de la moyenne mondiale(22%), Une demande interne en forte croissance tirée pour le moment par le résidentiel(12,4% de croissance de 2011 à 2012 selon le MEM-bilan énergétique national et 2,5% en 2012 pour le Monde ) Une tarification interne obsolète qui pousse au gaspillage des ménages et à un transfert de rentes au profit des industries utilisant les inputs gaziers et énergétivores( pétrochimie, engrais, acier, ciment), Un recours annoncé au gaz de schiste non précisé en termes de coûts,de capacités de production et export.
18 Quant aux prévisions d exportations de gaz, les divergences se passent de commentaires : Les profils de productions, de demande interne et d exportations à 2050 : les deux scénarii en présence
19 Les réserves exploitables et les profils de production à long terme du GN : deux visions encore divergentes L AIE(WE 2005) qui table sur une croissance algérienne de 130% d ici 2030, confortée par les déclarations du ministre de l énergie et des mines( janvier 2014) qui prévoit un doublement de la production d hydrocarbures d ici Hypothèse de mise en valeur du gaz de schiste? La section belge de l association for the Study of Peak Oil and Gas dont l expert Jean Laberriére prévoit, sur la base des statistiques de production et de consommation algériennes émises par l annuaire de BP, la baisse progressive des exportations gazières jusqu { leur arrêt en Hypothèse de fort déclin des gisements gaziers?
20 Mais des convergences sur les réserves exploitables de shale gaz En juin 2013 le dpt américain de l information sur l énergie(eia) classe l Algérie en 3iéme position mondiale, après la Chine et l Argentine, en termes de réserves «techniquement» exploitables de gaz de schistes avec «707 trillion cubic feet» soit milliards de m3 recouvrables. Le grand groupe pétrolier SHELL marque déjà son intérêt à la mise en valeur de cette ressource, en marge du prochain appel d offres que lancera ALNAFT.
21 La double problématique actualisée des tarifs et des prix du GN et du GNL Marchés domestiques 1. La contrainte de tarif faible pour la consommation finale des ménages est-elle tenable? 2. Le tarif faible pour la génération électrique et le dessalement sans que pour autant les groupes Sonelgaz et Sonatrach équilibrent ses deux activités( électricité et eau cédées à des prix trop bas ) bute sur la contrainte budgétaire qui est d actualité( 25% perte prix BBL) 3. Le transfert de rente par des tarifs faibles pour les industries pétrochimiques, d engrais, cimenteries et autres aciéries est-il justifié? Et dans quels proportions? Marchés internationaux Remise en cause des contrats d approvisionnement { LT du GN et du GNL(marchés spot,) Concurrence accrue sur les marchés traditionnels européens qui tirent les prix vers le bas, en plus d une tendance mondiale baissière, Les conditions de rentabilité des gaz de schistes n est pas définitivement établie pour le moment(rente négligeable)
22 Une problématique tarifaire interne urgente à traiter après les élections Situation actuelle obsolète Décret exécutif du 12 janvier 2010 modifiant et complétant le décret du 12/12/2007 fixant les prix de vente sur marché national Décret exécutif du 24 avril 2005 fixant prix cession: A/production électrique et distribution publique: 780 DA/1000m3 B/Industriels y compris autoconsommation pour le traitement gaz, GNL, raffinage et transport: 1560DA/1000 m 3 Quelques pistes de réformes Accélérer la mise en œuvre programme de génération électrique mixte gaz solaire(écon: 500 milliard m3) Mettre comme critère de compétition pour les industries consommatrices le prix du gaz { partir d un prix plancher à revoir, Prévoir les Er pour couvrir les régions isolées au lieu d un raccordement gazier
23 Une problématique commerciale internationale nécessitant des ajustements à opérer Consolider les positions acquises en Europe(parts de marché et prix) en faisant jouer la diversification des sources et notre carte d acheteur majeur en Europe : Italie(45%) mais en net recul pour 2014 avec seulement 50% des capacités de transport par le gasline Mattei, Espagne(26%), France(11%), Turquie(6%) Prendre pied sur le segment européen de distribution, Diversifier nos clients vers la Chine et la Turquie comme contrepartie car la première est devenu notre premier fournisseur et le Japon par les capacités de GNL nouvelles et rénovées ( moins autoconsomma), Renforcer les capacités d intervention commune du Forum des pays exportateurs face { l AIE notamment, Maintenir le projet gazoduc Nigéria/Algérie-Europe, en cours de réévaluation financière par le Nigéria du fait situation UE, y compris s il faut le faire aboutir { Hassi Rmel seulement pour une question de cout.
24 Une problématique de gestion des réserves et de profils de production et d exportation Les profils de production(52,3% du total hyd produit en 2012) et d exportation(42,9% du total hyd exporté en 2012) ne doit plus être faite seulement sur les demandes des marchés extérieurs mais aussi sur la couverture à LT des besoins nationaux, Pour ce faire les agendas de mise en production des gisements de gaz conventionnels et non conventionnels doivent être réalistes et mis à jour(annonce du doublement en 10 ans de la production de gaz naturel à valider), Les profils { LT de production et d exportation doivent sortir des logiques sectorielles et soumis au Haut Conseil de l énergie (52,3% du total de production d énergie primaire est-ce tenable sur le LT?) Les profils de production des gisements doivent inclure les besoins de réinjection, tenir compte de leurs contraintes et inclure des objectifs de diminution de l autoconsommation
25 Conclusion provisoire Il apparait nettement,à la lumière de cette communication, la nécessité d une mise { jour urgente des stratégies gazières du pays, loin de toute pression et vision de CT car la situation de problématique risque de devenir sérieuse, Cela passe par le développement des capacités humaines et technologiques du secteur sans lesquelles le défi sera trop couteux à relever, y compris pour le gaz non conventionnel Cela passe aussi par un élargissement du débat national sur les solutions tarifaires, douloureuses mais incontournables nécessitant un consensus national pour sa mise en œuvre. Cela passe enfin par la sauvegarde de nos parts de marchés en utilisant systématiquement notre carte d acheteur.
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