UPEC AEI - Licence 3 Administration publique Socio-Economie des mutations contemporaines (8) D. Glaymann

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1 8. Les grande étapes du dilemme protectionnisme/ libre-échange Le contenu et la comptabilisation des échanges internationaux Les argumentaires favorables au protectionnisme et au libre-échange L évolution historique et la situation actuelle La balance des paiements Biens Services Revenus Transferts courants Investissements directs Investissements de portefeuille Produits financiers dérivés Autres investissements Avoirs de réserve CHAQUE COMPTE A UN SOLDE POSITIF OU NÉGATIF Compte des transactions courantes Compte de capital Compte financier Erreurs et omissions PAR CONSTRUCTION, LE SOLDE DE LA BALANCE DES PAIEMENTS EST NUL BALANCE DES PAIEMENTS Les raisons des échanges internationaux Une interdépendance liée aux dotations. D. Glaymann

2 Protectionnisme et mercantilisme «Il n y a personne qui gagne qu un autre n y perde.» «Les marchands étrangers sont comme des pompes qui tirent hors du royaume ( ) la pure substance de nos peuples ( ) ; ce sont des sangsues qui s attachent à ce grand corps de la France, tirent son meilleur sang et s en gorgent.» Les différentes formes de protectionnisme tarifaire joue sur les prix en taxant les produits importés non tarifaire administratif Le «néoprotectionnisme» joue sur les quantités en fixant des quotas d importation joue sur des normes ou les préférences des consommateurs joue sur la sous-évaluation de la monnaie ou les subventions aux exportateurs Spécialisation et division du travail «La maxime de tout chef de famille prudent est de ne jamais essayer de faire chez soi la chose qui lui coûtera moins cher à acheter qu à faire.» «Ce qui est prudence dans la conduite de chaque famille en particulier ne peut guère être folie dans celle d un grand royaume.» Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776 D. Glaymann

3 La loi des avantages absolus d Adam Smith Chaque pays se spécialise dans la (ou les) production(s) où il est plus efficace que les autres. Parallèlement, il abandonne la production des autres biens. Cet (ou ces) avantage(s) absolu(s) détermine(nt) la spécialisation de chaque pays. On organise ainsi une division internationale du travail qui permet d accroître la production mondiale. La liberté des échanges est nécessaire pour permettre la vente des surplus et l achat des productions non réalisées. La loi des avantages relatifs de David Ricardo Chaque pays se spécialise dans la (ou les) production(s) où il est le plus avantagé ou le moins désavantagé et abandonne la production des autres biens. Cet (ou ces) avantage(s) relatif(s) détermine(nt) la spécialisation de chaque pays. On accroît ainsi le nombre de participants à la division internationale du travail et la production mondiale dans ce «jeu à somme positive». Le libre-échange permet à chaque pays d exporter ses surplus et d importer ce que produisent ses partenaires. Avantages absolus et relatifs Coût de la production (mesuré en heures de travail) Spécialisation en fonction des «avantages absolus» Production sans DIT Spécialisation en fonction des «avantages relatifs» Production avec DIT (même temps travaillé) Gains obtenus Grâce à la DIT Vin : 120 h Drap : 100 h Impossible Aucun avantage absolu 1 unité de vin, 1 unité de drap en 220h Drap 100/90 > 120/80 2,2 unités de drap Vin : 80 h Drap : 90 h Impossible Faute de partenaire 1 unité vin, 1 unité drap en 170h Vin 80/120 > 90/100 2,125 unités de vin 0,2 unités de drap et 0,125 unités de vin en 390h D. Glaymann

4 La théorie HOS Les économistes suédois Eli Hecksher et Bertil Ohlin et américain Paul Samuelson (néoclassiques) élargissent l analyse des conditions de spécialisation à l ensemble des facteurs de production. La spécialisation doit reposer sur la dotation en facteurs de production : chaque pays a intérêt à se spécialiser dans des activités utilisant largement les facteurs de production abondants (donc peu chers) et économisant les facteurs de production rares (donc chers). Les limites du modèle ricardien Le libre-échange accélère-t-il la croissance mondiale? Le libre-échange favorise-t-il le développement de tous les pays participant aux échanges? Trois théories favorables au protectionnisme «éducateur» de F. List En attendant de devenir compétitif. des économies vieillissantes de N. Kaldor Le temps de redevenir compétitif «de zone» de M. Allais En diversifiant sa politique selon ses partenaires D. Glaymann

5 Les risques du protectionnisme Risque de mesures de rétorsion des partenaires Peu de stimulation à réduire les coûts et les prix Réduction des échanges et ralentissement de la croissance Tendances inflationnistes défavorables aux consommateurs Manque d incitation à la recherchedéveloppement Faiblesse des innovations Les Accords de Bretton Woods (1944) Le choix explicite du libre-échange Libre-échange, libre convertibilité, changes fixes La construction d un système Des règles et Des institutions FMI, Banque mondiale, OIC (GATT) Le Gatt General Agreement on tariff and Trade Accord général sur le commerce et les tarifs douaniers Le premier accord créant le GATT visait à assurer «un processus continu de libéralisation du commerce qui soit propice au développement de l'investissement, à la création d'emplois et à l'expansion des échanges. Le système de commerce multilatéral contribue ainsi à la croissance économique et au développement au niveau mondial». - Le principe de non-discrimination Les trois principes fondateurs : - Le principe de consolidation - Le principe de multilatéralisme Deux décisions initiales L interdiction du protectionnisme quantitatif La mise en œuvre d un processus de réduction progressive négociée des tarifs douaniers Pour les pays signataires D. Glaymann

6 L évolution des droits de douane, de la production et des échanges mondiaux de 1947 à 1994 Source : Le Monde, 26 mai 1998 La multiplication des accords économiques régionaux ( ) Source : Les échanges commerciaux dans le monde en 2004 (en milliards de $ et en % du commerce mondial total) Bilan du monde en 2006, Le Monde, hors série, D après des données de l OMC D. Glaymann

7 Les échanges de marchandises en 2008 (milliards de $) Asie Europe Amérique du Nord Moyen Orient Amérique la8ne CEI Afrique MONDE O R I G I N E Asie ,9% Europe ,9% Amérique du Nord Moyen Orient Amérique la8ne ,7% ,5% ,8% ,0% ,0% ,0% CEI ,9% ,5% ,8% Afrique ,3% MONDE ,8% ,9% ,2% 618 3,9% 583 3,7% 517 3,3% ,5% 458 2,9% 558 3,6% D après des données de l OMC publiées par Alternatives Économiques, hors-série n 86, 2010 D. Glaymann